D’un côté, ils nous soupçonnaient d’être d’extrême gauche, de l’autre ils sous-entendaient qu’on était islamistes.
— Sud Ouest, à propos d’une perquisition administrative en Dordogne
Ce n’est qu’un exemple mais ça ne semble pas anecdotique comme événement. La force public et l’État combattent l’extrême et le radical sous couvert de terrorisme.
La peur nous fait faire n’importe quoi. Avoir les mauvaises opinions devient dangereux pour soi. Être même simplement sur la voie vers ces opinions devient condamnable. Chacun, des médecins aux instituteurs, est mis en devoir de dénoncer son voisin soupçonné d’être en voie de radicalisation. On imagine des lieux de déradicalisation, et le gouvernement va même jusqu’à faire tester la légalité de centres d’internement pour radicalisés.
On peut penser au terrorisme, mais au final la police de la pensée politique n’est pas loin. Nous ne jugeons plus des faits et des actes, mais des opinions politiques. Quoi que nous pensions de ces idées, nous sommes sur un terrain très glissant.
Aujourd’hui l’anarchisme est de l’extrême gauche, extrême, radical au point de justifier une intrusion forcée de l’État. Vouloir enfermer des gens simplement soupçonnés de peut être être à même de troubler l’ordre public, sans décision d’un juge, non. Il y a 70 ans c’était le contraire. Ce qui est radical ou extrême est uniquement relatif à la pensée commune du moment.
Ricanons de 1984, mais de la guerre à la novlangue politique en passant par la réhabilitation de la pensée des déviants, nous en avons fait un présent… juste un peu moins caricatural (ou peut être juste que nous sommes trop au milieu pour en prendre totalement conscience).
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