Auteur/autrice : Éric

  • Cravates

    […] Depuis la promul­ga­tion de l’état d’ur­gence, après les cravates noires de rigueur, les socia­listes se sont mis à arbo­rer des cravates bleues. Signe du sérieux du moment

    — Stéphane

    Comme lui, je suis convaincu que tout ça est très bien réflé­chi. On ne pense plus que commu­ni­ca­tion et marke­ting, et plus modèle de société et travail de fond. Le mot d’ordre est devenu « action et fermeté », comme si agir, peu importe pour faire quoi, primait sur le fait de travailler dans la bonne direc­tion.

    La poli­tique est morte, lais­sant place à un système pure­ment publi­ci­taire. Les rares choix de fond sont guidés non par ce qui semble bon mais par ce qui semble pouvoir rempor­ter l’adhé­sion sur le moment, soit des citoyens face à un événe­ment ou à des élec­tions, soit des entre­prises ou des acteurs écono­miques prin­ci­paux le reste du temps.

    […] Je n’ai pas pu m’em­pê­cher de remarquer que les cravates roses étaient ressor­ties. C’est trop tard et c’est trop peu, les gars. On ne fait pas le monde d’un simple nœud autour du cou, c’est même pour ça que vos prédé­ces­seurs ont aboli la peine de mort.

    Un peu tard pour ces élec­tions, mais peut être aussi pour tout le système. Rattra­per ça va être diffi­cile, parce que celui qui travaille sur le long terme sera toujours distancé dans l’ins­tant par celui qui fait de la commu­ni­ca­tion. Entre temps une part gran­dis­sante s’est tota­le­ment déso­li­da­ri­sée de la poli­tique, en faisant même un terme à conno­ta­tion néga­tive, le confon­dant avec le prosé­ly­tisme parti­san primaire.

    Trop peu, ça c’est certain. Le travail de fond n’existe plus. Seul ce qu’on montre a de l’im­por­tance.

  • Finland plans to pay everyone in the coun­try $876 a month

    The Nordic nation is getting closer this month to fina­li­zing a solu­tion to poverty: paying each of its 5.4 million people $876 tax-free a month — and in return, it will do away with welfare bene­fits, unem­ploy­ment lines, and the other bureau­cracy of its exten­sive social safety net.

    The concept, called basic income, has been a popu­lar source of debate among acade­mics and econo­mists for decades, though Finland would be the first nation in the Euro­pean Union — and the first major nation anyw­here — to actually imple­ment the idea on a univer­sal basis.

    — Mashable

    Il est temps de voir les choses avan­cer, mais il y a encore du chemin à faire. On parle là de dédier tout le budget unique­ment à ça, coupant de fait tout le filet social.

    Il m’ap­pa­rait normal de dépla­cer une grosse part des aides sociales vers un revenu d’exis­tence mais c’est loin d’être aussi simple. Si on y déplace l’équi­valent de la sécu­rité sociale, les gens avec un cancer vont dépendre des assu­rances privées, qui calquent leurs pres­ta­tions en fonc­tion des risques. Une fois le cancer déclaré, le revenu d’exis­tence risque de ne pas suffire. Même chose avec les allo­ca­tions liés à des handi­cap, qui doivent forcé­ment s’ajou­ter si on veut réel­le­ment apla­nir des problèmes.

    L’idée que l’ad­mi­nis­tra­tif inutile, le contrôle et les règles complexes de redis­tri­bu­tion ne soient fina­le­ment pas rentables face à un bête chèque sans condi­tions recoupe cepen­dant assez bien un précé­dent lien sur les aides cari­ta­tives.

  • These Pranks­ters Read Bible Passages to People, Telling Them It Was the Qur’an

    A lot of conser­va­tive Chris­tians like to argue, as do atheists, that the Qur’an is full of barba­rism and miso­gyny. Unlike the atheists, though, they forget that their own Bible is also full of horri­fic verses.

    So the Dutch pranks­ters at Dit Is Normaal ran an expe­riment. They bought a Bible, but chan­ged the cover to say it’s the Qur’an. Then they asked people to read passages and give their thoughts.

    — via Patheos

    Parce que moi aussi j’en ai marre de voir qu’on parle du voile, de l’Is­lam qui hiérar­chise la femme et l’homme, de la barba­rie de la loi du Coran. Ce n’est pas mieux côté juif ou chré­tien. Il y a des ortho­doxes de chaque côté.

    Bref, un peu de recul. Notre prêtrise est réser­vée aux hommes, les nones sont voilées, et notre histoire est loin d’être relui­sante. Je dis « nous » mais plus par racines qu’autre chose.

  • Germany is about to start up a mons­ter machine that could revo­lu­tio­nize the way we use energy

    For more than 60 years, scien­tists have drea­med of a clean, inex­haus­tible energy source in the form of nuclear fusion.

