Auteur/autrice : Éric

  • Tu fais quoi dans la vie, côté profes­sion­nel ?

    Il y a ceux qui travaillent pour [nom de la boîte]

    Il y a ceux qui travaillent en tant que [fonc­tion, rôle]

    Il y a ceux qui travaillent avec [équipe, supé­rieur, personne célèbre]

    Il y a ceux qui travaillent dans [domaine d’ac­ti­vité, dépar­te­ment fonc­tion­nel]

    Il y a ceux qui travaillent à [acti­vité, tâches, objec­tifs]

    Et vous ? (j’ou­blie certai­ne­ment des formu­la­tions inté­res­santes, et vous êtes invi­tés à complé­ter)

  • Front-end desi­gner ou inté­gra­teur web ?

    On m’a toujours séparé la notion de graphiste web en deux : D’un côté la créa­tion, l’illus­tra­tion. De l’autre le maquet­tage, l’agen­ce­ment, l’er­go­no­mie et les inter­faces.

    Côté déve­lop­peur web il y a les back-end pour le code métier et le code serveur, ainsi que les front-end pour le code inter­face.

    Inté­gra­teur

    Faire du pur HTML/CSS, c’est parfois pris par des déve­lop­peurs front-end, parfois par des graphistes d’in­ter­face. C’est typique­ment ce qu’est l’inté­gra­teur web. Le métier a pris une forte spécia­li­sa­tion depuis 10 ans. Il faut bosser dans un envi­ron­ne­ment très hété­ro­gène, avoir des notions d’er­go­no­mie, beau­coup de connais­sances sur les navi­ga­teurs, y compris tech­nique, faire face à des tech­no­lo­gies en pleine évolu­tion, consi­dé­rer les perfor­mances, etc.

    Je lis les tenta­tives de nommage de desi­gner front-end suite aux inter­ro­ga­tions de STPo. J’avoue avoir un peu de mal parce que ce que j’en lis ressemble quasi­ment parfai­te­ment à ce que j’au­rais nommé inté­gra­teur.

    Has-been ?

    Si je devais envoyer une pique, j’ai l’im­pres­sion qu’il y a un petit complexe face aux nouveaux front-end deve­lo­per, c’est à dire ceux qui font de l’ap­pli­ca­tif JS avec une compé­tence HTML/CSS/HTTP (et déjà, vous notez qu’on manque d’un terme vu que le déve­lop­peur PHP on l’ap­pe­lait déjà front-end deve­lo­per dans pas mal de boites, par oppo­si­tion à celui qui gère le code métier dans des serveurs dans inter­face client).

    Oui il y a une demande de ces nouveaux front-end deve­lo­per, et ça fait perdre un peu de contrats aux inté­gra­teurs qui ne couvrent pas cet aspect. Mais si vous accep­tez de délais­ser ce terme en le quali­fiant de has-been, c’est vous-même qui reti­rez de la valeur au métier. Il faudrait le renfor­cer, commu­niquer dessus, montrer la valeur… D’au­tant que trop de front-end deve­lo­per sont juste­ment du coup plus faibles en inté­gra­tion, à connaitre le support de tous les navi­ga­teurs, les bugs louches de CSS, la compa­ti­bi­lité qui ne se résume pas à la dernière version de Chrome, etc.

    N’ou­bliez pas que c’est comme ça qu’on a créé ce terme dans le web il y a moins de 10 ans. Avant il y avait les webmas­ter d’un côté, et les déve­lop­peurs de l’autre. Le terme d’in­té­gra­teur on l’a juste­ment à l’époque imposé comme l’ex­pert qui savait faire ce code HTML/CSS avec un peu de javas­cript si besoin, et soit une tendance graphiste soit une tendance avec un peu de PHP, souvent les deux.

    Tenter un nouveau terme juste pour rajeu­nir l’image, c’est pour moi une vision non seule­ment très court terme, mais aussi défen­sive en aban­don­nant la valeur au lieu de la renfor­cer à valo­ri­ser le métier.

