D’abord c’est quoi une métadonnée ? Le préfixe « méta » est utilisé pour désigner une réflexion. La métadonnée c’est une donnée sur la donnée.
La donnée d’une conversation téléphonique c’est la conversation. La métadonnées c’est qui téléphone à qui, combien de temps ça dure, dans quelle langue, par quel opérateur, à quelle heure, etc.
Le point important c’est que tout ça est question de contexte. La « donnée sur la donnée » est une donnée à part entière. Si vous vous intéressez à qui téléphone à qui, ce que vous récupérez c’est de la donnée, pas de la « métadonnée ».
Ce qui pouvait être un simple terme technique devient un élément de langage pour amoindrir l’importance du viol de nos vies privées.
Les États ne récupèrent pas des métadonnées, ils récupèrent nos données, tout simplement. Pas toutes les données, par exemple peut être pas le contenu des conversation téléphonique, ou pas tout le temps, mais des données tout de même, et pas des moindres.
En continuant à parler de métadonnées vous sortez de la description objective de ce qu’il se passe et vous oubliez votre rôle d’analyste de l’information : Vous retransmettez les éléments de langages de tiers qui ont pour but de façonner le ressenti de vos lecteurs. En cela vous trompez et vous vous compromettez.
Petit exemple pratique ? Quand on titre « Vodafone confirme que six pays ont un accès direct à ses métadonnées » on trompe le lecteur en le distançant de ce qu’il se passe. Non seulement ce sont des données, mais ce sont les données de ses clients, pas celles de Vodafone (même s’il en a le dépôt).
Titrez « Vodafone confirme que six pays ont accès à une partie des données de ses clients » et vous verrez une prise de conscience bien différente. Ce sera en tout cas bien plus proche de ce qu’il se passe.
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