Auteur/autrice : Éric

  • Choi­sir sa liseuse – pondé­ra­tion multi-critères

    Je publie ici régu­liè­re­ment des billets « choi­sir sa liseuse ». Les spéci­fi­ca­tions tech­niques entre les diffé­rentes liseuses étaient quasi­ment les mêmes jusqu’à récem­ment. Mes avis reflètent donc un juge­ment person­nel et tota­le­ment subjec­tif, mais après la lecture d’un ou plusieurs livres sur la plupart de ces appa­reils. Le dernier date de la fin 2012 mais les choses ne chan­ge­ront pas avant les liseuses qui arri­ve­ront avec la rentrée ou la fin d’an­née (je viens d’ailleurs de publier un avant-gout de la Kobo Aura 6″ et de la Sony PRS-T3 à partir de ce qu’on en sait pour l’ins­tant).

    Mais juste­ment, des liseuses viennent d’être annon­cées récem­ment, d’autres le seront d’ici la fin de l’an­née. Des diffé­rences objec­tives commencent à appa­raitre. Vous trou­ve­rez sur liseuses.survol.fr un petit outil qui vous permet de faire un premier clas­se­ment à partir de dizaines de critères objec­tifs. À vous de défi­nir quelle impor­tance vous atta­chez à quelle fonc­tion­na­lité, et l’ou­til fera le reste.

    L’idée c’est de pouvoir asso­cier des avis subjec­tifs et des recom­man­da­tions à partir de critères objec­tifs. Les deux se complètent. Ça vous fait un outil de plus.

    Le code est acces­sible sur github et il ne tient qu’à vous de propo­ser amélio­ra­tions ou correc­tions. Si quelqu’un veut modi­fier la CSS pour y poser un vrai design, je suis preneur.

     

  • Kobo Aura 6″

    Pour faire la suite de l’annonce de la Sony PRS-T3, autant parler de la nouvelle Kobo Aura 6″ (à ne pas confondre avec la Kobo Aura HD, qui a une taille plus grande que les autres) et une vidéo de compa­rai­son avec la Kobo Glo, faite par Good e-Reader.

    Pour faire rapide ça ressemble à une version haut de gamme de la Kobo Glo mais ça reste très proche. Quelques diffé­rences prin­ci­pales :

    • Nouvel écran (mais de même réso­lu­tion que la Glo)
    • Nouveau boitier, plus design, légè­re­ment plus petit et plus léger
    • 149 € la Kobo Aura (129 € la Kobo Glo)
    • Un nouveau firm­ware avec entre autres l’in­té­gra­tion de Pocket

    (notez les reflets sur l’écran de la Aura quand le testeur la retourne et la mani­pule)

    Écran

    L’écran c’est un peu la décep­tion de l’an­nonce. Il s’agit de la nouvelle géné­ra­tion d’écran – ce qui est une bonne nouvelle – et on peu préju­ger d’une réma­nence un peu plus faible voire espé­rer un contraste un peu plus fort, mais il est de la même réso­lu­tion que l’an­cien écran de la Kobo Glo. En réuti­li­sant le nom de la Kobo Aura HD, j’avais espéré une plus haute réso­lu­tion, tant pis.

    Mais surtout ça sous-entends que pour marquer la diffé­rence entre la Aura et la Glo, on peut penser que la Glo restera sur l’an­cien écran. D’or­di­naire en élec­tro­nique les nouvelles géné­ra­tions remplacent les anciennes au même prix. Ici l’an­cienne reste à prix constant et on a simple­ment initié une gamme de plus. Un peu dommage, mais proba­ble­ment compré­hen­sible vu les très faibles marges sur ce type d’ap­pa­reil.

    Design

    Le nouveau boitier fait très classe sur les vidéos, il faut avouer. La face avant et plane. C’est un peu la même diffé­rence qu’entre un ancien PC avec un écran entouré de plas­tique et un Mac récent avec une unique dalle de verre sur toute la surface. Première impres­sion de très haute qualité qui justi­fie­rait presque à elle seule la diffé­rence de prix pour ceux qui aiment les objets design. Si on ajoute que le résul­tat est plus petit et plus léger, c’est très bien réussi.

    Juste un truc : Sur un si beau boitier, avoir mis un bouton d’ex­tinc­tion couleur orange-gilet-de-sauve­tage sur la tranche c’est un vrai crime. En plus c’est sur la tranche du haut, donc visible en perma­nence. Si les deux boutons du haut se confon­daient il fallait mieux les agen­cer, pas ajou­ter du orange fluo cheap, surtout sur un design haut de gamme par ailleurs. Je réserve mon juge­ment le temps d’avoir vu un exem­plaire physique, mais je trouve que ça gâche un peu l’ef­fet autre­ment très bon.