    Desi­gner

    Reste la ques­tion de l’an­glais, où le terme d’in­té­gra­teur web ne semble pas exis­ter. Propo­ser un terme autre que front-end deve­lo­per peut avoir du sens, mais je ne suis pas convaincu qu’il faille cher­cher dans une spécia­li­sa­tion de desi­gner.

    Je sais que les gens qui parti­cipent à la discus­sion en lien sont quasi­ment tous graphistes *et* inté­gra­teurs. Pour autant, quitte à parler spécia­li­sa­tion des métiers et valo­ri­sa­tion de celui d’in­té­gra­teur, j’au­rais aimé un terme qui regroupe tous les inté­gra­teurs plutôt que de mettre ceux qui débordent côté graphisme dans la case maitresse desi­gner et ceux qui débordent côté program­ma­tion dans la case maitresse deve­lo­per.

    C’est oublier ceux qui sont au milieu et croire que fina­le­ment le métier inter­mé­diaire n’existe pas en soi. Bref, aller là aussi à l’en­contre de la valo­ri­sa­tion du métier spéci­fique d’in­té­gra­teur, en le relé­guant comme une cartouche secon­daire d’un graphiste ou d’un déve­lop­peur.

    S’il est sain de créer des termes pour des spécia­li­sa­tions, ne créons pas des termes pour décrire ceux qui sont à la fois sur deux ou trois spécia­li­sa­tions précises, sinon on ne s’en sortira jamais et on ne fera que divi­ser. Si vous couvrez plusieurs cases – ce qui est non seule­ment très bien mais carré­ment souhaité – dites simple­ment que vous êtes inté­gra­teur et graphiste d’in­ter­faces, ou inté­gra­teur et déve­lop­peur front, ou encore autre chose. Cumu­lez, ne divi­sez pas.

    front-end

    Indé­pen­dam­ment de tout ça, même si on veut clas­ser les inté­gra­teur dans les desi­gner (qui en anglais ne recoupe pas que la notion de graphisme au sens français, je le conçois), je ne comprends pas le quali­fi­ca­tif de front-end ici. Pour le déve­lop­pe­ment il y a du back et du front, mais sauf erreur de ma part le desi­gner s’oc­cupe toujours du front – et ce qu’il fasse de l’in­té­gra­tion tech­nique, de la concep­tion d’in­ter­face ou de l’illus­tra­tion/créa­tion.

    Inter­face desi­gner m’au­rait déjà moins choqué mais je crois que c’est déjà occupé par un poste moins tech­nique. Je n’ai pas mieux à propo­ser mais front-end desi­gner ne me semble rien vouloir dire.

    Je m’amuse de voir que pour une fois, nous avons foison de termes spécia­li­sés en français alors que les anglais n’ont qu’une poignée de termes très géné­riques.

    Et moi ?

    J’ai toujours eu du mal à me mettre dans une seule case, et j’es­père qu’il en va de même pour beau­coup de gens dans le web. Même quand je ne faisais que de la tech­nique, je n’ai jamais su si j’étais déve­lop­peur ou inté­gra­teur.

    J’étais les deux. Certai­ne­ment pas « simple­ment front-end deve­lo­per » dans le sens « inté­gra­teur qui déve­loppe », parce que j’ai toujours vu inté­gra­teur comme une casquette à part entière, qui demande une exper­tise gigan­tesque qui éclipse large­ment le côté « qui déve­loppe ».

    Bref, je ne me retrouve certai­ne­ment pas dans cette sépa­ra­tion des graphistes d’un côté et des déve­lop­peurs de l’autre, en éclip­sant les inté­gra­teurs au milieu. Très dommage.

  • Grosse-SSII dans grosse-boite-publique

    Il y a quelques histoires dont on ne peut pas parler sur le moment mais qui restent en mémoire.

    Je me rappelle un projet de grosse-boite-publique. Il s’agis­sait grosso modo de faire de l’ar­chi­vage de fichiers person­nels. Comme dans toute grosse-boite-publique, les déve­lop­pe­ments sont confiés à une grosse-SSII.

