Auteur/autrice : Éric

  • The Pencils­word: On a plate

    Il a tourné 20 fois mais je le place là pour pouvoir y faire réfé­rence plus tard. Je doute que la petite bande dessi­née convainque vrai­ment quiconque n’a pas déjà conscience du problème.

    when [they] go on about « equa­lity of oppor­tu­nity, not equa­lity of outcome, » they’re either blin­ded to the fact that equa­lity of oppor­tu­nity doesn’t exist

    À ceux qui vont lire de travers : Il ne s’agit pas de dire que vous avez simple­ment eu de la chance et que tout vous est tombé dans le bec dès la nais­sance. Personne ne nie vos efforts ou votre mérite.

    Il ne s’agit nulle­ment de culpa­bi­li­ser ceux sont arri­vés en bas à gauche, unique­ment de rappe­ler que ces efforts et ce mérite sont géné­ra­le­ment démul­ti­pliés dans leur résul­tat par d’où vous venez, qui vous avez rencon­tré, et par un peu de chance au bon moment.

    En face, et c’est toute l’his­toire de la colonne de gauche, il y a des gens avec autant de mérite, qui font autant et parfois plus d’ef­forts, mais qui ont simple­ment eu une histoire diffé­rente.

    La méri­to­cra­tie et l’éga­lité des chances sont une vaste blague, voilà l’his­toire.

    Le fait même d’avoir été éduqué pour valo­ri­ser l’ef­fort ou d’avoir eu quelqu’un pour dire un simple « vas-y » au bon moment vient aussi de ce qu’on a reçu. Même ça, tout le monde ne l’a pas eu.

    L’ou­blier, le nier, c’est oublier toute une réalité. Il ne s’agit pas de culpa­bi­li­ser qui que ce soit, juste de prendre conscience.

    The concept of equa­lity of oppor­tu­nity is a farce. Of course there will be people who start in the right column and through hard work and some luck end up in the left. That’s not really the point.

    […]

    I’m happy for you that your parents knew the value of educa­tion and hard work and instil­led those values in you and your siblings. Many people are not so lucky in who they get as parents.

    Et si vous avez l’im­pres­sion que vous ne devez tout qu’à vous-même malgré l’ad­ver­sité, que jamais vous n’avez eu personne pour vous donner quoi que ce soit, vous méri­tez peut-être encore plus que d’autres mais ça ne retire rien à ceux qui n’ont pas autant réussi malgré des situa­tions qui semblent plus favo­rables. Souve­nez-vous, on ne connait jamais toute l’his­toire des autres.

  • Il prie à l’hô­pi­tal et se fait inter­dire l’en­trée : instant de vie d’un musul­man ordi­naire

    [S]a maman, âgée de 74 ans, fait en octobre de cette année-là une rupture d’ané­vrisme.

    Dans le coma, elle est prise en charge au centre hospi­ta­lier Sainte-Anne. Depuis le premier jour, Momo Roots force mon admi­ra­tion. Il ne quitte jamais sa mère. Il dort dans sa voiture garée sur le parking de l’hô­pi­tal et passe toutes ses jour­nées auprès d’elle. Des membres du person­nel sont touchés par son compor­te­ment exem­plaire. Mais Momo Roots agace aussi. Il s’inquiète pour la santé de sa maman, inter­roge beau­coup, inter­pelle parfois sur les trai­te­ments admi­nis­trés ou des prises en charge théra­peu­tique qui, à ses yeux, semblent tarder à se mettre en place.

    Assez vite, il a le senti­ment que la psal­mo­die du Coran à mi-voix qu’il dispense à sa maman la soulage. À l’is­sue de deux mois de coma, elle reprend connais­sance.

    Une histoire heureuse, racon­tée par le Nouvel Obs, mais dans l’em­bal­le­ment actuel un musul­man qui prie c’est forcé­ment grave. Email interne à l’hô­pi­tal :

    « Je pense qu’il faut inter­ve­nir de façon urgente et inter­dire l’ac­cès à l’hô­pi­tal à cet indi­vidu. D’ailleurs, je l’ai vu dimanche soir prier à haute voix dans la chambre de sa mère à 21 h !!!!! Pas de lais­ser aller avec les terro­ristes qui qu’ils soient ! Courage pour l’équipe. »

    Simple racisme et assi­mi­la­tion, mais il n’en faut pas plus :

    Quelques jours avant Noël 2015, la sanc­tion tombe : il n’est plus le bien­venu dans l’éta­blis­se­ment. Ses visites sont limi­tées à deux heures par jour.

