Catégorie : Vie professionnelle

  • Recru­te­ment : Inté­gra­teur / inté­gra­trice web de talent

    Attiré(e) par les défis tech­niques, vous êtes curieux(se), prag­ma­tique, sociable, auto­nome et sensible aux ques­tions d’ar­chi­tec­tures ouvertes et open source, vous êtes atta­ché(e) à réali­ser des inter­faces web de qualité.

    (suite…)

  • Recrute déve­lop­peurs PHP et tech­ni­cien de support sur Lyon (h/f)

    Je cherche à consti­tuer une équipe pour une jeune société pleine de défis inté­res­sants dans le domaine du livre numé­rique (ebook, liseuses numé­riques, tablettes ipad et android, etc.). Vous aurez l’oc­ca­sion de construire avec nous l’en­vi­ron­ne­ment tech­nique de la société, d’in­fluer sur les choix à venir, et de prendre part à l’en­semble des acti­vi­tés de déve­lop­pe­ment et de concep­tion.

    Trois postes sont ouverts dans un premier temps. N’hé­si­tez toute­fois pas à me contac­ter si vous pensez avoir un profil plus expé­ri­menté, un peu parti­cu­lier, ou si vous tombez entre deux cases : Ces descrip­tions ne sont pas gravées dans le marbre.

    Tous sont à pour­voir en CDI, sur Lyon, dans une équipe en consti­tu­tion, et demandent de parta­ger cette envie de construire ensemble un produit. Des évolu­tions de postes et de respon­sa­bi­li­tés sont aussi à prévoir au fur et à mesure de la crois­sance de l’ac­ti­vité.

    La société croit beau­coup dans l’ou­ver­ture des données et dans l’open source, cela doit proba­ble­ment faire aussi partie de vos crédos. Une affi­nité avec le livre ou l’en­vi­ron­ne­ment mobile sera forcé­ment un plus, mais pas indis­pen­sable.

    Vous pouvez prendre contact par email en envoyant un résumé de vos expé­riences passées, de vos connais­sances et une descrip­tion du poste que vous recher­chez. Nous discu­te­rons alors plus préci­sé­ment de la société et d’une possible colla­bo­ra­tion.

    Déve­lop­peur / déve­lop­peuse PHP Magento

    Inté­gré à l’équipe tech­nique vous aurez la charge de déve­lop­pe­ments évolu­tifs et correc­tifs sur des boutiques e-commerce Magento : nouveaux modules, refontes des templates par défaut, exten­sions du moteur, person­na­li­sa­tions, gestion du cata­logue, etc. Vous serez confron­tés à une forte volu­mé­trie et des contraintes de perfor­mance.

    Une maîtrise du langage de program­ma­tion PHP dans le cadre d’ap­pli­ca­tions d’en­tre­prise orien­tées objet sera néces­saire (expé­rience équi­va­lente à plus de 2 ans). Une expé­rience préa­lable de Magento est forte­ment conseillée.

    De plus, un savoir faire en inté­gra­tion web (javas­cript, montage de page en CSS et HTML) vous permet­tra de gérer les refontes graphiques et le rendu des nouveaux déve­lop­pe­ments.

    Vous pour­rez être amené à parti­ci­per à l’ar­chi­tec­ture tech­nique et à ce titre des connais­sances parti­cu­lières en SGBD, en admi­nis­tra­tion Linux ou dans les appli­ca­tions mobiles ne sont pas indis­pen­sables mais seront vues comme des atouts.

    Déve­lop­peur / déve­lop­peuse PHP back-end

    Inté­gré à l’équipe tech­nique vous aurez la charge du déve­lop­pe­ment et de l’évo­lu­tion de la partie back-end de la plate­forme PHP : nouveaux modules, person­na­li­sa­tion, amélio­ra­tion, gestion de la perfor­mance, etc.

    Une maîtrise du langage de program­ma­tion PHP dans le cadre d’ap­pli­ca­tions d’en­tre­prise orien­tées objet sera néces­saire (expé­rience équi­va­lente à plus de 3 ans). Une expé­rience préa­lable du frame­work Symfony (ou à défaut un frame­work PHP comme le frame­work Zend) est forte­ment conseillée.

