Je vais logiquement parler ici plus souvent de livre numérique. Je propose donc aux néophytes une présentation de 2 minutes montre en main qui présente rapidement les bases : formats, liseuses et tablettes.
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Bragelonne et la DRM Amazon
Bragelonne c’est une maison d’édition de SF et fantasy que j’aime bien, même si je ne crois pas avoir eu l’occasion de lire un de leur livre. Ils ont régulièrement pris position contre les DRM.
L’histoire veut que les lecteurs passant par Amazon aient subit des DRM récemment avec Bragelonne. Un communiqué a été fait à propos de Bragelonne et la DRM Amazon : Le DRM serait indispensable pour profiter de toutes les fonctionnalités annexes fournies par le Kindle : Text to speech, et Facebook Connect.
S’il fallait des exemples sur le modèle fermé d’Amazon et à quel point l’objectif est d’inciter le lecteur à mettre la main dans l’engrenage et le retenir captif, le voilà.
Tout d’abord soyons clairs : Il n’y a aucune raison technique qui justifie que le format principal avec toutes ses fonctionnalités soit dépendant du chiffrement du livre et de l’interdiction d’export via la DRM.
Lier les fonctionnalités et le DRM ne sert qu’un dessein : inciter à accepter ou mettre en place la DRM sur les fichiers, et faire en sorte de garder les lecteurs captifs par la suite. La DRM, plus qu’empêcher la contrefaçon des pirates, est surtout fait pour retirer la possibilité de quitter Amazon et le Kindle sans abandonner tous ses achats précédents, ou d’utiliser des services tiers sur lesquels Amazon ne touche rien.
Maintenant mon problème n’est pas Amazon, qui produit un excellent service avec un très bon matériel. S’ils changent de modèle pour s’ouvrir, je serai le premier à en dire du bien.
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Apple, boîte vide
J’ai vu des réactions sur la boite vide de l’ex-employé d’Apple, mais à mon avis elles manquent le principal. Oui il est normal que les créations appartiennent à la société. Oui il est normal que la société puisse décider de leur (non-)communication.
L’intéressant dans le billet n’est pas la boite vide, qui peut être acceptable légalement comme moralement. L’important c’est la capacité de l’employé de se rendre compte que ce fonctionnement ne lui convient pas, et d’aller ailleurs. Il faut du recul, et un peu de courage pour quitter un boulot comme celui là, mais chacun de nous est responsable de ses propres choix, et d’aller travailler dans une société en accord avec ses propres valeurs et aspirations. C’est dans cette dernière phrase qu’est le sens du billet :
« I thought you had made some sort of mistake. – Yes, exactly »
Et vous, où en êtes-vous ?
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Hotfile : Warner Bros a fait retirer des fichiers sans en détenir les droits
Si d’aucuns pensaient encore que les ayants droits sont des chevaliers blancs qui luttent contre l’infâme contrefaçon, voilà de quoi détromper. Via les outils anti-contrefaçon proposés par Hotfile : Warner Bros a fait retirer des fichiers sans en détenir les droits.
Des fichiers sont supprimés en masse simplement parce qu’ils contiennent un mot du titre du dernier film sorti. On peut voir ça comme une erreur mais c’est surtout une conséquence d’une volonté de ne pas vérifier les objets supprimés un à un, même pas leur titre, et de se moquer des dégâts collatéraux.
On trouve aussi au moins un logiciel d’optimisation de téléchargement. Là je vois difficilement une erreur et plus probablement une volonté d’outrepasser ses droits en faisant justice soi même et retirer un logiciel qui leur semble globalement faciliter le téléchargement de contrefaçon (même si pour le coup ça servait à tous les téléchargements sans faire de lien spécifique).
Warner Bross refuse à ce qu’on l’oblige à vérifier un à un chaque fichier supprimé pour en vérifier la légalité. Le fait que ce soit ce que justement ces sociétés cherchent pourtant justement à imposer aux plateformes d’échange et de diffusion ne les effleurent même pas. Difficile ensuite de soutenir leur combat.
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Amazon.fr : quand Larousse vaut bien Flammarion
On va me dire que j’ai une dent contre Amazon (alors que je trouve au contraire qu’ils ont réussit à faire beaucoup et pour le livre et pour la culture numérique, et des vraies réussites tant techniques que commerciales), mais là … Il y a un vrai problème de politique propre à tromper le consommateur dans ce qu’il va comprendre, et à remettre en cause le principe du prix unique.
Proposer une édition moins chère c’est une chose, mais quand on le fait en s’introduisant dans la fiche tarifaire d’un autre produit qu’on vend et en semant la confusion sur le fait que c’est une offre promotionnelle propre au magasin ou simplement une édition concurrente … là ça frise le parasitage.
Je ne sais pas si c’est légal (j’en doute mais à vrai dire je ne m’y connais pas assez pour me risquer à une affirmation), mais ça ne me semble en tout cas pas correct, ni pour l’éditeur, ni pour le consommateur. Il suffirait simplement d’une meilleure présentation. Dis Amazon, tu peux faire ça pour moi ?
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Un an de prison ferme pour des bonbons à 2 euros
Nos juges sont laxistes ! ou pas. On peut tourner ça comme on veut, mais quand bien même il est important de mettre une fin à une quinzaine de condamnations, je ne pourrai jamais considérer comme légitime un an de prison pour un sachet de bonbons.
C’est une faute du gouvernement d’avoir mis en place ces paliers stupides, une faute du juge qui n’a pas osé outrepasser ce palier (il le peut techniquement), et la faute du système qui regroupe sous une seule peine maximale des faits trop différents.