    […] Last year, after 1.1 million construc­tion hours, the Insti­tute comple­ted the world’s largest nuclear fusion machine of its kind, called a stel­la­ra­tor.

    They call it this 52-foot wide machine the W7-X.

    And follo­wing more than a year of tests, engi­neers are finally ready to fire up the $1.1 billion machine for the first time, and it could happen before the end of this month, Science repor­ted.

    Busi­ness Insi­der, se faisant l’écho de Science

  • On a décon­seillé à Emma Watson d’em­ployer le mot « fémi­nisme » dans son discours sur l’éga­lité

    Je ne sais que faire comme commen­taire. Indé­pen­dam­ment des opinions sur le meilleur terme à utili­ser dans tel ou tel contexte, qu’on puisse avoir peur d’uti­li­ser le terme de fémi­nisme ne peut certai­ne­ment pas être un signe posi­tif.

    Parce que c’est lié et inté­res­sant :

    Chaque mois, « Libé­ra­tion » fait le point sur les histoires qui ont fait l’ac­tua­lité des femmes, de leur santé, leurs liber­tés et leurs droits. Troi­sième épisode : novembre 2015.

    TL;DR: il y a encore du boulot

  • Synchro­ni­ser mes lectures

    J’at­tends une liseuse qui me permette d’im­por­ter mes propres livres ache­tés hors de la plate­forme du construc­teur et qui me permette d’en synchro­ni­ser les posi­tions de lecture et surli­gne­ments entre la liseuse et le smart­phone.

    Bonus si j’ai une sorte d’es­pace de stockage en ligne qui ne m’im­pose pas de stocker toute ma biblio­thèque en local sur chaque appa­reil. Si la liseuse gère les DRM Adobe et LCP c’est encore mieux, mais pas stric­te­ment indis­pen­sable.

    Plein de jardins plus ou moins fermés, aucun système ouvert assez mature pour offrir ça, et ça me manque.

    Je sais déve­lop­per le système de synchro­ni­sa­tion – je suis même prêt à le faire – et il est assez facile de se repo­ser sur un Drop­box ou équi­valent pour le stockage si néces­saire. Le problème c’est bran­cher ça sur une liseuse de qualité.

    J’achète la première liseuse suffi­sam­ment ouverte pour me permettre de faire ça.

  • Amazon’s new $50 Kindle Fire won’t reco­gnize side­loa­ded ebooks on SD cards

    The Kindle Fire comes with a SDXC card slot that outclasses every other tablet in its price range, accom­mo­da­ting storage cards that can hold as much as 128GB of media — but it won’t read ebooks from the slot.

    Chris adds, « This seems like a strange over­sight, given that every other media app on the tablet uses that card for down­loa­ding and storage, and its 5 GB usable inter­nal memory isn’t a lot for people who have a large library of picture-heavy e-books — espe­cially if they want to install other apps, too. »

    […]

    Every walled garden wants to keep out the compe­ti­tion. Amazon also announ­ced yester­day that it would stop carrying the Chro­me­cast and Appletv, devices from Google and Apple that compete with its own Fire TV.

    via BoingBoing

    Et pour­tant j’ai encore des gens, à chaque fois que j’aborde des compa­ra­tifs de liseuses en expliquant avoir mis de côté les Kindle, qui m’ar­gu­mentent que je réagis par inté­rêt ou par idéo­lo­gie.

    Pour l’ins­tant le jardin est grand, doré, mais il est fermé. Demain le jardin sera peut être trop petit, ou les dorures auront dispa­rues parce qu’il sera temps de renta­bi­li­ser. Vous, vous serez encore à l’in­té­rieur.

    Vous, nous peut-être. Je ne sais pas. Parce que l’ana­lyse vaut pour plus que le livre numé­rique et Kindle.

  • Confi­den­tia­lité et faiblesse

    La perte de confi­den­tia­lité est accep­tée car celle-ci est consi­dé­rée comme un bien person­nel et non comme un bien commun. C’est cet indi­vi­dua­lisme qui fait que l’on manque de recul. La ques­tion n’est pas de savoir ce qu’ils vont faire de mes données mais ce qu’ils peuvent faire de nos données, collec­ti­ve­ment.

    — David Larlet

    Quand on parle de vie privée il y a le « je n’ai rien à cacher », mais aussi le « pourquoi moi ». J’aime bien la vision de David. Savoir que j’ai les yeux bleus ne me gêne pas vrai­ment. Savoir que quelqu’un collecte les noms et adresse de tous ceux qui ont les yeux bleus… là ça commence à coin­cer. Il est temps de remettre un contexte collec­tif à tout cela.

    C’est d’au­tant plus impor­tant main­te­nant que l’État annonce l’in­ten­tion d’une inter­con­nexion globale de tous les fichiers, notam­ment ceux de la sécu­rité sociale.

