Auteur/autrice : Éric

  • Les 10 millions de conduc­teurs du train magique tueur

    On pour­rait se réjouir sans rien chan­ger à la société. On sauve 4000 vies et on envoie 10 millions de personnes dans la misère. Le revenu actuel­le­ment perçu par ces 10 millions de personnes se parta­gera entre les quelques milliers de veinards qui auront acheté des camions auto­ma­tiques. Ils vivront dans le luxe en le louant sans réel­le­ment rien faire de leur jour­née, accu­sant les anciens chauf­feurs d’être des pares­seux. C’est une possi­bi­lité.

    On pour­rait égale­ment lutter de toutes nos forces contre une inno­va­tion de toutes façons inéluc­table, on pour­rait prétendre que rien ne vaut un bon camion manuel conduit par un routier qui sent la sueur. On pour­rait tenter de faire passer des lois pour inter­dire les camions auto­ma­tiques, permet­tant à 10 millions de personnes de conti­nuer à faire un travail inutile de creu­sage et rebou­chage de trous tout en tuant 4000 personnes par an. C’est une autre possi­bi­lité.

    […]

    Alors, dépê­chez-vous de faire votre choix : allez-vous inves­tir massi­ve­ment en espé­rant être parmi les riches et que les pauvres crève­ront de faim avant de vous couper la tête ? Allez-vous lutter de toutes vos forces pour empê­cher le moindre progrès tech­no­lo­gique afin que tout le monde puisse creu­ser des trous et les rebou­cher inuti­le­ment, même au prix de nombreuses vies humaines ?

    De la logique stupide de l’op­po­si­tion de l’an­cien monde et du nouveau monde quand on n’ad­met pas que le système capi­ta­liste doit être revu à partir de notre système d’au­to­ma­ti­sa­tion. La redis­tri­bu­tion par l’im­pôt ne suffit plus quand le besoin du travail dimi­nue et que l’em­ploi devient une chance.

    Sa solu­tion est le revenu de base, ou revenu d’exis­tence. On peut critiquer beau­coup de choses mais la réflexion n’est pas illo­gique.

    Pour ça il faut aussi casser la menta­lité qui voit de l’as­sis­ta­nat dans la redis­tri­bu­tion publique et de la fainéan­tise dans la capa­cité à ne pas passer l’es­sen­tiel de son temps dans une recherche de rému­né­ra­tion par le travail contraint.

    Ploum, Lionel Dricot

  • Archi­vage sans papier

    J’ai trois gros dossiers en cours, le genre qui se mettent dans des chemises en carton à 3cm ou 5cm d’épais­seur. Chaque nouveau docu­ment est d’abord numé­risé et classé.

    J’ai donc la copie de tout ce qui tran­site. C’est autant pour éviter la perte des origi­naux que par faci­lité de gestion, capa­cité de me réfé­rer faci­le­ment aux conte­nus.

    Et là depuis deux semaines revient ma vieille marotte de passer au tout numé­risé. Pas vrai­ment de me sépa­rer du papier – vu que l’ad­mi­nis­tra­tion demande encore des origi­naux – mais de modi­fier mon proces­sus, mon archi­va­ge… de consi­dé­rer d’abord le numé­risé et de n’al­ler cher­cher la copie papier au fond d’un carton ou d’un coffre qu’en cas de besoin impé­rieux.

    Je cherche des expé­rience et j’en trouve peu. On me parle d’Ever­note mais c’est une réponse tech­nique. J’en cherche une orga­ni­sa­tion­nelle. Seul lien un peu tangible : un feed­back de 2012.

    Au niveau du scan­ner les petits scan­ner à défi­le­ment ont l’air assez top main­te­nant. Bonne qualité, très compact, recto-verso en une passe. Certains ont même un char­geur avec la possi­bi­lité de conca­té­ner d’of­fice dans un seul fichier PDF sans que ce soit fait en manuel, voire un stockage local et une synchro­ni­sa­tion WIFI. Reste qu’à 350 € le haut de gamme, ça vaut le coup d’ex­plo­rer un peu.

    Et le papier, on en fait quoi ? On conti­nue de clas­ser en détail ? On sépare en grosse caté­go­ries et on laisse en vrac à l’in­té­rieur ? On classe unique­ment par date de numé­ri­sa­tion pour retrou­ver plus tard ? ou par date de cour­rier ? ou par date de fin de conser­va­tion ? Faut-il les numé­ro­ter pour bien garder une liai­son entre le numé­rique et le papier ? Gardé à la cave ou à distance ? etc.

