Auteur/autrice : Éric

  • Pas de protec­tion pour les sources des blogueurs

    Très symp­to­ma­tique du système français, la loi proté­geant les sources ne sera pas appli­cable partout, mais unique­ment pour la « vraie » presse, ce qui bien entendu n’in­clut pas les blogs et sites simi­laires.

    Outre le déca­lage par rapport à leur époque, on peut noter que pour nos dépu­tés le web n’est pas la « vraie démo­cra­tie » et que proté­ger tout le monde serait dange­reux. Il ne faudrait pas que des blogueurs prétendent de faire du jour­na­lisme. Ce n’est pas de la cita­tion, mais pas loin.

    Le pire dans tout ça c’est que ce n’est pas le jour­na­liste ou le blogueur qui est protégé. Les deux seront respon­sables de leur écrit quoi qu’il se passe. Celui qui est protégé c’est la source. Sa protec­tion dépen­dra donc du média choisi pour la diffu­sion, de s’il est en confor­mité avec les préju­gés de nos dépu­tés sur ce qui est ou pas de la vraie presse d’in­for­ma­tion.

    Les plus para­nos se deman­de­ront si ce n’est pas aussi que fina­le­ment la presse tradi­tion­nelle est suffi­sam­ment surveillée ou sous contrôle pour ne pas repré­sen­ter un risque fort si on lui accord cette protec­tion.

    À mettre d’ailleurs en rela­tion avec l’af­faire récente sur un certi­fi­cat de sécu­rité utilisé à des fins de surveillance dans un minis­tère. La sécu­rité semble d’abord être de débusquer ceux qui veulent divul­guer ce qu’on veut cacher.

     

  • Béné­fices privés, risques publics

    Le renfloue­ment des banques passe déjà assez mal, voilà que l’Eu­rope offi­cia­lise la maxime « béné­fices privés, risques publics ».

    En cas de nouveau problème avec les banques (ou de problèmes persis­tant vu que nous ne sommes pas tirés d’af­faire), un accord poli­tique euro­péen prévoit expli­ci­te­ment une ponc­tion des dépôts des parti­cu­liers pour renflouer les banques.

    Si je résume : On finance les banques à taux zéro ou presque. Ces banques inves­tissent massi­ve­ment dans de la spécu­la­tion et des produits finan­ciers. Si la spécu­la­tion est heureuse, tout va bien la banque est sauvée et les action­naires empochent la mise. Si la spécu­la­tion échoue, alors on fait finan­cer une reca­pi­ta­li­sa­tion par le public afin de garan­tir le capi­tal (la banque) aux action­naires.

    Pour se donner bonne conscience, on impose qu’au moins 8 % de la reca­pi­ta­li­sa­tion vienne des action­naires. Oui, ça veut dire 92 % venant du public. Et l’ac­cord prévoit même que l’exé­cu­tif natio­nal puisse exemp­ter certains créan­ciers de parti­ci­per, arbi­trai­re­ment.

    Je suis le seul à y voir un énorme problème ? Heureu­se­ment on prévoit de ne pas toucher les comptes sous le montant garan­tit de 100 000 €.

    Sur le même sujet, réac­tion de Rafik Smati

  • How The Econo­mic Machine Works by Ray Dalio

    Partage d’une petite vidéo bien illus­trée pour reprendre la base de ce qu’est la monnaie, l’éco­no­mie, la dette, la défla­tion, les cycles, etc. Inté­res­sant comme approche même si vous savez tout ça.

  • Conces­sions Vinci

    L’idéo­lo­gie néoli­bé­rale semble dire que l’État n’est pas perti­nent, qu’il coûte trop cher, qu’il faut abso­lu­ment déchar­ger l’État via des parte­na­riats public-privé ou des conces­sions externes.

    Petit docu­ment très rapide pour commen­cer à y réflé­chir :

    Vinci: les concessions représentent 13,9% du chiffre d'affaire et 8% des effectifs, mais 58,8% du résultat net

    Vous prenez ça comme vous voulez, mais j’ai du mal à entendre l’idée que ce système est rentable pour quiconque d’autre que l’ac­tion­naire de Vinci.

