Auteur/autrice : Éric

  • Char­pen­tier infor­ma­tique

    Inter­vie­wer: So, you’re a carpen­ter, are you?
    Carpen­ter: That’s right, that’s what I do.

    […]

    Inter­vie­wer: First of all, we’re working in a subdi­vi­sion buil­ding a lot of brown houses. Have you built a lot of brown houses before?
    Carpen­ter: Well, I’m a carpen­ter, so I build houses, and people pretty much paint them the way they want.

    […]

    Carpen­ter: Really, is that it? So I lost the job because I didn’t have enough brown?
    Inter­vie­wer: Well, it was partly that, but partly we got the other fellow a lot chea­per.
    Carpen­ter: Really — how much expe­rience does he have?
    Inter­vie­wer: Well, he’s not really a carpen­ter, he’s a car sales­man — but he’s sold a lot of brown cars and he’s worked with walnut inter­iors.

    Ça me rappelle forte­ment une direc­tion qui à un moment pensait qu’il fallait segmen­ter les déve­lop­peur par domaine commer­cial, et que la valeur ajou­tée était moins dans la qualité tech­nique ou le recul du déve­lop­peur que dans le fait qu’il ait déjà travaillé dans le secteur de l’éner­gie (même si c’est pour coder un CMS ou un outil de réser­va­tion de salles de réunion) ou dans l’in­dus­trie du luxe (même si c’est pour coder un formu­laire d’ins­crip­tion à une news­let­ter).

    La petite histoire reste une petite fable forgée de toutes pièces, mais elle est amusante à lire, et parfois se révèle un peu trop proche de la vérité.

  • I have a dream, mais il est sous droit d’au­teur

    Rien de neuf, et ce n’est même pas le pire dans la dérive du « tout droit d’au­teur » et du « les héri­tiers profitent un maxi­mum » :

    […] son célèbre discours « I Have a Dream », prononcé le 28 août 1963 sur les marches du Lincoln Memo­rial de Washing­ton: celui-ci est en effet sous copy­right, les droits appar­te­nant aux héri­tiers de King, qui en ont confié l’ad­mi­nis­tra­tion à la société britan­nique EMI Publi­shing, aujourd’­hui propriété de Sony.

    Conclu­sion de ce Copy­right Madness : Le copy­right montre clai­re­ment qu’il échoue à ses objec­tifs et sa raison d’être. J’ajou­te­rai : C’est parti­cu­liè­re­ment vrai pour la trans­mis­sion de la partie patri­mo­niale aux héri­tiers. J’ai du mal à croire que l’au­teur aurait souhaité inter­dire la diffu­sion de son discours, mais surtout j’ai du mal à voir la raison de l’ex­clu­si­vité donnée à des héri­tiers, et le béné­fice qu’en tire la société.

    Nous avons tout simple­ment oublié que l’in­té­rêt commun doit toujours primer sur l’in­té­rêt indi­vi­duel. De tels textes doivent quoi qu’il se passe pouvoir béné­fi­cier d’une diffu­sion publique et si nous échouons à y arri­ver par une règle géné­rale ou une excep­tion spéci­fique, c’est qu’il faut chan­ger les règles.

  • Abuser l’usa­ger de services de santé

    Je découvre la présence de « Le guide Santé », dont l’ac­ti­vité prin­ci­pale semble d’abu­ser les usagers de services de santé en four­nis­sant un annuaire pipeauté.

    En gros l’ac­ti­vité c’est :

    • Se connec­ter aux annuaires publics des profes­sion­nels
    • Créer une fiche pour chaque profes­sion­nel, mais en mettant un numéro payant en 08 à la place du numéro réel (exemple)
    • Cher­cher à se posi­tion­ner en première posi­tion dans Google (et ça semble fonc­tion­ner)
    • Lais­ser le client se faire abuser en télé­pho­ner au 08 en pensant que c’est le numéro du profes­sion­nel
    • Empo­cher la mise.

    En lisant le texte affi­ché après le clic sur un lien grisé, sur le côté et en petite ligne, on peut comprendre entre les lignes que le service ne donne pas le numéro réel du profes­sion­nel, mais il est évident qu’une majo­rité de gens se feront abuser.

    Pour moi on est à la limite de la trom­pe­rie, renfor­cée par le fait qu’en visant les services de santé des on vise des personnes qui se lais­se­ront faci­le­ment abuser du fait du senti­ment d’ur­gence, de l’état de santé dimi­nué, voire de la dépen­dance envers la capa­cité à joindre le service recher­ché. Bref, on trompe les plus faible, pour un service sans aucune valeur ajou­tée face à l’an­nuaire exis­tant (et gratuit). Je suis très étonné que ce soit légal, ce ne devrait pas l’être et ça mérite proba­ble­ment une requête à la CNIL pour réétu­dier le cas.

