Auteur/autrice : Éric

  • La fraude au paie­ment sans contact

    Nous parlions paie­ment sans contact via la carte bancaire, mais les quelques argu­ments donnés me gênent, pour ne pas dire plus.

    Petit 3 : croyez-vous vrai­ment que la Banque de France a laissé les banques diffu­ser ces machins s’il y avait le moindre risque ?

    Petit 4 : croyez-vous vrai­ment que les banques allaient diffu­ser ce truc s’il y avait le moindre risque, si elles risquaient de payer la peau des fesses pour renou­ve­ler 50 millions de cartes, si elles risquaient de passer pour des imbé­ciles en qui on ne pouvait pas faire confiance,…

    Je ne crois pas à l’idée d’un complot de tout le milieu bancaire diffu­sant consciem­ment une solu­tion tota­le­ment trouée. Je crois que beau­coup d’autres scéna­rios sont par contre tout à fait possibles :

    Les banques sont comme tous les gros groupes. En amont du projet, les risques struc­tu­rels sont de nature à faire diffé­rer le projet ou à le reje­ter. Proche de l’abou­tis­se­ment, et parti­cu­liè­re­ment si des étapes admi­nis­tra­tives, commer­ciales ou si une commu­ni­ca­tion publique ont déjà été faite, la poli­tique du « pas le moindre risque » n’existe plus.

    Même chose côté public : Pour que la Banque de France dise « non » au dernier moment au milieu bancaire sur un sujet « nouvelle tech­no­lo­gie » qui a une visi­bi­lité publique, qui est voulu par les banques, qui a été annoncé au public, qui peut faire une superbe pub moderne au gouver­ne­ment, et qui existe déjà à l’étran­ger… il en faut certai­ne­ment beau­coup sur la balance.

    Donc une fois le projet bien lancé ou sur le point d’abou­tir, ça devient une ques­tion de balance : Le problème risque-t-il d’être décou­vert ? Si oui, risque-t-il d’être décou­vert avant qu’on ait trouvé un pallia­tif ou que le parc soit renou­velé ? Si oui, quel est la proba­bi­lité de ce risque, combien ça peut nous coûter de le combler après coup en commu­ni­ca­tion et dommages, et à l’in­verse combien ça coûte de diffé­rer le projet ? Sachant que dans le coût de diffé­rer on compte aussi le coût pour le dépar­te­ment R&D ou l’ins­ti­tu­tion en ques­tion d’avoir le mauvais rôle auprès de sa tutelle et d’être respon­sable de l’échec du gros projet.

    Une fois en route (on en est là) des problèmes peuvent encore être décou­verts (quand ce ne sont pas des risques envi­sa­gés plus haut). Là la stra­té­gie habi­tuelle c’est de nier tout en bloc en cachant sous le tapis. Quand ce n’est plus possible il s’agit d’un exer­cice de commu­ni­ca­tion asso­cié à un « on prend toutes les mesures mais ce n’est pas notre faute ».

    Rien de neuf. Dire que les banques ne se permet­traient jamais le moindre risque c’est comme dire qu’un construc­teur auto­mo­bile ne conti­nue­rait jamais avec un défaut grave dans les voitures sans faire un rappel (ah mais on me dit dans l’oreillette que…).

    Et les banques ne sont pas meilleures. J’ai même tendance à croire que leur situa­tion est plus simple : Pour elles c’est un bête calcul de coût et de risque, il n’y a pas de vie humaine en jeu. Elles ne risquent pas non plus leur survie : C’est toutes les banques qui font le même mouve­ment ensemble, vous ne passe­rez pas au concur­rent et vous ne vous passe­rez pas d’elles de toutes façons.

    Il va me falloir un bien meilleur argu­ment que « ce sont des banques, c’est sérieux, ils ne feraient jamais ça ».

