Auteur/autrice : Éric

  • L’en­goue­ment soudain, et suspect, de stars pour un concert à la piscine Moli­tor

    Vers 22 heures, une ving­taine de stars françaises se mettent à twee­ter plus ou moins les mêmes messages dithy­ram­biques avec le mot-clé #NewEd­geNight. La même photo du bassin de la luxueuse piscine pari­sienne revient la plupart du temps et le lien partagé est toujours le même. Un lien systé­ma­tique­ment suivi d’un numéro allant de 2 à 25

    […]

    La ques­tion de l’éthique se pose encore plus pour les célé­bri­tés du petit écran se présen­tant comme jour­na­listes

    Big Brow­ser – blog Le Monde

    On peut parler d’éthique, mais c’est surtout de la publi­cité dissi­mu­lée, illé­gale.

    Je vous laisse juger de l’ar­gu­men­ta­tion :

    on est ici « dans les limites juri­diques : les tweets renvoient vers une publi­cité, mais n’in­citent pas direc­te­ment à l’achat »

    Les place­ments produit sont de plus en plus courant, de moins en moins expli­ci­tés. Quand un jour­na­liste parle en dehors de son jour­nal, parti­cipe-t-il en fait à une opéra­tion de commu­ni­ca­tion ? Déjà que les fron­tières sont assez floues dans les jour­naux eux-mêmes…

  • Les poli­ti­ciens font semblant de ne pas voir que les migrants évitent la France

    […] alors que les auto­ri­tés alle­mandes rece­vaient en deux jours plus de personnes que la France ne compte en accueillir en deux ans, des fonc­tion­naires de l’Of­fice français de protec­tion des réfu­giés (Ofpra) ont eu tout le mal du monde à convaincre un petit millier de migrants à venir, en urgence, en France

    […]

    En 2014, les demandes d’asile ont baissé de 5% en France, elles ont explosé de 60% en Alle­magne et de 50% en Suède, par exemple.

    Le grotesque se cache dans l’at­ti­tude de la classe poli­tique. La gauche fait semblant d’être géné­reuse alors qu’elle ne l’est pas. On baigne en pleine hypo­cri­sie. Les droites françaises se disputent, elles, la palme de la peti­tesse. Non que les ténors des Répu­bli­cains et du Front natio­nal n’aient le droit de prôner une poli­tique d’asile restric­tive, mais parce qu’ils moulinent la désin­for­ma­tion et la peur avec un aplomb désho­no­rant.

    […]

    La réalité, elle, montre que Syriens, Irakiens et Erythréens s’ar­rêtent à Munich ou rêvent de Londres lorsqu’ils sont bloqués à Calais dans le bidon­ville de la Répu­blique.

    La Tribune de Genève

    Merci à nos fron­ta­liers d’ap­puyer où ça fait mal.

  • C’est un peu ma rentrée des classes à moi

    Je suis arrivé avec un peu de stress à cause du nouvel envi­ron­ne­ment mais heureux de me remettre au travail. J’ai ouvert mon cahier à spirales, préparé un stylo bleu et un stylo noir – le genre rétrac­table, je déteste les bouchons qui se perdent – avant de régler ma chaise. J’ai aussi rencon­tré plein de nouveaux cama­rades de jeux. Je n’ai pas encore mangé à la cantine sur la grande table en bois massif avec les autres, mais ça ne saurait tarder.

    Bref, j’ai commencé de nouvelles aven­tures cette semaine à La Ruche Qui Dit Oui. Je vais y aider les équipes tech­niques et produit dans leur mission : élabo­rer les outils pour rassem­bler produc­teurs et commu­nau­tés de consom­ma­teurs, via des circuits courts.

    La Ruche Qui Dit Oui

    Chaque nouvelle aven­ture amène son lot de compro­mis mais ici j’ai la chance de me dire que je ne travaille pas dans la finance, sur la base de reve­nus publi­ci­taire ou en exploi­tant les données person­nelles des gens – et c’est impor­tant. À ma petite échelle, je fais même avan­cer le monde dans un sens qui me plait, en favo­ri­sant les circuits courts locaux et les inter­ac­tions entre les gens – et ça aussi c’est impor­tant.

    Bien entendu, La Ruche recrute. Côté tech il n’y a aucune recherche active en cours, mais ça n’em­pêche pas de discu­ter si vous êtes la personne qui nous corres­pond.

    Et si vous veniez faire un tour, vous inscrire à une ruche locale, favo­ri­ser les circuits courts et directs avec les produc­teurs ?

     

  • Ils contrôlent ce que vous avez le droit de lire… et ils ont peur que ça change

    Mais pourquoi donc Google déci­de­rait-il de ce que je lis ? La société n’est même pas une part de marché signi­fi­ca­tive dans les ventes de livres par rapport à Amazon, Apple ou Kobo.

