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  • Fire­fox, cœur du web ouvert

    Fire­fox ce n’est pas juste un navi­ga­teur. Sans Mozilla et Fire­fox, nous n’au­rions pas le web libre d’aujourd’­hui. Sans Mozilla et Fire­fox nous n’en auront peut-être plus demain, ou plus sous cette forme. Rien que ça.

    La situa­tion pré-1998

    Pour ceux qui n’ont pas vécu la période pré-2005, Inter­net c’était essen­tiel­le­ment Nets­cape, AOL et Micro­soft.
    Oui, je remonte loin mais c’est impor­tant.

    Si les stan­dards du web exis­taient déjà, il y avait beau­coup de choses non spéci­fiées, beau­coup d’ano­ma­lies propres à chaque navi­ga­teur, et beau­coup d’ex­ten­sions proprié­taires. Faire un site compa­tible avec plusieurs navi­ga­teurs deman­dait un effort parti­cu­lier, voire un double déve­lop­pe­ment.

    Nets­cape c’était le navi­ga­teur dont est issu Mozilla puis Fire­fox. Jusqu’en 1995–98, tout le monde utili­sait Nets­cape, ou presque.

    Micro­soft a pris le pas entre 1996 et 1998 avec l’ar­ri­vée de Windows 95 Plus et de Windows 98. Ils ont fourni Inter­net Explo­rer par défaut comme navi­ga­teur, inté­gré à l’OS. À l’époque on parlait même d’avoir une page web à la place de l’image de fond d’écran, et des widgets web pour avoir des actus, la bourse, la météo, etc. Tout lançait Inter­net Explo­rer sans alter­na­tive, possible, y compris la mise à jour de Windows lui-même.

    La guerre des navi­ga­teurs

    Nets­cape a lancé la suite de navi­ga­tion Mozilla en open-source. AOL a ensuite racheté Nets­cape pour avoir son propre navi­ga­teur basé sur Mozilla.

    Malheu­reu­se­ment Micro­soft a profité de sa posi­tion domi­nante sur Windows pour non seule­ment pré-instal­ler Inter­net Explo­rer partout mais aussi en faire une pièce incon­tour­nable.

    À l’époque la mise à jour de Windows se faisait par Inter­net Explo­rer. Micro­soft inci­tait même à rempla­cer le fond d’écran par une page web (gérée par Inter­net Explo­rer) et des widgets web pour les actua­li­tés, la météo, la bourse, etc. Même Apple est passé à Inter­net Explo­rer sur les Mac quand Micro­soft est entré dans le capi­tal.

    La majo­rité des sites, petits et gros, étaient conçus pour Inter­net Explo­rer et compa­tibles unique­ment avec ce dernier. Nets­cape, seule vraie alter­na­tive, n’a pas tenu.

    La bataille du web ouvert

    Des anciens de Nets­cape sont restés autour de la partie open-source de Mozilla. Avec le temps est sorti Fire­fox : ultra-léger (par rapport à Nets­cape) et ultra-rapide (idem).

    On est déjà en 2003–2005. C’est le début de Mozilla (l’as­so­cia­tion) telle qu’on la connait aujourd’­hui.

    L’an­cien Inter­net Explo­rer est mort, le web ouvert a gagné. Fire­fox a fini par deve­nir le navi­ga­teur majo­ri­taire en Europe.

    Il était infi­ni­ment meilleur que Micro­soft Inter­net Explo­rer mais il n’y a pas que ça : On a aussi eu une bataille massive pour le web ouvert, à faire chan­ger de pratique les sites web pour qu’ils respectent les normes et qu’ils assurent la compa­ti­bi­lité. Je me rappelle le web-compat de Mozilla qui inter­pe­lait et propo­sait des correc­tifs aux sites web un à un.

    C’était du mili­tan­tisme partout. C’est d’ailleurs là que — self-promo — est né Paris-Web.

    Les deux se sont nour­ris. Sans Fire­fox et Mozilla, le web ouvert n’au­rait peut-être jamais vu le jour malgré tous nos efforts. Sans les efforts sur le web ouvert Fire­fox et Mozilla auraient proba­ble­ment été des impasses.

    Garder le web ouvert

    Fire­fox et web ouvert sont histo­rique­ment intrin­sèque­ment liés. C’est pour ça que je dis que Fire­fox ce n’est pas juste un navi­ga­teur.

    Aujourd’­hui c’est Google Chrome qui a la main et on voit appa­raitre le même schéma que par le passé : diffu­sion par pré-instal­la­tion, sites qui ne sont parfois conçus ou testés que pour un seul moteur de navi­ga­tion, abus de posi­tion domi­nante, etc.

    La situa­tion n’est pas exac­te­ment la même que celle des années 2000 mais elle n’est pas si éloi­gnées que ça.

    Il y a plein de navi­ga­teurs mais en réalité Brave, Opera, Vivaldi, Inter­net Explo­rer et les autres sont des déri­vés de Chro­mium. Chro­mium c’est la base open source de Chrome, contrô­lée par Google.

