Auteur/autrice : Éric

  • Avec un revenu de base, qui ferait les métiers pénibles ?

    Je n’aime pas forcé­ment les réponses qui y sont données là bas mais la ques­tion est diable­ment inté­res­sante.

    L’exis­tence même de cette ques­tion amène à dire que, bien à l’abri dans notre confort, nous sommes heureux d’avoir une société de classes où certains, pour vivre, n’ont pas le choix d’ac­cep­ter les métiers pénibles que nous ne voulons pas exer­cer.

    La notion de confort et de péni­bi­lité varie suivant notre envi­ron­ne­ment social, mais seuls ceux tout en bout de chaîne ne peuvent pas en dire autant.

    Renon­cer à chan­ger la société parce que nous n’au­rions plus une popu­la­tion infé­rieure corvéable, c’est déjà répondre que ce chan­ge­ment est juste­ment essen­tiel, et urgent.

    Bref, nous aurons réussi, revenu de base ou pas, quand juste­ment nous ne nous pose­rons plus cette ques­tion.

    Et pour la réponse ?

    Il y a une chose de certaine : Si le métier est vrai­ment utile à la société, on finira par trou­ver quelqu’un pour le faire, parce qu’on sera prêt à y mettre le prix.

    Le marché de l’em­ploi est actuel­le­ment tota­le­ment faussé par une demande dispro­por­tion­née par rapport à l’offre, et par une repro­duc­tion sociale très impor­tante. La conjonc­tion des deux permet de donner de très mauvaises condi­tions à des travaux pour­tant pénibles tout en offrant extrê­me­ment bonnes condi­tions à des travaux dits « haute­ment quali­fiés » réser­vés à une élite sociale, majo­ri­tai­re­ment repro­duite par nais­sance ou rela­tion­nel.

    En réalité il y a plus de personnes capables d’as­su­rer ces travaux « haute­ment quali­fiés » pour peu qu’ils aient tous les mêmes faci­li­tés au départ, que de personnes prêtes à accep­ter les travaux pénibles.

    À long terme avec un revenu d’exis­tence qui n’est pas au rabais, on risque effec­ti­ve­ment d’in­ver­ser les condi­tions de travail et les échelles de revenu de nombreux métiers. Les travaux pénibles vrai­ment utiles conti­nue­ront à être remplis, mais simple­ment pas aux mêmes condi­tions.

  • Baisse de batte­rie [help]

    J’ai un S3 qui n’a pas loin de deux ans. Je l’uti­lise beau­coup, proba­ble­ment un cycle de batte­rie complet par jour en moyenne avant mes aven­tures. Bien évidem­ment la batte­rie s’épuise.

    Aujourd’­hui la charge tient en gros une demie-jour­née. Quand je le mets sur secteur la charge si faible que le télé­phone se décharge au lieu de se char­ger si l’uti­lise en même temps. Pire, des fois il se décharge jusqu’à épui­se­ment au lieu de se char­ger alors qu’il est bran­ché.

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    Je ne saurai dire si c’est venu progres­si­ve­ment ou si quelque chose s’est déclen­ché à un moment donné. Je situe tout de même un palier qui remonte à entre 1 et 3 mois.

    Causes

    Câble, bloc secteur : Exclu, ça m’ar­rive avec diffé­rents sources.

    Faux contact : J’ai effec­ti­ve­ment un faux contact occa­sion­nel au niveau de la prise micro-usb du télé­phone, qui arrive d’ailleurs plus fréquem­ment qu’a­vant. J’ex­clus toute­fois le faux contact simple car le télé­phone indique clai­re­ment quand il est sur secteur ou quand le câble n’est pas bien connecté. Il vibre quand il se connecte/décon­necte. Bref, parfois il se décharge alors qu’il est effec­ti­ve­ment bien connecté au secteur.

    Appli­ca­tion super consom­ma­trice : Le graphique des consom­ma­tions me semble habi­tuel. L’es­sen­tiel est pris par l’écran et le système, dans ce ordre. L’ap­pli­ca­tion la plus consom­ma­trice arrive signi­fi­ca­ti­ve­ment derrière et les consom­ma­tions me semblent révé­la­trices de mon usage.

