Auteur/autrice : Éric

  • GPG keysi­gning and govern­ment iden­ti­fi­ca­tion

    Ok, je n’uti­lise pas GPG. J’ai tenté par le passé mais trop peu de gens en face l’uti­lisent pour que ce soit perti­nent de mon côté (oui, je sais que l’ar­gu­ment est cyclique).

    Have you been a US barten­der before? Or held any other posi­tion where you’ve had to verify an ID? It’s not an easy thing to do. People in those posi­tions have books of valid IDs from different states. They have lights that show the secu­rity marks. They still get it wrong regu­larly. A very amateur fake ID, or borro­wed real ID, will fool just about everyone in any infor­mal context.

    Par contre j’ai toujours trouvé idiot la procé­dure qui demande à ce qu’on véri­fie physique­ment l’iden­tité du corres­pon­dant. Ce qui m’in­té­resse c’est que la personne à qui j’écris ou qui m’écrit est bien celle que j’at­tends. Pour ça la seule solu­tion c’est de faire un ou plusieurs aller-retours écrits.

    Non seule­ment je ne serai abso­lu­ment pas capable de détec­ter une fausse carte d’iden­tité, même une mal faite à 30€, mais en plus je n’ai que faire de son iden­tité civile. Ce n’est pas du tout ce que je cherche à certi­fier.

    Entre ceux qui véri­fient l’iden­tité civile à la légère en lieu et place de l’iden­tité numé­rique, et ceux qui ne véri­fient rien, le « web of trust » est assez illu­soire aujourd’­hui. Il nous faut des outils qui auto­ma­tisent et guident nos pas, sans quoi rien ne chan­gera.

  • L’ab­sence de trans­pa­rence sur le patri­moine des parle­men­taires

    Comment rendre (volon­tai­re­ment) inex­ploi­table l’exer­cice de trans­pa­rence voulu par la popu­la­tion suite au scan­dale Cahu­zac.

    Les décla­ra­tions de patri­moine ne pour­ront être ni repro­duites, ni copiées, et seuls les élec­teurs pour­ront les consul­ter en présence d’un agent. Photos ou prise de notes seraient ainsi inter­dites, empê­chant toute analyse globale.

    En clair, pour connaître le patri­moine d’un élu, il faudra être élec­teur de sa circons­crip­tion, puis prendre rendez-vous en préfec­ture. Une fois sur place, on pourra le consul­ter quelques instants, en étant accom­pa­gné, et sans pouvoir prendre la moindre note ou photo­gra­phie. Rappe­lons aussi que la presse n’a pas le droit de mention­ner le fameux patri­moine, sous peine d’une amende.

    Oh comme nous sommes loin des pays nordiques où n’im­porte qui peut deman­der commu­ni­ca­tion de n’im­porte quel docu­ment, de la note de frais d’un élu au CV d’un candi­dat à un poste public…

    Je note aussi la détes­table déviance qui voudrait que le député ne soit rede­vable que devant sa circons­crip­tion. On oublie que si le vote est local, le mandat est natio­nal. Je n’ai pas « un » député, j’en ai 577. Ils me repré­sentent tous, et j’ai moti­va­tion à me sentir concerné par chacun. De manière plus réaliste, c’est juste une solu­tion pour empê­cher toute compa­rai­son et toute statis­tique.

    Il est vrai­ment temps de mettre un coup de pied dans la four­mi­lière et d’avoir des mesures radi­cales sur le fonc­tion­ne­ment de la vie publique. Aucun repré­sen­tant n’y a inté­rêt, malgré les belles décla­ra­tions. C’est à nous de l’im­po­ser.

  • Pourquoi la France ne sera jamais acces­sible

    Oui, ça parle d’ac­ces­si­bi­lité des maga­sins aux personnes handi­ca­pées. Ne fuyez pas, c’est percu­tant et abso­lu­ment pas donneur de leçons. Ça en dit plus sur notre façon de penser nos lois et règle­ments que sur le handi­cap.

    Je crois que si j’étais commerçante, je lâche­rai l’af­faire, ça me dépri­me­rait.

    Alors je voudrais deman­der pardon, pardon à tous les commerçants qui doivent nous haïr à l’idée de faire des travaux galères, mais je vous jure, c’est pas de notre faute. Moi je suis prête à vous offrir des planches gratos et à deve­nir vendeuse ambu­lante. Mais même ça, ça serait trop simple.

     

    Le pire c’est que tout ça a de bonnes raisons d’être : La rampe qui dépasse sur le trot­toir empiète sur l’es­pace public. Il ne faut pas que ce soit la solu­tion de faci­lité, d’au­tant que si elle reste à demeure elle fera chuter des passants dans la rue (ça serait con de créer plus de handi­ca­pés, il faut bien avouer).

