Catégorie : Politique et société

  • Fuku­shima, encore une

    A Fuku­shima, selon le même dossier, «  une zone rouge de 20 km a été déli­mi­tée, dans laquelle le gouver­ne­ment travaille à la dépol­lu­tion : nul ne sait quand les quelque 110 000 habi­tants seront auto­ri­sés à rentrer », sans que soit fait mention des vastes zones inha­bi­tables situées à 40 km de la centrale et bien au-delà, et sans que soit rappelé que le critère de défi­ni­tion de la zone de migra­tion obli­ga­toire a été fixé à une dose de 20 milli­sie­verts par an, soit quatre fois plus qu’à Tcher­no­byl et vingt fois la norme inter­na­tio­nale d’inac­cep­ta­bi­lité.

    Bien entendu, sur ce genre de sujets polé­miques, il faut toujours penser à utili­ser son sens critique. Certaines infor­ma­tions en appa­rence scan­da­leuses peuvent se révé­ler fausses ou simple­ment tout à fait légi­times. Tout de même, il faut conti­nuer à lire sans reje­ter par prin­cipe non plus.

  • Fuku­shima, ça existe encore

    Un pois­son pêché à des fins de contrôle près de la centrale nucléaire acci­den­tée de Fuku­shima présente un niveau impres­sion­nant de conta­mi­na­tion radio­ac­tive, plus de 2 500 fois supé­rieur à la limite légale fixée par le Japon, a annoncé, vendredi 18 janvier, l’opé­ra­teur du site.

    Nous sommes à presque deux ans de l’ac­ci­dent, et il ne faut pas oublier que la faune ne reste pas toujours sage­ment aux alen­tours de la centrale. Bref, il ne faut pas toujours donner la voix aux alar­mistes, mais pas toujours non plus à ceux qui refusent de voir toute gravité.

    Ne pas oublier non plus que les limites légales au Japon ont été *très* forte­ment rele­vées, bien au delà des seuils inter­na­tio­naux habi­tuels.

  • Le jour où les bisou­nours mordront les vautours

    Le sujet du billet lui-même est vaste, et je n’ai pas forcé­ment de valeur ajou­tée à en parler ici, mais le titre lui-même m’in­ter­pelle. Il est réuti­li­sable dans plus d’un contexte, et je crois qu’il reflète très bien mon état d’es­prit fréquent.

    Le jour où les bisou­nours mordront les vautours … à force d’ex­cès, n’est peut être pas si loin.

  • Donne moi un lien, et demande des sous à Google

    J’en parlais il y a peu : La presse qui critique Google profite elle-même des conte­nus de tiers, souvent gratui­te­ment. La réuti­li­sa­tion de photos « trou­vées sur le net » est même un grand clas­sique. Bien entendu c’est hors de tout droit d’au­teur.

    Les rares fois où ces détour­ne­ments sont repé­rés et qu’il y a suffi­sam­ment de pres­sion, les images sont suppri­més après coup (de toutes façon l’au­dience est passée, l’édi­teur de presse s’en moque) ou on fait un lien vers la source. C’est ce qu’il s’est passé ici avec M6.

    Le pire n’est même pas cette atti­tude hypo­crite de la part de la presse, c’est que les auteurs initiaux se contentent de « c’est fini, ils ont mis un lien vers chez moi », favo­ri­sant l’idée que ces reprises sont légi­times et qu’au pire on ajou­tera des liens après coup quand ça n’aura plus aucune impor­tance. Non, la visi­bi­lité n’est pas une contre­par­tie légi­time, surtout quand on se fait prendre après coup.

  • Renta­bi­li­ser les données publiques en les reti­rant du public

    Par souci de « renta­bi­lité » et pour « proté­ger ses inves­tis­se­ments », l’État et les collec­ti­vi­tés publiques ont de plus en plus tendance à vouloir restreindre l’ac­cès aux données publiques.

