Auteur/autrice : Éric

  • Aujourd’­hui je suis Shel­don

    Aujourd’­hui je suis Shel­don

    Je lis des gens qui disent pleu­rer, qui disent ne pas pouvoir se remettre au travail, qui disent avoir mal au coeur. Certains ne sont là que dans l’es­ca­lade à la démons­tra­tion émotion­nelle, surtout parmi les personnes publiques. D’autres plus proches émettent tout de même des émotions très fortes, person­nelles.

    J’ai l’im­pres­sion d’être Shel­don Cooper. Je ne sais pas parta­ger cette émotion, ou même la ressen­tir. Je la comprends mais je la trouve trop peu ration­nelle et je ne sais pas décon­nec­ter cette réalité.

    Onze morts c’est grave. Pour leur famille, pour leurs collègues restés vivants. Je compa­tis à leur peine, profon­dé­ment. Mais en même temps des morts nous en avons tous les jours, et leurs familles ou leurs amis n’ont pas une détresse moindre que ceux qui feront les jour­naux demain.

    Reste symbole pour la liberté d’ex­pres­sion. Ce symbole là est fort, mais je ne peux m’em­pê­cher de penser aux SDF morts en France cette année, aux 1 500 morts civils pales­ti­niens suite à l’of­fen­sive israé­lienne dans les 6 derniers mois selon l’ONU, à tous ceux qui sont encore vivants là bas mais qui vivent à la limite de la survie du fait de l’oc­cu­pa­tion, à tous ces travailleurs que nous exploi­tons en Asie du sud-est et qui meurent de leurs condi­tions de travail, aux 5 000 soldats et centaines de milliers de civils morts en Irak pour une guerre déclen­chée en toute impu­nité par un mensonge de nos repré­sen­tants poli­tiques, à la mort de 3 000 000 d’en­fants de moins de 5 ans chaque année – excu­sez du peu – à cause de la malnu­tri­tion.

    Pourquoi j’écris tout ça ? Parce que toutes nos lois liber­ti­cides n’em­pê­che­ront jamais deux personnes isolées d’al­ler déclen­cher une fusillade avec dix morts à la clef, jamais. Alors que donner un abri aux SDF, arrê­ter la guerre Israélo-pales­ti­nienne, stop­per l’ex­ploi­ta­tion indus­trielle, arrê­ter la faim dans le monde, ne pas déclen­cher de guerre par inté­rêt… tout ça est collec­ti­ve­ment à notre portée. Pour peu que nous soyons tous prêts à nous y enga­ger, ce serait presque simple.

    Rien n’est jamais compa­rable, mais réagir avec autant d’in­ten­sité et de force collec­tive pour 11 morts impos­sible à empê­cher au nom d’une liberté que nous n’avons juste­ment jamais perdu, après s’être tu face à tout le reste, c’est aussi un symbole. Un symbole très fort, même si à tendance cynique et dépres­sive, de privi­lé­giés dans leur fauteuil.

    On risque de dépen­ser bien plus suite à l’aug­men­ta­tion du niveau d’alerte Vigi­pi­rate, que ce qui est néces­saire pour sortir de la merde nos sans abris. Ça n’a peut être rien à voir avec l’évé­ne­ment récent, mais ça me retourne bien plus l’es­to­mac.

    Mon discours est peut être poli­tique­ment incor­rect et mal placé, mais les prio­ri­tés de notre société me font bien plus honte que ces quelques lignes. Seul ce qui touche notre classe sociale élevée occi­den­tale mérite tout ça. La faim, le froid, la mala­die, la guerre, l’es­cla­vage par le travail ? ça va, on laisse faire, c’est le problème des autres, pauvres, orien­taux ou de l’hé­mi­sphère sud.

    Je me sens comme Shel­don, inca­pable d’être dans l’émo­tion du moment, tota­le­ment décalé. Trai­tez-moi de monstre insen­sible, mais croyez-moi : Je ne reproche cette émotion à personne. J’ai même essayé d’être comme vous. Je n’y arrive simple­ment pas.

