Catégorie : Politique et société

  • France, Para­dise Lost

    When I moved to France 12 years ago, it was like arri­ving in an unfriendly para­dise. Sure, hardly anyone spoke to me. But there was natio­nal paid mater­nity leave and free pres­chool. Prac­ti­cally everyone seemed to agree on the need for strict gun laws, and access to birth control and abor­tion. Not only did the whole coun­try have health insu­rance; most undo­cu­men­ted immi­grants could get medi­cal and dental care free.

    […] The French believe “they have a duty to think not just for them­selves but also for the rest of the world,”

    […In 1970’s…] France took in nearly 130,000 “boat people” from Viet­nam, Laos and Cambo­dia. That influx, and others like it, have helped make France a nation of immi­grants. Nearly a quar­ter of the popu­la­tion has at least one foreign-born grand­parent.

    […]

    I assu­med that France would be welco­ming.

    It wasn’t. President François Hollande said in Septem­ber that France would take in an addi­tio­nal 24,000 refu­gees over the next two years. In a natio­nal poll after­ward, 70 percent of respon­dents said 24,000 was “suffi­cient” or “very suffi­cient,” and half said they would refuse to accept refu­gees in their own city.

    New York Times

    Où est passé notre France ? Que sommes-nous deve­nus ? Nous nous sommes perdus, ou est-ce moi qui appar­tient au passé ?

  • Tran­sports fran­ci­liens – Pourquoi le pire est à venir

    C’est ainsi que le RER A, la ligne 1 du métro ou la ligne 9 (orien­tées est-ouest, elles aussi) atteignent des taux de satu­ra­tion invrai­sem­blables, avec cinq ou six voya­geurs debout au mètre carré le matin dans un sens, puis le soir dans l’autre. En milieu d’après-midi ou un dimanche, il n’y a aucun problème pour trou­ver une place assise sur ces mêmes lignes.

    La situa­tion est égale­ment critique sur les lignes de RER B et C ainsi que sur les lignes de Tran­si­lien J, U et L. S’il s’agis­sait de trans­port de bétail, ces rames contre­vien­draient chaque semaine aux recom­man­da­tions euro­péennes, qui préco­nisent de ne pas dépas­ser les 235 kg de mammi­fères au mètre carré…

    — Que Choi­sir

    Tran­spor­ter des dizaines de milliers de personnes d’un côté à l’autre chaque jour va vite avoir ses limites. Rien de neuf, mais ça va s’ag­gra­vant.

  • Five hours with Edward Snow­den

    Suddenly he opens the door. DN’s Lena Sund­ström and Lotta Härde­lin had a unique meeting with the whist­le­blo­wer who has fans all over the world but risks life­time impri­son­ment in the home coun­try he once tried to save.
    Dagens Nyhe­ter

    L’in­ter­view est énorme, je ne peux que vous recom­man­der de la lire. Ce que j’en retiens est en fait étrange, ce sont essen­tiel­le­ment les photos, que je trouve magni­fiques. Et le bandeau titre fait magni­fique­ment Harry Potter.

  • Des mili­taires dans les rues

    Je me rends compte qu’il y a des majeurs en France qui ont toujours vécu avec des mili­taires en patrouille dans les rues et dans les gares, et qui trouvent proba­ble­ment cela normal.

    Quand j’étais au collège, c’est à ça qu’on recon­nais­sait certains régimes dicta­to­riaux. J’en ai froid dans le dos.

    Ce qui a offi­ciel­le­ment été présenté comme une mesure d’ex­cep­tion tempo­raire est actif sans discon­ti­nuer depuis 1996. On souf­flera les 20 bougies l’an­née prochaine.

    La page Wiki­pe­dia montre très bien l’es­ca­lade vers le pire. On « renforce » et monte d’un cran à chaque événe­ment, quand l’opi­nion est prête à l’ac­cep­ter, mais ne redes­cend jamais.

    On en est au point où les diffé­rents niveaux de couleur n’existent plus. Nous n’en n’avons gardé que deux niveaux rouges, le « gravis­sime » et le « encore plus gravis­sime que ça ». Au moins il est clair que l’ex­cep­tion est deve­nue la règle et qu’il n’est même plus envi­sagé de redes­cendre.

    Bref, c’est consi­déré comme normal, et s’in­ten­si­fie régu­liè­re­ment. Je ne sais pas si les mili­taires qui sont aujourd’­hui devant les lieux de culte et certains bâti­ments offi­ciels dispa­rai­tront un jour proche. J’en doute.

    Quand j’étais au collège, c’est à ça qu’on recon­nais­sait certains régimes dicta­to­riaux. J’en ai froid dans le dos.

    Oui, je l’ai déjà dit, mais j’ai l’im­pres­sion qu’on ne réalise pas tout à fait où on risque de glis­ser jour après jour.

    Il y a pour­tant large­ment de quoi se poser des ques­tions sur l’uti­lité de ces présences. Je n’ai en tête aucun événe­ment qu’ils auraient empê­chés, ni même où ils seraient simple­ment inter­ve­nus. Le seul effet probant est notre habi­tude à être gardés par des mili­taires. Gardés, ni plus ni moins.

