Those values start with a basic notion: We are losing control over the tools that once promised equal opportunity in speech and innovation—and this has to stop.
[…]
Meanwhile, I’ll keep encouraging as many people as possible to find ways to take control for themselves. Liberty takes some work, but it’s worth the effort. I hope you’ll consider embarking on this journey with me.
Auteur/autrice : Éric
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Why I’m Saying Goodbye to Apple, Google and Microsoft
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La réduction des coûts, une obsession française….
les DRH français qui estiment que [la] nécessaire optimisation [des coûts] devance le maintien d’un bon climat social, la GPEC ou l’amélioration de la performance.
En seconde place [des priorités des entreprises […] le développement de la productivité des salariés, autre recette d’optimisation ; loin devant la gestion des compétences rares et l’innovation qui nécessitent des enveloppes budgétaires…
A contrario, hors de France, c’est bien le climat social, l’innovation et la gestion des compétences rares qui figurent au rang de priorité des dirigeants alors que logiquement pour les DRH monde la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et le management de la performance constituent l’essentiel de leur feuille de route.
Sur les échos, grand journal communiste.
Je ne sais pas si ça mérite un commentaire, mais je trouve que ça reflète bien et l’état d’esprit ici, et le fossé qu’on a vis à vis des anglo-saxons.
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Ministère des détenteurs de droits
Parce que la culture se réduit à son exploitation économique, le ministère devient celui de détenteurs des droits.
Une simple phrase qui donne un tellement bon éclairage sur le pourquoi des excès au nom du droit d’auteur et sur la règlementation qui n’avantage ni la masse des auteurs ni les citoyens dans leur ensemble.
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HSBC joue l’arme de la publicité face aux « articles hostiles »
[Le directeur général de HSBC] a doctement expliqué que sa banque avait « recours à la publicité pour vendre plus de produits bancaires », et qu’en conséquence, « ça ne fait aucun sens de placer une publicité à côté d’une couverture journalistique hostile ».
[…]
Ces déclarations font suite à la démission spectaculaire de Peter Oborne, éditorialiste au Daily Telegraph. Mardi 17 février, celui-ci a accusé le quotidien d’avoir sous-couvert les révélations « SwissLeaks » pour protéger son chiffre d’affaires publicitaire. La banque avait déjà privé le quotidien britannique de budgets publicitaires en 2012–2013 après une enquête sur la filiale HSBC de Jersey, avait révélé M. Oborne.
[…]
Ces pratiques ne sont pas rares dans les relations entre médias et annonceurs.
La banque a beau se parer d’un pragmatisme et d’une logique à tout épreuve, et affirmer – probablement avec raison – que l’objectif n’est pas d’influencer la couverture éditoriale… Vous avez une bonne raison pour payer les contenus que vous utilisez, et particulièrement la presse.
Les modèles basés sur la publicité, même partiellement, ne seront jamais suffisamment libres pour servir de base à la culture, à la politique, à l’information ou à la liberté d’expression.
Il y a très peu de journaux qui ne sont pas significativement basé sur la publicité. Abonnez-vous à l’un deux. Je vous recommande Mediapart, mais choisissez celui qui vous convient.
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Scandale en Grande-Bretagne : deux parlementaires filmés en flagrant délit de malversation
Dans la vidéo, Malcolm Rifkind déclare aux journalistes se faisant passer pour des hommes d’affaires chinois qu’il dispose d’un accès « utile » aux ambassadeurs, tandis que Jack Straw explique comment il a su par le passé discrètement utiliser son influence pour modifier les règles européennes au bénéfice d’une autre entreprise.
Conséquence ? Rien. Oh, si, un des deux annonce ne pas se représenter, et quelques excuses bancales.
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McDo, roi du hamburger et de l’optimisation fiscale
Un rapport rédigé par des ONG européennes et américaines décrit en détail la façon dont McDonald’s esquive ses impôts en Europe depuis 2009. Si elle appliquait les règles de façon loyale, l’entreprise aurait dû payer un milliard d’euros de plus en cinq ans.
Le système McDo s’appuie sur une minuscule filiale basée au Luxembourg […] nommée McD Europe Franchising SARL [elle] emploie seulement 13 personnes, mais entre 2009 et 2013, elle a cumulé 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Et elle a payé seulement… 16 millions d’euros d’impôt.
