C’est très certainement très rare, mais pas la première fois que j’entends une histoire d’homonyme qui tourne mal. Les deux fois à propos des banques qui considèrent que nom + prénom + date de naissance représente une clef unique, parfois sans même chercher le lieu de naissance.
Vrai parcours du combattant pour ces gens là. Le problème c’est que l’alternative est d’utiliser un numéro unique centralisé, tel le numéro INSEE (dit numéro de sécurité sociale). On a créé la CNIL quasiment pour éviter ça.
Idées cadeau
Deux idées sympa pour cette fin d’année : Une petite mousse qui propose d’envoyer un pack de six bières par mois, sélectionnées main, toutes différentes, avec quelques lignes d’introduction à côté. Il parait que les bières des derniers mois sont sympa.
J’ai vu les techos derrière expliquer leur démarche et leurs emmerdes passées (je crois au Mix-IT Lyon), et ils donnent envie.
On me pointe aussi le kit champignon de Prêt à pousser. Les images sont assez convaincantes pour faire un cadeau inutile mais bien sympa.
Titre de job qui claque
Dans la lignée du pipotron et des titres délirants qu’on donne dans certaines startup US : voici un générateur de titres. Le résultat vaut le détour
Le plus navrant c’est que certains sont assez décalés pour que je me vois bien les mettre sur ma carte de visite.
Les premières photos du projet ont été prises il y a déjà six mois, certaines ont été retravaillées au fur et à mesure des retours – merci à vous – et j’ai mis pas mal de temps à publier les dernières ou affiner la sélection. Je pense que je vais commencer à ne plus y toucher désormais.
La gallerie est sur Flickr, mais elle nécessite un compte Yahoo, de s’y identifier et de désactiver le « safe mode » dans les préférences. Les voici donc en local ici aussi, au moins temporairement.
[Best_Wordpress_Gallery id= »1″ gal_title= »Premier pas »]
Les feedbacks sont non seulement bienvenus mais aussi recherchés s’ils s’attachent aux poses, au rendu, au travail, à ce que ces photos évoquent ou pas pour vous, à ce que vous aimez ou pas et pourquoi, ou à vos propres expériences — respect et retenue sont bien entendu attendus.
…et franchement il était temps. Ces systèmes de questions personnelles sont totalement aberrants. Bref, merci.
Il s’agit généralement de questions dont on peut trouver la réponse avec un minimum de recherches sur le net. Les amis et les proches connaissent déjà toutes les réponses ou peuvent les obtenir relativement facilement à force de discussion.
À l’inverse, mon professeur préféré ? La rue de là où j’ai habité petit ? J’aurais plusieurs réponses possibles. J’hésite à chaque fois. Il est même possible que certains de mes proches répondent plus rapidement que moi-même à ces questions – tout en donnant la bonne réponse.
Un ou plusieurs numéros de téléphone, un ou plusieurs emails, une liste de codes de secours à usage unique… Google fait très bien tout ça. L’avantage de ces solutions c’est que même si quelqu’un usurpe le compte, le service client peut les réutiliser pour authentifier le vrai propriétaire des données.
Tout au plus on pourrait imaginer de demander au service de confirmer cumulativement par plusieurs moyens, du genre mon téléphone de bureau, plus le numéro personnel de mes parents, plus l’email de ma femme. Peu probable que quelqu’un réussisse à avoir accès aux trois simultanément sans que je n’en ai connaissance. Si je perds vraiment tous mes accès, cette difficultés sera surmontable.
Visiblement des gens se permettent de remettre en question les pratiques dont le coût est supérieur au bénéfice : Je vois des banques désormais sans ces claviers virtuels inutiles et je me rappelle Mozilla qui avait arrêté de demander le renouvellement régulier des mots de passe.
Bon, tout n’est pas gagné partout : Linkedin ne vérifie pas les emails des nouveaux comptes, et ça ouvre de jolies failles chez tous ceux qui ont un « authentifie-moi avec Linkedin ».
Ça gonfle, ça enfle, et ça commence à dire n’importe quoi dans la presse.
Non, on ne va pas arrêter l’enseignement de l’écriture à nos chérubins pour leur imposer d’utiliser un clavier dès le primaire. Ni en France, ni aux États Unis, ni en Finlande.
Ce dont on parle dans ces deux derniers pays c’est d’arrêter l’enseignement obligatoire dans le tronc commun de la calligraphie cursive – les écritures dites liées ou attachées. En parallèle on parle aussi d’introduire les claviers dans les enseignements, mais dans aucun des cas il n’a été question de remplacer l’un par l’autre : On continuera l’enseignement de l’écriture à la main. Ce sera juste potentiellement du script – caractères d’imprimerie, lettres bâtons.