    D’au­tant que par le passé on les a vu nier qu’une fausse carte bancaire puisse fonc­tion­ner jusqu’à ce que quelqu’un fasse une démons­tra­tion publique (et finisse en prison pour ça), que ma banque a eu un certi­fi­cat TLS expiré et donnait les indi­ca­tions pour passer outre dans le navi­ga­teur, que pas mal de scan­dales passés ou récents ont montré plus d’une fois leur capa­cité à prendre des risques impor­tants en fran­chis­sant sérieu­se­ment la ligne jaune légale et/ou régle­men­taire.

    Ce ne sont pas des grands méchants, mais pas des bisou­nours non plus. L’ar­gu­ment du « vous croyez vrai­ment qu’ils pren­draient le risque ? » me parait bien fragile.

    Pour reve­nir à nos cartes sans contact, remet­tons nous dans le contexte : dans deux ou trois ans, on pourra payer en sans contact avec nos smart­phone. Le résul­tat est que le marché des paie­ments passera dans les mains d’Apple et de Samsung ou Google.
    Les banques française (et autres) ont-elles un autre choix que de se lancer sur le marché à marché forcée ?

    La ques­tion, posée dans le second billet, me semble l’illus­tra­tion parfaite de la destruc­tion de l’ar­gu­ment lui-même. Non elles n’ont pas le choix, oui elles sont pres­sées par le temps, non elles n’ont pas vrai­ment la possi­bi­lité en termes de commu­ni­ca­tion d’échouer à sortir le produit.

    Bref, tous les éléments sont juste­ment là pour permettre une prise de risque idiote, pour planquer les défauts sous le tapis, et pour prendre des raccour­cis.

    les banques ne sont pas tarées au pont de prendre des risques incon­si­dé­rés. C’est un métier.

    Cet argu­ment là, avec l’his­to­rique depuis les subprimes en passant par J. Kerviel, il me fait rire un peu jaune. Si j’étais moqueur je dirais que prendre des risques incon­si­dé­rés ça semble un peu leur métier, juste­ment.

    Petit 1 : effec­ti­ve­ment, les données de la carte sont lisibles par un truand à distance mais qu’est-ce que vous voulez qu’ils en fassent ? Il n’a pas le code confi­den­tiel, le cryp­to­gramme visuel et tout ce qui permet­trait de vous emmer­der.

    Je suis étonné qu’on pose cette ques­tion désor­mais. Faire du traçage ? Un état qui voudrait l’iden­tité de gens à une mani­fes­ta­tion ? Une entre­prise qui contrô­le­rait les allées et venues ? Une grande surface qui ferait du pistage de clien­tèle ?

    Tout ceci n’est pas de la science-fiction, on a eu briè­ve­ment à Londres des poubelles qui collec­taient les adresses mac des smart­phones passant à portée. Je ne me rappelle plus le nom du film d’an­ti­ci­pa­tion Je me rappelle le film Mino­rity Report où le client était iden­ti­fié par ses yeux à son entrée dans un maga­sin. Tech­nique­ment seule la CNIL empêche que ça arrive un jour, et la CNIL en ce moment…

    Petit 2 : citez moi un cas de fraude depuis que ces machins commencent à se répandre comme des petits pains dans le langage de Jean-François Copé.

    L’ar­gu­ment « rien n’existe parce que ce n’est pas (encore) la catas­trophe » me parait encore plus faible que les précé­dents. Ça ne prouve pas non plus l’exis­tence d’un problème grave, c’est juste que ça ne prouve rien du tout.

    Un de mes inter­lo­cu­teurs citait des machins tech­niques auquel il ne comprend pas grand chose et moi non. Il parlait par exemple « d’un termi­nal un peu augmenté côté antenne qui pour­rait faire des paie­ments discrets à ton insu ». Sachant que le montant maxi­mum du sans contact est de 20 euros, le frau­deur se ferait chier à faire un termi­nal spéci­fique pour pas grand chose en prenant un risque incon­si­déré de voir la police lui tomber dessus.