    Système consom­ma­teur : J’ai une mise à jour système qui a eu lieu il y a 1 à 3 mois, donc je le note, mais sans avoir d’autres éléments (c’est l’OS d’ori­gine, à jour).

    Batte­rie en fin de vie : C’est une piste probable, mais j’avoue que j’ai moyen­ne­ment envie de payer une nouvelle batte­rie pour rien sur un ancien télé­phone si la cause racine n’est pas celle là.

    Problème au niveau maté­riel, hors batte­rie : Éven­tua­lité que mpn faux contact soit le symp­tôme d’un problème plus gênant, qu’ef­fec­ti­ve­ment le télé­phone ne prenne pas la charge même s’il détecte la connexion au secteur, voire qu’il fasse une décharge de la batte­rie conti­nue mais signi­fi­ca­tive quoi qu’il se passe. Et là… à part chan­ger le télé­pho­ne…

    Solu­tions

    Je sais que personne ne peut prétendre à un diagnos­tic certain à partir de ça mais j’ai­me­rai éviter de procé­der à un achat de batte­rie si la proba­bi­lité que ça vienne de là soit réduite. Et j’ai­me­rai encore plus éviter de rache­ter un nouveau télé­phone inuti­le­ment.

    Des idées ?

  • Dépôt légal numé­rique

    oui le dépôt légal du livre numé­rique est envi­sagé (tech­nique­ment), mais finan­ciè­re­ment on ne pourra pas suivre

    Foutaises.

    De ce que j’en vois, numé­rique ou non, il y a des coûts de logis­tique (récu­pé­rer les livres et les données atta­chées), de trai­te­ment (essen­tiel­le­ment le clas­se­ment, les méta­don­nées, les véri­fi­ca­tions, l’ac­cès, etc.), et de sauve­garde (entre autres le stockage).

    Le numé­rique coûte moins cher

    La logis­tique et le stockage coûtent infi­ni­ment moins cher pour le numé­rique que pour le papier. Le stockage est presque négli­geable sur le budget de la BNF. Oh, il faut initia­li­ser des liens et des espaces qui n’existent pas encore, mais si c’est un vrai boulot qui n’est pas gratuit, c’est quand même virtuel­le­ment négli­geable aussi. Le trai­te­ment n’est lui pas négli­geable, mais je ne vois aucune raison pour laquelle il serait signi­fi­ca­ti­ve­ment plus cher en numé­rique qu’en papier.

    On me donne 5 000 par To et par an tout compris (y compris verse­ment, accès, trai­re­ment…). 300 000 titres à 50 Mo en moyenne (soit deux fois le nombres de titres de l’édi­tion clas­sique, avec un poids moyen auquel je rajoute presque un zéro), ça donne 15 To. Soit 75 K€ par an. Abor­dable, surtout face au coût de stockage de 300 000 titres papier en plusieurs exem­plaires. Je serai *très* étonné qu’il ne faille pas rajou­ter un ou deux zéros pour le papier.

    Factuel­le­ment le numé­rique coûte certai­ne­ment moins cher, donc à budget iden­tique on peut gérer le dépôt légal de bien plus d’ou­vrages en numé­rique qu’en papier.

    Ques­tion de choix

    Le problème n’est pas et n’a jamais été que le dépôt légal des livres numé­rique ne puisse être fait finan­ciè­re­ment. Le problème est, éven­tuel­le­ment, que le budget ne permet pas de gérer le dépôt légal de l’en­semble des livres (numé­riques + papier) au niveau de trai­te­ment actuel.

    Il faut donc soit augmen­ter le budget (un peu), soit dimi­nuer le niveau de pres­ta­tion, soit ne pas trai­ter tous les titres.

    Le reste, c’est à dire consi­dé­rer que la gestion des livres papier est plus impor­tante, qu’on peut sacri­fier le dépôt légal des titres numé­riques en regard du trai­te­ment papier, ce n’est *pas* une ques­tion de finances. C’est un choix poli­tique : manque d’or­ga­ni­sa­tion, manque d’ini­tia­tive, résis­tance au chan­ge­ment ou déva­lo­ri­sa­tion du numé­rique face au papier.

