Auteur/autrice : Éric

  • Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout

    Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout.
    Si l’iné­ga­lité homme-femme n’exis­tait pas, l’uti­li­sa­tion du genre mascu­lin par défaut dans la gram­maire ne nous pose­rait pas de problème (quand bien fut-il le résul­tat d’une inéga­lité ancrée par le passé).

    — Delphine sur seen­this

    Si… mais aujourd’­hui ça pose problème, et ça risque de durer encore des décen­nies. L’iné­ga­lité homme-femme risquera d’être un problème autour de moi encore à ma mort.

    Ces redon­dances et ces alour­dis­se­ments révèlent sans doute que, dans l’es­prit de certains, le mascu­lin est devenu un genre marqué au même titre que le fémi­nin, et ne peut plus dési­gner que des personnes de sexe mascu­lin.

    (…)  Le choix systé­ma­tique et irré­flé­chi de formes fémi­ni­sées établit au contraire, à l’in­té­rieur même de la langue, une ségré­ga­tion qui va à l’en­contre du but recher­ché.

    — Acadé­mie française, sur la fémi­ni­sa­tion des fonc­tions, grades et titres

    Malgré ma conscience du besoin de chan­ger quelque chose, c’est clai­re­ment un des écueils majeur pour moi, d’au­tant qu’il porte un risque de faire entrer la langue dans une logique de confron­ta­tion qui peut éloi­gner encore plus cet avenir idéal sans inéga­li­tés.

    Aucune forme double ne m’a convaincu. Blanc(he)s, blanc•­he•s, blancHEs, blanc-he-s provoquent toutes une réelle diffi­culté de lecture en plus de cette ségré­ga­tion que je ne souhaite pas – les deux dernières étant de loin les pires.

    J’ai­me­rai voir des pronoms neutres, je trouve que ça ne coûte­rait pas grand chose. Entre temps j’aime par contre bien l’idée de chan­ger les accords pluriels pour faire appa­raitre le genre du dernier cité au lieu du genre mascu­lin. Le plus souvent ça me semble même plus natu­rel à l’oreille. C’est mon petit geste à moi.

    Un œillet et une rose odorantes

  • Code de conduite

    Je suis dubi­ta­tif sur la mode des codes de conduite, et sur l’obli­ga­tion qui se dégage année après année aux diffé­rents événe­ments d’en faire un. J’ai du mal à voir l’ef­fet de ces codes et j’ai bien peur qu’ils ne changent pas grand chose.

    Après discus­sion on a pu me poin­ter quatre objec­tifs (n’hé­si­tez pas à m’en poin­ter d’autres) :

    1. Expli­ci­ter et forma­li­ser ce qui est accep­table ou pas, surtout s’il y a du public venant de cultures diffé­rentes qui peuvent du coup avoir des limites et usages diffé­rents
    2. Insis­ter sur les points sensibles, les rappe­ler pour renfor­cer l’at­ten­tion et montrer qu’il y aura réac­tion, éven­tuel­le­ment parti­ci­per ainsi à former les valeurs de la commu­nauté
    3. Faci­li­ter le travail de l’or­ga­ni­sa­tion pour virer quelqu’un ou stop­per un compor­te­ment indé­li­cat sans débattre longue­ment sur si c’est hors cadre ou pas
    4. Montrer que l’or­ga­ni­sa­tion se préoc­cupe des sujets inscrits au code et réagira favo­ra­ble­ment aux solli­ci­ta­tions à ce sujet (et éven­tuel­le­ment indiquer comment le contac­ter)

    J’avoue être très dubi­ta­tif sur le premier point. Ceux que j’ai lu n’ex­pli­citent géné­ra­le­ment rien du tout, sauf à vrai­ment être dans un milieu rela­ti­ve­ment coupé du contexte cultu­rel et du code légis­la­tif local (je me rappelle celui du Nowhere). C’est encore plus vrai quand on tente de tracer des limites morales ou subjec­tives. Il faut bannir les inter­rup­tions abusives et les contacts physiques inap­pro­priés mais quand est-ce abusif ou inap­pro­prié ? Il me semble­rait d’ailleurs très présomp­tueux de penser trou­ver un cadre plus précis que le cadre pénal quand on réflé­chit entre quelques béné­voles abso­lu­ment pas experts.

    Je vois cepen­dant un vrai inté­rêt au premier point s’il s’agit d’ajou­ter une auto­ri­sa­tion ou une inter­dic­tion expli­cite au sein de l’évé­ne­ment et qui n’exis­te­rait pas en dehors. Sur celui de Paris-Web je lis la diffu­sion d’images sexuelles dans les espaces publics. On peut discu­ter de ce qu’il en est à l’ex­té­rieur mais là c’est clair et utile car poten­tiel­le­ment plus limi­ta­tif que ce qui serait auto­risé sinon.

    Le second point en découle. J’ai peur du même effet que le dizaines de chartes qu’on signe tout le temps, ne parlons même pas des CGV et autres EULA. Indiquer sur les chartes infor­ma­tiques qu’on vous remet avec accès infor­ma­tique que le partage de fichier et les propos offen­sants sont inter­dits change-t-il vrai­ment votre compor­te­ment ? J’ai peur qu’on soit dans le même registre.

    Je reste dubi­ta­tif sur le troi­sième point parce que je l’ai déjà été sur le premier. Toujours le même exemple : Quand le code parle d’in­ter­rup­tions abusives et de contacts inap­pro­priés, je ne vois pas en quoi cela va aider à la réso­lu­tion. J’ai même peur que ça serve de base à des discus­sions inter­mi­nables. Une équipe d’or­ga­ni­sa­tion ferme et qui ose agir sans se lais­ser marcher sur les pieds aura mille fois plus d’ef­fet.

