Catégorie : Vie professionnelle

  • Peu importe la bonne foi

    The deal was simple: We’ll pay you 20–50% below market rate, but in exchange, you get stabi­lity, reaso­nable work-life balance, and most impor­tantly, no layoffs. This wasn’t writ­ten in any employee hand­book, but everyone unders­tood it.

    Daniel Sada

    Et, comme toujours, ils se retrouvent à avoir fait des conces­sions sans en avoir les retours. Le licen­cie­ment massif arrive quand même.

    Je m’im­plique toujours tota­le­ment. Je ne sais pas faire autre­ment, et ne le veux pas, mais je ne fais plus de conces­sions sur mes reve­nus sur l’au­tel de valeurs ou de promesses. Je les prends en compte, peut-être trop, mais j’ai appris bien trop de fois que ce sont des choses qui ne tiennent pas dans la durée, peu importe la bonne foi de ceux qui les font.

  • Approche des coûts et des oppor­tu­ni­tés

    J’ai toujours du mal avec la gestion des coûts d’une partie de l’in­dus­trie française, boites tech incluses.

    En France on est prin­ci­pa­le­ment sur le mode « les salaires coûtent déjà telle­ment cher qu’il faut réduire au maxi­mum tous les coûts addi­tion­nels, maté­riels et licences ».

    Aux US je perçois quand même l’op­posé, au moins dans les boites tech : « les salaires coûtent déjà telle­ment cher que ce serait un gâchis de ne pas en libé­rer tout le poten­tiel possible en payant les meilleurs outils et les meilleures condi­tions de travail ».

    Choi­sis ton camp.
    Moi il y en a un des deux qui me semble quand même plus censé.


    Ça n’a rien de neuf, on est dans le point 9 de la liste de Joel Spolsky. Elle a quand même 25 ans désor­mais.

    Do you use the best tools money can buy?

    Mes premières années en étaient arri­vées à me faire croire qu’il était normal d’avoir du maté­riel plus effi­cace pour mes loisirs que pour le travail. Sans trou­ver ça normal, je crains qu’une large partie des déve­lop­peurs français ne vivent encore cette situa­tion hallu­ci­nante. Quand on parle de télé­tra­vail, c’est d’ailleurs souvent une des moti­va­tions qui ressort : Ce n’est pas que le temps de trajet, c’est aussi le maté­riel à dispo­si­tion qui est meilleur chez soi.

    On trouve par contre encore trop souvent accep­table voire normal de compen­ser les manques d’al­lo­ca­tion par du maté­riel person­nel.

    • J’ai déjà ramené un écran au travail, qui y est resté des années jusqu’à ce que je quitte l’en­tre­prise.
    • J’ai vu régu­liè­re­ment au cours de ma carrière des déve­lop­peurs rame­ner leur ordi­na­teur portable person­nel au travail malgré des inter­dic­tions strictes, faute d’en avoir un offi­ciel qui permette de travailler correc­te­ment.
    • J’ai quasi­ment toujours vu des déve­lop­peurs rame­ner un clavier externe, parfois une souris, souvent des casques anti-bruits, essen­tiels pour travailler effi­ca­ce­ment.
    • Je ne compte même pas toutes les entre­prises qui profitent des usages mobiles ou de pouvoir joindre les déve­lop­peurs hors du bureau mais qui refusent de finan­cer le smart­phone corres­pon­dant.
    • J’ai même croisé des équipes en ESN qui travaillent sur des app mobiles sans avoir aucun appa­reil mobile pro pour tester leurs appli­ca­tions.
    • Damned, j’ai même vu des entre­prises oser propo­ser de finan­cer moitié-moitié des équi­pe­ments pour­tant néces­saires, ou de dire que ceux qui travaillent de chez eux n’au­ront pas autant de maté­riel pro parce qu’ils peuvent utili­ser du maté­riel person­nel.

    Je prends des exemples de maté­riel mais c’est encore pire dès qu’on parle licences et coûts factu­rés à l’usage. Même quand c’est possible, parfois l’ef­fort ou le temps deman­dés pour l’ob­ten­tion sont dispro­por­tion­nés par rapport au montant à débour­ser.

    Les budgets français sont rare­ment là pour donner de l’au­to­no­mie. Ils sont là pour réduire les coûts et empê­cher de dépen­ser sur ce que le mana­ge­ment n’avait pas prévu et validé.

    Heureu­se­ment ce n’est pas vrai partout, et pas toujours dans ces propor­tions, mais ça reste encore trop souvent le cas.