    Un an et demi après, le projet n’est toujours pas offi­ciel­le­ment lancé, mais ça n’éton­nera pas grand monde. Il y avait de gros problèmes de perfor­mances, et d’autres d’ar­chi­tec­ture, proba­ble­ment de métho­do­lo­gie. Pas certain que ça étonne beau­coup plus les profes­sion­nels de l’in­for­ma­tique.

    Grosse-SSII factu­rait envi­ron 30 personnes dédiées au projet, c’est à dire plus que la R&D de Drop­box à cette époque alors que cette dernière gérait déjà 175 pays, 4 plate­formes, 25 millions d’uti­li­sa­teurs et 200 millions de nouveaux fichiers quoti­diens.

    La perle c’est que sur cette équipe, envi­ron la moitié était dédiée à la main­te­nance appli­ca­tive bien que le projet ne soit toujours pas offi­ciel­le­ment promu au grand public.

    Donc voilà, j’ai croisé aujourd’­hui un déve­lop­peur de cette grosse-SSII. Comme à chaque fois, je ne peux pas m’em­pê­cher de me rappe­ler cette histoire.

  • 1984 comme manuel de savoir-vivre

    1984 comme manuel de savoir-vivre

    Au nom de la liberté d’ex­pres­sion, les enfants qui ne disent pas ce qu’on attend d’eux sur des sujets qu’ils ne comprennent de toutes façons pas seront inter­ro­gés par les forces de l’ordre, pour enquête sur requête du procu­reur du procu­reur de la répu­blique.

    Au nom de la propriété privée, ceux qui volent des choses jetées à la poubelle par ceux qui n’en veulent plus seront arrê­tés, inter­ro­gés et pour­sui­vis sur requête du procu­reur de la répu­blique.

    La guerre c’est la paix,
    La liberté c’est l’es­cla­vage,
    L’igno­rance c’est la force.

    Nous vivons une époque formi­dable depuis que nous avons pris 1984 comme manuel de savoir-vivre.

    Pour l’oc­ca­sion nous avons même mis la promo­tion de l’ENA de cette année sous le patro­nage de Georges Orwell. J’ai du mal à en mesu­rer l’iro­nie…


    Aujourd’­hui et depuis trois semaines j’ai peur à chaque fois que j’en­tends ce qu’il se passe dans mon pays et dans les autres.

    Je n’ai pas peur d’un terro­risme qui fait moins de morts que le froid sur les SDF dans nos rues. J’ai peur de notre propre réac­tion, nous qui déclen­chions déjà régu­liè­re­ment des guerres sous des prétextes consciem­ment falla­cieux.

    Il nous a suffit d’un fait divers pour voir nos élus tous unis cher­cher la fin de toute commu­ni­ca­tion non inter­cep­tée et non contrô­lée, récla­mer obéis­sance et rituels à l’école plutôt qu’ap­pren­tis­sage de l’es­prit critique. Tout ça avec le soutient d’une majo­rité de la popu­la­tion, parce que présenté comme indis­pen­sable contre le terro­risme, quand bien même ça ne fait que l’ali­men­ter.

    Nous décons­trui­sons à vitesse rapide tout l’idéal rêvé sur plusieurs siècles. Jusqu’où serions-nous prêts à nous enfon­cer au prochain fait divers impré­vi­sible ? Serions-nous prêts à accep­ter un apar­theid ? une dicta­ture ? une guerre civile ? une guerre mondiale ? J’ai peur que oui et ça me fait peur.

    La Terreur de la fin du 18ème siècle pour­rait reve­nir bien bien plus vite qu’on ne le pense. Terro­risme avez-vous dit ? nous n’avons encore rien vu, et il risque de ne pas venir de là où on nous dit.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Xaime

  • Où me verriez-vous travailler ?

    Où me verriez-vous travailler ?

    J’ai suivi le formu­laire de Chris et j’avoue trou­ver la démarche inté­res­sante :

    Consi­dé­rant ce que vous connais­sez de moi, ma façon d’être, mes compé­tences, ma loca­li­sa­tion, mes aspi­ra­tions, mes expé­riences, mes valeurs… Où me verriez-vous travailler ?

