Auteur/autrice : Éric

  • Un DRM léger sur le livre élec­tro­nique ?

    L’IDPF (orga­nisme de norma­li­sa­tion autour du livre élec­tro­nique) vient de publier un docu­ment sur son approche recom­man­dée pour les DRM (les verrous numé­riques qui vous empêchent de faire tout ce que vous voulez avec vos DVD, Bluray, et livres élec­tro­niques).

    Cette approche légère résout pour moi trois limi­ta­tions qui me semblent fonda­men­tales :

    • Je peux parta­ger mes conte­nus à mes proches, genre conjoint et enfants. C’est le mini­mum. Le système du compte commun à tous n’était même pas une solu­tion
    • Je peux utili­ser autant d’ap­pa­reil que je le souhaite. Avec la profu­sion actuelle de smart­phone, liseuse, tablette, pc perso, et pc pro dans une même famille, ce n’est plus un luxe.
    • Je peux accé­der et lire mes conte­nus à vie, même si l’édi­teur arrête ses services ou que le four­nis­seur de DRM passe à autre chose.

    L’ap­proche préco­ni­sée a d’autres défauts, notam­ment la multi­pli­ca­tions des mots de passe ou l’in­ter­dic­tion légale de les contour­ner, mais reste fonda­men­ta­le­ment moins limi­tante que les solu­tions actuelles.

    Je n’ou­blie pas que cela reste une DRM, avec tous les défauts inhé­rents au DRM qui gêne les honnêtes gens sans vrai­ment réus­sir à limi­ter la casse de la contre­façon (voire l’en­cou­rage). Les procé­dés de water­mar­king me semblent préfé­rables : les mêmes béné­fices sans les problèmes qui vont avec.

    Malgré tout, je préfère voir le verre à moitié plein que le verre à moitié vide, surtout si le verre Adobe qu’on me propo­sait jusqu’à présent était rempli unique­ment au quart : Ce n’est pas une bonne solu­tion, mais elle semble moins mauvaise que ce qu’on a actuel­le­ment.

    Sur le sujet :

  • Pas de ministres aux légis­la­tives

    Je ne sais pas quand ça a pu commen­cer, mais cette histoire de légi­ti­mer un ministre nommé par l’élec­tion aux légis­la­tives est un non sens complet. Et pourquoi pas le président pendant qu’on y est ?

    Un ministre ne se légi­time pas avec 50 000 votants choi­sis

    L’ab­surde de la chose se voit par le désis­te­ment de Najat Vallaud Belka­cem des légis­la­tives. Elle s’était présen­tée dans une circons­crip­tion fonda­men­ta­le­ment à droite, diffi­cile à gagner, et préfère renon­cer pour ne pas être prise au piège. Elle se serait présen­tée dans une autre circons­crip­tion, plus tour­née à gauche, elle aurait proba­ble­ment gagné faci­le­ment.

    Les légis­la­tives se font par circons­crip­tions de 110 000 habi­tants, moitié moins de votants, répar­tis poli­tique­ment de façon très hété­ro­gène. Prise indi­vi­duel­le­ment aucune circons­crip­tion n’est repré­sen­ta­tive de la France, ni même ne s’en approche. C’est l’as­sem­blage de toutes ces spéci­fi­ci­tés qui forme la repré­sen­ta­tion natio­nale.

    Si on ne prend que quelques circons­crip­tions arbi­traires pour juger de la légi­ti­mité d’une poignée de ministres, il ne reste plus aucune repré­sen­ta­ti­vité, ça devient pure­ment arbi­traire. Le choix de la circons­crip­tion a parfois quasi­ment plus d’im­por­tance que le candi­dat lui-même tant qu’il est soutenu par le parti.

    La seule « légi­ti­mité » qui sorti­rait pour le ministre serait celle d’être issu d’une circons­crip­tion sans risque, ou d’avoir su s’y faire dési­gner par le parti en passant devant les locaux et les autres cadres du parti.

    Un député si, enfin norma­le­ment

    Mais encore plus idiot : Le ministre ne pourra pas prendre son siège de député, il y a incom­pa­ti­bi­lité totale. C’est son second qui pren­dra le poste. Quelle est alors la légi­ti­mité de ce député remplaçant qui siègera à l’As­sem­blée natio­nale si c’est la légi­ti­mité du ministre qui est l’objet de l’élec­tion ?