    Il reste le dernier point, et fran­che­ment il n’est pas loin de me convaincre. À défaut de préve­nir les mauvais compor­te­ments ou d’ai­der à les trai­ter, ça montre très clai­re­ment que l’équipe d’or­ga­ni­sa­tion a réflé­chi à ses ques­tions et a l’in­ten­tion de les prendre en compte. Si c’est l’objec­tif, peut-être faudrait-il toute­fois les rédi­ger un peu autre­ment.

    Un point posi­tif : Je ne crois pas que ça fasse de mal donc si certains pensent que ça a plus d’ef­fet que je ne le crois moi-même, alors pourquoi ne pas essayer. Je regrette juste l’in­fla­tion de codes, chartes et condi­tions d’uti­li­sa­tion en tout genre partout. Au final on ne les lit plus.

  • Petit récap fibre

    Après lecture des petites lignes, voici ma grille pour les offres fibre et câble sur Paris, si ça inté­resse quelqu’un.

    Tout d’abord…

    Vous ne trou­ve­rez plus de Nume­ri­cable, c’est SFR qui a repris les acti­vi­tés câble. Ils ne mettent d’ailleurs plus que ça sur leur site. Ils en ont repris le débit montant ridi­cule plafonné à 5% du débit descen­dant (et il n’est plus possible de le doubler, contrai­re­ment à feu Nume­ri­cable). Pour moi c’est un répul­sif et un gros gâchis

    Tous ont 50 € de frais de rési­lia­tion (le montant, comme tous les suivants, est arrondi pour éviter les 99 centimes de partout), vous n’y coupe­rez pas. SFR, encore lui, y ajoute 60 € de frais d’ac­ti­va­tion alors que c’est ouvert chez tous les autres.

    Si la fibre n’est pas tirée jusqu’à votre loge­ment mais unique­ment dispo­nible sur le palier, ça peut mettre long­temps, très long­temps. C’est là l’énorme avan­tage de SFR vu que les loge­ments sont déjà tous câblés. Si vous jetez un oeil chez les autres, on m’a nette­ment conseillé de privi­lé­gier l’opé­ra­teur d’im­meuble pour dimi­nuer le risque.

    Si vous avez un usage TV assez basique, toutes les offres se valent. L’offre Live­box Zen d’Orange a bien lui aussi un enre­gis­treur avec disque dur même s’il n’est pas mis en avant pour lais­ser de la place à l’offre Play un peu plus chère. Mieux : Si vous avez une prise ex-Numé­ri­cable, vous trou­ve­rez dessus un bouquet TV gratuit même sans vous abon­ner.

    Plus préci­sé­ment…

    Les offres RED de SFR sont les moins chères malgré le surcoût de 60 € à l’ac­ti­va­tion, avec 12 € par mois (10 € sans la TV mais ça occu­pera aussi votre prise antenne dans ça sera vrai­ment sans TV). C’est sans enga­ge­ment. C’est un débit 5 fois meilleur que l’ADSL en émis­sion comme en récep­tion, une latence plus faible et globa­le­ment une meilleure qualité TV. Aucune raison d’al­ler ailleurs si vos besoins sont modestes. Atten­tion, ces offres ne sont pas sur le site de SFR mais sur le site de RED, distinct.

    Ensuite il y a l’offre Live­box Zen d’Orange. On monte à 50 Mb/s en émis­sion, soit 10x plus que l’offre RED. Les présen­ta­tions commer­ciales d’Orange sont plus que trom­peuses donc voilà mes décou­vertes de petites lignes :

    • Il y aurait proba­ble­ment un disque de 80 Go pour les enre­gis­tre­ments TV dès l’offre Zen même si ce n’est mis en avant que pour les offres Play afin de leur donner un avan­tage. Je lis des choses diver­gentes à ce sujet mais comme ça permet de stop­per le direct c’est que à prio­ri…
    • Le prix affi­ché sur le site inclut d’of­fice des promo­tions qui sont tempo­raires et valables unique­ment la première année, dont aujourd’­hui 5 € / mois en cas de chan­ge­ment d’opé­ra­teur qui ne s’ap­plique­ront pas forcé­ment à votre cas.
    • Il y a en ce moment une offre de parrai­nage qui permet de se faire rembour­ser un mois de facture à concur­rence de 50 € (et non 50 € forfai­taires comme le laisse entendre la présen­ta­tion commer­ciale). Il est facile de trou­ver un parrain sur Inter­net, ça n’en­gage à rien à part gagner tous les deux quelques dizaines d’eu­ros.

    L’offre Live­box Play ajoute 100 Mb/s en récep­tion (mais rien en émis­sion) et 80 Go de disque dur pour 4 € par mois. Le vrai palier est sur l’offre Live­box Jet avec un débit déscen­dant de 500 Mb/s et un début montant de 200 Mb/s.

    Les offres Free sont en fait assez simi­laires à des prix pas très diffé­rents avec les offres promo­tion­nelles. Ici aussi il faut lire les petites lignes : On parle d’un débit descen­dant de 1 Gb/s mais c’est unique­ment dans un mode qui vous prive de tous les avan­tages de la box (NAS, WIFI, routeur…). Comp­tez donc quelque chose de simi­laire à la Live­box Jet : descen­dant à 600 Mb/s et montant à 200 Mb/s.

    Atten­tion, on voit de nombreuses plaintes sur les délais de livrai­son de la box 4k si c’est celle que vous choi­sis­sez. La pein­ture n’a pas l’air fraiche et les gens sont unanimes pour la décon­seiller en tant que box prin­ci­pale. La Revo­lu­tion, plus chère, semble s’im­po­ser.