    Le web est défi­ni­ti­ve­ment plus ouvert mais du fait de la main mise sur Chro­mium, Google est quand même en posi­tion forte pour faire avan­cer ce qu’il veut et refu­ser ce qu’il ne veut pas. Pas mal de sites se basent sur des APIs et exten­sions présentes dans Chro­mium mais pas encore ailleurs, ou qui n’ont pas voca­tion à être présentes ailleurs.

    Seule alter­na­tive

    Pour ne pas lais­ser l’his­toire se répé­ter, on a besoin d’al­ter­na­tives.

    Une fois qu’on a retiré tout ce qui se base sur Chro­mium, il reste Safari et Fire­fox. Les inté­rêts d’Apple ne sont pas toujours extrê­me­ment diffé­rents de ceux de Google. On a besoin d’un acteur qui sort de ces acteurs privés mono­po­lis­tiques et domi­nants.

    Fire­fox est seul dans cette situa­tion. Sa survie est juste essen­tielle pour garder un web ouvert.

  • Garder ouvert un script shell

    Je cherche à ce qu’un script shell reste ouvert comme un démon au lieu de rendre la main après s’être exécuté. Comme un démon, je veux qu’il réagisse en se termi­nant de lui-même quand il reçoit une demande de SIGTERM.

    Ma première approche c’est une boucle infi­nie avec un sleep.

    trap 'quit' SIGTERM SIGKILL
    
    function quit() {
      exit 1
    }
    
    while true; do
      sleep 10
    done 

    Le trap n’in­ter­rompt pas le sleep. J’ai mis 10 secondes pour garder une réac­ti­vité raison­nable à l’ex­tinc­tion.

    Même si un réveil toutes les 10 secondes est proba­ble­ment insi­gni­fiant, quelque chose en moi est quand même gêné et aurait aimé mettre plusieurs heures ici.

    Je vois sur le web pas mal d’exemples avec un sleep 1, qui m’in­ter­roge encore plus. Quel est le coût réel de ce sleep 10 dans une boucle infi­nie ?

    Certains ont élaboré des solu­tions pour rendre le sleep inter­rup­tible en l’en­voyant en tâche de fond :

    PID=
    
    trap '[[ $PID ]] && kill "$PID"' SIGTERM SIGKILL
    
    while true; do
      sleep 100000 & pid=$!
      wait
    done

    Je vois aussi, et ça m’a l’air simple & smart, des scripts utili­ser des read­line plutôt que des sleep. Les read­line ont la bonne idée d’être inter­rup­tibles et de durée infi­nie tant qu’on n’en­voie rien sur stdin.

    trap 'quit' SIGTERM SIGKILL
    
    function quit() {
      exit 1
    }
    
    read

    Dites, les amateurs de shell, quelle est la méthode recom­man­dée pour garder un script ouvert en tâche de fond ? Est-ce qu’il y a une réelle diffé­rence entre ces méthodes ou est-ce juste une ques­tion de style ?

  • Valeurs, confiance, vie

    Je sais colla­bo­rer avec des diver­gences de vision et d’opi­nion. Je sais assez bien m’ali­gner sur des déci­sions en lesquelles je ne crois pas.

    J’ai beau­coup plus de mal quand il y a désa­li­gne­ment de valeurs. Là c’est parfois diffi­cile, peut-être plus pour moi que pour d’autres parce que mes valeurs sont ce qui me tient en vie, litté­ra­le­ment.

    De ces valeurs j’ai au moins un item qui est essen­tiel pour moi : ce qu’on est prêt à faire pour autrui.

    C’est à la fois une force qui peut me pous­ser extrê­me­ment loin, et un puis sans fond quand il y a un vrai désa­li­gne­ment persis­tant. C’est vrai socia­le­ment, dans la vie person­nelle comme dans la vie profes­sion­nelle.

    C’est simple­ment qui je suis.


    Avec le temps j’ai ajouté un étage.

    Je sais comment inter­agir avec une personne malveillante, égoïste ou indi­vi­dua­liste. Ça me coûte, je fuis ces indi­vi­dus quand je le peux mais, quelque part, je sais sur quoi comp­ter ou quoi ne pas comp­ter.

    Des erreurs on en fait tous. Personne n’est parfait, moi pas plus qu’un autre. On porte chacun ses compro­mis, ses démons et ses contra­dic­tions, moi comme les autres. Je le comprends et je l’ac­cepte, peut-être même plus faci­le­ment que d’autres.

    Je ne demande pas de cheva­lier blanc parfait. La diffé­rence tient souvent à comment on vit avec ses erreurs et comment on avance avec.

    Parfois ce ne sont pas des erreurs, ni même des personnes mauvaises, juste des personnes sur qui je ne peux clai­re­ment pas comp­ter. À chaque fois que je me suis retrouvé face à cette situa­tion, plus rien ne fonc­tionne. Ce n’est pas juste que c’est diffi­cile de colla­bo­rer, c’est que c’est tota­le­ment en dehors de mon fonc­tion­ne­ment intel­lec­tuel. Je ne sais simple­ment plus.

