Auteur/autrice : Éric

  • Poli­tique cultu­relle : numé­ri­sa­tion du patri­moine

    Petite vision de ce qu’il se fait en Norvège et compa­rai­son avec le système ReLire français.

    Les deux projets ont pour objec­tif de numé­ri­ser les livres publiés dans leur pays avant 2001 pour leur redon­ner une vie et assu­rer la diffu­sion du patri­moine cultu­rel.

    Les simi­la­ri­tés s’ar­rêtent ici.

    La Norvège finance une numé­ri­sa­tion publique, et en donne ensuite un accès public (unique­ment aux admi­nis­trés), gratui­te­ment. Seuls les auteurs sont rému­né­rés, de façon forfai­taire. Ceux qui veulent s’en exclure le peuvent.

    La France subven­tionne les numé­ri­sa­tions qui seront faites par les éditeurs, et en donne ensuite l’ex­ploi­ta­tion aux éditeurs, exploi­ta­tion qui ne pourra pas être gratuite. Les béné­fices vont à moitié pour l’édi­teur et pour les auteurs (via une gestion collec­tive) après rembour­se­ment des frais de numé­ri­sa­tion (donc les non rentables ne touchent rien). Ceux qui veulent s’en exclure ont six mois pour le faire à partir d’une date qu’on ne leur annonce pas.

    Il y a comme une diffé­rence flagrante dans la vision de la mission des deux biblio­thèques natio­nales ou des deux minis­tères de la culture. Les deux visions ont des moti­va­tions respec­tables, mais elles sont tota­le­ment oppo­sées

    Il y a aussi du très posi­tif à signa­ler : La BNF a annoncé l’ou­ver­ture de sa base biblio­gra­phique, et ça c’est un très grand pas dans la bonne direc­tion.

  • Entendu sur les 35h

    Les 35h ont été globa­le­ment profi­tables et aux sala­riés et aux entre­prises. Ceux qui y ont perdu ce sont tous les autres.

    Le problème étant que le passage à marche forcé aux 35h s’est fait majo­ri­tai­re­ment via des gains de produc­ti­vité et l’ar­rêt des acti­vi­tés peu rentables. Ce gain a été partagé entre les entre­prises et les sala­riés, mais n’a que très peu entraîné d’em­bauches. L’écart se creuse donc entre ceux qui béné­fi­cient d’un emploi et ceux qui n’en n’ont pas. Socia­le­ment ça reste un problème.

    Atten­tion toute­fois à ne pas en tirer que la réduc­tion du temps de travail était une idio­tie. Le problème résulte de la réali­sa­tion, pas de l’objec­tif.

    Étude compa­rée

    L’oc­ca­sion a été de fouiller un peu les chiffres de l’OCDE pour voir un peu si nos 35h sont tota­le­ment anachro­niques et qu’il faut viser à travailler plus comme le disent certains.

    Premier tour statis­tique, entre 2000 et 2012, sur les 37 pays de l’OCDE, le temps de travail annuel par travailleur a baissé dans tous les pays sauf la Belgique (qui note une augmen­ta­tion de 2%). Tous. Alle­magne, Royaume Uni et États Unis compris.

    Non seule­ment nous ne sommes pas isolés mais notre baisse est nette­ment infé­rieure à celle de l’Al­le­magne ou de la moyenne de l’OCDE, simi­laire à celle du Royaume Uni et des États Unis.

    Second tour entre 1997 et 2012 pour prendre une réfé­rence avant les lois sur les 35h et le résul­tat est simi­laire (cette fois ci c’est la Russie qui fait excep­tion avec 2% d’aug­men­ta­tion).

    En lançant une analyse sur l’en­semble des données qui remontent jusqu’à 1950 pour certains pays, on voit que la baisse moyenne sur les pays de l’OCDE est constante et inin­ter­rom­pue.

    Pour ceux qui aiment bien compa­rer avec l’Al­le­magne, nous avons toujours eu un temps de travail annuel plus impor­tant qu’eux, et cette diffé­rence se creuse. Propor­tion­nel­le­ment, l’écart n’a jamais été aussi impor­tant que ces quatre dernières années.