En fait c’est même déjà le cas en Finlande, ma femme ayant vu arriver dans sa classe une petite fille nordique qui n’avait jusqu’alors appris que le script – et qui donc était totalement incapable au début de relire ce qui était écrit en cursif au tableau, dont justement l’enseignement est obligatoire en France. Il semble qu’au États Unis le niveau fédéral autorise désormais les États internes à prendre le même chemin s’ils le souhaitent.
Dans tous les cas on parle de ne plus rendre obligatoire, pas d’interdire. Mieux : Dans le cas des États-Unis on parle de permettre de ne plus rendre obligatoire. Plus souple tu meurs.
* * *
Quelques images pour se convaincre, s’il le fallait encore, que l’écriture cursive n’est rien d’autre qu’une commodité pour soi, un frein à la communication et un moyen de sélection pour l’école. S’il est bien préférable d’écrire encore en script, il est aussi indispensable de commencer à apprendre à écrire avec un clavier, réel ou virtuel, et de se préparer pour de bon à d’autres modes de saisie, y compris oraux. Histoire de mieux s’attacher enfin au fond de ce que l’on écrit et aux enjeux de la publication…
— Michel Guillou, « qui se plaindra de la fin de l’écriture cursive ?«
Il faut dire qu’on lit – et écrit – désormais très majoritairement de l’imprimé papier ou l’électronique. Les mots échangés avec une belles calligraphie liée se font plus rares. Les cartes postales, les mots sur le frigo et les ordonnances médicales sont peut être aujourd’hui les usages majoritaires restants.
Même pour les formulaires ou pour les post-its, je vois fréquemment des écritures scriptes pour éviter des ennuis de relecture – quasiment à chaque fois sur des noms de personne, de ville ou de rue – ou simplement par honte du style de calligraphie cursive. Même ceux qui continuent à écrire en cursif y importent généralement les majuscules d’imprimeries, parfois même certaines minuscules comme le v.
Qu’en sera-t-il dans 20 ans quand nos enfants seront à notre place ?
Est-ce donc vraiment pertinent maintenir l’apprentissage de deux calligraphies distinctes, si la cursive est à la fois peu fréquente, complexe à écrire et difficile à relire ? Il y a l’avantage de la vitesse d’écriture face à l’écriture manuelle scripte, mais si les textes longs finissent de toutes façons sur clavier…
Ça me rappelle l’usage des stylos plumes en primaire, avec les doigts et cahiers plein d’encre et les cartouches vides. Il y aura toujours des gens qui leur trouveront mille avantages pour l’apprentissage de l’écriture, mais je me rappelle encore mon père me demander « pourquoi tu utilises encore un stylo plume ? nous on a utilisé des stylos à billes dès qu’on a pu » comme si l’évolution avait subi une régression incompréhensible.
En pratique, si certaines miettes tombent en bas, les finances qu’on donne aux plus riches profitent d’abord aux plus riches. Formulé ainsi personne ne s’en étonne, mais la fable qui voudrait qu’en soutenant les plus riches on relève toute la société a la vie dure. Elle ne s’appuie malheureusement sur rien de concret.
Wealth doesn’t trickle down. It trickles outwards – to tax havens.
Le problème c’est qu’on semble incapable d’oser dire « stop » à la classe supérieure, qui demande de plus en plus.
Évolution du salaire moyen horaire hors inflation des salariés du secteur privé aux Etats-Unis. Baisse depuis 2011.
En France, les grands patrons ont obtenu des allègements historiques de fiscalité pour aider à leur compétitivité et compenser des bas salaires vraisemblablement trop chers. En parallèle pourtant, la part des salaires dans le PIB ne fait que diminuer depuis 40 ans, les salaires commencent à diminuer aussi (à monnaie constante). Autant dire que non, ça ne permet pas d’améliorer l’emploi, ça permet surtout de consolider des dividendes et la course à la capitalisation.
Depuis 40 ans, la part du PIB reversée des salaires vers les dividendes représente 1,5x le PIB.
Les aides, baisses de fiscalité et déréglementations ne font qu’alimenter le haut de la pyramide. Les dividendes explosent pendant que les PDG font la mine du chat de Shreck en mettant tout sur le dos de la crise. Ça ne s’arrête pas. Ils osent tout, jusqu’à vouloir dénoncer l’obligation de motiver les licenciements.
Quant à la baisse des « charges » pour la compétitivité des entreprises, c’est tout simplement une baisse des cotisations sociales, dont les caisses sont pourtant déjà dans le rouge depuis des années. Il serait illusoire de croire que cela ne va pas faire baisser le niveau de vie et se santé de ceux qui sont le plus dans le besoin.
61% pour dire qu’il faut augmenter les minima sociaux, mais 58% pour refuser d’augmenter les impôts à cette fin. Blocage idéologique.