    Et le numé­rique ? Quid des clas­se­ments semi-auto­ma­tiques ? L’OCR est-il vrai­ment utile pour la recherche ou est-ce que le faible contenu textuel de la plupart des cour­riers rend ça sans effet ? Je passe du temps à clas­ser en détail ou par grosse caté­go­rie ? Comment est-ce que j’as­sure la péren­nité de mon clas­se­ment et de mon cata­logue (voire de mon indexa­tion) si ça passe par un logi­ciel et pas simple­ment par une hiérar­chie de dossiers ?

    Et en pratique, sur quoi le faites-vous ? où est-ce utile et où est-ce super­flu ? allez-vous souvent cher­cher les origi­naux papier ? Que numé­ri­ser et que ne pas numé­ri­ser ? Télé­char­gez-vous aussi les docu­ments qui sont déjà numé­riques et en ligne pour complé­ter et assu­rer l’ar­chi­vage ? si oui, comment ne pas y passer trop de temps et ne pas oublier ?

    Bref, nommer des logi­ciels est bien la dernière de mes inter­ro­ga­tions, mais j’ai bien envie de passer le pas si j’ar­rive à trou­ver quelques personnes qui me partagent leur expé­rience.

  • La réalité de ce que je sais

    On connait tous l’image qui montre que « ce que l’on connait » et « ce que l’autre connait » ne sont pas inclus l’un dans l’autre. Celle-ci est telle­ment plus éclai­rante sur le pourquoi on ressent quand même ce senti­ment idiot d’im­pos­teur.

    (source incon­nue, comme toutes ces images qui circulent partout)

  • Une famille se met à manger bio, voici les effets sur sa santé

    Pour convaincre le public de fran­chir le pas, la chaine d’épi­ce­ries suédoise Coop a financé une étude de trois semaines sur une famille de cinq personnes, les Palm­bers. La première semaine, ses membres se sont alimen­tés comme à l’ac­cou­tu­mée avec des produits ordi­naires, tout en four­nis­sant au quoti­dien des échan­tillons d’urine.

    Article complet sur We Demain

  • Tes papiers ! Oh excu­sez-moi, Maître, je ne vous avais pas vu

    Je suis bruta­le­ment sorti de ma réflexion par l’ir­rup­tion de deux hommes en blou­son sombre, la mine pati­bu­laire, qui mettent une main puis­sante sur l’épaule de mon inter­lo­cu­teur.

     »Toi, tes papiers ! »

    Dans un premier temps je me dis « ton compte est bon, j’en étais sûr, il ne fallait pas venir, tu vas être témoin d’un racket, d’un vol de papiers d’iden­tité, si ce n’est victime toi-même ».

    Puis je réalise que les agres­seurs ont un bras­sard orange « police » et effec­tuent un contrôle d’iden­tité, en fait.

    La source m’in­cite à peu douter de la retrans­crip­tion de la formu­la­tion d’ori­gine. Plus agres­sif ça devien­drait une agres­sion.

    Plus que la discri­mi­na­tion ordi­naire du jeune-capuche-banlieu face au blanc-complet-avocat, c’est l’in­ter­pré­ta­tion qui suit qui fait écho :

    Vouloir savoir si c’est parce que la police harcèle les jeunes « des quar­tiers » que ceux-ci sont parfois agités ou si c’est parce que les jeunes   »des quar­tiers » sont agités que la police les contrôle en perma­nence et sans ména­ge­ments, c’est comme essayer de déter­mi­ner qui, de l’œuf ou de la poule, était là le premier.

    Sauf qu’il va bien falloir nous sortir de ce cercle vicieux.

    Car tant que les uns se senti­ront malve­nus et les autres stig­ma­ti­sés, l’on main­tien­dra chacun dans sa propre cari­ca­ture et le mur de l’in­com­pré­hen­sion conti­nuera de s’éri­ger entre une popu­la­tion et des repré­sen­tants de l’état, censés la proté­ger.

    Sous la robe

  • Plafond pour licen­cie­ment abusif

    Plafon­ner les indem­ni­tés pour licen­cie­ment abusif c’est le système de l’amende forfai­taire. C’est faci­li­ter et inci­ter à la logique du « je sais combien ça me coûte, donc si je paye alors j’ai le droit de violer la loi ».