    Je ne donne volon­tai­re­ment aucune direc­tive ni aucun élément expli­cite moi-même. L’idée c’est juste­ment aussi de ne pas se contraindre par sa propre auto-évalua­tion et de sortir de la boite qu’on se dessine pour soi-même.

    Vous pouvez parler société, métier, rôle, domaine d’ac­ti­vité, … aucune limite.

    Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, pas de forme ou de détail obli­ga­toire. Vous pouvez lais­ser un commen­taire ici, anonyme ou non, ou m’en­voyer un email plus privé.

    C’est encore mieux – mais pas obli­ga­toire – si c’est argu­menté sur le pourquoi vous pensez que ça peut corres­pondre. Bonus si l’idée est réaliste. Super-Bonus si c’est action­nable. Super-Méga-Bonus s’il s’agit de quelque chose de concret (une offre exis­tante, être prêt à signer un contrat, etc.) même si je reste moi-même au niveau des idées.

    Excep­tion­nel­le­ment j’ai­me­rai vrai­ment que vous parti­ci­piez *tous*. Vrai­ment tous. En fonc­tion de ce que vous connais­sez de moi, même si vous en connais­sez peu ou quasi­ment pas, même si c’est unique­ment de répu­ta­tion ou par mes écrits. Je vous remer­cie d’avance.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY par Geor­gie Pauwels

  • 750 € nets de bonus annuel

    750 € nets de bonus annuel pour profi­ter de vos vacances

    Oui mais non.

    Si je n’ai aucune indi­ca­tion de ce que sera le salaire de départ (fixe ou variable, peu importe), savoir qu’on y ajoute 750€ ne m’aide pas.

    Je peux me dire que c’est 750€ en plus, mais en fait non vu que la rému­né­ra­tion est forcé­ment négo­ciée ou déter­mi­née en tenant compte de cette somme (sauf à gérer la boite avec légè­reté, c’est forcé­ment budgeté et pris en compte dès le départ).

    Au final, formulé autre­ment, c’est juste 750€ d’une rému­né­ra­tion totale qui au lieu d’être répar­tie sur 12 mois sera donnée d’un coup au milieu d’an­née. Sauf si le fait d’avoir les sous en une fois par an au lieu d’un petit peu par mois est un vrai facteur de moti­va­tion, ça n’amène pas grand chose.

    C’est juste dommage parce qu’il n’y a aucune raison de penser que la rému­né­ra­tion (*) ou le job soient inin­té­res­sants, mais insis­ter sur ce point pour une somme fixe qui de plus repré­sente 3% ou moins, ça m’a accro­ché l’oeil… en néga­tif. C’est encore plus vrai consi­dé­rant que ça inclut proba­ble­ment la prime de vacance conven­tion­nelle syntec qui est déjà de l’ordre de 1%.

    (*) et encore moins après leur retour sur twit­ter, où on m’a répondu avoir une grille ouverte en interne, du type de celle de Buffer. Aller la publier n’ap­porte pas grand chose, mais la diffu­ser en interne démontre de certains prin­cipes que je ne peux qu’ap­pré­cier.

    Et les respon­sables réagissent sur twit­ter, avec calme et en détail. Ça aussi c’est posi­tif.

    Tiens, ce sont plutôt ces deux points – ouver­ture et fonc­tion­ne­ment interne trans­pa­rent – que j’au­rais aimé voir comme indi­ca­tion plus que la prime de vacances. Dommage.

  • Comment j’ai tout bloqué

    Depuis 24h j’ai demandé à mon navi­ga­teur de bloquer les iframes et scripts tiers, c’est à dire ceux qui n’ap­par­tiennent pas au même domaine que la page que je visite.

    Vous savez quoi ? le web fonc­tionne en fait encore très bien, presque mieux. Je n’ai plus les publi­ci­tés, les pisteurs, les gadgets, les invites de réseaux sociaux… mais à peu près tout le reste.

    Je dois faire des excep­tions au cas par cas comme pour Gmail ou quelques sites qui utilisent deux domaines distincts, mais ces excep­tions sont plutôt très simples à gérer.

    Qu’ai-je fait ?

