Auteur/autrice : Éric

  • Never trust a corpo­ra­tion to do a library job

    For years, Google’s mission inclu­ded the preser­va­tion of the past. […]

    In the last five years, star­ting around 2010, the shif­ting prio­ri­ties of Google’s mana­ge­ment left […] archi­val projects in limbo, or aban­do­ned enti­rely.

    On parle de la plus grande archive Usenet de l’époque, de Google Books qui tentait de scan­ner tous les livres de la planète pour archive, ou de la News Archive qui gardait des histo­riques de presse ayant jusqu’à 200 ans d’an­cien­neté.

    Two months ago, Larry Page said the compa­ny’s outgrown its 14-year-old mission state­ment. Its ambi­tions have grown, and its prio­ri­ties have shif­ted. […]

    As it turns out, orga­ni­zing the world’s infor­ma­tion isn’t always profi­table. Projects that preserve the past for the public good aren’t really a big profit center. Old Google knew that, but didn’t seem to care.

    Tout est dans le titre : Never trust a corpo­ra­tion to do a library job.

    The Inter­net Archive is mostly known for archi­ving the web, a task the San Fran­cisco-based nonpro­fit has tire­lessly done since 1996, two years before Google was foun­ded.

    Archives du web, mais aussi audio et vidéo diverses, musiques, films, enre­gis­tre­ments TV, livres et même vieux logi­ciels.

    Le problème c’est que notre société a tendance à consi­dé­rer que tout doit être rentable, que si ça a un inté­rêt de le faire alors ça doit pouvoir être vendu et géré par une société privée. Même l’État se désin­té­resse au fur et à mesure de ses missions légi­time en calcu­lant la renta­bi­lité finan­cière des projets.

    Nous faisons de l’ar­chéo­lo­gie pour connaitre notre passé, mais jetons notre présent au lieu de l’ar­chi­ver, alors que c’est tech­nique­ment faisable, et poli­tique­ment souhai­table.

  • Mensonges sur le dimanche

    [Nous allons] accor­der des déro­ga­tions au repos domi­ni­cal […] pour éviter un préju­dice « au public » ou « au fonc­tion­ne­ment de l’en­tre­prise ». Avant le critère juri­dique c’était : « si cela ne portait pas préju­dice »… aux sala­riés ».

    Le glis­se­ment est très symp­to­ma­tique, et est plutôt la norme ces dernières années. La société doit passer par l’éco­no­mie et le déve­lop­pe­ment des entre­prises, avec le postu­lat que ça rejaillira forcé­ment en posi­tif sur les citoyens eux-même.

    Au final c’est l’in­té­rêt des proprié­taires d’en­tre­prises qui prévaut sur celui de l’en­semble des citoyens. Gênant, pour ne pas dire plus.

    Dans ces « zones touris­tiques inter­na­tio­nales », la loi décide que, dans ces zones, la nuit commence après 24 h, il sera possible de bosser jusqu’à 23 h 59 en « soirée ». Seule « contrainte » : l’em­ployeur « veille » à ce que le sala­rié « dispose d’un moyen de trans­port pour rega­gner son domi­cile ». Qui y croit une seconde ?

    On ne libère rien. Il aurait été possible d’au­to­ri­ser le travail de nuit jusqu’à 23h59 dans ces zones. On a préféré recu­ler la nuit. Astuce admi­nis­tra­tive qui n’a qu’un seul avan­tage : reti­rer des protec­tions aux sala­riés.

    Quant à s’as­su­rer qu’il existe un moyen de trans­port, n’y voyez aucune action posi­tive. Ça veut juste dire que l’em­ployeur refu­sera d’em­ployer un candi­dat qui n’a pas le permis voiture, et ça même si se garer dans ces zones sans payer une fortune est juste inac­ces­sible pour le vendeur payé au lance-pierre.