    De plus, une bonne connais­sance des ques­tions de perfor­mance, de fortes notions en admi­nis­tra­tion Linux et en gestion d’une base de donnée de très grande taille vous seront utiles pour faire évoluer l’archi­tec­ture de l’ap­pli­ca­tion.

    Tech­ni­cien / tech­ni­cienne de support infor­ma­tique

    Inté­gré à l’équipe tech­nique, vous rece­vrez les demandes de support tech­nique de nos clients qui n’ont pu être réso­lues par le support tech­nique de premier niveau : utili­sa­tion des livres numé­riques sur PC, liseuse numé­rique, tablette, utili­sa­tion du site de vente.

    Un bon rela­tion­nel et un des faci­li­tés pour expliquer ou débloquer les problèmes tech­niques seront essen­tiels au jour le jour.

    Vous serez alors aussi impliqué dans l’ex­ploi­ta­tion de la plate­forme tech­nique (remon­tée des anoma­lie, suivi des correc­tions et des livrai­sons) et dans les tâches d’ad­mi­nis­tra­tion courante.

    Vos respon­sa­bi­li­tés pour­ront évoluer vers le déve­lop­pe­ment (PHP) ou l’ad­mi­nis­tra­tion tech­nique de la plate­forme (serveurs Linux). Une expé­rience préa­lable dans un de ces deux domaines serait un fort atout.

  • Non il n’y a pas pénu­rie d’in­for­ma­ti­ciens

    Pitié, arrê­tons avec ça. On nous a déjà fait le coup plusieurs fois. Remet­tons de l’ordre dans les légendes urbaines en utili­sant des indi­ca­teurs objec­tifs et pas du ressenti publiés par des gens qui y ont inté­rêt.

    L’in­for­ma­tique n’est pas en pénu­rie

    La tension du marché est carac­té­ri­sée par le ratio entre les offres et les demandes. Il y a 25 % moins d’offres que de demandes. C’est d’au­tant plus signi­fi­ca­tif que nous avons un domaine avec quelques spéci­fi­ci­tés comme un turn-over deux fois plus impor­tant que la moyenne et des annonces de recru­te­ment perma­nentes sur tous les sites de recru­te­ment pour alimen­ter des bases de profils.

    Nous avons 1 créa­tion de poste pour 4 recru­te­ments et pour 8 offres. Malgré cela nous avons encore un tiers plus de demandes que d’offres. Pour être encore plus clair : En 2010 il y a plus de nouveaux diplô­més en infor­ma­tiques que d’offres d’em­bauche pour ces primo-deman­deurs. Si ça c’est une pénu­rie, il faudra m’ex­pliquer.

    L’in­for­ma­tique a un taux de chômage consé­quent

    Le chômage des infor­ma­ti­ciens a même monté de 45 % sur 2009 si on prend en compte les primo-deman­deurs, après 7 mois succes­sif de hausse sur les derniers mois 2008.

    L’étude des années 2000 à 2010 montre un chômage moyen de 7,2 % avec des périodes de chômage struc­tu­rel de près de 80 % de la période. Il faut bien prendre en compte que sur les 20 % restants nous avons eu deux années d’eu­pho­rie qu’on a nommé après « la bulle Inter­net », qu’il est diffi­cile de consi­dé­rer comme repré­sen­ta­tives de la réalité ou de l’ave­nir.

    C’est d’au­tant plus signi­fi­ca­tif que 75 % des sala­riés du secteur sont des cadres, habi­tuel­le­ment moins touchés par le chômage. Le secteur n’est pas en pénu­rie, mais il n’est pas telle­ment mieux loti que le reste non plus. Il est par exemple factuel­le­ment moins porteur que l’agri­cul­ture (surtout si on compare au domaine « études et recherche »).

    L’em­bauche en infor­ma­tique n’est pas si diffi­cile

    Nous n’avons pas de pénu­rie, nous avons même un chômage struc­tu­rel. Alors, avons-nous au moins des diffi­cul­tés de recru­te­ment excep­tion­nelles ?

