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  • Livret A, l’en­tour­loupe!

    Je ne connais pas assez les tenants et abou­tis­sants du livret A pour avoir un avis sur le fond de l’aug­men­ta­tion ou non des taux d’in­té­rêts. Par contre, en lisant livret A, l’en­tour­loupe, je suis encore une fois agacé par la propen­sion du pouvoir actuel, de consi­dé­rer qu’ils sont fina­le­ment au dessus des lois et des règle­ments et que leur senti­ment doit prendre le pas sur leurs obli­ga­tions légales. Un peu comme si fina­le­ment la loi était là pour proté­ger le pouvoir du peuple, et pas pour gérer la société au nom du peuple.

    N’ou­blions pas : Ce qui fonde une dicta­ture ce n’est pas l’ab­sence d’élec­tions ou la malveillance des diri­geants. Des dicta­teurs éclai­rés ou des dicta­teurs élus il y en a eu et il y en aura encore. Le propre de la dicta­ture par rapport à la démo­cra­tie c’est l’ab­sence de respect de la volonté du peuple via le renon­ce­ment aux règles, lois et prin­cipes fonda­teurs souhai­tés par le peuple pour sa société.

  • Trans­for­mer Prime buyers believe unlo­cked boot­loa­der is an inalie­nable right

    La problé­ma­tique des logi­ciels d’amorçages verrouillés sur les tablettes et les télé­phones n’est pas neuve. On a même failli la voir appa­raitre sur nos micro-ordi­na­teurs. C’est ce qui empêche un posses­seur de télé­phone ou de tablette de chan­ger l’OS Android installé, de le person­na­lisé ou d’ins­tal­ler des modules supplé­men­taires au coeur du système.

    Trans­for­mer Prime buyers believe unlo­cked boot­loa­der is an inalie­nable right : On se bat, régu­liè­re­ment. La recon­nais­sance du « jail­break » des iPhones est un pas, mais fran­che­ment pas un abou­tis­se­ment. Côté Android c’est guère mieux et les construc­teurs font leur possible pour que les clients ne puissent chan­ger le logi­ciel présent sur leurs télé­phones.

    Le danger c’est que si on avance, très douce­ment, sur le côté télé­phone, les verrouillages risquent de s’ac­cé­lé­rer verti­gi­neu­se­ment. De plus en plus des appa­reils sont vendus à bas coûts, mais liés à un four­nis­seur de contenu. Dans le modèle de renta­bi­lité, le béné­fice vient plus de la vente des conte­nus que de la vente du maté­riel. Un peu comme les consoles et les jeux vidéos, ou les télé­phones quasi gratuits pour vendre des forfaits. Ça arrive sur les tablettes pour vendre de la musique, des films et des livres. C’est plus ou moins le modèle des Kindle Fire et Nook Tablet. Bref, nous n’avons pas fini de nous battre.

  • Face à l’hy­po­cri­sie puri­taine, défen­dons les « arts du lit » !

    Partagé sans commen­taire, parce que je renonce à tenter d’ex­pli­ci­ter ce que j’en pense. Le risque d’être compris partiel­le­ment est trop impor­tant et le sujet trop polé­mique.

    Face à l’hy­po­cri­sie puri­taine, défen­dons les « arts du lit » !

  • From the Mail­bag

    Notre société est malade de procé­dures et de règle­ments. On demande des choses sans se poser la ques­tion du bon sens, sans prendre du recul, sans s’au­to­ri­ser à faire des excep­tions.

    Réflé­chir est dange­reux, parce qu’une mauvaise déci­sion serait impla­ca­ble­ment répri­mée et repro­chée. Du coup trop de gens jouent la stra­té­gie du para­pluie et appliquent la procé­dure, bête­ment. Il y a des consé­quences, mais pour les autres, et tant pis si tout le monde y perd, « ce n’est pas ma faute ».