[…] Il est vrai que la France est le premier marché en Europe pour McD, et le deuxième plus rentable au monde, après les États-Unis
Si les chiffres sont sidérants, le montage est un basique ultra-connu. Plutôt que de pourchasser les chômeurs, plutôt que de privatiser tout le système public grec, plutôt que d’organiser la pauvreté, il « suffirait » qu’on prenne de vraies mesures au niveau européen.
Il suffirait d’oser. Oser déranger les intérêts établis.
[Le président de Mac Donald’s France avait reconnu que son entreprise faisait circuler de l’argent « par le process d’un certain nombre de pays, qui nous permet d’avoir une certaine optimisation fiscale ». « Il n’y a pas de mal à faire de l’optimisation fiscale ! » avait-il fini par déclarer.
Eux osent.
— via Mediapart, article payant
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Quelques notes sur la déclaration en auteur indépendant
J’ai regardé deux ou trois fois comment déclarer des revenus tirés de la vente de livres auto-édités. Quelques notes pour ceux que ça peut aider, sans aucune garantie juridique (mais vous êtes invités à commenter et corriger) :
Vous ne percevez pas de droits d’auteur
Vous détenez bien des droits d’auteur sur vos livres, mais votre activité n’est pas liée à la vente de ces droits d’auteur.
C’est assez difficile à avaler mais en fait la logique est assez simple : L’auteur édité vend des droits d’auteurs sur une oeuvre originale. Vous, vous vendez des copies de livres, ce qui est très différent. Il se trouve que le contenu du livre est le votre, mais ce qui est vendu est bien une simple copie de livre.
Cotisations sociales
Oubliez donc le fait qu’il y a « droits d’auteurs » dans la case « traitements et salaires » de votre fiche d’impôts sur le revenu, car ce n’est pas de là que viennent vos revenus.
Mais surtout ce qui doit attirer votre attention c’est le paiement des cotisations sociales. Dans le cas d’un auteur édité, c’est l’éditeur qui s’en occupe et cotise pour vous à l’Agessa. En auto-édité c’est à vous de vous en occuper et les rappels URSSAF peuvent faire très mal pour ceux qui ont « oublié ».
Pas d’Agessa ou de MDA
En fait, qui découle de ce qui précède, vous êtes bien auteur de vos livres, mais pour ce qui est du fisc vous êtes un vendeur, ce qui est différent.
Vous pouvez probablement vous considérer comme éditeur, comme libraire ou comme simple commerçant de livres, mais vous n’êtes pas artiste-auteur. Vous serez refusé à l’Agessa et dans les statuts réservés aux auteurs ou artistes si vous tentez d’y cotiser directement.
Tout au plus, vous pourriez prétendre à une activité d’auteur si vous ne vendez volontairement qu’une poignée d’exemplaires numérotés de vos œuvres originales, un peu comme un photographe qui vend ses tirages. Je doute que ce modèle soit adapté à grand monde, et ça vous imposera en plus de sortir des plateformes classiques de vente de livres.
Franchement, c’est le plus dommage est le plus difficile à avaler, mais tous les statuts protecteurs liés aux auteurs de livres vous sont irrémédiablement fermés si vous n’êtes pas avalisés par un éditeur.
Alors auto-entrepreneur ?
Alors il faut vous déclarer en travailleur indépendant ou monter une entreprise plus classique.
En travailleur indépendant vous relevez à priori du RSI (et vous avez toute ma compassion pour cela, car vous allez souffrir), et les cotisations qui vont avec. Il semble que certains arrivent à se faire enregistrer auprès de l’URSSAF avec le code APE 9003B « autres activités artistiques » et être exonérés de la CFE, ce qui est loin d’être négligeable pour une petite activité.
Il vous faudra envisager une structure plus classique et moins avantageuse si vous dépassez le plafond de 32 900 €, mais ça laisse déjà de quoi voir venir pour beaucoup d’auto-édités.
Quid d’une double activité auteur – éditeur séparée ?
Pour les joueurs il doit y avoir moyen de déclarer une activité d’auto-entrepreneur « éditeur » et de vous acheter vous-même vos droits d’auteurs, ouvrant droit à l’AGESSA pour cette seconde activité d’auteur édité. Dans certaines conditions, via la vente de livres papier, cette activité pourrait même être considérée comme une activité commerciale de vente et non une activité de service, amenant une taxation plus légère et un plafond de chiffre d’affaire plus que doublé.
