Auteur/autrice : Éric

  • Revenu et capi­tal

    Regar­dez votre revenu net annuel (pour l’exer­cice, comp­tez aussi les allo­ca­tions fami­liales, allo­ca­tions loge­ment, et toutes les aides ou subven­tions diverses).

    Regar­dez main­te­nant votre capi­tal (pour l’exer­cice comp­tez vos posses­sions, y compris ce qui sort du finan­cier et de l’im­mo­bi­lier, retran­chez éven­tuel­le­ment le capi­tal restant à rembour­ser sur vos emprunts – hors inté­rêts ou péna­li­tés de rembour­se­ment).

    Comment se présente votre ratio capi­tal / revenu ?

    Au niveau du pays, en 2010 notre capi­tal aurait repré­senté envi­ron 6x notre revenu (le PIB), contre 3x seule­ment en 1950 (en sortie de guerre, donc c’est logique).

    Ce ratio n’est pas compa­rable à votre ratio indi­vi­duel, par exemple parce que nous avons beau­coup de capi­tal public, commun, mais il reste inté­res­sant. Sur la géné­ra­tion du baby-boom, il y a eu une créa­tion et accu­mu­la­tion de capi­tal forte, qui n’est plus de mise aujourd’­hui (quand on parle de crois­sance stop­pée, c’est de ça qu’on parle).

    Pas besoin d’être grand clerc pour y voir que les déséqui­libres d’aujourd’­hui ne se placent plus que dans les reve­nus, mais aussi dans le capi­tal. Regar­dez ce qu’on appelle les « grandes familles », ceux qui ont le capi­tal, et à quelle date ce capi­tal a été amorcé.

    Avec la préca­rité impor­tante, la pres­sion du chômage, quand on a moins d’un an devant soi, pas éton­nant qu’on ne voit pas tant l’ave­nir au beau fixe.

    — Diva­ga­tions libres à partir de la vidéo Les Jeunes (la géné­ra­tion Y) [25 minutes mais ne vous lais­sez pas avoir par le titre bateau ou les premières secondes qui parlent de la chan­son des resto du cœur]

  • Poten­tiel de trans­for­ma­tion sociale

    Il y a plus de poten­tiel de trans­for­ma­tion sociale chez un papa qui fait la vais­selle ou qui joue avec sa fille, ou chez un grand-père qui explique à son petit-fils qu’il faut parta­ger les jouets, que dans tous les drapeaux rouges que vous pouvez appor­ter à une manif.
    Les Jeunes (la géné­ra­tion Y) [vidéo, 25 min.]

    Je n’ai jamais compris les mani­fes­ta­tions telles qu’on les fait aujourd’­hui. Un rapport de force, une révolte – même paci­fiste : oui, ça a du sens. Mais défi­ler pour porter des drapeaux et des slogans… je ne crois pas à l’im­pact autre que celui de la poli­tique spec­tacle.

    Je crois par contre beau­coup à tous les gestes de tous les jours, à tous ces petits riens qui bout à bout forgent notre société et la font bouger. Quand on vous reprend sur un mauvais mot, un mauvais geste, dire « ce n’est pas grand chose », c’est se trom­per de combat.

    Pour ne choi­sir qu’un seul sujet, un mois sans blague sexiste aura beau­coup plus d’in­fluence sur notre société et son avenir qu’un mois de mani­fes­ta­tion fémi­niste avec des millions de gens dans la rue.

    C’est trans­po­sable à l’in­fini quel que soit le sujet. Ce sont nos petits renon­ce­ments de tous les jours qui rendent les grands chan­ge­ments diffi­ciles.

  • MEP scuffle points to EU copy­right contro­versy

    French libe­ral MEP Jean-Marie Cavada, repor­tedly tried to stop Shaheed – who is the UN rappor­teur for human rights – being invi­ted [to speak in the EU Parle­ment] because he felt a repre­sen­ta­tive from the copy­right indus­try should also be present to provide a coun­ter-argu­ment.