    Sur le même sujet (media­part) : Ces morts que nous n’al­lons pas pleu­rer

    Texte écrit hier, jour de la fusillade, partagé initia­le­ment en privé pour ne pas offen­ser l’émo­tion de chacun. Je compte sur chacun pour n’y voir qu’une expres­sion de mes propres senti­ments et en aucun cas un juge­ment de ceux des autres
    Photo d’en­tête sous licence CC BY par Vinoth Chan­dar

  • En finir avec la voiture à Paris

    En finir avec la voiture à Paris

    quand on payé une bagnole 10.000 boules, c’est bien la hausse du tarif pour 3m2 d’es­pace public occupé nuit et jour au prix exubé­rant de 9 euros par semaine qui décré­di­bi­lise l’hé­ri­tage de Jean Jaurès.

    Oui, 9 euros la semaine pour 2 à 4m2 de surface occu­pée en plein Paris. Avenue Montaigne incluse. A la saison où les SDF gèle sur carton au pied de ton immeuble à double digi­code, ce loyer pour un gros bout de plas­tique laid priva­tif, avec air condi­tionné et GPS, est tout simple­ment le meilleur deal immo­bi­lier de France, province incluse.

    Je n’au­rais pu mieux répondre que Seb Musset à ce délire cari­ca­tu­ral du chro­niqueur de Le Plus.

    Sérieu­se­ment, à Paris, ne pas se rendre compte qu’on ne fait pas les poches aux auto­mo­bi­listes mais qu’au contraire ils sont subven­tion­nés… les infra­struc­tures de circu­la­tion auto­mo­biles et tout l’im­pact finan­cier de la surcharge de circu­la­tion – ne parlons même pas de la pollu­tion – coûte un fric qui ne sera jamais remboursé par un ticket de parking à 9 € par semaine.

  • Les salaires des PDG sont sans rapport avec leurs perfor­mances

    Les salaires des PDG sont sans rapport avec leurs perfor­mances

    qu’en­tend-on par “meilleur PDG” ? Celui qui a prouvé une judi­cieuse vision stra­té­gique sur le long terme ? Qui innove ? Qui crée de l’em­ploi ? Celui dont l’en­tre­prise a pris la plus grande valeur en bourse ? Ce dernier critère, très quan­ti­ta­tif, est celui du clas­se­ment cité par Le Monde : il a été établi par l’In­sead, une grande busi­ness school inter­na­tio­nale, à partir des perfor­mances finan­cières des entre­prises sur plusieurs années. Les 100 meilleurs patrons ont accru la valeur de leurs entre­prises de 40 milliards de dollars, les 100 moins bons ont fait bais­ser cette valeur de 14 milliards.

    Et cette dernière manière de calcu­ler, qui est aussi la plus admise, est une gigan­tesque arnaque. C’est décon­nec­ter tota­le­ment la rému­né­ra­tion de ce que l’in­di­vidu apporte effec­ti­ve­ment comme valeur, pour le rému­né­rer à partir de ce que tous ses subor­don­nés apportent comment valeur. Il y a comme une erreur dans l’équa­tion.

    Qu’est-ce qui peut nous faire croire qu’un homme mérite, par son travail, 120, 200 ou même 800 fois le salaire moyen de tous les autres, et un ratio encore plus grand face à ceux qui bossent toute la jour­née à la chaine dans des condi­tions diffi­cile souvent en mettant en jeu leur santé ?

    Tout ça n’a aucun sens, et la dérive est fina­le­ment rela­ti­ve­ment récente : tout juste une tren­taine d’an­nées.

    Même en imagi­nant que le diri­geant soit prin­ci­pal respon­sable direct des résul­tats, et donc rému­néré en fonc­tion des gains qu’il fait réali­ser, l’équa­tion est fausse d’après l’étude :

    1 – Il n’existe pas de corré­la­tion entre la rému­né­ra­tion des P-DG et les perfor­mances finan­cières de leurs entre­prises.

    La classe sociale la plus haute, celle des 1% ou 1‰, s’est tota­le­ment décon­necté du reste de la société. Entre-soi écono­mique, mais aussi rela­tion­nel. Ils ne voient pas la dérive et vont jusqu’à penser méri­ter ces écarts de rému­né­ra­tions, en toute bonne foi.

    2 – Le fait qu’une entre­prise crée en interne un Comité des Rému­né­ra­tions a plutôt pour effet de faire monter le salaire des diri­geants.

