Auteur/autrice : Éric

  • Le Conseil d’État retoque la conven­tion chômage. Et toc !

    Depuis un peu plus d’un an le début de l’in­dem­ni­sa­tion au titre de l’as­su­rance chômage est différé en fonc­tion des indem­ni­tés extra-légales que vous touchez à votre départ. L’idée c’est que si vous partez avec un para­chute doré, on diffère votre prise en charge jusqu’à six mois.

    Dans ce calcul le Pôle Emploi prend en compte ce que l’em­ployeur vous donne mais aussi ce que le tribu­nal vous assigne plus tard si le licen­cie­ment est jugé sans cause ou irré­gu­lier. Ils surveillent les déci­sions, recal­culent les diffé­rés et demandent rembour­se­ment des trop perçus aux allo­ca­taires chômage. Autant dire que c’est loin d’être la joie de devoir des sommes impor­tantes au Pôle Emploi parce que le tribu­nal vient de vous donner raison sur une contes­ta­tion de licen­cie­ment.

    Si vous avez plus de deux ans d’an­cien­neté et que la société a plus de dix sala­riés, le tribu­nal est contraint par un mini­mum d’in­dem­ni­tés de six mois de salaire. C’est donc tout ce qui est au-dessus de cette limite qui peut géné­rer un différé d’in­dem­ni­sa­tion. Si la société est plus petite ou que vous avez moins d’an­cien­neté il n’y a pas de mini­mum légal, le Pôle Emploi prend donc tout en compte.

    Pour peu qu’on vous indem­nise de moins de six mois, vous risquez de devoir rever­ser au Pôle Emploi l’in­té­gra­lité de ce qu’on vous a donné pour indem­ni­ser votre préju­dice person­nel. En fait vous risque­riez même d’en être de votre poche pour payer l’avo­cat qui vous a fière­ment défendu avec succès.

    Superbe idée où vous allez y réflé­chir à deux fois avant de contes­ter un licen­cie­ment, parce que si vous gagnez vous en serez de votre poche.

    Heureu­se­ment ce système vient d’être cassé par le Conseil d’État. Ce qui est invrai­sem­blable c’est qu’on ait pu en arri­ver là. La machine est folle.

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  • Texas ‘good guy with a gun’ shoots carja­cking victim in head — then runs away

    Police offi­cials say that two men jumped the owner of a Chevro­let pickup truck and abscon­ded with his vehicle.

    As the men strug­gled with the car-owner, a passerby produ­ced a gun and fired multiple shots, missing the thieves but stri­king the victim in the head.

    article complet

    J’hé­site pour savoir laquelle de ces réac­tions sera la plus cari­ca­tu­rale :

    1/ C’est une mani­pu­la­tion d’opi­nion des agents de Barak Obama pour mener à bien sa poli­tique de contrôle des armes.

    2/ Il ne faut pas contrô­ler les armes, mais au contraire encou­ra­ger tout le monde à en avoir : Si le conduc­teur en avait une, il aurait pu se défendre seul.

    3/ Il ne faut pas contrô­ler les armes, mais au contraire encou­ra­ger tout le monde à s’en­traî­ner : Si le passant n’avait pas été mauvais au tir, il aurait été un héros.

    Ici, en France, ce n’est pas tant le contrôle des armes qui appa­rait diffé­rent, c’est que même avec une arme, le droit de s’en servir et une excel­lence au tir, tuer un homme pour éviter un vol maté­riel c’est juste inter­dit. Une histoire de propor­tion qui me parait (ici) bien plus impor­tante que la simple ques­tion des armes.

  • Un code du travail en miettes

    On pour­rait se livrer comme certains petits malins au jeu de « qui pèse le plus lourd » : le code du travail (sans les commen­taires de l’édi­teur Dalloz) attein­drait 0,789 kilo­gramme (kg), contre 1,450 kg pour le code du commerce ou encore 1,100 kg pour celui des socié­tés.

    Ne parlons même pas du code pénal et du code civil, que chacun devrait connaitre, ni de celui des assu­rances que vous avez potassé pour avant de prendre la votre, ni de…

    Étran­ge­ment c’est sur le code du travail qu’on se foca­lise, le seul où la plupart des gens ont des experts dédiés au sujet – syndi­cats et délé­gués du person­nel pour les sala­riés, syndi­cats et person­nels des ressources humaines pour les employeurs – et où la répres­sion de l’état est quasi­ment inexis­tante, les inspec­teurs du travail étant réduits au symbo­lique.