    Reste SFR, mais ça revient à plus cher pour un débit montant désas­treux, avec en plus des frais et un enga­ge­ment d’un an. Le seul avan­tage est dans l’offre TV. Bouygues sous-loue à SFR, avec le même réseau et les mêmes débits 100 / 5 mais avec le prix des offres haut de gamme Free et Orange. Aucun inté­rêt à mon avis.

  • #DCAout, merci @adylk, @pat­tes2­ve­lours, @cro­kemy et les autres

    Laurence a la bonne idée d’avoir relancé le défi créa­tif d’août. Certains résul­tats sont fantas­tiques.

    J’adore parti­cu­liè­re­ment les créa­tions d’Au­drey (@adylk), de Pattes de velours (@pat­tes2­ve­lours) et Emy Sartillo (@cro­kemy). Merci à elles trois.

    Arnaud a tout réca­pi­tulé sur un Storify, ça mérite d’y faire un tour. Quelques minia­tures (avec les liens vers l’ori­gi­nal) :

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  • Un CV pour répondre à une annonce d’em­ploi

    Recru­teur, je regarde s’il y a adéqua­tion entre :

    1. Ce que le candi­dat recherche
    2. Ce qu’il a comme expé­rience et/ou compé­tence
    3. Ce que je propose/recherche

    Les CVs que je vois mettent bien en valeur ce que le candi­dat a comme expé­rience ou compé­tence, parfois ce qu’il recherche, mais trop peu tentent de montrer l’adé­qua­tion avec ce que le recru­teur propose ou recherche.

    C’est pour­tant essen­tiel. Juger d’une candi­da­ture est très diffi­cile. Le premier tri pour savoir qui prendre en entre­tien se fait unique­ment sur quelques lignes d’in­tro­duc­tion et un CV, avec une déci­sion prise en à peine quelques minutes.

    S’il y a une annonce, il faut iden­ti­fier les points impor­tants pour la société, pour le poste, pour l’équipe. Pour mettre toutes les chances de votre côté, tous ces points impor­tants *doi­vent* être mis en valeur dans le CV (à condi­tion qu’ils corres­pondent à votre expé­rience et vos compé­tences, bien entendu).

    Ça veut dire appro­fon­dir les détails de l’ex­pé­rience qui corres­pond le plus, ne pas hési­ter mettre en gras les bons mots-clefs, et préfé­ra­ble­ment utili­ser exac­te­ment le même terme que l’an­nonce elle-même pour ces mots-clefs impor­tants. L’idéal est même de travailler le titre du CV (le poste recher­ché) spéci­fique­ment en réponse à l’an­nonce.

    Il ne s’agit pas de tricher ou de faire du marke­ting, il s’agit de choi­sir ce qui est impor­tant à mettre en valeur ou à sélec­tion­ner vis à vis de cette candi­da­ture spéci­fique. L’objec­tif est de démon­trer instan­ta­né­ment au recru­teur que vous corres­pon­dez à sa recherche mais aussi que vous avez compris ce dont il a besoin. La suite se fera via les entre­tiens.

    Des profils parfaits reje­tés par erreur à cause d’un CV trop géné­rique ça arrive proba­ble­ment fréquem­ment, et c’est dommage pour tout le monde. Si vous répon­dez à deux annonces avec exac­te­ment le même CV, c’est plutôt mauvais signe :

    Inves­tir du temps pour répondre préci­sé­ment au poste visé est à mon humble avis un inves­tis­se­ment large­ment rentable. Ne passez pas à côté.

    Sérieu­se­ment, rien de pire qu’un CV hyper géné­rique qui fina­le­ment ne donne aucune vraie info, et où on se demande si ce que va cher­cher le candi­dat est vrai­ment ce qu’on peut lui offrir. Le candi­dat a toutes les chances d’être rejeté avant même l’en­tre­tien, ou d’être convoqué dans derniers unique­ment si les autres n’ont rien donné.

  • Élec­tro­sen­sible, je vis isolée en montagne : mon handi­cap est enfin reconnu

    C’est une première victoire pour toutes les personnes souf­frant d’hy­per­sen­si­bi­lité aux champs élec­tro­ma­gné­tiques. Marine R., qui avait déposé un recours pour faire recon­naître son handi­cap dû aux ondes, vient d’ob­te­nir gain de cause devant la justice.

    […] Le Docteur Belpomme a mis au point un diagnos­tic fiable par image­rie céré­brale […]

    Le Plus

    La faci­lité aurait été de reje­ter la demande en jugeant infondé le concept d’élec­tro­sen­si­bi­lité. C’est même semble-t-il ce qui a eu lieu initia­le­ment.

    Au risque d’en choquer plus d’un, c’est une très bonne chose que l’is­sue finale soit plus posi­tive : Il s’agit de juger de l’état de handi­cap d’une personne, fut-il lié à une cause psycho­so­ma­tique, et unique­ment de ça.

    Oui, en l’état de nos connais­sances, cette ques­tion d’élec­tro­sen­si­bi­lité est très certai­ne­ment psycho­so­ma­tique, à ranger dans les peurs irra­tion­nelles. Quand la peur est telle qu’elle handi­cape réel­le­ment et tota­le­ment sa victime, on le recon­nait et voilà tout.

    Contrai­re­ment à ce que laisse entendre le témoi­gnage de l’ar­ticle, ce n’est en rien une avan­cée de recon­nais­sance de l’élec­tro­sen­si­bi­lité elle-même.

    Main­te­nant, pour ceux qui en rigolent, je me permets de placer un second lien trouvé le même jour :

    Si aujourd’­hui on envi­sage que certaines schi­zo­phré­nies puissent avoir pour cause des micro-orga­nismes dans la gorge, ça laisse à réflé­chir.

