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  • Confi­den­tia­lité et faiblesse

    La perte de confi­den­tia­lité est accep­tée car celle-ci est consi­dé­rée comme un bien person­nel et non comme un bien commun. C’est cet indi­vi­dua­lisme qui fait que l’on manque de recul. La ques­tion n’est pas de savoir ce qu’ils vont faire de mes données mais ce qu’ils peuvent faire de nos données, collec­ti­ve­ment.

    — David Larlet

    Quand on parle de vie privée il y a le « je n’ai rien à cacher », mais aussi le « pourquoi moi ». J’aime bien la vision de David. Savoir que j’ai les yeux bleus ne me gêne pas vrai­ment. Savoir que quelqu’un collecte les noms et adresse de tous ceux qui ont les yeux bleus… là ça commence à coin­cer. Il est temps de remettre un contexte collec­tif à tout cela.

    C’est d’au­tant plus impor­tant main­te­nant que l’État annonce l’in­ten­tion d’une inter­con­nexion globale de tous les fichiers, notam­ment ceux de la sécu­rité sociale.

    Nous oublions notre histoire. La CNIL a été créée juste­ment pour éviter ça. D’an­née en année on lui fait porter des missions admi­nis­tra­tives sur les fichiers privés et on rend son rôle unique­ment consul­ta­tif quand il s’agit de l’État et de la police, alors que le danger premier est là.

    Nous régres­sons de 40, 70 ou 100 ans. Comme un cycle. Les guerres et dicta­tures ne nous ont pas appris assez, certains sont prêts à en vivre une nouvelle.

  • Comment faire d’une théo­rie inef­fi­cace un phéno­mène de mode en entre­prise ?

    Un cas d’école d’abord : en 1972, soit deux ans après le lance­ment offi­ciel de la matrice de porte­feuille (qui est une repré­sen­ta­tion graphique des diffé­rents domaines d’ac­ti­vi­tés stra­té­giques de l’en­tre­prise dans le but d’éva­luer sa compé­ti­ti­vité et d’en déduire une stra­té­gie), 100 multi­na­tio­nales améri­caines en avaient adopté une. Et, six ans plus tard, 75% des firmes du fameux clas­se­ment Fortune 500 emboî­te­ront le pas. Moult études ont pour­tant démon­tré que les entre­prises ayant eu recours aux matrices ont obtenu de moins bons résul­tats que les autres. Et il ne s’agit ici nulle­ment d’un cas isolé : depuis un siècle envi­ron, de multiples pratiques se sont succé­dées à inter­valles plus ou moins régu­liers pour venir orien­ter – de façon signi­fi­ca­tive – les pratiques de gestion des firmes du monde en entier.

    Harvard Busi­ness Review

    De ce que j’en ai vu dans mes expé­riences profes­sion­nelles précé­dentes, n’al­lez pas croire que les direc­tions d’en­tre­prises sont des puits de science et de déci­sions réflé­chies. C’est même plutôt l’op­posé : à force de prétendre être au dessus de tout et de n’avoir le temps pour rien… les déci­sions sont prises à partir de résu­més de 5 ou 10 minutes – parfois compris de travers – plutôt que de plon­ger réel­le­ment dans les chiffres et les études, le tout forte­ment influencé par des anec­dotes, des personnes proches ou des décla­ra­tions de personnes connues.

  • Valls très à l’écoute de poli­ciers très en colère

    Mardi 13 octobre, lors de son discours devant les cadres de la sécu­rité inté­rieure à l’école mili­taire, Bernard Caze­neuve s’est encore livré à une séquence de séduc­tion, en dénonçant des « dysfonc­tion­ne­ments » de la justice et en annonçant la livrai­son immi­nente de fusils à pompe en Seine-Saint-Denis, « des armes qui faisaient défaut » selon lui. « Je ne peux accep­ter que des poli­ciers et des gendarmes puissent être atteints par des personnes qui devaient être en prison », a déclaré le ministre de l’in­té­rieur, avant de souhai­ter que « les théo­ri­ciens des violences poli­cières aient un mot pour dire leur compas­sion » à l’en­droit des poli­ciers victimes aussi.

    Qu’im­porte si le taux de réci­dive crimi­nelle est très faible, si les prisons sont pleines (65 544 déte­nus pour 57 810 places au 1er septembre, soit une baisse de 2,1 % en un an), et si ces mêmes prisons fabriquent de la réci­dive.