    Pour l’ins­tant c’est encore tenable car l’es­sen­tiel de l’édi­tion est fait aussi sur papier. Au pire ça veut dire privi­lé­gier le support papier d’un livre dispo­nible sur les deux supports. Ça coûte plus cher (donc permet d’en gérer moins à budget iden­tique) et ça handi­cape les usages futurs (sauf à numé­ri­ser le papier après coup, et on a vu que c’est hors de prix), mais c’est encore tenable. Ça le sera de moins en moins.

    Bien entendu je me contente ici de parler livre.  Je suis certain que la BNF entend aussi sauve­gar­der « le web » et tout contenu numé­rique quand elle parle de dépôt légal. Là oui c’est un budget d’un autre ordre. Mais ça n’em­pêche pas de gérer le livre. On peut même imagi­ner qu’un livre sur les deux supports ne soit déposé que en numé­rique (prio­rité au numé­rique sur le papier) afin de libé­rer des finances pour d’autres docu­ments ?

    En fait c’est plus l’ar­gu­ment cité en haut de billet mettant la ques­tion du numé­rique sur le dos du budget qui me met en colère. C’est facile mais taper à côté du problème. En pratique à ma connais­sance les epub et pdf des éditeurs sont déjà récu­pé­rés par la BNF.

  • Focale, capteur, relief ; et la corres­pon­dance entre tout ça

    Une photo a tendance à écra­ser ou accen­tuer les reliefs suivant qu’on utilise un fort zoom ou un grand angle. J’ai toujours entendu dire que c’est le 50 mm qui donnait le rendu le plus proche du natu­rel pour du portrait.

    Première ques­tion aux amateurs de photo : Confir­mez-vous ? Derniè­re­ment j’ai entendu deux personnes consi­dé­rer que ce palier était plus proche de 70 mm.

    Sur les boitiers au format 4/3 j’ap­plique un ratio multi­pli­ca­teur à la focale « théo­rique » de mon objec­tif (chez moi le 50mm corres­pond grosso modo à du 75 mm).

    Seconde ques­tion : Qu’en est-il sur ces ques­tions de reliefs ? Le 50 mm sur un plein format et sur un 4/3 donne­ront-ils le même type de relief (juste avec une image plus restreinte sur le 4/3) ou faut-il compen­ser ici aussi et prévoir un 35 mm pour avoir le rendu relief du 50 mm ?

  • Traître à la liberté de la presse

    …le fait que le prix Pulit­zer ait été attri­bué aux jour­na­listes qui ont révélé l’af­faire Snow­den est le symbole de la crise de la presse car Snow­den est un traître à la démo­cra­tie…

    Philippe Val, direc­teur de France Inter, rencontre avec le CRIF

    Je ne sais pas comment on peut en arri­ver là, surtout quand on parle des jour­na­listes qui ont reçu le prix Pulit­zer juste­ment pour ces révé­la­tions, mais ça en dit effec­ti­ve­ment long sur la crise de la presse en France.

  • Estime-toi heureux : toi, tu ne peux pas te faire violer

    Je partage tel quel, et je ferme les commen­taires parce que ce type de sujets a tendance à trop faci­le­ment déra­per. Si vous voulez réagir, vous pouvez me contac­ter en privé.

    Selon une enquête Inserm/Ined de 2006 [PDF], 16% des femmes et 5% des hommes déclarent avoir subi des rapports forcés ou des tenta­tives de rapports forcés au cours de leur vie (6,8% des femmes déclarent des rapports forcés et 9,1%, des tenta­tives, et respec­ti­ve­ment 1,5% et 3% des hommes).

    — « Estime-toi heureux : toi, tu ne peux pas te faire violer »

    Et bien évidem­ment, je suis en pleine phase avec la cita­tion du même article, même si je suis peiné qu’il soit néces­saire de le mettre expli­ci­te­ment pour éviter que ça ne soit mal inter­prété :

    Je n’at­té­nue en rien la gravité du viol des femmes. Je recon­nais que les premières victimes de viol sont des femmes et les premiers crimi­nels, des hommes.

