Auteur/autrice : Éric

  • Révo­lu­tion­naire: les pauvres ont surtout besoin d’argent

    Depuis quelques années, une tendance révo­lu­tion­naire appa­raît dans le domaine du déve­lop­pe­ment : donner de l’argent aux pauvres.

    […]

    Donner direc­te­ment de l’argent aux personnes pauvres, sans lier ceci à quoi que ce soit (suivre une forma­tion, ache­ter une vache, etc.) n’avait jamais été sérieu­se­ment consi­déré. Les pauvres manquent de self-control, ou de connais­sances, était l’ar­gu­ment ; l’argent versé direc­te­ment risque d’être gaspillé en dépenses somp­tuaires, à la satis­fac­tion d’en­vies immé­diates, un peu comme un enfant qui trouve une pièce de monnaie par terre.

    Et là je me suis pris une baffe, parce que j’ai laissé la société m’in­culquer ce pater­na­lisme mal placé, cette vision que si quelqu’un est pauvre c’est forcé­ment parce qu’il le mérite et ne sait pas gérer son argent. Il est pour­tant évident que c’est faux, surtout avec le taux de chômage actuel et les diffé­rences entre les parcours de milieux socio-cultu­rels diffé­rents.

    Bref, ça la fout mal, et merci à cet article qui m’a un peu réveillé.

    Je me suis rappelé en même temps une discus­sion avec quelqu’un d’une banque alimen­taire : Les gens pensent qu’en donnant en nature à la sortie des super­mar­chés ils s’as­surent que le don est utili­taire (pâtes, riz, huile, etc.) sur des besoins essen­tiels, et pas dila­pidé dans des biens super­flus. En réalité c’est le contraire puisque les diri­geants des œuvres sont bien comme tout le monde. Face à une demande impos­sible à satis­faire ils se résignent à prendre en quan­tité indus­trielle au plus bas coût, avec une qualité parfois fina­le­ment plus basse que celle des dons au super­mar­ché.

    Ça faisait rire mon inter­lo­cu­teur de prendre les gens à leur propre piège. Cette qualité est en effet indis­pen­sable. On cherche à faire vivre les gens, pas juste à assu­rer l’ali­men­taire. Le contact humain est essen­tiel, mais aussi le plai­sir.

    Si le SDF à côté de vous utilise 5 € pour s’ache­ter une bouteille de bière, un paquet de ciga­rette ou autre chose, il est facile de le juger, mais pas facile d’être à sa place. Parfois c’est aussi indis­pen­sable que du pain et du jambon. Souvent même, et juste­ment parce que la situa­tion est insou­te­nable sinon.

    Arrê­tons le pater­na­lisme mal placé, surtout si nous n’avons jamais été dans une situa­tion simi­laire et que nous n’en connais­sons rien.

    Ce préjugé n’avait jamais été testé, jusqu’à il y a peu. […] Les effets ont été spec­ta­cu­laires: la moitié d’entre eux avaient quatre ans après une acti­vité profes­sion­nelle. Par rapport au groupe de contrôle, ils avaient plus d’ac­tifs, travaillaient plus et avaient un revenu supé­rieur de 38%. L’ef­fet a été d’au­tant plus marqué pour les femmes (qui ont encore plus de diffi­cul­tés que les hommes à accé­der au crédit dans de nombreux pays en déve­lop­pe­ment). D’autres études ont confirmé ce résul­tat : donner tout simple­ment de l’argent aux pauvres, sans rien deman­der en même temps, fonc­tionne beau­coup mieux que de nombreux autres programmes de déve­lop­pe­ment. Parce que cela ne demande aucune admi­nis­tra­tion pour redis­tri­buer, et ne néces­site aucun inter­mé­diaire.

    — Sur Classe Eco

    Comme le dit l’ar­ticle ensuite, tout ne peut et ne doit pas passer en dons directs, mais si on les évite par pater­na­lisme ou par crainte de mauvaise effi­ca­cité, il serait bon de revoir nos pré-jugés.

    Et si on aidait les gens comme des adultes respon­sables plutôt que de les trai­ter comme des enfants dont il faut s’oc­cu­per ?