  • « Je pense que l’on n’a plus de presse en France »

    Je pense que l’on n’a plus de presse en France

    Je ne sais que rajou­ter au billet de David et à cette cita­tion, si ce n’est que ce n’est pas nouveau mais proba­ble­ment bien plus vrai en France qu’ailleurs (au moins par rapport aux pays que je connais).

    Il y a quelques tenta­tives et Media­part, avec tous ses défauts, fait partie de celles ci au point de deve­nir un indis­pen­sable telle­ment il y a manque, mais cela ne suffit pas. Le pire n’est même pas le côté people, mais bien la presse poli­tique et le manque d’ana­lyse critique des actua­li­tés.

  • Tester, docu­men­ter et débo­guer une API REST

    Je découvre apiary.io. Il y a de quoi docu­men­ter, tester et débo­guer une API REST, avec des mocks et des proxy de débo­guage.

    Je ne sais pas si la valeur ajou­tée est suffi­sante pour imagi­ner utili­ser un service de ce type mais c’est bien foutu, simple, et assez clair. Je n’ai simple­ment pas compris quel est le modèle busi­ness (et ça c’est un gros point noir).

    Bref, à surveiller, le compte de test peut être créé en quelques secondes à partir d’un compte github.

  • Presse hypo­crite

    Magni­fique répar­tie d’un blogueur de l’Ex­press. Je fais pour une fois une cita­tion assez exten­sive, parce que l’iro­nie veut que le blogueur critique en fait les atti­tudes de sa plate­forme hôte (Express Your­self). Je ne mettrai pas ma main au feu que ce contenu reste en ligne.

    [Les éditeurs de presse alimentent] une grande partie de vos conte­nus édito­riaux par des sources gratuites ou deman­dant bien peu d’in­ves­tis­se­ments (par exemple en « bâton­nant » des dépêches de l’AFP)? Un exemple: les contri­bu­teurs du Plus du Nouvel Obs ou d’Ex­press Your­self ne sont pas rému­né­rés pour la majo­rité d’entre eux. Ne sont pas non plus rému­né­rés les blogueurs invi­tés sur le site de Marianne. Le Figaro se montre plus cynique encore: les tribunes (rédi­gées gratui­te­ment par des poli­tiques, cher­cheurs, person­na­li­tés…) sont en accès payant!

    Pour­tant, tous ces textes se retrouvent régu­liè­re­ment en Une des sites d’in­fos, au milieu des articles rédi­gés par des jour­na­listes qui, eux, sont rému­né­rés. De même, contrai­re­ment à la pratique que l’on retrouve dans bon nombre de médias inter­na­tio­naux, les experts, cher­cheurs, sondeurs, poli­to­logues, écono­mistes ou autres spécia­listes que vous faites inter­ve­nir pour obte­nir une analyse exté­rieure sur un sujet donné ne sont pas rému­né­rés non plus. Un spécia­liste inter­ve­nant sur le Mali dans un média français le fait pour la gloire. Mais si ce spécia­liste four­nit la même analyse sur Al-Jazeera, il sera alors rému­néré (cela vaut égale­ment pour une inter­ven­tion dans un média anglo-saxon).

    Bref, les éditeurs de presse profitent de conte­nus tiers en ayant au mieux une acti­vité d’in­dexa­tion ou de mise en valeur, rému­né­rant par la visi­bi­lité qu’ils offrent, sans rever­ser de recette aux produc­teurs de ces conte­nus. C’est fina­le­ment exac­te­ment ce qu’ils reprochent à Google. Pire, les conte­nus pour lesquels les éditeurs de presse souhaitent une rému­né­ra­tion de Google, sont en grande partie récu­pé­rés gratui­te­ment au départ. Cohé­rence quand tu nous tiens…

    Sentez-vous l’iro­nie?
    Et que répon­dez-vous à ces contri­bu­teurs qui vous four­nissent une part non négli­geable de votre contenu édito­rial qui auraient l’ou­tre­cui­dance de récla­mer une rému­né­ra­tion? « Votre rému­né­ra­tion est la visi­bi­lité que nous vous offrons ». Soit. Mais cela ne vous empêche pas de récla­mer à Google de l’argent au prétexte que le moteur de recherche se fait de l’argent sur vos conte­nus (dont une partie, rappe­lons-le, vous est appor­tée gratui­te­ment).

  • Délais judi­ciaires

    Il s’était en effet écoulé 26 mois en la saisine du Conseil et le rendu du juge­ment par un juge dépar­ti­teur. L’Etat condamné mais qui, à ce jour, n’a pas encore payé ! [8 mois après]

    Bon, le titre de l’ar­ticle lui-même ne m’in­té­resse pas, mais comment consi­dé­rer que nous faisons ce qu’il faut pour proté­ger le faible du fort quand un juge­ment au prud’­hommes prend plus de deux ans ? Si même l’État n’exé­cute pas les juge­ments, là c’est que notre système judi­ciaire est défi­ni­ti­ve­ment malade de manque de moyens ou de person­nel.