    Comment voulez-vous créer des oppor­tu­ni­tés ? voir appa­raitre de l’in­no­va­tion ? libé­rer la créa­ti­vité ? provoquer des chan­ge­ments ?

    S’il faut tout négo­cier et justi­fier, si ça demande un effort supplé­men­taire pour tout, il ne faut pas s’éton­ner qu’en­suite rien ne bouge.

    Il faut lais­ser des marges de manœuvre et de l’au­to­no­mie. Il faut savoir ne pas tout surveiller, ne pas tout maitri­ser, et ne pas tout mesu­rer immé­dia­te­ment. Il faut accep­ter qu’on se trompe, et qu’on ne corrige qu’a­près-coup.

    Et oui, ça veut dire aussi que parfois on dépen­sera du budget au mauvais endroit. On le verra, on corri­gera, et peut-être que la prochaine fois ça portera ses fruits.

    Ne pas essayer est la seule façon de ne pas réus­sir.

  • Virage pro

    J’ai peu parlé de ma nouvelle aven­ture profes­sion­nelle. J’ai fait un virage assez fort. J’ai tardé à en parler parce que je ne suis pas encore sorti du virage, et j’ai toujours un peu peur de la sortie de route.

    J’ai inté­gré un poste de Lead Soft­ware Engi­nee­ring dans un accé­lé­ra­teur à Sanofi.

    Chan­ge­ment de contexte

    Si je mets à part ma première année à faire le site web d’une choco­la­te­rie locale, j’ai toujours baigné dans des entre­prises tech avec un produit tech, où le déve­lop­pe­ment logi­ciel était le cœur de l’en­tre­prise.

    Ici c’est diffé­rent.

    Je ne travaille pas direc­te­ment sur le cœur de l’ac­ti­vité. Le digi­tal1 est au service du reste de l’ac­ti­vité. Le déve­lop­pe­ment logi­ciel c’est une partie du digi­tal, et pas forcé­ment la plus impor­tante.

    C’est un pied dans l’in­connu. Je m’at­tends à une façon diffé­rente d’abor­der la tech­nique, les inves­tis­se­ments et les déci­sions.

    Les process de qualité sont déjà un enjeu majeur vu que je vais travailler dans la branche usine. C’est aussi plein de choses à apprendre et décou­vrir, et ça c’est enthou­sias­mant.

    Accé­lé­ra­teur

    Pendant long­temps j’ai entendu autour de moi des gens dire qu’il fallait être dans une boite tech, que c’est là que tout se faisait, que je ne trou­ve­rai pas d’équi­valent ailleurs.

    Je suis passé au-delà de l’image exté­rieure. Je ne veux pas aban­don­ner ce que j’ai appris de posi­tif dans les boites tech, dont le fait de bouger vite, la liberté d’ac­tion, l’au­to­no­mie, la confiance, l’exi­gence tech­nique, etc.

    L’ac­cé­lé­ra­teur c’est juste­ment ça : Faire des bureaux et une hiérar­chie sépa­rés, y récu­pé­rer une culture et des pratiques de boites tech, avec les moyens et soutiens qui vont avec de la part de la direc­tion, puis insuf­fler ça par l’exemple dans le reste de l’en­tre­prise.

    J’es­père y trou­ver le meilleur des deux mondes, ou au moins un compro­mis inté­res­sant. En tout cas c’est le plan. De ce que j’en ai vu jusqu’à présent, le pari est plutôt réussi.

    C’est un chan­ge­ment d’échelle

    Si je mets de côté mon passage à Yahoo! et celui dans une ESN de moyenne impor­tance, j’ai fait 20 ans dans des boites de 10 à 200 personnes, géné­ra­le­ment moins de 200.

    Ici c’est 80 à 90 000 employés.

    Je vais être un rouage d’une grande machine, avec les process qui vont avec, une proxi­mité humaine diffé­rente, proba­ble­ment moins de flexi­bi­lité, et peu de capa­cité d’in­fluen­cer les déci­sions stra­té­giques à l’échelle de l’en­tre­prise.

    Je ne sais pas encore trop ce que ça va impliquer, pas forcé­ment du néga­tif, mais ça va être clai­re­ment diffé­rent.

    Là aussi, cepen­dant, peut-être ce chan­ge­ment d’échelle sera mitigé par le côté accé­lé­ra­teur, et le senti­ment d’ap­par­te­nance à un groupe plus raison­nable qui a une mission à part entière.

    Une ques­tion de péren­nité et stabi­lité

    Je cherche un peu de stabi­lité et d’im­pli­ca­tion long terme que je n’ai pas réussi à trou­ver jusque là. Il y a certai­ne­ment des causes intrin­sèques à ma personne2, mais aussi d’autres liées à l’en­vi­ron­ne­ment que j’ai côtoyé jusque là.