    La capa­cité de faire payer 20 euros à des passants d’une rue touris­tique fréquen­tée ? La capa­cité d’un commerçant à faire faire un second paie­ment en douce à un touriste qui passe ? Les pick­po­ckets clas­siques prennent plus de risques de se faire prendre pour un butin pas toujours meilleur.

    Si je me rappelle bien, il y a toute une masse de fraude en VPC qui se font juste­ment avec des petits montants parce que la plupart des gens ne les véri­fient pas ou ne vont pas jusqu’à les contes­ter, que les commerçants de leur côté ne demandent pas le 3D secure pour ça, et qu’on est donc tranquilles un moment.

    20 euros ce n’est rien, 1000 fois 20 euros c’est 20 000 euros et beau­coup sont prêts à prendre des risques pour ça.

    Le système des yes card a fini lui aussi par être une entre­prise extrê­me­ment risquée. Ça n’a pas empê­ché des frau­deurs de conti­nuer long­temps à jouer à ça pour juste 50 euros de carbu­rant.

    Au final, le paie­ment frau­du­leux est-il possible ? As-tu désac­tivé ta carte ?

    C’est la ques­tion qui n’a pas été posée, c’est dommage, alors je me cite moi-même.

    Au final je ne sais pas si c’est possible. J’ai lu quelqu’un qui disait avoir étudié la ques­tion, qui parlait d’une sécu­rité contre la lecture à distance, et qu’elle serait fran­che­ment peu utile. Ça parlait de limites de temps de réponse et d’an­tennes, essen­tiel­le­ment. Rien de vrai­ment hi-tech. Je regrette de ne pas retrou­ver le lien.

    Cela dit c’est assez cohé­rent. Si on peut dialo­guer en NFC à distance avec une bonne antenne, qu’il n’y a aucun contact ni aucune vali­da­tion manuelle, j’ai du mal à voir pourquoi le paie­ment lui-même serait impos­sible (mais encore une fois, je n’y connais rien, je suis preneur si vous avez un lien qui explique pourquoi ça l’est). Bref, je ne sais pas, mais ça n’est pas non plus du domaine de la science fiction.

    Si j’ai fait désac­ti­ver ma carte c’est plutôt pour le basique : Plusieurs commerçants ont passé ma carte sur le sans contact sans me deman­der mon avis alors que je m’at­ten­dais à taper mon code. Un l’a même fait avec un mauvais montant (je l’ai vu sur le ticket, c’était certai­ne­ment une erreur, mais ça ne m’aide pas à avoir confiance).

    Bref, sans même parler de termi­naux frau­deurs dans les rues passantes (pas irréa­liste même si risqué), ou de commerçants malhon­nêtes qui passe­raient un paie­ment de petit montant sur un termi­nal sans bip derrière le comp­toir (je me vois mal le détec­ter sur mes rele­vés), je vois très bien les problèmes sur des montants erro­nés (volon­tai­re­ment ou non, mais poten­tiel­le­ment loin d’être rare). Ça n’existe pas avec la vali­da­tion du code (ou ça demande un termi­nal fran­che­ment modi­fié, bien plus qu’une simple antenne).

    Je ne vois simple­ment pas le béné­fice à me passer de la vali­da­tion manuelle que repré­sente la saisie du code, au contraire. Une simple menace de chan­ger de banque a suffit pour me faire déli­vrer gratui­te­ment une carte sans le circuit liti­gieux, et ça me va très bien ainsi.