    Je crois que nous avons simple­ment oublié, à force de tout vouloir moné­ti­ser pour dimi­nuer les coûts, que ces struc­tures ont pour rôle l’in­té­rêt public, pas d’être des sources de recettes.

    Le pire dans cette utopie de vouloir renta­bi­li­ser et monnayer ces accès, c’est que dans l’en­semble les tenta­tives de moné­ti­sa­tions coutent souvent plus cher que ce que ça ne rapporte, sans même comp­ter les béné­fices indi­rects que peuvent rappor­ter la publi­ca­tion libre des données et leur réuti­li­sa­tion.

  • Abuser l’usa­ger de services de santé

    Je découvre la présence de « Le guide Santé », dont l’ac­ti­vité prin­ci­pale semble d’abu­ser les usagers de services de santé en four­nis­sant un annuaire pipeauté.

    En gros l’ac­ti­vité c’est :

    • Se connec­ter aux annuaires publics des profes­sion­nels
    • Créer une fiche pour chaque profes­sion­nel, mais en mettant un numéro payant en 08 à la place du numéro réel (exemple)
    • Cher­cher à se posi­tion­ner en première posi­tion dans Google (et ça semble fonc­tion­ner)
    • Lais­ser le client se faire abuser en télé­pho­ner au 08 en pensant que c’est le numéro du profes­sion­nel
    • Empo­cher la mise.

    En lisant le texte affi­ché après le clic sur un lien grisé, sur le côté et en petite ligne, on peut comprendre entre les lignes que le service ne donne pas le numéro réel du profes­sion­nel, mais il est évident qu’une majo­rité de gens se feront abuser.

    Pour moi on est à la limite de la trom­pe­rie, renfor­cée par le fait qu’en visant les services de santé des on vise des personnes qui se lais­se­ront faci­le­ment abuser du fait du senti­ment d’ur­gence, de l’état de santé dimi­nué, voire de la dépen­dance envers la capa­cité à joindre le service recher­ché. Bref, on trompe les plus faible, pour un service sans aucune valeur ajou­tée face à l’an­nuaire exis­tant (et gratuit). Je suis très étonné que ce soit légal, ce ne devrait pas l’être et ça mérite proba­ble­ment une requête à la CNIL pour réétu­dier le cas.

  • « Je pense que l’on n’a plus de presse en France »

    Je pense que l’on n’a plus de presse en France

    Je ne sais que rajou­ter au billet de David et à cette cita­tion, si ce n’est que ce n’est pas nouveau mais proba­ble­ment bien plus vrai en France qu’ailleurs (au moins par rapport aux pays que je connais).

    Il y a quelques tenta­tives et Media­part, avec tous ses défauts, fait partie de celles ci au point de deve­nir un indis­pen­sable telle­ment il y a manque, mais cela ne suffit pas. Le pire n’est même pas le côté people, mais bien la presse poli­tique et le manque d’ana­lyse critique des actua­li­tés.

  • Presse hypo­crite

    Magni­fique répar­tie d’un blogueur de l’Ex­press. Je fais pour une fois une cita­tion assez exten­sive, parce que l’iro­nie veut que le blogueur critique en fait les atti­tudes de sa plate­forme hôte (Express Your­self). Je ne mettrai pas ma main au feu que ce contenu reste en ligne.

    [Les éditeurs de presse alimentent] une grande partie de vos conte­nus édito­riaux par des sources gratuites ou deman­dant bien peu d’in­ves­tis­se­ments (par exemple en « bâton­nant » des dépêches de l’AFP)? Un exemple: les contri­bu­teurs du Plus du Nouvel Obs ou d’Ex­press Your­self ne sont pas rému­né­rés pour la majo­rité d’entre eux. Ne sont pas non plus rému­né­rés les blogueurs invi­tés sur le site de Marianne. Le Figaro se montre plus cynique encore: les tribunes (rédi­gées gratui­te­ment par des poli­tiques, cher­cheurs, person­na­li­tés…) sont en accès payant!