    Je comprends aussi qu’une rampe mal posée à la va vite par quelqu’un qui n’y a pas réflé­chi ça peut se casser la gueule, poten­tiel­le­ment abîmer un fauteuil (rappel : ça peut couter le prix d’une belle voiture ces trucs là). Deux heures d’ex­pli­ca­tions seront peut être super­flues pour quasi­ment tout le monde mais si c’est celui qui vend la rampe qui dispense la chose, ça ne sera peut être pas inutile.

    Main­te­nant il y a comme un truc qui ne fonc­tionne pas. À vouloir faire parfait on ne fait pas, et on met bien entendu les commerçants sur le dos des handi­ca­pés.

    Allez lire.

  • It’s almost impos­sible to come up with really inno­va­tive things when you have a dead­line and sche­dule

    Je ne partage pas pour le billet mais pour la cita­tion :

    “It’s almost impos­sible to come up with really inno­va­tive things when you have a dead­line and sche­dule.”

    La ques­tion n’est pas d’avoir un temps infini ou non contrôlé, mais que l’in­no­va­tion appa­rait hors des proces­sus défi­nis. On ne découvre pas la fleur hors des sentiers battus quand on se défi­nit un plan de marche et en program­mant à l’avance les étapes le soir. Il faut se permettre d’ex­plo­rer, flâner, réflé­chir. Et ça ça ne se programme pas.

  • Sous la dette publique, l’ar­naque néoli­bé­rale

    C’est un article Media­part, donc payant, mais la source est d’ac­cès public.

    On véri­fie aisé­ment que les dépenses (même y compris les inté­rêts) ne présentent pas de tendance à la hausse. Certes, on observe deux pics en 1993 et 2010, qui corres­pondent aux réces­sions. Mais sur moyen terme, les dépenses de l’État ont au contraire baissé, passant d’en­vi­ron 24 % du PIB jusqu’en 1990 à 21 % en 2008. Tout le problème vient du fait que les recettes ont, elles aussi, baissé, parti­cu­liè­re­ment au cours de deux périodes : entre 1987 et 1994, puis à partir de 2000.

    En *pan* pour la croyance popu­laire qui voudrait que l’État prélève et dépense de plus en plus. Non seule­ment la part des dépenses dans le PIB a tendance à bais­ser, mais en plus ses recettes (donc les impôts et taxes) baissent encore plus. Elles baissent assez vite pour que ce soit juste­ment le facteur de créa­tion de dette.

    G3

    « Au total, de 2000 à la mi-2012, les mesures de baisse d’im­pôts ont repré­senté 4,3 %  du PIB. Elles ont souvent favo­risé les plus riches (baisse de l’im­pôt sur le revenu, de l’ISF, des droits de succes­sion), les grandes entre­prises (niche Copé, Crédit impôt recherche) et certains lobbys (baisse de la TVA dans la restau­ra­tion). Signa­lons en parti­cu­lier que le taux margi­nal supé­rieur de l’im­pôt sur le revenu qui était de 65 % entre 1982 et 1985, avait baissé à 54 % en 1999. Il a été abaissé à 49,6 % en 2002, 48 % en 2003 et 40 % en 2006.

    Comme les baisses d’im­pôts béné­fi­cient forcé­ment aux plus riches (pour rappel, la moitié de la popu­la­tion ne paye pas d’im­pôt sur le revenu, et la TVA a elle tendance à augmen­ter derniè­re­ment), nous créons de la dette au profit des plus riches.

    la France, malgré la crise, aurait presque encore été à l’époque en confor­mité avec les sacro-saints critères de Maas­tricht si ces baisses d’im­pôts n’étaient pas inter­ve­nues, et notam­ment le critère euro­péen qui fait obli­ga­tion à ce que la dette d’un État ne dépasse pas 60 % de sa richesse natio­nale. Concrè­te­ment, sans ces baisses d’im­pôts, la France aurait certes crevé ce plafond, mais dans des propor­tions raison­nables. Juste un chouïa…

    Bien entendu on ne peut pas se conten­ter de réflé­chir ainsi, les baissent d’im­pôts ayant proba­ble­ment eu des effets macro-écono­miques posi­tifs par ailleurs qui ont pu (ou pas) compen­ser en partie, mais ça fait réflé­chir.