  • Vends ou donne, sur Lyon, sport – chat – bébé

    Je vends ou donne (suivant), à empor­ter sur Lyon, élec­tro­mé­na­ger, affaires de sport, de chat et de bébé. Tout est en bon ou très bon état si ce n’est pas précisé. À vous de faire une offre (les photos sont à la fin du billet) :

    Sport

    • Une paire de roller poin­ture 43, noir gris et rouge, ache­tée entre 100 et 150 € à Décath­lon, modèle Roller­blade Astro 500. Très peu servie (une dizaine de sorties maxi)
    • Une paire de roller poin­ture 38, grise avec pointes de orange, ache­tée dans les 150 €, modèle Powers­lide Cell II (orienté frees­kate). Quasi­ment pas servie (deux ou trois sorties).
    • Deux sets de protec­tions noires Decath­lon pour poignets, coudes et genoux, un taille XL (peu servi) et un taille M (quasi­ment pas servis)
    • Deux casques roller légers, gris mat, Decath­lon Fitness 300, un taille 54–58 et un taille 56–58, états neufs (aucun choc, aucune rayure)

    Chat

    • Un arbre à chat (grand, deux niveau, génial d’après mon ancien chat :)
    • Une litière fermée à porte battante, spacieuse, avec pelle dans un range­ment inté­gré pour ne pas la perdre (magique), état usagé
    • Une caisse de trans­port (pas sexy mais homo­lo­guée trans­ports, du moins nous l’avions prise pour ça).
    • Un hamac à chat en four­rure/moquette marron : ça se fixe sur le radia­teur et ça offre un espace hori­zon­tal collé au radia­teur sur lequel le matou peut se poser au chaud. Ça ne prend pas de place (ça peut même se plier au range­ment) et c’est l’en­droit préféré de la bête ensuite.

    Bébé

    • Une table à langer pliable en plas­tique bleu, robuste, hauteur réglable, avec espace de range­ment en bas. Une mousse/cous­sin stan­dard doit être mise dessus (le notre n’est plus en état d’être donné, donc il ne reste que le plas­tique de la table à langer).
    • Quelques jouets divers, en vrac, âge 1 à 3 ans.

    Élec­tro­mé­na­ger

    • Une cuisi­nière gaz Inde­sit 4 feux (dont une plaque élec­trique) avec four (élec­trique) et range­ments en bas.
    • Un réfri­gé­ra­teur Inde­sit avec porte inver­sable, grand espace frigo (4 niveau + bac à légume, autant dans la porte), espace congé­la­teur dédié en haut (deux niveaux), joints nickel

  • Google s’at­taque à l’uni­ver­sa­lité des droits ! (et ils ont raison)

    Pour l’ap­pli­ca­tion de cette déci­sion, la Commis­sion natio­nale de l’in­for­ma­tique et des liber­tés (Cnil) a demandé à Google de faire les déré­fé­ren­ce­ments pour l’en­semble des recherches possibles pour les inter­nautes. En effet, toute personne peut faire une recherche partout dans le monde en utili­sant n’im­porte quel nom de domaine (google.fr aussi bien que google.de ou google.com…). Or Google ne veut déré­fé­ren­cer que pour les requêtes venant des moteurs dits « euro­péens » (.fr, .de, .it, .nl…).

    […]

    Personne, pas même Google, ne peut reven­diquer d’être hors la loi tant que celle-ci ne contre­vient pas aux prin­cipes fonda­men­taux des droits de l’Homme.

    La Cnil a raison d’exi­ger que le défé­ren­ce­ment soit global lorsqu’il est en confor­mité avec la déci­sion de la CJUE. Il convient de ne pas céder à Google.

    Et pour une fois, je suis en fort désac­cord avec la posi­tion de la LdH.

    Il n’y a que trois possi­bi­li­tés :

    1. Bloquer ces résul­tats et conte­nus partout, pour tout le monde
    2. Bloquer ces résul­tats et conte­nus pour les accès depuis l’Eu­rope
    3. Bloquer ces résul­tats et conte­nus pour les sites euro­péens et/ou desti­nés aux euro­péens

    La première solu­tion, souhai­tée par la LdH, me semble extrê­me­ment dange­reuse. Elle implique que des déci­sions légales ou règle­men­taires en France et en Europe doivent s’ap­pliquer inter­na­tio­na­le­ment. Le pendant évident c’est que les déci­sions états-uniennes, tuni­siennes, chinoises et péru­viennes s’ap­plique­ront aussi en France.