    En plus de déres­pon­sa­bi­li­ser tout le monde, ce qui forcé­ment joue dans le bien être global et dans la valo­ri­sa­tion qu’on ressent de son travail, c’est une très bonne façon de ne pas pouvoir arri­ver à un niveau de qualité correct et pour détruire toute capa­cité d’amé­lio­ra­tion ou d’in­no­va­tion.

    La solu­tion : Une petite struc­ture, où les procé­dures sont encore inexis­tante ou faibles parce qu’il n’y en a pas encore besoin … ou le droit à l’échec, voire la valo­ri­sa­tion de celui qui essaie et prend des initia­tives indé­pen­dam­ment de la réus­site. Ce qui importe c’est d’es­sayer et que les moti­va­tions, réflexions et choix soient faits selon des bases sensées. Le reste ça fait partie du risque inhé­rent à chaque prise de déci­sion.

    Si vous n’êtes pas prêts à échouer, vous n’êtes pas prêts à réus­sir.

    Dit autre­ment, en repre­nant une formule bien connus :

    Si vous pensez qu’es­sayer et se trom­per est cher, regar­dez combien coûte de ne pas le faire.

    Ah, et du coup je n’ai même pas partagé mon lien inso­lite du jour qui motive cette réflexion: From the Mail­bag

  • Le calme à 1€

    Nos respon­sables marke­ting sont formi­dables. On pour­rait donner des leçons de commerce aux améri­cains.

    Le voyage en train est parfois pénible, bruyant. c’est encore plus vrai depuis que les télé­phones portables sont bana­li­sés. Bien sûr la SNCF a tenté de faire un peu de commu­ni­ca­tion pour  amélio­rer la situa­tion, mais en vain. Le problème ce n’est pas la SNCF, c’est le voya­geur, et celui là on le chan­gera diffi­ci­le­ment.

    Si le service est mauvais que peut-on faire ? et bien on peut lui offrir le calme à 1 €, en option. Bref, four­nir un mauvais service devient un argu­ment pour faire payer des options. Plus le service est mauvais, plus l’op­tion devien­dra atti­rante et donc fera entrer des sous dans les caisses. Génial. En plus on ne peut plus râler puisque derrière ça sera « vous n’aviez qu’à prendre l’op­tion, 1 € ce n’est pas grand chose ».

    Bien entendu en fait l’op­tion c’est juste pour se retrou­ver avec d’autres qui ont pris l’op­tion. Rien ne garan­tit qu’ils seront silen­cieux, et si beau­coup finissent par prendre l’op­tion, on peut prédire que certains ne seront pas si silen­cieux au final. Pas grave : se retrou­ver avec les quelques uns qui ont choi­sit de ne pas prendre l’op­tion et donc qui seraient consciem­ment bruyants serait encore pire.

    Ça ne peut que fonc­tion­ner, sauf si on passe le point du raz le bol.

  • Le noyau Linux 3.2 est dispo­nible

    Patrick Guignot est formi­dable. En nous annonçant que le noyau Linux 3.2 est dispo­nible, il fait comme à son habi­tude un article de 10 pieds de long, détaillé, précis, et foutre­ment inté­res­sant pour tout geek qui se respecte. Même pour celui qui ne veut pas utili­ser un système à base de Linux.

    En fait il m’a simple­ment donné envie d’ins­tal­ler une distri­bu­tion avec Linux 3.2 sur mon macbook air. Je résiste, mais c’est diffi­cile. Heureu­se­ment aucune distri­bu­tion stable ne le propose, ça faci­lite ma capa­cité à me rete­nir.

  • Valse des étiquettes dans les grandes surfaces

    Rien de neuf dans la valse des étiquettes dans les grandes surfaces. Les prix augmentent régu­liè­re­ment. L’in­té­res­sant dans l’ar­ticle de France Info c’est la diffé­rence de point de vue entre les chiffres de l’INSEE et ceux de l’UFC.

    Les deux se basent sur des compa­rai­sons objec­tives et des chiffres concrets. Le tout est de savoir ce qu’on mesure.

