Auteur/autrice : Éric

  • La monnaie dans tous ses états

    Pour révo­lu­tion­naire qu’elle paraisse, l’idée défen­due – réser­ver à la Banque natio­nale suisse le droit de créer de la monnaie, autre­ment dit mettre fin au crédit bancaire qui ne soit pas inté­gra­le­ment couvert par de la monnaie centrale (billets en circu­la­tion et avoirs en comptes de vire­ment) – est en réalité vieille sinon comme le monde, du moins de trois bons quarts de siècle. C’est en 1939 en effet qu’Ir­vin Fisher et cinq autres écono­mistes améri­cains signèrent une propo­si­tion de réforme moné­taire (« A Program for Mone­tary Reform ») visant à élimi­ner ce qu’ils consi­dé­raient comme l’une des causes majeures des grandes dépres­sions (à commen­cer bien sûr par celle dont le monde, alors, peinait à se rele­ver), à savoir la progres­sion incon­trô­lée du crédit bancaire. Leur projet, qui s’ap­puyait en les appro­fon­dis­sant sur les thèses défen­dues par quelques moné­ta­ristes de l’époque, est resté dans les annales sous le nom de « Chicago Plan »; il sera même repris tout récem­ment (2012) par des cher­cheurs du Fonds moné­taire inter­na­tio­nal qui lui trou­ve­ront passa­ble­ment d’avan­tages (« The Chicago Plan Revi­si­ted »).

    via la Tribune de Genève

    On rejoint un autre billet récent. Plutôt que de permettre à des banques privées de créer une masse incon­trô­lée d’argent virtuel à leur propre profit, créer peu d’argent direc­te­ment à desti­na­tion des ménages et lais­ser les banques orga­ni­ser cet argent sans créa­tion.

    Problème : Le pays qui va instau­rer ça isolé­ment va voir ses banques partir ailleurs.

  • How we do large scale retros­pec­tives

    In late 2014 we had an oppor­tu­nity to run a program level retro for an inno­va­tion initia­tive that span­ned across 80–90 people in NYC and Stock­holm.  Instead of a large session, we opted to try some­thing bit different – and we found it to work better for these types of initia­tives.

    Labs at Spotify

    Et vous ? comment gérez-vous vos rétro ? Arri­vez-vous à rester construc­tifs à plus de dix ?

  • La Banque d’Es­pagne menace la Cata­logne d’une sortie de la zone euro

    [Le gouver­neur de la banque d’Es­pagne] a ainsi déclaré que si la Cata­logne se sépa­rait de l’Es­pagne, le nouvel Etat serait « auto­ma­tique­ment exclu de la zone euro, car ce proces­sus implique la sortie de l’Union euro­péenne. » Et Luis Maria Linde d’al­ler encore plus loin dans les menaces en dres­sant le tableau cata­clys­mique d’un « Catexit. » « Les banques cata­lanes pour­raient cesser d’avoir accès au refi­nan­ce­ment de la BCE », explique-t-il. Dans ce cas, la Cata­logne serait obli­gée d’émettre sa propre monnaie qui serait sans doute déva­luée. Et Luis Maria Linde rajoute encore l’hor­reur à la menace : « les dépôts pour­ront alors être gelés, comme cela a été le cas en Amérique latine ou en Grèce. »

    via La Tribune

    Rien de neuf. On l’a déjà fait en Irlande, en Grèce. Le problème n’est pas sur la sortie de l’Union Euro­péenne ou non, mais que cette menace soit employée pour contraindre les choix poli­tiques des peuples.

    Le gouver­ne­ment grec n’existe déjà quasi­ment plus que sur le papier, ses choix étant essen­tiel­le­ment déci­dés ou vali­dés par d’autres.

    Là au lieu d’en­vi­sa­ger et de prépa­rer un peuple à deve­nir indé­pen­dant (s’il s’avère que c’est vrai­ment leur choix), on met les blocages pour dissua­der. Ce n’est même plus une assis­tance ou un vrai problème écono­mique comme pour la Grèce, c’est pure­ment poli­tique. Pire : Cette inter­ven­tion est faite par toute une hiérar­chie de gens qui ne sont pas élus, ni au niveau natio­nal ni au niveau euro­péen.

    Il est urgent de réfor­mer l’Eu­rope, parce qu’elle devient un danger pour la démo­cra­tie. J’ai peur à ma démo­cra­tie. J’ai l’im­pres­sion de le dire en fin d’un billet sur dix, et ça me fait encore plus peur de le réali­ser.

  • Anti­cor dément tout complot et porte plainte contre Le Figaro

    Les proprié­taires des plus grosses entre­prises achètent des média peu rentables. Devi­nez ce qu’il se passe ?

