Tiens, la vidéo de la chute de Madonna a été retirée pour violation du droit d’auteur… http://www.liberation.fr/culture/2015/02/26/la-chute-spectaculaire-de-madonna-aux-brit-awards_1210097 …
Ça n’a l’air de rien mais ce simple message de 140 caractère montre toute le non-sens du droit d’auteur tel qu’il est appliqué aujourd’hui.
Tout d’abord non, la chute de Madonna ne devrait pas être couverte par le droit d’auteur. Elle ne relève en rien d’une œuvre caractérisant l’intention et la personnalité de son auteur, pas prise isolément.
Tout au plus relève-t-elle de l’argument « j’ai payé, c’est mon spectacle, mon investissement, ma vidéo, ma propriété ». Si cet argument est fréquent au point de devenir presque une réalité dans les mentalités, il ne justifie en rien un droit d’auteur.
Mais plus loin, on voit le droit d’auteur utilisé comme une arme, détourné pour faire cesser des propos ou des informations qu’on souhaite ne pas diffuser. Cet usage est devenu des plus répandu depuis que tout ou presque est considéré comme relevant du monopole de l’auteur.
Tout est lié, mais rarement dans l’intérêt du public (même si effectivement l’intérêt public lié à la diffusion d’une chute de Madonna me semble bien faible, c’est là un jugement de valeur qui ne devrait pas entrer en ligne de compte).
6 réponses à “Une chute comme exemple de dérive”
C’est une vengeance de sa maison de disques : son album sort le 9 mars prochain, ça fait plus de deux mois qu’il est dispo en MP3 sur le Net :D
> Mais plus loin, on voit le droit d’auteur utilisé comme une arme, détourné pour faire cesser des propos ou des informations qu’on souhaite ne pas diffuser.
Oui. C’est définitivement devenu un outil comme un autre.
> Cet usage est devenu des plus répandu depuis que tout ou presque est considéré comme relevant du monopole de l’auteur.
Disons plutôt que c’est le problème de la justice en général et du pouvoir de ceux qui l’appliquent. Le droit d’auteur a été créé pour protéger les intérêts de certaines parties dans une situation de faiblesse et dans un contexte particulier. Mais cela reste comme tout autre loi un outil. Peut-être notre société est tellement devenue orientée processus logique que nous appliquons les éléments respectant cette logique sans considérer le contexte (ou l’esprit de la loi). Prenons n’importe quel outil et donnons le à un moteur puissant (un bras fort, 10,000 bras, etc.) et nous obtenons une arme. Le droit et la loi sont normalement là pour protéger les abus de faiblesse. Cependant dans ces cas fréquents, la loi est utilisée par les puissants.
La chute de Madonna on s’en fout. En revanche, le principe de pouvoir utiliser cet outil dans ces circonstances est… très malheureux.
C’est vrai qu’invoquer les droits d’auteur est assez ridicule dans ce cas. Ça pourrait un peu mieux se comprendre au nom du droit à l’image, quoi qu’il s’agissait d’une représentation publique. Sinon j’imagine que YouTube a mis ce message standard par facilité, sans avoir à se justifier davantage.
Sinon sur les dérives du droit d’auteur, il y a l’excellent Tumblr CopyrightMadness.
Je sais rien de la source ici, mais Youtube laisse aux gros producteurs des accès directs pour griller des vidéos au nom du droit d’auteur (et il y a eu des abus remarquables par le passé), au nom du droit d’auteur. Youtube se lave complètement les mains du résultat.
Je ne savais pas que YouTube laissait des accès aux gros producteurs ; vous avez des sources / des articles qui en parlent ? sinon je garderai ça à l’esprit et chercherai à l’occasion.
Quelques liens de chez moi qui prennent en compte les cas les plus connus. Il doit y en avoir plein dans le copyright madness http://copyrightmadness.tumblr.com/ . Sinon il faudrait chercher « youtube contentid » ou « youtube copyfraud » on doit par exemple trouver pas mal de choses.
* https://n.survol.fr/n/universal-invoque-le-dmca-pour-demander-le-retrait-dune-critique-negative
* https://n.survol.fr/n/censure-sur-interets-prives-universal-music
* https://n.survol.fr/n/retirer-les-contrefacons-du-web