    La loi [ne] fixe AUCUNE [majo­ra­tion de salaire pour travail le dimanche]. Le projet Macron renvoie au « dialogue social » aléa­toire

    … c’est à dire au rapport de force patro­nat / syndi­cat, pas très équi­li­bré en ce moment dans le domaine du commerce de détail. À la loi du plus fort quoi…

    Cita­tions de Gérard Filoche, avec les même préci­sions qu’hier.

  • Ayez envie de deve­nir milliar­daires

    Deve­nez milliar­daires ! Il y a 78 milliar­daires en France, le record d‘Eu­rope.

    Ce chiffre d’un un relief parti­cu­lier à tous les cris contre les impôts, les charges sociales et le système français qui ferait fuir tous les riches dont on a besoin pour la France. Il faut croire que…

    Le travail n’en­ri­chit personne, c’est l’ex­ploi­ta­tion du travail des autres qui enri­chit. Et pour s’en­ri­chir au point d’être milliar­daires il faut avoir pillé abusi­ve­ment des milliers de travailleurs pendant des géné­ra­tions !

    Il y a de quoi discu­ter en dessus, mais les faits sont têtus : La plupart des milliar­daires ont hérité d’une fortune consé­quente. Les quelques rares autres sont à la tête d’en­tre­prises dont une grosse partie de la richesse se base sur les salaires peu élevés des travailleurs à la base de la pyra­mide. En fait c’est souvent les deux à la fois.

    80 milliards de fraude fiscale « offi­cielle » recon­nue par Bercy […]

    Il suffit d’em­bau­cher 2000 inspec­teurs des impôts, des centaines d’in­for­ma­ti­ciens, de faire un pont d’or aux jour­na­listes d’off­shore-leaks, de prendre les mesures légales pour traquer la fraude, et d’avoir la volonté poli­tique d’af­fron­ter l’oli­gar­chie, les 1 %, les 58 socié­tés qui trichent…

    Nous avons choisi. Nous recru­tons des milliers de consul­tants Pôle Emploi pour contrô­ler que nos chômeurs culpa­bi­lisent bien de leur statut. Ques­tion de choix.

    Cita­tions tirées de Gérard Filoche

    (Je rappelle que je mets ici des commen­taires ou réac­tions à certaines de mes lectures, pour les parta­ger, pour enclen­cher des discus­sions, pour réflé­chir, pour fixer par écrit des pensées. Il n’y a aucun soutien, aucune caution ou ni aucune affi­lia­tion autres que ce que j’écris expli­ci­te­ment)

  • Pagi­na­tion sans limit ni offset

    TL;DR: La pagi­na­tion c’est bien™, le faire avec des para­mètres limit/offset c’est mal™.

    C’est très simple à expliquer : Si les données sont mises à jour entre deux requêtes d’une même pagi­na­tion, au mieux vous manquez des données et en visua­li­sez d’autres en double, au pire vous corrom­pez tous vos calculs.

    Hyper­me­dia

    La solu­tion magique c’est que vos API retournent un nombre limité de résul­tats avec des liens dans les entêtes, proba­ble­ment un rel=next pour les données suivantes et/ou un rel=prev pour les données précé­dentes. Le client n’a qu’à suivre les liens.

    En pratique

    OK, je triche parce que je n’ex­plique rien, alors je vais prendre un exemple : Un hypo­thé­tique client Twit­ter sur une hypo­thé­tique API Twit­ter (je m’au­to­rise donc à ne pas préci­ser ce qui se fait sur les API actuelles).

    Lorsque Twit­ter vous retourne les 100 derniers tweets de votre time­line avec les iden­ti­fiants 3245 à 3566, il peut vous renvoyer deux liens dans les entêtes :

    • Un rel=last qui mène en fait vers l’exacte requête que vous avez faite mais avec en plus un para­mètre since_id=3566. Quand vous voudrez rafrai­chir votre time­line, il vous suffira de suivre le lien. Il vous retour­nera les nouveaux messages jusqu’au 3566 non compris, mais jamais ceux que vous avez déjà reçu.
    • Un rel=prev qui mène vers l’exacte même requête que vous avez faite, mais avec en plus un para­mètre max_id=3245. Quand vous voudrez aller cher­cher les messages plus anciens, il vous suffira de suivre le lien.