    Reflets

    Une dalle qui fait toute la surface, comme pour les Mac et tablettes, ça s’ac­com­pagne malheu­reu­se­ment d’une forte sensi­bi­lité aux reflets. Ces reflets sont extrê­me­ment visibles sur la vidéo de compa­rai­son, alors qu’ils sont inexis­tants sur la Kobo Glo mani­pu­lée de la même façon. Ça n’ins­pire pas confiance pour la lisi­bi­lité, ce qui est pour­tant l’in­té­rêt prin­ci­pal des liseuses.

    Sur un Mac ou une tablette c’est compensé par une forte lumi­no­sité (ce qui demande en plus une grosse batte­rie), et ça traine 90% du temps en inté­rieur ou à l’ombre. Ici ça risque de deman­der d’ac­ti­ver le sur-éclai­rage dès qu’il y a un mini­mum de lumière ambiante, qui va consom­mer d’au­tant la batte­rie. Le sur-éclai­rage des liseuses n’a rien à voir avec la puis­sance lumi­neuse des tablettes ou Mac, elle risque de plus de ne pas suffire quand il y a un flux lumi­neux rela­ti­ve­ment concen­tré (genre l’am­poule du plafon­nier du salon qui se voit dans l’écran, ou un rayon de soleil qui passe par les fenêtres).

    Ça mérite là aussi un vrai test en réel avant de confir­mer ce juge­ment (on ne sait jamais, une vidéo peut être trom­peuse sur ce genre de points), mais les reflets visibles sur vidéo me font très peur. Je vous conseille d’évi­ter l’achat avant de véri­fier ce qu’il en est.

    Qualité / Prix

    Au final ce qui trans­pa­rait c’est surtout une montée en gamme, y compris au niveau du prix. Fini le temps où on mettait à jour pour le même prix, là il faut payer pour avoir le modèle récent.

    Autant les 30 € entre les liseuses éclai­rées et les liseuses non-éclai­rées valent large­ment, autant là c’est unique­ment du design ou presque. À vous de voir si vous vous sentez de mettre 20 € de plus pour ça. 149 € ça commence à faire un budget.

    Je retiens quand même deux points à véri­fier : Ce bouton orange qui risque de faire jurer un design par ailleurs réussi, et la dalle qui semble très sensible aux reflets. Ce second point peut être tota­le­ment disqua­li­fiant si l’im­pres­sion donnée par la vidéo se véri­fie. Si je devais ache­ter une éclai­rée clas­sique ou la Kobo Aura aujourd’­hui, ça serait une clas­sique, par sécu­rité. Ceci dit ça peut chan­ger si les tests avec l’ap­pa­reil en main apaisent mes craintes.

    Et le firm­ware avec l’in­té­gra­tion de Pocket ? et bien il sera distri­bué à toutes les Kobo, donc pas un critère de choix. J’at­ten­drai aussi de voir si l’im­plé­men­ta­tion est réus­sie (Ever­note sur Sony ça s’est révélé assez gadget) mais l’idée est très sympa.

    Mise à jour du 23 septembre : Visi­ble­ment l’écran n’est pas au niveau d’un haut de gamme, peut être même moins inté­res­sant que celui de la Kobo Glo.

  • Liseuse Sony PRS-T3

    sonyprst3La future liseuse e-ink de Sony, la PRS-T3, commence à poin­ter le bout de son nez. Aldus et Mobi­le­read donnent un apperçu des speci­fi­ca­tions.

    Ce que j’en retiens c’est :

    • Écran haute réso­lu­tion
    • Couver­ture rabat­table inté­grée à la coque, qui déclenche seule la mise en veille et le réveil
    • Une charge très rapide (ils parlent de trois minutes, mais sans dire combien de temps de lecture on gagne avec une telle charge)

    L’écran haute réso­lu­tion est le mini­mum syndi­cal désor­mais. Ils ont toute­fois la bonne idée de four­nir un des nouveaux écrans HD (le même que la Kobo Aura 6″), ce qui est une bonne nouvelle à priori même s’il n’y a aucun retour concret encore sur la diffé­rence de qualité avec les écrans HD actuels. Ceci dit ça reste un non-événe­ment : Il ne restait plus que Sony pour propo­ser unique­ment la simple défi­ni­tion. Ça deve­nait ridi­cule de les voir refu­ser l’éclai­rage sous prétexte que ça dimi­nuait légè­re­ment la qualité de l’écran, tout en conti­nuant à four­nir des écrans en simple défi­ni­tion.