    Le souhai­tons-nous vrai­ment ? moi non. Il y a plein de choses auto­ri­sées chez nous qui seraient inter­dites ailleurs. Des liber­tés auxquelles je tiens.

    C’est d’ailleurs tota­le­ment irréa­liste. Comment conci­lier ce qui est expli­ci­te­ment un droit chez certains et une inter­dic­tion chez d’autres ?

    Se conten­ter de parler des Droits de l’Homme n’éclaire pas mieux. Outre le fait que chaque conti­nent a sa propre décli­nai­son, avec plusieurs versions, ces textes ne sont que des décla­ra­tions géné­rales à partir desquelles il faut créer un équi­libre.

    Le droit à l’ou­bli doit-il primer sur le droit d’ex­pres­sion et le droit à l’in­for­ma­tion ? Comment ? Ne devrait-on pas juste bloquer les résul­tats sur une recherche à partir du nom mais pas à partir d’une recherche sur les faits eux-mêmes ?

    Je suis certains que diffé­rentes cultures et diffé­rents pays répon­dront diffé­rem­ment, et pour­tant tous en pleine confor­mité avec les droits de l’Homme.

    Peut-on diffu­ser de la culture qui est tombé dans le domaine public chez l’un et encore sous droit d’au­teur chez l’autre ? Peut-on parler cryp­to­gra­phie avan­cée ? Quelle est la limite entre la liberté d’ex­pres­sion, la paro­die et le respect de la dignité humaine ? Quelle est la limite entre le droit à l’in­for­ma­tion, la liberté de la presse, et le respect de la présomp­tion d’in­no­cence ou la diffa­ma­tion ? Quelle est la limite au niveau de la porno­gra­phie ? Peut-on bloquer des sites sur déci­sion admi­nis­tra­tive ou non judi­ciaire quand il s’agit de poten­tiel terro­risme ou pédo­phi­lie ? A-t-on le droit de publier des infor­ma­tions qui seraient sous secret d’État dans un pays tiers pour des raisons de sécu­rité ou d’ordre public ?

    Sérieu­se­ment, toutes ces posi­tions sont plei­ne­ment respec­tueuses des droits de l’Homme, et aucune n’ap­pelle à un arbi­trage univer­sel. La réponse de l’un casse­rait tota­le­ment l’équi­libre social de l’autre, et aucune réponse n’est objec­ti­ve­ment meilleure ou même moins dange­reuse. Pire : Faire primer la réponse de l’un pour­rait être attaquable chez l’autre juste­ment au titre des droits de l’Homme, et inver­se­ment.

    Il reste la possi­bi­lité d’être prag­ma­tique, de respec­ter la souve­rai­neté de chacun. La troi­sième est la solu­tion chinoise. Elle est complexe à mettre en œuvre et serait tota­le­ment inap­pli­cable de toutes façons. Google peut encore avoir une présence un peu partout (et encore, pas partout, comment feront les autres pays ?) mais comment contraindre le New York Times ? Les chinois ont isolé leur réseau et érigé une barrière filtrante à l’en­trée. Ce serait diffi­cile en France, et je ne le souhaite pas du tout.

    Bref, reste la solu­tion inter­mé­diaire. Elle est utili­sée par Google depuis long­temps, et n’est en rien spéci­fique au droit à l’ou­bli. Yahoo! avait aussi tran­ché ainsi dans les années 2000 quand des objets nazis s’étaient retrou­vés sur leur site d’en­chères. Il faut dire que c’est le seul choix vrai­ment raison­nable pour des sites qui traversent autant de pays et qui ne veulent pas retreindre les acti­vi­tés auto­ri­sées à une peau de chagrin.