Je n’ai pas connaissance de gens qui aient essayé (mais en cherchant ça doit se trouver), donc il est possible que j’ai manqué une bonne raison pour ne pas le faire. Si rien ne vient l’empêcher et pour peu que vous vendiez assez, il est possible que ce soit un des montages les plus intéressants. Il faut par contre être prêt à passer pas mal de temps entre la gestion de l’administratif et le montage (mais j’espère qu’on vous avait prévenu : être indépendant c’est aussi subir la paperasse).
Reste à voir si en étant en même temps auteur et éditeur et si votre maison d’édition n’édite que vous, certains ne considèreront pas que vous êtes à compte d’auteur plutôt qu’à compte d’éditeur (et là : finie la fiscalité d’auteur).
Pas dans les BNC
Certains tentent visiblement de déclarer les ventes en BNC (bénéfices non commerciaux) mais ça me semble hautement discutable. Le fisc avait exclu la chose quand j’avais posé la question de l’auto-édition il y a quelques années, vous êtes prévenus (et un rappel de cotisations sociales ça peut faire très mal).
Ça ne serait valable que si l’activité n’est pas conçue comme une activité professionnelle.
Quelle est votre intention d’auteur ? Si vous vivez ça comme une activité professionnelle en cherchant à vendre et en écrivant pour vendre, vous avez à priori une activité professionnelle. Le fait d’échouer à avoir un volume de vente significatif n’est à priori pas un critère pour entrer dans les BNC.
Est-ce que vous faites de la promotion, de la publicité ? Cherchez-vous à en tirer votre revenu principal (ou un revenu significatif par rapport à votre revenu principal) ? Vous présentez-vous comme « auteur » quand on vous demande votre activité professionnelle ? Y passez-vous vos heures ouvrées en semaine ? Ça peut être autant d’indices que vous le vivez à priori comme une activité professionnelle.
Si effectivement vous écrivez comme une activité de loisir et avez choisi de finalement proposer le résultat à la vente pour voir, de façon accessoire sans que ce ne soit l’objectif initial, et qu’en plus les gains sont peu significatifs, alors pourquoi pas. Mais dans ce cas vous ne vous considérerez à priori pas comme auteur indépendant (ce qui est l’objet du billet), pas plus que celui qui a fait de la gouache le week-end dernier ne se considère artiste-peintre.
Et sans se déclarer ?
À ma connaissance, il faut oublier (et c’est aussi ce que m’avait répondu le fisc il y a quelques années). Toute activité professionnelle doit être déclarée en entreprise (l’auto-entrepreneur n’est qu’un sous-cas d’entreprise individuelle), sans exception, quel que soit le montant des gains. Le reste ça s’appelle du travail au noir.
Surtout pas d’association loi 1901
Tourne en ce moment le retour de quelqu’un qui a monté une association « loi 1901 » pour son activité d’auto-édition, en se rémunérant en salarié de cette association.
Le problème est dans l’objectif de l’association, qui doit être absolument non-lucratif. Or monter une association dans l’objectif de vendre ses propres livres et d’en tirer une rémunération c’est typiquement une volonté commerciale et lucrative.
Tenter de formuler astucieusement l’objet de l’association ne trompera personne et fera tomber tout argument de bonne foi dans le cas d’un contrôle ou de la plainte d’un auteur ou éditeur inamical.
On peut tout à fait monter une maison d’édition via une association. Être salarié de sa propre association me semble plus que borderline. Si tant est que ça puisse être légal, ça demanderait de séparer très fortement l’activité salariée de la gestion de l’association.
Si par contre se salarier est dès le départ l’objectif et non le moyen, là on tombe non seulement dans le lucratif, mais dans l’exploitation de l’association au bénéfice de ses gérants, et ça peut faire très mal (on parle de prison).
Pour moi c’est peut-être le pire des montages à faire. La déclaration de BNC ou le simple report dans « traitements et salaires » sur la déclaration de revenus me semblent presque moins risqués car on peut au moins arguer de sa bonne foi si les montants sont faibles. Contrairement au détournement du statut associatif, ça se résolvera au pire sous forme d’un douloureux rappel de cotisations sociales avec pénalités.