    Pas la peine d’être un devin pour devi­ner que si on se contente d’aug­men­ter nos reve­nus et pres­ta­tions suivant les chiffres de l’INSEE, notre niveau de vie dimi­nuera chaque année.

    C’est en fait très simple, l’INSEE mesure à produits constants entre deux années. Si il y a une augmen­ta­tion de 10% en 10 ans (chiffre fictif), c’est qu’a­vec 10% de plus, nous pouvons ache­ter la même chose qu’il y a 10 ans. Sauf que personne n’achète la même chose qu’il y a 10 ans. Nous voulons des voitures plus sûres, des télé­vi­sions plus grandes, des télé­phones portables plus perfor­mants, ou un accès Inter­net plus rapide qu’il y a 10 ans.

    Mes exemples sont peut être mauvais. Certains pour­raient dire au contraire que désor­mais nous voulons des boites de mais en conserve sans sucre (oui, elles sont plus chères, oui, avant, et toujours main­te­nant, il y a du sucre dans la plupart) ou des légumes bio parce que nous savons que cela a des consé­quences sur la santé. D’une manière ou d’une autre la société évolue et nous évoluons avec.

    Du coup, forcé­ment, sauf à lais­ser la société évoluer seule et vivre comme il y a 20 ans ou plus, les chiffres d’aug­men­ta­tion des prix de l’INSEE sont assez peu repré­sen­ta­tifs de la réalité. Je ne parle même pas du problème de l’aug­men­ta­tion de la part des dépenses obli­ga­toires dans le budget qui, en lais­sant encore moins de choix dans nos finances, renforce encore l’im­pres­sion d’en avoir de moins en moins.

     

  • EDF sait-elle vrai­ment déman­te­ler ses centrales nucléaires ?

    Combien coûte une centrale ? Pour construire, pour exploi­ter, on commence à le savoir. Pour l’ar­rê­ter ou la déman­te­ler, c’est le flou le plus total. Il est d’ailleurs ahuris­sant qu’on consi­dère le nucléaire comme peu cher sans même chif­frer « l’après ». Comme vision court terme on fait diffi­ci­le­ment mieux.

    D’ailleurs, EDF sait-elle vrai­ment déman­te­ler ses centrales nucléaires ? Je ne peux me rete­nir de parta­ger un extrait :

    Sur les 10 réac­teurs arrê­tés [en France depuis le début du nucléaire], aucun n’a donc encore encore été complè­te­ment déman­telé. […] Seules 22 [petits réac­teurs et accé­lé­ra­teurs expé­ri­men­taux desti­nés à la recherche] ont été offi­ciel­le­ment déman­te­lées. Cepen­dant, aucune de ces instal­la­tions nucléaires civiles « n’a atteint le stade dit du « retour à l’herbe »

    Bref, nous n’avons pas déman­telé un seul réac­teur à usage réel pour l’ins­tant. Mais le meilleur c’est pour la fin, pour faire passer la ques­tion des retraites pour du pipi de chat :

    Pour déman­te­ler ses 68 réac­teurs, EDF a provi­sionné 10,8 milliards d’eu­ros. […] Au Royaume-Uni, le déman­tè­le­ment de 10 réac­teurs, et son lot de sites de stockage des déchets et de centres de retrai­te­ment, est estimé à 100 milliards d’eu­ros par l’au­to­rité en charge du déman­tè­le­ment (Nuclear Decom­mis­sio­ning Autho­rity).

    Je passe sur le fait que l’au­to­rité en charge a proba­ble­ment inté­rêt à sous-esti­mer un peu quitte à reve­nir à la charge plus tard, vu qu’elle est contrô­lée par le pouvoir poli­tique. Je me conten­te­rai d’une règle de trois :

    Avec l’es­ti­ma­tion du Royaume Uni, pour déman­te­ler nos 68 réac­teurs, il faudrait avoir provi­sionné 680 milliards d’eu­ros au lieu de 10,8. Nous sommes presque à deux ordres de gran­deur de diffé­rence. Avec de tels chiffres, il devient diffi­cile de croire qu’in­ves­tir quelques dizaines de milliards dans les éner­gies renou­ve­lables serait une mauvaise idée. Diffi­cile aussi d’ac­cep­ter la légende sur le fait qu’é­co­no­mique­ment le nucléaire est bien moins cher.

