Auteur/autrice : Éric

  • Dépôt légal numé­rique

    oui le dépôt légal du livre numé­rique est envi­sagé (tech­nique­ment), mais finan­ciè­re­ment on ne pourra pas suivre

    Foutaises.

    De ce que j’en vois, numé­rique ou non, il y a des coûts de logis­tique (récu­pé­rer les livres et les données atta­chées), de trai­te­ment (essen­tiel­le­ment le clas­se­ment, les méta­don­nées, les véri­fi­ca­tions, l’ac­cès, etc.), et de sauve­garde (entre autres le stockage).

    Le numé­rique coûte moins cher

    La logis­tique et le stockage coûtent infi­ni­ment moins cher pour le numé­rique que pour le papier. Le stockage est presque négli­geable sur le budget de la BNF. Oh, il faut initia­li­ser des liens et des espaces qui n’existent pas encore, mais si c’est un vrai boulot qui n’est pas gratuit, c’est quand même virtuel­le­ment négli­geable aussi. Le trai­te­ment n’est lui pas négli­geable, mais je ne vois aucune raison pour laquelle il serait signi­fi­ca­ti­ve­ment plus cher en numé­rique qu’en papier.

    On me donne 5 000 par To et par an tout compris (y compris verse­ment, accès, trai­re­ment…). 300 000 titres à 50 Mo en moyenne (soit deux fois le nombres de titres de l’édi­tion clas­sique, avec un poids moyen auquel je rajoute presque un zéro), ça donne 15 To. Soit 75 K€ par an. Abor­dable, surtout face au coût de stockage de 300 000 titres papier en plusieurs exem­plaires. Je serai *très* étonné qu’il ne faille pas rajou­ter un ou deux zéros pour le papier.

    Factuel­le­ment le numé­rique coûte certai­ne­ment moins cher, donc à budget iden­tique on peut gérer le dépôt légal de bien plus d’ou­vrages en numé­rique qu’en papier.

    Ques­tion de choix

    Le problème n’est pas et n’a jamais été que le dépôt légal des livres numé­rique ne puisse être fait finan­ciè­re­ment. Le problème est, éven­tuel­le­ment, que le budget ne permet pas de gérer le dépôt légal de l’en­semble des livres (numé­riques + papier) au niveau de trai­te­ment actuel.

    Il faut donc soit augmen­ter le budget (un peu), soit dimi­nuer le niveau de pres­ta­tion, soit ne pas trai­ter tous les titres.

    Le reste, c’est à dire consi­dé­rer que la gestion des livres papier est plus impor­tante, qu’on peut sacri­fier le dépôt légal des titres numé­riques en regard du trai­te­ment papier, ce n’est *pas* une ques­tion de finances. C’est un choix poli­tique : manque d’or­ga­ni­sa­tion, manque d’ini­tia­tive, résis­tance au chan­ge­ment ou déva­lo­ri­sa­tion du numé­rique face au papier.

    Pour l’ins­tant c’est encore tenable car l’es­sen­tiel de l’édi­tion est fait aussi sur papier. Au pire ça veut dire privi­lé­gier le support papier d’un livre dispo­nible sur les deux supports. Ça coûte plus cher (donc permet d’en gérer moins à budget iden­tique) et ça handi­cape les usages futurs (sauf à numé­ri­ser le papier après coup, et on a vu que c’est hors de prix), mais c’est encore tenable. Ça le sera de moins en moins.

    Bien entendu je me contente ici de parler livre.  Je suis certain que la BNF entend aussi sauve­gar­der « le web » et tout contenu numé­rique quand elle parle de dépôt légal. Là oui c’est un budget d’un autre ordre. Mais ça n’em­pêche pas de gérer le livre. On peut même imagi­ner qu’un livre sur les deux supports ne soit déposé que en numé­rique (prio­rité au numé­rique sur le papier) afin de libé­rer des finances pour d’autres docu­ments ?

    En fait c’est plus l’ar­gu­ment cité en haut de billet mettant la ques­tion du numé­rique sur le dos du budget qui me met en colère. C’est facile mais taper à côté du problème. En pratique à ma connais­sance les epub et pdf des éditeurs sont déjà récu­pé­rés par la BNF.