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Le drame social des droits rechargeables
Non seulement son dossier met 57 jours à être traité, mais l’ex-ANPE lui déniche un reliquat de droits rechargeables issus d’un petit boulot étudiant de 2013. Pendant sa licence, la Rennaise gardait les collections du musée des Beaux-Arts deux à six jours par mois afin de mettre du beurre dans les épinards. À cause de cet emploi, elle perçoit 310 euros mensuels pendant 610 jours. Alors qu’avec son dernier emploi de vendeuse, elle aurait pu prétendre à 700 euros… Un coup de massue. « Je m’en sors moins bien que quand j’étais étudiante précaire ! C’est une punition pour tous les gens obligés de travailler pendant leurs études parce qu’ils n’ont pas papa et maman derrière et ça, ça passe très mal ! »
…Joli monde de droits rechargeables de la dernière réforme du Pôle Emploi.
En fait c’est très simple. On calcule le montant de l’indemnité la première fois que vous vous inscrivez au Pôle Emploi, avec les rémunérations que vous avez eu à l’époque. Si vous n’épuisez pas vos droits à indemnisations, ils sont repris à votre prochaine période de chômage.
Si vous avez pris un petit boulot alimentaire à temps partiel pendant vos études et pointé un mois une fois le diplôme en poche… ne retombez surtout jamais au chômage ! Même plusieurs années après, on vous indemniserait d’abord pendant 23 mois en fonction de votre petit boulot alimentaire à temps partiel, donc quelques euros par jours.
Peu importe combien de temps vous avez travaillé depuis, peu importe à quel niveau de rémunération vous avez cotisé entre temps. Une vraie machine à perdre pour tous les jeunes qui commencent par des petits boulots ou CDD précaires.
Pire, si vous reprenez quelques CDD, ça recharge vos droits, toujours au montant précédent. La situation peut même devenir permanente pour ceux qui ont une suite d’emplois précaires.
Seules solution pour refaire calculer ses droits à un plus haut niveau : 5 ans de CDI sans période de chômage (6 pour les plus de 50 ans), ou épuiser les dits-droits en cumulant 2 ans de chômage (3 pour les plus de 50 ans). Avec un tel système, certains vont même avoir intérêt à ne pas pointer au chômage suite à une perte d’emploi. Géniale solution aux chiffres du chômage, à défaut d’être une solution au chômage lui-même.
Le plus dramatique c’est que ce délire a été découvert il y a des mois, avant que la situation ne devienne insoutenable pour tant de monde.
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États-Unis : victoire cruciale pour la neutralité du Net
Les cinq commissaires qui dirigent la FCC ont considéré par trois voix contre deux que l’Internet américain devait désormais être considéré comme un « bien public » au même titre que le réseau téléphonique, ce qui donne à la Commission le pouvoir de faire appliquer la neutralité d’Internet sur le territoire américain.
[…] La Commission peut désormais interdire aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer arbitrairement des contenus légaux, de ralentir ou d’accélérer les flux de données sans justification ou de prioriser certains contenus transitant par leur réseau moyennant paiement.
C’est encore plein de détail, le combat est loin d’être fini, et n’a même qu’à peine commencé en Europe, mais c’est la bonne nouvelle de la semaine. Très importante pour l’avenir.
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Une chute comme exemple de dérive
Tiens, la vidéo de la chute de Madonna a été retirée pour violation du droit d’auteur… http://www.liberation.fr/culture/2015/02/26/la-chute-spectaculaire-de-madonna-aux-brit-awards_1210097 …
Ça n’a l’air de rien mais ce simple message de 140 caractère montre toute le non-sens du droit d’auteur tel qu’il est appliqué aujourd’hui.
Tout d’abord non, la chute de Madonna ne devrait pas être couverte par le droit d’auteur. Elle ne relève en rien d’une œuvre caractérisant l’intention et la personnalité de son auteur, pas prise isolément.
Tout au plus relève-t-elle de l’argument « j’ai payé, c’est mon spectacle, mon investissement, ma vidéo, ma propriété ». Si cet argument est fréquent au point de devenir presque une réalité dans les mentalités, il ne justifie en rien un droit d’auteur.
Mais plus loin, on voit le droit d’auteur utilisé comme une arme, détourné pour faire cesser des propos ou des informations qu’on souhaite ne pas diffuser. Cet usage est devenu des plus répandu depuis que tout ou presque est considéré comme relevant du monopole de l’auteur.
Tout est lié, mais rarement dans l’intérêt du public (même si effectivement l’intérêt public lié à la diffusion d’une chute de Madonna me semble bien faible, c’est là un jugement de valeur qui ne devrait pas entrer en ligne de compte).