    Seuls quelques pays ont eu ponc­tuel­le­ment un temps de travail annuel infé­rieur à  2012, et avec un écart rare­ment supé­rieur à 2% (seules excep­tions : La Suède dans les années 80, La La Russie dans les années 90 et la Slovaquie en 2003).

    Choix du modèle de société

    Bref : Nous travaillons de moins en moins. Les 35h ne sont qu’une orga­ni­sa­tion sociale de cette baisse, certai­ne­ment pas la cause. Ce qui est inquié­tant c’est plutôt que nous ne réflé­chis­sions pas à la suite, parce que ça va encore bais­ser.

    L’étude OCDE indique le temps de travail annuel moyen par travailleur (sala­rié ou non, plein temps ou non). Il ne prend pas en compte les gens qui ne travaillent pas. Une diffé­rence majeure tient donc dans la répar­ti­tion de ce travail sur l’en­semble de la popu­la­tion :

    Le travail est-il réservé à quelques happy few qui trustent tout le temps de travail et donc aussi toute la richesse, ou le travail et la richesse sont-ils mieux réparti sur l’en­semble de la popu­la­tion quitte à ce que chacun travail et gagne un peu moins ? On se posait peu la ques­tion il y a cinquante ans mais avec les taux de non-emploi actuels, il s’agit bien du cœur du sujet.

    Inci­ter les gens à travailler plus indi­vi­duel­le­ment, ou frei­ner la baisse du temps de travail indi­vi­duel (que ce soit en temps de travail hebdo­ma­daire, ou en absences pour forma­tion et congés), c’est indi­rec­te­ment choi­sir le premier modèle des deux. Ce n’est pas forcé­ment ma vision d’une société (et finira forcé­ment par écla­ter si nous avançons dura­ble­ment sur ce chemin).

  • Sénat : agenda du 20 janvier sur la géolo­ca­li­sa­tion

    Réfé­rences :

    Sur la solu­tion rete­nue

    L’étude d’im­pact justi­fie le besoin de ne pas avoir un avis préa­lable d’un juge mais rien dans cette même étude ne justi­fie une auto­ri­sa­tion pleine et sans contrôle sur 15 jours.

    Une telle auto­ri­sa­tion ne répond d’ailleurs pas au motif même du projet de loi qui est que la géolo­ca­li­sa­tion temps réel « consti­tue une ingé­rence dans la vie privée dont la gravité néces­site qu’elle soit exécu­tée sous le contrôle d’un juge » (sauf à consi­dé­rer qu’une géolo­ca­li­sa­tion temps réel d’un dispo­si­tif autre que télé­phone portable est une ingé­rence plus faible que sur un télé­phone portable).

    Une présomp­tion d’au­to­ri­sa­tion à faire vali­der dans les 48h par le JLD peut tout à fait être mise en place. Elle permet­tra au procu­reur d’agir immé­dia­te­ment sans être contraint tout en permet­tant la garan­tie d’une vali­da­tion par un juge tiers.

    C’est cette option qui néces­si­te­rait d’être mise en place, et c’est d’ailleurs celle rete­nue dans l’Art. 230–35.

    Sur le péri­mètre de l’au­to­ri­sa­tion de 15 jours

    Le texte tel quel permet au procu­reur de pister tour à tour plusieurs objets sur une période de 15 jours pour au final pister une personne sur une période bien plus longue, ce sans contrôle d’un juge ni recours.

    Il est essen­tiel que la durée de 15 jours s’ap­plique à la fina­lité de la géolo­ca­li­sa­tion, et pas à l’objet géolo­ca­lisé.

    Sur l’amen­de­ment COM-2

    Le vote posi­tif à l’amen­de­ment COM-2 est essen­tiel. Les dispo­si­tifs tech­niques peuvent être éteints ou allu­més poten­tiel­le­ment à volonté. Sans cet amen­de­ment il serait alors possible de contour­ner la durée de 15 jours en ne faisant des requêtes que sur demande.