    Certaines longueurs d’ondes à certaines puis­sances pour­rait-elles avoir une influence sur un élément tiers qui lui même influence les victimes ?

    Nous n’en savons rien, proba­ble­ment est-ce unique­ment psycho­so­ma­tique, mais au moins restons humbles et évitons de nous moquer, d’au­tant que la souf­france de ces gens est elle bien réelle. Merci

  • Pour se défendre du démon, utili­ser : médailles bénites

    Je partage parce que je ne veux pas rire – ou pleu­rer – seul devant mon écran.

    Quelles sont les pratiques actuelles qui peuvent être des « portes d’en­trée » à une emprise malé­fique ?

    Il y en a de multiples ! Signa­lons les suivantes : « actives », il s’agit de la personne elle-même ; « passives », il s’agit d’une personne de son entou­rage.

    Actives (ces pratiques, si elles ont été répé­tées, peuvent créer des « liens malé­fiques » domma­geables) :
    Occul­tisme, ésoté­risme, spiri­tisme, astro­lo­gie, voyance, divi­na­tion, consul­ta­tion de voyants, mages, sorciers, médiums, guéris­seurs. Pratique du pendule, tarots, écri­ture auto­ma­tique, musique hard, arts martiaux violents, chama­nisme, pratique active du yoga, de la médi­ta­tion trans­cen­dan­tale.
    Théra­pies « alter­na­tives » : kiné­sio­lo­gie, sophro­lo­gie, reiki, taï chi chuan, réflexo­lo­gie, biofeed­back, anthro­po­so­phie (produits Weleda), bioéner­gie. Mani­pu­la­tions par un kiné­si­thé­ra­peute ou un ostéo­pathe, qui pratique le « rééqui­li­brage de l’éner­gie corpo­relle », le reiki ou autre.
    Pratiques de magie, sorcel­le­rie (seul, avec d’autres). Pacte avec Satan, pratique du sata­nisme, parti­ci­pa­tion à la franc-maçon­ne­rie ou à une secte.

    C’est une page du site Inter­net du diocèse de Fréjus-Toulon, pas un écrit du début du siècle dernier.

    Heureu­se­ment il y a des remèdes :

    Pour se défendre du démon, utili­ser : médailles bénites, eau bénite ; prier son ange gardien de nous défendre de ses attaques.

    Ache­tez donc leur médaille bénite, garan­tie contre l’em­prise malé­fique de Satan. Prier votre ange gardien peut visi­ble­ment aussi vous proté­ger du Yoga (je cari­ca­ture un peu, vous m’ex­cu­se­rez).

    Je défends souvent le droit à la reli­gion contre ceux qui se moquent. Chacun a le droit à ses croyances, quand bien même je ne les parta­ge­rais pas.

    Là j’avoue que je reste quand même sans voix de voir ça supporté offi­ciel­le­ment par l’église catho­lique sur le site d’un diocèse de taille correcte.

  • Le travail ne manque pas, c’est l’em­ploi qui est rare

    Le travail ne manque pas, c’est l’em­ploi qui se fait rare. Si l’in­dem­ni­sa­tion chômage était payée sur le même budget que la protec­tion des forêts, des rivières, sur le main­tien des infra­struc­tures publiques, sur l’ac­com­pa­gne­ment des exclus… On aurait vite trouvé qu’em­ployer les gens à travailler pour le commun est un surcoût large­ment rentable pour tout le monde : que ce soit pour les communs concer­nés mais aussi pour les finances publiques.

    À segmen­ter les finances et en complexi­fiant la fisca­lité comme la redis­tri­bu­tion, nous créons des monstres. Il coûte trop cher de main­te­nir et d’em­ployer. Nous préfé­rons géné­rer de l’ex­clu­sion qui nous coûte encore plus cher, humai­ne­ment comme écono­mique­ment, mais sans appor­ter le béné­fice d’un travail utile.

    Mesdames, Messieurs,

    Le chômage de longue durée pour­suit une hausse inin­ter­rom­pue, notam­ment depuis le début de la crise de 2008. Presqu’un chômeur sur deux est inscrit à Pôle emploi depuis plus d’un an, soit plus de 2,2 millions de personnes. Surtout, 705 000 personnes sont au chômage depuis plus de trois ans et ce, alors même que la durée des allo­ca­tions versées par l’Uné­dic est de deux ans maxi­mum pour les deman­deurs d’em­ploi de moins de cinquante ans, et de trois ans pour les plus de cinquante ans. Ce sont autant de personnes qui basculent soit dans les minima sociaux, soit ne perçoivent plus aucune allo­ca­tion.

    Il faut aussi rappe­ler que la moitié des chômeurs de longue durée exerce une acti­vité réduite longue (supé­rieure à 78 heures). En effet, plus la période de chômage est longue, plus l’exer­cice d’une acti­vité réduite est répandu. À titre d’exemple, sur la période 2000 – 2011, les allo­ca­taires ayant été couverts au moins 120 mois (10 ans) durant ces douze années (et repré­sen­tant 0,14 % des allo­ca­taires) ont pratiqué 3 mois sur 4 une acti­vité réduite. À titre de compa­rai­son, les allo­ca­taires ayant été couverts moins de 24 mois (2 ans) ont eu recours au dispo­si­tif d’ac­ti­vité réduite seule­ment 1 mois sur 4 en moyenne.

    Ceci conduit à penser que leur éloi­gne­ment durable de l’em­ploi n’a pas fait perdre à ces chômeurs de longue durée le goût d’une acti­vité utile, mais ce qui leur fait défaut c’est que leur soit propo­sée une acti­vité qui puisse être exer­cée par eux et qui consti­tue un chemin leur permet­tant de reprendre pied sur le marché du travail.