    Nous oublions notre histoire. La CNIL a été créée juste­ment pour éviter ça. D’an­née en année on lui fait porter des missions admi­nis­tra­tives sur les fichiers privés et on rend son rôle unique­ment consul­ta­tif quand il s’agit de l’État et de la police, alors que le danger premier est là.

    Nous régres­sons de 40, 70 ou 100 ans. Comme un cycle. Les guerres et dicta­tures ne nous ont pas appris assez, certains sont prêts à en vivre une nouvelle.

  • Et si ça tombe ?

    Oui, si ça tombe il faut des gens pour inter­ve­nir en dehors des heures habi­tuelles. Sauf infra­struc­ture de folie qui permet d’avoir des gens 24/7 devant un écran à travailler, ça veut dire faire des astreintes.

    Et là je me pose des ques­tions pour faire ça bien. Comment est-ce que ça se passe chez vous ?

    • Vous tour­nez sur quelle durée ? tous les jours, toutes les semaines, ou en sépa­rant le week-end du reste de la semaine ?
    • Vous tour­nez à combien de personnes ? deux, trois, quatre ou plus ? comment les congés de chacun sont-ils gérés ?
    • Votre temps d’as­treinte est-il rému­néré ou compensé ? Comment ? Combien ? Cela comprend-il un forfait d’in­ter­ven­tion mini­mum ?
    • Quels sont les règles établies (même impli­ci­te­ment) en terme de délai de réponse et d’in­ter­ven­tion ?
    • Avez-vous une astreinte qui s’oc­cupe de l’ap­pli­ca­tion en paral­lèle de l’as­treinte liée à la plate­forme/système ? Si oui, est-ce deux équipes sépa­rées ou les mêmes personnes ?
    • Il y a-t-il d’autres points non listés dans votre fonc­tion­ne­ment ? (règles, horaires, repos, maté­riel, orga­ni­sa­tion)

    Vous pouvez répondre ici (il suffit de mettre un email inconnu pour que le commen­taire reste privé jusqu’à ce que je le liste, préci­sez-le si vous voulez que le commen­taire ne soit pas publié).


    Afin de préci­ser, je parle d’as­treinte, donc être joignable en cas d’in­ci­dent majeur ayant un impact tel qu’une inter­ven­tion ne peut attendre la prochaine heure de travail habi­tuelle. Si l’in­ter­ven­tion elle-même peut parfois simple­ment être de véri­fier et décla­rer que le problème peut attendre, il ne s’agit pas d’être en direct des utili­sa­teurs à faire du support niveau 1 « ça marche pas », qui est un tout autre métier.

  • Peut-on faire repo­ser des déci­sions publiques sur des boites noires ?

    C’est ce qui est en train d’ar­ri­ver à Martell Chubbs en Cali­for­nie, accusé récem­ment de meurtre dans une affaire qui remonte à 1977, inculpé parce que son ADN corres­pon­drait à l’ADN trouvé sur place, selon les bases de données géné­tiques de la police améri­caine. Chubbs a donc demandé à inspec­ter le code du logi­ciel qui a fait la corré­la­tion entre son ADN et celui recueillit à l’époque afin de consta­ter l’exac­ti­tude des résul­tats. Bien sûr, le construc­teur du programme a refusé, faisant valoir le risque encouru par le dévoi­le­ment du code de son programme proprié­taire. Le tribu­nal a donc rejetté la demande de l’ac­cusé, lais­sant la défense libre d’exa­mi­ner le témoin expert, mais pas l’ou­til que le témoin invoque. D’autres tribu­naux améri­cains ont rendu des déci­sions semblables.

    […] “L’im­mu­nité logi­cielle n’existe pas”, rappelle Rebecca Wexler. Les erreurs de program­ma­tion peuvent modi­fier les rapports de vrais­sem­blance de l’ADN d’un facteur 10. Quand des experts ont mis à jour un bug dans un logi­ciel d’al­coo­test, la Cour suprême du Minne­sota a inter­dit qu’il puisse servir de preuve dans tout juge­ment futur.

    via Inter­net Actu

    Comme le dit l’ar­ticle, rien que le scan­dale récent de triche de Volks­wa­gen sur les contrôles anti-pollu­tion montre qu’un logi­ciel ne reste qu’un outil. Si on ne peut pas étudier les limites de l’ou­til, son analyse ne vaut rien.

    Le pire c’est que des problèmes graves dans les analyses ou procé­dures d’ana­lyses d’ADN, de cheveux, d’al­coo­lé­mie… on en trouve une bonne poignée en cher­chant un peu. Mais offi­ciel­le­ment, impos­sible de contes­ter les logi­ciels pour lesquels il n’y a encore eu aucun scan­dale.

    peut-on faire repo­ser des déci­sions publiques sur des boites noires ?