    L’APEC a deux statis­tiques inté­res­santes à ce niveau. Elle mesure un indi­ca­teur de diffi­culté d’em­bauche. Cet indi­ca­teur est dans notre secteur de 22 % pour les cadres et de 5 % pour les non-cadres. Il est à compa­rer à 20 % pour l’en­semble du secteur tertiaire. Nous n’avons donc pas de diffi­culté excep­tion­nelle pour les cadres, et une grande faci­lité pour les non-cadres. Pour réfé­rence le même indi­ca­teur est de 56 % dans l’in­dus­trie du bâti­ment et de 28 % pour l’in­dus­trie manu­fac­tu­rière.

    Le second indi­ca­teur mesure l’adé­qua­tion des embau­chés par rapport aux attentes. L’APEC nous indique que 92 % des recru­teurs estiment que l’écart entre le profil recher­ché et celui de la personne recru­tée est nul ou faible.

    Bref, recru­ter est diffi­cile, surtout pour un travail intel­lec­tuel. C’est vrai en infor­ma­tique comme ailleurs, mais pas plus qu’ailleurs, et pas à cause d’une soi-disante pénu­rie.

    Il n’y a pas de tensions sur les salaires en infor­ma­tique

    Cette absence de tension réelle se voit d’ailleurs sur les salaires. Étran­ge­ment si la statis­tique précé­dente nous dit que les profils recru­tés sont à 92 % conformes aux attentes, la même statis­tiques nous dit aussi que 85 % des salaires à l’em­bauche sont équi­va­lents ou infé­rieurs à ceux envi­sa­gés.

    Les salaires vont plutôt à la baisse par rapport aux attentes initiales sans que ce ne soit justi­fié par des profils moins compé­tents que prévu. Ce n’est pas réel­le­ment le reflet d’une diffi­culté à recru­ter.

    Pour­tant ces mêmes salaires sont déjà bas. L’ac­ti­vité « études, déve­lop­pe­ment et inté­gra­tion » a le 32ème salaire médian sur les 36 réfé­ren­cées, juste avant « études tech­niques et essais », « concep­tion », « recherche fonda­men­tale » et « autre ensei­gne­ment ». Ce n’est pas là non plus le reflet d’un marché en tension.

    Entre septembre 2010 et mars 2011 les salaires à l’em­bauche des cadres a augmenté de 2,9 % tous secteurs confon­dus, sans qu’on ne parle de pénu­rie. En infor­ma­tique et tele­com, il n’a été que de 0,4 % : 7 fois moins.

    Que cette ques­tion du salaire soit la source de la diffi­culté de recru­te­ment ou le signe de son absence relève de l’in­ter­pré­ta­tion, mais en tous cas ça ne colle pas avec un marché en tension et en pénu­rie.

    Mais alors, quel est le problème en infor­ma­tique ?

    Là nous entrons dans la partie d’opi­nion alors que le reste était basé sur des chiffres objec­tifs. Je réserve donc ça pour un billet séparé. Pour faire court ça tient tout de même en quelques points : SSII, acti­vité cyclique et évolu­tion de carrière.

  • Petit stage entre amis

    Je me rappelle avoir ri en sortant d’études quand je croi­sais des propo­si­tions de stages avec « 10 ans d’ex­pé­rience en Java » dans les prérequis. À l’époque c’était juste une anec­dote, d’au­tant que comme Java n’avait lui-même pas 10 ans, on savait que c’était de simples maladresses d’un dépar­te­ment RH qui allait trop vite.

    Main­te­nant je ne ris plus et je me crispe en pensant à ceux qui sortent d’école.

    Les entre­prises ne proposent plus de stages, elles recherchent des stagiaires.

    Le chan­ge­ment de voca­bu­laire n’est pas anodin, il reflète la façon dont le stagiaire est inté­gré dans le fonc­tion­ne­ment de l’en­tre­prise : Le stagiaire est devenu un élément produc­tif.

