Je ne publierai pas avec un éditeur sans au moins 25% de droits d’auteur sur le prix hors taxe des ventes numériques.
J’ai conscience qu’aucun grand éditeur ne propose autant. Ça voudra dire gérer soi-même la diffusion numérique. J’ai conscience que tous les grand éditeurs imposent la cession des droits numériques en même temps que les droits papier. Si ça veut dire ne pas publier en papier chez un grand éditeur, tant pis.
Peut-être que ce sera chez un petit éditeur à la mode, peut être que ce sera en auto-publication chez Amazon & co. ou même en vente direct. Je ne sais pas, probablement ne gagnerai-je pas forcément plus au final mais au moins ne donnerai-je pas mes droits pour 120 ans dans un accord totalement déséquilibré.
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Certes le numérique finit à un prix moins élevé mais, pour avoir vu une partie de la chaîne de l’intérieur, je ne crois pas une seconde à la légende du « fabriquer du numérique coûte aussi cher que fabriquer du papier » : La partie édition et maquettage est certes la même mais qu’on ne vienne pas me dire que le libraire prend autant de commission ou que l’impression et la logistique de ces kilo de papier n’a aucune influence dans l’équation. Ce n’est simplement pas vrai.
La fabrication du numérique a bien un coût, de même que le maquettage du PDF destiné à l’impression, mais on parle là en centaines d’euros par titre, donc de quasi rien au regard du reste. Je ne parle même pas de ceux qui font des exports automatiques ou qui font appel à un prestataire discount à 50 € la numérisation.
Le risque n’est pas le même non plus : Il n’y a plus d’impression inutile, plus de stockage des invendus ou de mise en pilon. On peut même laisser en vente un titre qui ne fait que quelques centaines achats par an, augmentant de fait la rentabilité des titres les moins vendus.
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Mais surtout, maintenant qu’il n’y a plus l’impression et toute la logistique papier, le travail de l’éditeur est essentiellement du temps humain. Ne serait-il donc pas logique que la répartition auteur-éditeur reflète alors un peu mieux les investissements respectifs en temps de travail ?
Un auteur c’est au minimum des semaines ou des mois des travail. 25% du hors taxe, soit entre 40 et 50% du cumul éditeur+auteur, ça ne me semble pas abusé.
Certes, l’éditeur apporte aussi du capital de réputation pour garantir des ventes. Acceptons, même si dans les faits l’investissement en promotion est loin d’être aussi systématique et important qu’on ne veut bien le dire. Mais alors, si c’est une motivation à ne pas respecter une répartition en fonction du temps passé, alors il serait légitime qu’en échange l’éditeur garantisse des ventes minimum. Qu’il le prouve en assurant un fixe initial ou au moins une avance non remboursable significative. Il faut rester cohérent.
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Et que l’éditeur ne vienne pas parler d’auteur en danger tant qu’il garde l’essentiel de la marge pour lui. Il est quand même à l’initiative de la rémunération de l’auteur, et pas qu’un peu.
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