Auteur/autrice : Éric

  • PsySH

    A runtime deve­lo­per console, inter­ac­tive debug­ger and REPL for PHP

    — PsySH

    Le php -a est quand même inuti­li­sable par rapport à ce qui existe par exemple en ruby. Voilà une solu­tion.

    Le site ne le dit pas, mais si vous êtes sous mac, l’ins­tal­la­tion passe logique­ment par home­brew:

    brew install homebrew/php/psysh
  • Atten­tats de Paris: « Je ne recon­nais plus la gauche dans ce pays »

    Les atten­tats exigeaient des réponses. On ne pouvait pas rester les bras ballants. François Hollande a frappé fort. A-t-il frappé juste? Je n’en suis pas sûr. Quand j’étais contrô­leur géné­ral des lieux de priva­tion de liberté, j’avais mis en exergue une histoire que j’avais appelé la fable du soutien-gorge. C’est le fait d’en­le­ver systé­ma­tique­ment son soutien-gorge à une femme lorsqu’on la place en garde à vue, au motif que c’est dange­reux. J’avais demandé à la police de m’ex­pliquer pourquoi c’était dange­reux et combien d’at­taques et de suicides par soutien-gorge avaient été comp­ta­bi­li­sés. Elle était inca­pable de donner le moindre chiffre évidem­ment. Je veux dire par là qu’en matière de sécu­rité, on est souvent dans l’ir­ra­tion­nel. L’exé­cu­tif prend régu­liè­re­ment des mesures desti­nées unique­ment à prou­ver sa force.

    — Jean Marie Dela­rue, ancien contrô­leur géné­ral des lieux de priva­tion de liberté et ex-président de la Commis­sion de contrôle des écoutes, via Chal­lenges

    C’est telle­ment ça. Par peur d’être vus comme des faibles qui ne font rien, on montre la force. Par peur d’être trai­tés de laxistes, la gauche sur-réagit.

    L’uti­lité de ces mesures est secon­daire. Plus exac­te­ment, l’uti­lité est d’ap­pa­raitre comme l’homme et le parti fort en période de crise. Peu importe que les mesures soient des atteintes graves aux liber­tés, on ne pourra pas les accu­ser de n’avoir rien fait.

    Si aucun nouvel atten­tat n’ar­rive d’ici les prochaines prési­den­tielles alors ça sera grâce à eux. Si un nouveau survient, c’est qu’ils auraient du aller encore plus fort.

    Aucune réflexion aucun recul. C’est au point où un poli­tique a demandé récem­ment d’ar­rê­ter de discu­ter l’uti­lité des mesures, que le temps n’était pas venu, que le temps d’aujourd’­hui était celui de l’ac­tion. Quel aveu !

    Je voudrais qu’on équipe la police dans chaque dépar­te­ment de moda­li­tés de réac­tion extrê­me­ment rapides. J’au­rais rêvé que le soir du 13 novembre, il y ait une équipe de six motards lour­de­ment armés qui soit d’as­treinte à la préfec­ture de police et qui prenne en chasse les assaillants. Il faudrait aussi créer un compte Twit­ter de la police acces­sible à tout moment. Ce compte serait certes saturé de fausses alertes mais quand une attaque d’am­pleur se produi­rait dans un lieu donné, la police serait très vite aler­tée. Le 13 novembre, le 17 était inac­ces­sible par télé­phone, les pompiers sont arri­vés sur les lieux beau­coup plus vite que la police. Ce n’est pas normal.

    Je ne sais pas si cette idée est la bonne, je vois par contre très bien quel sens elle a vis à vis des événe­ments passés, quel impact elle aurait pu avoir ou non. Ce qu’on est en train de faire ou de prévoir aujourd’­hui… aucu­ne­ment.

  • Isola­tion

    Isola­tion – XKCD 1601

    Cette histoire m’agace d’au­tant plus quand je vois ces anciennes photos noir et blanc avec tous ces gens lisant leur jour­naux sans se regar­der. Aujourd’­hui j’ai beau avoir un vrai handi­cap social avec ce smart­phone, je discute par écrit avec plus de corres­pon­dants que quiconque de « non drogué ». Bref, la rela­tion sociale change de forme, mais elle ne s’éteint pas du tout.

  • C’est donc comme ça que débutent les guerres ?

    Globa­le­ment je déteste la guerre, comme Miss France. […] Et pour­tant, il a suffi d’un soir, d’un massacre d’in­no­cents comme nous, d’un seul coup et avec des méthodes dignes des pires cauche­mars, pour lancer la France dans la guerre.

    […] J’ai compris donc pour la première fois comment les choses arri­vaient dans l’His­toire. J’ai compris que le progrès, les Lumières, l’ex­pé­rience du passé, l’hu­ma­nisme reven­diqué, l’es­prit des anciens, na valaient pas tripette face au consen­sus sangui­naire. Le besoin de vengeance, animal, est bien plus fort que tous les raison­ne­ments.