  • Syrie : Salim Bengha­lem, la cible des frappes françaises à Rakka

    Une semaine après l’an­nonce par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, du bombar­de­ment, dans la nuit du 8 au 9 octobre, d’un camp de l’Etat isla­mique près de Rakka, en Syrie, la version offi­cielle livrée par les auto­ri­tés françaises résiste de moins en moins à l’exa­men de certains faits nouveaux.

    D’après le minis­tère de la défense, ce centre d’en­traî­ne­ment consti­tuait une menace pour la France et l’Eu­rope et héber­geait des « combat­tants étran­gers, dont proba­ble­ment des Français et des fran­co­phones ». Il assu­rait cepen­dant ne pas connaître l’iden­tité des personnes visées. Selon nos infor­ma­tions, l’en­semble de l’opé­ra­tion a pour­tant été, en grande partie, pensé autour d’un Français, Salim Bengha­lem, 35 ans, origi­naire de Cachan (Val-de-Marne), présenté par les services de rensei­gne­ment comme « le respon­sable de l’ac­cueil des Français et des fran­co­phones au sein de l’Etat isla­mique ».

    — Sur Le Monde

    Donc la France fait des assas­si­nats ciblés à l’étran­ger – pas très ciblés en fait puisque ça touche plusieurs personnes. On le fait après avoir annoncé à la popu­la­tion de simples vols de recon­nais­sance – alors que bien entendu on savait déjà quelle était l’in­ten­tion.

    *Mais* ce qui nous préoc­cupe c’est de savoir si la cible était française ou non. Est-ce vrai­ment l’im­por­tant ? Quand en est-on arri­vés là ? à consi­dé­rer normal d’avoir le droit de mort sur les tiers tant qu’ils ne sont pas « des notres » ?

    Je déses­père, non seule­ment qu’on s’en­fonce ainsi, mais en plus que la majo­rité des popu­la­tions occi­den­tale a l’air de soute­nir cette évolu­tion. Tout est prêt pour la troi­sième guerre mondiale, il ne manque plus qu’un archi-duc.

    Ou alors nous conti­nuons ainsi mais arrê­tons de croire aux droits de l’Homme et arrê­tons de nous regar­der dans une glace.

  • Did a robot repor­ter screw up the AP’s Netflix earnings story?

    Well, for star­ters, the reason behind the discre­pancy is likely due to the fact that Netflix recently split its stock 7-for-1. That means that the company issued six new shares for each share of exis­ting stock, making each indi­vi­dual share worth only one-seventh as much. So if analysts had expec­ted Netflix to earn 32 cents a share before the stock split, divi­ding those esti­mates by 7 would mean that the analysts were expec­ting about 4 cents of earnings per share of the new Netflix stock.

    Maybe a repor­ter for the AP messed up the math on Netflix, using the old, pre-split esti­mates instead of the correct, post-split ones.

    But there’s another possi­bi­lity: maybe a robot is to blame.

    Last year, the AP struck a deal with a company called Auto­ma­ted Insights, which makes auto­ma­ted repor­ting soft­ware that can write certain types of stories without human assis­tance. Among the things Auto­ma­ted Insights’ soft­ware can do is write simple corpo­rate earnings stories, using numbers it pulls in from an auto­ma­ted feed. The AP now publishes more than 3,000 earnings stories per quar­ter with Auto­ma­ted Insights’ help.

    — Sur Fusion

    La diffu­sion brute des dépêches AFP et des commu­niqués de presse c’était déjà se tirer une balle dans le pied, mais le jour­na­lisme auto­ma­tique par des robots, ça devient vrai­ment déses­pé­rant. Même sans parler des erreurs : Quelle est la valeur ajou­tée ? Où est la mise en contexte et l’ana­lyse ?

  • Biens communs : de quoi parle-t-on au juste ?

    Rappe­lons que le droit de propriété intel­lec­tuelle – et singu­liè­re­ment la propriété litté­raire et artis­tique – est le seul droit de propriété qui soit limité dans le temps. Cette limi­ta­tion est certes tout à fait légi­time au regard d’objec­tifs d’in­té­rêt géné­ral, comme celui de l’ac­cès à la culture.

    […] Pourquoi les auteurs, les éditeurs, les produc­teurs et ceux qui les repré­sentent n’ont-ils pas été consul­tés en amont de cette réforme cachée du droit d’au­teur ? Mystère. Peut-être simple­ment la volonté de noyer l’opi­nion des premiers inté­res­sés dans une consul­ta­tion publique tous azimuts où les excès habi­tuels des oppo­sants au droit d’au­teur peuvent se donner libre cours.