    J’ai retiré Adblo­ck+ et Ghos­tery pour les rempla­cer par µblock.  Ce dernier se base sur les mêmes listes que Adblo­ck+ donc vous ne perdrez pas grand chose.

    J’ai désor­mais une petite icône rouge dans ma barre de navi­ga­tion. Un clic simple laisse appa­raitre une info­bulle avec quelques infor­ma­tions mais surtout un gros bouton vert.

    Un clic sur le numéro de version µblock en haut de l’in­fo­bulle et vous arri­vez sur la page des préfé­rences. La liste des filtres a des valeurs par défaut assez intel­li­gentes, vous voudrez proba­ble­ment juste ajou­ter la liste « FRA: EasyList Liste FR » pour les valeurs spéci­fiques à nos sites français.

    Là on s’ar­rête chez tous les non-geeks. Ce devrait être un bon rempla­ce­ment à ADBlo­ck+ et à Ghos­tery, tout en prenant un peu moins de ressources.

    En cas de problèmes un clic sur le gros bouton vert désac­tive µblock sur tout le site en cours de navi­ga­tion.

    Qu’ai-je vrai­ment fait ?

    Person­nel­le­ment j’ai voulu tenter plus loin et plus basique. Dans les para­mètres vous pouvez cocher « je suis un utili­sa­teur expé­ri­menté ».

    Désor­mais vous avez un petit + en face du terme « requêtes bloquées ». Un clic et vous avez accès à une superbe inter­face éten­due qui permet de faire des excep­tions ou des règles fines.

    La partie basse liste les domaines tiers utili­sés : D’abord le domaine prin­ci­pal, en gras, puis les diffé­rents sous-domaines corres­pon­dants sur les lignes suivantes. Un sous-domaine a sa première colonne en vert, rouge ou jaune ou rouge pâle suivant que toutes les requêtes ont été auto­ri­sées, que toutes ont été bloquées, ou qu’il y a un peu des deux.

    Sur tout le tableau, on peut forcer le blocage ou l’au­to­ri­sa­tion des requêtes dans une caté­go­rie en chan­geant de couleur la case corres­pon­dante en seconde ou en troi­sième colonne. La seconde corres­pond à un blocage global sur tous les sites, la troi­sième à un blocage unique­ment sur le site en cours. Bien évidem­ment, si vous bloquez globa­le­ment un domaine, il sera aussi bloqué (donc en rouge) pour le site en cours sur la troi­sième colonne.

    Qu’ai-je vrai­ment vrai­ment fait ?

    Alors j’ai bloqué les scripts et cadres tiers, globa­le­ment (j’ai passé en rouge la seconde colonne de la quatrième et de la cinquième ligne, comme le montre la capture d’écran précé­dente).

    Les dégâts sont loin d’être aussi impor­tants que ce qu’on peut imagi­ner. Dans l’en­semble ça fonc­tionne très bien.

    Il faut parfois auto­ri­ser quelques domaines en plus, au cas par cas, pour éviter d’avoir un contenu trop nu. Sur lemonde.fr j’ai du passer en vert la troi­sième case en face du domaine lmde.fr. Sur les sites de Google j’ai du auto­ri­ser gsta­tic.com. De telles excep­tions sont très faciles à trou­ver et c’est fait une fois pour toutes.

    Je sais qu’il me restera des excep­tions à trou­ver, par exemple dans le cas des vidéos Daily­mo­tion ou Youtube.  Globa­le­ment ça fonc­tionne quand même très bien et je suis prêt à payer le prix d’avoir à faire quelques surcharges manuelles de temps en temps.

    Je suis certain que dans un mois ces surcharges manuelles devraient être assez complètes et que je n’y touche­rai quasi­ment plus. Je regrette juste de ne pas pouvoir les synchro­ni­ser entre Fire­fox et Chrome.

