Auteur/autrice : Éric

  • [Commen­taire] Les habi­tants du 16ème mobi­li­sés contre un centre d’hé­ber­ge­ment pour sans-abris

    La grogne monte dans les beaux quar­tiers de Paris. L’ins­tal­la­tion d’un centre d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence pour sans abris dans le 16ème arron­dis­se­ment de la capi­tale soulève en effet une fronde chez les rive­rains. Ce centre, qui doit ouvrir ses portes d’ici à l’été, accueillera pendant trois ans des sans-abris orien­tés par le Samu social.

    Europe 1

    C’est malheu­reux mais peu éton­nant. Aider les dému­nis est une chose, mais qu’on le fasse chez les autres. Je passe sur ceux qui vont sortir leur fameuse théo­rie de « l’ap­pel d’air », comme si aider les sans domi­cile fixe allait inci­ter des gens à se lais­ser glis­ser dans cette situa­tion…

    Pour les habi­tants, un tel centre ferait en effet « tache » dans le paysage. Entre le bois de Boulogne et des immeubles cossus et des ambas­sades, dans une allée très tranquille, des préfa­briqués devraient être mis en place.

    Le problème c’est surtout qu’ici on ne mélange pas les torchons avec les serviettes. Ailleurs c’est normal, mais ici on est au-dessus de ça.

    « ils ne pouvait pas imagi­ner qu’en faisant cela ici il n’y aurait pas de réac­tions, c’est simple­ment un coup poli­tique pour embê­ter », témoigne-t-il. « Cet espèce de mépris vis-à-vis des habi­tants parce qu’on leur impose ce centre. J’ai l’im­pres­sion d’être en Corée du Nord »

    On en est au point où instal­ler un centre d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence c’est forcé­ment pour embê­ter les locaux. Quelle autre raison peut-il y avoir ? (ne souf­flez pas, j’ai bon espoir que chacun s’en rende compte seul)

    Corée du Nord, parce qu’on présente une solu­tion d’ur­gence aux sans-abris quand toutes les autres sont surchar­gés. N’ayons pas peur des mots. Les gens sont telle­ment empê­trés dans leurs privi­lèges qu’ils n’osent même pas imagi­ner être confron­tés avec la réalité des autres. Il faut de la distance entre les riches et les pauvres. Pourquoi pas un mur comme dans la série TV Trepa­lium ?

    Pour ceux qui se posent la ques­tion :

    L’ar­ticle d’Eu­rope 1 est encore assez doux. Libé­ra­tion raconte aussi de belles perles, dont la préfette de Paris qui tente de rassu­rer avec ce racisme exem­plaire :

    Je le dis avec la plus grande fermeté : il n’y aura pas de migrants dans ce centre, de personnes qui viennent d’Afrique et d’ailleurs.

    Au moins ils sont bien de chez nous, mais ça ne semble pas rassu­rer beau­coup plus. L’apar­theid est aussi au niveau écono­mique.

    Le député-maire du XVIe n’est pas en reste :

    Vous voulez dyna­mi­ter la piscine [située à proxi­mité du futur centre d’hé­ber­ge­ment, ndlr] ? Ne vous gênez pas, mais ne vous faites pas repé­rer.

    Ah ces révo­lu­tion­nai­res… Ce n’est pas comme en Corée du Nord fina­le­ment, au XVIe on ne se laisse pas faire.

    Si tout ça n’était pas aussi honteux, ça pour­rait prêter à rire.

  • « Ces conser­va­teurs qui n’ont pas encore 20 ans »

    Sauf que ces jeunes ne sont pas conser­va­teurs, ils sont progres­sistes.

    On voir le recul tempo­rel sur nous-même qui rase les pâque­rettes. Si on regarde sur une échelle de quelques mois, ces jeunes sont effec­ti­ve­ment conser­va­teurs, ils refusent le chan­ge­ment. Si on regarde d’un peu plus haut, c’est juste qu’ils s’op­posent à un retour en arrière et voudraient au contraire conti­nuer sur la voie du progrès. Poli­tique­ment ce sont des progres­sistes, ils mani­festent pour ça.

    Le rapport des forces a changé. Les conser­va­teurs ne se contentent plus de frei­ner le progrès. Ils ont désor­mais assez de force pour diri­ger les réformes et reve­nir sur les progrès acquis. Ça n’in­verse pas les rôles pour autant.

    Quand moder­ni­ser revient à dire qu’on recule de plusieurs dizaines d’an­nées… dommage alors qu’il y a de vrais enjeux de moder­ni­sa­tion à enta­mer, notam­ment sur la ques­tion des auto-entre­pre­neurs qui tendent à rempla­cer les sala­riés sans gagner en indé­pen­dance.

