Le titre dit déjà tout. Peut être rien de révolutionnaire, mais quelques rappels et définitions bien intéressantes.
Je reformule mais « les commerciaux ont pour rôle de faire tout ce qui est raisonnable ou déraisonnable pour boucler le gros deal à venir, dont les un ou deux trucs que que le produit n’a pas et qui sont spécifiques à ce prospect » parle sérieusement à mon expérience. C’est aussi une façon très claire d’expliquer pourquoi les sociétés qui veulent créer un produit ne doivent pas être dirigés par les commerciaux, et doivent avoir des responsables produit indépendants.
Intéressante aussi la distinction entre product manager et product owner. Pour tenter de la mettre en place depuis quelques mois, c’est parfois loin d’être évident.
Plein de cadeaux idiots qui peuvent être marrants, mais parfois chers : L’Avant gardiste. Ça me fait un peu penser à la boutique de L’Homme moderne, mais en plus détendu.
By words of Nurlan Meirmanov, Managing director on innovations of Kazakhtelecom JSC, Internet users shall install national security certificate, which will be available through Kazakhtelecom JSC internet resources. « User shall enter the site www.telecom.kz and install this certificate following step by step installation instructions”- underlined N.Meirmanov.
Seconde réaction : Chez nous c’est déjà le cas. Notre gouvernement contrôle une autorité de confiance installée dans tous les gros navigateurs du marché. Pire : Ils l’ont déjà utilisée pour faire du man in the middle.
On peut se réconforter en se disant que l’intention n’a jamais été délictueuse, mais au final la capacité est là. Il y a déjà eu dérapage et vu le climat actuel, il n’y a pas vraiment lieu d’avoir beaucoup plus confiance que dans le Kazakhstan sur ce point là. Plus récemment, l’État français demande aussi accès aux codes sources et architectures des hébergeurs et des fournisseurs d’accès. On pourrait ajouter que nous sommes déjà un des leaders mondiaux sur les solutions commerciales de surveillance à l’échelle de pays.
Plutôt que de se moquer, nous devrions avoir honte de montrer l’exemple. Le Kazakhstan est juste en retard sur nous.
C’est grâce à ce chantage à l’emploi permanent que le Medef arrive à arracher toute sorte d’avantages. […] De nos jours on n’ose plus rien faire contre les entreprises de peur qu’elles arrêtent de promettre qu’elles vont créer les emplois qui manquent.
Relisez bien la citation, deux fois. C’est criant de vérité.
Une seconde ?
On dit que Mittal fait vivre 20 000 salariés. Non ! Il y a 20 000 salariés qui font vivre Mittal
C’est tellement évident et incontestable après coup…
Bon, la vidéo ne tourne pas autour de ces deux petites phrases mais je ne saurais résumer, d’autant qu’on parcours beaucoup de sujets. Allez regarder, il y a plein de passages intéressants.
Sortir du capitalisme semble urgent, mais pour ça il faudrait déjà qu’on y réfléchisse sérieusement en commun au niveau politique, plutôt que de dire « si ça ne marche pas il faut faire la même chose encore plus fort ».
Je manque d’expérience en React / Flux, mais je partage quelque chose qui m’a eu l’air d’avoir du sens à partir de la vidéo (je partage un lien et pas directement la vidéo parce que ça commence à 5h44m30s, ils ont visiblement filmé tout en une passe) : Cerebral
Le passage qui montre le scénario de l’application et permet de comprendre tout le fonctionnel et l’enchaînement sans aucun code est tout de même assez sympa (même si l’imbrication fait peur).
Canon performed an experiment called Decoy to explore the power of perspective. This very visual project sought to find out how influential a photographer’s outlook can be. Six photographers were invited to participate, each one separately capturing a portrait of a man named Michael. On the day of the photoshoot, each artist was told something different about this man. Each photographer was given a different backstory for Michael, being told he’s one of the following: a commercial fisherman, a self-made millionaire, a recovering alcoholic, a man who’s saved a life, an ex-inmate, or a self-proclaimed psychic.
Les photos sont bien entendu toutes très différentes, mais aussi finalement très clichées dans l’approche.
Ce qui me gêne c’est que ce n’est pas une question de perspective. Ici on montre surtout le vide du discours des photographes qui disent chercher à connaître le modèle pour en tirer son essence, et autres jolies formulations.
Ces photographes ont finalement fait exactement ce qu’on leur a demandé. Ils ont créé une image pour faire ressortir celui qui a réussi à devenir millionnaire, celui qui sort de prison, etc. Pour ça ils mettent en scène, quitte à faire un peu stéréotype.
Ils l’ont fait, et d’une excellente façon. Le résultat est top, vraiment, mais ils n’assument visiblement pas ce qu’ils font. Ce n’est pas une question de point de vue. C’est plus profond que ça : ici le modèle n’est qu’un support pour créer l’image souhaitée, au même titre que le reste du décor. À la limite ils auraient pu faire une création sans personne en face, avec juste un mannequin ou même sans silhouette humaine.
Sauf que dans le discours, dire qu’on cherche à faire ressortir qui il est, à tirer son essence – même si j’admets que l’exercice est vain face quelqu’un qui joue un rôle – c’est de la foutaise. C’est ne pas assumer créer de toute pièce quelque chose qui n’existe pas.