    D’ailleurs, puisqu’on en parle : Toujours pas d’éclai­rage, et là je ne comprends pas l’obs­ti­na­tion de Sony à refu­ser l’éclai­rage. Ils ont eu une très mauvaise expé­rience des années avant les autres, mais main­te­nant c’est fran­che­ment la norme et je ne me verra pas recom­man­der une liseuse sans éclai­rage comme outil de lecture prin­ci­pal, surtout pour celui qui lit le soir avant de se coucher. La couver­ture avec éclai­rage inté­grée en option n’est qu’un mauvais palia­tif, même si elle était de meilleure qualité que la précé­dente (ce qui reste à démon­trer).

    Très bonne idée pour la couver­ture rabat­table inté­grée (flip cover, comme les smart­phone Samsung S3 et S4). Le fait de mettre en veille et allu­mer la liseuse auto­ma­tique­ment avec la couver­ture est plutôt gadget mais j’ai vrai­ment appris à appré­cier la flip cover sur mon télé­phone, alors que je ne supporte pas ces sortes d’exo-sque­lettes qu’on vend en option habi­tuel­le­ment.

    C’est ça pour moi la réelle inno­va­tion, et les autres feraient bien d’en prendre de la graine. Malheu­reu­se­ment les options (couver­ture, char­geur) sont là où les reven­deurs font de la marge, donc je doute que beau­coup emboitent le pas à Sony là dessus.

    Et la charge rapide alors ? Sauf si Sony a décou­vert un concept de batte­rie révo­lu­tion­naire (et dans ce cas il le mettrait plutôt en oeuvre sur ses tablettes et smart­phone, plus deman­deurs et plus concur­ren­tiels), c’est proba­ble­ment juste un char­geur rapide et trois minutes ne s’ap­pro­chera même pas de très loin d’une charge complète. Notez qu’en géné­ral une charge rapide implique plus de chauffe et surtout une durée de vie plus faible des batte­ries. Du coup je suis à la limite de consi­dé­rer ça comme un réel incon­vé­nient pour la nouvelle liseuse de Sony.

    Au final il y a une bonne idée, une remise à niveau partielle, mais toujours pas d’éclai­rage. Elle reste proba­ble­ment dans le même créneau que la précé­dente : pour ceux qui travaillent avec une liseuse e-ink (lecture de PDF texte refor­ma­tés, anno­ta­tions à la main, bon écran, et capa­cité à payer un peu plus cher pour cela tout en renonçant aux usages plus grand public comme la lecture du roman le soir avant de se coucher). Et encore, le refor­ma­tage des PDF les concur­rents commencent à l’avoir aussi.

    Mise à jour 25 septembre : Sony a sorti sa couver­ture avec lampe (externe) inté­grée. Et visi­ble­ment ce n’est pas une réus­site.

  • Et si on arrê­tait avec la rede­vance télé­vi­suelle ?

    Sérieu­se­ment, chaque année on redis­cute de l’as­siette de la rede­vance télé­vi­suelle.

    Ça en devient ridi­cule, surtout avec la fron­tière qui s’at­té­nue entre la télé­vi­sion « à l’an­cienne » et les nouveaux écrans permet­tant de récep­tion­ner les mêmes émis­sions. Je ne connais pas les chiffres mais je ne serai pas étonné que la gestion de cette rede­vance coûte une somme non négli­geable : véri­fier qui a coché la case, faire des contrôles, gérer le flux des décla­ra­tions des vendeurs pour noti­fier de qui achète un poste de télé­vi­sion, etc.

    Je ne parle même pas du temps poli­tique gâché à savoir si les cartes tuner doivent être décomp­tées. Même chose pour les magné­to­scope et enre­gis­treurs numé­riques compor­tant un tuner, les box inter­net permet­tant de rece­voir la tv, les forfaits smart­phone avec option tv inclue… et j’en passe.

    Je ne parle même pas de ceux qui ont l’im­pres­sion de payer pour des chaînes qu’ils ne regardent pas et qui se plaignent du niveau des programmes ou de l’ab­sence de diffé­rence avec TF1 (je remarque juste que ceux qui se plaignent de l’ab­sence de diffé­rence sont aussi ceux qui souhaitent arrê­ter la rede­vance, ce qui ne me semble pas cohé­rent dans l’in­ten­tion). Notons tout de même que la rede­vance paye aussi nombre de radios, par exemple France Info.

    Un rôle public ?

