Bon, des études sur la propriété intellectuelle il y en a pour tous les gouts. Il est habituel de voir simplement un agrégat de positions choisies par avance par le commanditaire ou par le contexte. L’étude affligeante d’Ernst & Young sur le propriété intellectuelle a l’air de celles là.
Je ne peux me retenir de vous donner la meilleure citation de l’année :
les entreprises dans l’incapacité de vendre un même contenu aux consommateurs plusieurs fois (pour différents supports, plateformes) risquent d’accuser des pertes de chiffres d’affaires
Où on voit que les offres « dans les nuages » sont un danger parce qu’ils empêchent les gentils distributeurs de vendre plusieurs fois le même contenu au même utilisateur, afin qu’il puisse le lire sur ses différents appareil. Que je puisse lire ma vidéo et sur pc et sur téléphone et sur tv c’est, pour E&Y, une perte de chiffre d’affaire. C’est certain qu’en voyant les choses sous cet angle, la contrefaçon n’est pas prête de s’arrêter.
Le plus navrant c’est que ce rapport arrive au moment où on rediscute de la rémunération liée à la copie privée. Nous payons depuis maintenant des années une taxe relativement lourde sur tous les stockages numériques, de la clef USB à la carte mémoire de votre appareil photo en passant par votre GPS. Cette taxe est à destination des sociétés de collecte des droits d’auteurs, pour compenser *justement* le droit de copier un contenu d’un appareil vers un autre. Nous payons ce droit exagérément cher, souvent sans possibilité de le mettre en oeuvre à cause des DRM, et voilà que de l’autre côté on nous dit que l’impossibilité de nous vendre plusieurs fois le contenu pour cela serait une perte gênante de chiffre d’affaire.
Tous ces gens se tirent une balle dans le pied. L’Allemagne commence à faire grossir son parti pirate qui a désormais des députés aux assemblées régionales. S’il est difficile de transposer cela en France, il est clair qu’un mouvement finira forcément par éclater ici aussi. À force d’excès, le retour de bâton sera violent et c’est tout le droit d’auteur qui risque d’être secoué voire mis à terre. Tant va la cruche à l’eau qu’à un moment …
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