  • Les vœux amers des prési­dents de tribu­naux

    Les vœux amers des prési­dents de tribu­naux me font reve­nir à l’es­prit quelques billets lus chez Maitre Eolas il y a pas mal de temps à l’oc­ca­sion d’un raz le bol de quelques magis­trats ou gref­fiers. On y voyait la réalité, où certains espèrent des stylos pour écrire, du chauf­fage pour l’hi­ver, ou pouvoir payer les factures de l’an­née N-2 avec l’avance de budget de l’an­née N+1.

    La flemme de cher­cher la compa­rai­son du pour­cen­tage de PIB inves­tit dans la justice en France et à l’étran­ger, ou la compa­rai­son des délais de trai­te­ment des dossiers, mais un pays qui consi­dère la justice comme un domaine à lais­ser tout juste survivre peut diffi­ci­le­ment se récla­mer d’objec­tifs nobles.

    Quand les magis­trats parlent, eux qui ont parfois beau­coup de réserves, c’est que la situa­tion n’est pas bien heureuse. On ne parle pas de salaire, de condi­tion de travail ou d’ho­raires, ces espoirs là ne semblent même pas effleu­rer les récla­ma­tions. On parle simple­ment des moyens pour pouvoir faire correc­te­ment leur travail indis­pen­sable.

    Bien entendu le problème est finan­cier, mais pas que. Il y a un gros problème de gestion poli­tique, et ça c’est encore moins accep­table.

  • Une lote­rie pour gagner… un trai­te­ment vital

    Fran­che­ment, comment ne pas paraitre scan­da­lisé quand une clinique réalise une lote­rie pour gagner… un trai­te­ment vital. Celui qui gagne aura droit aux soins et pourra survivre. Les autres non.

    Ça se passe aux États-Unis, mais on aurait tort de critiquer trop rapi­de­ment. Du point de vue de la clinique qui réalise la lote­rie, c’est bien un acte de charité. Ces gens là ont déjà été reje­tés par les autres hôpi­taux. Il s’agit de faire un don à quelqu’un, tous prio­ri­taires et néces­si­teux. La lote­rie peut paraitre inhu­maine mais fina­le­ment croire choi­sir entre 100 personnes en risque vital, c’est aussi assez inhu­main.

    Bref, fina­le­ment on peut aussi voir ça comme un acte de frater­nité et d’aide désin­té­ressé. Tout dépend si on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide.

    Le problème n’est pas celui de la lote­rie ou de la clinique, mais celui du système qui accepte que des hommes et des femmes puissent être lais­sés pour compte faute de pouvoir se payer des soins vitaux. Nous jugeons tous ça inac­cep­table, mais contri­buons à un système qui le permet.

    Je me permets de dire « nous » parce que si cet exemple est aux États Unis, en France nous dérem­bour­sons de plus en plus. Nous augmen­tons en même temps les parti­ci­pa­tions symbo­liques et fran­chises, tout en plafon­nant les prises en charge. Au final, la dernière étude confirme que plus d’un français sur trois renonce à des soins pour des raisons finan­cières.

    Nous parlons dans l’étude française de tous les soins, mais il serait éton­nant qu’il en soit diffé­rem­ment pour quelqu’un qui doit commen­cer un trai­te­ment lourd sur le long terme. Mourir coûte moins cher, et évite d’en­det­ter la famille.

    Je ne sais pas si c’est la société que nous souhai­tons, mais sous couvert de réduc­tion des défi­cits et de ratio­na­li­sa­tions, c’est la société que nous créons.