    Ce n’est pas une petite ques­tion, l’As­sem­blée natio­nale est sensée repré­sen­ter les français.

    Même pour le ministre lui-même, pour peu qu’il perde son poste rapi­de­ment et récu­père son siège, quelle légi­ti­mité aura-t-il en tant que député si l’élec­tion a jugé ses compé­tences de ministre ? Les deux charges sont très diffé­rentes, les expé­riences et compé­tences néces­saires le sont aussi. Un homme peut très bien excel­ler aux deux, mais pour quel poste l’a-t-on choisi ?

    Et si on respec­tait la consti­tu­tion ?

    L’équi­libre des pouvoir n’est pas issu d’une pochette surprise. Même s’il est impar­fait, il a tout de même été pensé à la base. Le ministre repré­sente l’état, et est donc nommé par ce dernier. L’As­sem­blée natio­nale repré­sente les français, et est donc élue par ces derniers. Ensuite, les français (l’As­sem­blée natio­nale) valide la gouver­nance de l’État (le gouver­ne­ment).

    Tout ça est déjà prévu. Nulle part il n’est prévu ou même envi­sagé que les ministres ne se fassent élire. Je ne connais d’ailleurs aucun pays où ce soit le cas. Il y a des raisons à tout cela.

    Nous sommes en train de casser la repré­sen­ta­ti­vité et la légi­ti­mité du parle­ment qui repré­sente les français pour satis­faire la volonté popu­liste du pouvoir en place. C’est quand même très court terme comme vision.

    Alors quoi ?

    Alors le vrai chan­ge­ment, au lieu de dire « si vous perdez l’élec­tion, il faut démis­sion­ner », ne serait-il pas plutôt de dire « si vous vous présen­tez c’est pour assu­mer le mandat que vous briguez, et il faudra démis­sion­ner de votre poste actuel si vous êtes élu » ?

    Parce que fina­le­ment le choix est plutôt là : il faut être ministre ou député, pas les deux. Si quelqu’un se présente aux légis­la­tive ce doit pour être député, rien d’autre. L’élec­tion ne concerne que ça.

    Ce à quoi il faut mettre fin ce sont surtout ces élec­tions fantômes, ces réser­va­tions de places et chaises musi­cales avec les remplaçants pour assu­rer ses arrières et autres histoires d’égo ou de gros sous.

  • Which program­ming language should I learn first?

    Histoire de rire un peu (jaune) :

    • To get a guaran­teed, mediocre, but well paying job writing finan­cial appli­ca­tions in a cubicle under fluo­res­cent lights: Java.
    • To do the same thing with certi­fi­ca­tions and letters after your name: C#

    Which program­ming language should I learn first? Et vous, quel langage appre­nez-vous ?

  • Le quinquen­nat

    Ok, c’est parti­san et de la poli­tique, mais il faut vrai­ment voir ça côté humour et paro­die, sur le même esprit que des cari­ca­tures dessi­nées ou les marion­nettes des guignols de Canal+.

    Le quinquen­nat, géné­rique de fin (c’est une vidéo mais c’est court et le son est option­nel).

  • Tous ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

    La liste n’est pas neuve mais elle est éclai­rante. Nous saurons que nous aurons avancé dans la ques­tion des droits d’au­teurs quand la répres­sion ne sera plus dispro­por­tion­née.

    Tous ces délits jugés moins graves que le partage de la culture

    Côté échelle pénale, parta­ger le dernier tube à la mode c’est aussi grave que l’éva­sion d’un détenu, l’as­sis­tance à l’eu­gé­nisme, le vol, ou l’ex­pé­ri­men­ta­tion biomé­di­cale à l’insu d’au­trui. Plus marrant, vous risquez moins à expo­ser autrui à un risque immé­diat de mort par une viola­tion déli­béré d’une obli­ga­tion de sécu­rité, à harce­ler sexuel­le­ment, ou à faire des propo­si­tions sexuels à un mineur de moins de 15 ans par voie élec­tro­nique. Côté civil si vous avez partagé un bon giga-octet de chan­sons, l’ac­cu­sa­tion parle en millions dans certains pays.