    — euob­ser­ver

    L’ONU a réalisé un rapport très complet sur le copy­right et ses effets, mais surtout ne pas lais­ser parler ces gens sans quelqu’un de l’in­dus­trie du [pro-]copy­right à côté pour contrô­ler les propos.

    Chaque député a bien entendu ses opinions, mais là on est depuis un moment dans la main mise des indus­triels du copy­right sur tout débat sur les nouvelles tech­no­lo­gies ou les droits d’au­teurs, ici via le support aveugle de Jean Marie Cavada.

    Notez qu’on parle de droit d’au­teur, on aurait pu invi­ter des repré­sen­tants des auteurs mais non, on parle bien des gens qui en font l’ex­ploi­ta­tion pas ceux qui créent.

     

  • Disclo­ser

    J’ai croisé les travaux de Ange il y a quelques temps. J’aime bien la mise en rela­tion du détail et de la vue large de Disclo­ser, même le flou rajouté sur la vue large est parfois un peu exces­sif..

    Malheu­reu­se­ment je ne pense pas avoir le droit de mettre ici une illus­tra­tion exemple, à vous de suivre le lien.

  • [Photo] Corps et âmes

    Il y a des cadeaux qui font bien plai­sir.

    Un week-end photo en petit comité entouré de gens pour donner des conseils, avec des modèles excep­tion­nelles, ça donne mix qui reste en tête.

    Je suis bien à mal de décrire ce que j’ai appris. Il n’y a bien que la tech­nique de déve­lop­pe­ment qui peut se décrire. Le reste c’est juste imprimé dans le vécu.

    Regard serré (5855)Allee (5901)Dans l'herbe (5436)Le reste de la petite sélec­tion est sur Flickr. Vous êtes bien­ve­nus à y donner du feed­back

    Merci à Thanh et Olivier qui ont orga­nisé tout ça, à Siri­thil et Julie pour s’être données aux objec­tifs, et aux anciens collègues de TEA qui m’y ont envoyé.

  • Apple to devs: Watch out, don’t make the Watch into a, well, a watch

    Moment déten­te…

    [Apple] Watch apps whose primary func­tion is telling time will be rejec­ted

    — via The Regis­ter

    C’est telle­ment ironique que je ne pouvais pas m’abs­te­nir de le poster

  • Ce que l’aus­té­rité a fait au système de santé

    Actuel­le­ment les mères grecques doivent débour­ser 600 euros pour un accou­che­ment et 1 200 euros s’il y a une césa­rienne ou des compli­ca­tions. Pour les étran­gères vivant en Grèce, le prix est deux fois plus élevé. La mère doit payer la facture en quit­tant l’hô­pi­tal. Au début, lorsque ces tarifs ont été intro­duits et si la mère ne pouvait pas payer, l’hô­pi­tal gardait le bébé jusqu’au paie­ment de la facture. Condam­née à l’échelle inter­na­tio­nale, cette pratique a été inter­rom­pue et l’argent est désor­mais récu­péré au moyen d’une taxe supplé­men­taire. Néan­moins, si la famille n’a pas les moyens de payer, son loge­ment ou sa propriété peut être confisqué. Et si elle ne peut toujours pas payer, elle peut être empri­son­née. Un nombre crois­sant de nouveau-nés sont aban­don­nés à l’hô­pi­tal. […] pour la première fois, le nombre de décès en Grèce est en train de dépas­ser celui des nais­sances. Les gens ne peuvent plus se permettre finan­ciè­re­ment d’avoir des bébés. C’est déjà suffi­sam­ment dur de nour­rir et soigner les enfants exis­tants.