    […] Un ami m’a dit «  Tu ferais moins le philo­sophe si cela avait été ta femme, ou ta fille, au Bata­clan !  ». C’est exact. Je pense que si cela avait été ma femme ou ma fille je serais déjà en guerre partout en train de combattre avec plus de kalach­ni­kovs sur moi que dans tout le Moyen-Orient. Mais c’est pour proté­ger l’hu­ma­nité de cela que nous avons créé un tas d’ins­ti­tu­tions, des lois, des protec­tions collec­tives.

    […] Quand je vois que seule­ment six dépu­tés ont voté contre la loi sur l’état d’ur­gence, je suis téta­nisé. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas la signer, mais s’in­ter­ro­ger n’est pas un crime. Prendre du recul est possible.

    […] «  OK donc t’es contre l’état d’ur­gence et la fermeté ?  » (on me l’a dit). Pas du tout. […] Mais je ne crois pas qu’il fallait foncer tête bais­sée dans la guerre là-bas, en le clamant, tel un croisé, l’œil ému et le bras trem­blant.

    […] Nous avons perdu notre sang-froid et avons foncé dans l’His­toire des guerres avec si peu de recul que j’en suis terri­fié.

    L’obs, Rue89

    Un grand merci aux six, qui ont du avoir un grand courage pour faire face à la meute, qui ont du et vont encore subir beau­coup de pres­sion, en plus d’une mise sur le banc pour tout ce qui est nomi­na­tion et postes à pour­voir.

  • Comment faire d’une théo­rie inef­fi­cace un phéno­mène de mode en entre­prise ?

    Un cas d’école d’abord : en 1972, soit deux ans après le lance­ment offi­ciel de la matrice de porte­feuille (qui est une repré­sen­ta­tion graphique des diffé­rents domaines d’ac­ti­vi­tés stra­té­giques de l’en­tre­prise dans le but d’éva­luer sa compé­ti­ti­vité et d’en déduire une stra­té­gie), 100 multi­na­tio­nales améri­caines en avaient adopté une. Et, six ans plus tard, 75% des firmes du fameux clas­se­ment Fortune 500 emboî­te­ront le pas. Moult études ont pour­tant démon­tré que les entre­prises ayant eu recours aux matrices ont obtenu de moins bons résul­tats que les autres. Et il ne s’agit ici nulle­ment d’un cas isolé : depuis un siècle envi­ron, de multiples pratiques se sont succé­dées à inter­valles plus ou moins régu­liers pour venir orien­ter – de façon signi­fi­ca­tive – les pratiques de gestion des firmes du monde en entier.

    Harvard Busi­ness Review

    De ce que j’en ai vu dans mes expé­riences profes­sion­nelles précé­dentes, n’al­lez pas croire que les direc­tions d’en­tre­prises sont des puits de science et de déci­sions réflé­chies. C’est même plutôt l’op­posé : à force de prétendre être au dessus de tout et de n’avoir le temps pour rien… les déci­sions sont prises à partir de résu­més de 5 ou 10 minutes – parfois compris de travers – plutôt que de plon­ger réel­le­ment dans les chiffres et les études, le tout forte­ment influencé par des anec­dotes, des personnes proches ou des décla­ra­tions de personnes connues.

  • Le djiha­disme est une révolte géné­ra­tion­nelle et nihi­liste

    La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’en­voie pas des Syriens commettre des atten­tats en France […]. Daech puise dans un réser­voir de jeunes Français radi­ca­li­sés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissi­dence et cherchent une cause […]. L’écra­se­ment de Daech ne chan­gera rien à cette révolte.

    Le rallie­ment de ces jeunes à Daech est oppor­tu­niste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-trai­tants du GIA algé­rien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Af­gha­nis­tan en passant par la Tchét­ché­nie, leur petit noma­disme du djihad indi­vi­duel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière […].

    Depuis 1996, nous sommes confron­tés à un phéno­mène très stable : la radi­ca­li­sa­tion de deux caté­go­ries de jeunes Français, à savoir des « deuxième géné­ra­tion » musul­mans et des conver­tis « de souche ».

    Le problème essen­tiel pour la France n’est donc pas le cali­fat du désert syrien, qui s’éva­po­rera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauche­mar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes.

    Le Monde

    Cher­cher à traquer les gens déjà radi­ca­li­sés au point d’en­vi­sa­ger des actions violentes c’est tenter de conte­nir les symp­tômes, en sachant qu’on en lais­sera passer. Quand bien même l’ac­tion exté­rieure serait utile, dire nous sommes en guerre et envoyer des bombes est aussi une bien piètre réponse au problème de fond.

  • Which Input When?