    J’ai cette cita­tion qui dit que quand l’ar­mée (censée proté­ger l’État) remplace la police (censée proté­ger les citoyens), alors on se retrouve avec l’État qui se protège de ses propres citoyens.

    — Le Hollan­dais Volant

    Entre l’écri­ture de ce billet et sa publi­ca­tion, je tombe sur cette cita­tion. Je me dis que, défi­ni­ti­ve­ment, nous nous sommes égarés quelque part.

  • Your Best Employees Will Quit. Here’s What To Do About It.

    And you’re willing to make a lot of sacri­fices in the pursuit of that goal.

    Do you realize how insane it is to expect that of lite­rally anyone else who isn’t a co-foun­der?

    — Groove

    Le reste de l’ar­ticle ne m’a pas paru trans­cen­dant mais cette phrase a beau­coup d’écho chez moi.

    L’im­pli­ca­tion

    Le serveur tombe en plein week-end ? l’ac­ti­vité néces­site un petit déve­lop­pe­ment imprévu dans la jour­née de manière vrai­ment impé­rieuse ? Je sais que ce n’est pas un du, mais j’ap­pré­cie de travailler avec des gens et des équipes suffi­sam­ment impliquées pour savoir parti­ci­per dans ces moments.

    Je pour­rais dire que c’est compensé sur les condi­tions de travail souples que nous avons dans notre métier, entre les horaires non fixes, la capa­cité de télé­tra­vail et la possi­bi­lité d’avoir un effi­ca­cité très variable sans contre­maitre pour faire la police de ce qui est produit.

    En réalité tout ça est complexe, je ne sais pas si l’un compense l’autre, ou même si compa­rer les deux a un sens et si c’est une bonne chose de le penser ainsi. Je sais juste que parfois il y a des impré­vus ou des besoins non struc­tu­rels, ponc­tuels et limi­tés, et que je ne saurais pas travailler avec des gens qui s’en détournent.

    Et l’ex­ploi­ta­tion

    Si la phrase fait écho c’est pour l’autre partie : quand la demande de sacri­fice ou le coup de bourre est long, struc­tu­rel, lié à l’ac­ti­vité de la société, au cycle commer­cial, voire à la survie de la boite.

    Et là, pour un non-action­naire, celui à qui on demande le sacri­fice n’est pas celui qui en béné­fi­ciera, ou alors indi­rec­te­ment et sans garan­tie. Le « sacri­fie-toi pour que je puisse garder ou augmen­ter le capi­tal qu’est la société » sonne faux.

    On peut argu­men­ter que tout le monde est dans le même bateau, que ça sauve­garde des emplois, que ça permet­tra des jours meilleurs, ou que ça se reflè­tera sur l’in­té­res­se­ment d’en­tre­prise ou sur les BSPCE. Pour autant, même quand on y croit – il n’y a aucun enga­ge­ment – c’est un mélange des rôles.

    Au final il s’agit d’évi­ter à l’ac­tion­naire de réin­ves­tir finan­ciè­re­ment dans la société pour payer du travail en plus – celui des sala­riés exis­tants sous forme de primes ou heures supplé­men­taires, de pres­ta­taires exté­rieurs ou de nouvelles embauches – ou d’évi­ter de donner une part de son capi­tal en échange de l’in­ves­tis­se­ment d’un tiers – inves­tis­se­ment en monnaie pour des finan­ciers ou en travail pour des employés.

    Présenté sous cet angle c’est déjà bien moins accep­table. S’il n’y a pas de finance pour des primes, le mini­mum est alors de donner une part (supplé­men­taire) du capi­tal que les employés vont contri­buer à sauve­gar­der ou faire fruc­ti­fier par du travail supplé­men­taire. Pas de promesses, des chiffres couchés sur contrat.

    Il ne s’agit pas de tout monnayer, il s’agit juste d’être clair sur les rôles de chacun, action­naire et sala­rié, et que le retour soit à la hauteur de l’in­ves­tis­se­ment respec­tif.

  • Cravates

    […] Depuis la promul­ga­tion de l’état d’ur­gence, après les cravates noires de rigueur, les socia­listes se sont mis à arbo­rer des cravates bleues. Signe du sérieux du moment

    — Stéphane

    Comme lui, je suis convaincu que tout ça est très bien réflé­chi. On ne pense plus que commu­ni­ca­tion et marke­ting, et plus modèle de société et travail de fond. Le mot d’ordre est devenu « action et fermeté », comme si agir, peu importe pour faire quoi, primait sur le fait de travailler dans la bonne direc­tion.

    La poli­tique est morte, lais­sant place à un système pure­ment publi­ci­taire. Les rares choix de fond sont guidés non par ce qui semble bon mais par ce qui semble pouvoir rempor­ter l’adhé­sion sur le moment, soit des citoyens face à un événe­ment ou à des élec­tions, soit des entre­prises ou des acteurs écono­miques prin­ci­paux le reste du temps.