    Donc le droit d’au­teur relève bien d’un équi­libre entre l’in­té­rêt parti­cu­lier de l’au­teur (ou plus souvent des inter­mé­diaires) et l’in­té­rêt collec­tif du public, tous deux légi­times. Mais, on ne sait par quelle magie, le SACD trouve scan­da­leux que la consul­ta­tion n’ait pas été initia­le­ment limi­tée aux premiers (et à leurs excès habi­tuels à eux).

    Un peu contra­dic­toire quand même. Quant à trou­ver anor­mal ou exces­sif une consul­ta­tion publique sur l’éla­bo­ra­tion d’une loi qui touche tout le monde dans un régime démo­cra­tique, c’est assez osé.

    A cet égard, on ne saisit pas quelle est la néces­sité d’af­fir­mer dans la loi qu’une œuvre dans le domaine public consti­tue­rait un « bien commun » alors que cela découle d’ores et déjà des dispo­si­tions du code de la propriété intel­lec­tuelle sur la durée de protec­tion des œuvres.

    […] Mais quelle est l’uti­lité de rajou­ter une dispo­si­tion spéci­fique sur les biens communs alors que l’état du droit français est parfai­te­ment clair sur ce point et n’a jamais suscité de réelle diffi­culté de mise en œuvre (on cher­che­rait en vain des exemples) ?

    […] [la faculté pour des asso­cia­tions agréées d’agir en justice pour faire respec­ter le « domaine commun infor­ma­tion­nel »] ne peut que four­nir un prétexte pour contes­ter que certaines œuvres dans le domaine public puissent néan­moins faire l’objet d’ex­clu­si­vi­tés. Par exemple lorsqu’elles ne peuvent être commu­niquées au public qu’à la suite d’in­ves­tis­se­ments impor­tants ou […autre cas].

    Donc le domaine public est clair pour tout le monde et n’a jamais suscité (d’après eux) de diffi­culté de mise en œuvre. Mais la SACD assume que quiconque réalise des inves­tis­se­ments impor­tants puisse récla­mer une exclu­si­vité sur l’œuvre du domaine public quand bien même il n’y aurait pas créa­tion d’une œuvre nouvelle signi­fi­ca­ti­ve­ment origi­nale proté­geable par le droit d’au­teur.

    Il y a comme magie à assu­mer les pires contra­dic­tions dans le discours, en plus de légi­ti­mer le copy­fraud et vouloir priva­ti­ser l’éla­bo­ra­tion des lois.

    Tiens, j’en rajoute une dernière :

    Il y a quelques années la mode était aux  crea­tive commons , faculté offerte aux auteurs d’ac­cep­ter à l’avance la diffu­sion de leurs œuvres en renonçant à toute auto­ri­sa­tion préa­lable et à leur rému­né­ra­tion. Cette démarche présen­tait un incon­vé­nient majeur : la déci­sion de l’au­teur était quasi-irré­ver­sible.

    Je rappelle qu’on parle dans le billet d’édi­teurs et produc­teurs, à qui les auteurs vendent leurs droits géné­ra­le­ment pour toute la durée légale (70 ans après leur mort) sans aucune réver­si­bi­lité volon­taire de la part de l’au­teur.

    Bref, enfu­mages et corpo­ra­tisme. Comme d’ha­bi­tude me direz-vous, mais le débat public étant ouvert, je me refuse à lais­ser ces gens faire échouer les quelques dispo­si­tions réel­le­ment indis­cu­tables. Celle-ci, l’ar­ticle 8 du projet de loi Répu­blique Numé­rique, en fait clai­re­ment partie :

    Comme le précise très bien la SACD, elle ne fait que préci­ser et clari­fier sans chan­ger l’équi­libre en cours. À ce titre elle ne peut pas affai­blir le droit d’au­teur, elle ne peut que donner les moyens de combattre les abus. C’est peut être bien ce qui fait peur aux inter­mé­diaires qui collectent ces droits d’au­teur.