    Une start-up c’est quelques personnes, quelques dizaines. Je ne sais pas jusqu’où je peux parler de star­tup mais ça s’ar­rête certai­ne­ment à quelques centaines.

    L’idée c’est qu’on n’est pas censé rester entre 20 et 200 personnes. Soit ça croit, soit ça tombe. Si je n’ai fait que ça, que je ne sais faire que ça, je vais conti­nuer à devoir passer d’une boite à l’autre.

    L’in­ten­tion est qu’ici ce soit diffé­rent.

    Au-delà de tout ça, j’ai quand même aussi la petite musique de l’âge. À 45 ans3 je commence à me poser des ques­tions sur l’ave­nir. Il y aura un âge où on ne m’em­bau­chera plus, surtout dans le milieu big tech, encore plus dans l’en­vi­ron­ne­ment start-up & scale-up. Ça fait déjà des années que je fleure déjà le top 10 des plus âgés dans les entre­prises que je rejoins.

    Bref, il y a un moment où il faudra que je trouve une place ailleurs, une place qui soit pérenne. Peut-être est-ce tôt pour y penser, peut-être pas, mais ça fait partie de la réflexion en tâche de fond, de pourquoi c’est peut-être le bon moment pour moi d’es­sayer ce grand virage. En tout cas je ne me crois pas assez vieux pour avoir peur ou envie d’es­sayer, et ça c’est posi­tif.

    C’est un chan­ge­ment de rôle

    Le vrai chan­ge­ment possible c’est le chan­ge­ment de rôle.

    La hiérar­chie est bien plus écra­sée qu’on ne le pense mais, dans une struc­ture de 80 ou 90 000 personnes, mon posi­tion­ne­ment est forcé­ment diffé­rent de mes précé­dents.

    Je crois que c’est ce qui m’a fait le plus réflé­chir.

    J’ai besoin de liberté, d’im­pact, de fierté. Dès mes premières années, même en ESN, j’ai été élec­tron libre, expert et pompier, puis consul­tant. Je suis sur des rôles de direc­tion depuis quasi­ment 15 ans, avec la capa­cité et la liberté de prendre mes déci­sions.

    Exécu­ter les instruc­tions d’un autre sans être entendu m’use très rapi­de­ment les nerfs. La fin de mes aven­tures a d’ailleurs souvent été suite à une période de ce type.

    Bref, je suis Lead, ce qui ne veut rien dire. En pratique j’ai la respon­sa­bi­lité des équipes logi­cielles de l’ac­cé­lé­ra­teur lyon­nais qui va s’oc­cu­per des usines, autant sur la tech­nique que sur l’or­ga­ni­sa­tion. Mon direc­teur semble vouloir me lais­ser faire mes choix et prendre mes respon­sa­bi­li­tés, peut-être plus que je ne m’y atten­dais.

    Il y a certaines choses où je serai très cadré mais dans l’en­semble j’ai l’im­pres­sion que j’au­rai une grande auto­no­mie, ce qui me convient très bien. Il y a même des sujets où j’ai l’im­pres­sion que je vais être plus libre ici que je ne l’ai en réalité été vis-a-vis de mes CEO en CTO ou VP Engi­nee­ring de start-up/scale-up.

    Un chan­ge­ment de titre

    Je dis toujours que les titres ne sont pas l’im­por­tant. Je le pense, vrai­ment. Avec le chan­ge­ment de rôle vient un chan­ge­ment de titre qui quand même imposé un vrai moment de réflexion, voire de doute.

    Ce n’était pas une ques­tion de ce que je fais, c’était une ques­tion de ce que j’af­fiche. Avec le temps, je me suis rendu compte que la fierté joue un grand rôle pour moi. J’ai besoin d’être fier de ce que je fais, de ce que je suis, et le voir dans le regard d’au­trui.

    Je fais sur ce poste de Lead ce qu’on aurait appelé Direc­teur ou Head Of dans la plupart des entre­prises de la tech mais je ne l’af­fiche pas. C’est peut-être un des éléments qui, incons­ciem­ment, m’a fait retar­der mon annonce.

    Le chemin intel­lec­tuel n’est pas encore terminé. Il avance. Je vais trou­ver d’autres raisons d’être fier qu’un titre Linke­din. C’est proba­ble­ment aussi bien.

