Catégorie : Vie professionnelle

  • Joie des cabi­nets de recru­te­ment

    Copie quasi verba­tim de ce que je viens d’en­voyer aujourd’­hui :

    Bonjour,

    J’avais eu des contacts perti­nents par le passé avec [chargé de recru­te­ment 1] et [chargé de recru­te­ment 2] entre 2008 et 2010.

    Depuis debut 2011 que vous êtes en charge, vous ne me trans­met­tez que des offres qui ne cadrent aucu­ne­ment avec mon type de poste et qui sont géné­ra­le­ment au moins 30% en dessous du salaire que j’avais en 2008 quand je discu­tais avec [cabi­net de recru­te­ment] (étant entendu que depuis 2008 mes expé­riences et mes préten­tions ont bien évidem­ment évolué).

    Le consta­tant, je vous en ai fait la remarque dès mai 2011. N’ayant vu aucune amélio­ra­tion, je vous ai demandé expli­ci­te­ment de me reti­rer de vos listes en novembre 2011. Toujours sans effet, je vous l’ai encore signalé en février de cette année.

    Ne voyant aucune amélio­ra­tion dans la quali­fi­ca­tion ni prise d’ef­fet de mes demandes, je suis au regret de devoir faire deux requêtes plus formelles :

    1. Merci de me commu­niquer le numéro d’en­re­gis­tre­ment CNIL de la base de profil dans laquelle je suis enre­gis­tré. Ceci est une requête légale au titre de la loi loi n°78–17 rela­tive à l’in­for­ma­tique, aux fichiers et aux liber­tés du 6 janvier 1978.
    2. Ensuite, au choix :
    • Soit faire en sorte en interne que mon dossier ne soit plus géré par [chargé de recru­te­ment 3], ni qu’au­cune solli­ci­ta­tion ne me soit envoyée de sa part.
    • Soit de reti­rer toute donnée nomi­na­tive me concer­nant de vos registres (et pas unique­ment de me désins­crire de vos solli­ci­ta­tions), puis de me confir­mer cette suppres­sion.

    Je suis désolé d’en arri­ver là mais je ne vois de toutes façons pas comment établir la rela­tion de confiance néces­saire à un recru­te­ment dans le contexte qui m’est présenté actuel­le­ment, ni pour moi ni – et encore moins – pour vous recom­man­der à mes rela­tions en recherche d’em­ploi.

    En vous remer­ciant d’avance pour la prise en compte,

    Le pire étant que je ne suis plus en recherche depuis 2007 mais ça…

    Sérieu­se­ment, c’est à me dissua­der de faire appel à des recru­teurs pour mes recherches en tant qu’em­ployeur, et encore plus à faire suivre leurs offres à des gens biens.

    C’est quoi vos expé­riences avec des cabi­nets de recru­te­ment ? Vous en avez à conseiller des biens, pas trop chers, qui comprennent le web, qui savent quali­fier des profils de bon niveau et pas taper au hasard ?

  • Esti­ma­tion is evil

    Peut être est-ce du à mon inca­pa­cité flagrante à sortir de bonne esti­ma­tions, mais je suis convaincu que l’exer­cice est des plus nocifs. Je conçois le déve­lop­pe­ment comme une acti­vité créa­tive, avec des problèmes qui sont large­ment incon­nus et des besoins qui sont à peine effleu­rés.

    Esti­ma­tion is evil, chez prag­prog.

    Soit on fait semblant, soit on accepte que les esti­ma­tions soient en perma­nence fausses, soit on tient les esti­ma­tions. La dernière option implique forcé­ment une astuce bien connue : c’est la qualité qui trinque. C’est l’op­tion des SSII, mais elle me parait diffi­ci­le­ment tenable en interne à une société.

    Le problème c’est que le busi­ness a besoin d’avoir des dates et de les commu­niquer. Passer du « produire ce qu’on vend » au « vendre ce qu’on produit » est loin d’être simple. L’équi­libre du néces­saire compro­mis est parfois diffi­cile à trou­ver.

  • Soin et alimen­ta­tion des ingé­nieurs infor­ma­tique (ou pourquoi les ingé­nieurs sont grin­cheux)

    Je ne suis pas d’ac­cord avec tout, mais le pourquoi les ingé­nieurs sont grin­cheux est à recom­man­der à tous les mana­gers ou direc­teurs qui ne viennent pas du déve­lop­pe­ment et qui peuvent avoir à faire même indi­rec­te­ment à une équipe tech­nique infor­ma­tique. Ça donne une première mise en contexte de certaines choses. Ensuite il reste à expliquer la culture parti­cu­lière du milieu, et l’at­ta­che­ment d’une partie de la commu­nauté à des valeurs très spéci­fiques (d’ailleurs rien que le fait de parler de commu­nau­té… parle-t-on de commu­nauté pour les comp­tables ?).