    C’est impar­fait, contour­nable, mais fina­le­ment le plus prag­ma­tique, et peut-être même souhai­table : Les étran­gers conti­nue­ront à voir ce que vous souhai­tez oublier, mais en même temps si c’est légal chez eux, au nom de quoi les contrain­drions-nous ? Il sera encore possible pour vos compa­triotes d’ac­cé­der à l’in­for­ma­tion en la recher­chant volon­tai­re­ment sur un site étran­ger. Fina­le­ment ça permet de gérer l’ac­cès à l’his­toire et la liberté d’être informé, tout en gardant une certaine opacité et une capa­cité à oublier pour tous les jours. Les collègues, les voisins, les incon­nus, eux n’au­ront plus un vieux passé à oublier devant les yeux, ce qui est bien l’objec­tif.

  • Rede­vances : le gouver­ne­ment veut limi­ter la libre circu­la­tion des connais­sances

    Le droit d’au­teur ne couvre que les créa­tions intel­lec­tuelles origi­nales, et unique­ment jusqu’à 70 ans après la vie de l’au­teur. Plus exac­te­ment, le droit moral sur l’œuvre persiste mais l’ex­clu­si­vité d’ex­ploi­ta­tion dispa­rait. Chacun est donc libre d’en faire des copies, des réuti­li­sa­tions ou des détour­ne­ments, y compris au sein d’une nouvelle œuvre, y compris à titre commer­cial.

    Le critère d’ori­gi­na­lité est plus diffi­cile à appré­cier mais on consi­dère aujourd’­hui que pour être proté­gée, un œuvre doit être une créa­tion impré­gnée de l’es­prit de son auteur. Une photo­gra­phie fidèle d’un objet, fut-elle tech­nique­ment complexe et coûteuse, ne relève pas du droit d’au­teur. Il en va de même des créa­tions banales (la carte postale de la tour Eiffel en pied et sans recherche parti­cu­lière) ou fortuites (par exemple une photo dont le contenu n’est pas direc­te­ment ou indi­rec­te­ment décidé par le photo­graphe). Dans ces diffé­rents cas, vous n’êtes pas l’au­teur de l’œuvre, mais unique­ment l’opé­ra­teur d’un travail tech­nique de maté­ria­li­sa­tion, chose qui n’est pas couverte par le droit d’au­teur.

    Très logique­ment, la numé­ri­sa­tion ou la copie numé­rique fidèle d’une œuvre dont l’au­teur est mort depuis plus de 70 ans est tota­le­ment libre. Vous avez non seule­ment le droit d’en créer une, mais vous avez aussi le droit de réuti­li­ser libre­ment et sans contrainte les copies réali­sées par d’autres.

    * * *

    On peut penser que c’est tout aussi vrai léga­le­ment mais encore plus vrai mora­le­ment pour la copie fidèle d’une œuvre déte­nue et héber­gée par un musée public. En fait non : L’État se bat contre, en faisant entrer les copies numé­riques qu’il réalise dans la défi­ni­tion d’infor­ma­tion publique, qui elles sont proté­gées en tant que telles. L’in­ter­pré­ta­tion semble fran­che­ment hasar­deuse mais c’est celle souvent soute­nue.

    Les poli­tiques récentes d’Open Data, au niveau français comme euro­péen, mettent à mal ce stra­ta­gème. L’au­to­ri­sa­tion de réuti­li­sa­tion des données publiques tend en effet à deve­nir la norme.

    Libé­rer des copies d’œuvres publiques déte­nues par le public ? surtout pas ! Le gouver­ne­ment prévoit donc un nouveau projet de loi pour chan­ger tout ça : Les données cultu­relles publiques devien­draient une excep­tion au prin­cipe de libre circu­la­tion, ouvrant même la porte à de poten­tielles droits exclu­sifs au profits de tiers pendant jusqu’à 10 ans (ah les fameux parte­na­riats public-privé, qui dépos­sèdent le public au profit du privé et où o’ finit par payer deux fois la factu­re…)

    Formi­dable idée où le public serait privée de la libre utili­sa­tion d’un copie numé­rique d’une œuvre cultu­relle du domaine public… à partir du moment où juste­ment elle est déte­nue par une orga­ni­sa­tion publique (donc payée par nos impôts). On marche sur la tête.