    Mais s’il y a des règle­men­ta­tions inutiles voire contre-produc­tives, corri­geons tout ça. N’ou­blions cepen­dant pas que…

    On pour­rait pour­tant faire remarquer qu’il suffit d’en­le­ver toutes les déro­ga­tions exigées et obte­nues par le patro­nat (sur le temps de travail, l’in­té­rim, les types de contrat de travail, etc.) pour allé­ger sensi­ble­ment ledit code

    Le problème avec tout ça c’est surtout que d’après le FMI, pour­tant peu prêt à une tendance commu­niste révo­lu­tion­naire :

    la régle­men­ta­tion du marché du travail n’a pas d’ef­fets statis­tique­ment signi­fi­ca­tifs sur la produc­ti­vité

    Tout ça n’est qu’un rapport de force et, la profes­sion­na­li­sa­tion de la classe poli­tique aidant, nos élus et influents sont tous repré­sen­tants de la même classe sociale, du même côté du rapport de force. La décons­truc­tion du droit du travail ne vient que de là, et elle ne fait que commen­cer.

    Extraits et cita­tions à partir d’un article sur Le Monde Diplo­ma­tique

  • Sue Everyone

    I hate this post. I hate the title of it. I hate what it implies. Even more, I hate how right it is.

    […]

    My wife and I fought for almost 2 years to get our daugh­ter the special educa­tion inter­ven­tions she deserves. After being decei­ved, stone­wal­led, and trea­ted like the enemy by the school system, we deci­ded to get a lawyer invol­ved. It was nothing short of amazing how much the county school system star­ted to care about our daugh­ter.

    Sue Everyone, Karl Groves

    Ce qui fait mal, c’est qu’on doive en arri­ver là, non seule­ment pour parler de fond, mais aussi simple­ment de respect.

    “I don’t care what brought you to acces­si­bi­lity, and if it is a lawsuit then so be it.”

    Si je me permets d’étendre à plus large que l’ac­ces­si­bi­lité, on reproche souvent à de multiples asso­cia­tions ou parti­cu­liers d’être des emmer­deurs, d’être procé­du­riers, d’at­taquer les gens. Ce qui est vite oublié c’est que s’ils gagnent, on devrait surtout repro­cher à ceux d’en face d’avoir rendu tout ça néces­saire. Il est temps que la honte change de camp.

  • 50% des Français gagnent moins de 1772 euros

    Cette étude s’in­té­resse égale­ment aux inéga­li­tés sala­riales. Elles demeurent flagrantes entre hommes et femmes : 19% en moyenne en défa­veur des secondes. Plus choquant : si l’on consi­dère des emplois à carac­té­ris­tiques égales, les femmes gagnent 9,9% de moins que les hommes. Néan­moins, la tendance est à la dimi­nu­tion des écarts.

    Ça se passe de commen­taire telle­ment le problème est évident.

    En 2013, le salaire médian était de 1772 euros mensuels nets : si vous gagniez plus, vous aviez un salaire supé­rieur à 50% des Français. Surtout, 1% des Français gagnent plus 8061 euros par mois.

    À 2250 € net par mois on est déjà dans les 30 % les mieux rému­né­rés. De quoi remettre la tête sur les épaules à tous ceux qui oublient où ils se trouvent.

    Oui, tout ça vient de Paris-Match, comme quoi… Vous y trou­ve­rez aussi des courbes compa­rées homme/femme sur l’évo­lu­tion des salaires (si ça tend à se rejoindre c’est trèèèès lente­ment) et une répar­ti­tion des salaires par centiles.

  • Les premières images filmées à 4 millions d’ISO

    La vidéo dispo­nible sur lesnu­me­riques rame complè­te­ment mais les premières images d’en­fants avec une femme autour d’une flamme sont juste extra-ordi­naires.

    Moi aussi je veux faire du 100.000 ISO avec cette qualité. Juste en photo, ça me suffi­rait.

    Quand ça monte à 1.000.000 ou 4.000.000 c’est bien entendu horrible mais l’ex­ploit reste inté­res­sant.