    Pour l’ins­tant, à force de clic, mes règles ressemblent à ça (cinquième onglet des préfé­rences) :

    * * 3p-frame block
    * * 3p-script block
    * ajax.googleapis.com * noop
    * bootstrapcdn.com * noop
    * disqus.com * noop
    * googlevideo.com * noop
    * gstatic.com * noop
    * highcharts.com * noop
    * youtube.com * noop
    * ytimg.com * noop
    500px.com 500px.org * noop
    mail.google.com googleusercontent.com * noop
    speakerdeck.com d2dfho4r6t7asi.cloudfront.net * noop
    twitter.com twimg.com * noop
    www.facebook.com fbcdn-profile-a.akamaihd.net * noop
    www.facebook.com fbstatic-a.akamaihd.net * noop
    www.flickr.com yimg.com * noop
    www.lemonde.fr lemde.fr * noop
    www.leparisien.fr lprs1.fr * noop
    www.liberation.fr libe.com * noop
    www.linkedin.com licdn.com * noop
    www.youtube.com google.com * noop

    Il ne me manque qu’une seule fonc­tion­na­lité de Ghos­tery, la possi­bi­lité de lancer au cas par cas les commen­taires Disqus à l’aide d’un simple clic. Par contre j’ai l’im­pres­sion d’un rendu plus rapide que mon ancien couple ADBlo­ck+/Ghos­tery.

  • J’ai peur. Non, pas des terro­ristes.

    On s’énerve quand on voit nos poli­tiques s’en­fon­cer dans une logique auto­ri­taire, mais fran­che­ment nous ne faisons pas mieux.

    J’ai très peur quand je vois tout autour de moi la réac­tion aux condam­na­tions récentes. On parle dans au moins deux cas de personnes à moitié bour­rées qui insultent la police après s’être fait arrê­ter. Autre­fois ça aurait été menaces de venir casser la gueule et autres injures, et ça se serait terminé sous le quali­fi­ca­tif d’ou­trage.

    Ces jours ci c’est « les jiha­distes vont vous mettre une balle dans la tête ». D’un coup la quali­fi­ca­tion passe à apolo­gie de terro­risme et on parle de 16 mois de prison dont 8 fermes avec mandat de dépôt (donc réel­le­ment départ en prison).

    Et autour de moi ça parle de tolé­rance zéro, et ça ne choque pas grand monde.

    Perdre le boulot, les liens avec la famille, pour avoir dit des conne­ries parce qu’on s’est énervé sous l’em­prise de l’al­cool… J’ai peur. Non, pas des terro­ristes.

  • Mon dialogue avec les élèves à propos de Char­lie Hebdo

    « Mais M’sieur, si on dessine le prin­ci­pal tout nu et avec des cornes, bah ça s’fait pas et du coup vous allez le censu­rer et bah voilà Char­lie Hebdo ils auraient du être censu­rés. »

    Et *paf* en pleine tête.

    C’est telle­ment vrai. Alors on a beau jeu de dire que c’est diffé­rent, qu’on ne les aurait pas tué pour ça.

    C’est vrai. Il n’em­pêche qu’on cherche à valo­ri­ser chez eux exac­te­ment ce qu’on leur inter­dit. Un dessin avec je ne sais quoi sodo­mi­sant le provi­seur, quand bien même le provi­seur aurait été pris comme symbole de l’au­to­rité, ça aurait été l’ex­clu­sion directe, c’est à dire la sanc­tion la plus forte possible dans le cadre de ce que permet la loi. Pour peu que ça vienne d’un agita­teur, ça aurait même pu tomber sous le pénal de l’in­sulte à profes­seur, avec un poten­tiel de 6 mois de prison ferme à la clef.

    On a beau jeu de dire que les jeunes sont perdus, alors que nous leur impo­sons nos propres contra­dic­tions.

    À l’op­posé, ce profes­seur semble les avoir consi­déré comme des gens capables de réflé­chir, et ça semble avoir fait réflé­chir. Un gros merci à lui.

    Je note d’ailleurs qu’ici, contrai­re­ment au récit précé­dent, on se moque de savoir si tel élève est musul­man ou non, on ne cherche pas à les culpa­bi­li­ser, on ne quali­fie pas les élèves voyant les choses autre­ment comme « retord ». Ça change tout, même si le fond du message est proba­ble­ment le même, même s’il y en reste tout autant qui n’au­ront pas compris ce fond.