    Il est consi­déré comme un autre employé, avec une hiérar­chie, une fiche de poste détaillée, des missions, des objec­tifs précis de renta­bi­lité, des prérequis de compé­tences impor­tants, et parfois même des respon­sa­bi­li­tés type enca­dre­ment, forma­tion ou pres­ta­tion en clien­tèle.

    On lui demande d’être auto­nome, direc­te­ment effi­cace, et même souvent d’avoir une première expé­rience métier.

    Un emploi, pas même déguisé

    Le stage est fréquem­ment là pour simple­ment combler un besoin de main d’œuvre. Dans les annonces les plus clair­voyantes on demande des stagiaires « en urgence », « pour rempla­cer » un congé mala­die, un congé mater­nité, ou pour des pics d’ac­ti­vité pendant les fêtes.

    Il s’agit ni plus ni moins que de recru­ter un employé, sous un statut parti­cu­liè­re­ment avan­ta­geux.

    En effet, éton­ne­ment seule la rému­né­ra­tion évolue en sens inverse de cette montée des stages dans l’en­tre­prise : Si aupa­ra­vant les stages de fin d’études étaient souvent rému­né­rés au SMIC, c’est main­te­nant fort rare, au point que l’État a du impo­ser une rému­né­ra­tion à 30% du SMIC pour les stages de plus de trois mois. Bien entendu c’est un aligne­ment par le bas qui s’est fait. Ingé­nieurs bac+5, n’es­pé­rez pas être payés au SMIC.

    Du travail mais pas de droits

    Si on en vient à recher­cher des stages c’est qu’é­ton­nam­ment s’ils évoluent de plus en plus pour ressem­bler à un emploi sala­rié, ils n’en prennent que les avan­tages de l’en­tre­prise et les contraintes du sala­rié. L’équi­libre n’est même pas simulé, il est absent.

    Pas de coti­sa­tions retraites ou chômage, le stagiaire n’a pas non plus de congés payés ou de décompte de son temps. En fait le stagiaire est géné­ra­le­ment tenu aux horaires de l’en­tre­prise hôte mais comme il ne béné­fi­cie pas de RTT son temps de travail dépasse de fait celui des employés clas­siques.

    C’est d’ailleurs tout simple : Le stagiaire n’est pas soumis au droit du travail. Il est consi­déré comme un étudiant et non comme un sala­rié. Sa seule contrainte est de ne pas pouvoir travailler de nuit (ce qui n’em­pêche pas de faire les 2×8 de 6h à 21h).

    Un statut tota­le­ment déséqui­li­bré

    Avec tout ça les entre­prises ne s’in­ter­disent pas de mettre la pres­sion à certains stagiaires, ou simple­ment, même quand il n’y a pas pres­sion, de les faire travailler sans aucune forma­tion.

    Le stage est tenu par une simple conven­tion, qui peut être rompue sans passer par la case licen­cie­ment et moti­va­tion du licen­cie­ment. Pire, en cas de rupture c’est poten­tiel­le­ment toute une année scolaire de perdue, et poten­tiel­le­ment la perte de la bourse pour les bour­siers.

    Qui dans ces condi­tions fait son malin si l’en­tre­prise se révèle abuser du système ?

    D’au­tant que les univer­si­tés et écoles parti­cipent elles-aussi à tout ça en factu­rant souvent une année complète à des « étudiants » qui passent seule­ment un semestre en cours, voire n’y font qu’un passage éclair dans le cas des conven­tions de complai­sance.

    Le débu­tant ne vaut rien

    Le système est orga­nisé. Un employé avec expé­rience trouve plus faci­le­ment du travail que sans. Il suffit donc de donner de l’ex­pé­rience pour avoir de meilleure embauches, non ? Voilà donc toutes les écoles et univer­si­tés qui imposent des stages. Allez m’ex­pliquer pourquoi les entre­prises ne profi­te­raient pas de cette main d’œuvre abon­dante ?