Il était payé x xxx € par mois pour s’occuper de [bonne action]. Te rends-tu compte du scandale [du scandale] ?
Je ne me rappelle plus le montant. Je ne me rappelle plus la source. La dernière parlait d’aide aux réfugiés mais c’est quelque chose que j’entends souvent, dans différents contextes.
Dès qu’on s’occupe d’humanitaire, de social, d’un objectif un minimum éthique, ou même qu’on prétend simplement tenter d’être respectueux de la collectivité, les grandes rémunérations sont immédiatement jugées scandaleuses, honteuses. Ça parait sain : C’est autant d’argent qui ne va pas à la cause, quelle qu’elle soit.
Sauf qu’à réagir ainsi on renforce un modèle social complètement idiot, un modèle où ceux qui contribuent positivement sont forcément moins bien payés que ceux qui détruisent les gens et le monde autour d’eux.
On insinue que ceux qui aident les autres doivent accepter des rémunérations plus faibles ou plafonnées, qu’on ne doit pas gagner de l’argent en faisant quelque chose de bien. Une sorte de double peine.
Pire, parce qu’en creux on dessine que gagner de l’argent au détriment des autres c’est quelque part plus légitime, moins honteux. On marche sur la tête.
Réfléchissons-y deux fois. Finalement, quitte à ce qu’il existe de fortes rémunérations, je préfère largement que ce soit pour ceux qui contribuent positivement à la collectivité, même si ce n’est qu’un peu, même si ça se limite à une intention difficilement mise en œuvre. Réjouissons-nous plutôt.
Je suis beaucoup plus gêné par les fortes rémunérations de personnes ou d’entreprises qui ne contribuent pas à un modèle social positif, au moins un peu, au moins dans l’intention.
Ce qui me fait honte – bien plus que n’importe quelle forte rémunération – c’est que ceux qui aident leur prochain ou contribuent à un modèle de société un peu plus juste soient moins bien payés, voire bénévoles.
Cherche 3 stagiaires non rémunérés (…) pour devenir la référence dans la lutte contre la précarité de l’emploi.
Les attentats exigeaient des réponses. On ne pouvait pas rester les bras ballants. François Hollande a frappé fort. A-t-il frappé juste? Je n’en suis pas sûr. Quand j’étais contrôleur général des lieux de privation de liberté, j’avais mis en exergue une histoire que j’avais appelé la fable du soutien-gorge. C’est le fait d’enlever systématiquement son soutien-gorge à une femme lorsqu’on la place en garde à vue, au motif que c’est dangereux. J’avais demandé à la police de m’expliquer pourquoi c’était dangereux et combien d’attaques et de suicides par soutien-gorge avaient été comptabilisés. Elle était incapable de donner le moindre chiffre évidemment. Je veux dire par là qu’en matière de sécurité, on est souvent dans l’irrationnel. L’exécutif prend régulièrement des mesures destinées uniquement à prouver sa force.
— Jean Marie Delarue, ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté et ex-président de la Commission de contrôle des écoutes, via Challenges
C’est tellement ça. Par peur d’être vus comme des faibles qui ne font rien, on montre la force. Par peur d’être traités de laxistes, la gauche sur-réagit.
L’utilité de ces mesures est secondaire. Plus exactement, l’utilité est d’apparaitre comme l’homme et le parti fort en période de crise. Peu importe que les mesures soient des atteintes graves aux libertés, on ne pourra pas les accuser de n’avoir rien fait.
Si aucun nouvel attentat n’arrive d’ici les prochaines présidentielles alors ça sera grâce à eux. Si un nouveau survient, c’est qu’ils auraient du aller encore plus fort.
Aucune réflexion aucun recul. C’est au point où un politique a demandé récemment d’arrêter de discuter l’utilité des mesures, que le temps n’était pas venu, que le temps d’aujourd’hui était celui de l’action. Quel aveu !
Je voudrais qu’on équipe la police dans chaque département de modalités de réaction extrêmement rapides. J’aurais rêvé que le soir du 13 novembre, il y ait une équipe de six motards lourdement armés qui soit d’astreinte à la préfecture de police et qui prenne en chasse les assaillants. Il faudrait aussi créer un compte Twitter de la police accessible à tout moment. Ce compte serait certes saturé de fausses alertes mais quand une attaque d’ampleur se produirait dans un lieu donné, la police serait très vite alertée. Le 13 novembre, le 17 était inaccessible par téléphone, les pompiers sont arrivés sur les lieux beaucoup plus vite que la police. Ce n’est pas normal.
Je ne sais pas si cette idée est la bonne, je vois par contre très bien quel sens elle a vis à vis des événements passés, quel impact elle aurait pu avoir ou non. Ce qu’on est en train de faire ou de prévoir aujourd’hui… aucunement.
Cette histoire m’agace d’autant plus quand je vois ces anciennes photos noir et blanc avec tous ces gens lisant leur journaux sans se regarder. Aujourd’hui j’ai beau avoir un vrai handicap social avec ce smartphone, je discute par écrit avec plus de correspondants que quiconque de « non drogué ». Bref, la relation sociale change de forme, mais elle ne s’éteint pas du tout.