    Quand réfor­mer devient plus impor­tant que le contenu de la réfor­me… agir, quitte à aller dans le mauvais sens, et railler ceux qui refusent de suivre le mouve­ment.

  • [Commen­taire] Un artiste gagne 100€ quand…

    Et si on était sérieux ? Là on compare des choux et des carottes. Ça n’a juste aucun sens.

    Tentons de réduire au plus petit déno­mi­na­teur commun : combien rapporte une personne qui écoute un morceau ? vaut-il mieux diffu­ser sur radio ou sur strea­ming ?

    La radio diffuse un morceau unique à un large public. Reste à savoir combien. On parle d’une moyenne sur les 10 plus grosses radio géné­ra­listes et musi­cales (pas certain que ce soit repré­sen­ta­tif de « la radio » mais tenons-nous en là pour l’ins­tant).

    Je n’ai pas les audiences à un instant T mais on parle d’un demi million à un million et demi pour les mati­nales des grandes radio. Mettre une moyenne à 50 000 sur ces 10 plus grosses radio ne me semble pas forcé­ment déli­rant. Si quelqu’un a mieux qu’une esti­ma­tion au doigt mouillé, je suis preneur.

    Ça nous ramè­ne­rait à 100 € pour 700 000 écoutes en radio.

    Tiens, ça donne des résul­tats fran­che­ment diffé­rents, voilà la radio qui se retrouve entre le strea­ming payant et le strea­ming gratuit, peut-être même plus proche du second. Éton­nant non ?

    Rappel: un graphique qui mélange des choux et des carottes, on lui fait dire ce qu’on veut.

    La radio a d’autres avan­tages – entre autres en terme de décou­vertes – et d’autres défauts – en terme de diver­sité – mais elle n’est plus rému­né­ra­trice ni en valeur abso­lue ni unitai­re­ment par écoute.

    Le problème n’est pas tant que la rému­né­ra­tion compa­rée entre la radio et le strea­ming (d’ailleurs la diffu­sion avec gestion collec­tive sur la radio ne s’est pas faite sans levée de boucliers en son temps).

    C’est surtout que la radio s’ac­com­pa­gnait des ventes de CD physiques très rému­né­ra­trices et que cette manne tend à dispa­raitre. Quand il ne reste plus que l’écoute elle-même, qu’elle soit en radio en en strea­ming, ça rapporte moins, beau­coup moins.

    À tirer à boulets rouges sur le strea­ming payant, on se trompe de cible. S’il dispa­rait il ne restera plus grand chose.

  • [Lecture] Is Cali­for­nia More Socia­list Than France?

    Chez Gilles Raymond :

    It’s a widely held convic­tion that France is a socia­list state, an assump­tion that while not backed up by facts, causes some to hold a preju­dice against the coun­try.

    […] Instead of relying on assump­tions and preju­dice, I set out to compare the two tax systems by mode­ling how five different levels of income would fair in the two systems. Here’s what I found:

    Je suis frus­tré. J’ai­me­rais quelque chose bien plus fouillé et bien plus détaillé. Si quelqu’un a ça sous la main…

    Il reste un résul­tat inté­res­sant. Qu’on parle de céli­ba­taire ou de famille avec deux enfants, de quelqu’un gagnant 10.000, 50.000, 100.000 ou 200.000, le ménage cali­for­nien paye systé­ma­tique­ment plus d’im­pôts que le français.

    De quoi peut-être tuer quelques préju­gés. D’au­tant que…

    The purpose is not to say one coun­try is better than another (I defi­ni­tely enjoy my life in San Fran­cisco), but to chal­lenge some preju­dices with facts. France offers a series of social services that we do not have in Cali­for­nia. Indeed, any French citi­zen has auto­ma­tic health cove­rage, unem­ploy­ment insu­rance for 18 months, free educa­tion system inclu­ding college, state finan­ced pension fund… If in Cali­for­nia the sum fede­ral taxes and states tax is higher, none of this service is inclu­ded on the same scale (except the recent health insu­rance since Obama­care). Fede­ral budget is almost $4 tril­lion, with $12,000 dollars per US citi­zen, inclu­ding kids. So where does the money go?

    Il reste que je ne sais pas si ça prend en compte les coti­sa­tions sociales payées sur les salaires français, si on a bien pris en compte les taxes locales au niveau des diffé­rentes strates locales françaises, etc.

    Bref, à fouiller mais au moins la compa­rai­son devrait arrê­ter avec l’idée que la France est un suppôt du commu­nisme quand on parle d’im­pôts.