    Ce projet a pour objec­tif de montrer qu’il est possible de viser à suppri­mer ce chômage de longue durée ou plus large­ment « la priva­tion durable d’em­ploi », par l’offre d’em­plois utiles et acces­sibles à toutes ces personnes. Cette démons­tra­tion devrait s’opé­rer en trois étapes : à titre expé­ri­men­tal d’abord sur plusieurs petites circons­crip­tions ou bassins d’em­plois, c’est l’objet du présent projet de loi. Il convien­dra ensuite de démon­trer que ce qui a été possible sur des terrains en nombre limité peut être diffusé plus large­ment en trans­met­tant et en forma­li­sant le savoir-faire ainsi acquis. Enfin il faudra à partir de ces deux séries d’ex­pé­ri­men­ta­tions en défi­nir les condi­tions de géné­ra­li­sa­tion.

    Ce projet repose sur trois convic­tions :

    – Il est possible au niveau local et en plein accord avec les acteurs de la vie écono­mique d’iden­ti­fier des acti­vi­tés utiles (biens et services) suscep­tibles d’être exer­cées par des personnes privées d’em­ploi et de se déve­lop­per de façon complé­men­taire de l’ac­ti­vité écono­mique.

    – Il est possible de gérer ces emplois cofi­nan­cés par la collec­ti­vité dans des condi­tions d’ef­fi­ca­cité suffi­sante pour assu­rer l’équi­libre écono­mique de ces acti­vi­tés, le montant du finan­ce­ment apporté par la collec­ti­vité n’étant jamais supé­rieur à l’éco­no­mie réali­sée par les finances publiques du fait que les inté­res­sés sont rému­né­rés en contrat à durée indé­ter­mi­née (CDI) et au salaire mini­mum inter­pro­fes­sion­nel de crois­sance (SMIC).

    – Il est possible de propo­ser ces emplois aux chômeurs de longue durée dans le cadre d’un contrat à durée indé­ter­mi­née, sachant que ceux-ci restent dispo­nibles pour toute propo­si­tion adap­tée qui pour­rait leur être faite de rejoindre plus ou moins rapi­de­ment le marché prin­ci­pal du travail.

    Pour que ces trois convic­tions soient effec­ti­ve­ment mises en œuvre, il faut sur le terrain un pilo­tage fort exercé par un comité local présidé par un élu et doté d’un direc­teur qui en est l’ani­ma­teur. C’est ce comité qui est respon­sable de la construc­tion du consen­sus avec les acteurs de la vie écono­mique, qui veille à la perfor­mance dans l’or­ga­ni­sa­tion de l’ac­ti­vité. Enfin il doit aussi recher­cher toutes les possi­bi­li­tés qui peuvent permettre un renou­vel­le­ment natu­rel de ce person­nel, ce qui marquera le véri­table succès de l’ac­tion et ouvrira la possi­bi­lité d’ac­cueillir autant que de besoin de nouvelles personnes privées d’em­ploi.

    Un fonds natio­nal asso­ciant les acteurs écono­miques, les élus, les asso­cia­tions et les acteurs publics sera le gardien de la méthode et de sa diffu­sion et le respon­sable du conven­tion­ne­ment des terrains d’ex­pé­ri­men­ta­tion après avoir véri­fié que les condi­tions locales existent pour un pilo­tage fort et respon­sable. En effet sans pilo­tage fort, on ne pour­rait que consta­ter des situa­tions de concur­rence avec l’éco­no­mie marchande, une mauvaise utili­sa­tion du subven­tion­ne­ment et une absence de pers­pec­tives d’ave­nir pour les personnes concer­nées.

    Ainsi, dans ces zones expé­ri­men­tales, on peut viser à ce que toute personne au chômage de longue durée (plus d’un an) ou dura­ble­ment privée d’un emploi stable, puisse obte­nir un contrat en durée indé­ter­mi­née.

    L’objec­tif final est que tous les terri­toires de la Répu­blique puissent fina­le­ment « opter » de sorte qu’une loi puisse être « éten­due » au terri­toire natio­nal, mani­fes­tant en cela la préfé­rence de notre pays pour l’em­ploi et contre le chômage de déses­pé­rance social.

    Une expé­ri­men­ta­tion « à budgets constants » par réal­lo­ca­tion.

    Compte tenu de l’état des finances publiques, ce droit d’ob­te­nir un emploi devra être réalisé « à budgets constants », dans les lieux d’ex­pé­ri­men­ta­tion visés au para­graphe précé­dent du présent exposé des motifs, par le finan­ce­ment de la créa­tion d’em­plois supplé­men­taires, à propor­tion des besoins d’em­ploi de la popu­la­tion locale, grâce à la réal­lo­ca­tion de dépenses publiques exis­tantes induites par la priva­tion durable d’em­ploi (il s’agit de réal­louer la part de chaque budget qui sera deve­nue méca­nique­ment « sans objet », parce que les personnes béné­fi­ciaires auront retrouvé un emploi).

    Cet objec­tif devra être atteint autant que possible dès la première série d’ex­pé­ri­men­ta­tion. En tout état de cause la loi auto­ri­sant la seconde phase d’ex­pé­ri­men­ta­tion devra mettre en place un méca­nisme expé­ri­men­tal de finan­ce­ment qui implique ce trans­fert finan­cier à budget inchangé dans des condi­tions admi­nis­tra­tives simpli­fiées.