    Alors de deux choses l’une. Soit on consi­dère la TV publique comme juste des chaînes et des programmes en plus, soit on consi­dère que ça a une utilité publique un peu plus grande que ça.

    En effet, même si ce rôle s’at­té­nue année après année, la TV publique peut être vue encore comme une garan­tie contre la prise de contrôle de l’opi­nion publique par un nombre restreint de patrons de chaînes TV. Ce medium a une influence gigan­tesque, et la présence d’une TV publique permet de poser une réfé­rence et d’évi­ter de poten­tiels déra­pages. Là bas la TV publique n’a pas suffit à contre­ba­lan­cer, mais ceux qui ont jeté un oeil à Media­set sur la TV italienne doivent comprendre de quoi je parle.

    Tenir ce rôle n’im­pose pas d’avoir des conte­nus haute­ment intel­lec­tuels, juste de jouer un rôle neutre si jamais le privé commence à vouloir « créer l’opi­nion » au lieu de la reflé­ter. Au contraire d’ailleurs : Pour que ce rôle fonc­tionne il faut une TV publique avec une audience du même ordre de gran­deur que la TV privée. Si les gens demandent des jeux idiots et des séries poli­cières, alors donnons des jeux idiots et des séries poli­cières.

    Rien n’em­pêche de cher­cher un rôle secon­daire cultu­rel ou éduca­tif avec une chaîne un peu plus orien­tée sur les conte­nus et un peu moins sur l’au­dience. Si vous recon­nais­sez France 5 / Arte dans ce para­graphe et France 2 / France 4 dans le précé­dent, ce n’est peut être pas une coïn­ci­dence.

    Étendre ou arrê­ter

    La parti­cu­la­rité de la seconde vision, avec un vrai rôle public, c’est que la TV publique béné­fi­cie à la société dans son ensemble, pas qu’à ses spec­ta­teurs. On paye l’école, les musées, les routes, l’éclai­rage public même si on ne s’en sert pas person­nel­le­ment. Dans le pire des cas on en béné­fi­cie indi­rec­te­ment avec toute la société. La TV publique peut être simple­ment vue de la même façon.

    Donc voilà, si nous croyons à ce rôle public, assu­mons le et arrê­tons les frais avec cette rede­vance condi­tion­née par des critères en discus­sion perma­nente et qui ont de moins en moins de sens avec l’évo­lu­tion tech­no­lo­gique : Passons direc­te­ment à un impôt payé par tous, progres­sif, proba­ble­ment fusionné dans l’im­pôt géné­ral.

    Et sinon ? et bien sinon c’est que nous avons simple­ment des chaînes de diver­tis­se­ment avec abon­ne­ment obli­ga­toire, ce qui est tous sauf satis­fai­sant. Arrê­tons ce qui n’a plus de sens et vendons le reste. Dans tous les cas oublions cette idée de rede­vance.

    Note : Je parle de TV mais il en va de même pour la radio, qui éton­nam­ment est payée unique­ment par ceux qui ont une télé­vi­sion, c’est dire la cohé­rence.

    La situa­tion actuelle est juste impos­sible où certains regardent sans payer, d’autres payent sans regar­der, et les derniers regardent mais n’ont pas l’im­pres­sion d’en avoir pour leur argent par rapport au privé. Faire payer un bien public n’a de sens que si les gens comprennent pourquoi ils payent.

  • Sédi­tion

    Trou­vaille dans l’ar­ticle 24 de la loi sur la liberté de la presse :

    Tous cris ou chants sédi­tieux profé­rés dans les lieux ou réunions publics seront punis de l’amende prévue pour les contra­ven­tions de la 5° classe.

    Dans le diction­naire (Acadé­mie Française, dans le TLFi on parle d’auto­rité plutôt que de puis­sance) :

    Sédi­tion : Émeute popu­laire, révolte, soulè­ve­ment contre la puis­sance établie

    Il est donc inter­dit d’ap­pe­ler à la révolte contre l’au­to­rité publique. Assez dange­reux car c’est bien la seule possi­bi­lité contre un pouvoir qui outre­pas­se­rait ses droits. D’ailleurs la Décla­ra­tion des droits de l’homme et du citoyen de 1793 (notre consti­tu­tion ne fait réfé­rence qu’à celle de 1789) contient un dernier article qui rentre à mon avis direc­te­ment en conflit avec l’in­ter­dic­tion plus haut :

    Quand le gouver­ne­ment viole les droits du peuple, l’in­sur­rec­tion est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indis­pen­sable des devoirs.

