Auteur/autrice : Éric

  • On envi­sage de refu­ser les patients qui risquent d’im­mo­bi­li­ser trop long­temps des lits

    La ministre est bien sévère avec le direc­teur géné­ral du plus grand CHU de France, un bon élève pour­tant, qui vise un budget à l’équi­libre en 2016, dans le contexte très rigou­reux décidé par le gouver­ne­ment : d’ici 2017, l’hô­pi­tal doit écono­mi­ser 10 milliards d’eu­ros. Ce ne sont pas des écono­mies sèches : les budgets des hôpi­taux vont conti­nuer d’aug­men­ter, mais bien moins que la demande de soins, portée par le vieillis­se­ment de la popu­la­tion, le déve­lop­pe­ment des mala­dies chro­niques et le progrès tech­nique.

    ou sur une vision plus concrète

    À mes débuts il y a 33 ans dans mon service de chirur­gie, 2 infir­mières étaient char­gées en binôme de 12 malades. Aujourd’­hui, 1 infir­mière a la charge de 11 lits. Nous consa­crons 20 minutes à chaque patient pour les soins, les expli­ca­tions, les papiers d’en­trée et de sortie, les mots de récon­fort.

    avec les consé­quences

    Mais l’aug­men­ta­tion constante de notre acti­vité se fait à moyens constants. Par exemple, dans un service de 50 lits, on doit accueillir 50 patients de plus chaque année, avec les mêmes effec­tifs. Cela veut dire que les patients doivent rester moins long­temps. Et si notre acti­vité n’aug­mente pas assez, on nous supprime des postes. Avec les méde­cins, on envi­sage de refu­ser les patients qui risquent d’im­mo­bi­li­ser trop long­temps des lits. Mais où vont-ils aller ? Nous sommes l’hô­pi­tal public, le dernier recours.

    On peut se battre contre les impôts, la dépense publique, mais il ne faut pas oublier ce qu’il y a derrière. Quand on sait que notre système est non seule­ment envié à l’étran­ger, mais en plus moins coûteux au final que ceux des autres pays simi­lai­res…

    Vision comp­table du service publique, qu’est-ce qui pour­rait mal tour­ner ?

    L’AP-HP se mobi­lise contre Martin Hirsch et ses « 35 heures autre­ment » (media­part, accès payant)

  • Alerte doudou

    Doudou trouvé à la gare de Lyon, RT pour retrou­ver le proprié­taire

    Quelqu’un peut-il m’ex­pliquer pourquoi ?

    Faut-il espé­rer que le proprié­taire soit un utili­sa­teur de Twit­ter (ça restreint déjà pas mal), qu’en plus il ait une rela­tion directe ou indi­recte avec vous (là ça devient impro­bable) et qu’en plus il voit passer votre message ou sa reco­pie ?

    Les chances sont plus fortes que pour le loto, mais c’est se repo­ser pas mal sur le hasard.

    Non, s’il vous plait, quand vous trou­vez quelque chose, amenez-le aux objets trou­vés. C’est là que les gens pour­ront légi­ti­me­ment signa­ler la perte et espé­rer le retrou­ver.

    Annon­cer son chat perdu relève de la même logique incom­pré­hen­sible pour mon intel­lect limité.

  • Mais que va faire Char­lie Hebdo de tout son argent ?

    Avant, Char­lie Hebdo était un “fanzine” (dixit Luz), défi­ci­taire, qui se vendait à près de 30.000 exem­plaires, et comp­tait près de 10.000 abon­nés.

    Mais, ça c’était avant. Depuis les atten­tats, le nombre d’abon­nés a grimpé à 220.000. Le numéro du 14 janvier a été tiré à 8 millions d’exem­plaires, un record histo­rique pour la presse française. Le tirage du numéro suivant, qui paraît ce mercredi 25 février, reste à un niveau sans équi­valent en France, à 2,5 millions d’exem­plaires.

    Je n’ai déjà pas bien compris pourquoi d’un coup les gens ont donné ou se sont abon­nés à Char­lie Hebdo en réponse aux atten­tats. Que l’État donne 1 million était déjà juste déme­suré – malheu­reu­se­ment on commence à s’ha­bi­tuer à la poli­tique spec­tacle, donc il fallait un gros chiffre – mais ce qu’est devenu l’ap­pel à dons (qui date d’avant l’at­ten­tat) me laisse perplexe.

    Le numéro du 14 janvier a rapporté 10 à 12 millions d’eu­ros (7 à 8 millions après impôts), a indiqué Me Richard Malka, l’avo­cat de l’heb­do­ma­daire, au Monde. Et les abon­ne­ments devraient géné­rer 3 millions d’eu­ros de marge. A cela s’ajoute le million d’eu­ros d’aide d’ur­gence accordé par le minis­tère de la Culture.

    […] Mais ce n’est pas tout. Le “jour­nal irres­pon­sable” a aussi reçu 4,2 millions d’eu­ros de dons versés par des parti­cu­liers via deux canaux: l’as­so­cia­tion Presse et plura­lisme (2,65 millions d’eu­ros), et l’As­so­cia­tion des amis de Char­lie Hebdo (1,5 million d’eu­ros). A noter que Google a aussi versé 250.000 euros.