  • Nouvelle donne

    Je commente les posi­tions de chacun mais j’évite en géné­ral de recom­man­der tel ou tel mouve­ment. Je préfère parler des propo­si­tions et des sujets eux-mêmes. Le débat d’idées est bien plus impor­tant que le jeu des person­na­li­tés et des partis.

    Main­te­nant il faut aussi le dire quand on voit des projets inté­res­sants. Je vous invite à décou­vrir les propo­si­tions du comité Roose­velt et celles du nouveau parti Nouvelle Donne.

    Vous êtes invi­tés à commen­ter ici ces diffé­rentes propo­si­tions, tant qu’on parle concret et pas idéo­lo­gie.

  • Ce n’est pas de la propriété

    Le droit d’au­teur n’est pas un droit de propriété. Il n’est même pas appa­renté au droit de propriété : il s’y oppose et seul le terme employé s’en approche. Il ne s’agit pas là d’opi­nion mais bien de la façon dont est pensé le mono­pole d’ex­ploi­ta­tion de l’au­teur.

    Petits éclai­rages à lire et relire :

    L’oeuvre n’ap­par­tient pas à son auteur. Ce n’est pas le cas et ça n’a jamais été le cas. L’oeuvre elle-même n’ap­par­tient à personne, ou à tout le monde, c’est suivant. Sa maté­ria­li­sa­tion, elle, appar­tient à celui qui en a la posses­sion, comme tout autre objet.

    L’au­teur n’a qu’un mono­pole d’ex­ploi­ta­tion et un droit de regard sur son deve­nir, certai­ne­ment pas la propriété. Et un mono­pole qui rogne sur le droit de propriété (ou l’ab­sence de), c’est bien natu­rel qu’il soit limité en temps et en éten­due. C’est bien natu­rel aussi que les limi­ta­tions de ce mono­pole dépendent d’un équi­libre au niveau de la collec­ti­vité, pas unique­ment des inté­rêts ou des désirs de l’au­teur.

  • Ce n’est pas de la culture

    III. À propos des produc­tions de l’es­prit et des valeurs qui les accom­pagnent.
    ☆ 1. Ensemble des acquis litté­raires, artis­tiques, arti­sa­naux, tech­niques, scien­ti­fiques, des mœurs, des lois, des insti­tu­tions, des coutumes, des tradi­tions, des modes de pensée et de vie, des compor­te­ments et usages de toute nature, des rites, des mythes et des croyances qui consti­tuent le patri­moine collec­tif et la person­na­lité d’un pays, d’un peuple ou d’un groupe de peuples, d’une nation. La plura­lité des cultures humaines. La culture chinoise. La culture gréco-latine. La culture française, germa­nique, anglo-saxonne. Cultures régio­nales. Les cultures préco­lom­biennes. La culture bantoue. La culture occi­den­tale, orien­tale, afri­caine. Une culture dispa­rue. Une culture qui ne cesse de s’en­ri­chir. Le problème de la coexis­tence des cultures. 
    ☆ 2. Ensemble des valeurs, des réfé­rences intel­lec­tuelles et artis­tiques communes à un groupe donné ; état de civi­li­sa­tion d’un groupe humain. Culture popu­laire. Culture de masse. Permettre l’ac­cès de tous les citoyens à la culture. Spécialt. Minis­tère de la Culture (ou préfé­ra­ble­ment Minis­tère des Affaires cultu­relles), qui a pour attri­bu­tions d’as­su­rer la conser­va­tion et l’ex­ploi­ta­tion du patri­moine, d’or­ga­ni­ser les ensei­gne­ments artis­tiques et de favo­ri­ser la créa­tion et la diffu­sion des produc­tions de l’art. Maison de la culture, établis­se­ment public ayant pour mission de permettre l’ac­cès du plus grand nombre à la culture et de favo­ri­ser la créa­tion litté­raire et artis­tique.

    Diction­naire de l’Aca­dé­mie Française, 9ème édition

    S’il existe une idée majeure dans la notion de culture, c’est la notion de collec­ti­vité et de biens communs. Les oeuvres ne peuvent se récla­mer de la culture que si nous envi­sa­geons qu’elles parti­cipent à cette collec­ti­vité et ce bien commun, aujourd’­hui ou au moins demain.