    Sur Media­part

    Donc on a un ministre de l’in­té­rieur qui encou­rage le mili­tan­tisme contre l’ins­ti­tu­tion judi­ciaire et qui promet des fusils à pompe.

    L’adage « un fait divers une loi » est déjà assez crétin pour qu’on ne fasse pas n’im­porte quoi pour séduire des mani­fes­tants. On est passé de la poli­tique spec­tacle de N. Sarkozy à ce gouver­ne­ment qui fait de la poli­tique marke­ting. Je ne suis pas certain qu’on y ait gagné. En tout cas on va en payer les effets pendant très long­temps.

  • L’éco­no­miste James Galbraith raconte les coulisses du plan B grec

    « C’est ce à quoi nous assis­tons aujourd’­hui. Une perte d’in­dé­pen­dance totale et une liqui­da­tion de l’État grec. La Grèce est un pays qui n’est plus indé­pen­dant. Le gouver­ne­ment a perdu toute marge de manœuvre. Il lui est inter­dit d’in­tro­duire la moindre loi sans l’ac­cord préa­lable de ses créan­ciers »

    […]

    « Ces 48 projets de loi prio­ri­taires sont dictés à Bruxelles et traduits ensuite en grec. Ce ne sont pas des réformes pour amélio­rer les condi­tions écono­miques de la Grèce. Ce sont des réformes construites par les lobbies »

    […]

    Les dates de fraî­cheur du lait ont été repous­sées de 3 à 7 jours pour que les entre­prises hollan­daises puissent expor­ter leur lait. Les grands groupes phar­ma­ceu­tiques se sont arran­gés pour être avan­ta­gés face à l’in­dus­trie locale, en invoquant une concur­rence en fait «  mani­pu­lée au travers des para­dis fiscaux et des prix de trans­fert  ». Les priva­ti­sa­tions sont conçues pour «  créer des mono­poles privés pour les entre­prises étran­gères  » sur les biens les plus inté­res­sants, à l’image de l’aé­ro­port d’Athènes, détenu par le groupe alle­mand de BTP Hoch­tief.

    […]

    Pour James Galbraith, l’échec de ce nouveau plan est déjà inscrit. Même si l’aug­men­ta­tion des taxes permet pendant quelques mois d’aug­men­ter les recettes de l’État, les mesures exigées vont conduire selon lui à une nouvelle dimi­nu­tion de l’ac­ti­vité, à une nouvelle réces­sion.

    — Sur Média­part

    La situa­tion de la Grèce n’est pas finie, même si on n’en parle plus. On se féli­cite mais en plus d’une catas­trophe écono­mique qui n’est pas réglée, on a une catas­trophe humaine qui risque d’être désas­treuse, sinon explo­sive.

  • Les poli­ti­ciens font semblant de ne pas voir que les migrants évitent la France

    […] alors que les auto­ri­tés alle­mandes rece­vaient en deux jours plus de personnes que la France ne compte en accueillir en deux ans, des fonc­tion­naires de l’Of­fice français de protec­tion des réfu­giés (Ofpra) ont eu tout le mal du monde à convaincre un petit millier de migrants à venir, en urgence, en France

    […]

    En 2014, les demandes d’asile ont baissé de 5% en France, elles ont explosé de 60% en Alle­magne et de 50% en Suède, par exemple.

    Le grotesque se cache dans l’at­ti­tude de la classe poli­tique. La gauche fait semblant d’être géné­reuse alors qu’elle ne l’est pas. On baigne en pleine hypo­cri­sie. Les droites françaises se disputent, elles, la palme de la peti­tesse. Non que les ténors des Répu­bli­cains et du Front natio­nal n’aient le droit de prôner une poli­tique d’asile restric­tive, mais parce qu’ils moulinent la désin­for­ma­tion et la peur avec un aplomb désho­no­rant.

    […]

    La réalité, elle, montre que Syriens, Irakiens et Erythréens s’ar­rêtent à Munich ou rêvent de Londres lorsqu’ils sont bloqués à Calais dans le bidon­ville de la Répu­blique.

    La Tribune de Genève

    Merci à nos fron­ta­liers d’ap­puyer où ça fait mal.

  • Alerte doudou

    Doudou trouvé à la gare de Lyon, RT pour retrou­ver le proprié­taire

    Quelqu’un peut-il m’ex­pliquer pourquoi ?