  • Comment Halim A. a convaincu le Conseil d’État de suspendre son assi­gna­tion à rési­dence

    « Si les services de rensei­gne­ment ont écrit tout ça, c’est que c’est vrai. Ils ne se lèvent pas le matin pour écrire de fausses notes blanches (…) Que faut-il attendre, un nouvel atten­tat ? »

    Voici l’unique argu­ment du repré­sen­tant du minis­tère de l’in­té­rieur, avec comme unique pièce une note blanche, c’est à dire docu­ment word de 5 lignes non circons­tan­cié et sans auteur.

    Et on demande à un juge de vali­der une priva­tion de liberté à partir de ça, dans ce qu’on appelle un État de droit.

    trois motifs avan­cés : repé­rages suppo­sés autour du domi­cile de Riss, mise en cause dans une affaire de trafic de véhi­cules et appar­te­nance présu­mée à la « mouvance isla­miste radi­cale ».

    […] Le juge estime que […] « il rendait visite à sa mère, qui habite à proxi­mité immé­diate et ne prenait pas de photos mais utili­sait son télé­phone portable en mode haut-parleur », «  aucun élément suffi­sam­ment circons­tan­cié produit par le ministre de l’in­té­rieur ne permet de justi­fier qu’il appar­tien­drait à la mouvance isla­miste radi­cale » et, enfin, « en ce qui concerne l’af­faire de trafic de véhi­cules, l’in­té­ressé a, en réalité, été entendu comme simple témoin ».

    Oui, vous avez bien lu. L’unique reproche est d’avoir tenu son télé­phone dans une situa­tion qui aurait pu prêter à confu­sion au mauvais endroit. Le reste a été ajouté ensuite pour char­ger le dossier, proba­ble­ment à partir d’une simple recherche sans aucune véri­fi­ca­tion : musul­man -> radi­cal ; déjà cité dans une affaire (comme témoin) -> délinquant. Ça ne mange pas de pain.

    Après presque dix semaines enfermé dans sa prison sans barreau de Vitry-sur-Seine et deux audiences éprou­vantes […] Halim A. a « retrouvé confiance dans la justice ».

    Le récit fait par Le Monde est assez effrayant. Dans la justice, peut-être, mais dans l’exé­cu­tif… moi ça me ferait peur. On parle de quelqu’un qui a été assi­gné à rési­dence pendant 10 semai­nes… deux mois et demi, sans inves­ti­ga­tion sérieuse (ou sur des éléments consciem­ment faux, ce qui serait pire), juste parce qu’on pouvait le faire et parce que la situa­tion poli­tique s’y prêtait.

    Dans un autre article une autre cita­tion fait réflé­chir : « Assi­gné à rési­dence injus­te­ment, j’ai peur que de telles sentences ne sèment le ressen­ti­ment »

    Demain, je retour­ne­rai à ma vie d’avant en espé­rant avoir, à ma modeste échelle, contri­bué à l’échange pour permettre le vivre-ensemble. Je ne demande pas plus. Aujourd’­hui, je lance un cri citoyen. Que mon cas nous alerte sur les consé­quences de déci­sions arbi­traires, qu’il nous rappelle ce que nous voulons être et ceux contre lesquels nous devons vrai­ment nous battre. Montrons au reste du monde que nous sommes toujours debout et plus que jamais unis.

    J’ai toujours cru que la France était le pays des liber­tés, et que la diver­sité en faisait la force. Pensons aux bles­sures que de telles déci­sions infligent, pensons à l’après-état d’ur­gence et à tout ce que nous devrons recons­truire. Lutter contre le terro­risme n’est pas tout, évitons de nous déshu­ma­ni­ser. Le terro­risme ne doit pas nous divi­ser, sauf à lui accor­der la plus belle des victoires.

  • Amazon’s custo­mer service back­door

    Wow. Just wow. The atta­cker gave Amazon my fake details from a whois query, and got my real address and phone number in exchange. Now they had enough to bounce around a few services, even convin­cing my bank to issue them a new copy of my Credit Card.