  • Focale, capteur, relief ; et la corres­pon­dance entre tout ça

    Une photo a tendance à écra­ser ou accen­tuer les reliefs suivant qu’on utilise un fort zoom ou un grand angle. J’ai toujours entendu dire que c’est le 50 mm qui donnait le rendu le plus proche du natu­rel pour du portrait.

    Première ques­tion aux amateurs de photo : Confir­mez-vous ? Derniè­re­ment j’ai entendu deux personnes consi­dé­rer que ce palier était plus proche de 70 mm.

    Sur les boitiers au format 4/3 j’ap­plique un ratio multi­pli­ca­teur à la focale « théo­rique » de mon objec­tif (chez moi le 50mm corres­pond grosso modo à du 75 mm).

    Seconde ques­tion : Qu’en est-il sur ces ques­tions de reliefs ? Le 50 mm sur un plein format et sur un 4/3 donne­ront-ils le même type de relief (juste avec une image plus restreinte sur le 4/3) ou faut-il compen­ser ici aussi et prévoir un 35 mm pour avoir le rendu relief du 50 mm ?

  • Traître à la liberté de la presse

    …le fait que le prix Pulit­zer ait été attri­bué aux jour­na­listes qui ont révélé l’af­faire Snow­den est le symbole de la crise de la presse car Snow­den est un traître à la démo­cra­tie…

    Philippe Val, direc­teur de France Inter, rencontre avec le CRIF

    Je ne sais pas comment on peut en arri­ver là, surtout quand on parle des jour­na­listes qui ont reçu le prix Pulit­zer juste­ment pour ces révé­la­tions, mais ça en dit effec­ti­ve­ment long sur la crise de la presse en France.

  • Estime-toi heureux : toi, tu ne peux pas te faire violer

    Je partage tel quel, et je ferme les commen­taires parce que ce type de sujets a tendance à trop faci­le­ment déra­per. Si vous voulez réagir, vous pouvez me contac­ter en privé.

    Selon une enquête Inserm/Ined de 2006 [PDF], 16% des femmes et 5% des hommes déclarent avoir subi des rapports forcés ou des tenta­tives de rapports forcés au cours de leur vie (6,8% des femmes déclarent des rapports forcés et 9,1%, des tenta­tives, et respec­ti­ve­ment 1,5% et 3% des hommes).

    — « Estime-toi heureux : toi, tu ne peux pas te faire violer »

    Et bien évidem­ment, je suis en pleine phase avec la cita­tion du même article, même si je suis peiné qu’il soit néces­saire de le mettre expli­ci­te­ment pour éviter que ça ne soit mal inter­prété :

    Je n’at­té­nue en rien la gravité du viol des femmes. Je recon­nais que les premières victimes de viol sont des femmes et les premiers crimi­nels, des hommes.

  • Un livre en mark­down ?

    Je n’étais pas le premier à tenter l’ex­pé­rience. Github me semblait adapté pour un livre tech­nique : git pour le contrôle de version et les fusions, site connu avec édition en ligne pour faire simple quand on le souhaite, petits fichiers textes en mark­down.

    D’autres sont allés plus loin, et ils ont eu raison. Voici gitbook. Si vous voulez écrire colla­bo­ra­ti­ve­ment, c’est proba­ble­ment une des premières options à consi­dé­rer.

     

    Il sont allés jusqu’à faire un éditeur.

  • Taux d’in­car­cé­ra­tion

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    Prenez la posi­tion de la France (98 incar­cé­ra­tions sur 100 000 personnes), regar­dez qui empri­sonne plus et qui empri­sonne moins. Où voulez-vous vivre ?

    Bien évidem­ment, on montre une corré­la­tion mais une fois qu’on voit qu’un groupe de pays a peu d’in­car­cé­ra­tions par rapport à sa popu­la­tion, diffi­cile de savoir quelle et la cause et quelle est la consé­quence.

    Sont-ils plus agréables à vivre parce que juste­ment ils ont des solu­tions de réin­ser­tion et réadap­ta­tion qui rendent moins perti­nentes les incar­cé­ra­tions et qui fonc­tionnent mieux ? ou est-ce qu’ils ont moins à s’en servir parce qu’à l’ori­gine se sont des pays avec moins de problèmes ?