    Faut-il espé­rer que le proprié­taire soit un utili­sa­teur de Twit­ter (ça restreint déjà pas mal), qu’en plus il ait une rela­tion directe ou indi­recte avec vous (là ça devient impro­bable) et qu’en plus il voit passer votre message ou sa reco­pie ?

    Les chances sont plus fortes que pour le loto, mais c’est se repo­ser pas mal sur le hasard.

    Non, s’il vous plait, quand vous trou­vez quelque chose, amenez-le aux objets trou­vés. C’est là que les gens pour­ront légi­ti­me­ment signa­ler la perte et espé­rer le retrou­ver.

    Annon­cer son chat perdu relève de la même logique incom­pré­hen­sible pour mon intel­lect limité.

  • Et si on danse ?

    Et si un jour ça finit par péter, serai-je du côté des vieux qui ont trop à perdre ? Savoir que le chan­ge­ment est néces­saire est une chose, savoir l’em­bras­ser en est une autre.

    Je me sais privi­lé­gié, et de plus en plus inté­gré dans un système dont je profite. J’ai person­nel­le­ment tout à perdre à un chan­ge­ment, quand bien même je le sais néces­saire globa­le­ment.

    Parce que fina­le­ment, penser de plus en plus qu’il est préfé­rable d’avoir un chan­ge­ment lent et progres­sif, on peut consi­dé­rer que c’est de la sagesse, mais c’est aussi un peu de la peur de se remettre en cause. Être réac – oh que je n’aime pas cette expres­sion, vous êtes bien­ve­nus à m’en trou­ver une autre – c’est un peu ça fina­le­ment.

    Jusqu’où suis-je et serai-je prêt à remettre en cause ma propre posi­tion pour une avan­cée collec­tive ?

    Je n’ai pas de réponse, je ne pense jamais en avoir, mais je suis preneur de vos commen­taires pour alimen­ter ma réflexion.

  • Se rassem­bler pour ache­ter des loge­ments

    Nous persis­tons à ne loger les gens dans le besoin qu’en cas d’ur­gence grave. Pour cela nous utili­sons des héber­ge­ments payés à la nuit, sortes d’hô­tels, au même prix, mais d’une qualité plus que douteuse.

    Il suffi­rait d’une poli­tique plus durable pour payer des loge­ments en loca­tion à plein temps. Nous couvri­rions plus de besoins, de manière plus quali­ta­tive, et pour moins cher. Pour cela il faut oser poli­tique­ment, oser braver le senti­ment géné­ral « anti-assisté » (qu’on peut refor­mu­ler en « anti-soli­da­rité », mais ça attire moins les foules). Pour l’ins­tant l’opi­nion publique préfère payer plus cher quelque chose de honteux, histoire de respon­sa­bi­li­ser culpa­bi­li­ser les plus dému­nis.

    L’as­so­cia­tion Toit à moi semble réflé­chir encore un coup de plus en avance : Ache­ter les loge­ment plutôt que les louer. Il faut dire que si la situa­tion est amenée à perdu­rer plus de quelques années, l’opé­ra­tion est forcé­ment rentable. On peut donner encore mieux, pour moins cher. Et je défie quiconque de penser que nous n’au­rons plus de sans-abris dans quelques années.

    Bref, quelque chose qui va dans le bon sens, même si ce n’est qu’un pallia­tif cari­ta­tif à une vraie poli­tique globale.

    Le mini-site réalisé par SideWays est en plus un réel plai­sir à décou­vrir.

  • Ouver­ture, vitesse et ISO

    Parce que fut un temps ça m’au­rait bien aidé, si jamais ça aide quelqu’un d’au­tre…

  • Proté­ger dans le respect des liber­tés – argu­men­taire

    Projet de loi renseignement - Protéger dans le respect des libertésLe PS vient de publier son argu­men­taire marke­ting pour le soutien au projet de loi rensei­gne­ment. Déco­dage.

    La loi renseignement, annoncée par François Hollande en juillet 2014 n’est pas une loi de circonstance, mais l’aboutissement d’une réflexion approfondie à la suite du rapport des parlementaires J.J. Urvoas et P. Verchère en 2013. Les attentats de janvier 2015 ont accéléré le calendrier en raison de l’urgence pour notre pays de se doter de moyens modernes et efficaces pour prévenir notamment les actes de terrorisme. L’engagement international de la France en fait plus que jamais une cible.Le fait que les atten­tats de janvier 2015 n’au­raient proba­ble­ment pas été empê­chés avec la surveillance que nous prévoyons ici ne semble inter­pe­ler personne.