    À y regar­der, mis à part quelques oeuvres qui ont dépassé leur auteur – souvent avec l’ac­cord de ce dernier – notre culture popu­laire est essen­tiel­le­ment compo­sée de légendes, contes et oeuvres qui ont plus d’un siècle et demi. Suis-je le seul à y voir un problème ?

    À vouloir garder les oeuvres comme des proprié­tés privées indé­fi­ni­ment sous contrôle, ou pendant des géné­ra­tions, nous sortons du domaine cultu­rel pour se canton­ner à celui du diver­tis­se­ment ou de l’en­sei­gne­ment privé.

    Inté­res­sant aussi de noter que le Minis­tère de la Culture a pour attri­bu­tion l’ex­ploi­ta­tion, et la diffu­sion. Qu’on m’ex­plique pourquoi on ne semble pour­tant penser désor­mais la culture que sous forme d’al­lon­ge­ment et de renfor­ce­ment du mono­pole d’au­teur, d’ex­clu­sion des oeuvres de la sphère collec­tive.

    Peut-être est-ce profi­table aux auteurs et globa­le­ment à la créa­tion – même si j’en doute pour cette dernière – mais… Culture ? le terme n’est plus adapté. Nous faisons exac­te­ment l’op­posé. Nous ne parta­geons plus, nous ne béné­fi­cions plus à la collec­ti­vité, nous ne consti­tuons plus de biens communs. Il est temps de chan­ger.

  • L’oeuvre d’un auteur est un peu comme son bébé

    L’image n’est pas mauvaise : Un enfant on régente sa vie pendant des années, mais un jour l’en­fant doit vivre sa propre vie et on ne le contrôle plus. C’est parfois frus­trant, parfois diffi­cile mais si en tant que parents nous avons créé un être, nous n’en sommes pas les proprié­taires pour autant. Cet être aura sa propre vie, avec ses propres erreurs, parfois sans notre accord, parfois malgré notre répro­ba­tion. On ne peut qu’in­fluen­cer en disant ce qu’on en pense.

    Il en va de même pour un oeuvre. C’est certai­ne­ment un lâcher-prise qui ne va pas de soi. C’est parfois frus­trant, diffi­cile, mais ici aussi, si en tant qu’au­teur nous créeons l’oeuvre, nous n’en sommes pas les proprié­taires pour autant.

    Le domaine public c’est aussi ça : Des oeuvres qui finissent par avoir leur propre vie, indé­pen­dam­ment de leur auteur. Elles servi­ront à enri­chir d’autres créa­tions origi­nales, qui vivront à leur tour leur propre vie.

    Et même si les excès récents tendent donner l’illu­sion du contraire, le droit d’au­teur est conçu ainsi depuis le départ. Le mono­pole d’ex­ploi­ta­tion de l’au­teur est prévu pour n’être que tempo­raire, pas perma­nent, pas même pour toute la vie de l’au­teur : Il n’était que de dix ans à l’ori­gine.

    En le faisant perdu­rer des géné­ra­tions et en cher­chant des astuces pour le rendre virtuel­le­ment perma­nent, nous empê­chons nos oeuvres de déga­ger leur propre vie, nous agis­sons comme des parents qui refusent de voir partir pour vivre leur propre vie.

  • Impôts et crédits spéci­fiques

    La France n’est pas malade de ses impôts et coti­sa­tions. Elle est malade de sa répar­ti­tion avec plus de cas spéci­fiques que de cas géné­raux, des exoné­ra­tions et aides parti­cu­lières impos­sibles à quan­ti­fier. Bien entendu, c’est autant qui monte le niveau d’im­po­si­tion et de coti­sa­tion géné­rale et le taux résul­tant fait peur même à ceux qui fina­le­ment ne le payent pas.

    Deux milliards pour la Bretagne ? On peut être pour ou contre la fin de l’éco­taxe mais je n’ima­gine pas une seconde qu’il soit légi­time de donner un bonus de près de deux milliards juste pour calmer une région en colère. Non seule­ment c’est illé­gi­time au niveau de la répar­ti­tion mais en plus ça ne peut qu’in­ci­ter d’autres régions à se révol­ter pour elles aussi obte­nir deux milliards.

