La perte de confidentialité est acceptée car celle-ci est considérée comme un bien personnel et non comme un bien commun. C’est cet individualisme qui fait que l’on manque de recul. La question n’est pas de savoir ce qu’ils vont faire de mes données mais ce qu’ils peuvent faire de nos données, collectivement.
Quand on parle de vie privée il y a le « je n’ai rien à cacher », mais aussi le « pourquoi moi ». J’aime bien la vision de David. Savoir que j’ai les yeux bleus ne me gêne pas vraiment. Savoir que quelqu’un collecte les noms et adresse de tous ceux qui ont les yeux bleus… là ça commence à coincer. Il est temps de remettre un contexte collectif à tout cela.
C’est d’autant plus important maintenant que l’État annonce l’intention d’une interconnexion globale de tous les fichiers, notamment ceux de la sécurité sociale.
Nous oublions notre histoire. La CNIL a été créée justement pour éviter ça. D’année en année on lui fait porter des missions administratives sur les fichiers privés et on rend son rôle uniquement consultatif quand il s’agit de l’État et de la police, alors que le danger premier est là.
Nous régressons de 40, 70 ou 100 ans. Comme un cycle. Les guerres et dictatures ne nous ont pas appris assez, certains sont prêts à en vivre une nouvelle.
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