    Si vous suivez un rel=prev après avoir suivi un rel=last vous fini­rez avec un lien qui contient et un since_id et un max_id, vous assu­rant de combler les trous que vous avez dans votre time­line, sans jamais renvoyer un message en double ni en oublier.

    Si vous souhai­tez faire une synchro­ni­sa­tion complète, il suffit de stocker tous les liens rel=prev que vous rece­vez dans une liste, et d’al­ler les suivre un à un à la fréquence que vous souhai­tez. Vous pouvez avoir un autre fil d’exé­cu­tion en paral­lèle qui suit le rel=last de temps en temps (il n’y en aura qu’un seul à la fois, vous en aurez un nouveau à chaque fois que vous suivez le précé­dent).

    Bon, dans la vraie vie vous aurez géné­ra­le­ment un rel=next (messages juste suivants) plutôt qu’un rel=last (derniers messages), mais Twit­ter est parti­cu­liers : Ça va si vite qu’en géné­ral la prio­rité est d’avoir les derniers messages à date, quitte à géné­rer des trous dans la time­line qui seront comblés plus tard.

    Twit­ter est aussi facile parce qu’on trie toujours pas date, et que l’iden­ti­fiant unique de chaque message est toujours ordonné lui aussi. Ailleurs on utili­sera peut être la date de dernière modi­fi­ca­tion comme pivot pour gérer la pagi­na­tion. L’im­por­tant est que le critère de tri soit cohé­rent avec la donnée utili­sée comme pivot

     

  • Non, le tirage au sort n’est pas repré­sen­ta­tif

    J’avais travaillé les aspects du tirage au sort dans le cadre d’une réflexion sur la démo­cra­tie dans un groupe poli­tique. Je pose ça là quelques temps après, un peu refor­mulé :

    On nomme X personnes d’une popu­la­tion donnée par tirage au sort. Ces personnes votent et tombent d’ac­cord à 55% contre 45%. Peut-on consi­dé­rer qu’ils repré­sentent la popu­la­tion d’ori­gine ?

    Mathé­ma­tiques

    Tout ça sont des mathé­ma­tiques bien connues des insti­tuts de sondage. On y parle de marge d’er­reur et d’in­dice de confiance :

    • Une marge d’er­reur de ±5pt, c’est dire que le vote direct de la popu­la­tion d’ori­gine aurait proba­ble­ment donné un score quelque part entre 50% et 60% et pas forcé­ment de 55%.
    • Un indice de confiance de 95%, c’est dire qu’il y a 95% de chances que la popu­la­tion d’ori­gine serait effec­ti­ve­ment restée dans la marge d’er­reur donnée, et 5% de chances que le résul­tat aurait été tout autre (mais poten­tiel­le­ment *vrai­ment* tout autre).

    Je tiens à insis­ter sur le fait qu’une marge d’er­reur de ±5pt ça reste énorme. N’im­porte quelle déci­sion vali­dée ou reje­tée par moins de 55% des tirés au sorts n’au­rait que peu de valeur. Et des déci­sions qui arrivent avec moins de 55%, c’est quand même fréquent…

    Idem, un indice de confiance de 95% c’est plutôt bon, mais ça laisse quand même 1 chance sur 20 de dire n’im­porte quoi. C’est loin d’être négli­geable : Vous joue­riez des déci­sions impor­tantes sur un dé à 20 faces vous ?

    Des exemples

    Répondre à la ques­tion d’ori­gine demande de connaitre le nombre de personnes tirées au sort et la taille de la popu­la­tion d’ori­gine.