    3 – La présence d’ad­mi­nis­tra­teurs indé­pen­dants au CA de l’en­tre­prise ne garan­tit aucu­ne­ment une modé­ra­tion du salaire du P-DG.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Ross Pollack

  • Quand le « Finan­cial Times » soutient les propo­si­tions de la gauche radi­cale en Europe

    Quand le « Finan­cial Times » soutient les propo­si­tions de la gauche radi­cale en Europe

    « Consi­dé­rons que vous parta­gez le consen­sus global sur ce que devrait faire immé­dia­te­ment l’eu­ro­zone. Concrè­te­ment, vous voulez davan­tage d’in­ves­tis­se­ments publics et de restruc­tu­ra­tion de la dette. Main­te­nant, posez-vous la ques­tion suivante : si vous étiez citoyen d’un pays de l’eu­ro­zone, quel parti poli­tique soutien­driez-vous pour que cela advienne ? Vous serez proba­ble­ment surpris de consta­ter qu’il n’y a pas beau­coup de choix. En Alle­magne, la seule forma­tion qui soit proche d’un tel agenda est Die Linke, les anciens commu­nistes. En Grèce, ce serait Syriza. En Espagne, ce serait Pode­mos qui est sorti de nulle part et se retrouve en tête dans les sondages ».

    […] Pour reprendre le titre déli­bé­ré­ment provo­ca­teur d’un article récent (30 décembre 2014) du Finan­cial Times – oui, encore lui –, « les élec­teurs sont le maillon faible de l’eu­ro­zone ». On ne saurait mieux décrire la concep­tion de la « démo­cra­tie » qui prévaut au sein de l’Union euro­péen­ne…

    Bernard Cassen

    Photo d’en­tête sous licence CC BY par Pasu Au Yeung

  • Merci (et bonne année 2015)

    Merci (et bonne année 2015)

    Je crois que je vais en faire un récurent. Plutôt qu’un « bonne année » vide de sens, je veux dire merci.

    C’est peut être à une sélec­tion fémi­nine que je souhaite donner un merci parti­cu­lier aujourd’­hui. Corinne, Delphine, Sara et Sarah, entre autres. Merci pour votre écoute, vos sourires, votre aide, votre temps, votre ouver­ture, votre accueil, votre bonne humeur ou simple­ment les échanges que nous avons eu.

    J’en oublié, je le sais. J’es­père qu’ils et elles me pardon­ne­ront de ne pas avoir tenté une liste exhaus­tive où un manque aurait été une vraie trahi­son par rapport à ma recon­nais­sance. Vous savez peut être qui vous êtes, donc merci à vous aussi.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC par Svante Ader­mark

  • J’au­rai essayé

    J’au­rai essayé

    La nouvelle ligne en créa­tion n’était peut être ni le Paris-Lille ni l’Orient Express, mais la direc­tion choi­sie avait trouvé un écho chez moi. J’ai pris un billet, bien déter­miné à pous­ser ma part de char­bon s’il y avait besoin d’ali­men­ter la loco­mo­tive.

    Le train avance, je ne sais pas vrai­ment où il va, mais je sais que je n’adhère pas au comment il y va, et qu’en tout cas je ne saurais consi­dé­rer y être impliqué.

    Je lui souhaite bonne route, mais il va falloir passer un sacré nombre d’ai­guillage afin de réorien­ter le train sur les bons rails.

    Je ne lui souhaite que d’y arri­ver, mais je crois que je m’en sorti­rai quand même mieux à pieds. Je m’ar­rête à la prochaine gare.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC par Diego Sevilla Ruiz

  • Help, je me sépare de mon infor­ma­ti­cien(ne)

    Help, je me sépare de mon infor­ma­ti­cien(ne)

    C’est la troi­sième fois que je conseille quelqu’un là dessus alors je fixe par écrit, au moins pour que quelqu’un d’autre puisse s’y réfé­rer, mais aussi pour que vous lecteurs puis­siez enri­chir.

    Contexte : Le couple se sépare (mais vit donc poten­tiel­le­ment sous le même toit pour l’ins­tant, ça peut mettre du temps), l’un des deux est infor­ma­ti­cien, l’autre craint de se faire espion­ner d’une quel­conque façon.

    Prendre du recul

    Premier conseil : Même si ça se passe mal, il est probable qu’il n’en soit rien. Au risque de faire une affir­ma­tion trop géné­rique, j’ai tendance à croire que sauf histo­rique immo­ral connu, plus la personne « sait » faire, plus elle est respon­sable vis à vis de la ques­tion de la sécu­rité infor­ma­tique et s’abs­tien­dra de trop déra­per.