    En réalité le rapport de 2013 a déjà mené à la loi de program­ma­tion mili­taire de fin 2013, avec déjà des dispo­si­tions large­ment limite vis à vis des liber­tés publiques et parti­cu­liè­re­ment de la liberté d’ex­pres­sion.

    Il s’agit juste ici de profi­ter de l’in­di­gna­tion pour faire passer d’autres dispo­si­tions que l’opi­nion poli­tique n’ac­cep­te­rait jamais à froid. Il y a donc effec­ti­ve­ment urgence, mais pas celle qu’on croit.

    RENFORCER L’ACTION DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT - La France est l’une des dernières démocraties à ne pas avoir de cadre juridique pour structurer les activités de ses services de renseignements. Ce vide fragilise potentiellement les libertés individuelles en même temps que les agents de ces services dans leur action quotidienneIl n’y avait aucun « vide », juste des lois que les services de rensei­gne­ment ne respec­taient pas, en toute impu­nité. On avouera que c’est nette­ment diffé­rent. On peut dire que ça fragi­li­sait l’ac­ti­vité des agents, de la même manière que l’in­ter­dic­tion du vol fragi­lise l’ac­ti­vité des voleurs.

    En tout état de cause, cela ne fragi­li­sait en rien les liber­tés indi­vi­duelles, qui elles étaient juste­ment plei­ne­ment proté­gées. C’est juste­ment ce qui va chan­ger.

    1/Les limites du droit actuel. La seule législation encadrant certaines activités de renseignement est la loi de juillet 1991, pour les seules écoutes téléphoniques. Elle a été adoptée bien avant l’essor de l’Internet et de la téléphonie mobile, ce qui rend aujourd’hui, les possibilités d’action des services très limitées.Donc, repre­nons : On nous dit qu’il y a un vide qu’il est urgent de remplir, avant de nous dire qu’en fait non il y a bien un cadre exis­tant au moins depuis 1991 mais limité car ne prévoyant pas la télé­pho­nie mobile, et ce malgré l’en­cart qui rappelle le cadre de 2013 qui auto­rise l’ac­cès à toutes les données tech­niques de connexion et à la géolo­ca­li­sa­tion en temps réel des télé­phones portables.

    Vous le voyez qu’on essaye de nous enfu­mer là ? Trois para­graphes qui se suivent, qui contre­disent chacun l’ar­gu­ment précé­dent.

    Le problème n’est pas de fixer un cadre. Il n’est pas non plus celui de la télé­pho­nie mobile. Le problème c’est d’au­to­ri­ser ce qui était expli­ci­te­ment illé­gal, donc aller instal­ler des outils d’ana­lyse de masse direc­te­ment chez les opéra­teurs.

    Les services pourront toujours mettre en œuvre des interceptions de sécurité et solliciter des données de connexion. Des algorithmes pourront être installés sur les réseaux des opérateurs et fournisseurs d’accès afin de détecter l’organisation de projets terroristes. Certaines techniques aujourd’hui exclusivement employées par la police judiciaire à des fins répressives pourront être utilisées dans un but préventif (balisage de véhicules, prises de sons et d’images dans des lieux privés, captation des données informatiques) sous le contrôle du juge administratif. L’administration pénitentiaire sera également dotée de ces moyens de surveillance pour l’accomplissement de ces missions en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.Il y a 10 ans, on aurait parlé de pédo­por­no­gra­phie pour faire peur. Aujourd’­hui c’est de terro­risme. Donc, on parle de terro­risme, oui, mais aussi (entre autres) :

    Des inté­rêts essen­tiels de la poli­tique étran­gère et de l’exé­cu­tion des enga­ge­ments euro­péens et inter­na­tio­naux de la France

    Dit autre­ment, si l’exé­cu­tif français s’en­gage dans un traité inter­na­tio­nal ou euro­péen, elle peut surveiller tout ce qui risque de le mettre en échec. Nucléaire, copy­right, écono­mie… pas vrai­ment de limite.

