Catégorie : Vie professionnelle

  • Release early, release often

    Si j’ai retenu quelques choses de ceux qui réus­sissent, c’est qu’il faut arri­ver à avan­cer dans l’ordre, un pas à la fois. Mieux : Il faut sortir les projets le plus tôt possible, ne surtout pas attendre qu’ils soient finis.

    On se confronte plus rapi­de­ment au monde réel, à ses contraintes, aux clients, aux four­nis­seurs. On peut aussi mieux adap­ter la suite en gérant les prio­ri­tés telles qu’elles doivent l’être et non telles qu’on se les était imagi­nées. Le plus souvent cela permet même d’aban­don­ner des idées pour en mettre d’autres à la place, avant qu’il ne soit trop tard.

    Sortir tôt c’est aussi accep­ter de faire des compro­mis avec ses attentes et ses souhaits : On livre un produit ou un service qui sera en deçà de la cible qu’on cherche à atteindre, en deçà des services déjà exis­tants sur plusieurs points, et même pourquoi pas en deçà de ce qu’on consi­dère comme le mini­mum essen­tiel. Le tout est de prendre conscience que ce n’est qu’une étape, qu’on commence tous au début, et de s’en­ga­ger à bouger rapi­de­ment et fréquem­ment vers les objec­tifs fixés.

    Ce fonc­tion­ne­ment est main­te­nant un lieu commun dans les star­tup techno, mais c’est encore frus­trant pour tout le monde et une source d’in­com­pré­hen­sion pour beau­coup de tiers.

    La diffi­culté tient à commu­niquer sur la cible, montrer ce qu’on souhaite faire, tout en ména­geant les attentes car les premières versions ne seront que des premières versions, et que tout ne vient pas immé­dia­te­ment.

    Là où les encou­ra­ge­ments et l’écho posi­tif des tiers devraient être un encou­ra­ge­ment et une source de moti­va­tion, l’at­tente ou les premières versions incom­plètes peuvent très vite se retour­ner en juge­ments néga­tifs et en stress pour le projet. L’équi­libre est diffi­cile à trou­ver, je n’y suis pas encore. Notre objec­tif et notre travail conti­nuent en atten­dant.

  • My Star­tup Failed, But It’s OK

    Quand on en sera à cet état d’es­prit en France, on verra enfin une dyna­mique d’en­tre­pre­neurs et d’in­no­va­tion. En atten­dant, ici, on ne regarde pas ce que vous avez essayé de faire, mais si vous avez parti­cipé à une entre­prise qui a réus­sit quelque chose de gros.

    Le rejet de l’échec est telle­ment impor­tant qu’en tant que consul­tant j’ai vu ce que j’ap­pelle la stra­té­gie du para­pluie à tous les étages. D’autres l’ap­pellent la stra­té­gie IBM, du nom de « si j’ap­pelle IBM j’ai peu de chances de respec­ter le budget ou les délais, mais on ne me repro­chera pas cet échec pour­tant prévi­sible : j’au­rai pris les meilleurs ».

    Ce n’est pas dit ainsi dans My Star­tup Failed, But It’s OK, mais ça revient à ça : C’est en essayant qu’on peut réus­sir, et un échec servira toujours d’ex­pé­rience pour la suite.

    Les anglo­phones disent « keep on failing, keep on trying », je préfère « si vous n’êtes pas prêts à échouer, vous n’êtes pas prêts à réus­sir ». Et le coro­laire : Les gens prêts à réus­sir sont ceux qui ont déjà échoué.

    Ceux qui n’ont qu’une seule expé­rience et qui n’ont que réussi, vous ne saurez jamais si c’est grâce à eux, au contexte, à la chance, et s’ils en ont réel­le­ment tiré de l’ex­pé­rience. Pire : Ils arri­ve­ront avec plein de certi­tudes. Embau­chez des gens qui ont fait quelque chose, mais des gens qui ont échoué.

  • TEA cherche un renfort de talent pour son équipe tech­nique

    Nous commençons la réali­sa­tion d’une appli­ca­tion web desti­née prin­ci­pa­le­ment – mais pas exclu­si­ve­ment – aux tablettes. Il s’agit d’une réelle appli­ca­tion métier complexe et inno­vante, pas simple­ment d’un site de commerce ou de présen­ta­tion.

    Nous croyons fonda­men­ta­le­ment aux tech­no­lo­gies web stan­dard et à l’ou­ver­ture qu’elles apportent. Colla­bo­rer à proto­coles et formats communs ouverts ou publier en open source fait d’ailleurs partie de notre ADN et de nos inten­tions. Au lieu de gérer des appli­ca­tions natives iOS, Chrome et Android, nous allons tout faire en web : javas­cript css et html.