    Très proba­ble­ment utili­ser le mode « navi­ga­tion privée » de votre navi­ga­teur web, ne pas lais­ser trai­ner de docu­ment (vider la corbeille !) et éviter d’uti­li­ser un compte email dont le conjoint connait le mot de passe devrait suffire.

    Main­te­nant imagi­nons le pire, la ques­tion est unique­ment d’ima­gi­ner le ratio sécu­rité/emmer­de­ment à viser. Plus vous voulez être en sécu­rité, plus ça va être emmer­dant à gérer (pour vous pour éviter d’être espionné, mais aussi pour l’autre de vous espion­ner) :

    Tout exter­na­li­ser

    Le plus simple est d’ar­rê­ter de commu­niquer sur des sujets sensibles avec vos anciens comptes email, face­book, skype, messa­ge­rie instan­ta­née, etc.

    Il est simple d’en créer d’autres dédiés à cet usage. Ces nouveaux comptes ne seront utili­sés que depuis des appa­reils et des réseaux « sécu­ri­sés », c’est à dire votre travail, le domi­cile d’un ami proche et de confiance, ou un cyber­ca­fé… mais pas les appa­reils ou le réseau de votre domi­cile.

    Si besoin il est possible d’uti­li­ser depuis la maison une tablette ou un télé­phone 3G (pas en wifi) à condi­tion d’avoir activé le chif­fre­ment de l’ap­pa­reil (c’est possible sous iphone/ipad comme sur les Android récent) *et* que le code PIN ou l’em­preinte digi­tale soit requis à chaque sortie de veille (pas la simple recon­nais­sance du visage) *et* que le conjoint ne connaisse pas ce code PIN ou n’ait pas enre­gis­tré sa propre empreinte.

    Atten­tion, si c’est un appa­reil pré-exis­tant, il faut reti­rer toutes les synchro­ni­sa­tions de données (par exemple les SMS qui se synchro­nisent avec votre compte Google Hangout de la maison, le Fire­fox ou le Chrome qui synchro­nisent et donc caftent votre histo­rique de navi­ga­tion avec celui de la maison, etc…) ainsi que les logi­ciels de sauve­garde. Au pire, un télé­phone premier prix neuf avec un petit forfait premier prix aussi ne coûte plus grand chose ; il est possible d’ache­ter ça pour l’oc­ca­sion.

    C’est contrai­gnant car ça exclut poten­tiel­le­ment la capa­cité de commu­niquer sur le sujet depuis le maté­riel du domi­cile conju­gal, mais c’est encore ce qui a le meilleur ratio sécu­rité/emmer­de­ment.

    Même chose pour les fichiers ou les docu­ments échan­gés : Ils restent sur l’ap­pa­reil du bureau ou de la personne de confiance, en ligne sur un service genre Google Drive ou Drop­box (avec un nouveau compte dédié à cet usage), ou éven­tuel­le­ment sur la tablette qui répond à la descrip­tion plus haut. La clef USB c’est cher­cher les ennuis et le stress.

    Atten­tion, si vous vous connec­tez une fois depuis un maté­riel ou un réseau qui n’est pas de confiance, sauf à chan­ger le mot de passe très rapi­de­ment (et depuis un appa­reil de confiance), vous pouvez tout recom­men­cer à zéro.

    Utili­ser le maté­riel de la maison

    Globa­le­ment est à risque tout ce qui passe par la maison, un appa­reil ou un réseau commun, ou qui peut être récu­péré à partir de là. Je conseille d’évi­ter mais on peut tenter de limi­ter la casse :

    Tout d’abord vous pouvez aban­don­ner l’idée du simple anti-virus ou de l’ou­til magique qui enlè­vera tous les spywares. Il y a trop de portes possibles : utili­sa­teur admi­nis­tra­teur, mauvaises confi­gu­ra­tion, disque non chif­fré, sauve­garde auto­ma­tique ou synchro­ni­sa­tion vers une desti­na­tion acces­sible du conjoint… l’anti-spyware ne pourra jamais corri­ger tout ça. Votre éven­tuel ami infor­ma­ti­cien sera lui même bien à mal de garan­tir quoi que ce soit même en y passant des heures.