    Google ne peut donc être au mieux qu’un bouc émis­saire facile, parce que dans l’air du temps. À moins que ce qui dérange ne soit la capa­cité des réseaux à influen­cer nos déci­sions d’achats via la recom­man­da­tion en pair à pair ? Mais qui cela gêne-t-il ?

    Le réflexe est de plutôt regar­der qui, aujourd’­hui, décide de ce que j’ai le droit de lire. Il y a en effet un groupe de quelques acteurs qui décide de l’es­sen­tiel de ce que nous avons le droit de lire, c’est à dire à vue de nez 80% des livres.

    Ils décident quels auteurs seront publiés et lesquels seront mis en avant via la promo­tion sur les plateaux TV ou l’en­voi des exem­plaires de presse aux critiques (et à quel critique). Ils peuvent déci­der ou non d’ali­men­ter les libraires pour que leurs livres soient vendus, y compris de force (si, si), et négo­cient les mises en avant sur les tables ou les têtes de gondole. Ils contrôlent ensuite les droits de lecture via des systèmes infor­ma­tiques sur vos appa­reils numé­riques : qui a a le droit de lire, de copier, combien de fois, combien de temps. Ils peuvent enfin déci­der à tout moment d’ar­rê­ter les ventes sur un canal de distri­bu­tion choisi, de repu­blier ou non, d’ar­rê­ter ou non la publi­ca­tion d’un livre. Ils peuvent même empê­cher un auteur mécon­tent de tout ce qui précède de publier son contenu ailleurs. Rien que ça.

    Pour rappel, quelques éditeurs masto­dontes incon­tour­nables repré­sentent 80% de l’in­dus­trie du livre en France. Aujourd’­hui ce sont eux qui contrôlent ce que vous avez le droit de lire… et ils ont peur que ça change.

    Quelqu’un s’étonne-t-il que ce soit donc en réalité le syndi­cat natio­nal de l’édi­tion (SNE) qui soit en fait à l’ori­gine de la phrase citée en début de billet et contrôle la campagne média­tique asso­ciée ? Ce ne sont pas les auteurs qui sont en danger ici, mais la posi­tion privi­lé­giée de quelques gros éditeurs. Que certains auteurs et petits éditeurs se laissent trom­per en parti­ci­pant est bien malheu­reux.

    Bien évidem­ment ils ne décident pas vrai­ment quels livres vous avez le droit de lire. Personne ne le peut, et Google non plus. Par contre ils font plus qu’in­fluen­cer quel livre vous sera acces­sible et sous quel jour il vous sera présenté.

  • Pas moins de 25% en numé­rique

    Je ne publie­rai pas avec un éditeur sans au moins 25% de droits d’au­teur sur le prix hors taxe des ventes numé­riques.

    J’ai conscience qu’au­cun grand éditeur ne propose autant. Ça voudra dire gérer soi-même la diffu­sion numé­rique. J’ai conscience que tous les grand éditeurs imposent la cession des droits numé­riques en même temps que les droits papier. Si ça veut dire ne pas publier en papier chez un grand éditeur, tant pis.

    Peut-être que ce sera chez un petit éditeur à la mode, peut être que ce sera en auto-publi­ca­tion chez Amazon & co. ou même en vente direct. Je ne sais pas, proba­ble­ment ne gagne­rai-je pas forcé­ment plus au final mais au moins ne donne­rai-je pas mes droits pour 120 ans dans un accord tota­le­ment déséqui­li­bré.

    * * *

    Certes le numé­rique finit à un prix moins élevé mais, pour avoir vu une partie de la chaîne de l’in­té­rieur, je ne crois pas une seconde à la légende du « fabriquer du numé­rique coûte aussi cher que fabriquer du papier » : La partie édition et maquet­tage est certes la même mais qu’on ne vienne pas me dire que le libraire prend autant de commis­sion ou que l’im­pres­sion et la logis­tique de ces kilo de papier n’a aucune influence dans l’équa­tion. Ce n’est simple­ment pas vrai.

    La fabri­ca­tion du numé­rique a bien un coût, de même que le maquet­tage du PDF destiné à l’im­pres­sion, mais on parle là en centaines d’eu­ros par titre, donc de quasi rien au regard du reste. Je ne parle même pas de ceux qui font des exports auto­ma­tiques ou qui font appel à un pres­ta­taire discount à 50 € la numé­ri­sa­tion.

    Le risque n’est pas le même non plus : Il n’y a plus d’im­pres­sion inutile, plus de stockage des inven­dus ou de mise en pilon. On peut même lais­ser en vente un titre qui ne fait que quelques centaines achats par an, augmen­tant de fait la renta­bi­lité des titres les moins vendus.