    L’im­pact malsain est vu et revu à chaque fois qu’on instaure une péna­lité forfai­taire : On instaure en réalité une auto­ri­sa­tion soumise à paie­ment. Exemple assez connu : La péna­lité pour les parents qui sont en retard pour cher­cher leurs enfants à la garde­rie de l’école. Après mise en place, non seule­ment les retards augmentent en fréquence et en volume, mais en plus les parents deviennent agres­sifs quand on leur reproche. Intel­lec­tuel­le­ment ils ont acquis un droit de retard. Ils ont payé donc personne n’a plus le droit de leur repro­cher. Certaines biblio­thèques l’ont constaté aussi pour les péna­li­tés des livres rendus en retard.

    Est-ce vrai­ment ça qu’on souhaite pour les licen­cie­ments abusifs ?

    Si le contexte des TPE et PME mérite vrai­ment qu’on simpli­fie ou qu’on assou­plisse des procé­dures, alors réflé­chis­sons-y, mais ne donnons pas à ceux qui peuvent se le permettre un permis de violer une inter­dic­tion qu’on souhaite garder par ailleurs. Ça ne résout pas le problème de l’en­tre­pre­neur qui est en limite de renta­bi­lité (il aura quand même des dommages et inté­rêts à payer) et à l’in­verse ça faci­lite la vie de celui qui en abuse et fait un vrai système RH d’ex­ploi­ta­tion et pres­sion sur le sala­rié.

    Mais le vrai scan­dale n’est même pas là. Le vrai scan­dale c’est qu’on ne parle pas d’une amende. On parle d’in­dem­ni­tés pour compen­ser un dommage pour la victime (à priori le sala­rié dans le cas d’un licen­cie­ment abusif). Il s’agit d’un équi­libre entre deux inté­rêts privés, pas d’une péna­lité pour les entre­pre­neurs indé­li­cats.

    La règle norma­le­ment c’est que celui qui cause un dommage fautif en indem­nise le dommage, tout le dommage. Que se passe-t-il si on instaure un plafond et que le dommage dépasse ce plafond ? et bien le reste est à la charge de la victime. Tant pis pour elle. Elle l’a bien mérité après tout, non ? non ? ah…

    C’est certain que de simpli­fier et assou­plir les règles là où c’est perti­nent ça aurait demandé plus de courage poli­tique, et une vraie réflexion de fond. Visi­ble­ment les deux manquent.

  • Prime sur objec­tif

    J’es­père qu’elle me pardon­nera d’avoir repris le dessin verba­tim. La version lisible grand format est chez Ellène Siber Dijoux. À partir d’une inter­ven­tion de Ludo­vic Cinquin à Devoxx

    Et ça rejoint tota­le­ment mes réflexions précé­dentes.

  • [Récap photo] Un peu après

    Sélec­tion d’une séance faite il y a quelques mois. Certaines ont déjà été posées ici. Toutes sont déjà collec­tées sur Flickr au fur et à mesure du temps sur l’al­bum dédié à la séance.

    Pour suivre les travaux, ça se passe sur l’al­bum Flickr dédié à ma démarche [en raison des règles de Flickr, il vous faudra désac­ti­ver le safe search dans les préfé­rences de votre compte pour ne pas voir qu’une partie restreinte des photos].

    Détournée (4487)De dos (4522)Réflexion (4590)Calme (4565)***
    Direct (4595)Post-natal (4586)Douceur (4539)

    Comme toujours, tous les feed­backs sont plus que les bien­ve­nus. Ils m’aident à avan­cer.

  • Les inéga­li­tés atteignent un point critique, selon l’OCDE

    Evolution des revenus des plus pauvres, des classes moyennes et des plus riches depuis 1985 © OCDE
    Évolu­tion des reve­nus des plus pauvres, des classes moyennes et des plus riches / OCDE

    Ce sont des pour­cen­tages, pas des valeurs abso­lues. Et si le graphique n’est pas assez clair :

    La France […] La hausse des inéga­li­tés entre 2007 et 2011 est la troi­sième plus forte augmen­ta­tion de tous les pays de l’OCDE. Les 10 % les plus riches y gagnent 7,4 fois plus que les 10 % les plus pauvres contre 6,6 fois en Alle­magne, ou 5,8 fois en Suède.