    Ils y ajoutent un effet boule de neige, à cause du mode de finan­ce­ment de la dette et ses inté­rêts anor­ma­le­ment élevés. Ces derniers relèvent d’un choix poli­tique pur et simple : Les banques empruntent à la BCE à coût quasi nul, puis prêtent à l’État à des coûts non négli­geables. Les inté­rêts supplé­men­taires vont gros­sir la dette qui à leur tour vont faire gros­sir les inté­rêt et ainsi de suite : faire un joli effet boule de neige unique­ment dû à un choix poli­tique de finan­ce­ment.

    Sans ce cumul d’ef­fet, voilà ce que nous aurions :

    grafsynthese

    Comme le disent les auteurs du rapport, la dette publique a donc été le prétexte au cours de ces dernières années d’un formi­dable mouve­ment de « redis­tri­bu­tion à l’en­vers », ou si l’on préfère d’un immense mouve­ment de trans­ferts de reve­nus puisque si les hauts reve­nus sont double­ment gagnants, les bas reve­nus, eux, sont perdants, étant conviés en bout de course à suppor­ter le poids du plan d’aus­té­rité pris pour conte­nir l’ex­plo­sion de la dette. En résumé, ce que les hauts reve­nus gagnent au travers des baisses d’im­pôt ou de la poli­tique de l’argent cher, ce sont les reve­nus modestes qui le financent au travers de la poli­tique d’aus­té­rité.

    Double effet kiss-cool, comme ce sont aussi les plus riches qui ont de l’épargne dans les banques, voire des parts dans les banques qui récu­pèrent les inté­rêts de la dette, ils en profitent double­ment.

    Illé­gi­time la dette ? C’est une autre ques­tion. Mais elle relève clai­re­ment de choix poli­tiques que nous avons pris, et qui sont loin d’être neutres dans la répar­ti­tion.

  • Naming conven­tions in Europe, Asia and North Africa

    Vous me rappe­lez pourquoi vous pensez que deux champs « nom » et « prénom » sont perti­nents ?

    BpetxyZIEAAfDXR.png_largePour plus de détails : People have name (ou pas)

     

  • John Oliver (HBO) – Neutra­lité du net

    Ok, le ton est humo­ris­tique, et pas des plus fins, c’est déli­rant, ridi­cule, mais au final il y a des éléments sérieux et c’est un des meilleurs argu­men­taires que j’ai vu sur la neutra­lité du net.

    Ça se regarde jusqu’au bout.

  • Free SSL Certi­fi­cates for Open Source Projects

    Je colle ça ici au cas où ça serve à quelqu’un, ou moi plus tard : GlobalSign donne des certi­fi­cats SSL gratuits pour les projets Open Source (license OSI).

    Visi­ble­ment ils offrent même des wild­cards. Bon, ça ne leur coûte rien, mais ça peut être pratique.

  • Vote élec­tro­nique

    J’en vois encore qui pour­suivent le mythe du vote élec­tro­nique plus simple qui débloquera la démo­cra­tie. Y compris des ingé­nieurs qui travaillent dans les réseaux.

    Sauf que rempla­cer le papier est loin d’être évident. Le système papier est simple, diffi­cile à corrompre, et diffi­cile à tracer. Ça fait beau­coup. Mais surtout tout le proces­sus est trans­pa­rent ainsi que véri­fiable par le citoyen, ce qui est un pré-requis essen­tiel.

    Pour le vote élec­tro­nique il faut garan­tir :

    1. Que le logi­ciel fait ce qu’on attend de lui (sans défaut)
    2. Que le maté­riel fait ce qu’on attend de lui (sans défaut)
    3. Que le logi­ciel n’est pas mali­cieux ou corrompu
    4. Que le maté­riel (micro­codes inclus) n’est pas mali­cieux ou corrompu
    5. Que le logi­ciel exécuté soit celui prévu, que le maté­riel prenne bien en compte le logi­ciel demandé, que personne n’a été capable d’injec­ter un autre logi­ciel, que personne n’a pu modi­fier le logi­ciel avant ou pendant le vote
    6. Que le maté­riel utilisé (micro­codes inclus) soit celui prévu, que personne n’a été capable de le modi­fier avant ou pendant le vote
    7. Que les données de vote résul­tat sont celles produites par le logi­ciel et le maté­riel prévus
    8. Que personne n’est capable de tracer les votes pour les rendre nomi­na­tifs
    9. Que s’il y a une quel­conque anoma­lie, elle puisse être détec­tée et/ou limi­tée dans son effet

    Aucun de ces points n’est réel­le­ment véri­fiable par le citoyen moyen.