    Dans cette pers­pec­tive, tous les budgets publics (à tous les éche­lons décen­tra­li­sés ou natio­nal) qui auront été recon­nus comme devant béné­fi­cier direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, immé­dia­te­ment ou à terme, de l’ex­pé­ri­men­ta­tion locale « zéro chômeurs dura­ble­ment privés d’em­ploi », devront contri­buer au finan­ce­ment de ces emplois supplé­men­taires, sans augmen­ta­tion de leurs dota­tions respec­tives. C’est pourquoi les clés de répar­ti­tion des contri­bu­tions publiques défi­nies par décret le seront sur la base d’une étude écono­mique du coût de la priva­tion durable d’em­ploi.

    Les terri­toires d’ex­pé­ri­men­ta­tions, visés par la présente loi, seront confir­més sous la condi­tion bien sûr que les assem­blées déli­bé­rantes des collec­ti­vi­tés terri­to­riales concer­nées confirment, après promul­ga­tion de la présente loi, leur enga­ge­ment de se contri­buer finan­ciè­re­ment à l’ex­pé­ri­men­ta­tion.

    Propo­si­tion de loi n°3022

  • Être préparé à jouer les héros

    Des agents de service ont fui, de façon peu glorieuse et proba­ble­ment égoïste. Oh combien est-ce facile de les condam­ner avec le recul et depuis notre cana­pé…

    Êtes vous certain que vous auriez vous-même agi en héros sur l’émo­tion et dans l’ins­tant ?

    Sauf à être préparé, on ne réflé­chit pas. L’ins­tinct est de se cacher ou de fuir. En fait même ça n’est pas donné à tout le monde, la majo­rité restant proba­ble­ment bloqué à ne pas savoir quoi faire. Peu de gens ont un réflexe intel­li­gent autre­ment que par chance. Encore moins se comportent en héros.

    Moi je n’en sais rien. J’ai­me­rais me voir en héros, croire que je pour­rais être altruiste dans un tel moment, mais ça a toutes les chances d’être un rêve et une illu­sion. Je ne le saurai proba­ble­ment jamais, sauf à me retrou­ver dans une telle situa­tion. Vous non plus proba­ble­ment. Restons humbles s’il vous plaît.

    Bref, deux agents non formés ont réagi comme tout le monde et fui, poten­tiel­le­ment au détri­ment d’autres, irra­tion­nel­le­ment. Deux mili­taires formés et condi­tion­nés ont réagit autre­ment. Présenté ainsi, est-ce que ça mérite vrai­ment la lapi­da­tion sur les réseaux sociaux ?


    Mais puisque tout le monde se sent l’âme d’un héros au point de blâmer ceux qui ne l’ont pas été, cher­chons à savoir ce que ces deux agents auraient pu faire de ration­nel :

    1. Courir en direc­tion des tireurs pour aider à les maîtri­ser
    2. Faire rempart de votre corps
    3. Ne pas ouvrir le compar­ti­ment de service, rester avec les passa­gers
    4. Ouvrir le compar­ti­ment de service mais ne pas le fermer
    5. Ouvrir le compar­ti­ment, faire entrer des gens avec vous, refer­mer ensuite
    6. Ouvrir le compar­ti­ment, faire entrer des gens, lais­ser votre place et refer­mer.

    Je fais l’im­passe sur la 1. Il faudrait être préparé et formé à ça, et pour avoir le réflexe de le faire, et pour en avoir la capa­cité. Ça peut même déclen­cher une horreur qui n’au­rait pas eu lieu, qui sait ? Même les mili­taires qui ont fina­le­ment agi, ne l’au­raient peut être pas fait s’ils avaient été loin et sans armes dans un autre compar­ti­ment.

    La 2 et la 3 sont tota­le­ment inutiles pour tout le monde, ça n’ap­porte rien à personne. Le seul inté­rêt est de gagner une belle épitaphe, peut-être une médaille post­hume.

    La 4 est crétine. Le seul inté­rêt du compar­ti­ment de service est de pouvoir le fermer, sinon c’est juste quelques mètres d’im­passe en plus, sans aucune protec­tion.

    Il reste la 5 pour les gens normaux et la 6 pour les héros. Déjà vous note­rez qu’on commence à élabo­rer un plan construit, ce qui demande d’agir ration­nel­le­ment. On en demande clai­re­ment plus qu’il n’est possible d’en exiger vue la situa­tion.

    Imagi­nons quand même ces 5 et 6 :

    Si on prend trop de temps avant de refer­mer la manœuvre est inutile, voire contre produc­tive. Ration­nel­le­ment il est impos­sible de savoir de quel temps on dispose, c’est jouer au poker. Dans la réalité on a peur de se faire tirer dessus, l’ur­gence ressen­tie est proba­ble­ment à la seconde, donc invi­ter des gens c’est se lancer dans quelque chose qui demande un sacré sacri­fice.

    Imagi­nons tout de même ce sacri­fice. Combien de personnes prenons-nous ? Serez-vous intel­lec­tuel­le­ment assez forts pour dire « non, tu restes de l’autre côté » à la personne suivante ? Fermer dans sa fuite est une chose mais le faire avec le recul d’une réflexion en est une autre.

    Imagi­nons que vous soyez ration­nel et assez calme ou froid pour dire stop. Serez-vous aussi assez fort physique­ment ? Vous pensez bien que les passa­gers qui sont en train de faire la queue ne vont pas vous lais­ser genti­ment fermer la porte. En fait sous la pres­sion il est peu probable que même nos deux mili­taires en seraient inca­pables. Sous une fuite enga­gée, les tiers seront prêts à vous marcher dessus pour sauver leur vie.

    Bref, ils ont agi de façon lâche, irra­tion­nelle et égoïste. Non seule­ment je ne me sens pas le droit de leur repro­cher vue la situa­tion, non seule­ment je ne sais pas comment j’au­rais moi-même pu réagir (si tant est que j’au­rais réagi tout court), mais même ici avec le recul depuis mon canapé je suis inca­pable de dire quelle aurait été une bonne réac­tion réaliste.

