Auteur/autrice : Éric

  • The most impor­tant econo­mic chart of our era

    Pour rejoindre le graphique précé­dent, voici celui de Busi­ness Insi­der.

    house-of-debt-chart

     

    Même s’il concerne les États Unis, le problème est celui de tout le système occi­den­tal (pas que j’ex­clue les autres régions, mais je n’en connais pas les chiffres pour juger, ce pour­rait bien être simi­laire).

    Deux raisons pour Busi­ness Insi­der, qu’on retrouve effec­ti­ve­ment en France :

    1. Les déten­teurs du capi­tal prennent une part de plus en plus grande des profits.
    2. Les quelques plus hauts salaires prennent une part de plus en plus impor­tantes de la masse sala­riale globale.

    Ça s’agran­dit depuis la « crise » – n’al­lez plus croire que les déten­teurs du capi­tal assument les risques, ce sont les travailleurs qui le font – mais c’est un décro­chage qu’on a depuis les années 1980.

    Conti­nuez à taper sur les charges sociales et les charges patro­nales et oubliez vite qu’il y en a qui, eux, augmentent leur niveau de vie avec la crise, malgré le fait que ce sont eux qui sont sensés payer toutes ces charges patro­nales.

  • Évolu­tion des reve­nus et inéga­lité crois­sante

    Avant de crier aux impôts qui sont de plus en plus lourds voire confis­ca­toires, réou­vrir le petit pense-bête de Seb Musset :

    niveauxdevieevolutionRappel : 46% des foyers fiscaux ne sont pas impo­sés sur leurs reve­nus (pour cause de reve­nus trop faibles). Il est donc assez facile de déduire que l’évo­lu­tion de l’im­po­si­tion sur le revenu ne compense même pas l’iné­ga­lité de l’évo­lu­tion des reve­nus : Si vous payez un impôt sur le revenu, il y a toutes les chances pour que vous fassiez parti de ceux qui y ont gagné entre 2008 et 2011.

    Des pauvres de plus en plus pauvres (sans même comp­ter l’aug­men­ta­tion des prix) ; nous ne pour­rons pas dyna­mi­ser le tissu écono­mique à partir de ça, juste augmen­ter les profits de quelques uns. Rassu­rez-vous, la tendance change : ce sont de plus en plus les 1% les plus riches qui raflent toute la mise, non les 10%.

     

     

  • Anonyme et Pseu­do­nyme sont sur un bateau

    Car voilà la triste vérité. Bien souvent, même incons­ciem­ment, vouloir à tout prix connaitre l’iden­tité civile d’une personne n’a qu’un but : pouvoir le juger sur le nom, le passé, le milieu social, les études, l’em­ploi ou pire.
    […]
    Nul besoin de savoir s’il a fait des études dans cette spécia­lité, s’il est brillant ou s’il est typé asia­tique. A l’ex­trême limite, on peut vouloir connaitre les acti­vi­tés profes­sion­nelles de la personne, mais guère plus.

    [source: anonyme et pseu­do­nyme sont sur un bateau]

    Le pire c’est quand le milieu artis­tique lutte contre ces inter­nautes anonymes qui se cachent derrière des pseu­do­nymes. Outre la malheu­reuse confu­sion entre pseu­do­nyme et anonyme, il faut appré­cier l’iro­nie de ceux qui utilisent des noms de scène ou nom de plume et qui ne répondent que par ce nom.

    Mais surtout il y a un glis­se­ment de culture sur l’iden­tité des gens. Ma filia­tion, mon nom de famille, ma scola­rité font partie de qui je suis, mais fina­le­ment l’iden­tité que je construis ici est d’abord liée à ce que je dis, comment je réagis, pourquoi. Au mieux mon iden­tité civile peut expliquer mon iden­tité actuelle pour un histo­rien, mais c’est assez peu perti­nent pour l’es­sen­tiel des inter­ven­tions.

    J’uti­li­sais autre­fois un pseu­do­nyme. J’ai arrêté de le faire par la pres­sion sociale, parce que c’était trop peu crédible pour trop de monde et que j’in­ter­ve­nais de toutes façons publique­ment trop souvent avec mon iden­tité civile. Puis je reprends un peu la main progres­si­ve­ment, en tronquant mon nom de famille, voire en repre­nant un pseu­do­nyme qui n’est qu’une contrac­tion de mon nom civil, donc « plus crédible » et « moins anonyme » pour beau­coup tout en gardant une certaine opacité.