    Au total on parle de 20 à 25 millions d’eu­ros. Juste incom­pré­hen­sible dans le montant.

    Qu’il faille défendre le droit de dire des conne­ries ne rend pas d’un coup le contenu édito­ria­le­ment magni­fique, et ne trans­forme pas l’heb­do­ma­daire en orga­nisme cari­ta­tif. Si on veut donner pour faire un geste dans la bonne direc­tion, Repor­ters sans fron­tières me semble telle­ment plus perti­nent et plus utile…

    Bref, le présent n’est pas ration­nel, ce qui n’éton­nera personne. Aujourd’­hui j’ap­prends le passé, et là je ris jaune :

    en 2006 après la publi­ca­tion des cari­ca­tures de Maho­met, un numéro qui s’écoula à 500.000 exem­plaires. En effet, quand Char­lie se portait bien, les béné­fices n’ont pas été gardés en réserve, mais rever­sés en quasi-inté­gra­lité aux action­naires qui, en six ans, se sont ainsi octroyés collec­ti­ve­ment 3,8 millions d’eu­ros de divi­dendes.

    […] En 2009, le résul­tat a plongé dans le rouge, et depuis lors, plus aucun divi­dende n’a été distri­bué. En 2010,  l’heb­do­ma­daire a dû augmen­ter son prix de vente de 2 à 2,5 euros, et licen­cier 12 sala­riés sur 50. Et à peine deux mois avant les atten­tats, un appel aux dons était lancé face à une situa­tion finan­cière critique…

    Donc voilà, on lance un licen­cie­ment écono­mique tout juste quelques années après avoir sorti près de 4 millions de divi­dendes, et on finit en appel aux dons publics quelques années après. … Et c’est ce jour­nal qui désor­mais patauge dans plus de 20 millions d’eu­ros, essen­tiel­le­ment de géné­ro­sité publique.

    — via Les crises

  • Courbe de Frig­git

    Inté­res­sante à plus d’un titre cette courbe. Déjà pour voir le niveau anor­mal de l’im­mo­bi­lier aujourd’­hui. Ce n’est pas tenable, pas ainsi.

    Les tenta­tives d’aides et soutien à l’im­mo­bi­lier pour éviter que la courbe ne s’ef­fondre – ce qui pose­rait de sérieux problèmes aux jeunes proprié­taires, moi le premier – sont dange­reuses pour notre avenir et illé­gi­times. Nous ne faisons que main­te­nir et renfor­cer une bulle.

    Mais surtout, on voit aussi – oui, c’est mon sujet du moment – un conflit de géné­ra­tion. Ceux qui ont profité d’un achat peu cher, parfois même avec un taux d’in­té­rêt plus faible que l’in­fla­tion, et qui s’en­ri­chissent sans raison sur la géné­ra­tion suivante. Mais aussi ceux, plus récents, qui sont partis avec une très grosse mise gagnée ou (souvent) héri­tée, qui ont pu ache­ter après le début de la montée, et qui ne comprennent pas pourquoi ils devraient perdre ce qu’ils ont investi.

    Il reste qu’aujourd’­hui, ache­ter dans certaines régions n’est possible que via un héri­tage ou en reven­dant un bien précé­dent acheté à la bonne période. Impen­sable à Paris d’ache­ter avec son seul revenu, même si ce revenu est dans les 10% les plus élevés en France.

    — Courbe tirée d’une page plus complète sur le tunnel de Frig­git

  • Chaîne pas qu’on se moque de ma quin­caille­rie – Merci Laurence

    Le truc, Laurence, c’est que les secrets, par prin­cipe, c’est secret – et que mon espace ici est plutôt public. En plus, fran­che­ment, les chaî­nes… très peu pour moi.

    (suite…)

  • Et si on danse ?

    Et si un jour ça finit par péter, serai-je du côté des vieux qui ont trop à perdre ? Savoir que le chan­ge­ment est néces­saire est une chose, savoir l’em­bras­ser en est une autre.

    Je me sais privi­lé­gié, et de plus en plus inté­gré dans un système dont je profite. J’ai person­nel­le­ment tout à perdre à un chan­ge­ment, quand bien même je le sais néces­saire globa­le­ment.

    Parce que fina­le­ment, penser de plus en plus qu’il est préfé­rable d’avoir un chan­ge­ment lent et progres­sif, on peut consi­dé­rer que c’est de la sagesse, mais c’est aussi un peu de la peur de se remettre en cause. Être réac – oh que je n’aime pas cette expres­sion, vous êtes bien­ve­nus à m’en trou­ver une autre – c’est un peu ça fina­le­ment.

    Jusqu’où suis-je et serai-je prêt à remettre en cause ma propre posi­tion pour une avan­cée collec­tive ?

    Je n’ai pas de réponse, je ne pense jamais en avoir, mais je suis preneur de vos commen­taires pour alimen­ter ma réflexion.