    Il n’est pas trop tard pour faire du bruit et influen­cer tout ça. La quadra­ture du net est un bon point de départ. Ne lais­sons pas faire s’il vous plait.

  • A case study on App Down­load Inters­ti­tials

    Les infor­ma­ti­ciens se battent depuis long­temps contre ces inter­sti­ciels qui incitent à télé­char­ger l’app native quand ils se connectent sur le site web avec un smart­phone. C’est pénible, et ça ne répond pas à l’in­ten­tion. C’est même horrible quand on suit un lien direct vers un contenu.

    Les popins ne sont guère mieux (voire pire quand elles sont complexes à fermer). Le comble c’est quand la popin ou l’in­ters­ti­ciel ne sont pas adap­tés à la lecture sur un écran de smart­phone, et empêchent toute suite posi­tive.

    La pratique reste, parce que le marke­ting rêve de fidé­li­ser avec une appli­ca­tion dédiée, consi­dé­rée comme plus quali­ta­tive mais surtout qui reste sur le télé­phone.

    69% of the visits aban­do­ned our page. These users neither went to the app store nor conti­nued to our mobile website.

    On manque de chiffres, ou de gens qui veulent bien publier leurs chiffres. Celui là est juste énorme. 69%… C’est énorme. Pour juste 9% de gens qui vont cliquer sur « je veux l’app », dont certains l’ont déjà, d’autres ne l’ins­tal­le­ront pas, la désins­tal­le­ront dans la foulée ou ne l’uti­li­se­ront pas.

    À l’in­verse, en remplaçant l’in­ters­ti­ciel par une bannière bien faite (non, pas une popin, pitié) :

    1-day active users on our mobile website increa­sed by 17%.

    G+ iOS native app installs were mostly unaf­fec­ted (-2%). (We’re not repor­ting install numbers from Android devices since most come with Google+ instal­led.)

    Ne nous embal­lons pas, Google conti­nue de mettre un inter­sti­ciel sur Gmail quand il est accédé par un smart­phone Android.

  • Geniuses at Univer­sal

    Geniuses at Univer­sal asked Google to « remove » http://127.0.0.1 for piracy. Mike Masnick

    On peut se moquer, mais ce serait à mon humble avis passer à côté de l’in­for­ma­tion réelle :

    1– Comment ont-ils trouvé cette adresse ?

    Je ne vois que deux possi­bi­li­tés. Soit ils ont un logi­ciel espion qui tourne chez un ou plusieurs utili­sa­teurs parti­cu­liers, soit ils récu­péré le contrôle d’un serveur sur lequel pointent ces liens.

    C’est d’au­tant plus une ques­tion inté­res­sante que le deman­deur est TMG (au nom d’Uni­ver­sal), une société française. J’échoue à voir une situa­tion légale leur permet­tant d’avoir cette infor­ma­tion (contrai­re­ment à une adresse qui serait publique).

    2– Quelle est leur procé­dure ?

    Il est tota­le­ment exclu qu’ils aient pu consta­ter que l’adresse conte­nait des œuvres sous droit d’au­teur. Au mieux ils se sont basés sur un compte rendu d’un logi­ciel basique qui tourne direc­te­ment sur le poste de l’uti­li­sa­teur.

    Bref, ils révèlent là (de nouveau) qu’ils font proba­ble­ment des requêtes arbi­traires et non fondées, ou en tout cas insuf­fi­sam­ment moti­vées. Je doute que ce soit sans consé­quences.

  • Super­char­ging page load

    Les bonnes ressources expliquant comment faire du web mobile sont rares. La plupart se limitent à parler de media query ou d’adap­ta­tion du rendu, ce qui est loin d’être fina­le­ment le plus complexe ou le plus impor­tant.