    […] L’ef­fon­dre­ment du système de santé public a entraîné un double­ment des cas de tuber­cu­lose, la réémer­gence de la mala­ria qui avait disparu depuis 40 ans et une multi­pli­ca­tion par 700 des infec­tions HIV. La pauvreté de l’ali­men­ta­tion entraîne égale­ment une dété­rio­ra­tion de la santé de la popu­la­tion. D’après l’OCDE, 1,7 million de Grecs, soit presque un sur cinq, n’ont pas assez à manger

    — CADTM

    Tous les beaux discours sur la respon­sa­bi­lité des grecs, sur la crois­sance qui revien­dra si on fait les efforts néces­saires, sur l’im­pos­si­bi­lité de prêter ou donner sinon les autres pays y vien­dront aussi… ça ne se heurte pas à la réalité d’aujourd’­hui : Nous lais­sons ce pays mourir et si nous ne sommes pas forcé­ment respon­sables des causes, nous sommes bien en bonne partie respon­sables de la situa­tions qui en découle.

  • Des cher­cheurs piratent à distance un robot de chirur­gie

    Une équipe de cher­cheurs de l’uni­ver­sité de Washing­ton est parve­nue à pira­ter un robot de chirur­gie télé­com­mandé à distance en exploi­tant plusieurs failles de sécu­rité, notam­ment via la connexion Inter­net qui relie le prati­cien au robot. S’il faut évidem­ment renfor­cer la protec­tion du système, les solu­tions tech­niques exis­tantes ne sont pas forcé­ment compa­tibles avec les besoins de la chirur­gie robo­tique télé­opé­rée.

    — Futura Sciences

    Le problème c’est que ça ne surpren­dra aucun infor­ma­ti­cien. C’est même quasi­ment une certi­tude pour tous ceux là.

    Et ça me fait peur que le corps médi­cal puisse décou­vrir ça, ou que ce type de service ne soit pas sur des liai­sons spécia­li­sées, distinctes d’In­ter­net.

    À l’heure où les États-Unis créent des virus infor­ma­tiques pour impac­ter à distance le programme nucléaire de l’Iran, je n’ose penser à l’arme que ces robots hospi­ta­liers peuvent deve­nir.

  • [Photo] Détour­née

    La photo « Détour­née » se trouve désor­mais sur le site dédié Rapport au corps

    Détournée
    Un pas de plus. Comme toujours, je vous invite plutôt à vous abon­ner direc­te­ment sur Flickr, et à y désac­ti­ver le safe search dans les préfé­rences.

    Je manque toujours de retours sur mon travail, donc n’hé­si­tez pas à en faire.

  • Bien­tôt, le meilleur des mondes

    Elle implique que les élites, le gouver­ne­ment par exemple, prennent toujours de bonnes mesures, mais qu’elles ne savent pas bien les vendre. Et nous voilà tous trans­for­més en débiles (tout au moins les récal­ci­trants) : si nous sommes mécon­tents, c’est que nous n’avons pas saisi où était notre inté­rêt bien compris. Seul Big Brother sait ou réside notre bien.

    — Le blog des correc­teurs du Monde (qui excep­tion­nel­le­ment fait de la poli­tique)

    J’avais déjà souf­fert de ça avec le président précé­dent. Je ne vis pas ça comme une infan­ti­li­sa­tion, ou comme le fait d’être pris en débile.

    J’y vois surtout la néga­tion du choix poli­tique lui-même : feindre de croire qu’en expliquant tout le monde se rangera forcé­ment de notre côté, comme s’il n’y avait qu’une seule solu­tion viable, aucun choix poli­tique à faire.

    C’est malheu­reu­se­ment une réelle stra­té­gie. On fait peur en agitant les extrêmes, on radi­ca­lise les dicours, on se moque des autres, on évite de débattre du fond. Il n’y a qu’une seule voie : celle qu’on nous vend.

    La démarche coïn­cide très bien avec cette vision de la poli­tique spec­tacle qui utilise l’af­fi­chage publi­ci­taire plutôt que des dossiers étayés sur le fond, des conseillers en commu­ni­ca­tion plutôt que des experts du sujet, du marke­ting plutôt que de la convic­tion.

    Nous sommes tombés bien bas. Nous vivons la poli­tique comme une émis­sion de télé­vi­sion, et nous fini­rons bien­tôt aussi abru­tis et passifs que devant cette dernière, à regar­der le programme sans en déci­der le contenu.