  • Revenu et capi­tal

    Regar­dez votre revenu net annuel (pour l’exer­cice, comp­tez aussi les allo­ca­tions fami­liales, allo­ca­tions loge­ment, et toutes les aides ou subven­tions diverses).

    Regar­dez main­te­nant votre capi­tal (pour l’exer­cice comp­tez vos posses­sions, y compris ce qui sort du finan­cier et de l’im­mo­bi­lier, retran­chez éven­tuel­le­ment le capi­tal restant à rembour­ser sur vos emprunts – hors inté­rêts ou péna­li­tés de rembour­se­ment).

    Comment se présente votre ratio capi­tal / revenu ?

    Au niveau du pays, en 2010 notre capi­tal aurait repré­senté envi­ron 6x notre revenu (le PIB), contre 3x seule­ment en 1950 (en sortie de guerre, donc c’est logique).

    Ce ratio n’est pas compa­rable à votre ratio indi­vi­duel, par exemple parce que nous avons beau­coup de capi­tal public, commun, mais il reste inté­res­sant. Sur la géné­ra­tion du baby-boom, il y a eu une créa­tion et accu­mu­la­tion de capi­tal forte, qui n’est plus de mise aujourd’­hui (quand on parle de crois­sance stop­pée, c’est de ça qu’on parle).

    Pas besoin d’être grand clerc pour y voir que les déséqui­libres d’aujourd’­hui ne se placent plus que dans les reve­nus, mais aussi dans le capi­tal. Regar­dez ce qu’on appelle les « grandes familles », ceux qui ont le capi­tal, et à quelle date ce capi­tal a été amorcé.

    Avec la préca­rité impor­tante, la pres­sion du chômage, quand on a moins d’un an devant soi, pas éton­nant qu’on ne voit pas tant l’ave­nir au beau fixe.

    — Diva­ga­tions libres à partir de la vidéo Les Jeunes (la géné­ra­tion Y) [25 minutes mais ne vous lais­sez pas avoir par le titre bateau ou les premières secondes qui parlent de la chan­son des resto du cœur]

  • Poten­tiel de trans­for­ma­tion sociale

    Il y a plus de poten­tiel de trans­for­ma­tion sociale chez un papa qui fait la vais­selle ou qui joue avec sa fille, ou chez un grand-père qui explique à son petit-fils qu’il faut parta­ger les jouets, que dans tous les drapeaux rouges que vous pouvez appor­ter à une manif.
    Les Jeunes (la géné­ra­tion Y) [vidéo, 25 min.]

    Je n’ai jamais compris les mani­fes­ta­tions telles qu’on les fait aujourd’­hui. Un rapport de force, une révolte – même paci­fiste : oui, ça a du sens. Mais défi­ler pour porter des drapeaux et des slogans… je ne crois pas à l’im­pact autre que celui de la poli­tique spec­tacle.

    Je crois par contre beau­coup à tous les gestes de tous les jours, à tous ces petits riens qui bout à bout forgent notre société et la font bouger. Quand on vous reprend sur un mauvais mot, un mauvais geste, dire « ce n’est pas grand chose », c’est se trom­per de combat.

    Pour ne choi­sir qu’un seul sujet, un mois sans blague sexiste aura beau­coup plus d’in­fluence sur notre société et son avenir qu’un mois de mani­fes­ta­tion fémi­niste avec des millions de gens dans la rue.

    C’est trans­po­sable à l’in­fini quel que soit le sujet. Ce sont nos petits renon­ce­ments de tous les jours qui rendent les grands chan­ge­ments diffi­ciles.

  • MEP scuffle points to EU copy­right contro­versy

    French libe­ral MEP Jean-Marie Cavada, repor­tedly tried to stop Shaheed – who is the UN rappor­teur for human rights – being invi­ted [to speak in the EU Parle­ment] because he felt a repre­sen­ta­tive from the copy­right indus­try should also be present to provide a coun­ter-argu­ment.

    — euob­ser­ver

    L’ONU a réalisé un rapport très complet sur le copy­right et ses effets, mais surtout ne pas lais­ser parler ces gens sans quelqu’un de l’in­dus­trie du [pro-]copy­right à côté pour contrô­ler les propos.

    Chaque député a bien entendu ses opinions, mais là on est depuis un moment dans la main mise des indus­triels du copy­right sur tout débat sur les nouvelles tech­no­lo­gies ou les droits d’au­teurs, ici via le support aveugle de Jean Marie Cavada.

    Notez qu’on parle de droit d’au­teur, on aurait pu invi­ter des repré­sen­tants des auteurs mais non, on parle bien des gens qui en font l’ex­ploi­ta­tion pas ceux qui créent.

     

  • Disclo­ser

    J’ai croisé les travaux de Ange il y a quelques temps. J’aime bien la mise en rela­tion du détail et de la vue large de Disclo­ser, même le flou rajouté sur la vue large est parfois un peu exces­sif..

    Malheu­reu­se­ment je ne pense pas avoir le droit de mettre ici une illus­tra­tion exemple, à vous de suivre le lien.