    Il y a aussi ce qui ne change pas

    Le terme « entre­prises à mission » me fait toujours un peu sourire mais, au moins, j’ai depuis long­temps essayé de choi­sir des entre­prises que je trou­vais utiles socia­le­ment, dont le produit avait du sens pour moi.

    Je n’ai aucune envie d’être le CTO de la dernière brosse à dent connec­tée, ni de parti­ci­per à je ne sais quelle spécu­la­tion autour du Web3 et des NFT. Je n’ai pas envie de travailler à la publi­cité ou au pistage de la popu­la­tion.

    Sanofi fait de la santé. Le cœur c’est la R&D phar­ma­ceu­tique et les vaccins, puis les usines pour produire. C’est utile à la société. Ça compte énor­mé­ment pour moi.

    Bref, j’ai tout changé

    C’est un gros virage dans mon envi­ron­ne­ment pro.

    Depuis trois semaines, même si je reste dans un envi­ron­ne­ment cultu­rel très connu, je découvre un nouveau monde et j’ap­prends ce que sera mon terrain de jeu.

    Grand groupe oblige, je ne peux ni ne veux en dire trop publique­ment, mais si on se connait vous êtes les bien­ve­nus à venir en parler avec moi en privé.


    1. Ils parlent anglais, la divi­sion c’est la divi­sion digi­tal. Je ne sais pas comment traduire ça complè­te­ment alors je laisse tel quel. ↩︎
    2. J’en ai quelques unes, dont certaines sur lesquelles j’ai pu agir derniè­re­ment, mais l’in­tros­pec­tion n’est jamais termi­née que le jour où on décide d’ar­rê­ter de cher­cher. ↩︎
    3. En fait non, 46 depuis quelques jours. Commen­cer à se mentir à soi-même sur son âge n’in­dique-t-il pas qu’on est passé chez les vieux ? ↩︎
  • Des prises de notes avec Logseq

    Après des années de nvalt et stan­dard­notes ainsi qu’une tenta­tive sous Notion, je suis passé à Logseq pour mes notes pro et je ne regrette pas.

    Jour­nal de bord

    La philo­so­phie est celle du jour­nal (log). On a une page pour la jour­née et on tape dedans sans cher­cher à orga­ni­ser une hiérar­chie de page et de sous-page pour chaque sujet.

    À la place de la struc­tu­ra­tion des pages on va struc­tu­rer notre contenu. Tout est pensé sous forme hiérar­chique, un peu comme une carte mentale. Une idée, une note, un contexte. Ça peut être un mot, une phrase, ou tout un para­graphe. Si j’ajoute du contenu, une sous-idée, une sous-note, un sous-contexte, je l’in­dente en dessous.

    • Premier sujet de la jour­née
      • première pensée sur ce sujet
      • autre idée
        • je déve­loppe un peu
        • je déve­loppe toujours
          • atten­tion, ce point là néces­site quelques détails
      • On a dévié sur autre chose
        • on déve­loppe
    • Second sujet de la jour­née

    Visuel­le­ment on peut ajou­ter des titres ou de la mise en forme mais c’est unique­ment cosmé­tique.

    Réfé­rences

    Le béné­fice arrive quand on fait des réfé­rences. Si un concept ou un sujet risque de reve­nir, on fait une réfé­rence, soit avec la syntaxe [[page wiki]] soit avec la syntaxe #hashtag. Il y a aussi une aide spéci­fique pour faire réfé­rence à une date (et donc au jour­nal de la dite date).

    Comme dans un Wiki, ça crée la page corres­pon­dante(*). Dans cette page vous pouvez aussi avoir un contenu spéci­fique mais rete­nez-vous de trop y toucher au début. L’in­té­rêt ce sont surtout les rétro-liens auto­ma­tiques.

    En bas de chaque page, vous avez tous les blocs qui y font réfé­rence. Chaque bloc a son contexte (les points parents) et son contenu (le contenu du point qui contient la réfé­rence mais aussi ses sous-points).

    Si vous tapez unique­ment dans votre jour­nal du jour et que vous indiquez #archi à chaque fois que vous parlez d’ar­chi­tec­ture, vous aurez auto­ma­tique­ment une page #archi qui contient le jour­nal de toutes les discus­sions d’ar­chi­tec­ture, avec le contexte (dont le jour­nal daté) et le contenu.

    Ces réfé­rences sont cliquables dans les deux sens. La navi­ga­tion est donc super facile pour aller fouiller les contextes et les concepts.

    Tâches

    Ce qui m’a convaincu ce sont les tâches. Comme pas mal d’ou­tils, on peut trans­for­mer une ligne en tâche avec une case à cocher.