Tout le monde est bien d’accord sur le problème, mais dès qu’il s’agit de faire de la redistribution autrement qu’en donnant plus de sous aux plus riches, il y a un blocage idéologique. L’impôt c’est pourtant la base d’un système que même les plus riches étrangers nous envient (l’histoire en lien me tire une larme à chaque lecture). Je crains que ça ne dure pas, parce que pour ça il faut le financer et le consentement à l’impôt est au plus bas.
Le travail de communication des plus riches fonctionne, il obtient désormais le soutien même des plus pauvres : Au lieu de maintenir le niveau des recettes, on sabre dans les prestations et dans la redistribution. Pauvre monde, pauvre France. Nous déconstruisons en quelques années une dynamique qui a pris des dizaines d’années à se former.
La quantité de biens étant limitée, quand on allège les taxes, cotisations et impôts des plus riches, voire qu’on subventionne leurs activités, on ne fait que prendre aux plus pauvres pour cela. C’est tout bête mais bon à rappeler.
Et si pour vous commenciez à voir d’un bon oeil tout ce qu’on vous demande de payer pour la collectivité ? La seule question est de savoir quel modèle social vous soutenez, et si les transformations en cours ont votre soutien.
La lutte des classes existe, nous l’avons gagnée. — Warren Buffet
Les « riches », eux, savent très bien où ils en sont. Je ne compte plus le nombre de fois où j’en entendu « tu devrais être pour, c’est positif pour nous ». La phrase célèbre attribuée à Warren Buffet n’a jamais été aussi vraie.
Le principe de non-location du corps humain. Je ne sais pas d’où sort cette idée que l’on n’aurait pas le droit de gagner de l’argent en mettant son corps à disposition d’autrui, mais il faudra en parler à l’ensemble des travailleurs manuels de ce pays, ça les intéressera beaucoup. Surtout nos militaires qui sautent sur des mines en Afghanistan et nos 56000 ouvriers victimes de maladies professionnelles chaque année. En fait, l’exploitation de l’Homme par l’Homme, et notamment de son corps, c’est un peu la base du capitalisme et jusqu’à l’arrivée de […], ça ne semblait choquer personne, à l’exception peut-être des syndicats. Mais si pour interdire […] vous voulez pour rester cohérent interdire aussi le travail, ça me va, je signe.
— extrait de ad virgilium
J’ai toujours eu du mal avec l’argument « c’est de l’exploitation de gens qui n’ont pas le choix » voire « de la location du corps humain ».
Une partie importante des travailleurs manuels ne font *que* se soumettre à une exploitation physique parce qu’ils n’ont pas le choix pour vivre. Croyons-nous que travailler à la chaîne, dans des fours à plus de 40° ou avec des produits dangereux se fait par envie ou par amour ?
Nous louons souvent notre corps, parfois pour la partie physique, parfois pour la partie mentale, souvent au détriment de notre santé – si le travail c’est la santé, n’oublions pas qu’on nous achète notre travail, et donc notre santé –
Je ne suis pas cynique au point de dire que tout se vaut, donc qu’on doit accepter toute exploitation humaine simplement parce que le principe est partout autour de nous. Le simple argument ne me suffit par contre pas.
La question est de savoir où on trace la limite. C’est bien plus difficile qu’on ne le croit car on utilise au jour le jour plus d’un outil ou d’un service qui exploite autrui dans des conditions totalement inacceptables.
Même si je n’ai pas toujours été tendre avec Fleur Pellerin, là, je dois dire que j’appuie le cap qu’elle trace. Il faut en finir avec un ministère de la Culture sans aucune ligne politique, réduit à être un guichet à subventions publiques, destinés à des gens qui n’ont aucun sens de la bonne utilisation des deniers publics, et qui, bien souvent, se moquent éperdument du « grand public ». Si certains veulent faire de l’art d’avant-garde, celui que seule une « élite éclairée » peut comprendre et apprécier, qu’ils le fassent avec leur argent. Mais pas sur fonds publics. Le ministère de la culture doit être celui de la diffusion de la connaissance, de la culture pour tous, à commencer par ceux qui en ont besoin. La Culture, ce n’est pas seulement les grands musées parisiens et les happenings branchouille façon festival d’Avignon. C’est aussi et surtout les bibliothèques, les ateliers scolaires dans les musées ou les services d’archives, l’éducation artistique. Bref, ce qui s’adresse au grand public pour vulgariser, au sens noble du terme.
Je ne suis pas d’accord avec d’autres côtés, notamment le côté « ministre de l’industrie culturelle qui doit s’occuper davantage d’économie que de création », mais le paragraphe cité est on ne peut plus bienvenu.
