Parce que parfois ça commence à souler cette façon de certains d’à tout prix vouloir culpabiliser et précariser les autres. Une vraie idéologie.
Catégorie : Emploi et travail
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Face au chômage, faut-il encore baisser les charges des patrons?
Nous arriverons alors à un niveau de prélèvement au plus bas depuis au moins 20 ans, c’est presque du jamais-vu
Ce qui est certain c’est que le coût du travail seul ne suffit pas à changer quoi que ce soit à la situation sociale, d’autant que le tableau ci-dessus ne prend pas en compte la productivité de l’heure de travail : la France a une des meilleures des pays occidentaux.
Si l’entreprise n’a pas plus d’activité, pas plus de carnets de commande, alléger les cotisations sociales n’a pour seul effet que d’améliorer le résultat d’exploitation. Au final ça arrive dans les dividendes des actionnaires et les bonus des dirigeants, qui sont reversés dans le système financier et pas dans l’économie dite « réelle ».
Le pire c’est qu’à alléger les « charges », on diminue la perception des cotisations sociales. Deux solutions : Soit on diminue les dépenses, c’est à dire qu’on dégrade les garanties de santé, les aides au chômage, les montants des retraites, diminuant les conditions de vie des plus faibles déjà lourdement touchés par la crise… soit on augmente d’autres recettes, et si ce n’est pas pris aux entreprises c’est que ce sont les ménages qui payent, avec moins de revenu disponible ils consomment moins et alimentent un joli cercle pervers.
Mais le MEDEF préfère demander encore des allègements, sans rien promettre en face. C’est simplement plus rentable pour les affiliés à son syndicat. On arrête quand ?
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À l’ombre du Mur, journal d’un inutile
Web-fiction exceptionnelle… et glaçante quand les premiers temps on retrouve les solutions que certains contemporains aimeraient appliquer, puis la novlangue digne de 1984 mais qui semble plus que crédible, qui semble réaliste aujourd’hui. La fin n’est plus que fiction, mais permet aussi de réfléchir.
Ça demande bien 20 minutes, avec le son, mais ne passez pas à côté.
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L’appel des patrons « pour un plan d’urgence audacieux pour l’emploi »
Nous demandons […] :
1. […] un plafonnement des indemnités prud’homales lié à l’ancienneté du salarié, et des motifs de rupture liés à […] la réalisation d’un projet.
2. Une exonération totale de cotisations sociales patronales durant deux ans pour toute nouvelle embauche dans les petites entreprises.
3. Une exonération sociale totale pour tout recours à un alternant (apprenti ou contrat de professionnalisation).
4. Des dispositions facilitant l’embauche de chômeurs de longue durée […] combinant formation et abondement par des aides sociales pour alléger le coût pour l’entreprise.
5. Une facilitation des nouvelles formes d’activité indépendante.
Pour faire court :
Au fond le Medef il est pret à embaucher s’il n’y a plus de charges sociales plus de CDI plus de prudhommes et des salaires payés par l’Etat
— j.daniel Flaysakier (@jdflaysakier) 10 Janvier 2016
Et si ça arrive ils ne font tout de même aucune promesse mais veulent bien apparaitre en sauveurs de la France. Au pire, si ça ne fonctionne pas et que ça vient juste alimenter la rémunération des dirigeants et actionnaires, comme sur les dizaines de milliards du pacte de solidarité, c’est qu’on ne sera pas allés assez loin.
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A propos des métiers à la con!
Mais plutôt que de permettre une réduction massive des heures de travail pour libérer la population mondiale afin qu’elle poursuive ses propres projets, plaisirs, visions et idées, nous avons pu observer le gonflement, non seulement des industries de “service”, mais aussi du secteur administratif, et la création de nouvelles industries comme les services financiers, le télémarketing, ou l’expansion sans précédent de secteurs comme le droit corporatiste, les administrations universitaires et de santé, les ressources humaines ou encore les relations publiques.