    […] Je n’ai pas pu m’em­pê­cher de remarquer que les cravates roses étaient ressor­ties. C’est trop tard et c’est trop peu, les gars. On ne fait pas le monde d’un simple nœud autour du cou, c’est même pour ça que vos prédé­ces­seurs ont aboli la peine de mort.

    Un peu tard pour ces élec­tions, mais peut être aussi pour tout le système. Rattra­per ça va être diffi­cile, parce que celui qui travaille sur le long terme sera toujours distancé dans l’ins­tant par celui qui fait de la commu­ni­ca­tion. Entre temps une part gran­dis­sante s’est tota­le­ment déso­li­da­ri­sée de la poli­tique, en faisant même un terme à conno­ta­tion néga­tive, le confon­dant avec le prosé­ly­tisme parti­san primaire.

    Trop peu, ça c’est certain. Le travail de fond n’existe plus. Seul ce qu’on montre a de l’im­por­tance.

  • Finland plans to pay everyone in the coun­try $876 a month

    The Nordic nation is getting closer this month to fina­li­zing a solu­tion to poverty: paying each of its 5.4 million people $876 tax-free a month — and in return, it will do away with welfare bene­fits, unem­ploy­ment lines, and the other bureau­cracy of its exten­sive social safety net.

    The concept, called basic income, has been a popu­lar source of debate among acade­mics and econo­mists for decades, though Finland would be the first nation in the Euro­pean Union — and the first major nation anyw­here — to actually imple­ment the idea on a univer­sal basis.

    — Mashable

    Il est temps de voir les choses avan­cer, mais il y a encore du chemin à faire. On parle là de dédier tout le budget unique­ment à ça, coupant de fait tout le filet social.

    Il m’ap­pa­rait normal de dépla­cer une grosse part des aides sociales vers un revenu d’exis­tence mais c’est loin d’être aussi simple. Si on y déplace l’équi­valent de la sécu­rité sociale, les gens avec un cancer vont dépendre des assu­rances privées, qui calquent leurs pres­ta­tions en fonc­tion des risques. Une fois le cancer déclaré, le revenu d’exis­tence risque de ne pas suffire. Même chose avec les allo­ca­tions liés à des handi­cap, qui doivent forcé­ment s’ajou­ter si on veut réel­le­ment apla­nir des problèmes.

    L’idée que l’ad­mi­nis­tra­tif inutile, le contrôle et les règles complexes de redis­tri­bu­tion ne soient fina­le­ment pas rentables face à un bête chèque sans condi­tions recoupe cepen­dant assez bien un précé­dent lien sur les aides cari­ta­tives.

  • These Pranks­ters Read Bible Passages to People, Telling Them It Was the Qur’an

    A lot of conser­va­tive Chris­tians like to argue, as do atheists, that the Qur’an is full of barba­rism and miso­gyny. Unlike the atheists, though, they forget that their own Bible is also full of horri­fic verses.

    So the Dutch pranks­ters at Dit Is Normaal ran an expe­riment. They bought a Bible, but chan­ged the cover to say it’s the Qur’an. Then they asked people to read passages and give their thoughts.

    — via Patheos

    Parce que moi aussi j’en ai marre de voir qu’on parle du voile, de l’Is­lam qui hiérar­chise la femme et l’homme, de la barba­rie de la loi du Coran. Ce n’est pas mieux côté juif ou chré­tien. Il y a des ortho­doxes de chaque côté.

    Bref, un peu de recul. Notre prêtrise est réser­vée aux hommes, les nones sont voilées, et notre histoire est loin d’être relui­sante. Je dis « nous » mais plus par racines qu’autre chose.

  • Germany is about to start up a mons­ter machine that could revo­lu­tio­nize the way we use energy

    For more than 60 years, scien­tists have drea­med of a clean, inex­haus­tible energy source in the form of nuclear fusion.

    […] Last year, after 1.1 million construc­tion hours, the Insti­tute comple­ted the world’s largest nuclear fusion machine of its kind, called a stel­la­ra­tor.

    They call it this 52-foot wide machine the W7-X.

    And follo­wing more than a year of tests, engi­neers are finally ready to fire up the $1.1 billion machine for the first time, and it could happen before the end of this month, Science repor­ted.

    Busi­ness Insi­der, se faisant l’écho de Science

  • On a décon­seillé à Emma Watson d’em­ployer le mot « fémi­nisme » dans son discours sur l’éga­lité

    Je ne sais que faire comme commen­taire. Indé­pen­dam­ment des opinions sur le meilleur terme à utili­ser dans tel ou tel contexte, qu’on puisse avoir peur d’uti­li­ser le terme de fémi­nisme ne peut certai­ne­ment pas être un signe posi­tif.

    Parce que c’est lié et inté­res­sant :

    Chaque mois, « Libé­ra­tion » fait le point sur les histoires qui ont fait l’ac­tua­lité des femmes, de leur santé, leurs liber­tés et leurs droits. Troi­sième épisode : novembre 2015.

    TL;DR: il y a encore du boulot