    Le PC de la maison est disqua­li­fié dans sa confi­gu­ra­tion actuelle, sans retour en arrière possible. La seule solu­tion est de le réins­tal­ler complè­te­ment de zéro, d’y acti­ver ensuite le chif­fre­ment des disques (indis­pen­sable si le conjoint peut avoir un accès physique à l’ap­pa­reil) et de choi­sir judi­cieu­se­ment un nouveau mot de passe. Si ce n’est pas votre métier, ça veut dire vous faire aider par une connais­sance pour tout ça.

    Atten­tion : réins­tal­ler votre ordi­na­teur habi­tuel sera proba­ble­ment remarqué donc ça ouvrira les hosti­li­tés (et le fait de se proté­ger contre une intru­sion peut faire que la personne d’en face se sente elle-même à risque et réalise des intru­sions qu’elle n’au­rait pas tenté sinon ; vous risquez de déclen­cher voire créer le problème contre lequel vous voulez vous défendre).

    Une solu­tion plus douce, si vous avez un lecteur CD, est d’uti­li­ser un live CD. En gros il s’agit d’amor­cer la machine avec un envi­ron­ne­ment gravé sur CD non réins­crip­tible (donc non modi­fiable par le conjoint) plutôt qu’a­vec le système du disque local (poten­tiel­le­ment contrôlé ou modi­fié par le conjoint). On peut en faire sous Windows ou sous Linux. Quelqu’un de confiance dans votre entou­rage pourra proba­ble­ment vous en faire un. Signez le CD ensuite avec un feutre pour le recon­naitre et vous assu­rer qu’on ne le chan­gera pas par un autre plus tard à votre insu. À partir de là si vous ne stockez rien sur le disque local et lais­sez tout en ligne, vous êtes à peu près sûr de ne pas avoir de problème.

    Bien entendu, dans les deux cas (réins­tal­la­tion ou live CD), ça n’a d’in­té­rêt que si vous utili­sez des nouveaux comptes de messa­ge­rie avec de nouveaux mots de passe, comme décrit plus haut. Malheu­reu­se­ment ça fonc­tionne avec le live CD mais pas avec une clef USB, qui pour­rait être modi­fiée.

    Seule précau­tion supplé­men­taire à prendre : Vous connec­ter direc­te­ment à la box inter­net, que ce soit par câble ou par wifi, mais *pas* en passant par un routeur ou un appa­reil maison. Si le réseau WIFI n’est pas celui de votre opéra­teur (Free­box, SFR, Orange, LaBox…) ou que d’un coup il vous rede­mande le mot de passe WIFI, consi­dé­rez que vous n’êtes plus en zone de confiance et que tout ce qui ne se fait pas dans un navi­ga­teur en mode sécu­risé (barre d’adresse verte ou avec le cade­nas) peut être espionné voire mani­pulé.

    Prendre conseil

    Dans tous les cas, si vous en êtes là, je ne saurais trop vous conseiller de commen­cer par prendre contact avec un avocat spécia­lisé dans les sépa­ra­tions. Lui pourra certai­ne­ment vous donner de nombreux conseils car il est habi­tué à la problé­ma­tique. Une personne de confiance dans votre entou­rage vous sera de toutes façons aussi très utile comme relai pour le cour­rier ou pour vous prêter un accès Inter­net.

    Courage.

    Si vous pouvez corri­ger ou complé­ter, je suis certain que la personne à qui j’adresse aujourd’­hui ce billet vous en sera recon­nais­sante.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Fote­mas

  • Typo­gra­phie à l’école

    Typo­gra­phie à l’école

    Quelles bases de typo­gra­phie sont donc ensei­gnées à l’école ?  Le mot « typo­gra­phie » est-il utilisé ? — Emma­nuel

    Ques­tion inté­res­sante. J’ai fouillé mes souve­nirs.

    Au niveau carac­tère

    On m’a appris les majus­cules, les minus­cules, les chiffres, les ponc­tua­tions et l’es­pace.

    On ne m’a pas appris la diffé­ren­cia­tion entre majus­cule et capi­tale, ou même l’exis­tence des petites capi­tales, ni le fait que les points de suspen­sions est un carac­tère à part entière et pas trois points sépa­rés.

    On ne m’a pas appris non plus les cadra­tin et demi cadra­tin, les chevrons pour faire des cita­tions à l’in­té­rieur d’autres cita­tions ou le sens des crochets. On ne m’a pas appris non plus qu’il y a diffé­rentes tailles d’es­pace (mais ça s’est fait tout seul à l’usage pour l’écri­ture manus­crite). Je ne parle même pas de savoir ce qu’est une liga­ture.