    Le poste

    Pour complé­ter l’équipe en cours de consti­tu­tion nous cher­chons un déve­lop­peur qui sait aller au fond des choses, cher­cher, apprendre, réali­ser et parta­ger, avec une exigence sur lui-même et qui privi­lé­gie la qualité.

    Ce peut être – préfé­ra­ble­ment – un déve­lop­peur avec déjà une bonne expé­rience sur une appli­ca­tion web mobile full javas­cript, ou quelqu’un travaillant de manière pous­sée sur tout ce qui gravite autour du terme « HTML 5 » ou « javas­cript », par exemple avec des réali­sa­tions open source. Celui que nous recher­chons sera le réfé­rent tech­nique qui sait tout ou qui saura tout assez rapi­de­ment, et qui saura trou­ver ce qui manque.

    Ensemble, nous parle­rons déve­lop­pe­ment, puisque conce­voir une appli­ca­tion complexe inté­gra­le­ment en javas­cript ce n’est pas comme faire un carrou­sel en jquery ou jouer avec la dernière librai­rie à la mode. À côté de ça nous parle­rons aussi inno­va­tion, archi­tec­ture, perfor­mance, compa­ti­bi­lité, mobi­lité, rendu écran, ergo­no­mie, latence et débit limité et plein d’autres choses très geek.

    Il faudra par exemple batailler avec des API javas­cript toutes fraiches, regar­der les diffé­rences d’im­plé­men­ta­tion des caches appli­ca­tifs navi­ga­teur, fouiller s’il faut utili­ser indexedDB ou webSQL, et proba­ble­ment aller sur caniuse.com plusieurs fois par jour les premiers temps. Des connais­sances poin­tues et à jour sur HTTP et toute la pile des tech­no­lo­gies web seront bien entendu essen­tielles.

    L’en­vi­ron­ne­ment

    Vous rejoin­drez alors une petite équipe sympa avec des déve­lop­peurs moti­vés, à jour sur les nouveau­tés et inno­va­tions web, avec une soif d’ap­prendre et de parta­ger. L’équipe fonc­tionne en méthodes agiles, auto­nome et sans chef de projet sur la partie tech­nique, en colla­bo­ra­tion avec un respon­sable produit sur le bureau d’à côté pour la partie fonc­tion­nelle.

    Il s’agit d’in­ves­tir sur le long terme pour réali­ser une appli­ca­tion qui évoluera en perma­nence et qui sera au cœur de l’ac­ti­vité. Nous n’en­vi­sa­geons donc qu’une colla­bo­ra­tion sous la forme d’un CDI dans nos locaux de Lyon. Si vous n’ha­bi­tez pas déjà Lyon et si le projet vous tente, même si nous savons que ça ne se fait pas toujours en un claque­ment de doigts, nous vous inci­tons à envi­sa­ger de venir nous rejoindre ici. Outre une ville bien sympa il y a le soleil, les plus grands lacs de France juste à côté, la mer à distance raison­nable, et les montagnes toutes proches.

    La société elle-même travaille à un projet dans le domaine du livre élec­tro­nique, avec pour ambi­tion de fédé­rer les acteurs de la chaîne du livre autour d’une plate­forme de distri­bu­tion et de services d’e-book ouverte, à l’échelle natio­nale et inter­na­tio­nale. Il y a de l’in­no­va­tion, une volonté d’ap­por­ter une vraie valeur ajou­tée au-delà de ce qui existe déjà, et l’en­vie de pouvoir dire « nous étions là » et « c’était nous » dans quelques temps.

    Le recru­te­ment

    Rien n’est gravé dans le marbre, si vous êtes le mouton à cinq pattes ou si vous avez un parcours très spéci­fique, prenez-contact quand même, ça peut être d’au­tant plus inté­res­sant. Vous trou­ve­rez un e-mail dans les liens à propos ou dans le message qui accom­pagne cette offre.


    Note à ceux qui ont exploré ou explo­re­ront le reste de ce blog : Je n’ex­prime mes opinions poli­tiques et société qu’ici, pas dans les bureaux. Vous n’avez pas à les parta­ger, et je n’ai pas à savoir si vous les parta­gez ou non. Par contre nous parle­rons avec plai­sir de numé­rique, de web, de livre, de tech­no­lo­gie, de culture et de plein d’autres sujets non polé­miques si vous le souhai­tez.

  • Why Flexible Hours Inspire Perfor­mance

    Quels sont les horaires de travail ? J’ai moi même toujours eu du mal à répondre à cette ques­tion. En fait il y a toujours eu des horaires là où j’ai travaillé, comme partout. Malgré tout je ne les ai jamais respecté, ou plutôt je ne m’en suis jamais préoc­cupé. Personne ne m’en a jamais fait le reproche et je suis assez respon­sable pour ne pas profi­ter de cette largesse à mauvais escient.