    The inputs we inter­act with in real life follow some pretty basic rules, and we can get really confu­sed if they don’t. If you’re trying to mani­pu­late the tempe­ra­ture of a tap, for instance, only the range slider input makes sense. But if you were trying to mani­pu­late the tempe­ra­ture of your kettle, it’d be best to use the step­pers on the right.

    real-life

    Unfor­tu­na­tely, what can seem obvious in real life can get confu­sing when we move to soft­ware. Soft­ware is more abstract, and can deal with really complex sets of data that simply don’t appear in your kitchen. Here are some simple rules which can help guide which type of input you should use when, to make your design as intui­tive to use as possible.

    Morgan Carter

    Aucune révo­lu­tion mais c’est bien fait, visuel, et fina­le­ment inté­res­sant à garder dans un coin.

  • La monnaie dans tous ses états

    Pour révo­lu­tion­naire qu’elle paraisse, l’idée défen­due – réser­ver à la Banque natio­nale suisse le droit de créer de la monnaie, autre­ment dit mettre fin au crédit bancaire qui ne soit pas inté­gra­le­ment couvert par de la monnaie centrale (billets en circu­la­tion et avoirs en comptes de vire­ment) – est en réalité vieille sinon comme le monde, du moins de trois bons quarts de siècle. C’est en 1939 en effet qu’Ir­vin Fisher et cinq autres écono­mistes améri­cains signèrent une propo­si­tion de réforme moné­taire (« A Program for Mone­tary Reform ») visant à élimi­ner ce qu’ils consi­dé­raient comme l’une des causes majeures des grandes dépres­sions (à commen­cer bien sûr par celle dont le monde, alors, peinait à se rele­ver), à savoir la progres­sion incon­trô­lée du crédit bancaire. Leur projet, qui s’ap­puyait en les appro­fon­dis­sant sur les thèses défen­dues par quelques moné­ta­ristes de l’époque, est resté dans les annales sous le nom de « Chicago Plan »; il sera même repris tout récem­ment (2012) par des cher­cheurs du Fonds moné­taire inter­na­tio­nal qui lui trou­ve­ront passa­ble­ment d’avan­tages (« The Chicago Plan Revi­si­ted »).

    via la Tribune de Genève

    On rejoint un autre billet récent. Plutôt que de permettre à des banques privées de créer une masse incon­trô­lée d’argent virtuel à leur propre profit, créer peu d’argent direc­te­ment à desti­na­tion des ménages et lais­ser les banques orga­ni­ser cet argent sans créa­tion.

    Problème : Le pays qui va instau­rer ça isolé­ment va voir ses banques partir ailleurs.

  • How we do large scale retros­pec­tives

    In late 2014 we had an oppor­tu­nity to run a program level retro for an inno­va­tion initia­tive that span­ned across 80–90 people in NYC and Stock­holm.  Instead of a large session, we opted to try some­thing bit different – and we found it to work better for these types of initia­tives.

    Labs at Spotify

    Et vous ? comment gérez-vous vos rétro ? Arri­vez-vous à rester construc­tifs à plus de dix ?

  • La Banque d’Es­pagne menace la Cata­logne d’une sortie de la zone euro

    [Le gouver­neur de la banque d’Es­pagne] a ainsi déclaré que si la Cata­logne se sépa­rait de l’Es­pagne, le nouvel Etat serait « auto­ma­tique­ment exclu de la zone euro, car ce proces­sus implique la sortie de l’Union euro­péenne. » Et Luis Maria Linde d’al­ler encore plus loin dans les menaces en dres­sant le tableau cata­clys­mique d’un « Catexit. » « Les banques cata­lanes pour­raient cesser d’avoir accès au refi­nan­ce­ment de la BCE », explique-t-il. Dans ce cas, la Cata­logne serait obli­gée d’émettre sa propre monnaie qui serait sans doute déva­luée. Et Luis Maria Linde rajoute encore l’hor­reur à la menace : « les dépôts pour­ront alors être gelés, comme cela a été le cas en Amérique latine ou en Grèce. »

    via La Tribune

    Rien de neuf. On l’a déjà fait en Irlande, en Grèce. Le problème n’est pas sur la sortie de l’Union Euro­péenne ou non, mais que cette menace soit employée pour contraindre les choix poli­tiques des peuples.

    Le gouver­ne­ment grec n’existe déjà quasi­ment plus que sur le papier, ses choix étant essen­tiel­le­ment déci­dés ou vali­dés par d’autres.

    Là au lieu d’en­vi­sa­ger et de prépa­rer un peuple à deve­nir indé­pen­dant (s’il s’avère que c’est vrai­ment leur choix), on met les blocages pour dissua­der. Ce n’est même plus une assis­tance ou un vrai problème écono­mique comme pour la Grèce, c’est pure­ment poli­tique. Pire : Cette inter­ven­tion est faite par toute une hiérar­chie de gens qui ne sont pas élus, ni au niveau natio­nal ni au niveau euro­péen.

    Il est urgent de réfor­mer l’Eu­rope, parce qu’elle devient un danger pour la démo­cra­tie. J’ai peur à ma démo­cra­tie. J’ai l’im­pres­sion de le dire en fin d’un billet sur dix, et ça me fait encore plus peur de le réali­ser.