    […]

    En Grèce, le revenu moyen a dimi­nué de 8 % par an entre 2007 et 2011, en Espagne, en Irlande, en Islande, les pertes annuelles ont été supé­rieures à 3,5 %. Mais ce ne sont que des moyennes, prévient le rapport. En Espagne, pendant que le revenu des 10 % des plus pauvres chutait de presque 13 % par an, celui des 10 % les plus riches se rédui­sait de 1,5 %. En France, comme aux États-Unis ou en Autriche, les plus riches ont conti­nué à béné­fi­cier de hausse de reve­nus pendant que les plus pauvres voyaient les leurs dimi­nuer, pendant cette période.

    Le magique c’est le rapport de l’OCDE :

    Les poli­tiques fiscales et de redis­tri­bu­tion « consti­tuent les instru­ments les plus effi­caces et puis­sants de redis­tri­bu­tion des richesses (…) La redis­tri­bu­tion à travers les taxes et les trans­ferts est souvent présen­tée comme un handi­cap à la crois­sance écono­mique. S’ils sont bien conçus, une fisca­lité plus élevée et les trans­ferts pour réduire les inéga­li­tés ne nuisent pas à la crois­sance » […]

    Il plaide aussi pour des réformes ambi­tieuses de la fisca­lité. « Les gouver­ne­ments devraient réexa­mi­ner large­ment leur système fiscal pour s’as­su­rer que les ménages les plus riches assument leur part dans la charge fiscale », insiste le rapport. Cela passe, selon lui, par une hausse des taux d’im­po­si­tion mais surtout par des remises en cause de tous les systèmes de niches, de déduc­tions qui ont pros­péré dans tous les pays occi­den­taux ces dernières décen­nies, amenant les plus fortu­nés à échap­per de plus en plus à l’im­pôt.

    Article complet sur Media­part, accès payant ; On en parle aussi rapi­de­ment à Libé­ra­tion

  • Taxe sur la bande passante

    Et l’idée d’une taxe sur la bande passante revient sur le tapis. L’idée de base c’est de trou­ver un moyen de faire payer les grosses multi­na­tio­nales du web. Sauf qu’à mettre trop de choses sur le tapis, on finit par se prendre les pieds dedans.

    Donc on fait payer une taxe aux services qui consomment « beau­coup » de bande passante. Youtube, Spoti­fy… vous êtes dans le colli­ma­teur.

    Oups

    Ah, mais ça va concer­ner aussi Orange avec Deezer et Daily­mo­tion. Oups… Pour corri­ger ça on va faire un crédit d’im­pôt équi­valent. Si tu payes des impôts ici, en gros on te rembourse ta taxe, sinon tu en es pour ta poche.

    Géniale inven­tion… sauf que ça ne fonc­tionne pas. Même Google paye des impôts en France. Peu, proba­ble­ment pas assez, mais ils en payent. Quelques millions. Donc sauf si la taxe dépasse quelques millions, ça ne chan­gera rien. Si la taxe dépasse ce montant, il leur suffira de lais­ser un peu plus de reve­nus sur l’en­tité fiscale française pour que ça s’équi­libre et voilà. Croire qu’a­vec tout leur montage fiscal c’est ça qui va leur faire peur, c’est être plus que naïf.

    Oups (bis)…

    Ah, mais dans l’his­toire il n’y a pas que Youtube et Daily­mo­tion qui payent de la bande passante. Il y a aussi les content deli­very network et les héber­geurs. En gros tout ce qui est hébergé via un pres­ta­taire qui prend la bande passante à son nom. Eux seront « gros », mais vont refac­tu­rer ça à tous les petits ensuite, juste­ment ceux que personne ne souhaite faire payer pour ne pas frei­ner le numé­rique. Ça va des star­tups inter­net aux sites e-commerce en passant par les PME. Oups…

    Oups (ter)…

    Et puis tout ça c’est oublier que le four­nis­seur d’ac­cès (FAI) aussi il consomme de la bande passante, et pas qu’un peu. Tiens, on va taxer le four­nis­seur d’ac­cès aussi du coup ? Tous ceux qui font du P2P, qui envoient leurs photos de vacances sur un service en ligne, qui font du backup Crash­plan ou du partage Drop­box…

    Bref, ça va coûter et si la taxe sert vrai­ment à taxer, ça va être refac­turé aux abon­nés. Ou alors nos four­nis­seurs y trou­ve­ront une façon propo­ser leurs services internes au mépris de la concur­rence non faus­sée (Orange, je te regarde).