    Il faudrait presque écrire un livre. Je me suis rendu compte que servir d’in­ter­prète et de guide dans le monde des déve­lop­peurs était fina­le­ment une partie de mon métier de direc­teur tech­nique. C’est assez diffi­cile, peut être aussi parce que je suis fonciè­re­ment *dans* cette commu­nauté et atta­ché à ses parti­cu­la­ri­tés.

  • Ressources méthodes agiles

    Quelques liens pour ne pas les oublier. Tout d’abord des livres recom­man­dés concer­nant les méthodes agiles :

    Quelques jeux pour le côté agile, mais desti­nés à ceux qui veulent coacher (forcé­ment inutiles si vous les regar­dez par avance) : Inno­va­tion games

    Je suis preneur d’autres recom­man­da­tions du même tonneau si vous en avez.

     

  • Trouvé routeur

    Il y a quelques temps je cher­chais un routeur pour le côté une petite PME. J’avais trouvé quelques trucs mais rien d’ex­tra­or­di­naire, souvent au delà des 300 € pour un maté­riel peu person­na­li­sable.

    Aujourd’­hui j’ai trouvé une source assez sympa, avec des boitiers orien­tés PC mais de la taille d’un routeur, avec 4 à 6 ports ether­net, sur lesquels mettre un Linux avec une distri­bu­tion orien­tée routage, à tarif élevé mais pas déli­rant. Bref, le bonheur.

    Un peu tard cepen­dant, nous avons plani­fié d’autres solu­tions en atten­dant.

  • Hire For The Ability To Get Shit Done

    Passer du rôle de consul­tant / expert à celui de direc­teur tech­nique d’une start up c’est apprendre plein de choses. Je crois que c’est mon approche du recru­te­ment qui a beau­coup changé.

    Voilà *le* point avec un coef­fi­cient deux fois plus impor­tant que les autres : ability to get the shit done. Ce n’est pas un critère, c’est un pré-requis.

  • Char­pen­tier infor­ma­tique

    Inter­vie­wer: So, you’re a carpen­ter, are you?
    Carpen­ter: That’s right, that’s what I do.

    […]

    Inter­vie­wer: First of all, we’re working in a subdi­vi­sion buil­ding a lot of brown houses. Have you built a lot of brown houses before?
    Carpen­ter: Well, I’m a carpen­ter, so I build houses, and people pretty much paint them the way they want.

    […]

    Carpen­ter: Really, is that it? So I lost the job because I didn’t have enough brown?
    Inter­vie­wer: Well, it was partly that, but partly we got the other fellow a lot chea­per.
    Carpen­ter: Really — how much expe­rience does he have?
    Inter­vie­wer: Well, he’s not really a carpen­ter, he’s a car sales­man — but he’s sold a lot of brown cars and he’s worked with walnut inter­iors.

    Ça me rappelle forte­ment une direc­tion qui à un moment pensait qu’il fallait segmen­ter les déve­lop­peur par domaine commer­cial, et que la valeur ajou­tée était moins dans la qualité tech­nique ou le recul du déve­lop­peur que dans le fait qu’il ait déjà travaillé dans le secteur de l’éner­gie (même si c’est pour coder un CMS ou un outil de réser­va­tion de salles de réunion) ou dans l’in­dus­trie du luxe (même si c’est pour coder un formu­laire d’ins­crip­tion à une news­let­ter).

    La petite histoire reste une petite fable forgée de toutes pièces, mais elle est amusante à lire, et parfois se révèle un peu trop proche de la vérité.

  • Expect more from product mana­gers

    Cité sans autre commen­taire :

    Whate­ver their stra­tegy, good product mana­gers vali­date their features before they build them, and that’s why their ideas are so much more likely to improve the bottom line of the company. They don’t neces­sa­rily have better ideas. They just kill the bad ones before spen­ding too much time on them.