    Pour­tant, tous ces textes se retrouvent régu­liè­re­ment en Une des sites d’in­fos, au milieu des articles rédi­gés par des jour­na­listes qui, eux, sont rému­né­rés. De même, contrai­re­ment à la pratique que l’on retrouve dans bon nombre de médias inter­na­tio­naux, les experts, cher­cheurs, sondeurs, poli­to­logues, écono­mistes ou autres spécia­listes que vous faites inter­ve­nir pour obte­nir une analyse exté­rieure sur un sujet donné ne sont pas rému­né­rés non plus. Un spécia­liste inter­ve­nant sur le Mali dans un média français le fait pour la gloire. Mais si ce spécia­liste four­nit la même analyse sur Al-Jazeera, il sera alors rému­néré (cela vaut égale­ment pour une inter­ven­tion dans un média anglo-saxon).

    Bref, les éditeurs de presse profitent de conte­nus tiers en ayant au mieux une acti­vité d’in­dexa­tion ou de mise en valeur, rému­né­rant par la visi­bi­lité qu’ils offrent, sans rever­ser de recette aux produc­teurs de ces conte­nus. C’est fina­le­ment exac­te­ment ce qu’ils reprochent à Google. Pire, les conte­nus pour lesquels les éditeurs de presse souhaitent une rému­né­ra­tion de Google, sont en grande partie récu­pé­rés gratui­te­ment au départ. Cohé­rence quand tu nous tiens…

    Sentez-vous l’iro­nie?
    Et que répon­dez-vous à ces contri­bu­teurs qui vous four­nissent une part non négli­geable de votre contenu édito­rial qui auraient l’ou­tre­cui­dance de récla­mer une rému­né­ra­tion? « Votre rému­né­ra­tion est la visi­bi­lité que nous vous offrons ». Soit. Mais cela ne vous empêche pas de récla­mer à Google de l’argent au prétexte que le moteur de recherche se fait de l’argent sur vos conte­nus (dont une partie, rappe­lons-le, vous est appor­tée gratui­te­ment).

  • Délais judi­ciaires

    Il s’était en effet écoulé 26 mois en la saisine du Conseil et le rendu du juge­ment par un juge dépar­ti­teur. L’Etat condamné mais qui, à ce jour, n’a pas encore payé ! [8 mois après]

    Bon, le titre de l’ar­ticle lui-même ne m’in­té­resse pas, mais comment consi­dé­rer que nous faisons ce qu’il faut pour proté­ger le faible du fort quand un juge­ment au prud’­hommes prend plus de deux ans ? Si même l’État n’exé­cute pas les juge­ments, là c’est que notre système judi­ciaire est défi­ni­ti­ve­ment malade de manque de moyens ou de person­nel.

  • Le revenu annuel des 100 personnes les plus riches suffi­rait à éradiquer quatre fois la pauvreté

    Bon, je ne suis pas capable de véri­fier l’af­fir­ma­tion, mais ce ne serait pas éton­nant non plus.

    Le revenu net des 100 milliar­daires les plus riches s’éle­vait en 2012 à 240 milliards de dollars, ce qui suffi­rait à éradiquer quatre fois la pauvreté extrême

    Même si c’est vrai, le calcul n’en­traine pas de conclu­sion simpliste. Redis­tri­buer cet excès pour lutter contre la pauvreté n’est pas forcé­ment faisable. Ce qui est certain c’est que la situa­tion n’est pas tenable éthique­ment. Comment croire qu’il est légi­time pour certains de gagner des sommes fara­mi­neuses quand d’autres meurent de faim. Le « mérite » va-t-il jusque là ? Les pauvres ont-ils vrai­ment moins de mérite ?

    À défaut de grande révo­lu­tion, dont je ne crois pas au béné­fice, je crois véri­ta­ble­ment à une taxa­tion très forte au delà de certains reve­nus ou de certains béné­fices (je parle donc aussi des entre­prises), voire à un plafon­ne­ment.