J’ai appris.
En bon ingénieur j’ai beaucoup poussé l’idée qu’il faut un produit très bien foutu, sans erreur, sans zone d’ombre, performant et que, quand tout ça va, les utilisateurs vont venir tout seuls.
J’ai appris qu’un produit beau avec des erreurs fonctionne mieux qu’un produit moche sans erreurs. C’est contre-intuitif pour moi et pas dans mes attentes mais c’est la réalité du terrain. J’ai appris qu’au-delà du beau, l’expérience utilisateur dans la manipulation des interfaces était une vraie expertise qui faisait toute la différence. J’ai appris que l’adéquation aux besoins métier primait encore plus sur tout ça.
J’ai appris qu’un produit qui répond parfaitement au besoin avec une super expérience utilisateur ne ferait pas le poids face à un produit qui a un bon marketing. C’est agaçant, injuste même, mais c’est la réalité du terrain. S’il faut en vivre, investir dans le business prime même largement par rapport à la qualité intrinsèque.
J’ai vu des boîtes mourir en laissant derrière elles un excellent code technique ou un produit performant.
Les boîtes qui ont une traction business, elles, continuent à vivre même si le produit est techniquement très moyen.
Je suis certain que tout le monde a à l’esprit plein de produits de tous les jours qui sont défaillants mais qu’on continue à utiliser, même si c’est malgré-nous. C’est vrai en informatique comme dans n’importe quel métier.
Ça ne veut pas dire que la qualité technique ne compte pas. Je suis même convaincu que la bonne qualité technique est investissement massivement rentable sur le long terme.
Ça veut dire que la qualité technique est un outil et pas une finalité.
Si on confond les deux et qu’on fait de la qualité technique un objectif en soi, on risque fort de faire les mauvais choix.
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