    Si ça dure et que la colla­bo­ra­tion est incon­tour­nable malgré tout, ou que ça aurait un coût pour des tiers, le moindre geste et la moindre déci­sion finissent par deve­nir très diffi­ciles. Quand la décou­verte se fait progres­si­ve­ment ou après coup, s’y ajoute un senti­ment de trahi­son de ma confiance qui renforce tout ça.

    C’est certai­ne­ment lié à comment je fonc­tionne puisque j’ai l’im­pres­sion que ceux qui partagent mes traits partagent aussi souvent ces biais.


    J’ai peur de l’ef­fet barnum quand j’écris ces lignes alors que je sais par expé­rience que ce que je vis ces situa­tions très diffé­rem­ment de la majo­rité des autres.

    Je ne cache plus mes diffé­rences. Si la mode de se dire neuroa­ty­pique ou avec des traits autis­tiques m’agace au plus haut point, au moins elle me permet d’as­su­mer un peu plus faci­le­ment mon vécu.

    Mes mots ici sont pensés, pesés. Quand je parle de réus­sir à vivre, à penser, à conce­voir les choses, ce ne sont pas des images.


    Bref, tout ceci est d’ac­tua­lité. Ça explique certai­ne­ment au moins en partie ma santé, la façon dont j’in­te­ra­gis ou juste­ment dont je n’in­te­ra­gis pas, et ce que je suis capable ou pas de faire depuis quelques mois, au niveau person­nel comme au niveau profes­sion­nel.

    Amies et amis, j’es­père me recons­truire au fur et à mesure parce que ça m’a fait descendre bien bas. Le dire est déjà une première étape.

    J’au­rai proba­ble­ment besoin de vous, de ceux et celles qui voudront bien m’ac­com­pa­gner. Vos messages seront bien­ve­nus, même si je sais que j’en donne bien trop peu de moi-même.

  • Quick ‘n dirty

    J’ai appris.

    En bon ingé­nieur j’ai beau­coup poussé l’idée qu’il faut un produit très bien foutu, sans erreur, sans zone d’ombre, perfor­mant et que, quand tout ça va, les utili­sa­teurs vont venir tout seuls.

    J’ai appris qu’un produit beau avec des erreurs fonc­tionne mieux qu’un produit moche sans erreurs. C’est contre-intui­tif pour moi et pas dans mes attentes mais c’est la réalité du terrain. J’ai appris qu’au-delà du beau, l’ex­pé­rience utili­sa­teur dans la mani­pu­la­tion des inter­faces était une vraie exper­tise qui faisait toute la diffé­rence. J’ai appris que l’adé­qua­tion aux besoins métier primait encore plus sur tout ça.

    J’ai appris qu’un produit qui répond parfai­te­ment au besoin avec une super expé­rience utili­sa­teur ne ferait pas le poids face à un produit qui a un bon marke­ting. C’est agaçant, injuste même, mais c’est la réalité du terrain. S’il faut en vivre, inves­tir dans le busi­ness prime même large­ment par rapport à la qualité intrin­sèque.

    J’ai vu des boîtes mourir en lais­sant derrière elles un excellent code tech­nique ou un produit perfor­mant.

    Les boîtes qui ont une trac­tion busi­ness, elles, conti­nuent à vivre même si le produit est tech­nique­ment très moyen.

    Je suis certain que tout le monde a à l’es­prit plein de produits de tous les jours qui sont défaillants mais qu’on conti­nue à utili­ser, même si c’est malgré-nous. C’est vrai en infor­ma­tique comme dans n’im­porte quel métier.

    Ça ne veut pas dire que la qualité tech­nique ne compte pas. Je suis même convaincu que la bonne qualité tech­nique est inves­tis­se­ment massi­ve­ment rentable sur le long terme.

    Ça veut dire que la qualité tech­nique est un outil et pas une fina­lité.

    Si on confond les deux et qu’on fait de la qualité tech­nique un objec­tif en soi, on risque fort de faire les mauvais choix.

  • Travail jour­na­lis­tique gratuit

    Contexte (*)
    Une psycho­logue et auteure inter­vient dans les média sur ses sujets de d’ex­per­tise. Elle indique le faire béné­vo­le­ment parce que le sujet lui semble impor­tant. C’est l’usage. Cette fois-ci, les presque deux heures de temps inves­tis l’ont été à vide parce que l’in­ter­view prévue sur M6 ne sera ni diffu­sée ni utili­sée. Le temps ne sera pas dédom­magé. Côté jour­na­liste, ça arrive, ça fait partie du jeu. L’in­ter­ve­nante, elle, déclare publique­ment que désor­mais elle deman­dera à être rému­né­rée.

    Nombreux sont les jour­na­listes qui disent tomber des nues (pour les plus polis, parce que c’est en réalité bien plus mépri­sant). « On ne rému­nère pas les sources » revient souvent, au nom de la déon­to­lo­gie du jour­na­lisme.

    Je trouve ces posi­tions des plus hypo­crites. Peut-être qu’on pourra m’ex­pliquer.