    Ces ques­tions ne sont pas réglées, mais j’at­tends le jour où ce qu’on dit sera plus impor­tant que notre iden­tité civile.

  • Emploi, ou pas

    Quel sera l’im­pact sur l’em­ploi, et donc de réduc­tion des défi­cits dont on sait qu’ils sont très large­ment créés par le chômage de masse. On sait que face à une réduc­tion du coût du travail, les entre­prises ont le choix entre en profi­ter pour augmen­ter leurs marges ou pour embau­cher. Mais ce choix s’ef­fec­tue sous de très fortes contraintes dans les petites entre­prises et avec un très fort biais en faveur des effets d’au­baine dans les grandes entre­prises. La réduc­tion sur 5 sala­riés payés au SMIC repré­sente 35% du coût d’une nouvelle embauche. Soit la demande reste atone et l’ef­fet posi­tif sur l’em­ploi sera nul même s’il peut y avoir un effet posi­tif sur la consom­ma­tion, soit la demande est en crois­sance et l’ef­fet d’au­baine sera très impor­tant.

    Au total, le pacte de respon­sa­bi­lité va d’abord se traduire par un trans­fert signi­fi­ca­tif des charges vers un système fiscal qui reste très injuste

    [source: Pacte d’ir­res­pon­sa­bi­lité]

    Il est temps de penser l’em­ploi et le chômage autre­ment. Le plein emploi c’est fini, et ça ne date pas d’aujourd’­hui. La ques­tion est struc­tu­relle et n’a plus rien à voir avec le coût du travail. Le coût du travail entraîne unique­ment des oscil­la­tions sur une courbe qui ne fait que descendre depuis pas loin d’un siècle. Quand il y a remon­tée, c’est juste un arte­fact qui trompe la vision.

    On peut – et on doit – penser répar­ti­tion du travail, mais même ça est du court terme. Ce qu’il faut c’est sortir de cette idée de « sauve­gar­der des emplois ». Il faut sauve­gar­der la protec­tion sociale, la vie commune, mais si cela se fait avec moins d’em­plois, ou avec un système de travail très diffé­rent : tant mieux.

    Quelle est cette logique imbé­cile qui voudrait que travailler plus soit un objec­tif commun de notre société alors qu’on arrive à auto­ma­ti­ser jour après jour ? Pourquoi conti­nuer à penser en deux caté­go­ries : Ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas ? Le revenu d’exis­tence est une piste. Ce n’est pas la seule mais il est temps de s’y mettre car on ne chan­gera pas de société en un an. Si on tarde trop on sera au pied du mur et ça passera par une révo­lu­tion, le sang, et le pire.

  • Indi­ca­teurs de coût du travail

    Cout-du-travail-en-Europe-Indicateurs-trimestriels[source: Indi­ca­teurs de coûts du travail]

    Conti­nuez à bramer que la baisse du coût du travail va résoudre le chômage après ça…

  • Vote blanc pour tirage au sort

    Je n’aime pas le vote blanc, et encore moins l’illu­sion que lui donner plus de valeur résou­dra quoi que ce soit. Je n’ai pas non plus grand chose pour ou contre le tirage au sort, c’est un outil tech­nique qui peut être inté­gré dans une solu­tion qui est déjà démo­cra­tique à la base, mais pas une solu­tion en soi.

    Par contre pour les aficio­na­dos de l’un ou de l’autre, j’ai vu une propo­si­tion passer qui ne me semble pas déli­rante, qui donne une voie inté­res­sante aux deux parties et qui semble même assez logique au final :

    Le vote blanc repré­sente un élu ou une liste tirés au sort parmi les élec­teurs (éven­tuel­le­ment autant de fois que néces­saire pour trou­ver quelqu’un qui accepte).

    Ça donne un sens au vote blanc sans en faire un vote de refus (parce que sinon il est toujours plus simple de dire « non » que de dire « oui »). Danger : gérer le tirage au sort pour qu’il ne puisse être faussé.

  • Sur-Javas­cript

    J’avais regardé CoffeeS­cript il y a long­temps, mais sans être convaincu. Si j’ai besoin de faire du Javas­cript, je fais du Javas­cript. Coffee apporte bien des amélio­ra­tions sur la syntaxe, mais le langage n’est lui-même pas parfait et je doute que le rapport béné­fice/coût soit très élevé.