    Il faudrait même aller plus loin et ajou­ter que la date de début de l’opé­ra­tion de géolo­ca­li­sa­tion ne peut être consi­dé­rée comme posté­rieure à la mise en place du dispo­si­tif destiné à l’enquête en cours ou à son acti­va­tion s’il s’agit d’une possi­bi­lité pré-exis­tante à l’enquête.

    Si un dispo­si­tif néces­site une mise en place sur une durée de plus de quinze jours, nous ne sommes plus dans des urgences et besoins de réac­ti­vité qui néces­sitent de travailler sans en réfé­rer au JLD

    Sur l’amen­de­ment COM-3

    Le déroulé d’un procès un domaine de compé­tence qui m’est étran­ger mais je trouve risqué l’amen­de­ment COM-3. Si l’ab­sence des premières mesures est justi­fié, l’ab­sence de descrip­tion du moyen tech­nique utilisé ou de sa posi­tion est de nature à permettre des erreurs judi­ciaires. Elle ne permet en effet pas au défen­seur de véri­fier ou démon­trées de poten­tielles erreurs de posi­tion (moyen tech­nique non adapté ou non fiable sur ce cas précis) ou d’in­ter­pré­ta­tion (objet ciblé qui a pu à un moment se trou­ver séparé du dispo­si­tif de mesure, etc.).

    J’ai bien vu la modi­fi­ca­tion à l’Art. 230–43 mais les posi­tions conti­nue­ront à faire poids dans la procé­dure alors qu’elles sont poten­tiel­le­ment erro­nées et non contes­tables. J’y vois un problème et un risque majeur.

    Sur l’au­to­rité judi­ciaire

    L’étude ne fait éton­nam­ment pas réfé­rence à l’ar­rêt « Medve­dyev 1 » de la CEDH, qui pour­tant est tout à fait perti­nent ici. Ce dernier remet en cause la perti­nence de consi­dé­rer le parquet français comme une auto­rité judi­ciaire (au sens de la CDH) indé­pen­dante et légi­time à auto­ri­ser des mesures priva­tives de liber­tés. Le fait que la consti­tu­tion le consi­dère comme tel (ce qui est expli­cité dans l’étude d’im­pact) ne prime pas sur la CEDH.

  • Merci (et bonne année)

    Merci (et bonne année)

    Les rituels de bonne année ou de bon anni­ver­saire m’in­dif­fèrent plei­ne­ment. Je me plie géné­ra­le­ment au dernier mais essen­tiel­le­ment pour ne pas donner l’im­pres­sion de faire la tête.

    Et si je disais merci plutôt ?

    Je critique et vois faci­le­ment les points néga­tifs, au point parfois de ne parler que des détails qui me gênent au lieu de faire un gros merci ou de gros louanges pour le réalisé.

    Alors voilà, c’est un peu l’oc­ca­sion.

    Merci Mozilla d’exis­ter et d’avoir changé le web tel que nous le voyons. Merci Tris­tan d’y avoir énor­mé­ment contri­bué à un moment où c’était un acte de foi.

    Merci au groupe des fonda­teurs d’OpenWeb, pour ce site mais aussi pour plein d’autres projets. Ces gens là se mettent peu en avant mais sont à l’ori­gine de beau­coup de choses en France au niveau de l’état de l’art des pratiques web et de leur diffu­sion. On en retrouve d’ailleurs chez les membres de Pompage, ce n’est pas pour rien.

    Merci à Stéphane pour avoir lancé l’ini­tia­tive Paris Web et l’avoir autant portée. Merci à ceux qui les ont suivi. J’ai envie de nommer parti­cu­liè­re­ment Corinne, Sébas­tien et Julien mais je sais que d’autres le méritent tout autant dans l’équipe.

    Merci à Karl qui, même s’il s’en défen­dra, est un indis­pen­sable de cette commu­nauté et a inspiré beau­coup de personnes. Il a souvent joué sans le savoir le rôle d’amer lors de mes navi­ga­tions sur le web.