    Ici je retrouve ma tâche dans le jour­nal du jour, mais aussi dans toutes les pages liées (un lien dans la ligne de la tâche ou dans une ligne parente dans la hiérar­chie).

    Chaque fois qu’une tâche est affi­chée à cause d’une réfé­rence, il y a tout son contexte, cliquable. Si c’est une réfé­rence de date, ça appa­rait dans le jour­nal du jour concer­née (c’est juste une page et une réfé­rence comme d’autres).

    J’ai toujours sous la main tout ce qui est perti­nent dans le contexte en cours et je ne perds plus rien. Mieux, je retrouve aussi tout ça dans la liste globale des tâches, qu’on peut oppor­tu­né­ment ajou­ter à un panneau laté­ral.

    Adap­ta­tion

    Jour­nal, réfé­rences et tâches sont assez bien agen­cés pour que ça emporte mon choix face à tout ce que j’ai testé jusqu’à présent.

    Ce ne fut pas simple. J’ai échoué à mon premier essai parce que j’ai essayé de lutter contre le logi­ciel. J’ai tenté d’ins­tal­ler trop de plugins, de saisir mes conte­nus dans des pages dédiées comme un Notion plutôt que dans le jour­nal, de faire peu de liens, etc.

    Il faut entrer dans la logique, faire plutôt trop de liens que pas assez, utili­ser la hiérar­chie lors de la saisie et faire confiance au logi­ciel.

    Le second frein, c’est juste­ment la hiérar­chie. C’est affi­ché comme une liste à puces. Au départ ça m’a donné envie de m’en échap­per pour retrou­ver des para­graphes simples comme nvalt ou stan­dard­notes (ou même Notion). Il m’a fallu me forcer quelques jours à juste oublier cette appa­rence de liste et à taper quand même. Là ça a commencé à prendre son sens.

    S’il y avait un dernier point, c’est l’as­pect austère, dont l’édi­teur qui est basé sur du Mark­down plutôt qu’un WYSIWYG. Je le regrette mais on s’y fait assez faci­le­ment.

    Geeks

    Je ne décris pas tout parce que c’est riche sous la capot mais trois points quand même :

    • Tout ça est stocké sous forme de fichiers mark­down. La synchro­ni­sa­tion recom­man­dée entre deux appa­reils est d’ailleurs de simple­ment écrire dans un dossier Drop­box, Google Drive ou autre.
      Pour le mobile, sauf à savoir synchro­ni­ser un réper­toire de fichiers, il faut pour l’ins­tant passer par le méca­nisme de synchro­ni­sa­tion native en beta, qui est réservé aux soutiens payants.
    • La hiérar­chie est encore plus au cœur qu’on ne le pense. C’est en fait un graphe, et les pages sont autant des nœuds de ce graphe que n’im­porte quel élément de hiérar­chie dans le contenu. En fait en cliquant sur n’im­porte quel item, on peut l’ou­vrir comme une page, ou y faire réfé­rence.
      C’est mon (*) de tout à l’heure. Les réfé­rences c’est autant une page que n’im­porte quel bloc.
    • Il y a un système de requête qui permet de faire des recherches dans le graphe et affi­cher les blocs trou­vés ou les réfé­rences vers les blocs trou­vés. Celui qui le veut peut donc construire un système ad hoc assez complexe à sa guise.
  • Atomic teams

    The vast majo­rity of work in a tech­no­logy company gets accom­pli­shed by very small teams of highly focu­sed indi­vi­duals. At Plaid, we call these atomic teams. An atomic team is a group of 2–8 indi­vi­duals, who are 100% dedi­ca­ted to a given project, and work in a highly colla­bo­ra­tive manner to achieve their goal.

    Atomic teams, Zach Perret

    Je suis agacé à ces lectures. Agacé ou fati­gué.

    On sait ce genre de choses depuis des dizaines d’an­nées. Je pense que j’au­rais pu le dire ainsi ou pas loin il y a déjà 15 ans, et je suppose que des seniors à ce moment là pouvaient eux même le dire depuis 15 ans.

    Il n’y a rien de neuf, rien d’ex­tra­or­di­naire, rien même de complexe, mais on en est encore là à le dire, parce qu’on sait qu’on ne s’en approche que trop rare­ment.

    Rien que sur le premier item, faire comprendre aux équipes produit que non on ne va pas mettre plusieurs sujets en paral­lèle sur la période parce « si on addi­tionne les esti­ma­tions ça devrait tenir » et que « on peut mettre … sur le premier sujet et … sur le second pour opti­mi­ser », c’est un combat que j’ai eu à tenir dans toutes mes expé­riences.

