Catégorie : Politique et société

  • Clôture de TEDxPa­ris 2015

    Un bon moment de rigo­lade à ne pas louper pour ceux qui trainent dans l’in­no­va­tion et les milieux entre­pre­neurs.

  • Face au chômage, faut-il encore bais­ser les charges des patrons?

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    Nous arri­ve­rons alors à un niveau de prélè­ve­ment au plus bas depuis au moins 20 ans, c’est presque du jamais-vu

    — via L’Ex­pen­sion

    Ce qui est certain c’est que le coût du travail seul ne suffit pas à chan­ger quoi que ce soit à la situa­tion sociale, d’au­tant que le tableau ci-dessus ne prend pas en compte la produc­ti­vité de l’heure de travail : la France a une des meilleures des pays occi­den­taux.

    Si l’en­tre­prise n’a pas plus d’ac­ti­vité, pas plus de carnets de commande, allé­ger les coti­sa­tions sociales n’a pour seul effet que d’amé­lio­rer le résul­tat d’ex­ploi­ta­tion. Au final ça arrive dans les divi­dendes des action­naires et les bonus des diri­geants, qui sont rever­sés dans le système finan­cier et pas dans l’éco­no­mie dite « réelle ».

    Le pire c’est qu’à allé­ger les « charges », on dimi­nue la percep­tion des coti­sa­tions sociales. Deux solu­tions : Soit on dimi­nue les dépenses, c’est à dire qu’on dégrade les garan­ties de santé, les aides au chômage, les montants des retraites, dimi­nuant les condi­tions de vie des plus faibles déjà lour­de­ment touchés par la crise… soit on augmente d’autres recettes, et si ce n’est pas pris aux entre­prises c’est que ce sont les ménages qui payent, avec moins de revenu dispo­nible ils consomment moins et alimentent un joli cercle pervers.

    Mais le MEDEF préfère deman­der encore des allè­ge­ments, sans rien promettre en face. C’est simple­ment plus rentable pour les affi­liés à son syndi­cat. On arrête quand ?

  • L’éco­no­mie mondiale fait le bonheur des 1%

    En 2015, 62 personnes possé­daient à elles seules les mêmes richesses que 3,5 milliards de personnes (soit la moitié la plus pauvre de l’hu­ma­nité), contre 388 personnes en 2010

    — Media­part, qui se fait écho d’un rapport d’Ox­fam

    On peut critiquer à loisir les méthodes de calcul et les partis pris pour obte­nir ce chiffres. Pour­tant, même en admet­tant toutes les critiques asso­ciées, j’échoue à ne pas voir ici plus qu’un gigan­tesque échec : une réelle inhu­ma­nité.

    Quant à ceux qui ne peuvent accep­ter de se voir dépeindre en riches dans le monde parce qu’ils ont parfois du mal à joindre les deux bouts – si vous me lisez, vous êtes riches par rapport à la popu­la­tion mondiale. Pensez que si votre fille joue avec une pièce de 50 cents, c’est ce qu’ont des millions de personnes pour vivre aujourd’­hui : se loger, se laver, se nour­rir, s’ha­biller, se soigner, se chauf­fer.

    Remet­tons les choses à leur place. La réalité ce n’est pas la diffi­culté pour joindre les deux bouts, c’est le soma­lien qui meurt de faim dans le désert humain le plus total, ou même simple­ment le SDF en dessous de chez nous qui ne va pas tarder à mourir de froid.

    L’objec­tif n’est pas de faire du misé­ra­bi­lisme, mais d’ac­cep­ter de réflé­chir à autre chose que nous-même.

    Et pour ceux qui voudraient trou­ver plein d’ex­pli­ca­tions tout en reje­tant l’idée d’un accrois­se­ment drama­tique des inéga­li­tés entre le 1% et les 99% restants, ce graphique montre tout :

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  • À l’ombre du Mur, jour­nal d’un inutile

    Web-fiction excep­tion­nelle… et glaçante quand les premiers temps on retrouve les solu­tions que certains contem­po­rains aime­raient appliquer, puis la novlangue digne de 1984 mais qui semble plus que crédible, qui semble réaliste aujourd’­hui. La fin n’est plus que fiction, mais permet aussi de réflé­chir.

    Ça demande bien 20 minutes, avec le son, mais ne passez pas à côté.

  • Optus

    Can I ask why Optus is adver­ti­sing at casual mall in middle eastern language and not english?? This is an outrage, this is Austra­lia not Syria. You are hypo­crites, saying sorry for Paris etc etc but adver­ti­sing for only Muslim to read.

    — Age of aqua­rium

    C’est une seule grande image retraçant les réac­tions face à un panneau en arabe en Austra­lie, les inter­pel­la­tions des gens et les réponses des rela­tions publiques d’Op­tus.