    La consé­quence c’est qu’on en vient simple­ment à décla­rer que la première année de travail se fait sans droits ni (presque) de rému­né­ra­tion. Les besoins sont déca­lés et les bons stages sont réser­vés aux pistons et aux stagiaires qui ont déjà de l’ex­pé­rience (sisi). D’autres cumulent les stages pour pouvoir prétendre à des emplois.

    J’ai vu des docto­rants bac+8 cher­cher des stages pour pouvoir se faire embau­cher, des profes­sion­nels travaillant en indé­pen­dant depuis plusieurs années cher­cher un stage de 6 mois (payé un tiers du smic) pour vali­der un niveau de forma­tion, et des entre­prises n’ac­cep­tant plus de débu­tant s’il n’a pas déjà un an ou deux d’ex­pé­rience en poste simi­laire (ne cher­chez surtout pas à leur montrer la contra­dic­tion, le stage est là pour combler la diffé­rence).

    Le stage inutile

    Bien évidem­ment pour l’étu­diant le système ne résout rien. Le stage étant main­te­nant obli­ga­toire pour presque tout le monde, tout le monde en a et ce n’est plus un facteur d’em­bauche. C’est même poten­tiel­le­ment un facteur de non-embauche s’il n’ap­pa­raît pas assez « profes­sion­nel » (c’est à dire « comme un emploi sala­rié ») ou si le candi­dat a trop fait de stage (encore une fois, ne cher­chez pas la contra­dic­tion).

    Au mieux c’est vu comme une super période d’es­sai pour les cadres qui ajoute 6 mois au 7 mois conven­tion­nels poten­tiels (quand on n’in­ter­cale pas un CDD au milieu). Ne cher­chez pas le volet « forma­tion ». Le maitre de stage est simple­ment le supé­rieur hiérar­chie et rien n’est plus forma­teur que le travail sur le terrain n’est-ce pas ? Dans le meilleur des cas le stage est un projet de R&D réalisé en auto­no­mie avec un suivi irré­gu­lier par un employé respon­sable.

    Au final le stage est surtout une superbe inven­tion pour les écoles (qui se déchargent d’une partie de leur forma­tion) et les entre­prises (qui gagnent des sala­riés gratuits et sans droits), le tout au détri­ment de la collec­ti­vité (qui ne touche pas ses coti­sa­tions) et de l’étu­diant (qui finit par simple­ment travailler gratui­te­ment au lieu d’être formé).

    Mais pour­tant c’est génial l’ap­pren­tis­sage

    Qu’on ne se méprenne pas, je suis un fervent défen­seur de l’ap­pren­tis­sage sur le lieu de travail. Les stages ou périodes d’ap­pren­tis­sages sont de formi­dables outils complé­men­taires aux forma­tions théo­riques.

    Main­te­nant pour avan­cer il faut appor­ter des garan­ties et sur le volet travail et sur le volet forma­tion.

    Pour le volet travail ça passe par consta­ter que l’es­sen­tiel des stages sont de simples emplois dégui­sés et accep­ter d’y appliquer le droit du travail, et je ne parle pas que de la rému­né­ra­tion. Pour le volet forma­tion ça doit être à l’uni­ver­sité ou à l’école de prou­ver la présence d’un réel accom­pa­gne­ment quoti­dien qui ne saurait se résu­mer à un appren­tis­sage sur le tas (sinon autant direc­te­ment aller sur le marché du travail).

    Là, oui, l’ap­pren­tis­sage, le stage, ou l’al­ter­nance, peu importe comment vous l’ap­pe­lez, a du sens. Pas qu’un peu.

    Un emploi peut tout à fait concer­ner un débu­tant

    Alors si une annonce est une annonce de « recherche » et non de « propo­si­tion » de stage, c’est très proba­ble­ment qu’on en attend d’abord une renta­bi­lité et pas une forma­tion, et qu’il s’agit d’un emploi déguisé.

    S’il y a des missions précises, si le stagiaire est envoyé en clien­tèle autre­ment qu’en ombre non factu­rée d’un mentor expé­ri­menté, s’il y a un quel­conque objec­tif de date ou de renta­bi­lité, si le stage est lié à un événe­ment quel­conque, alors ce n’est pas un stage mais bien un emploi qui est proposé.