    Aie… j’ai mal à mon numé­rique

    Aujourd’­hui si le trafic est asymé­trique, c’est aussi en grosse partie la volonté des four­nis­seurs d’ac­cès qui imposent géné­ra­le­ment un ratio de 1/20 à 1/3 à leurs abon­nés. Vous croyez que ça va les inci­ter à ouvrir les vannes ou à les restreindre ? Dans ce modèle de taxe plus le trafic est asymé­trique, plus c’est à leur avan­tage.

    Par contre ça va pile dans la stra­té­gie des four­nis­seurs d’ac­cès qui veulent rari­fier arti­fi­ciel­le­ment la ressource réseau pour pouvoir la faire payer plus cher, renfor­cer leurs services payants internes et faire de la segmen­ta­tion dans leur offre (prio­rité de trafic, abon­ne­ment en fonc­tion de la bande passante dispo­nible, exten­sion de quota, etc.).

    En voilà autant pour le déve­lop­pe­ment du numé­rique en France.

    Tout ça parce que…

    Tout ça parce que nos FAI ne veulent pas faire face aux inves­tis­se­ments néces­saires à l’ex­plo­sion des usages et des conte­nus deman­dés par leurs propres abon­nés. Oui, on peut dire que les tarifs actuels ne couvrent pas les coûts. Ça n’a pas l’air de se véri­fier en réalité mais je laisse à d’autres le débat sur cette ques­tion. Si réel­le­ment nos FAI sous-facturent l’abonné, qu’ils fassent évoluer leur modèle de factu­ra­tion vis à vis de l’abonné au lieu de cher­cher des rentes à côté en main­te­nant un service à perte de l’autre.

    Tout ça aussi parce que nos FAI ont déjà conquis le marché (il n’y a plus énor­mé­ment de non-abon­nés Inter­net à conqué­rir) et qu’ils cherchent des solu­tions pour étendre leurs reve­nus. Ça passe par des options supplé­men­taires: Il y a l’op­tion de la segmen­ta­tion de trafic et des options réseau, qui demandent toutes deux de faire arti­fi­ciel­le­ment du réseau une ressource rare alors qu’elle est abon­dante aujourd’­hui. Il y a aussi le déve­lop­pe­ment de services internes concur­rents aux services dispo­nibles sur le web, et là il faut trou­ver un moyen de désa­van­ta­ger et rendre plus chers les concur­rents, d’où la taxe (entre autres).

    Tout ça aussi parce que notre État n’a pas le courage d’at­taquer de front le problème fiscal des géants du web et cherche 150 moyens détour­nés de les faire payer, quitte à ce que ça arrive dans les caisses d’in­té­rêts privés (par exemple le fond Google pour la presse) plutôt qu’au trésor public. Ça sera toujours ça qui arri­vera dans l’éco­no­mie française.

    Donc on enchaîne les idées bancales et pas assez réflé­chies qui font plus de mal que de bien.

    Rien de neuf…

    S’il y en a un des deux…

    Le pire c’est bien ce qui ressort de ce dernier lien : Ne pas oublier que Youtube ne pousse aucun contenu vers le FAI. Youtube (et les autres) répondent aux demandes venant du réseau du FAI (qui ont l’abonné pour source).

    S’il y en a bien un des deux qui est respon­sable du trafic échangé c’est juste­ment le réseau du FAI (via l’abonné) et non le four­nis­seur de service. En réflé­chis­sant un peu, c’est le FAI qu’on devrait taxer au profit du four­nis­seur de service. C’est d’au­tant plus vrai que les acti­vi­tés d’édi­tion de contenu (que ce soit du Youtube ou de la presse) sont rare­ment rentable, contrai­re­ment à nos four­nis­seurs d’ac­cès Inter­net, et que ce sont elles qui apportent le plus de valeur ajou­tée à la société

    Je sais qu’une vidéo de chat ce n’est pas du grand cinéma d’au­teur, mais un tuyau de plas­tique ou un câble de cuivre sans rien dedans c’est encore moins sexy côté cultu­rel.