    Le web qui m’en­toure, le web qui m’ins­pire, ils y ont large­ment contri­bué. Il en manque beau­coup mais plus j’en cite et plus je m’en voudrai pour ceux que j’ou­blie. J’ai quand même envie d’ajou­ter Daniel, Elie et Muriel à titre plus person­nel, parce qu’ils le méritent bien.

    Merci (et bonne année)

  • Ordre trou­blé

    Je n’ai aucune envie de défendre l’ex-humo­riste mais l’in­ter­view d’Au­ré­lie Filip­petti et les annonces d’in­ter­dic­tion me font très peur.

    On y parle essen­tiel­le­ment d’anti-sémi­tisme, de l’ur­gence d’ar­rê­ter la propa­gande anti­sé­mite et les spec­tacles qui le sont tout autant.

    Sauf que sur les cinq dernières années l’ex-humo­riste n’a eu qu’une seule condam­na­tion sur ce motif, pas lié à ses spec­tacles et pas récente.

    Du coup ça me fait un peu mal et le prétexte me semble fran­che­ment fragile, et plus poli­tique.

    La cita­tion est d’ailleurs éclai­rante :

    Tous les supports juri­diques permet­tant de mettre un terme à l’en­tre­prise lucra­tive de M. Dieu­donné doivent être étudiés. Le spec­tacle d’abord. Pour le reste, on travaille mais dans le respect de la loi.

    Il faut stop­per la personne, l’han­di­ca­per, lui couper les vivres, pas empê­cher des propos ou faire inter­ve­nir la loi. La loi n’est citée que parce qu’elle semble limi­ter ce que peut faire l’exé­cu­tif, pas en tant que motif d’ac­tion.

    Le pire c’est qu’on ne fait que renfor­cer le discours de l’ex-humo­riste qui se plaint que le système s’at­taque à sa personne en cher­chant à le mettre à bas.

    (et non, s’il vous plait, n’y lisez pas un soutien quel­conque à la personne – toute discus­sion sur le bien­fondé ou non des opinions du monsieur serait tota­le­ment hors sujet)

  • Et si… oui mais en fait non.

    Un matin je me suis dit « et si je rédi­geais ce livre que j’ai en tête, que je le publiais libre­ment, en inci­tant les gens à faire un don s’ils pensent eux-même y avoir gagné quelque chose ? »

    L’idée est d’abord de tester un modèle de rému­né­ra­tion diffé­rent, inver­sant la chaîne commer­ciale. Certains en parlent depuis long­temps, pourquoi ne pas tester moi qui ai le confort de ne pas en dépendre pour vivre.

    Sauf qu’un don pour une acti­vité pro, ça semble juste un concept qui n’existe pas. J’ai eu beau explo­rer le site des impôts ou appe­ler à l’aide, niet. On verra si une demande directe au percep­teur amène mieux, mais j’ai peu d’es­poir.

    Je ne peux même pas consi­dé­rer que je vends le livre à un prix libre. Non seule­ment ça n’est pas le modèle (je tiens à ce que le don se fasse après l’uti­li­sa­tion du livre, pas avant), mais en France celui qui diffuse un livre est obligé par la loi d’en fixer un prix qui sera unique sur tout le terri­toire.

    Solu­tion de contour­ne­ment à tout ça : Le don est en fait une vente d’un truc annexe et symbo­lique, par exemple une petite image. Défaut : On perd la TVA réduite du livre, ce qui sur une vente à des parti­cu­liers dimi­nue d’au­tant la rému­né­ra­tion.

    Encore une autre idée : Faire un joli dessin et consi­dé­rer que le don corres­pond à la vente de droits d’ex­ploi­ta­tion et de repro­duc­tion, via une note de droits d’au­teur. Avan­tage : Ce sont des droits d’au­teur, assez inté­res­sants au niveau fiscal et aussi en TVA réduite.

    Reste qu’en­suite il faut se décla­rer. Je trouve normal de payer des coti­sa­tions sociales sur ces reve­nus à l’AGESSA, mais les emmer­de­ments et risques finan­ciers de monter une struc­ture juri­dique juste pour cette petite expé­ri­men­ta­tion… ça me bloque.

