Retoquer des dossiers en minimisant la gravité de la pathologie dont souffrent les victimes explique pourquoi seules 7,7% d’entre elles sont indemnisées pour l’instant. Mais cette façon de faire pose une double question de légitimité scientifique et d’éthique: comment peut-on rétrograder une fuite cardiaque en se basant uniquement sur des photocopies d’examen (voire seulement les comptes-rendus) alors que l’échographie du cœur doit justement observer un muscle en fonctionnement? C’est comme si un gynécologue qui réalise une échographie disait que le fœtus présente des malformations, et qu’à partir des seules photocopies de cet examen, un autre médecin décidait que le bébé se porte parfaitement bien.
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En effet, le taux d’acceptation par l’Oniam des dossiers de valvulopathies est de 12% (et de 17% si on exclut les valvulopathies par rétrécissement des valves, celles qui a priori ne sont pas imputables au Mediator). Or, curieusement, ces chiffres sont très éloignés de ceux qu’observe notamment le Pr Christophe Tribouilloy dans la revue internationale Circulation, dans une publication scientifique parue en 2012 et qui étudie d’ailleurs le même type de population que les dossiers reçus par l’Oniam. Dans cette étude, 76% des fuites de la valve aortique (quel qu’en soit le grade) sont attribuables au Mediator.
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