    J’en ai à peu près autant au service de Dart même si, sans réel­le­ment percer pourquoi, j’ai l’im­pres­sion qu’ils ont réussi à mieux se déta­cher de Javas­cript, et donc avoir un vrai langage distinct qui « compile » du Javas­cript (c’est bien l’es­prit de Coffee aussi, mais je n’ai pas eu ce ressenti).

    Je suis proba­ble­ment plus ouvert à TypeS­cript ou Traceur, qui sont plus proches du langage d’ori­gine et dont les objec­tifs et syntaxes sont presque « le prochain Javas­cript ». On a plutôt une couche de compa­ti­bi­lité arrière, et c’est un bon système.

    L’im­pres­sion que ça donne est tout de même qu’ils ont fait leurs propres exten­sions qui n’ap­par­tiennent qu’à eux.

    Est-ce qu’on a quelque part un projet simi­laire, qui implé­mente un maxi­mum de nouveau­tés des futurs EcmaS­cript mais qui évite d’ajou­ter trop de syntaxes diver­gentes au cœur du langage ?

    Quelles sont vos expé­riences avec l’un ou l’autre de ces systèmes ?

  • French customs arres­ted me for saying the word « Bitcoin »!

    — Him : Okay, « have you ever been convic­ted of fiscal fraud? » « are you temp­ted by it? »
    — Me : No, never
    — Him : How much bitcoins do you have? (he actually asked directly that ques­tion), and when he said that I star­ted to unders­tand
    why I was there
    — Me : I don’t know what you’re talking about
    — Him : Don’t pretend, I heard you were saying « Bitcoin »
    [..]
    — Him : bitcoins are used to buy drugs, if you own bitcoins you use them to buy drugs, this is ille­gal, we will have to proceed to a search of your luggage
    — Me : I don’t own any drugs!
    — Him : have you decla­red your bitcoins to the fiscal admi­nis­tra­tion?
    — Me : Not yet I got them this year
    — Him : where are your bitcoins stored?
    — Me : on my perso­nal compu­ter
    — Him : where is your perso­nal compu­ter? You are not allo­wed to travel with bitcoins (yeah riiiiiight)

    Outre l’idio­tie de la chose, et l’amal­game de tout ce qui est un peu techno avec tout ce qu’on peut imagi­ner de pire, commen­cer par mentir au doua­nier pour ensuite se contre­dire, ça me parait une assez mauvaise idée.

  • Is Crea­tive Commons harm­ful ?

    Je ne suis pas loin de rédi­ger un texte « Crea­tive Commons is harm­ful ».

    Je voyais d’un bon œil tout ça au début : On incite les gens à libé­rer un peu leur créa­tions au lieu de les lais­ser en « tous droits réser­vés » par défaut. Le mouve­ment a pris de l’am­pleur et a fait connaitre l’idée de diffu­sions large des œuvres.

    D’une certaine manière c’est une réus­site : Les gens savent qu’il existe une possi­bi­lité de diffu­ser des oeuvres sous licence ouverte. Ils savent que ça a du sens, et il y a un vrai mouve­ment derrière qui ne se résume plus à quelques geeks radi­caux du libre.

    Main­te­nant il est temps de vite chan­ger le fusil d’épaule : Les Crea­tive Commons deviennent une licence par défaut pour… restreindre l’usage. Je parle là de l’ap­pli­ca­tion par défaut d’une licence CC pour des œuvres du domaine public ou des repro­duc­tions tech­niques de ces œuvres (numé­ri­sa­tion des livres, photo des œuvres) et plus géné­ra­le­ment pour des objets imma­té­riels qui ne sont norma­le­ment pas couverts par le droit d’au­teur.

    La licence CC devient une façon de marquer sa propriété (même quand elle n’existe pas léga­le­ment). Le « BY » se fait telle­ment fort qu’il n’est plus possible d’ex­pri­mer quoi que ce soit sans avoir une horde de « quelqu’un l’a dit avant toi » ou « cette demi-phrase est inspi­rée de … tu dois suivre la licence ».

    Bref, au lieu d’ou­vrir l’es­pace, on est en train de le refer­mer. Il y a bien un léger mouve­ment vers une CC0 mais il est loin de compen­ser le reste.

  • Loi du logos magnus

    Quel que soit l’ap­pli­ca­tion ou le docu­ment, quelle que soit la taille initiale, un des premiers retours fonc­tion­nels sera « le logo n’est pas assez gros » et il sera mis en haut des listes d’im­por­tance.