Sans faire réduire tout au marché de masse et en faire l’apologie, il est temps d’en finir avec la vue élitisme sous subvention de la culture.
Un peu d’humour noir ferait remarquer que même au mieux des discussions, on a juste prévu de compenser légèrement en fin de vie les travaux pénibles aux survivants, mais jamais de la rendre supportable pour les salariés. Question de valeurs et de priorités.
Quant à ceux qui trouveront le terme « survivant » exagéré (ne vous cachez pas, vous êtes nombreux), je vous propose de regarder les espérances de vie de ces populations. On a beau jeu de leur proposer une retraite un ou deux ans plus tôt : la plupart n’en profiteront pas, et continueront à coûter bien moins cher à la collectivité que les retraites de tous ces gens aux travaux non-pénibles.
Je vois vraiment la mort de la presse dans la direction qu’elle prend, à ne faire que du format court, reprise des dépêches d’agences, news people et communiqués.
On fait de la poubelle avec de la main d’oeuvre sous-payée, et en siphonnant les fonds publics. Je ne vois pas comment la société pourra soutenir longtemps une absence telle de valeur.
Certains prennent le pas opposé, et si je n’ai pas envie de prendre de paris sur le modèle, c’est assez rafraichissant de voir que certains croient en l’information profonde, de qualité, et bien payée.
Qualité ou quantité ? Visiblement, Jill Abramson a fait son choix. Brutalement licenciée en mai après 17 ans passés au sein du prestigieux New York Times dont trois ans à sa tête, la journaliste de 60 ans a décidé de recommencer à zéro, sur Internet cette fois-ci. Son nouveau média, dont ni la date de lancement ni le nom ne sont pour le moment connus, ne publiera qu’un seul article par mois, rémunéré 100 000 dollars au journaliste. A ce prix là, la rédactrice en chef s’attend à ce que le pigiste se fende d’un long format d’en moyenne 120 000 signes, le double des plus longs papiers publiés par le célèbre New Yorker
Les écrits avec du recul sur l’obsolescence programmée ne sont pas légion. Celui-ci en est un :
Dès lors, ce serait une faute de conception que de ne pas correctement ajuster les composants puisque cela risquerait d’occasionner des retours coûteux au service après vente. C’est ainsi un impératif rationnel que de calibrer l’ensemble des condensateurs en sorte qu’ils rendent l’âme le plus possible au même instant…
[…]
Un tel écart de prix [choix de la durée de vie des composants] était incompréhensible pour le client à l’époque et il se trouvait déjà des économistes néo-libéraux pour expliquer que le « différentiel » de prix était entièrement dû à l’écart de coût de main d’œuvre…
Au demeurant, on conçoit que l’industrie n’ait pas envie de communiquer sur ce paramètre qui, moyennant un calcul actuariel, permettrait de comparer plus justement les prix…
En outre, le client est, pour des raisons épistémologiques, inéluctablement aveugle sur ce qu’il achète – n’en déplaise aux économistes qui essaient de nous faire croire en la possibilité d’une transparence des marchés. Il pourrait se sentir « le dindon de la farce » s’il savait que le fabricant détermine précisément la durée de vie espérée…
Je me rappelle aussi cette histoire sur les imprimantes qui recueillent un tout petit peu d’encre pendant les nettoyages des têtes à l’allumage. Il y a un bac avec une mousse pour ça, malheureusement non accessible. L’imprimante tient un compte du nombre de nettoyages, et refuse le fonctionnement à partir d’un certain nombre prédéterminé, pour éviter que le bac ne déborde.
*
Pas besoin de voir un complot des industriels. La durée de vie de l’imprimante est connue, mais c’est plus une question d’économie – le bac n’est pas accessible pour être vidé – que de volonté de faire raccourcir le temps d’utilisation.
Oui le constructeur définit la durée de vie probable du matériel, parce que cette durée de vie a un coût au niveau de la fabrication et des composants. Ce n’est pas que pour de l’électronique. On peut parler du choix du textile et de son tissage pour les vêtements.
Le problème c’est que cette qualité et cette durée de vie sont invisibles de la part du client. Les deux critères de vente restent le prix et le marketing. Pas étonnant donc qu’on tende vers des prix bas accompagnés d’un beau discours, quitte à avoir une qualité de conception en baisse.
* * *
Que faire ? Étendre les garanties obligatoires (elles sont désormais de deux ans). Imposer une communication sur la disponibilité de pièces détachées (bientôt effectif).
J’ai plus simple, mais ça demande un courage politique : Simplement imposer au constructeur de communiquer officiellement sur la durée de vie probable pour le matériel à sa connaissance. Pas d’engagement autre que la bonne foi, mais au moins on pourra se retourner si jamais il y a mauvaise foi.