    C’est magni­fique, et je trouve le commu­nity mana­ger juste parfait. Je vous laisse décou­vrir au fur et à mesure des échanges de quoi on parle vrai­ment… et à quel point le racisme est désor­mais plei­ne­ment assumé et juste une atti­tude normale quand on est face à la langue arabe, aux pays arabes, ou à l’Is­lam. Toutes les digues ont sautées.

    Malheu­reu­se­ment ce sont des captures d’écran, sans version texte. Si quelqu’un a le courage de faire une trans­crip­tion pour ceux qui ont besoin du texte…

  • L’ap­pel des patrons « pour un plan d’ur­gence auda­cieux pour l’em­ploi »

    Nous deman­dons […] :

    1. […] un plafon­ne­ment des indem­ni­tés prud’­ho­males lié à l’an­cien­neté du sala­rié, et des motifs de rupture liés à […] la réali­sa­tion d’un projet.

    2. Une exoné­ra­tion totale de ­coti­sa­tions sociales patro­nales durant deux ans pour toute nouvelle embauche dans les petites entre­prises.

    3. Une exoné­ra­tion sociale totale pour tout recours à un alter­nant (apprenti ou contrat de profes­sion­na­li­sa­tion).

    4. Des dispo­si­tions faci­li­tant l’em­bauche de chômeurs de longue durée […] combi­nant forma­tion et abon­de­ment par des aides sociales pour allé­ger le coût pour l’en­tre­prise.

    5. Une faci­li­ta­tion des nouvelles formes d’ac­ti­vité indé­pen­dante.

    — sur Le JDD

    Pour faire court :

    Et si ça arrive ils ne font tout de même aucune promesse mais veulent bien appa­raitre en sauveurs de la France. Au pire, si ça ne fonc­tionne pas et que ça vient juste alimen­ter la rému­né­ra­tion des diri­geants et action­naires, comme sur les dizaines de milliards du pacte de soli­da­rité, c’est qu’on ne sera pas allés assez loin.

  • Le baro­mètre des salaires 2015 dévoile ses résul­tats

    Rien de très éton­nant ni nouveau mais tout de même inté­res­sant :

    • une année d’ex­pé­rience corres­pond en moyenne à 3 à 5% de salaire en plus
    • la rému­né­ra­tion variable conti­nue d’être assez rare dans nos métiers
    • on recrute hommes et femmes globa­le­ment au même salaire mais les augmen­ta­tions ne suivent pas le même rythme, pour arri­ver à 20% de diffé­rence dans la dernière tranche d’ex­pé­rience
    • les rému­né­ra­tions en Île de France sont 20% plus hautes que dans le reste de la France.

    Je comprends tout à fait l’ori­gine de cette dernière donnée mais sa perti­nence m’in­ter­roge.

    Pourquoi l’en­tre­prise dépen­se­rait plus pour des infor­ma­ti­ciens sur Paris plutôt qu’en région alors qu’ils vont produire la même chose ? Ou vu de l’autre côté, pourquoi paie­rait-on moins un infor­ma­ti­cien hors Île de France alors qu’en plus les locaux et l’en­ca­dre­ment y coûtent moins cher  pour l’en­tre­prise ?

    Si on consi­dère que c’est unique­ment l’en­tre­prise qui est légi­time à payer le moins possible, pourquoi donc est-ce qu’on conti­nue à tout concen­trer sur Paris ? Je ne vois pas la logique dans tout cela.

    Des entre­prises qui viennent de Paris et qui décident de migrer en région sans en chan­ger les salaires risquent d’avoir un avan­tage compé­ti­tif signi­fi­ca­tif tout en descen­dant leurs coûts (pas sur le salaire, mais sur les locaux, les négo­cia­tions annuelles, les coûts de recru­te­ments…)

    Atten­tion quand vous faites des filtres assez sélec­tifs, la base de réponses reste assez limi­tée.

  • A propos des métiers à la con!

    Mais plutôt que de permettre une réduc­tion massive des heures de travail pour libé­rer la popu­la­tion mondiale afin qu’elle pour­suive ses propres projets, plai­sirs, visions et idées, nous avons pu obser­ver le gonfle­ment, non seule­ment des indus­tries de “service”, mais aussi du secteur admi­nis­tra­tif, et la créa­tion de nouvelles indus­tries comme les services finan­ciers, le télé­mar­ke­ting, ou l’ex­pan­sion sans précé­dent de secteurs comme le droit corpo­ra­tiste, les admi­nis­tra­tions univer­si­taires et de santé, les ressources humaines ou encore les rela­tions publiques.

    — par David Grae­ber

    Et c’est logique. La plupart ne cher­chant qu’à maxi­mi­ser le profit. Si pour gagner un peu de marché et de renta­bi­lité il suffit d’em­bau­cher un respon­sable marke­ting… on le fait.