  • [Photo] Vassi­lis Tangou­lis

    C’est présenté comme simple­ment des temps de pause longs, mais certaines sont juste magiques… À décou­vrir dans la gale­rie de Vassi­lis Tangou­lis.

    soul_IIIsec

  • [Vidéo] Public key cryp­to­gra­phy – Diffie-Hell­man Key Exchange

    J’ai déjà vu l’ex­pli­ca­tion des pein­tures, mais là on va plus loin, et l’ex­pli­ca­tion de Diffie-Hell­man est juste excel­lente.

  • [Photo] dragon tamer

    J’adore ces gens qui arrivent à faire de superbes auto-portraits.

    Moins graphique, sur une démarche qui me parle beau­coup dans ses noirs et blancs mais que je n’ose pas encore, Hélène Lu conti­nue encore son chemin quoti­dien.

  • [Lecture] Most soft­ware already has a “golden key” back­door: the system update

    Réflexions à partir d’un article sur Ars Tech­nica

    Q: What does almost every piece of soft­ware with an update mecha­nism, inclu­ding every popu­lar opera­ting system, have in common?

    A: Secure golden keys, cryp­to­gra­phic single-points-of-failure which can be used to enable total system compro­mise via targe­ted mali­cious soft­ware updates.

    Mine de rien, la plupart de nos appa­reils modernes ont un système de mise à jour, souvent auto­ma­tique. Celui qui détient les clefs peut injec­ter ce qu’il veut, ou simple­ment attendre que vous le fassiez vous-même en croyant mettre à jour.

    On parle de Google, Samsung, Apple, Nokia, Micro­soft et les autres. Des gens parfois recom­man­dables, toujours avec leurs propres inté­rêts.

    On parle aussi des États qui, offi­ciel­le­ment ou non, auraient pu avoir accès à ces clefs. Main­te­nant qu’on connait un peu PRISM et l’éten­due des griffes USA, et l’en­vie de la plupart des pays de les imiter, par la force ou par la loi, ce n’est pas rien.

    On parle ensuite de tous les indi­vi­dus qui ont pu avoir accès à ces clefs et les faire fuiter, volon­tai­re­ment ou non.

    This problem exists in almost every update system in wide use today. Even my favo­rite opera­ting system, Debian, has this problem. If you use Debian or a Debian deri­va­tive like Ubuntu, you can see how many single points of failure you have in your update authen­ti­city mecha­nism with this command:

    sudo apt-key list | grep pub | wc -l

    For the compu­ter I’m writing this on, the answer is nine. When I run the apt-get update command, anyone with any one of those nine keys who is sitting between me and any of the webser­vers I retrieve updates from could send me mali­cious soft­ware and I will run it as root.

    Et si je fais rela­ti­ve­ment confiance à la PKI de Apple, Google et Micro­soft, c’est bien moins vrai pour la plupart des indi­vi­dus isolés derrière les logi­ciels open source.

    Person­nel­le­ment mon Debian perso fait confiance à 14 clefs, certaines proba­ble­ment mal sécu­ri­sées, d’autres parta­gées par plusieurs acteurs, et proba­ble­ment toutes sans le niveau de sécu­rité d’un Apple face aux incur­sions des États.

    La sécu­rité c’est défi­ni­ti­ve­ment trop compliqué pour le monde réel dès qu’il s’agit de se proté­ger contre les très gros acteurs.

    Je ne suis même pas certain que ces très gros acteurs le puissent entre eux. La France utilise des postes sous Micro­soft Windows pour l’ar­mée. Même les postes sous Debian, à ma connais­sance la France n’a pas son armée de déve­lop­peur pour faire une revue de tout le code source et le compi­ler eux-même (et même là, on tombe sous le problème du compi­la­teur qui a lui-même une porte déro­bée qu’il repro­duit dans ce qu’il compile, ça s’est déjà vu dans l’his­toire). En cas de vrai conflit, nous sommes tota­le­ment à genoux.

  • [Photo] Trans­pa­rence

    Je cherche ce corps brut mais en vision indi­recte. Ce peut être un miroir ou une silhouette mais j’ai l’im­pres­sion de recréer des lieux communs. La trans­pa­rence me semble permettre plus de choses mais je tâtonne encore.

    DSC_7435

    Cette photo semble quel­conque mais elle me parle sur ce qu’elle montre. La cour­bure du dos créé le corps sans pour autant reti­rer la cara­pace que forment les vête­ment.


    La séance complète

  • Quota­tion marks in Europe

    Pour les typo­geeks d’entre vous