  • L’éco­no­miste James Galbraith raconte les coulisses du plan B grec

    « C’est ce à quoi nous assis­tons aujourd’­hui. Une perte d’in­dé­pen­dance totale et une liqui­da­tion de l’État grec. La Grèce est un pays qui n’est plus indé­pen­dant. Le gouver­ne­ment a perdu toute marge de manœuvre. Il lui est inter­dit d’in­tro­duire la moindre loi sans l’ac­cord préa­lable de ses créan­ciers »

    […]

    « Ces 48 projets de loi prio­ri­taires sont dictés à Bruxelles et traduits ensuite en grec. Ce ne sont pas des réformes pour amélio­rer les condi­tions écono­miques de la Grèce. Ce sont des réformes construites par les lobbies »

    […]

    Les dates de fraî­cheur du lait ont été repous­sées de 3 à 7 jours pour que les entre­prises hollan­daises puissent expor­ter leur lait. Les grands groupes phar­ma­ceu­tiques se sont arran­gés pour être avan­ta­gés face à l’in­dus­trie locale, en invoquant une concur­rence en fait «  mani­pu­lée au travers des para­dis fiscaux et des prix de trans­fert  ». Les priva­ti­sa­tions sont conçues pour «  créer des mono­poles privés pour les entre­prises étran­gères  » sur les biens les plus inté­res­sants, à l’image de l’aé­ro­port d’Athènes, détenu par le groupe alle­mand de BTP Hoch­tief.

    […]

    Pour James Galbraith, l’échec de ce nouveau plan est déjà inscrit. Même si l’aug­men­ta­tion des taxes permet pendant quelques mois d’aug­men­ter les recettes de l’État, les mesures exigées vont conduire selon lui à une nouvelle dimi­nu­tion de l’ac­ti­vité, à une nouvelle réces­sion.

    — Sur Média­part

    La situa­tion de la Grèce n’est pas finie, même si on n’en parle plus. On se féli­cite mais en plus d’une catas­trophe écono­mique qui n’est pas réglée, on a une catas­trophe humaine qui risque d’être désas­treuse, sinon explo­sive.

  • Faut-il prendre l’ef­fon­dre­ment au sérieux ?

    Le problème, c’est le manque de dispo­ni­bi­lité et de réserves de ressources en mine­rai et matières premières – ce que l’on appelle l’épui­se­ment des éléments – pour capter, conver­tir et exploi­ter les éner­gies renou­ve­lables.

    […]

    Les tech­no­lo­gies que nous espé­rons salva­trices ne font qu’ajou­ter à ces diffi­cul­tés. « Car les nouvelles tech­no­lo­gies vertes sont géné­ra­le­ment basées sur des nouvelles tech­no­lo­gies, des métaux moins répan­dus et contri­buent à la complexité des produits, donc à la diffi­culté du recy­clage »

    […]

    « Il est trop tard pour le déve­lop­pe­ment durable, il faut se prépa­rer aux chocs et construire dans l’ur­gence des petits systèmes rési­lients ».

    Pour eux, l’ef­fon­dre­ment n’est pas tant une trans­for­ma­tion brutale, un retour à la barba­rie, qu’« une situa­tion inex­tri­cable, irré­ver­sible et complexe, pour laquelle il n’y a pas de solu­tions, mais juste des mesures à prendre pour s’y adap­ter ». Comme face à une mala­die incu­rable, il n’y a pas de solu­tions, mais des choses à faire. Pour eux, la décrois­sance volon­ta­riste n’est plus d’ac­tua­lité. La réduc­tion graduelle, maîtri­sée et volon­taire de nos consom­ma­tions maté­rielles et éner­gé­tiques n’est plus réaliste. […] Nous sommes là encore face à une conjonc­tion d’ef­fon­dre­ments : des ressources, des finances, de l’éco­no­mie, de la poli­tique, de la société et de la cultu­re… Un effon­dre­ment total, systé­mique « où même la possi­bi­lité de redé­mar­rer une société dans un envi­ron­ne­ment épuisé serait très faible pour ne pas dire impos­sible. »

    — sur Inter­net Actu

    Vision extrê­me­ment dépri­mante, mais à lire car le problème de fond est sérieux.