  • Un livre en mark­down ?

    Je n’étais pas le premier à tenter l’ex­pé­rience. Github me semblait adapté pour un livre tech­nique : git pour le contrôle de version et les fusions, site connu avec édition en ligne pour faire simple quand on le souhaite, petits fichiers textes en mark­down.

    D’autres sont allés plus loin, et ils ont eu raison. Voici gitbook. Si vous voulez écrire colla­bo­ra­ti­ve­ment, c’est proba­ble­ment une des premières options à consi­dé­rer.

     

    Il sont allés jusqu’à faire un éditeur.

  • Taux d’in­car­cé­ra­tion

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    Prenez la posi­tion de la France (98 incar­cé­ra­tions sur 100 000 personnes), regar­dez qui empri­sonne plus et qui empri­sonne moins. Où voulez-vous vivre ?

    Bien évidem­ment, on montre une corré­la­tion mais une fois qu’on voit qu’un groupe de pays a peu d’in­car­cé­ra­tions par rapport à sa popu­la­tion, diffi­cile de savoir quelle et la cause et quelle est la consé­quence.

    Sont-ils plus agréables à vivre parce que juste­ment ils ont des solu­tions de réin­ser­tion et réadap­ta­tion qui rendent moins perti­nentes les incar­cé­ra­tions et qui fonc­tionnent mieux ? ou est-ce qu’ils ont moins à s’en servir parce qu’à l’ori­gine se sont des pays avec moins de problèmes ?

  • Code Reviews: Just Do It

    After parti­ci­pa­ting in code reviews for a while here at Vertigo, I believe that peer code reviews are the single biggest thing you can do to improve your code. If you’re not doing code reviews right now with another deve­lo­per, you’re missing a lot of bugs in your code and chea­ting your­self out of some key profes­sio­nal deve­lop­ment oppor­tu­ni­ties. As far as I’m concer­ned, my code isn’t done until I’ve gone over it with a fellow deve­lo­per.
    — Code Reviews: Just Do It

    Des Pull-Request systé­ma­tiques ont été instau­rées à TEA, et je m’en féli­cite sans aucune ombre de doute. Cette revue de code forcée améliore bien évidem­ment la qualité, mais elle permet de faire circu­ler l’in­for­ma­tion, de diffu­ser la connais­sance, de parta­ger les expé­riences, et d’aug­men­ter la valeur de tous.

    Certes, au niveau temps c’est proba­ble­ment comp­ta­ble­ment une erreur. Main­te­nant si on prend en compte l’aug­men­ta­tion de valeur que l’en­semble de l’équipe en retire, l’équa­tion est toute autre. Une fois qu’on impute ce temps aussi aux cases forma­tion, culture interne, diffu­sion des pratiques, redon­dance des connais­sances, le coût n’est fran­che­ment plus énorme.

    Merci à Anne Sophie et Olivier d’avoir parlé de nos pratiques au Mix-IT d’il y a deux semaines. C’est proba­ble­ment ces PR systé­ma­tiques qui ont généré le plus de surprises. Ce n’est visi­ble­ment pas encore fréquent ailleurs.

    Tentez pendant un mois et reve­nez en parler avec nous un soir autour de verre.

  • Tour­nant idéo­lo­gique majeur ?

    La blague de Fukuyama a fait long feu, le monde avance. Le succès rencon­tré par Thomas Piketty aux Etats-Unis symbo­lise-t-il un tour­nant idéo­lo­gique majeur ? Il est sans doute trop tôt pour l’af­fir­mer mais les mouches sont en train de chan­ger d’âne comme disent les commen­ta­teurs spor­tifs. Il ne s’agit plus seule­ment d’al­ter-mondia­listes ou de « gauchistes » comme Robert Reich mais aussi de Warren Buffett : la folie inéga­li­taire doit s’ar­rê­ter et vite. En Chine même les reven­di­ca­tions sala­riales, la demande de dignité grondent.

    — En finir avec la révo­lu­tion conser­va­trice : bien­ve­nue dans l’ère du partage

    Rien à ajou­ter, énor­mé­ment à discu­ter et à construire.