Mais finalement là où je souhaite attirer l’attention c’est sur la fin de l’article : 750 € de dommages et intérêts pour outrage et rébellion. Ça me gêne beaucoup parce que ce sont des dommages et intérêts au bénéfice personnel du policier et pas une amende au titre de l’État.
Ces chefs d’accusations ne sont liés qu’à la fonction du policier, du service public. Il n’y a donc aucune justification à les verser en dommages et intérêts personnel. Et puis, franchement, un outrage aurait provoqué un dommage de 750 € ? Si la somme est importante c’est encore une fois à titre public, pour éviter la réitération, et pas au titre personnel du policier.
C’est de plus très dangereux car ces accusations d’outrage sont aussi souvent utilisées comme menace de la part des policiers, et on voit parfois la justice retoquer clairement des accusations infondées. On a un chef d’accusation qu’il est difficile de contester, et qui bénéficie directement à celui qui le pose. Je serai le policier je me féliciterai d’avoir pu être outragé et j’aurai bien envie que le suivant fasse de même.
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Report d’effet dans le temps
Le conseil constitutionnel a fait sauté l’interdiction de perquisition de certains lieux imposée par l’exécutif au nom du secret défense ou de la séparation des pouvoirs. Il y a cependant un report d’effet dans le temps, de trois semaines.
Il m’est difficile de commenter sans paraphraser tellement, pour une fois, j’ai une vision similaire à celle de Samuel. Du coup je me contente de citer :
« C’est la première fois que le Conseil constitutionnel « aménage » ainsi une décision d’inconstitutionnalité, pour le confort du pouvoir politique de manière aussi évidente. »
« En reportant ainsi l’effet dans le temps de sa décision, le Conseil constitutionnel se rend coupable de complicité de destruction de preuves. »
« Il y a encore du chemin pour que nous ayons une cour constitutionnelle indépendante de l’exécutif, ou qui au moins, ait un minimum de dignité… »
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Projet de loi copie privée : le député désigné rapporteur est…
Ce n’est pas la première fois que j’ai un problème avec la vision de leur rôle par certains élus, et particulièrement les députés. Dans la nomination de Marie-Hélène Thoraval comme rapporteur sur un projet de loi rapport à la copie privée, on sent bien qu’on cherche quelqu’un qui exécutera le projet et pas quelqu’un qui pensera la loi ou qui soupèsera les enjeux.
C’est toutefois la députée elle-même en l’affirme le mieux avec cette phrase à garder en mémoire : « C’est un honneur d’être choisie par ses collègues pour leur apporter un éclairage sur un projet de loi présenté par le Gouvernement, surtout pour moi qui suis là depuis moins d’un an. Les prochaines semaines promettent d’être particulièrement chargées, mais le rôle du parlementaire est de faire voter la loi donc j’endosse cette responsabilité avec beaucoup d’enthousiasme et de sérieux »
Alors non, le rôle du parlementaire n’est pas de faire voter la loi, mais au contraire de décider ou non s’il y a lieu de voter un projet de loi, et de le discuter avant. Exprimé ainsi, et je n’ai aucun doute que ce soit bien l’état d’esprit de la députée, on voit bien que pour certains le député est au service du gouvernement pour faire appliquer ce que le gouvernement a décidé.
C’est d’autant plus étrange que, bien que le gouvernement soit à l’origine des projets de loi, c’est au gouvernement de faire exécuter les lois discutées et votées par le parlement, et non au parlement d’enregistrer et acter les lois décidées par le gouvernement.
Je sais que tout ce délire découle du système des partis, mais il serait plus que temps que nos godillots se réveillent et se rendent compte du rôle primordial qu’ils ont dans notre république. Ce qui arrive n’est pas la faute du gouvernement qui négocie les projets de loi et qui les enchaîne en urgence, mais bien la faute des députés qui n’assument pas leur rôle et font une simple chambre d’enregistrement.
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Surveillance du net : un député demande à Claude Guéant de s’expliquer
Encore un bon exemple de la société de surveillance dans laquelle nous nous enfonçons, et qui aurait fait peur à George Orwell : « Surveillance du net : un député demande à Claude Guéant de s’expliquer ».
Nous sommes le troisième pays au monde qui envoie le plus de demandes d’identification à Google, avec 1300 demandes sur le premier semestre 2011. Le plus agaçant est que nous parlons en volume et pas en proportion à la population : Notre petit pays est le troisième au monde ! Cocorico !
Difficile d’expliquer cela dans le cadre d’une société qui se veut démocratique, basée sur le droit et la liberté d’expression. Impossible de s’y tromper puisque d’ailleurs Google affirme avoir répondu favorablement à moins d’une requête sur deux (48%). Cela veut aussi dire que notre pays a fait plus de 52% de requêtes d’identifications à priori illégitimes ou sans raison (% en hausse).
À titre de comparaison les États Unis sont à 93% de requêtes légitimes, l’Allemagne 67%. Il est évident qu’il y a un problème spécifiquement français ici, et l’augmentation de 30% du nombre de requêtes sur une période de 6 mois montre sans état d’âme qu’il s’agit d’une politique volontaire du gouvernement actuel.
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Orthographe et accessibilité
Je ne suis certainement par meilleur qu’un autre sur ce sujet, et mon niveau d’écrit a baissé considérablement depuis que je travaille sur le web. Toutefois, si d’aucuns doutaient de l’importance de l’orthographe, voici une raison concrète d’y faire attention : Stéphane Deschamps nous parle de l’impact de l’orthographe sur l’accessibilité des contenus électroniques.