    Bien entendu il s’agit de maxi­mums, proba­ble­ment pas perti­nents et non utili­sés. Ces maxi­mums sont utiles car on fait entrer la contre­façon indus­trielle dans la même caté­go­rie. Mais même dit comme ça, ce sont aussi des maxi­mums pour les autres délits. Le pire harcè­le­ment sexuel imagi­nable vous fait risquer trois fois moins que parta­ger des oeuvres sous droit d’au­teur.

    A quand la révi­sion de l’échelle pénale ?

     

  • Tor Books goes comple­tely DRM-free

    Ce n’est que le début, ça mettra encore long­temps, mais c’est bien le début. Des éditeurs sérieux commencent à aban­don­ner les DRM sur les livres numé­riques. D’autres suivront, c’est inévi­table et même les soutiens des DRM s’ac­cordent sur ce point. La seule ques­tion c’est quand.

    Un grand éditeur améri­cain, Tor, filiale de Mcmil­lan, vient d’aban­don­ner pure­ment et simple­ment les DRM sur ses livres numé­riques. Il s’agit d’un éditeur de science fiction, mais pas d’un éditeur négli­geable. Tor Books goes comple­tely DRM-free.

    “Our authors and readers have been asking for this for a long time,” said president and publi­sher Tom Doherty. “They’re a tech­ni­cally sophis­ti­ca­ted bunch, and DRM is a constant annoyance to them. It prevents them from using legi­ti­ma­tely-purcha­sed e-books in perfectly legal ways, like moving them from one kind of e-reader to another.”

    En France Brage­lonne est bien en avance, puisqu’ils sont déjà sans DRM. Ce ne sont pas les seuls. Même dans les diffu­seurs français plus histo­riques comme EDEN, c’est pas moins de 36 éditeurs qui proposent désor­mais leurs livres sans DRM. Les éditions La Musar­dine viennent d’ailleurs de les rejoindre.

  • Le maire refuse des enfants étran­gers, les parents d’élèves sont rassu­rés

    Des enfants qui n’ont rien demandé et qui ne sont coupables de rien sont lais­sés à la rue. Leur unique faute est d’avoir des parents nés dans un pays en guerre, qui demandent asile en France pour proté­ger leur famille et fuir la guerre.

    Ces enfants sont inter­dits de scola­rité. Non seule­ment ils doivent fuir leur pays, affron­ter la misère, chan­ger de langue, s’in­té­grer, mais en plus on se débrouille pour qu’ils n’aient pas les armes pour s’in­té­grer, apprendre la langue, rece­voir une éduca­tion et parti­ci­per à la société, plus tard travailler et payer des impôts. Non, on les laisse à la rue, parce que vous compre­nez, sinon « ils baissent le niveau de la classe ».

    Peu importe qu’on gâche des vies inno­centes, au moins nos enfants n’au­ront pas eu à vivre quelques mois de frater­nité et d’entre-aide, avec poten­tiel­le­ment (mais ça reste à prou­ver) un temps à l’école centré sur le partage et pas unique­ment sur l’ap­pren­tis­sage (si vous croyez que le CP c’est du bour­rage de crâne, discu­tez avec un ensei­gnant, vous vous trom­pez lour­de­ment).

    Voici la réflexion que je lis quand on me dit que le maire refuse des enfants étran­gers, les parents d’élèves sont rassu­rés.

    Déci­dé­ment, je comprends de moins en moins mes compa­triotes. Mes valeurs ne sont pas celles ci. Nous sommes dans la xéno­pho­bie la plus pure et même ces histoires de niveau scolaire ne sont qu’un prétexte. Le même quand on dit que les phares cassés et la pros­ti­tu­tion sont la faute des étran­gers.

    Il est vrai­ment temps de chan­ger. Dans notre devise il y a frater­nité, pas fron­tière.

  • Rame­ner le droit d’au­teur de 70 à 20 ans

    Pour le type de créa­tion qui est le plus proche de ta sensi­bi­lité, tu trouves raison­nable qu’il béné­fi­cie d’une protec­tion plus longue que tous les autres.