    Après Canal+ qui dépro­gramme très offi­ciel­le­ment un docu­men­taire d’in­ves­ti­ga­tion « parce qu’on ne tape pas sur les copains du même groupe » (fina­le­ment diffusé par France 3), voici Le Figaro :

    Le Figaro vient de publier un article à charge contre Anti­cor. Le fait que cette asso­cia­tion se soit récem­ment consti­tuée partie civile contre Serge Dassault, proprié­taire de ce jour­nal, est sans doute une coïn­ci­den­ce…

    […]

    Le Figaro conclut son propos ainsi : « Aujourd’­hui, un membre d’An­ti­cor explique que “la plainte de l’as­so­cia­tion contre Buis­son a peut-être été un peu orien­tée par le cabi­net Taubira et peut-être par la ministre elle-même”. CQFD. » On notera que, malgré la source anonyme […] la jour­na­liste n’ex­plique pas comment « le cabi­net Taubira » ou « la ministre elle-même », qui a été nommée Garde des Sceaux le 16 mai 2012, a pu « orien­ter » la plainte d’An­ti­cor contre Patrick Buis­son dépo­sée le… 10 février 2010 !

    Commu­niqué du président Anti­cor

    CQFD

    L’au­dio­vi­suel public a plein de travers, et a aussi ses propres dérives, mais j’es­père qu’il appa­rait désor­mais clai­re­ment combien payer une rede­vance pour France Télé­vi­sion et Radio France est essen­tiel, même si on n’en est pas public. C’est juste un guide qui permet d’évi­ter des dérives encore plus grandes.

    Si je n’étais pas fati­gué, je trou­ve­rais presque ironique que ce soit juste­ment Anti­cor qui soit pris pour cible.

    Il faut dire que Le Figaro en ce moment a une drôle de concep­tion de l’in­for­ma­tion libre et indé­pen­dan­te… à la limite du publi­ré­dac­tion­nel (aussi relayé par Le Monde)

  • Mycli is a command line inter­face for MySQL, MariaDB, and Percona

    Mycli is a command line inter­face for MySQL, MariaDB, and Percona with auto-comple­tion and syntax high­ligh­ting.

    Mycli

  • Asile : droit de réponse à la bien-pensance

    « Aujourd’­hui, un réfu­gié poli­tique, en France, il a droit à 700 euros par mois, il a une prio­rité au loge­ment, il a droit au trans­port gratuit, toutes sortes de choses auxquelles la famille modeste ici n’a pas droit »

    Comme je m’y atten­dais, j’ai immé­dia­te­ment été accusé d’ « intox » […]

    Je main­tiens la tota­lité de ces propos. […] allo­ca­tion jour­na­lière éche­lon­née entre 6,80 euros par jour et pour une personne seule, et 37,40 euros pour une famille de dix personnes. Si bien que l’aide versée dès l’ar­ri­vée en France à quelqu’un qui demande l’asile, s’éche­lonne entre 200 et  1200 euros par mois.

    Le chiffre que j’ai cité, de 700 euros, corres­pond à une famille de six personnes.

    Pierre Lelouche, sur son site

    Parce que oui, dire « un réfu­gié poli­tique a droit à 700 euros par mois » et « une famille de 6 personnes réfu­giée poli­tique a droit à 700 euros par mois », c’est la même chose pour lui.

    Pour moi ça n’a rien à voir, et si c’est effrayant, c’est surtout par le ridi­cule de l’aide dans le second cas.

    Ques­tion d’hon­nê­teté intel­lec­tuelle. Visi­ble­ment pour lui tout ça n’est qu’ar­gu­ties juri­diques, et bien évidem­ment pas une présen­ta­tion malhon­nête des choses.

    Triste poli­tique.

    Pour cari­ca­tu­rer une phrase qui tourne souvent : Le jour où bien-pensant/ce est devenu une insulte, on aurait du se méfier.

  • Retour de recherche

    Je cherche un studio ou deux pièces dans le quart nord-est de Paris. Je ne résiste pas à vous parta­ger mon TOP 3 :

    1. Le « studio en collo­ca­tion ». Photo à l’ap­pui, il s’agit d’une grande pièce avec deux cana­pés-lits. Pas même de chambre à part, je ne me rappelle pas le prix mais on était au dessus des 700 € par mois (par loca­taire). Non, ni l’em­pla­ce­ment ni le studio n’étaient même vrai­ment sympa.
    2. La chambre dans une collo­ca­tion de 4 personnes. Pourquoi pas. La chambre fait 9m², sans salon commun. Pour 950 € par mois. Quar­tier sympa mais pas non plus en plein centre.
    3. L’an­nonce de sous-loca­tion « mini­mum 1 an », à se deman­der pourquoi il y a sous-loca­tion et si ce n’est pas quelqu’un qui se créé un revenu en relouant plus cher. Sans bail « dans une confiance réci­proque » mais quand même avec bulle­tins de salaires et garant « à amener lors de la visite ».
      En alter­na­tive j’ai aussi l’an­nonce du proprié­taire (pas de sous-loca­tion) qui met en avant très expli­ci­te­ment « pas de bail dans un premier temps, on verra ensuite ». Comprendre : Je veux me garder des moyens de pres­sion et de chan­tage.
  • Seriously, Don’t Use Icon Fonts