    J’ar­rive quand j’ar­rive, parfois tôt, souvent tard. Je me rend compte que c’était proba­ble­ment pertur­bant pour certains de mes supé­rieurs ou pour des collègues qui n’avaient pas cette liberté, ou qui croyaient ne pas l’avoir (n’est-ce fina­le­ment pas la même chose ?). Malgré tout, quelle diffé­rence si j’ar­rive à 9h, 9h30 ou 10h tant que je passe la jour­née avec les collègues, que nous avons le temps de discu­ter, d’échan­ger, et que je fais ma dose de travail (souvent en restant plus tard le soir, ou en travaillant aussi de la maison).

    L’his­toire de Marga­ret Heffer­nan recoupe beau­coup de mes impres­sions : Why Flexible Hours Inspire Perfor­mance. Les meilleures équipes dans lesquelles j’ai travaillé fonc­tion­naient entiè­re­ment de cette façon.

    Mes horaires me préoc­cupent d’au­tant moins que mon travail a souvent été de la réflexion. Il ne suffit pas de se mettre à table et de rédi­ger un docu­ment ou de se mettre à penser. Il faut que la ques­tion ait tourné dans la tête pendant quelques jours, quitte à avoir fait tout autre chose. Il faut aussi avoir une bonne idée de ce qui se fait ailleurs, décou­vrir les inno­va­tions, faire de la veille, expé­ri­men­ter des choses même si ce n’est pas direc­te­ment relié à la tâche en cours. Que je sois au travail ou non, les idées murissent, et ça ne se compte pas en heures de travail.

    Pire, respec­ter les horaires c’est arri­ver à 9h quand une demie heure de sommeil aurait été profi­table, ne pas pouvoir rentrer tôt un soir pour passer à la poste et rester stressé, ou simple­ment ne pas travailler quand l’es­prit le veut mais quand un papier nous dit que c’est l’heure. Au final non seule­ment ce n’est pas plus produc­tif mais ça l’est fran­che­ment moins.

    Outre la tranche 10h30 – 16h, qui effec­ti­ve­ment est indis­pen­sable pour que tout le monde se retrouve et pour pouvoir échan­ger avec les tiers, je consi­dère que fina­le­ment les heures n’ont de perti­nence que pour les purs exécu­tants. Les autres, ceux qui font un travail intel­lec­tuel de créa­tion, ont tout inté­rêt à trou­ver eux mêmes leurs horaires. Certains n’y arri­ve­ront pas, mais ceux là n’au­ront géné­ra­le­ment pas l’au­to­no­mie ou l’at­ti­tude respon­sable qu’il faut à un cadre auto­nome. Concen­trez-vous sur les autres, ce sont eux qui font avan­cer la barque.

    Reste un point, celui qui me pose problème : Cette réflexion est assez bien accep­tée dans le milieu ingé­nieur et infor­ma­tique. C’est moins le cas ailleurs. Si je donne cette lati­tude à mes employés, il y a un risque que ces mêmes employés se fassent mal voir de la direc­tion ou des autres collègues. Et ça, c’est un problème que je n’ai pas encore résolu.

  • FileVault 2 easily decryp­ted, warns Pass­ware

    Vous utili­siez FileVault, TrueC­rypt, le Keychain de Mac OS X ou d’autres systèmes de chif­fre­ment du disque ? Il semble qu’au­cun ne soit parfait.

    Si l’im­per­fec­tion n’est pas en soi une décou­verte, qu’un logi­ciel public puisse récu­pé­rer les clefs de déco­dage en moins d’une heure est plus problé­ma­tique.

    Donc voilà : Chif­frez, parce que ça vous protè­gera tout de même contre la plupart des problèmes et que cela ne coûte rien ou presque sur un proces­seur moderne. Par contre n’ou­bliez pas que quelqu’un prêt à inves­tir 1000 $ dans une licence logi­cielle pourra accé­der à vos données.

    FileVault 2 easily decryp­ted, warns Pass­ware

    Contre l’es­pion­nage écono­mique, il n’y a qu’une seule protec­tion : garder le disque dans le coffre fort. Et ne croyez pas que l’es­pion­nage écono­mique est réservé à Airbus ou aux films améri­cains. J’ai entendu plusieurs histoires pour des tailles d’en­tre­prises tout à fait modestes.

  • Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

    « We are not evil » qu’ils disent. Moi je veux bien les croire mais visi­ble­ment ils se sont fait prendre à piller des annuaires avec des pratiques commer­ciales malhon­nêtes. Bon, ils se sont excu­sés mais déjà on peut reti­rer la médaille du cheva­lier blanc (et ça fait une belle jambe à la victime).