    Expect more from product mana­gers

     

  • Bob, cham­pion de la procras­ti­na­tion

    Et si plutôt que de faire votre travail vous embau­chiez quelqu’un dans un pays pas cher pour le faire à votre place et que vous empo­chiez la diffé­rence ? Korben raconte une anec­dote sur Bob, le cham­pion de la procras­ti­na­tion, mais avant de conti­nuer sachez que l’his­toire n’est pas nouvelle : Je me rappelle quand j’étais plus jeune en Italie, ça s’ap­pe­lait la poli­tique de la veste chez les fonc­tion­naires. On arrive le matin, on pose la veste, et on laisse le philip­pin immi­gré faire le travail pendant qu’on prendre un autre boulot ailleurs.

    Je ne suis pas d’ac­cord avec l’axe de la procras­ti­na­tion. J’hé­site entre plusieurs senti­ments :

    Tout d’abord, c’est simple­ment l’ap­pli­ca­tion la plus pure du libé­ra­lisme. On embauche Bob pour faire un boulot, le boulot est fait, bien fait même si j’en crois l’anec­dote. Du coup l’em­ployeur ne devrait rien à voir à redire. Il n’y a pas de dommage avéré, et tout va bien dans le meilleur des mondes. Tant mieux pour Bob qui sait pilo­ter trou­ver et pilo­ter les bonnes ressources off-shore, il a bien mérité sa valeur ajou­tée.

    D’un autre côté si ça fonc­tionne c’est qu’il y a réel­le­ment zéro esprit d’équipe ou fonc­tion­ne­ment RH dans l’en­tre­prise. À force de consi­dé­rer les gens comme jetables et remplaçables, ne vous éton­nez pas qu’ils agissent comme tels.

    Enfin, ça met une claque méri­tée à l’idée qu’un déve­lop­peur off-shore est forcé­ment moins compé­tent, moins quali­ta­tif ou moins « haut niveau » qu’un local. Ça ne veut pas dire qu’il faut avoir toute son équipe à l’autre bout du monde, mais simple­ment que ce qu’ap­porte un local c’est la proxi­mité, le côté humain, la possi­bi­lité de discu­ter, de travailler ensemble en face à face. Si vous ne le faites pas, alors vous vous leur­rez sur la valeur ajou­tée.

  • Chère agence digi­tale^Wnumé­rique

    Chère agence digi­tale / Web / marke­ting / sociale rayez la mention inutile, à mon avis elles le sont toutes […] tu vas commen­cer dès demain matin à spam­mer ma boite mails de tes cartes de voeux numé­riques de plus ou moins bon goût, parfois montées à l’ar­rache d’un HTML hési­tant durant les heures supplé­men­taires d’un stagiaire non payé, mais la plupart du temps conte­nues dans un bête JPEG

    […]

    Comme chaque année, tu vas me souhai­ter une excel­lente année 2013 sous le signe du digi­talnumé­rique, digi­tal c’est pour les doigts / des média sociaux / de l’en­tre­prise 2.0 / du X-commerce / des lamas roses et des double arc-en-ciels / ajoute ici les buzz­words qui te feront plai­sir et d’une colla­bo­ra­tion plus que fruc­tueuse dans nos domaines respec­tifs.

    […]

    Chère agence je ne sais plus trop quoi, je voulais te dire ceci : tes voeux et tes digi­taux, tu peux te les carrer quelque part. Cette année, au lieu de simple­ment balan­cer ta carte virtuelle dans ma poubelle qui ne l’est pas moins

    […]

    Si en revanche tu es dans mon carnet d’adresses à l’on­glet “potes”, que tu as une agence [mettre un buzz­word ici] et que tu as envie qu’on prenne un verre, quitte à m’ex­pliquer pourquoi je dois abso­lu­ment ache­ter ta nouvelle campagne trans­mé­dia 380 sur Twit­ter, Face­book, Pinte­rest, Insta­gram et Youporn, ça doit pouvoir s’ar­ran­ger.

    Allez, bonne année quand même.

    Merci Frédé­ric, je ne saurai mieux dire. Ça vaut pour moi aussi.

    J’ajou­te­rai que si, contrai­re­ment à Frédé­ric, je ne passe­rai pas de temps à remplir les RBL, chère agence digi­tale qui me spam chaque année de ta carte de voeux pour­rie, tu peux être certain que ce genre d’exer­cice est le meilleur moyen pour que je n’ai abso­lu­ment pas envie de (re)passer par toi, même si j’y étais contraint. Pas que la carte de voeux soit méchante ou désa­gréable à ce point, mais l’ac­cu­mu­la­tion dépasse mon niveau d’ac­cep­tance. Si tu fais partie du lot, partages en les effets et ne t’at­tends pas à être privi­lé­giée.