  • Code Reviews: Just Do It

    After parti­ci­pa­ting in code reviews for a while here at Vertigo, I believe that peer code reviews are the single biggest thing you can do to improve your code. If you’re not doing code reviews right now with another deve­lo­per, you’re missing a lot of bugs in your code and chea­ting your­self out of some key profes­sio­nal deve­lop­ment oppor­tu­ni­ties. As far as I’m concer­ned, my code isn’t done until I’ve gone over it with a fellow deve­lo­per.
    — Code Reviews: Just Do It

    Des Pull-Request systé­ma­tiques ont été instau­rées à TEA, et je m’en féli­cite sans aucune ombre de doute. Cette revue de code forcée améliore bien évidem­ment la qualité, mais elle permet de faire circu­ler l’in­for­ma­tion, de diffu­ser la connais­sance, de parta­ger les expé­riences, et d’aug­men­ter la valeur de tous.

    Certes, au niveau temps c’est proba­ble­ment comp­ta­ble­ment une erreur. Main­te­nant si on prend en compte l’aug­men­ta­tion de valeur que l’en­semble de l’équipe en retire, l’équa­tion est toute autre. Une fois qu’on impute ce temps aussi aux cases forma­tion, culture interne, diffu­sion des pratiques, redon­dance des connais­sances, le coût n’est fran­che­ment plus énorme.

    Merci à Anne Sophie et Olivier d’avoir parlé de nos pratiques au Mix-IT d’il y a deux semaines. C’est proba­ble­ment ces PR systé­ma­tiques qui ont généré le plus de surprises. Ce n’est visi­ble­ment pas encore fréquent ailleurs.

    Tentez pendant un mois et reve­nez en parler avec nous un soir autour de verre.

  • Tour­nant idéo­lo­gique majeur ?

    La blague de Fukuyama a fait long feu, le monde avance. Le succès rencon­tré par Thomas Piketty aux Etats-Unis symbo­lise-t-il un tour­nant idéo­lo­gique majeur ? Il est sans doute trop tôt pour l’af­fir­mer mais les mouches sont en train de chan­ger d’âne comme disent les commen­ta­teurs spor­tifs. Il ne s’agit plus seule­ment d’al­ter-mondia­listes ou de « gauchistes » comme Robert Reich mais aussi de Warren Buffett : la folie inéga­li­taire doit s’ar­rê­ter et vite. En Chine même les reven­di­ca­tions sala­riales, la demande de dignité grondent.

    — En finir avec la révo­lu­tion conser­va­trice : bien­ve­nue dans l’ère du partage

    Rien à ajou­ter, énor­mé­ment à discu­ter et à construire.

  • One Product Team

    One Product Team: We are not a sepa­rate group of desi­gners, gang of deve­lo­pers, bunch of testers, with a king product owner, who only meet each other when it is needed.

    We sit toge­ther as a team. We talk and play every­day. And we all love what we are buil­ding.

    — User expe­rience and design in BBC Play­lis­ter: how to be David Fincher

    La sépa­ra­tion stricte des rôles, avec un process, un enchaî­ne­ment, une hiérar­chie, des bureaux distincts… comment avons-nous pu construire de telles habi­tudes ?

  • Comme le chewing-gum qui reste collé aux sandales

    Comme le chewing-gum qui reste collé aux sandales

    J’ai un vieux projet que je traîne comme un chewing-gum collé aux sandales. Je l’ou­blie quand je cours partout mais il suffit de ralen­tir et de traî­ner un peu les pieds pour qu’il se rappelle à moi sur le mode « je suis toujours là ! ».

    Pas le bon moment, pas le maté­riel, pas le temps, pas le bon état d’es­prit, pas les bonnes person­nes… on trouve toujours de bonnes raisons pour remettre à plus tard.

    S’ajoute ici que ce que j’ai en tête est diffi­cile, demande la pleine confiance d’au­trui, et que je n’ai pas aujourd’­hui l’ex­pé­rience pour prétendre avoir au premier coup un résul­tat dont je puisse être fier.

    Procras­ti­na­tion + perfec­tion­nisme font rare­ment bon ménage. Se lancer tête bais­sée n’est pas forcé­ment possible pour autant, il y a de vraies diffi­cul­tés – je n’ai ni le qui, ni le quand, ni le où, et juste des idées du comment.

    Je n’ai pas la solu­tion mais en parler avec vous est déjà un premier pas. Parce que ce chewing-gum, même si je n’ai pas le don de Mac Gyver pour en faire une bombe ou un delta­plane, j’ai clai­re­ment envie d’en faire quelque chose.