    Je vous propose de fonc­tion­ner à l’in­verse : En fonc­tion de la taille de la popu­la­tion d’ori­gine et de la préci­sion souhai­tée, combien de personnes devrions-nous tirer au sort ? Atten­tion ça pique…

    Popu­la­tion d’ori­gine Préci­sion de ±5pt à 95% Préci­sion de ±2pt à 95% Préci­sion de ±2pt à 99%
    100 79 96 98
    500 217 414 446
    1000 277 706 806
    5000 384 1622 2271
    10000 384 1936 2938
    100000 et + 384 2401 4160

    Autant dire que le tirage au sort au sein d’un groupe de moins de 100 person­nes… autant réunir tout le monde ou tirer les déci­sions à pile ou face, ça revien­dra au même. Même au sein de groupe de 1000 personnes, il faut en réunir plus du quart pour avoir un semblant de préci­sion.

    Si vous voulez tran­cher des ques­tions qui divisent à presque égalité avec un bon indice de confiance, là vous pouvez oublier tout de suite, sauf à réunir 10 000 personnes dans une très grande salle.

    Si vous ne prévoyez pas au moins quelque chose de simi­laire, votre tirage au sort n’a pas beau­coup de chances d’être repré­sen­ta­tif. Si vos déci­sions ne sont pas binaires, si les avis doivent être nuan­cés, s’il y a un biais parce que certains accep­te­ront d’être nommé et d’autres décli­ne­ront, ou si certains tirés au sort ne votent pas, alors c’est encore pire.

    Alors ?

    L’his­toire ne dit pas si le tirage au sort est une bonne idée ou pas. Tout dépend des tâches qui sont dévo­lues aux personnes nommées ainsi, s’il y a une étape de vali­da­tion externe, s’il y a des contre-pouvoirs, s’il y a une censure possible, etc.

    Ce qui est certain c’est que sauf à faire des réels parle­ments de grande taille au sein de groupes eux aussi impor­tants, le tirage au sort a peu de chances d’être la solu­tion à un manque de repré­sen­ta­ti­vité.

    Le tirage au sort est aléa­toire, il ne crée pas une répar­ti­tion homo­gène, et n’a même que très peu de chances de le faire.

  • Tu fais quoi dans la vie, côté profes­sion­nel ?

    Il y a ceux qui travaillent pour [nom de la boîte]

    Il y a ceux qui travaillent en tant que [fonc­tion, rôle]

    Il y a ceux qui travaillent avec [équipe, supé­rieur, personne célèbre]

    Il y a ceux qui travaillent dans [domaine d’ac­ti­vité, dépar­te­ment fonc­tion­nel]

    Il y a ceux qui travaillent à [acti­vité, tâches, objec­tifs]

    Et vous ? (j’ou­blie certai­ne­ment des formu­la­tions inté­res­santes, et vous êtes invi­tés à complé­ter)

  • Front-end desi­gner ou inté­gra­teur web ?

    On m’a toujours séparé la notion de graphiste web en deux : D’un côté la créa­tion, l’illus­tra­tion. De l’autre le maquet­tage, l’agen­ce­ment, l’er­go­no­mie et les inter­faces.

    Côté déve­lop­peur web il y a les back-end pour le code métier et le code serveur, ainsi que les front-end pour le code inter­face.

    Inté­gra­teur

    Faire du pur HTML/CSS, c’est parfois pris par des déve­lop­peurs front-end, parfois par des graphistes d’in­ter­face. C’est typique­ment ce qu’est l’inté­gra­teur web. Le métier a pris une forte spécia­li­sa­tion depuis 10 ans. Il faut bosser dans un envi­ron­ne­ment très hété­ro­gène, avoir des notions d’er­go­no­mie, beau­coup de connais­sances sur les navi­ga­teurs, y compris tech­nique, faire face à des tech­no­lo­gies en pleine évolu­tion, consi­dé­rer les perfor­mances, etc.