Et c’est logique. La plupart ne cherchant qu’à maximiser le profit. Si pour gagner un peu de marché et de rentabilité il suffit d’embaucher un responsable marketing… on le fait.
Si le voisin met 40€ d’investissement marketing et prend le marché, pour survivre il faut au moins mettre 20€. 50€ si on veut faire mieux. Bien entendu en jouant le jeu on participe à l’escalade.
Autant dire que les jobs qui ne contribuent pas vraiment à la production et à la vie de la société ne sont pas ammenés à diminuer. On s’amuse à la fois à tirer les coûts au minimum, en payant même des gens pour ça, tout en participant à la course à l’armement pour vendre et promouvoir ce qu’on produit. Quand on a plus de vendeurs et d’administratifs cumulés par rapport aux équipes de production, il y a un problème quelque part.
Si quelqu’un avait conçu un régime de travail visant à perpétuer le pouvoir du capital financier, il aurait été difficile de mieux faire. Les emplois réels, productifs, sont sans cesse écrasés et exploités. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans-emplois, universellement vilipendés, et une strate plus vaste de gens payés pour, en gros, ne rien faire, dans une position conçue pour qu’ils s’identifient aux perspectives et aux sensibilités de la classe dirigeante (dirigeants, administrateurs, etc.) et particulièrement à ses avatars financiers, mais qui, en parallèle, produit un ressentiment envers tous ceux dont le travail possède une valeur sociale claire et indéniable. Manifestement, le système n’a jamais été consciemment conçu. Il a émergé d’un siècle, quasiment, de tentatives et d’échecs. C’est la seule explication qu’on puisse donner à la raison pour laquelle, malgré nos capacités technologiques, nous ne travaillons pas 3 à 4 heures par jour.
Une solution : Diminuer l’incitation à travailler, ou en changer la nécessité. Instaurer un revenu de base suffisant pour vivre correctement, puis arrêter la course à l’emploi et la culpabilisation qui va avec.
Oui, exactement l’opposé de ce que nous faisons avec de plus en plus de force depuis 20 ans.
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Un remède pour ramener à « zéro » le chômage de longue durée ?
La proposition de loi défendue par M. Grandguillaume et plusieurs députés socialistes prévoit de mettre en place un « fonds national » pour lancer le dispositif. Doté d’une dizaine de millions d’euros, il permettra de financer des postes dans des entreprises relevant de l’économie sociale et solidaire. De 1 000 à 1 500 personnes pourraient être embauchées dans une dizaine de territoires, plutôt situés dans le monde rural ou en zone péri-urbaine. Les activités ainsi développées sont diverses : aide aux devoirs, petits travaux de jardinage, etc.
— Le Monde
L’idée semble attirante (sauf à ceux qui ont la phobie de l’emploi public, quitte à ce que ça coûte aussi cher en allocations) mais c’est à double tranchant. Ces travaux risquent de devenir permanents, et d’augmenter en volume jour après jour. Il va aussi falloir recruter énormément d’encadrement et de structure autour de tout cela, ne parlons pas de formation.
Et si à la place on acceptait de fait de payer les gens à faire ce qu’ils veulent ? La plupart aideront et participeront aussi à la communauté, mais pas forcément comme on le pense. Moins d’administratif, pas de culpabilité, capacité à élaborer un projet… Il faudra un changement de mentalité, quelle que soit la solution. Aujourd’hui nous préférons rester dans une logique de contrôle et de victimisation de ceux qui ont besoin de vivre.
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Le Salaire à Vie (Bernard Friot)
C’est grâce à ce chantage à l’emploi permanent que le Medef arrive à arracher toute sorte d’avantages. […] De nos jours on n’ose plus rien faire contre les entreprises de peur qu’elles arrêtent de promettre qu’elles vont créer les emplois qui manquent.
Relisez bien la citation, deux fois. C’est criant de vérité.
Une seconde ?
On dit que Mittal fait vivre 20 000 salariés. Non ! Il y a 20 000 salariés qui font vivre Mittal
C’est tellement évident et incontestable après coup…
Bon, la vidéo ne tourne pas autour de ces deux petites phrases mais je ne saurais résumer, d’autant qu’on parcours beaucoup de sujets. Allez regarder, il y a plein de passages intéressants.