    À vrai dire même les profes­sion­nels ne se risque­raient pas à donner une quel­conque garan­tie. En réalité on ne va même pas jusque là. Au mieux, ce qu’ils font aujourd’­hui c’est certi­fier qu’ils n’ont pas iden­ti­fié de problème majeur, ce qui est nette­ment diffé­rent.

    Si on y met vrai­ment les moyens, les points 1 et 3 peuvent être véri­fiés avec un niveau de confiance pas si décon­nant mais ça n’aura de toutes façons aucune utilité tant qu’ont est tota­le­ment à poil devant les risques 4 et 5 et qu’on doit faire une confiance aveugle à ceux qui certi­fient les diffé­rentes parties de la chaîne.

    Même le point 6, sécu­ri­ser plus de 150 000 machines depuis leur concep­tion jusqu’à leur répar­ti­tion dans près de 70 000 empla­ce­ments diffé­rents en France et à l’autre bout du monde, est loin d’être évident. Si tant est qu’il soit possible de le faire en se proté­geant contre des orga­ni­sa­tions de la taille d’États, c’est typique­ment invé­ri­fiable par le citoyen moyen et demande de faire confiance à une entité qui contrô­lera tout ça (aie, qui ? pas le gouver­ne­ment en place j’es­père).

    Dit autre­ment : Vous n’avez aucune garan­tie que le résul­tat du vote tel que publié corres­ponde aux inten­tions de vote des élec­teurs, ou que les opéra­tions de vote aient été anonymes. Aucune.

    Personne n’a à ce jour et à ma connais­sance trouvé une solu­tion à ce problème dans le cadre d’un vote élec­tro­nique. Si c’était le cas ça aurait déjà fait grand bruit rien que par le nombre de personnes qui se seraient atte­lées à véri­fier le système et par le nombre d’études et papiers de recherche le confir­mant.

    Gênant, quand même.

    Et si vous pensez avoir la solu­tion, après avoir avec humi­lité consi­déré que si ça vous semble simple c’est proba­ble­ment que vous vous trom­pez quelque part vu le nombre de personnes très intel­li­gentes qui sont déjà passées sur le sujet, je vous invite à faire une grande commu­ni­ca­tion publique dans la presse avec le détail de mise en œuvre que tout le monde pourra véri­fier pour confir­mer.

    Vous voulez des exemples ?

    Les machines utili­sées ces dernières années étaient très mal sécu­ri­sées. Si vous cher­chez sur Inter­net vous trou­ve­rez une univer­sité qui a réussi à faire chan­ter un hymne natio­nal à une machine de vote, de nombreuses personnes qui montrent comment modi­fier la machine dans l’iso­loir du bureau de vote, des machines à voter qui donnent plus de votes que d’élec­teurs ou même qui élisent des gens qui n’étaient pas dans les candi­dats, des résul­tats illi­sibles, des machines qui conte­naient déjà des votes avant le début de l’élec­tion, des résul­tats objec­ti­ve­ment faux (genre « tous les votes pour un candi­dat qui fait quelques pour­cents ailleurs »), et je passe de meilleures histoires encore.

    Le pire c’est que tout ce qu’on a vu sur ces ordi­na­teurs de vote est assez gros­sier, souvent résul­tat de défauts de concep­tion ou d’or­ga­ni­sa­tion tout aussi gros­siers.

    En réalité le problème n’est pas un manque de moyen, c’est que le système est objec­ti­ve­ment quasi­ment impos­sible à garan­tir et à sécu­ri­ser. Je serai très heureux que vous trou­viez une solu­tion mais des gens meilleurs que nous s’y sont cassés les dents plus d’une fois.

    Toutes les solu­tions entre­vues jusqu’à présent soit mettent à mal le secret du vote, soit ne sont qu’une auto­ma­ti­sa­tion mineure et peu perti­nente du système papier actuel.

    Et surtout, pourquoi ?

    Parce que fina­le­ment, le coût des élec­tions papier est énorme, mais les machines à voter ont coûté encore plus cher.

    Le seul défaut théo­rique du papier tient dans la lenteur pour obte­nir des résul­tats, c’est à dire quelques heures. Est-on prêt à mettre en danger nos élec­tions pour ne plus attendre quelques heures une fois par an en moyenne ?

  • Utopie huma­niste

    Je laisse les affir­ma­tions à la répon­sa­bi­lité de l’au­teur mais la réflexion est inté­res­sante. Pourquoi en est-on encore à ne pas remplir les besoins primaires ? utopie huma­niste

    En 2014, si l’on regarde la pyra­mide des besoins (dite pyra­mide de Maslow),  nous en sommes encore à répondre à nos besoins physio­lo­giques (faim, soif, respi­ra­tion, sommeil, élimi­na­tion) alors que certaines civi­li­sa­tion antiques avaient déjà atteint le troi­sième palier avec des réponses à appor­ter aux besoins d’ap­par­te­nance et d’amour (affec­tion des autres, sexua­lité) car résolu les besoins de sécu­rité (envi­ron­ne­ment stable et prévi­sible, sans anxiété ni crise).