    Il ne s’agit pas de donner un blanc-sein à l’in­sur­rec­tion, mais tenir des propos sédi­tieux fait à mon avis direc­te­ment partie du débat démo­cra­tique. C’est non seule­ment un droit de remise en cause du système, mais aussi une échap­pa­toire néces­saire en cas de déra­page de l’au­to­rité. L’in­ter­dire revient à consi­dé­rer que le peuple n’a pas le droit de remettre en cause l’au­to­rité publique en elle-même. Au lieu que ce soit le peuple qui prête son pouvoir à l’État, c’est l’État qui concède des pouvoirs et des droits au peuple.

  • Bases de données en master – master

    J’ai cher­ché de quoi stocker des données avec plusieurs serveurs maîtres en répli­ca­tion, mais je n’ai rien trouvé d’in­té­res­sant pour l’ins­tant. Je me suis dis que toi, fidèle lecteur, tu pour­rais appor­ter ta pierre. D’au­tant qu’il me semble que c’est une problé­ma­tique courante, au moins pour les améri­cains qui doivent avoir des serveurs sur les deux côtes, synchro­ni­sés entre eux.

    Fonc­tion­nel­le­ment

    J’ai des visi­teurs qui vont accé­der en lecture, en écri­ture ou en modi­fi­ca­tion à des données. Ces visi­teurs peuvent être répar­tis géogra­phique­ment et j’ai­me­rai que dans la mesure du possible, ils puissent accé­der à leurs données rapi­de­ment. Par rapi­de­ment j’en­tends « sans avoir à payer 100 à 200 ms de latence pour joindre un serveur de base de données sur une autre côte ou sur un autre conti­nent ».

    Là où j’ai de la chance, c’est qu’une même données ne sera crée, modi­fiée ou lue que par un seul utili­sa­teur (ou presque). Cet utili­sa­teur sera donc le plus souvent au même endroit, donc je peux répar­tir mes données en consi­dé­rant qu’un seul serveur est maître sur chaque données. Dans mon esprit ça veut dire que ce sera rapide (données proches) 90% du temps et lent (serveur maître loin) les 10% du temps restant si l’uti­li­sa­teur navigue géogra­phique­ment. Par contre il faut que lors de la créa­tion d’une donnée, je puisse choi­sir quel serveur sera le maître pour la donnée en ques­tion (pas de répar­ti­tion auto­ma­tique par hachage de clef puisque le maître est choisi en fonc­tion de la proxi­mité géogra­phique).

    Histoire de complé­ter : J’ai assez peu de rela­tion­nel dans ces données et j’y accède quasi­ment toujours par leur clef primaire. Je suis prêt à utili­ser du SGBDR type MySQL, du clef/valeur type Redis, ou des inter­mé­diaires type MongoDB (bon, j’ai une préfé­rence pour du Redis, qui serait mon choix sans la contrainte multi-maître).

    J’ai des volumes qui vont repré­sen­ter plusieurs Go, entre 5 et 20 on va dire à vue de nez, non vola­tiles (donc j’ex­clue tout système qui ne permet pas de sauve­garde ou qui n’a pas de couche écri­ture disque). La perfor­mance est impor­tance lors des accès, mais je ne vais pas avoir un débit d’écri­ture phéno­mé­nal non plus. Je ne pense pas que ce soit le critère de choix prin­ci­pal.

    Enfin, je n’ai pas besoin d’écri­tures synchrones sur plusieurs serveurs. Je suis prêt à avoir une latence d’une ou plusieurs secondes avant de pouvoir accé­der à une nouvelle donnée (ou à une modi­fi­ca­tion) depuis un autre serveur que celui de sa créa­tion.

    Tech­nique­ment

    Beau­coup de solu­tions ont un mode maître-maître qui ne semble pas conve­nir à mon besoin, où les conflits peuvent être légion : Si un utili­sa­teur fait volon­tai­re­ment une opéra­tion sur une données à partir de plusieurs empla­ce­ments géogra­phique, je risque de ne pas pouvoir tracer ses diffé­rentes opéra­tions mais d’avoir au mieux la trace de la dernière. Sauf erreur de ma part, les bidouillages multi-maîtres MySQL et Post­greSQL entrent dans cette caté­go­rie.

    J’ai jeté un oeil à Redis-clus­ter, qui a l’air d’être assez proche de la philo­so­phie que je cherche (chaque donnée a un et un seul maître) mais c’est malheu­reu­se­ment avec une isola­tion complète, c’est à dire qu’au­cun noeud n’a l’en­semble des infor­ma­tions en lecture. J’y vien­drai s’il le faut, mais si je veux un fail-over correct ça veut dire qu’il faut que je double chaque noeud (le maître, puis son esclave en cas de défaillance). Je ne suis pas non plus certain de pouvoir choi­sir le maître à utili­ser lors de l’écri­ture.