    Si le voisin met 40€ d’in­ves­tis­se­ment marke­ting et prend le marché, pour survivre il faut au moins mettre 20€. 50€ si on veut faire mieux. Bien entendu en jouant le jeu on parti­cipe à l’es­ca­lade.

    Autant dire que les jobs qui ne contri­buent pas vrai­ment à la produc­tion et à la vie de la société ne sont pas amme­nés à dimi­nuer. On s’amuse à la fois à tirer les coûts au mini­mum, en payant même des gens pour ça, tout en parti­ci­pant à la course à l’ar­me­ment pour vendre et promou­voir ce qu’on produit. Quand on a plus de vendeurs et d’ad­mi­nis­tra­tifs cumu­lés par rapport aux équipes de produc­tion, il y a un problème quelque part.

    Si quelqu’un avait conçu un régime de travail visant à perpé­tuer le pouvoir du capi­tal finan­cier, il aurait été diffi­cile de mieux faire. Les emplois réels, produc­tifs, sont sans cesse écra­sés et exploi­tés. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans-emplois, univer­sel­le­ment vili­pen­dés, et une strate plus vaste de gens payés pour, en gros, ne rien faire, dans une posi­tion conçue pour qu’ils s’iden­ti­fient aux pers­pec­tives et aux sensi­bi­li­tés de la classe diri­geante (diri­geants, admi­nis­tra­teurs, etc.) et parti­cu­liè­re­ment à ses avatars finan­ciers, mais qui, en paral­lèle, produit un ressen­ti­ment envers tous ceux dont le travail possède une valeur sociale claire et indé­niable. Mani­fes­te­ment, le système n’a jamais été consciem­ment conçu. Il a émergé d’un siècle, quasi­ment, de tenta­tives et d’échecs. C’est la seule expli­ca­tion qu’on puisse donner à la raison pour laquelle, malgré nos capa­ci­tés tech­no­lo­giques, nous ne travaillons pas 3 à 4 heures par jour.

    Une solu­tion : Dimi­nuer l’in­ci­ta­tion à travailler, ou en chan­ger la néces­sité. Instau­rer un revenu de base suffi­sant pour vivre correc­te­ment, puis arrê­ter la course à l’em­ploi et la culpa­bi­li­sa­tion qui va avec.

    Oui, exac­te­ment l’op­posé de ce que nous faisons avec de plus en plus de force depuis 20 ans.

  • Bernard Laponche : “Il y a une forte proba­bi­lité d’un acci­dent nucléaire majeur en Europe”

    il s’agit juste du « moyen le plus dange­reux de faire bouillir de l’eau chaude » […] Un réac­teur nucléaire n’est qu’une chau­dière […]. Cette chaleur, sous forme de vapeur d’eau, entraîne une turbine qui produit de l’élec­tri­cité. L’éner­gie nucléaire n’est donc pas ce truc mira­cu­leux qui verrait l’élec­tri­cité « sortir » du réac­teur

    […] ce moyen de produire de l’eau chaude est-il accep­table ?

    Rien que ça en géné­ral frappe les esprits de ceux qui ne savent pas vrai­ment ce que c’est qu’une centrale. On enclenche une réac­tion diffi­cile à contrô­ler et à grande iner­tie pour… chauf­fer de l’eau et faire l’équi­valent d’une turbine à vapeur.

    Vous avez beau multi­plier [les dispo­si­tifs de sécu­rité], il y a toujours des situa­tions dans lesquelles ces protec­tions ne tiennent pas. A Tcher­no­byl, on a invoqué, à juste titre, un défaut du réac­teur et une erreur d’ex­pé­ri­men­ta­tion ; à Fuku­shima, l’inon­da­tion causée par le tsunami. Au Blayais, en Gironde, où la centrale a été inon­dée et où on a frôlé un acci­dent majeur, on n’avait pas prévu la tempête de 1999. Mais on a vu des acci­dents sans tsunami ni inon­da­tion, comme à Three Mile Island, aux Etats-Unis, en 1979. On peut aussi imagi­ner, dans de nombreux pays, un conflit armé, un sabo­ta­ge…

    […] Chaque pays assure que ses réac­teurs sont mieux que les autres. Avant Fuku­shima, le discours des Japo­nais était le même que celui des Français. On en est déjà à cinq réac­teurs détruits (Three Mile Island, Tcher­no­byl, et trois réac­teurs à Fuku­shima) sur quatre cent cinquante réac­teurs dans le monde, des centaines de kilo­mètres carrés inha­bi­tables.

    Je sens poindre ceux qui vont bran­dir les compa­rai­sons de morts entre le char­bon et le nucléaire. C’est un peu passer à côté de la notion de risque, et géné­ra­le­ment ces chiffres ne sont pas mis en propor­tion avec la quan­tité d’éner­gie produite utili­sable dans le réseau.