    […]

    Un projet doit s’au­to­fi­nan­cer et déga­ger des béné­fices dans l’an­née ou les suivantes, autre­ment c’est un échec. La faible proba­bi­lité que le projet que vous avez financé se révèle indé­mo­dable et conti­nue de géné­rer des profits pendant des décen­nies est une chance pour l’in­ves­tis­seur, mais ça n’a pas sa place dans dans un projet de déve­lop­pe­ment sérieux.

    […]

    L’im­por­tant c’est de se débar­ras­ser des durées de protec­tion actuelles d’une vie ou plus. Ces longues périodes sont clai­re­ment néfastes pour la société, puisqu’elles gardent la plupart de notre héri­tage cultu­rel commun bloqué même long­temps après que la majo­rité des produc­tions aient perdu toute valeur commer­ciale pour les ayants droits. C’est une perte sèche écono­mique­ment parlant, et un scan­dale cultu­rel­le­ment parlant.

    L’ar­gu­ment prin­ci­pal est qu’en cas de réus­site, la renta­bi­lité ne demande pas plus de quelques années. En cas d’échec ce n’est pas avoir un droit d’au­teur à vie qui chan­gera fonda­men­ta­le­ment la renta­bi­lité. Tous ceux qui tablent sur un inves­tis­se­ment finan­cier de la créa­tion tablent de toutes façons sur une renta­bi­lité très courte.

    Personne ne calcule cette renta­bi­lité sur 170 ans. Parfois c’est une bonne surprise mais ce n’est pas cela qui incite à l’in­ves­tis­se­ment, et la balance entre le béné­fice et les contraintes que ça apporte à la société sont large­ment favo­rables.

    Défi­nir une durée arbi­traire a peu de sens mais il faudrait comp­ter sur quelques années, pas sur quelques dizaines. Je remarque que leur réflexion est la même que la mienne il y a quelques temps : faire un compro­mis prag­ma­tique en prévoyant large.

    Rame­ner le droit d’au­teur de 70 à 20 ans ? pourquoi pas. Ça suffit à payer la créa­tion, et c’est un équi­libre qui pour­rait être une base accep­table, à défaut d’af­fir­mer que c’est la base idéale.

    Et vous ? quelle durée pour le droit d’au­teur ? (nous parlons bien entendu de la partie patri­mo­niale)

  • Worried about online porn? Don’t regu­late the net – regu­late your kids

    Je n’ai jamais envi­sagé ça ainsi, mais ça prend vite du sens : Le problème avec le Porno c’est qu’on essaye de régu­ler le réseau au lieu de régu­ler les enfants voire les parents.

    Fran­che­ment, est-il sain de brider, surveiller, et modi­fier la nature même du réseau et de ce qu’il peut appor­ter unique­ment pour permettre à des parents d’aban­don­ner leur surveillance et de lais­ser l’ou­til dans les mains de leurs enfants sans avoir à opérer leur rôle ?

    Worried about online porn? Don’t regu­late the net – regu­late your kids

    Jusqu’à présent j’ai toujours consi­déré que le risque était celui d’une domi­na­tion de l’ordre moral mais cela pour­rait être encore plus idiot : Sommes-nous en train de casser ces superbes outils que sont Inter­net et le web juste pour donner un peu plus de confort à quelques uns ?

  • More Than 55,000 Twit­ter Account User­names & Pass­words Are Hacked And Leaked

    Quand on trouve un article annonçant 55 000 mots de passe de comptes révé­lés au grand jour, je ne me plains pas de la sécu­rité des mots de passe ou de celle du service. Dans la liste on trouve des mots de passe complexes, et rien ne permet d’af­fir­mer qu’il y a eu une négli­gence coupable de la part de twit­ter.

    More Than 55,000 Twit­ter Account User­names & Pass­words Are Hacked And Leaked

    C’est bien joli d’in­ci­ter les gens à utili­ser un mot de passe diffé­rent par service, à ne pas les sauve­gar­der, d’en utili­ser des complexes et en plus de les chan­ger souvent, mais c’est propre­ment irréa­liste

    La solu­tion on la trouve dans WebID, dans Brow­serID, ou même pourquoi pas dans OpenID, malgré tout les défauts liés à ce dernier. Et si on s’y mettait ?

    Ce n’est pas si complexe que ça. Il suffi­rait d’un mouve­ment de la part de la commu­nauté pour avoir des outils simples, ergo­no­miques et utili­sables. La base tech­nique est là.