Pour faciliter les estimations l’état de l’art est de travailler par comparaison. On prend la tâche la plus similaire réalisée par le passé et on estime si la nouvelle va relever du même effort, un peu plus ou un peu moins, en fonction des difficultés attendues.
Les estimations s’améliorent vraisemblablement avec l’expérience, tant parce qu’on a plus de chances d’avoir une référence similaire, que parce qu’on a déjà traversé beaucoup de problématiques et qu’on risque moins d’en oublier une.
Pour que cela fonctionne au mieux il faut savoir revenir sur ce qui a été réalisé : Identifier les difficultés, les facilités, les imprévus passés. Chercher comment on pourra les résoudre mieux ou les identifier plus tôt.
Le dernier verbe conjugué est au futur.
Je cherche comment on pourra résoudre les difficultés ou imprévus, pas comment on aurait pu les résoudre. La différence est de taille. Le passé ne m’intéresse pas en soi, c’est trop tard. C’est le futur qui m’intéresse.
Ça peut semble une question de vocabulaire mais ça ne l’est pas. Parfois la réponse est la même, mais pas toujours :
Imaginons qu’une tâche a totalement dérapé à cause d’une problématique majeure qui n’avait pas été prévue. Pour finir la tâche on a du résoudre la problématique, elle ne bloquera donc plus jamais. Une démarche qui aurait pu permettre d’identifier ce problème en amont ne m’intéresse pas, vu que justement ce problème n’existera plus à l’avenir. Je suis potentiellement intéressé par une démarche qui permettrait d’identifier les autres futurs problèmes qui ne ressemblent pas à celui passé et qui nous sont inconnus aujourd’hui. Si on trouve cette perle rare trouve alors on l’adopte, mais sinon on s’épargne du temps et on passe à autre chose.
Une prévision passée n’est qu’une vision d’un autre présent, peu utile pour préparer l’avenir
Dans la boucle d’apprentissage, je m’intéresse au temps passé, aux difficultés rencontrées, aux facilités que je pourrais avoir, et aux imprévus qui sont survenus. Je m’y intéresse car ils sont sources d’amélioration, que l’estimation de la tâche passée ait été juste ou ait été fausse.
En fait savoir quelle était l’estimation passée et si elle a été respectée ne m’est d’aucune utilité pour m’améliorer. Si j’ai eu un imprévu, alors que l’analyserai, même si finalement j’ai eu assez de temps pour le gérer. En fait je l’analyserai même surtout si j’ai eu assez de temps pour le gérer, parce que ça veut dire que j’ai eu une facilité par ailleurs qui mérite elle aussi d’être analysée.
Inversement, si je n’ai eu aucune difficulté significative, aucun imprévu ni aucune spécificité remarquable, il est probable que je me serve du temps passé sur ma tâche comme référence pour la suivante similaire. Avais-je réussi ou échoué à mon estimation la dernière fois ? Peu importe : Maintenant j’ai appris et je peux me servir d’un cas concret comme base de référence. L’estimation passée n’entre pas en ligne de compte, et encore moins si elle était mauvaise.
L’estimation ne sert qu’à décider de l’avenir. Une fois qu’elle est passée, elle est aussi intéressante qu’un bulletin d’horoscope de l’année dernière.
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