    So it’s really no wonder that icon fonts became such a hit. Icons displayed via @font-face were reso­lu­tion-inde­pendent and custo­mi­zable in all the ways we expec­ted text to be. Sure, deli­ve­ring icons as a type­face was defi­ni­tely a hack, but it was also useful, versa­tile, and maybe even a little fun.

    But now we need to stop. It’s time to let icon fonts pass on to Hack Heaven, where they can frolic with table-based layouts, Bullet-Proof Roun­ded Corners and Scalable Inman Flash Repla­ce­ments. Here’s why…

    — Cloud Four Blog

    On peut résumé par « utili­sez SVG » mais le fond est bien plus complet.

    L’ar­ticle lie aussi Bullet­proof Acces­sible Icon Fonts, où on se rend compte que tout est loin d’être simple si on veut faire les choses bien. Ce dernier lien devrait être la réfé­rence de ceux qui veulent quand même s’y essayer.

  • Liens sur les déra­pages de l’état d’ur­gence

    Tout ça me déses­père et j’ai envie de prendre chaque lien pour le commen­ter. D’or­di­naire mes cita­tions sont aussi un peu là pour me permettre d’éva­cuer, de dire ce que j’ai sur le cœur. Sur le sujet ça s’ac­cu­mule telle­ment vite que non seule­ment c’est vain mais procé­der comme d’or­di­naire revien­drait à ne parler que de ça pendant des mois, sans réel­le­ment m’ai­der.

    Le cheva­lier LQDN est venu à la rescousse, comme désor­mais souvent. Sur le pad, une liste de liens sur les déra­pages prin­ci­paux, essen­tiel­le­ment à propos des perqui­si­tions.

    Verti­gi­neux, autant par la liste que par la gravité de certains faits.

    Je retiens pour ma part la fillette qui est sortie la tête ensan­glan­tée en pleine nuit. La police a juste débarqué pour une perqui­si­tion de nuit, faisant sauter les verrous au fusil à pompe, arro­sant au passage le lit, le cous­sin et la tête de la fillette qui était sur les deux. Pour rien… ils visaient en fait à priori un ancien occu­pant des lieux. Chose qui ne serait pas arri­vée sur un travail hors préci­pi­ta­tion (on s’as­sure de qui vit sur place) et dans un climat plus serein (non, on ne tire pas pour faire tout explo­ser sans avoir essayé autre chose), surtout s’il n’y a pas risque de fuite.

  • Au minis­tère de la Culture, les banques appe­lées à proté­ger le droit d’au­teur en ligne

    Plus concrè­te­ment, ces initia­tives mettent en musique plusieurs des préco­ni­sa­tions des rapports de Mireille Imbert Quaretta. Depuis la Hadopi, celle-ci avait préco­nisé ces mesures indi­rectes, épau­lées notam­ment par des noti­fi­ca­tions de retrait prolongé (filtrage) ou un méca­nisme de liste noire destiné à mettre au ban les acteurs les moins atten­tifs avec le Code de la propriété intel­lec­tuelle.

    L’heure est cepen­dant à la prudence, car en inci­tant les établis­se­ments finan­ciers à casser leurs rela­tions contrac­tuelles avec les sites, ils sont suscep­tibles d’en­ga­ger leur respon­sa­bi­lité. L’exemple de l’hé­ber­geur 1Fichier.com est d’ailleurs très symp­to­ma­tique : après la gronde de MasterCard et des ayants droit, la Société Géné­rale a rompu son contrat moné­tique. En face, le français 1fichier.com s’abrite derrière la loi sur la confiance dans l’éco­no­mie numé­rique, qui encadre la respon­sa­bi­lité des inter­mé­diaires tech­niques, pour contes­ter en justice cette déci­sion qui a étran­glé l’en­semble de ses ressources.

    via Next Impact

    Rien de neuf, et le problème n’est pas qu’on lutte contre la contre­façon, voire qu’on empêche les contrac­teurs de rece­voir de l’argent.

    Le problème c’est qu’on parle encore de liste noire et de manœuvres extra-judi­ciaires. On parle d’un contour­ne­ment du juge pour que l’exé­cu­tif ou les ayants droits fassent justice eux-même, direc­te­ment, dans l’ar­bi­traire le plus total et au mépris de l’État de droit au nom duquel ils s’af­fichent. Ça n’a l’air de rien mais c’est très dange­reux.