    Visi­ble­ment il y a des dégats simi­laires sur OpenS­treetMap, qui durent depuis long­temps, via les mêmes adresses IP. On parle de mani­pu­la­tions volon­tai­re­ment malveillantes, de vanda­lisme : Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap.

    En mettant les deux bout à bout, on peut au moins imagi­ner que certains dépar­te­ments ont oublié le moto de Google. En tout cas il est temps d’avoir non seule­ment des vraies expli­ca­tions (pas unique­ment de simples excuses), et de commen­cer à prendre peur.

    Si Google est honnête, rien ne prédit qu’il le restera toujours. Les diri­geants changent, les équipes peuvent prendre des initia­tives malheu­reuses. Avec leur posi­tion domi­nante, que ferons nous ? Le problème n’est pas nouveau, mais l’ac­tua­lité est un bon support pour s’at­te­ler à la ques­tion.

    Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

  • Impri­mante ePaper : nouveauté écolo pour les entre­prises

    Parfois il y a des idées excel­lente. Trans­for­mer toutes nos impres­sions jetables en un affi­chage tempo­raire sur une liseuse à encre numé­rique, ça inter­pelle.

    Bon, on ne rempla­cera pas toutes les impri­mantes, mais un appa­reil 14 à encre élec­tro­nique qui est reconnu sur le réseau comme une impri­mante, qu’on peut prendre en main et qui permet des recherches et des dessins/anno­ta­tions … je prédis un véri­table avenir.

    Il n’y a pas que le côté écolo­gique (qui reste à démon­trer), mais surtout le côté pratique de la chose. Impri­mer des contrats, spéci­fi­ca­tions manuels, mémos, juste pour les relire, les anno­ter et les ranger dans un coin, c’est clair que c’est plus une contrainte qu’autre chose.

    Impri­mante ePaper : nouveauté écolo pour les entre­prises

  • La dyslexie : trois symp­tômes, une seule cause

    Nous aurions enfin avancé sur la dyslexie : trois symp­tômes, une seule cause. Je ne sais pas si cela aura une quel­conque issue cura­tive ou pallia­tive, mais je trouve formi­dable ces avan­cées dans la connais­sance de notre cerveau et de la façon donc nous perce­vons l’ex­té­rieur.

    Si comme moi vous avez une dyslexie légère, ou lourde, ça ne chan­gera rien à votre vie mais cela ne manquera pas de vous inté­res­ser.

  • « Je n’ai­me­rais pas être DRH »

    Il est diffi­cile de se mettre à la place de l’autre. En tant que sala­rié on voit faci­le­ment les excès des employeurs, et on prend un plai­sir à mettre le doigt dessus pour faire bouger les choses.

    Quand on a soi même la charge d’em­ployer des tiers la vision ne s’in­verse pas mais elle est forcé­ment plus complexe, et des fois, sans renier ses prin­cipes, le point de vue change assez pour qu’on oublie ce en quoi on croit.

    Clai­re­ment « Je n’ai­me­rais pas être DRH » moi non plus. L’ex­pé­rience est à lire, et à réflé­chir.

    Garder ses valeurs quand les enjeux changent, c’est un combat de tout les jours. Celui qui pense que c’est facile ou que chacun ne voit jamais que son propre inté­rêt est d’un mani­chéisme auquel je ne peux me ranger.

    Même votre employeur cherche souvent à être quelqu’un de bien et croit l’être. Il a simple­ment des contraintes et des points d’at­ten­tion diffé­rents, qui font qu’il oublie un point de vue et envi­sage les choses sous un autre angle. Personne n’a raison ni tort, personne n’est le grand méchant de James Bond. En colla­bo­rant on arrive souvent mieux à ses fins qu’en s’op­po­sant, juste­ment parce qu’au fond tout le monde aime­rait mieux aider les gens que de les enfon­cer.

  • Apple, boîte vide

    J’ai vu des réac­tions sur la boite vide de l’ex-employé d’Apple, mais à mon avis elles manquent le prin­ci­pal. Oui il est normal que les créa­tions appar­tiennent à la société. Oui il est normal que la société puisse déci­der de leur (non-)commu­ni­ca­tion.

    L’in­té­res­sant dans le billet n’est pas la boite vide, qui peut être accep­table léga­le­ment comme mora­le­ment. L’im­por­tant c’est la capa­cité de l’em­ployé de se rendre compte que ce fonc­tion­ne­ment ne lui convient pas, et d’al­ler ailleurs. Il faut du recul, et un peu de courage pour quit­ter un boulot comme celui là, mais chacun de nous est respon­sable de ses propres choix, et d’al­ler travailler dans une société en accord avec ses propres valeurs et aspi­ra­tions. C’est dans cette dernière phrase qu’est le sens du billet :

    « I thought you had made some sort of mistake. – Yes, exactly »

    Et vous, où en êtes-vous ?