    * * *

    Mais surtout, main­te­nant qu’il n’y a plus l’im­pres­sion et toute la logis­tique papier, le travail de l’édi­teur est essen­tiel­le­ment du temps humain. Ne serait-il donc pas logique que la répar­ti­tion auteur-éditeur reflète alors un peu mieux les inves­tis­se­ments respec­tifs en temps de travail ?

    Un auteur c’est au mini­mum des semaines ou des mois des travail. 25% du hors taxe, soit entre 40 et 50% du cumul éditeur+au­teur, ça ne me semble pas abusé.

    Certes, l’édi­teur apporte aussi du capi­tal de répu­ta­tion pour garan­tir des ventes. Accep­tons, même si dans les faits l’in­ves­tis­se­ment en promo­tion est loin d’être aussi systé­ma­tique et impor­tant qu’on ne veut bien le dire. Mais alors, si c’est une moti­va­tion à ne pas respec­ter une répar­ti­tion en fonc­tion du temps passé, alors il serait légi­time qu’en échange l’édi­teur garan­tisse des ventes mini­mum. Qu’il le prouve en assu­rant un fixe initial ou au moins une avance non rembour­sable signi­fi­ca­tive. Il faut rester cohé­rent.

    * * *

    Et que l’édi­teur ne vienne pas parler d’au­teur en danger tant qu’il garde l’es­sen­tiel de la marge pour lui. Il est quand même à l’ini­tia­tive de la rému­né­ra­tion de l’au­teur, et pas qu’un peu.

  • Insulte danoise, dans la presse liba­naise

    J’ai honte de ce que je lis en France, mais visi­ble­ment nous ne sommes pas les seuls. Voici ce qu’a publié le Dane­mark dans la presse liba­naise pour dissua­der les réfu­giés de venir…

    je passe sur le fait de réduire de 50% les aides à des réfu­giés qui ont déjà tout perdu, finan­ciè­re­ment et humai­ne­ment, dont le pays est en guerre, l’im­meuble proba­ble­ment en ruine et la famille partiel­le­ment sous terre.

    Croire que ces gens qui fuient leur pays en aban­don­nant tout, traversent la moitié du conti­nent en sachant qu’une partie y lais­se­ront leur peau, le font en fonc­tion des aides sociales du pays d’ac­cueil… quel aveu­gle­ment, quelle insulte. L’Eu­rope devrait avoir honte, le Dane­mark encore plus.

  • Reve­nir à la loi du plus fort

    Le code du travail permet d’évi­ter la loi du plus fort. Il fixe des exigences et une norme sociale qui s’im­posent à tous, y compris à ceux qui seraient prêts à accep­ter moins parce qu’ils n’ont pas le choix.

    Permettre aux accords collec­tifs ou contrac­tuels de passer outre le code du travail c’est se remettre au rapport de force de la négo­cia­tion, et donc reve­nir à la loi du plus fort. À l’heure où ce rapport de force est à l’apo­gée de son déséqui­libre suite à la crise de l’em­ploi, ce devrait déclen­cher une alarme reten­tis­sante.

    Combien seraient capables de tout accep­ter pour garder un emploi, en trou­ver un, ou béné­fi­cier d’un salaire plus décent ? Tous n’ont pas toujours le luxe de refu­ser. Est-ce la société que nous souhai­tons ?

    * * *

    Augmen­ter un peu ses horaires pour un salaire plus décent est même l’exemple le plus perni­cieux : Plus l’em­ployeur paye mal au départ, plus l’em­ployé sera prêt à travailler 40 ou 48h offi­cielles (et donc proba­ble­ment plus en pratique pour beau­coup). Cas magique où il y a double inci­ta­tion pour l’em­ployeur à ne pas donner de trop bonnes condi­tions de travail.

    Levée des petits entre­pre­neurs pour dire qu’il faut être un peu plus souple que ne leur permet actuel­le­ment le code du travail si on veut leur permettre d’exis­ter. Personne ne se pose la ques­tion de ce qui légi­ti­me­rait qu’un employé ait moins de droits qu’un autre simple­ment parce qu’il est dans une petite struc­ture, alors même que c’est juste­ment l’objet d’une censure consti­tu­tion­nelle sur la dernière loi sur l’éco­no­mie et le travail.

    Il y a peut être – surement – des choses à assou­plir dans notre code du travail. Peut être – proba­ble­ment – même des choses à reti­rer pure­ment et simple­ment. Discu­tons-en, profon­dé­ment et au niveau de l’en­semble du pays, pour amélio­rer nos lois. Ne reve­nons pas à la loi du plus fort pour autant, personne n’au­rait rien à y gagner à terme, pas même les employeurs.