    On m’a aussi expli­ci­te­ment mal appris que les majus­cules ne prennent jamais d’ac­cent ou de cédille, et je crois que ce mauvais appren­tis­sage perdure encore aujourd’­hui.

    On m’a aussi expli­ci­te­ment appris le mauvais genre pour « une espace », et j’ai encore du mal aujourd’­hui à me corri­ger.

    Au niveau du mot

    On m’a appris à sépa­rer les mots par des espaces, à capi­ta­li­ser les noms propres, ce qu’est un sigle ou une abré­via­tion. On m’a même appris la césure et qu’elle se fait entre deux syllabes.

    On ne m’a par contre pas appris – ou je ne m’en souviens pas – comment arbi­trer entre les diffé­rentes écri­tures des sigles et acro­nymes (capi­tales ou non, points entre les lettres ou non).

    Sur la césure on ne m’a pas non plus appris à faire des coupures élégantes, ou quand éviter de les faire.

    Au niveau de la phrase

    On m’a appris la majus­cule en début de phrase et le point en fin de phrase, quelle ponc­tua­tion prend une espace avant ou après.

    On m’a toujours appris à ne pas mettre de virgule entre les deux derniers éléments d’un inven­taire quand un « et » ou un « ou » est présent, même si j’ai appris à parfois le faire moi-même plus tard.

    On ne m’a par contre pas appris à gérer la ponc­tua­tion des listes.

    On ne m’a pas appris non plus la notion d’es­pace insé­cable, même si en pratique la « règle du bon sens » fait qu’on m’a inter­dit de reve­nir à la ligne avant une ponc­tua­tion autre que l’ou­ver­ture de guille­met ou de paren­thèse, avant les symboles d’unité, ou (pour les profes­seurs les plus tatillons) au milieu d’un « 15 septembre ».

    La capa­cité de ne pas mettre une capi­tale après les deux points quand il s’agit d’un inven­taire a été diffé­rente chaque année suivant le profes­seur. Pour le coup on m’a appris tout et son contraire.

    Au niveau du para­graphe

    On m’a appris la notion de para­graphe, le saut de ligne et même l’in­den­ta­tion. On m’a appris la notion de titre, l’es­pace sous et sur le titre.

    On ne m’a pas appris que c’est norma­le­ment soit un sauf de ligne soit une inden­ta­tion mais pas forcé­ment les deux – et assez rapi­de­ment plus personne n’a demandé ou fait atten­tion à la présence ou non d’une inden­ta­tion. On ne m’a pas appris non plus à réel­le­ment conce­voir une diffé­rence entre un nouveau para­graphe et un simple retour à la ligne – même si j’ai finis par la faire de moi-même.

    On ne m’a pas appris à gérer les veuves ou les orphe­lines.

    La notion de phrase : On m’a appris la majus­cule en début de phrase

    Autres

    On m’a appris le souli­gné, on m’a donné très tardi­ve­ment la signi­fi­ca­tion de l’ita­lique mais jamais du gras. On ne m’a par contre jamais donné les armes pour faire de l’écri­ture clavier avec un usage élégant entre les guille­mets et l’ita­lique plutôt que le gras et le souli­gné.

    De manière géné­rale on ne m’a jamais appris à vrai­ment utili­ser le clavier ou que l’in­for­ma­tique permet plus que le simple ASCII : majus­cules accen­tuées, cadra­tins, espace insé­cable, espace fine, apos­trophe et guille­met typo­gra­phique, et encore moins les traits d’union et traits de césure expli­cite ou la césure option­nelle. On ne m’a globa­le­ment pas appris l’in­for­ma­tique du tout en fait, que ce soit clavier ou trai­te­ment de texte – je ne parle même pas de choix des fontes. Ça peut expliquer aussi le faible niveau typo­gra­phique des échanges élec­tro­niques actuels.

    Je regrette aussi qu’on ne m’ait pas ensei­gné les ques­tions typo­gra­phiques en tant que tel, peut-être rien que pour me dire que la typo­gra­phie est diffé­rente dans d’autres langues.

    Clai­re­ment, dans tous les cas, personne n’avait même abordé le terme de typo­gra­phie. À l’heure où on parle de la perti­nence d’en­sei­gner l’écri­ture à la main, c’est surpre­nant.

    Et vous ?