    C’est peut être un emploi de débu­tant, sans expé­rience, peu effi­cace et donc payé en consé­quence, mais ça restera un emploi sala­rié, avec toutes les garan­ties et les statuts asso­ciés.

    Refu­ser ces emplois dégui­sés en stage

    Il est de notre devoir, nous, qui ne sommes plus étudiants depuis long­temps, non seule­ment de refu­ser ces stages mais de mettre au banc et à l’in­dex toute entre­prise qui en profi­te­rait, ou pire : qui fonde­rait son modèle sur la renta­bi­li­sa­tion des stagiaires.

    Si les stagiaires sont sans pouvoir, que les entre­prises et écoles profitent du système, et que l’état refuse d’avan­cer, c’est bien à nous de faire évoluer les menta­li­tés, non ?

    Et si vous faisiez lire cette décla­ra­tion (que vous refor­mu­le­rez) à votre mana­ge­ment ou l’as­sis­tant RH avec qui vous parlez à la machine à café afin de leur faire prendre posi­tion offi­ciel­le­ment et publique­ment ? Sous l’angle posi­tif ça peut être une très bonne opéra­tion RH.

    Le danger c’est que sinon ça passe défi­ni­ti­ve­ment dans les acquis. J’ai déjà dans mes connais­sances des gens qui trouvent natu­rel que le jeune doive faire ses preuves par des stages, des emplois précaires et des situa­tions hors couver­ture sociale et légale avant de méri­ter son statut de travailleur. Ce n’est pas ma concep­tion d’un droit ou d’un modèle de société.

  • N’éco­no­mi­sez pas sur votre maté­riel infor­ma­tique profes­sion­nel

    N’éco­no­mi­sez pas sur votre maté­riel infor­ma­tique profes­sion­nel

    Choi­sis ce que tu veux

    J’ai inté­gré une nouvelle société il y a peu. Première surprise, on m’a demandé avant que j’ar­rive ce que je voulais comme poste infor­ma­tique. Agréable. Mieux : On m’a simple­ment dit d’al­ler prendre ce qui me corres­pon­dait sur les sites de Dell ou d’Apple. Pas de choix prééta­bli ou de guide sur le budget.

    Avec un cahier des charges aussi inexis­tant le moindre DAF risque­rait une attaque cardiaque. L’es­sen­tiel des effec­tifs peut faci­le­ment se faire coller l’étiquette « geek », c’est un coup à dépen­ser 3 000 euros par poste ça.

    Qu’est-ce qui peut bien pous­ser une société à lâcher la bride ainsi à ses infor­ma­ti­ciens ?

    Que ceux qui n’ont jamais pesté devant leur machine qui ne réagit pas assez vite lèvent la main !

    À mon arri­vée à Yahoo! j’avais eu pendant un moment un vieux Dell qui avait 10 minutes de batte­rie (montre en main) et 8 minutes pour démar­rer. Je n’avais pas le temps de lancer un logi­ciel qu’il s’ar­rê­tait. Chan­ger la batte­rie ? ah non, pas avant les trois ans d’amor­tis­se­ment. Résul­tat : une horreur pendant les réunions.

    Plus récem­ment à mon précé­dent poste j’ai béné­fi­cié d’un Dell Lati­tude E5510 tout neuf. Proces­seur Intel i3 dual core à 2,4 Ghz et 4 Go de mémoire, sur le papier c’est même surdi­men­sionné pour quelqu’un qui fait un peu de code et majo­ri­tai­re­ment de la bureau­tique. Pour­tant, que ce soit l’anti-virus ou le maté­riel, il me fallait presque 10 minutes pour démar­rer la machine, plus d’une minute pour avoir accès à MS Word ou Fire­fox après les avoir lancé, et le wifi mettait du temps à accro­cher.

    Je ne prends même pas en compte toutes les fois où j’ai du noter sur papier et ressai­sir à cause d’une mauvaise batte­rie et d’un manque de prises en salle de réunion, vous ne croi­riez pas le temps perdu ainsi cumulé.