    Je regarde Riak, CouchDB, RethinkDB, Tyrant, Volde­mort, Dyno­mite et quelques autres mais je manque cruel­le­ment de retours d’ex­pé­rience et d’in­for­ma­tions pour faire un choix éclairé, si tant est que l’un de ceux là puisse corres­pondre.

    J’ai aussi en tête de faire quelque chose à la main avec une logique appli­ca­tive par dessus le connec­teur Redis, pour qu’il se connecte au bon serveur en fonc­tion du premier carac­tère de la clef, mais j’ai­me­rai fran­che­ment éviter les bidouilles manuelle pour quelque chose qui doit certai­ne­ment avoir une solu­tion sur étagère.

    Dis, lecteur, as tu des liens, des retours d’ex­pé­rience, des infor­ma­tions, des commen­taires ?

     

  • Héber­ge­ment email perso

    J’étu­die les alter­na­tives pour héber­ger mes e-mail.

    Les indis­pen­sables:

    1. Un gros quota (je suis actuel­le­ment à 13 Go et ça n’est pas prêt de s’ar­rê­ter. Je ne supprime rien et ne souhaite pas commen­cer à le faire)

    2. Un moteur de recherche excellent (je n’uti­lise quasi­ment que ça)

    3. Des capa­ci­tés de filtres assez bonnes (j’en ai un paquet)

    4. La capa­cité d’al­ler impor­ter des e-mail depuis des comptes pop3 externes

    5. Y accé­der depuis mac, smart­phone android et Web (une inter­face Web peut suffire si elle est plei­ne­ment adap­tée aussi au smart­phone)

    6. Pas de chan­ge­ment d’adresse (gestion de mon propre domaine)

    7. Un très bon anti-spam

    8. La possi­bi­lité d’avoir un backup chez moi (un accès pop3 n’ef­fa­cant pas les emails ira très bien)

    9. Ne pas héber­ger moi-même

    Non indis­pen­sable mais il est préfé­rable que je puisse mettre un mail dans plusieurs caté­go­ries/tag et j’avoue que le fonc­tion­ne­ment inbox/archive de gmail convient très bien à mon usage. Bonus si j’ai quelque chose d’aussi adapté à ce niveau là.

    La migra­tion n’a de sens pour moi que si c’est vers un ou plusieurs pres­ta­taires situés hors US (si possible en France), et qui est/sont le moins suscep­tible/s de faire commerce de mes données.

    Je suis prêt à faire des compro­mis, ne pas retrou­ver la même chose, faire des opéra­tions diffé­rem­ment, mais l’email reste un média très impor­tant pour moi. Je souhaite rester avec des inter­faces et un fonc­tion­ne­ment de haute qualité.

    Bien évidem­ment je suis prêt à payer pour un service de qualité, d’ailleurs je le fais déjà.

    Que propo­sez-vous ?

  • Dis tonton, pourquoi est-ce si cher un indé­pen­dant ?

    Je vous propose désor­mais une version plus à jour, ce contenu n’est laissé que pour archive.


    Et moi géné­ra­le­ment de faire les gros yeux parce que la plupart des indé­pen­dants français sont assez bas au niveau rému­né­ra­tion. Du coup j’ai fait forma­lisé pas mal de discus­sion que j’ai avec quelques uns depuis pas mal d’an­nées. Tout ça est sur une grille en ligne. Ça évoluera en fonc­tion des retours mais ça permet de déga­ger un ordre de gran­deur d’équi­va­lence finan­cière entre un sala­rié et un indé­pen­dant :

    Taux jour­na­lier Salaire mensuel net équi­valent
    300 € /jour 1100 € net / mois
    400 € /jour 1825 € net / mois
    500 € /jour 2550 € net / mois
    600 € /jour 3250 € net / mois
    800 € /jour 4700 € net / mois

    Je m’at­tends à ce que les équi­va­lents salaires baissent au fur et à mesure des correc­tions appor­tées par les lecteurs. J’ai certai­ne­ment oublié des postes de charge.

    Je suis preneur de tout commen­taire pour amélio­rer cette grille, tout en gardant à l’es­prit qu’il ne s’agit que d’un ordre de gran­deur unique­ment finan­cière, jamais d’une équi­va­lence réelle. De toute façon les ques­tions de liberté, avan­tages, envi­ron­ne­ment social, risque et sécu­rité sont telle­ment person­nelles qu’elles empê­che­ront toujours toute compa­rai­son directe.