    Les inté­rêts écono­miques et scien­ti­fiques essen­tiels de la France

    On parle d’es­pion­nage écono­mique et scien­ti­fique de base, mais aussi plus géné­ra­le­ment de tout ce qui peut entra­ver ce que l’exé­cu­tif consi­dère comme l’in­té­rêt de la France à ce niveau. Tiens, une orga­ni­sa­tion écolo­gique qui milite contre la poli­tique nucléaire, que la France a toujours consi­déré comme au coeur de son inté­rêt natio­nal écono­mique et scien­ti­fique… Plus vrai­ment du terro­risme là.

    La préven­tion de la crimi­na­lité et de la délinquance orga­ni­sées

    Pas vrai­ment du terro­risme là. La préven­tion de la délinquance, fut-elle orga­ni­sée, ça peut toucher quasi­ment tout le monde (éven­tuel­le­ment par erreur).

    La préven­tion des violences collec­tives de nature à porter grave­ment atteinte à la paix publique

    Celui là est le plus joli, car il permet de cibler l’es­sen­tiel des acti­vi­tés syndi­cales liées à des mani­fes­ta­tions.

    Atten­tion ! Tous ces motifs ne concernent pas des faits avérés mais de la préven­tion. Il n’y a donc pas besoin d’avoir été l’au­teur de violences collec­tives, de délinquance orga­ni­sée, ou d’in­té­rêts écono­miques.

    On parle de préven­tion, c’est à dire qu’il suffit que l’exé­cu­tif pense – arbi­trai­re­ment – que la surveillance en ques­tion puisse peut être l’ai­der à savoir quelque chose qui permet­tra de préve­nir un problème. Si vous croyez que ça ne vous concerne pas, reli­sez la phrase précé­dente.

    3/Un contrôle parlementaire. Les services sont des administrations. Et comme pour toutes les autres, il est de la responsabilité du Premier ministre d’en répondre devant le Parlement et de manière régulière devant la Délégation parlementaire au renseignement qui voit croître les informations portées à sa connaissance.

    Quand on parle du Premier Ministre qui en répond devant le parle­ment, ça veut dire que ça repose sur la possi­bi­lité pour le parle­ment de voter une motion de censure afin de renver­ser le Premier Ministre de sa propre majo­rité. Étant donné le fonc­tion­ne­ment de la Vème répu­blique, c’est super rassu­rant comme garde-fou, non ?

    Sachant que dans le cas extrê­me­ment impro­bable où ça arrive, ça n’ar­rête aucune action entre­prise dans le cadre de la présente loi, ça permet juste la nomi­na­tion d’un nouveau Premier Ministre.

    Vous le sentez bien le garde-fou pour vos liber­tés ?

    Ah, la commis­sion de contrôle. Une des moti­va­tions de ce projet de loi est plus ou moins offi­ciel­le­ment que les services de rensei­gne­ment exécutent déjà une partie de ces actions, de façon tout à fait illé­gale, et qu’il faut leur donner un cadre légal (en gros : léga­li­ser leurs actions illé­gales).

    Ils sont déjà surveillés par la commis­sion de contrôle avec des magis­trats et des parle­men­taires. Le rappor­teur du projet de loi en ques­tion fait juste­ment partie de la commis­sion actuelle qui ne trouve visi­ble­ment rien à y redire et n’a pas empê­ché ces dérives. C’est dire combien le verrou contre les abus est au centre des préoc­cu­pa­tions…

    Ça y est, vous vous sentez proté­gés ?

    Oh, et on vous a dit que le président de la commis­sion de contrôle actuelle s’est exprimé dans la presse pour dire que ce nouveau texte affai­bli­rait le contrôle sur l’ac­ti­vité de rensei­gne­ment ? Elle rassure cette commis­sion de contrôle, hein ?

    Là on est limite dans la farce. Donc vous aurez un droit de recours devant le Conseil d’État si vous êtes la cible de surveillances.

    Oh, bien sûr pour ça il faudra savoir puis prou­ver que vous êtes la cible d’une surveillance, qui par nature ne sera jamais publique. Autant dire que c’est de pure forme. Tout au plus ça peut servir à un cas tous les trois ans, et unique­ment après que le dommage ait eu lieu.

    Le reste est à l’ave­nant, avec un tableau de pure mauvaise foi à la fin.

    Alors, rassuré par le docu­ment du PS ?