    Je lis les tenta­tives de nommage de desi­gner front-end suite aux inter­ro­ga­tions de STPo. J’avoue avoir un peu de mal parce que ce que j’en lis ressemble quasi­ment parfai­te­ment à ce que j’au­rais nommé inté­gra­teur.

    Has-been ?

    Si je devais envoyer une pique, j’ai l’im­pres­sion qu’il y a un petit complexe face aux nouveaux front-end deve­lo­per, c’est à dire ceux qui font de l’ap­pli­ca­tif JS avec une compé­tence HTML/CSS/HTTP (et déjà, vous notez qu’on manque d’un terme vu que le déve­lop­peur PHP on l’ap­pe­lait déjà front-end deve­lo­per dans pas mal de boites, par oppo­si­tion à celui qui gère le code métier dans des serveurs dans inter­face client).

    Oui il y a une demande de ces nouveaux front-end deve­lo­per, et ça fait perdre un peu de contrats aux inté­gra­teurs qui ne couvrent pas cet aspect. Mais si vous accep­tez de délais­ser ce terme en le quali­fiant de has-been, c’est vous-même qui reti­rez de la valeur au métier. Il faudrait le renfor­cer, commu­niquer dessus, montrer la valeur… D’au­tant que trop de front-end deve­lo­per sont juste­ment du coup plus faibles en inté­gra­tion, à connaitre le support de tous les navi­ga­teurs, les bugs louches de CSS, la compa­ti­bi­lité qui ne se résume pas à la dernière version de Chrome, etc.

    N’ou­bliez pas que c’est comme ça qu’on a créé ce terme dans le web il y a moins de 10 ans. Avant il y avait les webmas­ter d’un côté, et les déve­lop­peurs de l’autre. Le terme d’in­té­gra­teur on l’a juste­ment à l’époque imposé comme l’ex­pert qui savait faire ce code HTML/CSS avec un peu de javas­cript si besoin, et soit une tendance graphiste soit une tendance avec un peu de PHP, souvent les deux.

    Tenter un nouveau terme juste pour rajeu­nir l’image, c’est pour moi une vision non seule­ment très court terme, mais aussi défen­sive en aban­don­nant la valeur au lieu de la renfor­cer à valo­ri­ser le métier.

    Desi­gner

    Reste la ques­tion de l’an­glais, où le terme d’in­té­gra­teur web ne semble pas exis­ter. Propo­ser un terme autre que front-end deve­lo­per peut avoir du sens, mais je ne suis pas convaincu qu’il faille cher­cher dans une spécia­li­sa­tion de desi­gner.

    Je sais que les gens qui parti­cipent à la discus­sion en lien sont quasi­ment tous graphistes *et* inté­gra­teurs. Pour autant, quitte à parler spécia­li­sa­tion des métiers et valo­ri­sa­tion de celui d’in­té­gra­teur, j’au­rais aimé un terme qui regroupe tous les inté­gra­teurs plutôt que de mettre ceux qui débordent côté graphisme dans la case maitresse desi­gner et ceux qui débordent côté program­ma­tion dans la case maitresse deve­lo­per.

    C’est oublier ceux qui sont au milieu et croire que fina­le­ment le métier inter­mé­diaire n’existe pas en soi. Bref, aller là aussi à l’en­contre de la valo­ri­sa­tion du métier spéci­fique d’in­té­gra­teur, en le relé­guant comme une cartouche secon­daire d’un graphiste ou d’un déve­lop­peur.