    Alors la lapi­da­tion, évitez s’il vous plait. Un peu de compas­sion. Ces deux agents, comme les passa­gers, ont proba­ble­ment vécu un trau­ma­tisme que vous n’au­rez jamais dans votre vie.

  • La fraude au paie­ment sans contact

    Nous parlions paie­ment sans contact via la carte bancaire, mais les quelques argu­ments donnés me gênent, pour ne pas dire plus.

    Petit 3 : croyez-vous vrai­ment que la Banque de France a laissé les banques diffu­ser ces machins s’il y avait le moindre risque ?

    Petit 4 : croyez-vous vrai­ment que les banques allaient diffu­ser ce truc s’il y avait le moindre risque, si elles risquaient de payer la peau des fesses pour renou­ve­ler 50 millions de cartes, si elles risquaient de passer pour des imbé­ciles en qui on ne pouvait pas faire confiance,…

    Je ne crois pas à l’idée d’un complot de tout le milieu bancaire diffu­sant consciem­ment une solu­tion tota­le­ment trouée. Je crois que beau­coup d’autres scéna­rios sont par contre tout à fait possibles :

    Les banques sont comme tous les gros groupes. En amont du projet, les risques struc­tu­rels sont de nature à faire diffé­rer le projet ou à le reje­ter. Proche de l’abou­tis­se­ment, et parti­cu­liè­re­ment si des étapes admi­nis­tra­tives, commer­ciales ou si une commu­ni­ca­tion publique ont déjà été faite, la poli­tique du « pas le moindre risque » n’existe plus.

    Même chose côté public : Pour que la Banque de France dise « non » au dernier moment au milieu bancaire sur un sujet « nouvelle tech­no­lo­gie » qui a une visi­bi­lité publique, qui est voulu par les banques, qui a été annoncé au public, qui peut faire une superbe pub moderne au gouver­ne­ment, et qui existe déjà à l’étran­ger… il en faut certai­ne­ment beau­coup sur la balance.

    Donc une fois le projet bien lancé ou sur le point d’abou­tir, ça devient une ques­tion de balance : Le problème risque-t-il d’être décou­vert ? Si oui, risque-t-il d’être décou­vert avant qu’on ait trouvé un pallia­tif ou que le parc soit renou­velé ? Si oui, quel est la proba­bi­lité de ce risque, combien ça peut nous coûter de le combler après coup en commu­ni­ca­tion et dommages, et à l’in­verse combien ça coûte de diffé­rer le projet ? Sachant que dans le coût de diffé­rer on compte aussi le coût pour le dépar­te­ment R&D ou l’ins­ti­tu­tion en ques­tion d’avoir le mauvais rôle auprès de sa tutelle et d’être respon­sable de l’échec du gros projet.

    Une fois en route (on en est là) des problèmes peuvent encore être décou­verts (quand ce ne sont pas des risques envi­sa­gés plus haut). Là la stra­té­gie habi­tuelle c’est de nier tout en bloc en cachant sous le tapis. Quand ce n’est plus possible il s’agit d’un exer­cice de commu­ni­ca­tion asso­cié à un « on prend toutes les mesures mais ce n’est pas notre faute ».

    Rien de neuf. Dire que les banques ne se permet­traient jamais le moindre risque c’est comme dire qu’un construc­teur auto­mo­bile ne conti­nue­rait jamais avec un défaut grave dans les voitures sans faire un rappel (ah mais on me dit dans l’oreillette que…).

    Et les banques ne sont pas meilleures. J’ai même tendance à croire que leur situa­tion est plus simple : Pour elles c’est un bête calcul de coût et de risque, il n’y a pas de vie humaine en jeu. Elles ne risquent pas non plus leur survie : C’est toutes les banques qui font le même mouve­ment ensemble, vous ne passe­rez pas au concur­rent et vous ne vous passe­rez pas d’elles de toutes façons.

    Il va me falloir un bien meilleur argu­ment que « ce sont des banques, c’est sérieux, ils ne feraient jamais ça ».

    D’au­tant que par le passé on les a vu nier qu’une fausse carte bancaire puisse fonc­tion­ner jusqu’à ce que quelqu’un fasse une démons­tra­tion publique (et finisse en prison pour ça), que ma banque a eu un certi­fi­cat TLS expiré et donnait les indi­ca­tions pour passer outre dans le navi­ga­teur, que pas mal de scan­dales passés ou récents ont montré plus d’une fois leur capa­cité à prendre des risques impor­tants en fran­chis­sant sérieu­se­ment la ligne jaune légale et/ou régle­men­taire.

    Ce ne sont pas des grands méchants, mais pas des bisou­nours non plus. L’ar­gu­ment du « vous croyez vrai­ment qu’ils pren­draient le risque ? » me parait bien fragile.

    Pour reve­nir à nos cartes sans contact, remet­tons nous dans le contexte : dans deux ou trois ans, on pourra payer en sans contact avec nos smart­phone. Le résul­tat est que le marché des paie­ments passera dans les mains d’Apple et de Samsung ou Google.
    Les banques française (et autres) ont-elles un autre choix que de se lancer sur le marché à marché forcée ?

    La ques­tion, posée dans le second billet, me semble l’illus­tra­tion parfaite de la destruc­tion de l’ar­gu­ment lui-même. Non elles n’ont pas le choix, oui elles sont pres­sées par le temps, non elles n’ont pas vrai­ment la possi­bi­lité en termes de commu­ni­ca­tion d’échouer à sortir le produit.

    Bref, tous les éléments sont juste­ment là pour permettre une prise de risque idiote, pour planquer les défauts sous le tapis, et pour prendre des raccour­cis.

    les banques ne sont pas tarées au pont de prendre des risques incon­si­dé­rés. C’est un métier.