    Le budget de l’État n’étant pas exten­sible, encore moins avec ce que va coûter le recul sur l’éco­taxe, donc soit tout le monde y arrive et c’est un jeu de dupes : on donne un peu à chacun en prenant sur le budget global, c’est à dire qu’au final chacun a autant qu’a­vant mais on vient juste de reti­rer du budget là où c’était utile pour le mettre là où c’est visible lors d’une opéra­tion de commu­ni­ca­tion. Soit toutes les régions n’ont pas la même largesse et on vient juste de prendre à ceux qui travaillent et payent leurs impôts & taxes pour les donner à ceux qui mani­festent et refusent de les payer. On voit tout de suite la limite.

    On peut encore argu­men­ter que de toutes façons on n’avait plus le choix et qu’il fallait calmer le mouve­ment avant qu’il ne fasse plus de dégâts à l’éco­no­mie que les deux milliards débloqués, mais au final ça reste un problème.

    Mais alors quand je lis ce matin que la filière des jeux vidéos vient de réus­sir à recon­duire son crédit d’im­pôt spéci­fique, je déses­père. Notez que je parle des jeux vidéos parce que c’est l’ac­tua­lité mais il en va de même pour bien d’autres filières, y compris la mienne. Ce sont jusqu’à 20% du coût d’un jeu vidéo qui sont rembour­sés. Une brève recherche montre que les studios de déve­lop­pe­ment de jeux vidéos demandent aussi le crédit impôt recherche qui rembourse 30 à 40%.

    Est-ce vrai­ment de ça que la France a le plus besoin comme dépense publique en ce moment ? À ceux qui répondent oui, consi­dé­rez bien que ça veut dire un taux de prélè­ve­ment plus fort pour tout le monde.

  • Un connec­teur USB de plus

    On nous prépare un nouveau connec­teur USB, de la taille du micro-USB de nos télé­phones, mais réver­sible : Le type C.

    Génial mais… Disons qu’on avait déjà deux types (A et B) à croi­ser dans trois tailles (stan­dard, mini et micro). Ça faisait déjà pas mal.

    Type A blanc gros plat PC
    Type B blanc gros carré Impri­mante, caméra
    Mini Type A blanc petit plat Obso­lète
    Mini Type B noir petit plat GPS, PDA, APN
    Micro Type A gris / blanc petit plat Obso­lète
    Micro Type B noir petit plat Smart­phone, APN, GPS

    Comme on aime bien s’amu­ser, on a même ajouté de l’USB 3. Ils sont tous rétro-compa­tibles USB 2 mais ont plus de pins et même un double connec­teur pour les petits.

    3.0 Type A bleu gros plat PC
    3.0 Type B bleu gros double carré ?
    3.0 Micro B noir petit double plat Tablette

    Rassu­rez-vous on avait aussi pas mal de dérives proprié­taire. Une brève recherche remonte ces 7 là mais ils ne sont clai­re­ment qu’un petit échan­tillon. D’ailleurs dans les 4 pins on en trouve pas mal de versions (incom­pa­tibles, voire qui peuvent dété­rio­rer les appa­reils si on prend l’une pour l’autre). Je vous fais grâce des connec­teurs mais qui font passer une inten­sité de 2A au lieu des 500mA (ou 900mA pour l’USB 3) qu’on trouve sur les tablettes. Heureu­se­ment ils ont un connec­teur non stan­dard du côté de la tablette.

    Mini 4P (4 pins) noir petit carré
    Mini type A
    (4 pins)
    blanc petit plat
    Mini Type B
    (4 pins)
    noir petit carré APN Kodac
    HTC ExtMi­cro petit plat Smart­phone HTC
    Mini 8M (8 pins) noir petit carré
    Mini 8P (8pins) noir petit rond
    Mini TDK noir petit carré
    UC-E6 noir petit plat Nikon

    Avec cet histo­rique, ajou­ter un type C (qui pour l’ins­tant n’exis­tera qu’en taille micro), ça prend un sens tout diffé­rent.