    C’est encore plus vrai quand je réalise qu’a­voir une struc­ture à côté peut me faire perdre mes droits au chômage sur mon acti­vité sala­riée, voire pour­rait entrer en conflit avec une clause de mon contrat de travail.

    Vu ce que ça peut me rappor­ter et mon temps dispo­nible, ça ne vaut clai­re­ment pas le coup. Fina­le­ment, si j’écris un nouveau livre, je passe­rai certai­ne­ment par un éditeur clas­sique, avec une vente clas­sique, simple­ment pour éviter une usine à gaz. Et du coup c’est vache­ment moins atti­rant pour moi, et finan­ciè­re­ment et intel­lec­tuel­le­ment. Comprendre : je ne le ferai pas.

    Tant pis.

  • Un don, ça se déclare comment ?

    J’ai beau­coup vu parler du don comme modèle de finan­ce­ment de la culture, du logi­ciel et de l’entre-aide, mais assez pu vu de gens aller plus loin.

    Note : On m’a retourné beau­coup de liens qui parlent de dons manuels entre personnes d’une même famille ou d’exo­né­ra­tions liés aux droits de succes­sion. C’est malheu­reu­se­ment hors du contexte qui m’oc­cupe. De même que tout ce qui passe par une fonda­tion ou une asso­cia­tion loi 1901 vu qu’il s’agit d’une acti­vité pure­ment lucra­tive.

    Ce ne sont pas non plus des dons d’usages. Ils se font ici entre incon­nus et sans occa­sion parti­cu­lière type anni­ver­saire. Au contraire, il y a une orga­ni­sa­tion du don qui ne me semble pas coller avec la défi­ni­tion du don d’usage.

    Cas 1

    Imagi­nons une invi­ta­tion aux dons pour payer des vacances, des soins, du maté­riel quel­conque. Quid de la décla­ra­tion ?

    Note : Ce cas semble à priori résolu. On tombe sous l’ar­ticle 757 du CGI, avec une décla­ra­tion via le formu­laire 2735, taxa­tion à 60%. Par contre ça néces­site de deman­der pas mal d’in­for­ma­tions sur l’état civil de chaque dona­taire et de s’amu­ser comme un fou à remplir un formu­laire pour chaque don indi­vi­duel.

    Cas 2

    Imagi­nons main­te­nant que j’écrive un livre ou que je produise à un logi­ciel que je donne gratui­te­ment, atten­dant des dons en retour. Comment est-ce que ça se déclare ?

    Peut-on rester dans le cas précé­dent ou est-ce que ça se met dans la case « salaires » de l’im­pôt sur le revenu ? Le décla­rer comme un revenu serait logique vu qu’il s’agit fina­le­ment d’une acti­vité profes­sion­nelle même si le schéma commer­cial habi­tuel est inversé.

    Si on va dans cette logique il faudrait monter une struc­ture type EURL, poten­tiel­le­ment factu­rer une TVA, payer les coti­sa­tion sociales au RSI ou équi­valent, etc.

    Et toujours dans cette logique, dans l’éven­tua­lité où une entre­prise souhai­te­rait jouer le jeu, ça néces­si­te­rait de pouvoir lui faire une facture mais j’ai peur qu’une facture sans pres­ta­tion en face ce soit juri­dique­ment assez déli­cat (me rappe­lant des condam­na­tions de chefs d’en­tre­prise pour avoir fait passer de la tréso­re­rie d’une de leur société à une autre pour aider cette dernière, je me dis que donner sans contre­par­tie n’est pas forcé­ment possible si ce n’est à des acti­vi­tés d’in­té­rêt public). Là aussi je coince.

    Note : J’ex­clus de fait de vendre le logi­ciel ou le livre à un prix à la discré­tion de l’ache­teur. D’une part je ne suis pas certain que ce soit possible pour vendre à un parti­cu­lier (et c’est même clai­re­ment illé­gal pour un livre dont le prix doit être unique dans tout le terri­toire). D’autre part l’idée c’est bien que le don inter­vienne *après* l’uti­li­sa­tion du logi­ciel ou la lecture du livre, en fonc­tion de l’uti­lité ressen­tie. La vente implique selon moi que la factu­ra­tion se fasse à priori.

