Au nom de la liberté d’expression, les enfants qui ne disent pas ce qu’on attend d’eux sur des sujets qu’ils ne comprennent de toutes façons pas seront interrogés par les forces de l’ordre, pour enquête sur requête du procureur du procureur de la république.
Au nom de la propriété privée, ceux qui volent des choses jetées à la poubelle par ceux qui n’en veulent plus seront arrêtés, interrogés et poursuivis sur requête du procureur de la république.
La guerre c’est la paix,
La liberté c’est l’esclavage,
L’ignorance c’est la force.
Nous vivons une époque formidable depuis que nous avons pris 1984 comme manuel de savoir-vivre.
Pour l’occasion nous avons même mis la promotion de l’ENA de cette année sous le patronage de Georges Orwell. J’ai du mal à en mesurer l’ironie…
Aujourd’hui et depuis trois semaines j’ai peur à chaque fois que j’entends ce qu’il se passe dans mon pays et dans les autres.
Je n’ai pas peur d’un terrorisme qui fait moins de morts que le froid sur les SDF dans nos rues. J’ai peur de notre propre réaction, nous qui déclenchions déjà régulièrement des guerres sous des prétextes consciemment fallacieux.
Il nous a suffit d’un fait divers pour voir nos élus tous unis chercher la fin de toute communication non interceptée et non contrôlée, réclamer obéissance et rituels à l’école plutôt qu’apprentissage de l’esprit critique. Tout ça avec le soutient d’une majorité de la population, parce que présenté comme indispensable contre le terrorisme, quand bien même ça ne fait que l’alimenter.
Nous déconstruisons à vitesse rapide tout l’idéal rêvé sur plusieurs siècles. Jusqu’où serions-nous prêts à nous enfoncer au prochain fait divers imprévisible ? Serions-nous prêts à accepter un apartheid ? une dictature ? une guerre civile ? une guerre mondiale ? J’ai peur que oui et ça me fait peur.
La Terreur de la fin du 18ème siècle pourrait revenir bien bien plus vite qu’on ne le pense. Terrorisme avez-vous dit ? nous n’avons encore rien vu, et il risque de ne pas venir de là où on nous dit.
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