    La renta­bi­lité comme seul objec­tif

    Depuis une semaine c’est une joie. J’ouvre le portable et je peux commen­cer à frap­per au clavier. Pas de minute d’at­tente, pas même 30 secondes. Je clique sur l’icône de MS Word et je peux taper immé­dia­te­ment. Je dis bien immé­dia­te­ment. J’ai véri­fié si c’était une impres­sion ou si c’était objec­tif. J’ai cliqué et tapé immé­dia­te­ment.  La batte­rie je n’en parle même pas, je pour­rai tenir la jour­née dessus sans rechar­ger. Quant au wifi, c’est en rédi­geant ce billet que je me suis rendu compte que je n’ai jamais fait atten­tion à savoir si le wifi était en recherche ou connecté : j’étais en ligne dès l’ou­ver­ture du capot, ou du moins je n’ai jamais ressenti le délai.

    En ce moment je fais des entre­tiens auprès de mes clients. Deux entre­tiens par jour, c’est un démar­rage à froid et trois reprises à chaud. Entre le wifi, la sortie de veille, le lance­ment des logi­ciels et la réac­ti­vité géné­rale, je gagne un grand mini­mum de 3 minutes à chaque fois, le double pour le démar­rage à froid, soit 15 minutes par jour.

    Comp­tez vous-mêmes, j’ai renta­bi­lisé une jour­née de travail à peu près tous les deux mois. 15 minutes ça peut sembler exagéré, on ne se rend pas toujours compte de tous ces petits temps d’at­tente, on met instinc­ti­ve­ment en place des contour­ne­ments (le café après avoir allumé la machine, la présen­ta­tion avec le client le temps que MS Office se lance) … jusqu’au jour où on n’en n’a plus besoin et qu’on devient vrai­ment effi­cace.

    N’éco­no­mi­sez pas sur l’ou­til de travail

    Le « choi­sis ce que tu veux » est très diffi­cile pour moi. Ça veut dire que c’est à moi de défi­nir les limites de ce qui est accep­table ou rentable. Mes expé­riences passées m’in­ci­taient d’un côté à ne surtout pas rogner trop, mais de l’autre à croire que je risquais de me faire remarquer par une facture refu­sée avant même de faire mon premier jour.

    Heureu­se­ment un futur collègue m’a incité à ne pas faire l’éco­no­mie d’un poste de travail et m’a rappelé que le coût était quand même ridi­cule au final pour du profes­sion­nel.

    Résul­tat : Je me suis lâché. Raison­na­ble­ment, mais mon poste a proba­ble­ment coûté quatre fois plus que celui que m’avait alloué mon précé­dent employeur.

    Le montant repré­sente tout de même moins de trois jours de factu­ra­tion client. La diffé­rence avec un poste milieu de gamme sera amor­tie en moins de six mois sur la base des calculs plus haut. Avec un renou­vel­le­ment tous les trois ans, mon employeur précé­dent aurait fait une écono­mie de 15 jours de factu­ra­tion en faisait le même choix.

    Tout n’est pas chif­frable

    Mais le gain réel n’est même pas là. Le gain c’est par exemple que j’ai envie de travailler, que j’ai une impres­sion de confiance et d’ef­fi­ca­cité indé­niable pour commen­cer dans mes nouvelles affec­ta­tions. Je commence motivé et non frus­tré.

    Pour savoir combien cette frus­tra­tion peut tuer toute moti­va­tion sur le long terme au fur et à mesure des embê­te­ments et des mauvaises expé­riences, le retour sur inves­tis­se­ment chif­fré plus haut est tota­le­ment négli­geable. La vraie valeur ajou­tée elle ne se chiffre pas, mais c’est elle la plus impor­tante : je suis effi­cace est motivé.

    Faites tour­ner ce retour à votre service infor­ma­tique le jour où on vous annonce que fran­che­ment votre poste coûte déjà assez cher comme ça et que ce que vous deman­dez n’est pas vrai­ment indis­pen­sable, qu’on peut très bien faire sans.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-ND par Kmeron