  • La classe moyenne matraquée par l’im­pôt sur le reve­nu…

    Non la classe moyenne n’est pas matraquée par l’im­pôt sur le revenu.

    Qui est la classe moyenne ? défi­ni­tion clas­sique : ceux qui restent quand on retire les 30% les plus modestes et les 30% les plus aisés. Il y a donc 40% de la popu­la­tion dans la fameuse classe moyenne.

    Qui paye l’im­pôt sur le revenu ? en fait moins de la moitié des foyers. Au titre de l’an­née 2015, c’est entre 44 et 46% de la popu­la­tion qui devrait être imposé sur ses reve­nus. Mettons 45% pour faire simple.

    Main­te­nant compi­lons ça rapi­de­ment :

    • 62% de la classe moyenne telle que défi­nie plus haut n’est pas du tout soumise à l’im­pôt sur le revenu
    • Parmi ceux qui restent il y a ceux qui sont impo­sés aux toutes premières tranches, ceux qui payent le moins (que ce soit en valeur ou en propor­tion, même malgré l’op­ti­mi­sa­tion fiscale des plus riches)

    Clai­re­ment si vous vous êtes matraqués par l’im­pôt sur le revenu, il y a toutes les chances que vous ne fassiez *pas* partie de la classe moyenne, mais plutôt de la classe supé­rieure. On peut discu­ter à l’en­vie d’une toute petite frange en haut de la classe moyenne, mais de là à dire que l’im­pôt sur le revenu est un problème majeur des classes moyennes dans leur ensemble, c’est un pas à ne pas fran­chir.

    À l’in­verse, l’his­toire ici ne dit pas si la classe moyenne est celle qui subit le plus ou pas, ni si la répar­ti­tion des prélè­ve­ment est juste ou équi­li­brée. Ce qui est certain c’est que si la classe moyenne est soumise à pres­sion, ce n’est pas sur le registre de l’im­pôt sur le revenu.

  • Cash Inves­ti­ga­tion : le busi­ness de la peur

    Ce soir j’ai regardé la TV, en rattra­page. Un extrait de Cash Inves­ti­ga­tion faisait plus qu’in­ter­pe­ler. On y voyait que le système Parafe de contrôle biomé­trique aux fron­tières lais­sait fina­le­ment simple­ment les gens passer au bout d’un moment en cas d’échec du contrôle, sans inter­ven­tion d’un agent.

    Le pire c’est que ça s’in­sère très bien dans le schéma de cette poli­tique sécu­ri­taire spec­tacle, qui sert à montrer qu’on fait plutôt qu’à faire. Si ça reje­tait vrai­ment des gens, ça devien­drait gênant, alors j’ima­gine très bien le réglage volon­taire « au bout d’un moment on laisse passer », ou les gardes qui ne se déplacent pas en cas de signal d’échec, parce que passent par là les gens de la classe haute, qui s’y prêtent volon­tai­re­ment.

    * * *

    Il reste que les inter­views me laissent un goût étrange. La jour­na­liste ne lâche pas les morceaux. J’aime bien, surtout face à la complai­sance des jour­na­listes français. Mais derrière c’est le vide inter­si­dé­ral. On n’ana­lyse pas les réponses et on fait un montage qui ressemble à un scéna­rio à charge.

    Le respon­sable des fron­tières dit que le capteur des Parafe à été changé et que les para­mètres ont été rele­vés. Ils n’ar­rivent pas à obte­nir confir­ma­tion ou à avoir ce nouveau capteur. Étran­ge­ment là pas de nouveau test. J’en viens presque à me dire qu’ils ont tenté et échoué, mais que là on ne nous le montre pas. Ça mérite bien plus de temps d’an­tenne que les échecs de conver­sa­tions télé­pho­niques pour­tant.

    * * *

    J’ai lâché à l’in­ter­view de B. Horte­feux. Je déteste la personne, les idées. On lui montre que son rapport présente pile l’op­posé de ses conclu­sions. Il refuse d’y croire mais surtout avance un argu­ment : Il faudrait segmen­ter en fonc­tion de la taille des villes, la situa­tion est forcé­ment diffé­rente.