  • Des moutons, des cargos et un para­pluie

    Big tech CEOs and VCs really love perfor­ming for each other. We know they hang out in group chats like high schoo­lers, pree­ning and sending each other texts, each trying to make sure they’re all wearing the latest fashions, whether it’s a gold chain or a MAGA hat or just repea­ting a phrase that they heard from another foun­der. A key way of showing that they’re part of this cohort is to make sure they’re having a tantrum and acting out against their workers fairly regu­larly.

    Anil Dash, « AI-first » is the new Return To Office

    J’ai beau­coup des déci­sions prises à partir de cet entre-soi, sur ds sujets très divers allant des grandes orien­ta­tions géné­rales à l’uti­li­sa­tion de telle outil, telle méthode, tel prin­cipe. Je pensais ça très français.

    L’ori­gine de ces déci­sions est souvent mani­feste. Quand elle tombe, on sait que celle-ci vient du groupe de discus­sion, celle-là vient d’un échange en direct et cette dernière est reprise de la dernière confé­rence qui tourne dans ces cercles plutôt que d’une réflexion interne.

    Parfois c’est même assumé. On prend des déci­sions en fonc­tion de celles que prennent les autres, ou pour copier tel ou tel acteur qui et consi­déré comme une réus­site aujourd’­hui (mais qui sera peut-être un contre-exemple demain sans avoir changé dans ses choix pour autant).

    Certains parlent de compor­te­ment mouton­nier, comme le fait Anil Dash dans la cita­tion en début de note. Je rattache plutôt ça au prin­cipe du para­pluie. Si on copie celui qui a le leader­ship et que ça ne fonc­tionne pas, ça devient la faute des équipes et pas celle de la déci­sion. Ce qui est présenté comme des déci­sions coura­geuses pour l’en­tre­prise sont souvent tout autant un manque de courage pour avoir ses propres choix .

    Il y a un côté posi­tif « on essaye de reprendre les bonnes pratiques de ceux qui réus­sissent » mais j’ai vu trop peu de recul sur ce qui est repris, pourquoi et dans quel contexte. Il ne suffit malheu­reu­se­ment pas de singer le voisin pour obte­nir les mêmes résul­tats, d’au­tant moins quand on ne singe que la partie qui nous arrange. Le culte du cargo n’est pas loin, voire large­ment dépassé par moments.

  • Quel statut ?

    On me pose régu­liè­re­ment la ques­tion alors je pose mes notes ici pour y faire réfé­rence.

    Aver­tis­se­ment : Je ne suis pas expert. Je ne garan­tis abso­lu­ment rien et je ne rempla­ce­rai pas un conseil expert. L’objec­tif est juste de vous permettre de savoir dans quel sens cher­cher.

    Sans enga­ge­ment
    Sans complexité
    Micro-entre­prise
    Portage sala­rial
    Avec protec­tion chômagePortage sala­rial
    En paral­lèle d’une indem­nité chômageSASU en divi­dendes
    Acti­vité annexe, sans fraisMicro-Entre­prise
    Acti­vité annexe, possi­bi­lité de factu­rer des fraisSASU en divi­dendes
    EURL
    Acti­vité prin­ci­paleEURL
    SASU en salai­re+­di­vi­dendes

    Petite acti­vité avec très peu de frais

    La micro-entre­prise a une fisca­lité vrai­ment avan­ta­geuse et des contraintes décla­ra­tives très réduites (décla­rer le chiffre d’af­faire trimes­triel­le­ment, et la TVA si vous y êtes soumis).

    Deux écueils :

    1. La fisca­lité se fait sur le chiffre d’af­faire et pas sur le résul­tat. Si vous avez des frais, ils ne se retran­che­ront pas au montant impo­sable. Le régime peut alors deve­nir bien moins inté­res­sant.
    2. Le chiffre d’af­faire est plafonné (77 k€ par an pour de la pres­ta­tion de service) et un dépas­se­ment deux ans de suite vous fait sortir du statut.

    La seconde contrainte peut toute­fois être contour­née si vous orga­ni­sez vos factu­ra­tions pour ne dépas­ser qu’un an sur deux. La limite l’an­née du dépas­se­ment est alors celle du régime simpli­fié (254 k€, ce qui laisse de quoi voir venir).

    Acti­vité annexe durable où factu­rer des frais

    Si l’ac­ti­vité dure, il peut être inté­res­sant de passer à une SASU et se payer annuel­le­ment en divi­dendes.