  • Lien vers du Javas­cript

    Problé­ma­tique du jour : Inter­cep­ter l’ap­pel à des liens via Javas­cript.

    Mon cas d’usage : J’ai des conte­nus (images, vidéos, audio, polices de carac­tères) stockés côté client (indexedDB, webSQL ou DOMS­to­rage) que je souhaite insé­rer dans mes pages.

    (billet mis à jour au fur et à mesure des réponses)

    Quelques solu­tions :

    Data:URI

    Je récu­père ma donnée, je la trans­forme en base64, et je remplace le lien stan­dard par un lien en data:uri.

    Deux défauts : Je stocke N fois la donnée dans le DOM où N est le nombre d’ap­pa­ri­tion de l’image ou de la ressource dans mes pages HTML/CSS. Pour ne rien gâcher, on stocke en base64 donc avec 30% de poids en plus. De plus, même si je n’ai pas de test à montrer, on s’est déjà pris les pieds dans le tapis à cause de très mauvaises perfor­mances de pages avec beau­coup de data:uri, spécia­le­ment sur Fire­fox (proba­ble­ment sur les polices de carac­tères)

    Blob + crea­teObjectURL

    Je récu­père ma donnée, je créé un Blob à partir de cette donnée, je passe par URL.crea­teObjectURL pour créer une URL dédiée et j’uti­lise cette dernière quand je réfé­rence ma ressource.

    On résout les problèmes du data:uri mais on se coupe de IE 9, IE mobile et iOS 5. Pas gravis­sime mais j’au­rai préféré éviter.

    Par contre la solu­tion ne fonc­tion­nera de toutes façons pas pour les images ou polices de carac­tères réfé­ren­cées depuis les CSS (sauf à construire les CSS via Javas­cript mais là on entre dans des usines à gaz).

    Cas spéci­fique des vidéo et audio

    Les deux solu­tions me posent de toutes façons un sérieux problème pour les vidéo et les audio, qui peuvent être de gros volume. Je me vois mal sortir d’in­dexedDB des dizaines de méga­oc­tets (au mieux) pour construire un blob juste et avoir une URL dans ma balise HTML sans même savoir si l’uti­li­sa­teur tentera effec­ti­ve­ment de lire la vidéo ou le fichier audio.

    Pour les vidéos et les audio (mais unique­ment ces deux types de contenu) je peux réflé­chir à mettre un lien vers une vidéo de taille quasi nulle et le chan­ger dès que la vidéo est acti­vée. J’ai toute­fois un peu peur des effets de bords. Il va falloir aussi bosser en amont pour que la première image s’af­fiche bien dans le lecteur vidéo malgré l’ab­sence de la vidéo complète.

    Bidouille

    Pour l’ins­tant ma solu­tion serait :

    • Pour les images et polices de carac­tères dans les CSS : data:uri. En espé­rant que la CSS ne contient pas trop de ressources inutiles ou trop de liens vers la même ressource.
      • Au pire : Géné­rer la CSS en Javas­cript avec des liens obte­nus par crea­teObjectUrl, l’in­sé­rer dans le DOM manuel­le­ment
    • Pour les images dans le code HTML : crea­teObjectURL si possible.
      • Véri­fier tout de même si le data:uri n’est pas plus simple. La diffé­rence entre les deux sera assez faible si les images ne sont pas répé­tées plusieurs fois.
    • Pour les audio et vidéo : Désac­ti­ver le preload, rensei­gner le lien via crea­teObjectURL qu’au lance­ment de la vidéo. Pour les vidéo, penser à créer une image d’at­tente avec l’at­tri­but poster.

    Ça reste fran­che­ment du brico­lage je trouve, et ça va néces­si­ter plein de javas­cript pour géné­rer tout ça.

