J’entends parler de vengeance, de guerre, de bombes. Je ne juge pas le besoin d’agir, mais est-ce vraiment ça qui mettra fin au terrorisme ? Où est-ce au contraire ce qui peut renforcer leur propre vengeance, leur sentiment d’injustice, les divisions chez nous et leur capacité à recruter ?
Nous sommes dans la même phase que celle qu’ont traversé les États-Unis après 2001. Et on s’apprête à faire les mêmes erreurs.
— Padre Pio (@Padre_Pio) 15 Novembre 2015
Et si nous apprenions de notre passé ? Depuis 40 ans nous avons plus ou moins directement encouragé des guerres et armé des opposants à de nombreux régimes. Nous avons aussi nous-même mené certaines guerres, ou bombardé et tué à distance.
D’énormes moyens. Il serait malhonnête de dire qu’il n’y a eu aucun résultat : la situation d’aujourd’hui est en grande partie le résultat d’hier. Recommencerons-nous ?
« Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance. » Jens Stoltenberg, Premier ministre norvégien.
— Thømas Messias ™ (@tomsias) 15 Novembre 2015
Ça ne résoudra rien en soi, et il faut bien entendu agir en parallèle. Pour autant, voilà une conduite dont je serais fier, une qui serait en ligne droite avec l’intervention de Dominique de Villepin à l’ONU il y a quelques années : assumer de ne pas se lancer dans une guerre qui n’a d’objectifs que de montrer qu’on agit, sans réellement être la solution à quoi que ce soit, et qui coûtera cher en vies humaines là où nous enverrons nos bombes.
Some problems do not have effective short term solutions, only difficult expensive time consuming long term ones. But that takes courage.
— Ori A Pekelman (@OriPekelman) 15 Novembre 2015
Short term panicky solutions applied to long terms problems usually make things worst. We have been applying those for forty years now.
— Ori A Pekelman (@OriPekelman) 15 Novembre 2015
Aurons-nous le courage de refuser la fausse solution facile et de réfléchir au long terme, tout en sachant que ça ne flattera pas nos instincts ? Il y a quelques années nous avons tous été fiers d’un discours de Dominique de Villepin. J’aimerais tant qu’il en soit de nouveau ainsi.
Dis @fhollande, la réunion du congrès, c’est pour octroyer le droit de vote des étrangers ou autre mesure d’ouverture ?#MessageDePaix
— Nicolas Steinmetz (@nsteinmetz) 15 Novembre 2015
Voilà un exemple de ce que nous pourrions dire. Le droit de vote aux étrangers n’est qu’un exemple.
Si c’est plus consensuel, même si ça me parait moins fort comme symbole, nous pouvons aussi simplement de multiplier par dix notre promesse d’accueil des réfugiés, et en faire notre réponse aux attentats.
Imaginez cette soirée qui se répète. Chaque jour. Au bout de combien de temps vous voudriez quitter votre pays, en Zodiac s’il le faut ?
— LANDEYves (@LANDEYves) 13 Novembre 2015
Parce que finalement, ces réfugiés fuient les mêmes forces que nous, mais eux c’est tous les jours, armes lourdes et bombardements, parfois nos propres bombes.
À l’heure où on parle de défendre la France, ses valeurs, son histoire, le concept de liberté, égalité et fraternité… ça aurait tellement plus de sens d’imaginer quelque chose comme ça. Je peux vous dire qu’on parlerait de la France comme d’un vrai pays de libertés et de fraternité pendant des décennies avec un truc du genre.
Ça n’arrêterait pas le terrorisme dès aujourd’hui, mais les bombes non plus. Au moins ça n’en créera pas de nouveaux adeptes pour demain.
Mais pour ça il faut du courage. Le courage d’agir même si on risque sa réélection, même si on se soumet aux critiques débiles de laxisme. Le courage de penser une politique au lieu de faire du spectacle et du marketing.
Je sais que mon opinion est très largement minoritaire en France, encore plus aujourd’hui, mais permettez-moi de rêver – ou aidez-moi à diffuser ce message si vous y rêvez aussi.
Image d’entête sous licence Creative Commons BY-SA détournée à partir d’une image de elPadawan
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