    Vous pouvez passer votre micro-ordi­na­teur, l’im­pri­mante, le smart­phone, les dépla­ce­ments, la moitié de l’abon­ne­ment télé­pho­nique, la moitié de la connexion Inter­net et tout le reste qui vous sert profes­sion­nel­le­ment en frais. Si vous travaillez depuis une pièce dédiée vous pouvez aussi vous la sous-louer avec pour effet de réduire votre résul­tat impo­sable. Si vous ne le faites pas, vous payez TVA, IS, coti­sa­tions et IR pour rien, ce qui finit par faire de vraies sommes.

    Le défaut des divi­dendes c’est que vous ne les attri­buez qu’une fois par an et qu’e vous ne coti­sez pas au chômage, à la retraite ou à l’as­su­rance mala­die avec. Ça n’a de sens qu’en tant qu’an­nexe à une acti­vité prin­ci­pale.

    Note : Tant que vous ne touchez rien, les recettes de votre SASU n’entrent pas en conflit avec d’éven­tuelles indem­ni­tés chômage.

    Il y a plus de contraintes que sur la micro-entre­prise. Il y a une procé­dure de décla­ra­tion avec des statuts, une comp­ta­bi­lité annuelle à faire avec les décla­ra­tions asso­ciées, et le compte bancaire profes­sion­nel est obli­ga­toire. En pratique, toute­fois, il y a des services en ligne qui s’oc­cu­pe­ront de tout pour 50 à 100 € par mois.

    Acti­vité prin­ci­pale impor­tante

    Vous pouvez garder une SASU et vous payer en salaire. Si vous voulez opti­mi­ser les coti­sa­tions sociales (moins de coti­sa­tion mais moins de couver­ture) vous pouvez aussi faire un mix entre salaire et de divi­dendes.

    Si vous n’avez pas déjà une struc­ture, L’EURL sera cepen­dant vrai­ment plus inté­res­sante fisca­le­ment, au prix d’une protec­tion sociale un peu moindre.

    À l’op­posé, si vous voulez vous voir ce que ça donne 6 à 18 mois sans vous enga­ger dans une struc­ture, le portage sala­rial est proba­ble­ment une alter­na­tive inté­res­sante. Une fois les frais retran­chés (très variables, de 100€ par mois chez Jump à 10 ou 15% du CA chez les plus chers) c’est la même situa­tion qu’un sala­rié clas­sique, avec les mêmes coti­sa­tions et les mêmes protec­tions, chômage inclus. C’est le moins opti­misé fisca­le­ment et la société de portage sala­rial vous pren­dra son pour­cen­tage au passage.

  • Le poids d’une machine

    Depuis un peu mois de 6 mois je suis sur une mission pour laquelle on m’a donné un PC sous Ubuntu. Dell Lati­tude 5440, CPU i7U 12ème géné­ra­tion, 32 Go de RAM. Sur le papier c’est une bonne machine pour mes usages essen­tiel­le­ment web et bureau­tique.

    En pratique c’est pénible à chaque instant. Le clavier est dur sous les doigts. Le track­pad n’est pas fluide. La webcam est juste mauvaise. Le son est faible et peu clair. La puce WIFI tombe en veille régu­liè­re­ment m’obli­geant à éteindre et rallu­mer la connexion. Je ne sais pas si je dois accu­ser l’OS ou le CPU mais le système lui-même est peu réac­tif. Le simple fait de passer régu­liè­re­ment de Mac à PC fait que je me plante systé­ma­tique­ment quand je tape certains carac­tères placés diffé­rem­ment sur le clavier ou pour des choses aussi courantes que les copier-coller.

    Bref, c’est une tannée. Je me suis depuis quelques jours auto­risé à utili­ser mon Macbook pro perso quand je suis à distance : Mon niveau de stress et de fatigue a immé­dia­te­ment signi­fi­ca­ti­ve­ment baissé.

    Stress, fatigue, effi­ca­cité, impact, initia­tive, tout ça est forte­ment corélé. Je ne sais pas ce que ma mission aurait été avec un bon maté­riel mais mon travail aurait indu­bi­ta­ble­ment meilleur.

    Ne faites pas d’éco­no­mies sur le maté­riel


    On parle chiffres plutôt que convic­tion ?

    Je pars d’un système cheap : 50 € d’abon­ne­ments SaaS indi­vi­duels par mois, 150 € de chaise de bureau, 100 € de bureau, 1 000 € d’or­di­na­teur portable, 250 € d’écran. Renou­vel­le­ment tous les 5 ans. On s’en sort à 75 € HT par mois.