    Cet argu­ment là, avec l’his­to­rique depuis les subprimes en passant par J. Kerviel, il me fait rire un peu jaune. Si j’étais moqueur je dirais que prendre des risques incon­si­dé­rés ça semble un peu leur métier, juste­ment.

    Petit 1 : effec­ti­ve­ment, les données de la carte sont lisibles par un truand à distance mais qu’est-ce que vous voulez qu’ils en fassent ? Il n’a pas le code confi­den­tiel, le cryp­to­gramme visuel et tout ce qui permet­trait de vous emmer­der.

    Je suis étonné qu’on pose cette ques­tion désor­mais. Faire du traçage ? Un état qui voudrait l’iden­tité de gens à une mani­fes­ta­tion ? Une entre­prise qui contrô­le­rait les allées et venues ? Une grande surface qui ferait du pistage de clien­tèle ?

    Tout ceci n’est pas de la science-fiction, on a eu briè­ve­ment à Londres des poubelles qui collec­taient les adresses mac des smart­phones passant à portée. Je ne me rappelle plus le nom du film d’an­ti­ci­pa­tion Je me rappelle le film Mino­rity Report où le client était iden­ti­fié par ses yeux à son entrée dans un maga­sin. Tech­nique­ment seule la CNIL empêche que ça arrive un jour, et la CNIL en ce moment…

    Petit 2 : citez moi un cas de fraude depuis que ces machins commencent à se répandre comme des petits pains dans le langage de Jean-François Copé.

    L’ar­gu­ment « rien n’existe parce que ce n’est pas (encore) la catas­trophe » me parait encore plus faible que les précé­dents. Ça ne prouve pas non plus l’exis­tence d’un problème grave, c’est juste que ça ne prouve rien du tout.

    Un de mes inter­lo­cu­teurs citait des machins tech­niques auquel il ne comprend pas grand chose et moi non. Il parlait par exemple « d’un termi­nal un peu augmenté côté antenne qui pour­rait faire des paie­ments discrets à ton insu ». Sachant que le montant maxi­mum du sans contact est de 20 euros, le frau­deur se ferait chier à faire un termi­nal spéci­fique pour pas grand chose en prenant un risque incon­si­déré de voir la police lui tomber dessus.

    La capa­cité de faire payer 20 euros à des passants d’une rue touris­tique fréquen­tée ? La capa­cité d’un commerçant à faire faire un second paie­ment en douce à un touriste qui passe ? Les pick­po­ckets clas­siques prennent plus de risques de se faire prendre pour un butin pas toujours meilleur.

    Si je me rappelle bien, il y a toute une masse de fraude en VPC qui se font juste­ment avec des petits montants parce que la plupart des gens ne les véri­fient pas ou ne vont pas jusqu’à les contes­ter, que les commerçants de leur côté ne demandent pas le 3D secure pour ça, et qu’on est donc tranquilles un moment.

    20 euros ce n’est rien, 1000 fois 20 euros c’est 20 000 euros et beau­coup sont prêts à prendre des risques pour ça.

    Le système des yes card a fini lui aussi par être une entre­prise extrê­me­ment risquée. Ça n’a pas empê­ché des frau­deurs de conti­nuer long­temps à jouer à ça pour juste 50 euros de carbu­rant.

    Au final, le paie­ment frau­du­leux est-il possible ? As-tu désac­tivé ta carte ?

    C’est la ques­tion qui n’a pas été posée, c’est dommage, alors je me cite moi-même.

    Au final je ne sais pas si c’est possible. J’ai lu quelqu’un qui disait avoir étudié la ques­tion, qui parlait d’une sécu­rité contre la lecture à distance, et qu’elle serait fran­che­ment peu utile. Ça parlait de limites de temps de réponse et d’an­tennes, essen­tiel­le­ment. Rien de vrai­ment hi-tech. Je regrette de ne pas retrou­ver le lien.

    Cela dit c’est assez cohé­rent. Si on peut dialo­guer en NFC à distance avec une bonne antenne, qu’il n’y a aucun contact ni aucune vali­da­tion manuelle, j’ai du mal à voir pourquoi le paie­ment lui-même serait impos­sible (mais encore une fois, je n’y connais rien, je suis preneur si vous avez un lien qui explique pourquoi ça l’est). Bref, je ne sais pas, mais ça n’est pas non plus du domaine de la science fiction.

    Si j’ai fait désac­ti­ver ma carte c’est plutôt pour le basique : Plusieurs commerçants ont passé ma carte sur le sans contact sans me deman­der mon avis alors que je m’at­ten­dais à taper mon code. Un l’a même fait avec un mauvais montant (je l’ai vu sur le ticket, c’était certai­ne­ment une erreur, mais ça ne m’aide pas à avoir confiance).

    Bref, sans même parler de termi­naux frau­deurs dans les rues passantes (pas irréa­liste même si risqué), ou de commerçants malhon­nêtes qui passe­raient un paie­ment de petit montant sur un termi­nal sans bip derrière le comp­toir (je me vois mal le détec­ter sur mes rele­vés), je vois très bien les problèmes sur des montants erro­nés (volon­tai­re­ment ou non, mais poten­tiel­le­ment loin d’être rare). Ça n’existe pas avec la vali­da­tion du code (ou ça demande un termi­nal fran­che­ment modi­fié, bien plus qu’une simple antenne).

    Je ne vois simple­ment pas le béné­fice à me passer de la vali­da­tion manuelle que repré­sente la saisie du code, au contraire. Une simple menace de chan­ger de banque a suffit pour me faire déli­vrer gratui­te­ment une carte sans le circuit liti­gieux, et ça me va très bien ainsi.