  • Paris: piétio­ni­sa­tion d’une partie de la voie Pompi­dou et tram­way rive droite

    « Ce trans­port propre permet­tra une traver­sée de Paris d’ouest en est, soit par les quais hauts, soit par la rue de Rivoli. Le projet est à l’étude avec les services de la Ville, et nous en discu­te­rons avec le STIF, la RATP, la préfec­ture de police. Je souhaite un tram­way nouvelle géné­ra­tion, sans rail ni caté­naire, en site protégé. Ce qui ne néces­si­tera pas de gros travaux d’in­fra­struc­tures, limi­tera les coûts et permet­tra d’al­ler très vite’: il sera en service avant 2020 », assure la maire.

    Anne Hidalgo, via l’Ex­press

    Un tram­way sans rail ni caté­naire, moi j’ap­pelle ça un bus, éven­tuel­le­ment sur voie réser­vée. Un peu comme il en existe déjà partout en fait.

    Bon, on parle peut être d’un bus nouvelle géné­ra­tion, et de voie réser­vée indé­pen­dante des voies de circu­la­tion exis­tantes, mais ça reste un bus.

    C’est vrai que côté marke­ting parler de tram­way c’est vache­ment plus hype. Mais là ça devient du green-washing.

  • Il écrit à la photo­graphe qui a osé retou­cher les photos de sa femme… Une lettre formi­dable

    Ces photos sont très belles et vous êtes mani­fes­te­ment une photo­graphe de talent… mais ce n’est pas ma femme. Vous avez fait dispa­raître chacun de ses « défauts ». Même si je suis sûr que c’est elle qui vous a demandé de le faire, vous avez enlevé tout ce qui a fait notre vie.

    Lorsque vous enle­vez ses verge­tures, vous enle­vez le souve­nir de ses gros­sesses et de nos enfants. Lorsque vous enle­vez ses rides, vous enle­vez deux décen­nies de rires et de soucis. Lorsque vous enle­vez sa cellu­lite, vous enle­vez son amour pour la cuisine et pour tous ces plats que nous avons parta­gés.

    Je ne vous dis pas cela pour vous faire sentir mal. Vous avez juste fait votre travail. Je vous écris pour vous remer­cier. En voyant ces images, je me suis rendu compte que je ne disais pas assez à ma femme à quel point je l’aime et que je l’adore comme elle est.

    — via Posi­tivR

    Merci.

    On peut atté­nuer un peu, on peut ne pas montrer, mais quand on retouche pour chan­ger et masquer alors on nie la personne, qui elle est et ce qu’elle a vécu.

    Ça fonc­tionne sur les maga­zines juste­ment parce qu’on ne connait pas ces gens, qui n’ont pas à être réels. Ne perdons pas notre huma­nité.

  • Pourquoi la BPI fait fuir les capi­taux privés

    En consta­tant « la perti­nence de l’in­ter­ven­tion de la BPI dans de nombreux domaines, notam­ment celui du soutien à l’in­no­va­tion et le service rendu à des milliers d’en­tre­prises », les dépu­tés commettent une double erreur. Ils oublient, d’abord, ce que devrait être la philo­so­phie géné­rale de la BPI : pallier les défaillances du marché unique­ment.

    En clair : Le résul­tat est plutôt posi­tif, mais c’est public et non privé, donc c’est mal. Le reste de l’ar­ticle reprend ce prin­cipe à multiples occa­sions.

    Ce que l’on voit, en effet, ce sont les campagnes de commu­ni­ca­tion toni­truantes de la BPI et les start-ups digi­tales et inno­vantes qui émergent et que la banque affiche à son palma­rès. Ce que l’on ne voit pas, c’est l’as­phyxie progres­sive du secteur privé. Comme déve­loppé dans une nouvelle note pour le think-tank Gene­ra­tionLibre, il faut s’inquié­ter de la faible part des capi­taux privés dans le finan­ce­ment de l’in­no­va­tion.

    On ne dira donc pas pourquoi ce serait mieux que le finan­ce­ment soit privé, et que de riches inves­tis­seurs en récu­pèrent le fruit. C’est par prin­cipe.