    S’il est sain de créer des termes pour des spécia­li­sa­tions, ne créons pas des termes pour décrire ceux qui sont à la fois sur deux ou trois spécia­li­sa­tions précises, sinon on ne s’en sortira jamais et on ne fera que divi­ser. Si vous couvrez plusieurs cases – ce qui est non seule­ment très bien mais carré­ment souhaité – dites simple­ment que vous êtes inté­gra­teur et graphiste d’in­ter­faces, ou inté­gra­teur et déve­lop­peur front, ou encore autre chose. Cumu­lez, ne divi­sez pas.

    front-end

    Indé­pen­dam­ment de tout ça, même si on veut clas­ser les inté­gra­teur dans les desi­gner (qui en anglais ne recoupe pas que la notion de graphisme au sens français, je le conçois), je ne comprends pas le quali­fi­ca­tif de front-end ici. Pour le déve­lop­pe­ment il y a du back et du front, mais sauf erreur de ma part le desi­gner s’oc­cupe toujours du front – et ce qu’il fasse de l’in­té­gra­tion tech­nique, de la concep­tion d’in­ter­face ou de l’illus­tra­tion/créa­tion.

    Inter­face desi­gner m’au­rait déjà moins choqué mais je crois que c’est déjà occupé par un poste moins tech­nique. Je n’ai pas mieux à propo­ser mais front-end desi­gner ne me semble rien vouloir dire.

    Je m’amuse de voir que pour une fois, nous avons foison de termes spécia­li­sés en français alors que les anglais n’ont qu’une poignée de termes très géné­riques.

    Et moi ?

    J’ai toujours eu du mal à me mettre dans une seule case, et j’es­père qu’il en va de même pour beau­coup de gens dans le web. Même quand je ne faisais que de la tech­nique, je n’ai jamais su si j’étais déve­lop­peur ou inté­gra­teur.

    J’étais les deux. Certai­ne­ment pas « simple­ment front-end deve­lo­per » dans le sens « inté­gra­teur qui déve­loppe », parce que j’ai toujours vu inté­gra­teur comme une casquette à part entière, qui demande une exper­tise gigan­tesque qui éclipse large­ment le côté « qui déve­loppe ».

    Bref, je ne me retrouve certai­ne­ment pas dans cette sépa­ra­tion des graphistes d’un côté et des déve­lop­peurs de l’autre, en éclip­sant les inté­gra­teurs au milieu. Très dommage.

  • Grosse-SSII dans grosse-boite-publique

    Il y a quelques histoires dont on ne peut pas parler sur le moment mais qui restent en mémoire.

    Je me rappelle un projet de grosse-boite-publique. Il s’agis­sait grosso modo de faire de l’ar­chi­vage de fichiers person­nels. Comme dans toute grosse-boite-publique, les déve­lop­pe­ments sont confiés à une grosse-SSII.

    Un an et demi après, le projet n’est toujours pas offi­ciel­le­ment lancé, mais ça n’éton­nera pas grand monde. Il y avait de gros problèmes de perfor­mances, et d’autres d’ar­chi­tec­ture, proba­ble­ment de métho­do­lo­gie. Pas certain que ça étonne beau­coup plus les profes­sion­nels de l’in­for­ma­tique.

    Grosse-SSII factu­rait envi­ron 30 personnes dédiées au projet, c’est à dire plus que la R&D de Drop­box à cette époque alors que cette dernière gérait déjà 175 pays, 4 plate­formes, 25 millions d’uti­li­sa­teurs et 200 millions de nouveaux fichiers quoti­diens.

    La perle c’est que sur cette équipe, envi­ron la moitié était dédiée à la main­te­nance appli­ca­tive bien que le projet ne soit toujours pas offi­ciel­le­ment promu au grand public.

    Donc voilà, j’ai croisé aujourd’­hui un déve­lop­peur de cette grosse-SSII. Comme à chaque fois, je ne peux pas m’em­pê­cher de me rappe­ler cette histoire.

  • 1984 comme manuel de savoir-vivre

    1984 comme manuel de savoir-vivre

    Au nom de la liberté d’ex­pres­sion, les enfants qui ne disent pas ce qu’on attend d’eux sur des sujets qu’ils ne comprennent de toutes façons pas seront inter­ro­gés par les forces de l’ordre, pour enquête sur requête du procu­reur du procu­reur de la répu­blique.