    Dans mon monde idéal

    Dans l’idéal j’au­rai bien aimé avoir une sorte de faux serveur web en javas­cript depuis le navi­ga­teur. Genre toute url en « local-js://xxxxx » fait appel à un objet Javas­cript qui répond ensuite ce qu’il veut.

    À défaut, un URL.createObjectURL( 'text/html', function() { return bindata; } ) serait bien pratique : Le navi­ga­teur n’ap­pe­lant la fonc­tion pour récu­pé­rer le contenu que quand il cherche à accé­der au dit contenu, au lieu de lui donner tout le contenu par avance au cas où il en aurait besoin.

    Quelqu’un a des pistes pour moi ?

  • Rési­lia­tion, piège à cons

    Bonjour Media­part

    Comme ce que j’écris est toujours trop long je me permets de poser la ques­tion avant les expli­ca­tions :

    Dis Média­part (tu permets qu’on se tutoies ? c’est telle­ment plus amical) pourquoi imposes-tu un cour­rier postal pour rési­lier un abon­ne­ment ? Est-il prévu que ça change à court terme ?   (suite…)

  • [blog] Suivi des discus­sions

    Vieux sujet traîné en commun avec Karl et David (mais pas que) : Faire en sorte de décen­tra­li­ser les blogs et les discus­sions qui s’en suivent.

    L’his­toire

    Par le passé nous avions Track­back. On envoyait une noti­fi­ca­tion aux conte­nus liés, avec le lien vers notre contenu, le nom du blog, un extrait et un titre. Le codage carac­tère était globa­le­ment mal géré, les titres et extraits se sont révé­lés globa­le­ment inutiles voire contre-produc­tifs, mais c’était implé­menté un peu partout et ça, tech­nique­ment, ça fonc­tion­nait assez bien.

    Pour faire court, les gens conti­nuaient à commen­ter dans le billet d’ori­gine plutôt que de commen­ter dans un nouveau billet chez eux. Par contre les track­backs étaient très utili­sés pour le spam, avec au final un ratio signal/bruit vrai­ment mauvais et donc l’aban­don du système.

    Il y a aussi eu Ping­back. Système simi­laire mais avec une auto­dé­cou­verte plus sympa et l’ar­rêt de trans­mis­sion des titres et extraits. Vu que ces derniers n’étaient jamais person­na­li­sés spéci­fique­ment pour la noti­fi­ca­tion, autant les récu­pé­rer direc­te­ment à partir du lien si jamais on en a besoin.

    Diffé­rence, Ping­back propo­sait de véri­fier la présence d’un lien sortant dans le contenu tiers avant de vali­der une liai­son entrante. Cette diffé­rence fut peu impac­tante au finale. L’idée a aussi été implé­men­tée dans les track­back mais les spameurs ont vite appris à faire des liens sortants pour poster leur spam, quitte à faire des liens invi­sibles pour le lecteur ou des liens tempo­raires suppri­més après l’opé­ra­tion.

    Je trouve aussi l’idée discu­table dans le sens où la valeur ajou­tée du lien n’est pas la même dans les deux sens. Si je réalise analyse sur une dépêche AFP, il peut être utile d’avoir une noti­fi­ca­tion chez plusieurs personnes qui reprennent verba­tim cette dépêche, mais cela n’au­rait aucun sens d’en lier plus d’un à partir de mon analyse (ce que la véri­fi­ca­tion de ping­back impose).

    Wiki­pe­dia cite aussi Refback. Je ne l’avais jamais vu forma­lisé sous ce nom mais la pratique est connue : Explo­rer les entêtes HTTP Refer­rer pour repé­rer de nouveaux liens entrants auto­ma­tique­ment. Les spam­meurs jouaient à faus­ser ces entêtes depuis long­temps donc là aussi ça n’a pas changé grand chose.

    Tous ces systèmes ne spéci­fient que la noti­fi­ca­tion. Il s’agit de parler un langage commun au niveau de cette noti­fi­ca­tion pour que ce soit plus simple pour tout le monde. Il reste à l’édi­teur du site lié de choi­sir ce qu’il fait de la noti­fi­ca­tion : L’af­fi­cher auto­ma­tique­ment avec une modé­ra­tion a poste­riori, gérer une liste blanche, mettre un système anti-spam auto­ma­tisé, ou même faire une vali­da­tion manuelle a priori.