    J’ai ici consi­déré un indé­pen­dant qui :

    • travaille de chez lui (et pas sur Paris)
    • facture ses frais de dépla­ce­ment en sus et au réel
    • facture au client ses jour­nées blanches (jour­née non travaillée car en attente d’une vali­da­tion client en retard par exemple)
    • n’a pas diffi­cul­tés pour trou­ver du boulot (pas de jours « là je n’ai pas trouvé de client »)

    Rien que la factu­ra­tion des jour­nées blanches n’est pas dans les habi­tudes en France, et si ce n’est pas le cas il faut augmen­ter le taux jour­na­lier en propor­tion pour compen­ser. Idem pour les frais de dépla­ce­ment.

    Dernière note : J’ai mis un ratio « charges taxes et impôts » à 40%. C’est bien plus qu’un auto-entre­pre­neur (donc la grille n’est plus valide si vous factu­rez en moyenne moins que 250 à 300 euros par jour travaillé), et c’est proba­ble­ment là où j’ai besoin de chiffres concrets des indé­pen­dants pour détailler et sortir un ratio plus précis. N’hé­si­tez pas à m’ame­ner le détail précis de ce que vous payez à ce niveau. On me remonte des chiffres très diffé­rents, parfois 35% parfois 45%.

    Dans tous les cas, je ne parle que de rému­né­ra­tion, et d’ordre de gran­deur et rému­né­ra­tion. Il n’est en aucune façon possible de dire qu’à un quel­conque niveau, l’in­dé­pen­dant est à équi­va­lence avec le sala­rié : Il y a trop de diffé­rences, qui ne se chiffrent pas.

  • Diffé­ren­cier le trafic pour créer de la valeur – le réseau auto­rou­tier

    Les jour­na­listes râlent encore sur l’en­com­bre­ment des réseaux auto­rou­tiers. Marron­nier. Évidem­ment il est hors de ques­tion d’aug­men­ter encore les tarifs des usagers.

    Vinci est créa­teur de 7500 emplois directs, les Auto­routes Paris-Rhin-Rhône plus de 4500, et ce ne sont que deux des conces­sion­naires du réseau auto­rou­tier. Tout ça fait vivre autant de personnes sur les commerces et sur l’éco­no­mie géné­rée aux alen­tours. C’est aussi par l’au­to­route que sont désen­cla­vées nombre de petites villes qui sinon dépé­ri­raient. Faut-il mettre tout ce monde au chômage sur l’au­tel d’un concept théo­rique ?

    Les asso­cia­tions se sont en effet oppo­sés à la segmen­ta­tion fine du trafic auto­rou­tier. Créa­teur de valeur pour les conces­sions d’au­to­route, ce système aurait pour­tant permis de géné­rer un revenu supplé­men­taire signi­fi­ca­tif.

    Merce­dez-Benz est en effet l’ori­gine de 20% du trafic auto­rou­tier poids-lourd à lui tout seul, le trafic le plus encom­brant pour le réseau. Le construc­teur profite sans gêne de nos infra­struc­tures pour vendre ses camions. Il est évident que les conces­sion­naires d’au­to­route ne peuvent pas conti­nuer à finan­cer seuls l’évo­lu­tion du réseau auto­rou­tier alors que les étran­gers qui y injectent du trafic n’y contri­buent en rien.

    La solu­tion tout le monde la connait : Faire du trafic diffé­ren­cié et canton­ner les véhi­cules de Merce­dez à la voie la plus à droite et à une seule file au barrières de péages. Le construc­teur devra payer l’opé­ra­teur auto­rou­tier pour un accès plus perfor­mant, et contri­buer ainsi au paie­ment des infra­struc­tures.

    Ce système vien­drait en renfor­ce­ment des offres à valeur ajou­tée pour les usagers : Des accès privi­lé­giés ont déjà été mis en œuvre via les télé­badges qui permettent de passer par des files prio­ri­taires dans les barrières de péage. On réflé­chit à étendre ce système pour permettre à des profes­sion­nels de sauter les bouchons via la bande d’ar­rêt d’ur­gence sous réserve de sous­crip­tion à un abon­ne­ment spéci­fique, ou d’ache­ter une exten­sion « Accès prio­ri­taire Merce­dez » pour ne plus être limité à la voie de droite.