    Fran­che­ment, je n’ai pas le rapport d’ori­gine, et encore moins les données segmen­tées qui ne semblent pas être dans le rapport présenté (ou alors ce serait vrai­ment de la mauvaise foi de la part de l’équipe de jour­na­listes, et là c’est moi qui ne souhaite pas y croire, pas à ce point). Par contre que les résul­tats de crimi­na­lité et d’évo­lu­tion de cette crimi­na­lité dépendent sérieu­se­ment du type et de la taille des villes, c’est quand même tout à fait crédible. Bref, on a tous les éléments pour un para­doxe de Simp­son : Une donnée qui semble donner un résul­tat évident mais qui démontre l’in­verse quand on trouve la bonne segmen­ta­tion qui a du sens.

    Peut-être est-ce une déro­bade mais c’est crédible, ça mérite étude et sérieux. Le problème c’est que la jour­na­liste ne lâche pas, ne semble même pas prendre en compte le retour, et le montage de l’in­ter­view renforce cet effet. Il arrête l’in­ter­view mais ça ne menait de toutes façons à rien qu’il ait raison ou tort. Au final sa réponse ne sera pas étudiée (ou pas dans ce qui parait à l’écran).

    J’ai l’im­pres­sion d’un débat tronqué et d’une vision simpliste, à charge, … de la part des jour­na­listes. Quand je repense à la première partie, je vois que tout est monté ainsi, du début à la fin. Il y a des vrais problèmes levés, mais essen­tiel­le­ment du cash, trop peu d’in­ves­ti­ga­tion, ou alors ça ne trans­pa­rait pas à l’écran. Dommage, du coup ça n’a plus grande crédi­bi­lité pour moi.

  • L’en­goue­ment soudain, et suspect, de stars pour un concert à la piscine Moli­tor

    Vers 22 heures, une ving­taine de stars françaises se mettent à twee­ter plus ou moins les mêmes messages dithy­ram­biques avec le mot-clé #NewEd­geNight. La même photo du bassin de la luxueuse piscine pari­sienne revient la plupart du temps et le lien partagé est toujours le même. Un lien systé­ma­tique­ment suivi d’un numéro allant de 2 à 25

    […]

    La ques­tion de l’éthique se pose encore plus pour les célé­bri­tés du petit écran se présen­tant comme jour­na­listes

    Big Brow­ser – blog Le Monde

    On peut parler d’éthique, mais c’est surtout de la publi­cité dissi­mu­lée, illé­gale.

    Je vous laisse juger de l’ar­gu­men­ta­tion :

    on est ici « dans les limites juri­diques : les tweets renvoient vers une publi­cité, mais n’in­citent pas direc­te­ment à l’achat »

    Les place­ments produit sont de plus en plus courant, de moins en moins expli­ci­tés. Quand un jour­na­liste parle en dehors de son jour­nal, parti­cipe-t-il en fait à une opéra­tion de commu­ni­ca­tion ? Déjà que les fron­tières sont assez floues dans les jour­naux eux-mêmes…

  • Les poli­ti­ciens font semblant de ne pas voir que les migrants évitent la France

    […] alors que les auto­ri­tés alle­mandes rece­vaient en deux jours plus de personnes que la France ne compte en accueillir en deux ans, des fonc­tion­naires de l’Of­fice français de protec­tion des réfu­giés (Ofpra) ont eu tout le mal du monde à convaincre un petit millier de migrants à venir, en urgence, en France

    […]

    En 2014, les demandes d’asile ont baissé de 5% en France, elles ont explosé de 60% en Alle­magne et de 50% en Suède, par exemple.

    Le grotesque se cache dans l’at­ti­tude de la classe poli­tique. La gauche fait semblant d’être géné­reuse alors qu’elle ne l’est pas. On baigne en pleine hypo­cri­sie. Les droites françaises se disputent, elles, la palme de la peti­tesse. Non que les ténors des Répu­bli­cains et du Front natio­nal n’aient le droit de prôner une poli­tique d’asile restric­tive, mais parce qu’ils moulinent la désin­for­ma­tion et la peur avec un aplomb désho­no­rant.

    […]

    La réalité, elle, montre que Syriens, Irakiens et Erythréens s’ar­rêtent à Munich ou rêvent de Londres lorsqu’ils sont bloqués à Calais dans le bidon­ville de la Répu­blique.

    La Tribune de Genève

    Merci à nos fron­ta­liers d’ap­puyer où ça fait mal.