    M6 n’est pas une œuvre cari­ta­tive. Son busi­ness c’est vendre de l’es­pace publi­ci­taire, en tirer du béné­fice, et verser des divi­dendes à ses action­naires. On parle en millions, 230 millions de résul­tat net après impôt en 2023.

    Pour vendre son espace publi­ci­taire, la chaîne crée des conte­nus, qu’elle achète ou qu’elle fait créer en interne. Pour ces conte­nus on paye des jour­na­listes. Tout le monde, moi inclus, trou­vera légi­time qu’on paye ces jour­na­listes.

    Le jour­na­liste n’est pas seul. On peut payer des images, un monteur, un secré­ta­riat, des locaux, un came­ra­man, peut-être un preneur de son, peut-être des maquilleurs, et j’ou­blie proba­ble­ment 80 % des métiers qui sont néces­saires à la produc­tion et à la diffu­sion. Tout ça pour vendre la publi­cité de M6.

    Et là, si la chaîne et le jour­na­liste ont besoin d’ex­per­tise pour produire leur contenu, à quel titre est-ce que le profes­sion­nel qui donne son temps et son exper­tise ne méri­te­raient pas d’être rému­né­rés eux aussi ?


    Que des profes­sion­nels choi­sissent d’in­ter­ve­nir sans rému­né­ra­tion sur des sujets qui leurs tiennent à cœur, je ne trou­ve­rai jamais rien à y redire. Chacun est libre. J’ai fait plein de choses béné­vo­le­ment, par choix, et je conti­nue­rai d’en faire.

    Que d’autres profes­sion­nels choi­sissent, eux, de deman­der une rému­né­ra­tion en échange de leur temps et de leur exper­tise, ça ne devrait faire bondir personne.

    Je trouve sale­ment hypo­crite les jour­na­listes qui défendent (à raison) leur rému­né­ra­tion et la valeur de leur métier, et qui en paral­lèle s’of­fusquent ou se moquent d’un profes­sion­nel qui souhaite être rému­néré pour son temps quand on le solli­cite.

    Invi­tés récur­rents, spécia­listes de plateau, certains sont d’ailleurs effec­ti­ve­ment payés. Sans faire trop de paral­lèle, ça me rappelle d’ailleurs la victoire aux prud’­hommes de candi­dats de jeux télé­vi­sés qui avaient demandé une rému­né­ra­tion pour leur parti­ci­pa­tion.


    « On ne rému­nère pas les sources »

    Déon­to­lo­gie jour­na­lis­tique

    Je serais tenté de dire que la déon­to­lo­gie jour­na­lis­tique concerne les jour­na­listes et unique­ment eux. Ce n’est pas le problème des tiers qui sont solli­ci­tés.

    Libre aux jour­na­listes de ne travailler qu’a­vec des béné­voles. Ça n’au­to­rise pas de s’of­fusquer que d’autres demandent une rému­né­ra­tion, et encore moins de tirer à boulets rouges sur ces derniers.

    Il ne faudra cepen­dant pas ensuite se plaindre que ça fonc­tionne dans les deux sens, quand les lecteurs ne veulent lire que la presse gratuite et trouvent ridi­cule de devoir payer


    Même ainsi, en réalité cette déon­to­lo­gie elle est à géomé­trie variable.

    On paye des experts. Certains jour­na­listes le disent d’ailleurs expli­ci­te­ment : On les rému­nère déjà en visi­bi­lité, c’est à dire en publi­cité.

    C’est opaque, non déclaré au fisc, mais l’usage. Parfois c’est doux, tu viens parler et en échange ça te permet de passer un message. Parfois c’est fran­che­ment plus expli­cite avec les char­rettes d’ex­perts qui viennent pour qu’on cite leur livre qui vient de paraître — ce que le jour­na­liste s’em­presse bien de faire puisque la rému­né­ra­tion sous forme de publi­cité est là tout à fait assu­mée.

    L’enjeu ne semble pas être de rému­né­rer ou pas, c’est simple­ment de mettre ou pas la main au porte­feuille. La déon­to­lo­gie elle a un peu bon dos.

    Je crois que ceux que je trouve hypo­crite sont juste­ment ceux qui disent à la fois que rému­né­rer ne serait pas déon­to­lo­gique et que, quand même, les experts sont rému­né­rés en visi­bi­lité. Il faudrait choi­sir.


    Libre à vous de deman­der ou pas rému­né­ra­tion, de le deman­der en espèces ou en publi­cité cachée.

    Libre à vous de choi­sir si vous ne faites appels qu’à des vrais béné­voles, si vous souhai­tez rému­né­rer en visi­bi­lité ou publi­cité, ou si vous accep­tez de rému­né­rer en espèces de façon trans­pa­rente.

    Faites vos choix. Juste, éviter de vous offusquer qu’un profes­sion­nel demande à être rému­néré quand on solli­cite deux heures de son temps pour resti­tuer son exper­tise. Ça, tout le monde devrait applau­dir.