    Il y a aussi Salmon, très orienté commen­taire, mais extrê­me­ment complexe et quasi­ment pas implé­menté (les deux sont certai­ne­ment liés). J’ai du mal à voir ce proto­cole réel­le­ment implé­menté partout.

    Webmen­tion

    Aujourd’­hui on parle de Webmen­tion. Même séman­tique que Ping­back, même méca­nismes d’au­to­dé­cou­vertes (seule la valeur de « rel » change), même requête initiale et mêmes para­mètres (seuls les noms des para­mètres changent légè­re­ment pour reti­rer les trois derniers carac­tères).

    Les diffé­rences tiennent exclu­si­ve­ment dans la préci­sion de la méthode HTTP à utili­ser (POST) et dans les codes de retours (Webmen­tion utilise les codes HTTP stan­dards et un lien vers la mention créée, là où Ping­back renvoie une code de retour dans le corps de la réponse).

    C’est tech­nique­ment plus satis­fai­sant pour les affi­cio­na­dos de HTTP mais la valeur ajou­tée fonc­tion­nelle est nulle. On ne fait rien de plus, rien de moins, et pas vrai­ment diffé­rem­ment. J’échoue d’ailleurs à

    Sachant que ping­back a une implé­men­ta­tion dispo­nible sur à peu près tous les gros moteurs de blogs, je ne trouve pas que cela justi­fie de lancer un nouveau proto­cole. En l’état c’est d’une utilité encore plus faible que ce que j’ima­gi­nais initia­le­ment. Pas de quoi m’em­bê­ter à l’im­plé­men­ter.

    En fait à choi­sir entre ping­back et webmen­tion, une fonc­tion­na­lité forte de ping­back est l’at­tri­but ping­back, qui permet­trait de faire une noti­fi­ca­tion auto­ma­tique suivant ce dernier proto­cole, et donc de rempla­cer (en opt-in) l’en­tête HTTP Refer­rer là où elle est bloquée par HTTPS. Cette possi­bi­lité me semble bien plus utile que le respect théo­rique de HTTP (je sens que je vais atti­rer pas mal de commen­taires avec cette phrase mais j’as­sume).

    Suivi des discus­sion

    Et puis j’ai l’im­pres­sion qu’on regresse un peu par rapport au track­back initial. Ping­back et Webmen­tion noti­fient d’un lien entrant, pas d’un suivi de discus­sion.

    Je peux avoir un lien entrant sans aucun ajout à la discus­sion, juste un relai. Inver­se­ment je peux avoir un nouveau contenu qui apporte à la discus­sion et qui méri­te­rait de noti­fier plusieurs conte­nus déjà exis­tant sans forcé­ment s’im­po­ser de faire des liens.

    Autre commen­taire de Karl : Certains aime­ront avoir plus qu’un lien, avec un petit texte sur le pourquoi de la noti­fi­ca­tion, de ce qu’ajoute ce nouveau contenu au sujet déjà en cours – par exemple pour orien­ter la modé­ra­tion et le choix de (non-)publi­ca­tion. Pas forcé­ment perti­nent de le rendre obli­ga­toire (ça empê­che­rait pas mal d’au­to­ma­tismes) mais le rendre possible serait utile.

    Et si je n’im­pose pas de lien dans le contenu noti­fié, il faudra que je puisse en authen­ti­fier l’ori­gine. Un système de signa­ture simpliste devrait suffire mais sera néces­saire.

    Faire une spéci­fi­ca­tion qui implé­mente ça demande deux heures tout au plus. Rien n’em­pêche même qu’elle soit compa­tible avec Webmen­tion et qu’on puisse avoir un point d’en­trée unique. Simple­ment ça n’a de sens que si je ne suis pas le seul à jouer.

    David, Karl, les autres ? vous en pensez quoi ?