    Dans ces civi­li­sa­tions antiques, la réponse aux besoins physio­lo­giques (faim, soif) étaient adres­sés prin­ci­pa­le­ment par l’Es­cla­vage d’autres êtres humains et les besoins de sécu­rité par des régimes poli­tiques protec­teurs des habi­tants. Restait donc au peuple la charge d’œu­vrer sur ses besoins d’ap­par­te­nance et d’amour, d’es­time et d’ac­com­plis­se­ment de soi.

    La ques­tion est peut être là. Nous avons changé notre modèle mais nous avons toujours une échelle sociale avec une partie de la popu­la­tion dont le confort se base sur l’ex­ploi­ta­tion de l’autre partie. Nous préten­dons garan­tir à tous la liberté, mais c’est pour mieux assou­vir de par la dépen­dance aux besoins encore plus basiques.

    Le déca­lage entre une popu­la­tion aisée, à l’abri (souvent occi­den­tale) et une popu­la­tion survi­vant tout juste, me fait dire que le terme d’es­cla­vage n’est pas forcé­ment inadapté aujourd’­hui. C’est juste sur une autre échelle, au niveau mondial, et instauré de façon plus insi­dieuse car moins expli­cite.

    Quand on regarde les grandes inno­va­tions à succès de ces dernières années, sont-elles des inno­va­tions répon­dant à ces besoins ? Certaines oui, mais la grande majo­rité ciblent le 3e ou le 4e étage de cette pyra­mide. Ainsi nous voyons de nombreuses tech­no­lo­gies au service des besoins sociaux/affec­tifs alors qu’une immense part des Hommes, y compris dans les zones plané­taires les plus riches et les plus avan­cées tech­no­lo­gique­ment, en sont encore à cher­cher quoti­dien­ne­ment à adres­ser leurs besoins physio­lo­giques. Pour­tant, souvent ils cèdent aux sirènes de la publi­cité et de la pres­sion sociales et vont dédier une grande part de leurs ressources sur ces besoins quitte à handi­ca­per leurs besoins primaires.

    Société de consom­ma­tion, nous voilà. Mais je n’ai pas de solu­tion pour en sortir.

    Si la Société gère et orga­nise elle-même l’ac­cès gratuit et univer­sel à ces besoins, en dehors de toute velléité marchande, cela amène­rait natu­rel­le­ment à la fin de toute aide sociale finan­cière ou subven­tion sur ces points. […] Pour voir ce mode de fonc­tion­ne­ment d’une société, il nous faut partir loin de notre civi­li­sa­tion visi­ter certaines tribus d’Afrique centrale ou d’Ama­zo­nie, où le bien commun sur tout ce qui est vital est la règle, où on ne le laisse pas son prochain avoir faim, soif, froid et que l’on protège.

    Même conclu­sion que l’au­teur : Et le revenu de base dans tout ça ? On ne résout pas tout – et certai­ne­ment pas l’alié­na­tion volon­taire des besoins primaires pour satis­faire les besoins de confort – mais ce peut être un premier pas… enfin à condi­tion que ça ne commence pas que dans des pays riches.

    Juste donner de l’argent et ne pas adres­ser direc­te­ment des besoins est, pour moi, une forme de démis­sion, de déres­pon­sa­bi­li­sa­tion, voire un aveux d’im­puis­sance.

    Ça peut sembler contra­dic­toire mais c’est pour­tant très vrai. Le « je te donne de l’argent, tu es respon­sable » c’est une forme de démis­sion de type « je sais que ça ne fonc­tionne pas comme système mais je rejette la faute sur la respon­sa­bi­lité indi­vi­duelle d’au­trui car en théo­rie il peut faire autre­ment ». Ça fonc­tionne d’au­tant mieux quand nous même sommes suffi­sam­ment aisés pour avoir dépassé le stade des besoins primaires.

    Note de fin d’ana­lyse : Donner de l’argent n’est pas « la » solu­tion, mais ça n’em­pêche pas que le revenu de base puisse être « une » solu­tion, ou en tout cas une amélio­ra­tion sur le chemin d’une solu­tion, voire une réponse à d’autres problèmes (alié­na­tion du travail, répar­ti­tion, etc.)