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Relly Annett-Baker

  • Outil et envi­ron­ne­ment de travail

    Outil et envi­ron­ne­ment de travail

    Mon outil de travail idéal serait un gros macbook pro 13″ ou un Lenovo équi­valent type X1, donc entre 1750 et 2500 € avec la garan­tie 3 ans. Ajou­tez  clavier et track­pad dépor­tés, les adap­ta­teurs, une housse qui protège vrai­ment, et un écran fixe 24 à 27″. Ça commence à chif­frer :

    Macbook 2250 €
    Apple Care 250 €
    Clavier blue­tooth 70 €
    Track­pad blue­tooth 70 €
    Adap­ta­teur Ether­net 30 €
    Adap­ta­teur VGA 30 €
    Housse 50 €
    Sac trans­port 150 €
    Écran 550 €

     

    Je prévois clai­re­ment plutôt large mais il y a aussi certai­ne­ment une ou deux licences logi­cielles à ajou­ter. On peut certai­ne­ment faire moins cher mais atten­tion, écono­mi­ser sur le maté­riel infor­ma­tique profes­sion­nel a tendance à être contre-produc­tif.

    Amorti sur plusieurs années, le retour sur inves­tis­se­ment d’un outil de travail de haut niveau est assez rapide. Je suis prêt à parier que le rapport entre le coût de l’ou­til de travail et le salaire doit être plus élevé dans beau­coup d’autres métiers.

    Si on veut être complet

    Il y a aussi un coût récur­rent au niveau des licences. Mettons du Google Apps, du Micro­soft Office, du Crash­plan, du Github et quelques autres SAAS.

    La bonne idée pour les déve­lop­peurs, c’est une Dedi­box ou une Kimsuffi dédiée à la mise en ligne d’ou­tils internes, tests et proto­types. Les graphistes auront certai­ne­ment besoin d’une licence Adobe malgré le prix prohi­bi­tif.

    Dans l’idéal on ajoute peut être aussi un appa­reil type smart­phone ou tablette par an pour mettre à jour l’en­vi­ron­ne­ment de test et d’ex­plo­ra­tion maté­riel.

    Ajou­tons encore une vraie chaise de bureau, et c’est toujours perdant de mégo­ter là dessus même si je ne sais pas trop quoi recom­man­der.

    Et vous ?

    Quel est votre envi­ron­ne­ment de travail ? Quelle expé­rience posi­tive ou néga­tive en tirez-vous ?

    Quel serait votre idéal utile ? que recom­man­dez-vous ?

    Qu’est-ce qui vous semble indis­pen­sable ou super­flu ? Quels compro­mis feriez-vous au lance­ment d’une nouvelle acti­vité où forcé­ment chaque euro compte au départ ?

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-ND par Hans Splin­ter

  • Vrac de mi-décembre

    Je ne suis pas un numéro

    C’est très certai­ne­ment très rare, mais pas la première fois que j’en­tends une histoire d’ho­mo­nyme qui tourne mal. Les deux fois à propos des banques qui consi­dèrent que nom + prénom + date de nais­sance repré­sente une clef unique, parfois sans même cher­cher le lieu de nais­sance.

    Vrai parcours du combat­tant pour ces gens là. Le problème c’est que l’al­ter­na­tive est d’uti­li­ser un numéro unique centra­lisé, tel le numéro INSEE (dit numéro de sécu­rité sociale). On a créé la CNIL quasi­ment pour éviter ça.

    Idées cadeau

    Deux idées sympa pour cette fin d’an­née : Une petite mousse qui propose d’en­voyer un pack de six bières par mois, sélec­tion­nées main, toutes diffé­rentes, avec quelques lignes d’in­tro­duc­tion à côté. Il parait que les bières des derniers mois sont sympa.

    J’ai vu les techos derrière expliquer leur démarche et leurs emmerdes passées (je crois au Mix-IT Lyon), et ils donnent envie.

    On me pointe aussi le kit cham­pi­gnon de Prêt à pous­ser.  Les images sont assez convain­cantes pour faire un cadeau inutile mais bien sympa.

    Titre de job qui claque

    Dans la lignée du pipo­tron et des titres déli­rants qu’on donne dans certaines star­tup US : voici un géné­ra­teur de titres. Le résul­tat vaut le détour

    Le plus navrant c’est que certains sont assez déca­lés pour que je me vois bien les mettre sur ma carte de visite.