    Ici Google nous parle perfor­mance, avec plusieurs étapes très concrètes, du code exemple, et un aperçu d’uti­li­sa­tion des magiques service workers, en tout juste une dizaine de minutes. Si vous voulez parier sur une techno qui va révo­lu­tion­ner le web mobile dans les 12 mois, misez là dessus.

  • ZNAPS -The $9 Magne­tic Adap­ter for your mobile devices

    Fran­che­ment, après avoir goûté le char­geur magné­tique des Mac, j’at­ten­dais ça depuis long­temps. J’ai même choisi mon télé­phone en partie parce qu’il avait un adap­ta­teur magné­tique pour la recharge.

    Bref, ils l’ont fait, et ce n’est fran­che­ment pas cher. Tout ça est sur kicks­tar­ter. Il y a de bonnes chances pour qu’on ait même un adap­ta­teur USB C possible.

    Pour 11 $ cana­diens, donc moins de 8 €, ce serait dommage de se priver.

  • [Photo] Entre deux

    Je clôture les derniers rendus d’une séance de mars, publiée avec bien du retard. Elle a été diffi­cile, n’a pas donné ce que j’avais en tête, mais quand même des choses inté­res­santes. Extraits choi­sis :

    Pleine largeur (4015)Penser - 3 (4135)Sécurité - 2 (4204)Prise directe - 2 (4242)Pénombre - 6 (4105)Le reste est visible direc­te­ment sur la gale­rie Flickr dédiée.

    J’en ai profité pour aussi publier les premiers rendus de la dernière séance en date. D’autres suivront au fur et à mesure de l’été. Pour suivre les publi­ca­tions précé­dentes ou les suivantes, vous êtes invi­tés à vous abon­ner direc­te­ment sur l’es­pace Flickr corres­pon­dant.

  • Maré­mo­teur

    Il faudrait envi­ron 50 éoliennes pour compen­ser un réac­teur nucléai­re… si elles ne tour­naient pas qu’un tiers du temps. Le solaire n’est pas non plus la solu­tion à tout faire : enso­leille­ment non constant, surface néces­saire, compo­sants rares, faible durée de vie.

    Ça fait désor­mais plusieurs fois que je vois passer des articles sur les centrales élec­triques maré­mo­trices. En France nous en sommes restés au niveau de l’usine de la Rance, qui produit autant qu’un quart d’un unique réac­teur nucléaire moyen, pour au moins 30% plus cher.

    Ça date de 1966. Les tech­no­lo­gies évoluent (et évolue­raient encore plus vite si on y inves­tis­sait autant que dans la R&D nucléaire) et le prix du nucléaire ne fait que monter. Pour une éner­gie qui ne s’épui­sera jamais et qui a une produc­tion constante, ça vaut certai­ne­ment le coût de s’y attar­der.

    Donc les anglais réflé­chissent à une centrale qui produit autant que 2 à 3 réac­teurs nucléaires moyens. Là où c’est inté­res­sant c’est qu’on parle d’une durée de vie prévue de 120 ans (deux à trois fois plus qu’un réac­teur nucléaire) et pas de besoin de combus­tible en entrée. La côte anglaise était pleine de recoins, un autre article parle de dizaines d’em­pla­ce­ments, et de quoi couvrir la majo­rité des besoins de l’île.

    Sur un projet bien plus petit à la Réunion, EDF envi­sage d’un coût qui pour­rait s’ap­pro­cher de 10 centimes le KWh d’ici 10 ans, soit tout à fait compé­ti­tif vis à vis du coût de l’élec­tri­cité conti­nen­tale aujourd’­hui (donc raison­na­ble­ment très bon marché vis à vis des coûts de dans 10 ans).

    La Corée du Sud en a aussi une de prévue équi­va­lente à un peu plus d’un réac­teur nucléaire, en plus de celle qu’elle a déjà (produc­tion équi­va­lente à celle de la Rance). Wiki­pe­dia rapporte que la Russie a quelques projets pharao­niques en évalua­tion, dont un qui produit autant que 87 centrales nucléaires.