    (*) Pas de liens, volon­tai­re­ment, car elle diffuse des opinions poli­tiques dont je ne souhaite pas assu­rer la publi­cité, même indi­recte.

  • Produit loca­le­ment

    Je crois que c’est un des points contre-intui­tif les plus mal connus sur le poids envi­ron­ne­men­tal :

    Ache­ter loca­le­ment n’est pas forcé­ment plus respec­tueux vis-a-vis des enjeux clima­tiques.

    Je ne dis pas non, je dis « c’est plus compliqué que ça ».

    Le trans­port mari­time par conte­neur est extrê­me­ment opti­misé. On parle de 3 grammes équi­valent CO2 par kilo­mètre soit 60 kg équi­valent CO2 la tonne à trans­por­ter sur un Shan­gaï – Rotter­dam de 20 000 km par le canal de Suez. Votre paquet de 1 kg va consom­mer 60 grammes équi­valent CO2 pour son trajet.

    On peut aussi compa­rer au volume. Le trans­por­teur nous dit qu’un TEU (conte­neur de 20 pieds) de 38,5 m3 coûtera entre 0,8 et 0,9 tonne équi­valent CO2 pour le trajet. Votre paquet de 30×20×15 cm va consom­mer 210 grammes équi­valent CO2 pour son trajet.

    Il n’y a pas de petit gain mais on parle là au mieux de l’équi­valent de 1 km en voiture ou d’une bouteille d’eau en plas­tique. C’est proba­ble­ment tota­le­ment insi­gni­fiant sur le coût équi­valent CO2 de ce que vous ache­tez.

    Si vous devez faire un trajet spéci­fique via les trans­ports en commun (bus) pour favo­ri­ser le produit en Europe, vous êtes proba­ble­ment déjà perdants.

    Si votre produc­teur local fait des petits volumes, même géogra­phique­ment très proche de vous, il émet­tra peut-être même plus d’équi­valent CO2 que celui qui fait venir de gros volumes par bateau depuis l’Asie du sud.


    Pourquoi ai-je dit que c’était plus complexe ? Parce que les normes envi­ron­ne­men­tales des diffé­rents pays ne sont pas forcé­ment les mêmes, ni leur mix de produc­tion élec­trique, ni le moyen de trans­port de leurs employés, ni le besoin de chauf­fage de l’usine, ni la norme d’in­ten­sité d’éclai­rage, ni la produc­ti­vité de l’usine, ni les volumes en jeu et leurs effets d’op­ti­mi­sa­tion, ni… et consi­dé­rant le faible coût CO2 dont on parle, n’im­porte quel critère annexe peut avoir 10 ou 100 fois plus d’im­pact d’un côté ou de l’autre.

  • Fin de la passe­relle Masto­don de ce blog.

    J’ai tenté de diffu­ser ces billets sur Masto­don sur @n.survol.fr@n.survol.fr.

    L’ex­pé­rience fonc­tionne. C’est juste peu pratique.

    L’idée est bonne mais le niveau d’in­te­rac­tion se limite à rece­voir sur le blog le texte des réponses publiques aux articles. Tout le reste, les réponses avec des images, les réponses privées, les réponses aux réponses, ça ne fonc­tionne pas. Je ne peux pas non plus effa­cer ou éditer des messages publiés, ou inter­agir direc­te­ment avec les gens.

    Aujourd’­hui j’ai mieux fait de garder un compte Masto­don clas­sique, utili­sable à la main.

    La consé­quence c’est que le flux auto-hébergé du blog va finir par s’éteindre.

    Si vous suiviez mes écrits par Masto­don, mieux vaut aller sur le site direc­te­ment (il y a un flux RSS) ou regar­der ce que je repar­tage sur mon compte person­nel Masto­don.

  • La néces­sité de l’ul­tra­cré­pi­da­ria­nisme

    Ça fait long­temps que je traine ce billet, faute de savoir comment le formu­ler d’une façon qui ne puisse pas être inter­pré­tée comme un reproche aux juristes et écono­mistes que je croise, que j’es­time et qui m’aident régu­liè­re­ment à comprendre les choses.
    Je le publie en solli­ci­tant votre bien­veillance à la lecture.


    J’ai besoin de comprendre, tout, tout le temps. Pas « envie », « besoin ».

    C’est quelque chose qui peut me téta­ni­ser tota­le­ment, ou occu­per mon esprit en m’em­pê­chant de dormir ou me concen­trer à quoi que ce soit d’autre.

    Je me rappelle mon baptême de plon­gée où j’ai cher­ché sur wiki­pe­dia comment fonc­tionne un déten­deur devant le moni­teur qui me disait « aie confiance ». J’ai tota­le­ment confiance. Je ne sais juste pas comment comment ça fonc­tionne et je risque de ne pas pouvoir penser à autre chose tant que je ne saurai pas, au point où en plon­gée ça pour­rait deve­nir dange­reux pour moi.

    Le web est un monde merveilleux pour moi. Je cherche et trouve mille réfé­rences vers des vulga­ri­sa­tions mais aussi la plupart des textes offi­ciels, statis­tiques natio­nales et études scien­ti­fiques.