  • Expect more from product mana­gers

    Cité sans autre commen­taire :

    Whate­ver their stra­tegy, good product mana­gers vali­date their features before they build them, and that’s why their ideas are so much more likely to improve the bottom line of the company. They don’t neces­sa­rily have better ideas. They just kill the bad ones before spen­ding too much time on them.

    Expect more from product mana­gers

     

  • Le revenu annuel des 100 personnes les plus riches suffi­rait à éradiquer quatre fois la pauvreté

    Bon, je ne suis pas capable de véri­fier l’af­fir­ma­tion, mais ce ne serait pas éton­nant non plus.

    Le revenu net des 100 milliar­daires les plus riches s’éle­vait en 2012 à 240 milliards de dollars, ce qui suffi­rait à éradiquer quatre fois la pauvreté extrême

    Même si c’est vrai, le calcul n’en­traine pas de conclu­sion simpliste. Redis­tri­buer cet excès pour lutter contre la pauvreté n’est pas forcé­ment faisable. Ce qui est certain c’est que la situa­tion n’est pas tenable éthique­ment. Comment croire qu’il est légi­time pour certains de gagner des sommes fara­mi­neuses quand d’autres meurent de faim. Le « mérite » va-t-il jusque là ? Les pauvres ont-ils vrai­ment moins de mérite ?

    À défaut de grande révo­lu­tion, dont je ne crois pas au béné­fice, je crois véri­ta­ble­ment à une taxa­tion très forte au delà de certains reve­nus ou de certains béné­fices (je parle donc aussi des entre­prises), voire à un plafon­ne­ment.

  • Blogs et EPUB

    L’EPUB c’est fina­le­ment juste un site web encap­sulé dans un conte­neur, avec quelques méta­don­nées pour le circuit de lecture. Certains voient une conver­gence entre l’EPUB et les sites web dans le futur, et pourquoi pas des sites web diffu­sés en tant qu’EPUB.

    David cite Thierry Crou­zet :

    Faire des livres, quelle que soit leur forme, me paraît soudain plus moderne que tenir un blog, simple offi­cine dans la rue des boutiques obscures. Ce qui compte, c’est publier, parta­ger, pas d’être maître chez soi.

    Un format et un outil doivent toujours être mis en regard d’usages et d’objec­tifs. Il est rare qu’un soit plus simple qu’un autre en soi, de façon univer­selle.

    Je vois deux visions à celle du « aban­don­nons le blog pour l’epub » : soit un EPUB unique pour l’in­té­gra­lité des conte­nus, soit un EPUB par billet avec éven­tuel­le­ment des pages web pour l’in­dex des archives et un flux RSS tiers.

    Dans la première vision j’ai un blog figé, qui ne bouge plus. Je ne suis pas alerté des mises à jour, je ne suis pas capable de ne télé­char­ger qu’un contenu isolé­ment du reste, et surtout je ne suis même plus capable de faire un lien vers un contenu parti­cu­lier de l’en­semble. Ce dernier point est presque le plus grave : On sort le contenu du web en rendant impos­sible les liens entrants. C’est viable pour une archive, pas pour un blog, dont la nature même est de vivre : d’avoir un ajout régu­lier de nouveau contenu et des échanges (donc les liens).

    Dans la seconde vision on revient quasi­ment à ce qu’on a actuel­le­ment sauf qu’on a remplacé les pages HTML des conte­nus unitaires par des fichiers EPUB, qui ne contiennent que la page HTML qu’on vient de rempla­cer. C’est un chan­ge­ment pure­ment tech­nique, dont j’ai du mal à voir la valeur ajou­tée. Sans comp­ter que si tout ce qui sait lire un EPUB sait aussi lire un fichier HTML direc­te­ment, l’in­verse n’est pas vrai.

    Au final il ne faut pas perdre de vue les usages et les objec­tifs. Le blog cherche à commu­niquer. David parle de partage. En étant plus terre à terre je parle­rai de mise à jour, d’ajout régu­lier de contenu, de liens et de commen­taires. Qu’ap­porte un passage à l’EPUB pour ce type d’usage ?

    Si l’EPUB a toutes les raisons de s’étendre hors du livre, il faut bien voir que ce livre a un usage bien parti­cu­lier : contenu rela­ti­ve­ment figé dans le temps, lu géné­ra­le­ment séquen­tiel­le­ment, formant le plus souvent un contenu unique bien défini. Ces attri­buts peuvent adres­ser bien des objets du web, mais proba­ble­ment pas les blogs, juste­ment.

    Pour amélio­rer les blogs parlons plutôt simpli­cité de diffu­sion, faci­lité d’écri­ture, amélio­ra­tion des discus­sions, mais tout ceci est rare­ment une ques­tion de format ou de tech­nique.