    Les asso­cia­tions idéa­listes crient à l’at­teinte à la neutra­lité mais ces dernières n’ont rien compris à l’éco­no­mie, à la confron­ta­tion entre notre réseau auto­rou­tier financé en partie par l’État et les usagers, et entre les gros construc­teurs étran­gers qui en profitent sans y contri­buer. Il est temps d’ar­rê­ter avec ces concepts théo­riques et de prendre pied dans la réalité. Lais­sons les opéra­teurs d’au­to­route créer de la valeur.

  • Virgin et sa base client

    Ça tourne en ce moment : Un lien vers un site d’en­chères présen­tant la vente de la base de client avec carte de fidé­lité Virgin, et un montant final de 126 €. Et ça s’em­balle assez vite.

    TL;DR : Le montant de l’en­chère est proba­ble­ment faux ; le fait qu’il y a (eu) mise aux enchères est proba­ble­ment vrai ; cela ne repré­sente de toutes façons pas la valeur accor­dée à Virgin pour ces données.

    Le montant est (certai­ne­ment) faux

    Lecture rapide du texte : La parti­ci­pa­tion à l’en­chère se fait sous pli cacheté. Très proba­ble­ment le montant sur le site corres­pond aux enchères faites sur le site (et non rece­vables). Le montant d’achat n’est donc très proba­ble­ment pas 126 €. Rien ne dit qu’il ne soit pas moins cher remarquez, main­te­nant le prix de données quali­fiées est bien plus élevé que ça, donc sauf à ce que le liqui­da­teur ait bâclé le travail, je n’y crois pas.

    L’en­chère est (proba­ble­ment) réelle

    L’en­chère est cepen­dant proba­ble­ment réelle. Lors d’une liqui­da­tion on tente effec­ti­ve­ment de vendre ce qui peut être valo­risé, et les enchères est un mode d’ac­tion tout à fait fréquent. Vendre la base client me semble non seule­ment raison­nable mais en plus large­ment légi­time.

    Un faux complet n’est pas à exclure mais je ne vois pas de raison de douter de la mise aux enchères. Un faux humo­ris­tique ou mani­pu­la­toire aurait proba­ble­ment été fait autre­ment.

    En fait je pense que ce sont les robots du site qui ont extrait la mise aux enchères d’une de leur source et qui l’ont postée d’eux même sur le site afin de faire du volume et de la capta­tion de résul­tats dans les moteurs de recherche. De là vien­drait aussi le fait que le forma­tage soit mauvais et que l’offre n’ait pas de sens sur le site (enchère par cour­rier sur un site web). Un robot du liqui­da­teur qui poste à tout va sur tous les sites plus ou moins liés pour faire de la publi­cité à l’offre d’en­chère n’est pas à exclure non plus, mais cette méthode me semble­rait éton­nante pour une acti­vité aussi « sérieuse ».

    Là où il y a peut être scan­dale, c’est plus sur le contenu de la vente. Grosso modo ça dit « on vent le fichier, proba­ble­ment sans les opt-in légaux pour cela, l’illé­ga­lité du fichier devient le problème de l’ache­teur ». Si vous voulez râler utile, c’est là dessus qu’il faut faire du bruit.

    L’en­chère ne déter­mine pas la valeur accor­dée aux données par Virgin

    En liqui­da­tion on vend tout ce qu’on peut, avec pour objec­tif de payer un maxi­mum de dettes. En théo­rie même si ça ne permet de prendre qu’un seul euro, ça vaut le coup (en pratique c’est plus prag­ma­tique que ça quand même).

    Le but de l’en­chère pour le vendeur c’est d’ob­te­nir l’offre d’achat la plus élevée. Peu importe la valeur qu’af­fecte Virgin à cette base de données, le liqui­da­teur cher­chera le prix de vente le plus élevé, mais cèdera quel que soit le prix maxi­mum final (au pire on ne vend pas là et on réinjecte ça dans un lot groupé remis en vente plus tard).

    Bref, quand bien même ces 126 € seraient le prix de vente, ça ne dit abso­lu­ment pas l’es­time qu’a Virgin pour vos adresses, mais plutôt la valeur que ces adresses valent pour les ache­teurs poten­tiels.

    Un faible prix ça peut aussi dire que les ache­teurs savent qu’ils n’ont pas le droit d’ex­ploi­ter la base n’im­porte comment, et donc qu’ils n’y gagne­ront pas grand chose. OK, vous n’y croyez pas, moi non plus, mais ce serait plutôt un prix d’achat très élevé qui serait inquié­tant sur l’usage et la desti­na­tion des données.

    Voilà, main­te­nant vous pouvez recom­men­cer à vous scan­da­li­ser pour rien.