    Que le public fasse émer­ger l’in­no­va­tion et aide les initia­tives de créa­tion, moi ça me parait plutôt posi­tif. Que quand c’est possible cela se fasse sur le public sans objec­tif premier de profit de la part de l’in­ves­tis­seur finan­cier tiers – et que l’in­ves­tis­se­ment privé à visée lucra­tive soit là pour les autres cas – ça me parait là aussi plutôt inté­res­sant. C’est même le rôle de l’État qu’on peut diffi­ci­le­ment discu­ter : celui d’ai­der à la créa­tion et à l’in­ves­tis­se­ment profi­table sur le long terme à l’éco­no­mie, surtout sur la prise de risques.

    Les ratios pruden­tiels impo­sés aux banques depuis la crise de 2008 expliquent, en partie, l’ab­sence des finan­ciers dans le finan­ce­ment des start-ups. Un inves­tis­se­ment dans un fonds de capi­tal inno­va­tion les oblige à mobi­li­ser bien davan­tage de fonds propres que pour d’autres types d’in­ves­tis­se­ments : le rende­ment des capi­taux ainsi enga­gés est défa­vo­rable. Desser­rer cet étau qui gêne l’in­ves­tis­se­ment et nuit à l’in­no­va­tion devrait être une prio­rité.

    La crise bancaire ? mais elle est passée. Déré­gle­men­tons encore plus l’in­ves­tis­se­ment sur capi­taux virtuels, on a bien vu que ça n’avait aucune influence écono­mique néga­tive. Si ? ah ? pas pour l’au­teur visi­ble­ment. C’est un étau qui empêche l’in­ves­tis­se­ment privé. Visi­ble­ment le public pallie bien, comme démon­tré, mais comme c’est public, il est urgent de chan­ger ça, quitte à prendre de sacrés risques.

    Si le texte attri­bue à l’Etat le rôle de couvrir un risque, l’Etat doit toute­fois délé­guer au secteur privé, a priori plus compé­tent, le choix des inves­tis­se­ments. Concer­nant la BPI, nous plai­dons donc pour un recen­trage de son acti­vité sur deux types d’in­ter­ven­tion seule­ment : le finan­ce­ment de long terme de l’in­no­va­tion, où le secteur privé ne s’aven­ture de toute façon pas, et un rôle indi­rect de multi­pli­ca­teur du crédit, sur le modèle de KfW, la banque publique alle­mande.

    Au public le risque, au privé l’in­ves­tis­se­ment (et le béné­fice asso­cié). C’est encore mieux si les fonds publics ne sont qu’un démul­ti­pli­ca­teur pour le privé.

    La fumis­te­rie du privé par prin­cipe plus compé­tent que le public (surtout sur l’in­ves­tis­se­ment bancaire, vues les dix dernières années et la crise asso­ciée), ça commence à me fati­guer sévè­re­ment.

    En voulant faire de la BPI un instru­ment d’ap­pli­ca­tion de la poli­tique indus­trielle, la mission parle­men­taire ne propose aucune réforme ambi­tieuse de l’ins­ti­tu­tion et semble se trom­per d’époque. A quand la prochaine mission ?

    Parce que oui, si le public se met à faire de la poli­tique, ça la fout mal pour les inté­rêts privés. L’époque est plus à la déré­gu­la­tion capi­ta­lis­tique totale, effec­ti­ve­ment.

    Bravo Chal­lenges pour ce superbe exemple de ce qui me fait peur dans l’éco­no­mie d’in­ves­tis­se­ment aujourd’­hui. Et pour­tant je bosse en star­tup, et suis heureux de le faire.

    Malheu­reu­se­ment c’est clai­re­ment la ligne qu’on tend à suivre depuis un moment. Que peut-on faire pour chan­ger ?

  • Colis­simo en ligne : envoyer un colis depuis sa boîte au lettre

    Mercredi dernier, j’ai appris via un article du Monde relayé sur twit­ter, que l’on pouvait main­te­nant, grâce à La Poste, envoyer des colis en les postant direc­te­ment dans sa boîte au lettre fermée à clé.

    Jean­viet (dans ce qui ressemble à du publi-rédac­tion­nel)

    Ça ressemble à une très bonne idée. Je crois même que dans d’autres pays c’est la norme pour les lettres (le facteur pose ce qu’il apporte, mais aussi prend ce qui est à poster). Bref, ça fait du bien de dire du bien de La Poste.

    Bon, je n’ai pu m’em­pê­cher de rire à celui qui sur Twit­ter propo­sait de lais­ser au facteur un simple avis de passage.