    N’ou­blions pas non plus que ce qui semble légi­time et sans dommage dans un cas indi­vi­duel peut tout à fait être dange­reux et grave si on l’étend ailleurs ou si le cas indi­vi­duel devient la norme. Tous les employeurs n’ont pas pour objec­tifs d’ex­ploi­ter leurs semblables – eux-mêmes ne font souvent que repor­ter leurs propres condi­tions et diffi­cul­tés – mais n’ou­blions pas non plus que certains le font sans états d’âme, consciem­ment ou non.

    Il est facile de ne voir que des contraintes. Certaines sont peut être trop rigides, mais toutes viennent de quelque part et ont à priori une raison d’être. Discu­tons-les, mais avec réflexion et discer­ne­ment.

    * * *

    Le problème n’est pas de toucher et d’as­sou­plir le code du travail, c’est l’hy­po­cri­sie de dire qu’on se remet à la négo­cia­tion collec­tive, ce qui est une démis­sion pure et simple de l’État au profit du plus fort. Un vrai scan­dale.

  • Prévi­sion des aurores boréales

    J’ai exploré un peu les aurores boréales après une carte postale de Lia, un peu jaloux. Je découvre que quelques rares ont été visibles dans le sud de l’Eu­rope et qu’il existe plusieurs appli­ca­tions mobiles qui en font les prévi­sions avec taille, loca­li­sa­tion, et même l’état du ciel à ce moment là.

    Idée magique, si ça inté­resse quelqu’un d’au­tre…

    Ne rete­nez quand même pas votre respi­ra­tion pour en voir une en France.

  • Trou­vailles photo

    Je ne sais toujours pas comment parta­ger mes trou­vailles photo. Le droit de cita­tion ne s’ap­plique pas et beau­coup de photo­graphes sont chatouilleux à l’idée d’avoir même des minia­tures. En même temps, juste un lien sans même un aperçu de l’image, c’est assez vain.

    Je prends sur moi de publier ici des toutes petites illus­tra­tions avec lien vers la page origi­nale. Si un photo­graphe y voit un problème, il suffit de le signa­ler.

    Série Abandon, Daria Tarik
    Série Aban­don,
    Daria Tarik
    Sand Cactaceae, de Maou
    Sand Cacta­ceae, Maou
    Louise, /Discloser/, Ange studio
    Louise, /Disclo­ser/, Ange studio

    J’adore parti­cu­liè­re­ment l’uni­vers de la seconde photo­graphe, à fouiller complè­te­ment.

  • Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout

    Le fait qu’il y ait effec­ti­ve­ment des menta­li­tés à faire chan­ger ne doit pas nous amener à chan­ger tout.
    Si l’iné­ga­lité homme-femme n’exis­tait pas, l’uti­li­sa­tion du genre mascu­lin par défaut dans la gram­maire ne nous pose­rait pas de problème (quand bien fut-il le résul­tat d’une inéga­lité ancrée par le passé).

    — Delphine sur seen­this

    Si… mais aujourd’­hui ça pose problème, et ça risque de durer encore des décen­nies. L’iné­ga­lité homme-femme risquera d’être un problème autour de moi encore à ma mort.

    Ces redon­dances et ces alour­dis­se­ments révèlent sans doute que, dans l’es­prit de certains, le mascu­lin est devenu un genre marqué au même titre que le fémi­nin, et ne peut plus dési­gner que des personnes de sexe mascu­lin.

    (…)  Le choix systé­ma­tique et irré­flé­chi de formes fémi­ni­sées établit au contraire, à l’in­té­rieur même de la langue, une ségré­ga­tion qui va à l’en­contre du but recher­ché.

    — Acadé­mie française, sur la fémi­ni­sa­tion des fonc­tions, grades et titres

    Malgré ma conscience du besoin de chan­ger quelque chose, c’est clai­re­ment un des écueils majeur pour moi, d’au­tant qu’il porte un risque de faire entrer la langue dans une logique de confron­ta­tion qui peut éloi­gner encore plus cet avenir idéal sans inéga­li­tés.

    Aucune forme double ne m’a convaincu. Blanc(he)s, blanc•­he•s, blancHEs, blanc-he-s provoquent toutes une réelle diffi­culté de lecture en plus de cette ségré­ga­tion que je ne souhaite pas – les deux dernières étant de loin les pires.

    J’ai­me­rai voir des pronoms neutres, je trouve que ça ne coûte­rait pas grand chose. Entre temps j’aime par contre bien l’idée de chan­ger les accords pluriels pour faire appa­raitre le genre du dernier cité au lieu du genre mascu­lin. Le plus souvent ça me semble même plus natu­rel à l’oreille. C’est mon petit geste à moi.

    Un œillet et une rose odorantes