    Au nom de la propriété privée, ceux qui volent des choses jetées à la poubelle par ceux qui n’en veulent plus seront arrê­tés, inter­ro­gés et pour­sui­vis sur requête du procu­reur de la répu­blique.

    La guerre c’est la paix,
    La liberté c’est l’es­cla­vage,
    L’igno­rance c’est la force.

    Nous vivons une époque formi­dable depuis que nous avons pris 1984 comme manuel de savoir-vivre.

    Pour l’oc­ca­sion nous avons même mis la promo­tion de l’ENA de cette année sous le patro­nage de Georges Orwell. J’ai du mal à en mesu­rer l’iro­nie…


    Aujourd’­hui et depuis trois semaines j’ai peur à chaque fois que j’en­tends ce qu’il se passe dans mon pays et dans les autres.

    Je n’ai pas peur d’un terro­risme qui fait moins de morts que le froid sur les SDF dans nos rues. J’ai peur de notre propre réac­tion, nous qui déclen­chions déjà régu­liè­re­ment des guerres sous des prétextes consciem­ment falla­cieux.

    Il nous a suffit d’un fait divers pour voir nos élus tous unis cher­cher la fin de toute commu­ni­ca­tion non inter­cep­tée et non contrô­lée, récla­mer obéis­sance et rituels à l’école plutôt qu’ap­pren­tis­sage de l’es­prit critique. Tout ça avec le soutient d’une majo­rité de la popu­la­tion, parce que présenté comme indis­pen­sable contre le terro­risme, quand bien même ça ne fait que l’ali­men­ter.

    Nous décons­trui­sons à vitesse rapide tout l’idéal rêvé sur plusieurs siècles. Jusqu’où serions-nous prêts à nous enfon­cer au prochain fait divers impré­vi­sible ? Serions-nous prêts à accep­ter un apar­theid ? une dicta­ture ? une guerre civile ? une guerre mondiale ? J’ai peur que oui et ça me fait peur.

    La Terreur de la fin du 18ème siècle pour­rait reve­nir bien bien plus vite qu’on ne le pense. Terro­risme avez-vous dit ? nous n’avons encore rien vu, et il risque de ne pas venir de là où on nous dit.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Xaime

  • Où me verriez-vous travailler ?

    Où me verriez-vous travailler ?

    J’ai suivi le formu­laire de Chris et j’avoue trou­ver la démarche inté­res­sante :

    Consi­dé­rant ce que vous connais­sez de moi, ma façon d’être, mes compé­tences, ma loca­li­sa­tion, mes aspi­ra­tions, mes expé­riences, mes valeurs… Où me verriez-vous travailler ?

    Je ne donne volon­tai­re­ment aucune direc­tive ni aucun élément expli­cite moi-même. L’idée c’est juste­ment aussi de ne pas se contraindre par sa propre auto-évalua­tion et de sortir de la boite qu’on se dessine pour soi-même.

    Vous pouvez parler société, métier, rôle, domaine d’ac­ti­vité, … aucune limite.

    Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, pas de forme ou de détail obli­ga­toire. Vous pouvez lais­ser un commen­taire ici, anonyme ou non, ou m’en­voyer un email plus privé.

    C’est encore mieux – mais pas obli­ga­toire – si c’est argu­menté sur le pourquoi vous pensez que ça peut corres­pondre. Bonus si l’idée est réaliste. Super-Bonus si c’est action­nable. Super-Méga-Bonus s’il s’agit de quelque chose de concret (une offre exis­tante, être prêt à signer un contrat, etc.) même si je reste moi-même au niveau des idées.

    Excep­tion­nel­le­ment j’ai­me­rai vrai­ment que vous parti­ci­piez *tous*. Vrai­ment tous. En fonc­tion de ce que vous connais­sez de moi, même si vous en connais­sez peu ou quasi­ment pas, même si c’est unique­ment de répu­ta­tion ou par mes écrits. Je vous remer­cie d’avance.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY par Geor­gie Pauwels