     

  • J’ai cher­ché à comprendre

    J’ai cher­ché à comprendre

    Repor­ters sans fron­tières (RSF) s’in­digne de la présence à la “marche répu­bli­caine” à Paris de diri­geants de pays dans lesquels les jour­na­listes et les blogueurs sont systé­ma­tique­ment brimés, tels l’Egypte, la Russie, la Turquie, l’Al­gé­rie et les Emirats arabes unis. Au Clas­se­ment mondial de la liberté de la presse publié par RSF, ces pays sont respec­ti­ve­ment 159e, 148e, 154e, 121e et 118e sur 180.

    Il faut dire que la liste de ceux qui viennent mais auraient du s’abs­te­nir est encore plus longue, et que le détail est fran­che­ment catas­tro­phique. Je me suis demandé pourquoi des diri­geants, connus pour ne pas être tendre avec les liber­tés, voire ayant empri­sonné, tué ou exilé leurs propres jour­na­listes, cherchent à parti­ci­per à la mani­fes­ta­tion d’aujourd’­hui.

    Je ne crois pas une seconde qu’ils soient assez naïfs ou imbé­ciles pour croire que ça leur redon­nera une virgi­nité ou un vernis posi­tif.

    J’ai cher­ché, et puis je me suis souvenu qu’of­fi­ciel­le­ment ces diri­geants ne font eux aussi que lutter contre le terro­risme, contre leur terro­ristes à eux, selon eux. Offi­ciel­le­ment ils ne font que prendre des mesures excep­tion­nelles et néces­saires pour sauve­gar­der l’ordre public. Il faut dire que la notion de terro­risme  est telle­ment large qu’on peut y faire entrer tout et son contraire en fonc­tion de ses propres inté­rêts.

    Je ne saurais dire s’ils espèrent nous voir sombrer dans les mêmes travers pour justi­fier les leurs ou si, de bonne foi, ils cherchent à nous appor­ter leur soutient en pensant honnê­te­ment avoir déjà traversé cette épreuve et mis en oeuvre ce qu’ils pensent indis­pen­sable.

    Ils semblent bien avoir raison

    Je me retiens géné­ra­le­ment de voir de la malveillance là où il ne pour­rait y avoir que de la bêtise navrante. D’un autre côté ils ne sont pas si bêtes, car ils semblent bien avoir raison.

    Je pour­rais conti­nuer mais Le Monde a fait sa propre liste, plus courte mais qui tend à faire croire que la mienne n’est pas très grave en compa­rai­son. Centres de réédu­ca­tions de la pensée, réou­ver­ture du bagne, présomp­tion de culpa­bi­lité, retrait des allo­ca­tions aux parents d’en­fants ne faisant pas la minute de silen­ce… l’ima­gi­na­tion de nos poli­tiques est débor­dante et n’im­porte quelle propo­si­tion inac­cep­table pour­rait passer comme modé­rée quand voit ces délires.

    N’est pas la Norvège qui veut

    Mon rêve d’hier est déjà bien loin, même si j’avais peu d’es­poir. N’est pas la Norvège qui veut, et nos repré­sen­tants avaient déjà montré plus d’une fois que reti­rer nos liber­tés était pour eux la meilleure solu­tion pour qu’on ne nous les menace pas.

    Dans mes rêves les plus fous, aujourd’­hui, la France aurait pris la suite de RSF, avec le courage d’ex­pri­mer haut et fort « non, il n’est pas sain que vous vous asso­ciez à cet événe­ment aujourd’­hui » aux diri­geants des pays peu favo­rables à la liberté d’ex­pres­sion, ainsi qu’à ceux qui utilisent le prétexte de lutte contre le terro­risme dans leurs inté­rêts.

    Cela aurait posé des problèmes de rela­tion diplo­ma­tique, nous aurait certai­ne­ment perdu quelques inté­rêts écono­miques. Nos valeurs ont visi­ble­ment bien peu de poids à côté de tout cela. Une marche collec­tive, c’est bien tout ce qu’on peut espé­rer visi­ble­ment. Savou­rons-la, malgré sa compo­si­tion.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-ND par Neil Mora­lee