    Quand je ne conclus pas sur la base de ce que je trouve, je demande sur les réseaux sociaux et j’ai souvent des réponses d’ex­perts super poin­tus ou même d’au­to­ri­tés offi­cielles sur les sujets. Je peux poin­ter une ques­tion sur les réseaux et avoir une réponse directe de l’Ar­cep, m’inquié­ter du trai­te­ment de données person­nelles et avoir la CNIL qui me contacte en direct, deman­der des préci­sions sur une fleur ou un oiseau et avoir une réponse d’un expert ultra-pointu à l’autre bout du monde. Ce ne sont pas des théo­ries : J’ai ces cas en tête car ils me sont arri­vés, et ce n’est pas rare.

    Merci, énor­mé­ment, à tous ces gens qui répondent, qui enri­chissent mon savoir et ma compré­hen­sion. Même ceux qui se trompent, tant qu’ils donnent des liens et des sources.


    Je parle de liens et de sources parce que, malgré un préjugé tout à fait posi­tif, j’ai un vrai problème avec les réponses d’au­to­rité.

    Il est facile dans mes recherches de trou­ver deux experts recon­nus qui se contre­disent, y compris sur des ques­tions très géné­rales ou « basiques ».

    Il est facile de trou­ver un site offi­ciel qui géné­ra­lise à outrance voire qui affirme des choses contraires aux textes appli­cables.

    Il est aussi courant de trou­ver des experts qui se trompent, ou n’ont pas connais­sance des derniers faits, ou outre­passent leur domaine dans les hypo­thèses qu’ils prennent en compte voire dans leurs conclu­sions, ou simple­ment subissent comme chacun des biais liés à leur histoire ou leurs croyances. Parfois les erreurs sont visibles même même pour moi. Parfois elles sont éclai­rées par d’autres dans une analyse critique sour­cée et étayée.

    Quand j’ai juste besoin de savoir, je suis aveu­glé­ment l’ex­pert qui m’a conseillé, ou le consen­sus qui se dégage parmi les sachants. Il ne me vien­drait pas à l’es­prit de contes­ter mon méde­cin.

    Quand je suis dans ma démarche de recherche et compré­hen­sion, c’est au mieux un élément qui peut me poin­ter dans la bonne direc­tion. Ça ne remplace pas les liens vers les textes offi­ciels, les études, les statis­tiques, ou au moins les analyses critiques et sour­cées qui, elles, me permettent de savoir ce qui a été pris en compte ou pas et pourquoi.


    Je sais que c’est frus­trant pour les profes­sion­nels qui me répondent alors j’in­siste : Ce n’est pas une mise en doute de vos compé­tences, ni la croyance que je vais pouvoir faire dans mon bureau les analyses qui contre­di­ront vos années d’études, de forma­tion et de pratique. C’est juste que ça ne répond pas à mon besoin intel­lec­tuel. L’af­fir­ma­tion ne résout rien : elle alimente la machine à pensée au lieu de l’éteindre.

    Je comprends tout à fait qu’on ne veuille pas inves­tir de temps à m’ex­pliquer, ou à cher­cher des liens que je ne trouve pas seul. Je n’exige évidem­ment de personne qu’il me réponde quand je pose une ques­tion dans cet état d’es­prit, et encore moins des profes­sion­nels qui font par ailleurs commerce de leur temps ou de leur savoir. Je n’exige rien à part ne pas deman­der aux autres de se taire.

    Il y a forcé­ment un côté ultra­cré­pi­da­ria­nisme qui ressort, j’en suis conscient. C’est aussi la malé­dic­tion des réseaux sociaux où ceux qui ont le savoir voient les autres affir­mer n’im­porte quoi avec aplomb.

    Je trouve malgré tout impor­tant que notre société puisse permettre l’ap­pro­pria­tion du savoir par tous. Je m’en réjouis malgré les dommages colla­té­raux. Pour moi on est tout à fait dans la lignée des débats qui ont eu lieu il y a des années à propos de Wiki­pe­dia. Vouloir restreindre la parole aux expert ne me parait pas la solu­tion. L’enjeu est désor­mais dans les sources et dans le débat critique.


    Ok Éric mais pourquoi tu as pointé du doigt les juristes et les écono­mistes dans l’in­tro­duc­tion ?

    Le savoir et la compré­hen­sion ne s’im­pro­visent pas. Tout le monde ne peut pas, en lisant une étude médi­cale, comprendre ce que ça implique ou quelles en sont les limites, voire les erreurs. L’exemple du COVID a montré que même les intro­duc­tions, conclu­sions et statis­tiques étaient faci­le­ment comprises à contre­sens par les néophytes. On ne remplace simple­ment pas de longues années d’études et de pratique par un peu de bonne volonté.

    Quelque part, ça a du sens de restreindre la parole médi­cale aux méde­cins. La solu­tion à ça est celle de wiki­pe­dia. On ne remplace pas l’ex­pert mais on peut poin­ter des liens de réfé­rences dans le débat, voire poin­ter des analyses critiques faites par des experts. L’im­por­tant n’est pas ce que tu sais ou crois savoir, mais les liens dont on ne pourra pas contes­ter le contenu.