    La version luxe corres­pon­dante, en prenant tout ce qu’il y a de plus cher ajoute 325 € HT par mois : 200 € d’abon­ne­ments SaaS indi­vi­duel par mois, 1 500 € de chaise ergo­no­mique, 750 € pour un bureau assis-debout, 3 000 € d’or­di­na­teur portable, 1 500 € d’écran. Ajou­tons 300 € pour un casque ou des oreillettes audio anti-bruit. Imagi­nons renou­ve­ler ça plutôt plus rapi­de­ment, tous les 3 ans.

    325 € HT, pour quelqu’un qui va en coûter 20x plus, ce n’est pas rien mais ça n’est que 5% du coût total. On renta­bi­lise très faci­le­ment ces 5% si on gagne en stress, si le meilleur ordi­na­teur permet d’évi­ter un peu de temps, si l’écran permet de gagner en effi­ca­cité avec tout visible plutôt qu’à jongler entre les fenêtres, si la bonne webcam et le casque audio permettent de mieux se comprendre et d’éco­no­mi­ser du temps ou des incom­pré­hen­sions en visio, si le bureau assis-debout et la chaise ergo­no­mique permettent une fois de temps en temps d’évi­ter un mal de dos ou de la fatigue, si les outils en SaaS permettent de faire plus faci­le­ment les mêmes tâches, etc.

    J’ai forcé le trait à la fois pour la version cheap et pour la version luxe. La réalité c’est qu’on gagne bien plus que 5% d’ef­fi­ca­cité, pour une diffé­rence de coût bien plus faible que 5% du coût.

    Essayer de gagner quelques euros ou dizaines d’eu­ros par mois sur le maté­riel en impac­tant le travail de celui qui en coûte plusieurs milliers, ça n’a juste aucun sens.


    Un bon indi­ca­teur : Si des employés utilisent leur maté­riel person­nel plutôt que profes­sion­nel quand ils en ont l’oc­ca­sion, et encore plus s’ils le ramènent au bureau, c’est qu’il y a poten­tiel­le­ment un problème à régler. Si ces employés achètent du maté­riel person­nel dans l’objec­tif unique de l’uti­li­ser au travail, votre problème est sérieux.

  • Tu veux quoi comme rôle ?

    Je crois avoir derniè­re­ment compris un truc sur les rôles ou contextes que je cherche : Je ne veux pas être restreint.

    La ques­tion n’est pas « code ou mana­ge­ment ? » ni « quel niveau hiérar­chique » ou « combien de personnes à mana­ger ». C’est « ne me restreins pas une seule case, peu importe laquelle est-ce ».

    Je veux parler code, mana­ge­ment, orga­ni­sa­tion, busi­ness, ergo­no­mie, recru­te­ment, métier, client, déploie­ment, commu­ni­ca­tion, stra­té­gie de l’en­tre­prise, support et encore plein d’autres choses.

    Les postes de direc­tion m’ont souvent permis ça dans une certaine mesure. Rétros­pec­ti­ve­ment, j’ar­rive à corré­ler me hauts et mes bas profes­sion­nels avec ma capa­cité à inter­ve­nir partout où c’était utile, ou au contraire à des contextes où je me suis senti réduit à une unique facette du problème à résoudre.

    Je ne suis pas expert de tout. J’ai ma propre exper­tise mais je ne veux pas m’y restreindre. Je veux pouvoir travailler avec les autres sur tous les sujets qui nous semblent perti­nents, chacun avec son angle et son exper­tise. Je veux pouvoir avan­cer là où mes équipes ont besoin sans savoir qui a quel rôle ou quel péri­mètre.

    Ça colle d’ailleurs avec mon passé. J’ai refusé de me limi­ter à une seule étiquette. J’ai commencé par du pur réseau mais je peux me récla­mer d’avoir été expert web back-end, expert web front-end, d’avoir déve­loppé une exper­tise métier sur le livre numé­rique. C’est déjà beau­coup. J’ai aussi fait de la forma­tion, du mana­ge­ment, de l’or­ga­ni­sa­tion. J’ai colla­boré quand j’ai pu avec la busi­ness, les rh, les ques­tions client et produit, la vie de l’en­tre­prise, etc.

    Main­te­nant que j’ai compris ça, il va me falloir défi­nir ce que ça implique dans les postes à recher­cher, et trou­ver le bon. Vous êtes — réel­le­ment — bien­ve­nus à m’y aider, serait-ce unique­ment par vos feed­backs.

  • Micro­soft Teams

    Real thing : une boite qui utilise Teams c’est main­te­nant un vrai point en moins dans mon envie de les rejoindre et il faut qu’il y ait de vrais atouts pour contre­ba­lan­cer.