    Oui, et comme on a fait trop de centrales nucléaires, il y a toujours eu pres­sion pour la consom­ma­tion d’élec­tri­cité, et en parti­cu­lier pour son usage le plus imbé­cile, le chauf­fage élec­trique, pour lequel la France est cham­pionne d’Eu­rope.

    […] On construit des loge­ments médiocres, l’ins­tal­la­tion de convec­teurs ne coûte rien, cela crée du coup un problème de puis­sance élec­trique globale : en Europe, la diffé­rence entre la consom­ma­tion moyenne et la pointe hiver­nale est due pour moitié à la France ! Résul­tat, l’hi­ver, nous devons ache­ter de l’élec­tri­cité à l’Al­le­magne, qui produit cette élec­tri­cité avec du char­bon…

    C’est de Bernard Laponche, Poly­tech­ni­cien, physi­cien nucléaire, ancien du Commis­sa­riat à l’éner­gie atomique, qui a parti­cipé à l’éla­bo­ra­tion des premières centrales françaises.

    Les propos sont recueillis par Tele­rama. L’in­ter­view couvre plus que ces quelques cita­tions.

    Aucun progrès tech­no­lo­gique majeur dans le nucléaire depuis sa nais­sance, dans les années 1940 et 1950. Les réac­teurs actuels en France sont les moteurs des sous-marins atomiques améri­cains des années 1950. […]

    Sans céder dans le binaire pour ou contre, surtout par rapport à la recherche, au moins serait-il temps de remettre à plat notre poli­tique, surtout que l’éner­gie nucléaire devient de plus en plus chère par rapport aux autres sources au fur et à mesure qu’on augmente la sécu­rité et que le défi de la décons­truc­tion des centrales exis­tantes s’avance.

  • The five big lies of the encryp­tion debate

    There’s just no reason to think that the FBI is having a harder time tracking crimi­nal acti­vity than it did 15 years ago.

    […] Fifteen years ago, it would have been unthin­kable to order Micro­soft to turn over a private file from a perso­nal compu­ter, or ask Veri­zon for a trans­cript of an unflag­ged phone call from three months earlier. But the shift to mobile has made those records seem much more acces­sible. Files are all in the cloud anyway, and texts are a lot easier to store than audio.

    […] Maybe you think the FBI should have access to all that data. […] If they have a warrant, it’s perfectly consti­tu­tio­nal […] But the fact is, you’d be figh­ting for a massive expan­sion of surveillance power. Saying other­wise just starts the entire conver­sa­tion out on a lie.

    — The Verge

    Histoire de remettre les choses d’aplomb pour ceux qui pensent que les nouvelles tech­no­lo­gies rendent la vie plus diffi­cile à la police et aux services de rensei­gne­ment. Soyons sérieux de minutes, même sans penser à la NSA, il est évident que c’est tout le contraire qui se passe.

    Tiens, Apple a même répondu récem­ment que non ils ne feraient rien pour affai­blir le chif­fre­ment des iPhones, mais qu’ils étaient ouverts à divul­guer ce qui est synchro­nisé sur leurs serveurs, c’est à dire par défaut à peu près tout ce dont on peut avoir besoin et même un peu plus.

    Nous entrons dans un monde de surveillance non seule­ment parce que désor­mais tout est faci­le­ment acces­sible, mais aussi parce que l’État commence à trou­ver scan­da­leux que la moindre parcelle d’in­for­ma­tion lui échappe ou lui soit compliquée à recueillir.

    J’ai regardé la série Narcos récem­ment, qui romance la lutte anti-drogue en Colom­bie dans les années 80. Inté­res­sant de voir que pour tracer des commu­ni­ca­tions il fallait un avion en survol qui inter­cepte les commu­ni­ca­tions satel­lites et des équipes au sol pour trian­gu­ler. Même avec ça on n’avait pas l’iden­tité du télé­phone. Bien évidem­ment les carnets de notes étaient codés pour être indé­chif­frables.

    Aujourd’­hui tout est iden­ti­fié et la police peut inter­ve­nir direc­te­ment sur la compa­gnie qui gère le flux satel­lite, ne parlons même pas des inter­cep­tions et géolo­ca­li­sa­tions en temps réel sur les réseaux mobiles terrestres. Le simple fait de pouvoir chif­frer ses données sur son smart­phone devient illé­gi­time pour l’État. Tout a bien changé.

    There are real problems at the heart of this debate, funda­men­tal ques­tions of liberty and secu­rity and how tech­no­lo­gi­cal progress can change that balance. There are ques­tions about the deep state and how insti­tu­tions like the FBI or NSA can be held accoun­table to the people they nomi­nally serve. We have to come up with some sort of answer for these ques­tions, and to do that, we need to be able to talk about what’s actually at stake. So far, we haven’t been able to.