    Amazon’s custo­mer service back­door

    Rien de neuf, on a déjà vu des récits de comptes twit­ter pira­tés et de commandes VPC rerou­tées, voire de vraies usur­pa­tions d’iden­tité. C’est désor­mais à chaque fois via de l’in­gé­nie­rie sociale.

    Les ques­tions « secrètes » sont de la bonne blagues et un peu de culot accom­pa­gnés d’un télé­phone permettent d’à peu près tout savoir via votre famille ou vos amis. Les supports tech­niques de vos diffé­rents pres­ta­taires ont telle­ment d’in­for­ma­tions sur vous qu’ils sont des cibles privi­lé­giées.

    De fil en anguille, en récu­pé­rant un bout chez l’un, un autre bout chez l’autre, on peut remon­ter jusqu’à avoir quelque chose de fort.

    Peu de solu­tions. Très peu de gens sont prêts à se faire éjec­ter de leurs services et de leurs données s’ils ont simple­ment changé d’adresse et oublié de la mettre à jour, ou perdu leur mot de passe de l’an­cien compte email, etc. Les service de support client ne font que ce que tout le monde attend.

  • How BuzzFeed News Used Betting Data To Inves­ti­gate Match-Fixing In Tennis

    I analy­zed data from 26,000 profes­sio­nal matches from 2009 to 2015. […] Bettors seemed to be wage­ring money heavily against certain players. And then some of those players lost their matches far more often than their opening odds would have led anyone to expect. […] Through this analy­sis, I iden­ti­fied 15 players who lost heavy-betting matches start­lin­gly often.

    — enquête de BuzzFeed

    Je vous fiche mon billet que passé la période média­tique, la réac­tion concrète sera une dimi­nu­tion des données acces­sibles publique­ment.

    Diable­ment inté­res­sant parce que les État s’en­gagent à peine dans l’Open Data, et unique­ment avec des séries très agré­gées. Quand les détails vont appa­raitre, il va y avoir un petit vent de panique au fur et à mesure que certaines corré­la­tions vont être décou­vertes.

  • Compo­ser paral­lel install plugin

    Bench­mark Example
    288s -> 26s

    hirak/pres­tis­simo, compo­ser paral­lel install plugin

    Non testé, mais je me dis qu’il y a peu de chances que ça fasse du mal

  • Clôture de TEDxPa­ris 2015

    Un bon moment de rigo­lade à ne pas louper pour ceux qui trainent dans l’in­no­va­tion et les milieux entre­pre­neurs.

  • [Photo] Hélène Lu

    Chez Hélène Lu. Elle est visi­ble­ment entrée dans une série de 365 auto-portraits, parfois assez bruts. J’ad­mire la démarche.

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  • No, You Don’t Need To Struggle Testing React

    Writing tests in such an envi­ron­ment need to satisfy two rules:

    1. Writing specs should take the least amount of time possible.
    2. Each spec should test as much code as possible.

    Now I’ve proba­bly already lost half of you reading this. « Each spec should test as much as possible? How do you isolate failures?” Yeah, yeah, I agree, but at the end of the day, the only purpose of my testing suite is to make sure that the little CircleCI dot on Github turns red whene­ver I merge a brea­king change.

    — Stephen Grider

    C’est voir un seul côté du miroir, et au travers de lunettes de soleil.

    Le test auto­ma­tisé n’est pas là que pour l’in­té­gra­tion conti­nue. Il est aussi là pour prou­ver que le code qu’on a produit corres­pond bien à ce qui est souhaité. Il est aussi là pendant le déve­lop­pe­ment pour ne pas faire du pas à pas et du test manuel encore et encore jusqu’à ce que ça semble fonc­tion­ner. Il est là pour permettre à un tiers de comprendre et repro­duire.

    Je n’ai rien contre le fait d’avoir un scéna­rio avec plusieurs asser­tions – qui est le fond du billet cité – mais avec des tests les plus gros possibles, on loupe la moitié des objec­tifs. Pire : on se créé une jolie dette tech­nique pour quand on aura quelque chose à chan­ger. Au lieu de reti­rer ou modi­fier quelques tests bien précis, on a un gros truc qui passe au rouge, qu’on va devoir modi­fier au risque d’obli­té­rer des cas limites.