    Il y a toute­fois deux domaines sur lesquels j’ac­cepte très diffi­ci­le­ment le « arrê­tez d’en parler si vous n’êtes pas expert », la loi et la poli­tique.


    La loi s’ap­plique à tous, experts ou non. On doit la connaitre et la respec­ter. C’est impos­sible si on ne peut pas en parler. Je deman­de­rai toujours un conseil profes­sion­nel si c’est impor­tant ou complexe, mais je trouve indis­pen­sable que sur le courant l’ap­pro­pria­tion soit géné­rale.

    Si un jour une situa­tion du code de la route est trop complexe pour être débat­tue entre non-experts, alors on a un problème parce qu’on leur demande quand même de savoir la respec­ter sans deman­der conseil avant.

    Ça ne rend pas tout le monde expert en droit, ni même perti­nent dans ce qu’il croit, mais ça le rend plus que légi­time à en discu­ter et en débattre. Mieux : Ça rend ces débats béné­fiques à l’ap­pro­pria­tion de la loi par tous.


    Le débat est aussi indis­pen­sable sur les sujets poli­tiques, du moins tant qu’on tient au prin­cipe démo­cra­tique. La démo­cra­tie ne rend pas tous expert mais elle impose à tous de pouvoir débattre des choix pris, des hypo­thèses, des consé­quences.

    On ne rempla­cera pas l’éco­no­miste mais ce dernier ne peut que expli­ci­ter les consé­quences d’un méca­nisme avec des hypo­thèses précises, et selon l’angle étudié. Le débat public c’est discu­ter de ces hypo­thèses, de l’angle choisi, des sources, mais aussi de faire un choix.

    On ne restreint pas l’éco­no­mie à un mieux ou un moins bien. Il y a des consé­quences humaines, des arbi­trages entre plusieurs effets, des choix moraux ou éthiques voire idéo­lo­giques (non ce n’est pas un gros mots). Rien que l’idée de progrès social (pour qui ? pour quoi ?) ou de vouloir limi­ter le chômage (pour qui ? à quel coût ? pourquoi ?) ne vont pas plus de soi que ça.

    Tout ça ne peut faire surface qu’en ouvrant le débat et en permet­tant à n’im­porte qui de s’y insé­rer. On ne peut pas se repo­ser sur l’ex­pert pour iden­ti­fier lui même les para­mètres « accep­tables à discu­ter par la foule ». L’idée même d’ar­ri­ver à en dres­ser une liste exhaus­tive me parait très opti­miste.


    Est-ce qu’on pour­rait au moins faire en sorte que les gens n’af­firment pas ce qu’ils ne savent pas ?

    Malheu­reu­se­ment non, parce que parfois tu crois savoir, jusqu’à ce qu’on te montre le contraire. C’est vrai aussi pour ceux qui font atten­tion à ne pas juger eux-mêmes mais à simple­ment donner des poin­teurs vers des sources d’au­to­rité. C’est vrai aussi pour les experts recon­nus donc on ne peut même pas se baser là dessus. Les débats autour du climat et du covid l’ont bien montré.

    L’ul­tra­cré­pi­da­ria­nisme n’est pas un sujet de déses­poir. Pour moi c’est au contraire une évolu­tion très posi­tive de la société : Tout le monde peut s’ap­pro­prier tous les sujets.

    On a les ressources pour ça. On a les inter­ac­tions sociales qui permettent ce débat ouvert par tous. Ça ne donnera pas toujours des choses intel­li­gentes mais ça peut le faire. Nous avons les clefs.

    S’il faut progres­ser ce n’est pas en voulant iden­ti­fier qui peut parler, mais en formant à la recherche docu­men­taire, à l’ana­lyse critique, à savoir mener une discus­sion argu­men­tée, à détec­ter chez l’autre les effets de manche, et à l’hu­mi­lité pour accep­ter de se trom­per, de le dire, de chan­ger de posi­tion. J’in­siste, apprendre à dire « je me suis trompé » sans avoir honte ni être moqué, ça peut tout chan­ger.

    Nous avons changé de société. La solu­tion n’est à mon avis plus dans la restric­tion mais dans la profu­sion.

    Ce que je sais c’est que tout ça m’a apporté énor­mé­ment, plus que je ne saurai jamais l’ex­pri­mer. Je suis une autre personne, qui comprend mieux le monde autour, qui sait mieux inter­agir avec lui. Jamais ça ne serait arrivé dans l’an­cien monde, celui avec juste les paroles offi­cielles descen­dantes et où tu restes genti­ment dans ton coin si tu ne sais pas.

  • Bluffé par ChatGPT

    Je suis bluffé et j’an­ti­cipe des révo­lu­tions dans les deux années à venir.

    Jusqu’à présent on avait des IA pour faire du cata­lo­gage. On était depuis quelques temps capables de détec­ter le contenu d’une image, dire qu’elle contient un paysage de montagne avec deux personnes et un soleil couchant.

