Mardi 13 octobre, lors de son discours devant les cadres de la sécurité intérieure à l’école militaire, Bernard Cazeneuve s’est encore livré à une séquence de séduction, en dénonçant des « dysfonctionnements » de la justice et en annonçant la livraison imminente de fusils à pompe en Seine-Saint-Denis, « des armes qui faisaient défaut » selon lui. « Je ne peux accepter que des policiers et des gendarmes puissent être atteints par des personnes qui devaient être en prison », a déclaré le ministre de l’intérieur, avant de souhaiter que « les théoriciens des violences policières aient un mot pour dire leur compassion » à l’endroit des policiers victimes aussi.
Qu’importe si le taux de récidive criminelle est très faible, si les prisons sont pleines (65 544 détenus pour 57 810 places au 1er septembre, soit une baisse de 2,1 % en un an), et si ces mêmes prisons fabriquent de la récidive.
Donc on a un ministre de l’intérieur qui encourage le militantisme contre l’institution judiciaire et qui promet des fusils à pompe.
L’adage « un fait divers une loi » est déjà assez crétin pour qu’on ne fasse pas n’importe quoi pour séduire des manifestants. On est passé de la politique spectacle de N. Sarkozy à ce gouvernement qui fait de la politique marketing. Je ne suis pas certain qu’on y ait gagné. En tout cas on va en payer les effets pendant très longtemps.
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