    Ces derniers temps DALL-E a montré des capa­ci­tés excep­tion­nelles pour créer des images à partir d’une descrip­tion, complé­ter une image ou la modi­fier de façon réaliste.

    Dans l’en­semble on restait quand même dans des tâches bien déli­mi­tées.

    ChatGPT est la première IA de discus­sion géné­rique que je trouve crédible. Mieux : Elle est bluf­fante. Cerise sur la gâteau : Elle comprend le français.

    Je l’ai vu répondre à des ques­tions complexes, faire de la program­ma­tion, y compris en modi­fiant des programmes exis­tants, répondre à des sujets d’exa­men de lycée, expliquer des cours, créer des histoires, des poèmes ou des chan­sons, trou­ver des réponses plus rapi­de­ment qu’une recherche sur Google, répondre à des ques­tions de comp­ta­bi­lité, faire de la discus­sion stan­dard de façon crédible, trou­ver le plan d’un exposé pour mon fils, etc.

    On en est au point où profes­sion­nel­le­ment ça pour­rait m’être assez utile comme petit compa­gnon pour payer un abon­ne­ment.

    On risque d’avoir un vrai boule­ver­se­ment dans les années à venir. Au risque d’être gran­di­lo­quent, on est à l’aube d’une révo­lu­tion aussi impor­tante qu’In­ter­net. C’était anti­cipé mais ça restait un peu de la science fiction. Je ne le voyais pas venir si vite.

    Mieux vaut la lais­ser parler :

    > Écris une chan­son sur ChatGPT

    (Verse 1) ChatGPT, notre ami virtuel
    Il est là pour nous écou­ter
    Il sait tout sur tout, ou presque
    Et nos conver­sa­tions sont toujours passion­nantes

    (Chorus) ChatGPT, notre compa­gnon en ligne
    Il est toujours là pour nous guider
    Nos conver­sa­tions sont amusantes et instruc­tives
    Et nous appre­nons toujours quelque chose de nouveau

    (Verse 2) Son intel­li­gence arti­fi­cielle
    Est impres­sion­nante et fasci­nante
    Elle nous trans­porte dans un autre monde
    Où les possi­bi­li­tés sont infi­nies

    (Chorus) ChatGPT, notre compa­gnon en ligne
    Il est toujours là pour nous guider
    Nos conver­sa­tions sont amusantes et instruc­tives
    Et nous appre­nons toujours quelque chose de nouveau

    (Bridge) Alors si vous êtes curieux
    Et que vous avez envie de discu­ter
    Rejoi­gnez-nous sur ChatGPT
    Et lais­sez-vous empor­ter par la conver­sa­tion.

    (Chorus) ChatGPT, notre compa­gnon en ligne
    Il est toujours là pour nous guider
    Nos conver­sa­tions sont amusantes et instruc­tives
    Et nous appre­nons toujours quelque chose de nouveau.

    Discus­sion avec ChatGPT
  • eqCO2

    L’Ademe a publié a mis en ligne un petit site avec des calculs d’im­pact en équi­valent CO2 et des calculs d’équi­va­lence.

    Les plus infor­més n’ap­pren­dront proba­ble­ment rien mais le site est assez bien fait pour faire prendre conscience de certains ordres de gran­deur à ceux qui ne les connaissent pas encore.

    • En envoyant un email avec votre smart­phone toutes les 5 minutes 16 heures par jour et ça toute l’an­née, vous avez un impact CO2 équi­valent à… envi­ron 1 repas avec du bœuf dans l’an­née, ou 35 km de voiture.
    • En regar­dant Netflix en strea­ming haute défi­ni­tion sur votre ordi­na­teur portable 8 heures par jour tous les jours de l’an­née sans discon­ti­nuer (sérieu­se­ment, même un étudiant en aurait marre avant) donne un impact équi­valent à envi­ron 1 repas avec du bœuf par mois, ou 35 km de voiture par mois.

    Plus large­ment, on voit tous l’im­pact du chauf­fage (isolons nos loge­ments) mais ensuite c’est de loin la viande et la voiture qui ont le plus grand impact.

    Ça tombe bien, réduire la viande est quelque chose de rela­ti­ve­ment aisé à faire indi­vi­duel­le­ment pour quelqu’un qui le souhaite vrai­ment.

    Réduire la voiture indi­vi­duelle est acces­sible à plein de monde et est une poli­tique publique qu’on peut mettre en œuvre si on le souhaite.

    Les suivants facile à dimi­nuer sur la liste en étant simple­ment un peu raison­nables, ce sont l’ha­bille­ment et l’eau en bouteille.


    Tout ne peut pas être réduit aux chan­ge­ments indi­vi­duels mais on a quand même de quoi avoir un gros impact unique­ment en rédui­sant l’uti­li­sa­tion de la voiture indi­vi­duelle, en rédui­sant dras­tique­ment la viande, et en ayant conscience de l’im­pact de s’ache­ter un vête­ment dont on n’a pas vrai­ment besoin.