Sortir du capitalisme semble urgent, mais pour ça il faudrait déjà qu’on y réfléchisse sérieusement en commun au niveau politique, plutôt que de dire « si ça ne marche pas il faut faire la même chose encore plus fort ».
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Un modèle social complètement idiot
Il était payé x xxx € par mois pour s’occuper de [bonne action]. Te rends-tu compte du scandale [du scandale] ?
Je ne me rappelle plus le montant. Je ne me rappelle plus la source. La dernière parlait d’aide aux réfugiés mais c’est quelque chose que j’entends souvent, dans différents contextes.
Dès qu’on s’occupe d’humanitaire, de social, d’un objectif un minimum éthique, ou même qu’on prétend simplement tenter d’être respectueux de la collectivité, les grandes rémunérations sont immédiatement jugées scandaleuses, honteuses. Ça parait sain : C’est autant d’argent qui ne va pas à la cause, quelle qu’elle soit.
Sauf qu’à réagir ainsi on renforce un modèle social complètement idiot, un modèle où ceux qui contribuent positivement sont forcément moins bien payés que ceux qui détruisent les gens et le monde autour d’eux.
On insinue que ceux qui aident les autres doivent accepter des rémunérations plus faibles ou plafonnées, qu’on ne doit pas gagner de l’argent en faisant quelque chose de bien. Une sorte de double peine.
Pire, parce qu’en creux on dessine que gagner de l’argent au détriment des autres c’est quelque part plus légitime, moins honteux. On marche sur la tête.
Réfléchissons-y deux fois. Finalement, quitte à ce qu’il existe de fortes rémunérations, je préfère largement que ce soit pour ceux qui contribuent positivement à la collectivité, même si ce n’est qu’un peu, même si ça se limite à une intention difficilement mise en œuvre. Réjouissons-nous plutôt.
Je suis beaucoup plus gêné par les fortes rémunérations de personnes ou d’entreprises qui ne contribuent pas à un modèle social positif, au moins un peu, au moins dans l’intention.
Ce qui me fait honte – bien plus que n’importe quelle forte rémunération – c’est que ceux qui aident leur prochain ou contribuent à un modèle de société un peu plus juste soient moins bien payés, voire bénévoles.
Cherche 3 stagiaires non rémunérés (…) pour devenir la référence dans la lutte contre la précarité de l’emploi.
https://twitter.com/rayfranco/status/669468160089841664Finalement il est plutôt là le scandale.
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Pourquoi je ne crois pas à l’entreprise libérée | Sylvain Pierre | TEDxVaugirardRoad
J’ai plein de choses à dire sur la mode des entreprises libérées : combien c’est important, mais aussi combien ça peut être une arnaque ou malsain si c’est pour simplement rendre le salarié responsable de ses propres turpitudes, ou combien le manager reste quelque chose d’utile et même souhaitable – tout est question du rôle du dit manager. Ça sera probablement pour un autre billet ou pour les commentaires de celui-ci.
Je me retrouve quand même dans quelques histoires de cette vidéo :
J’ai manqué mon réveil
Je l’ai vécu à Yahoo! J’y ai vu la possibilité de dire explicitement « hier je n’ai pas été vraiment productif, je n’ai pas vraiment avancé, mais je suis sur le chantier aujourd’hui ». Parce que ça arrive, à tous. Par le passé je lissais mes pics et creux d’activité, je cachais pour paraitre fiable et présentable.
Par la suite j’ai assumé d’avoir des jours où je n’arrive pas à avancer sur le travail à faire et où ma tête passe plus de temps à penser à de nouvelles choses, voire simplement à entrer dans des impasses.
Parce que finalement ce qui importe c’est la valeur apportée sur le mois ou sur l’année, et ça ne se mesure certainement pas à ce que j’ai fait hier ou ce que je ferai demain. À Yahoo! j’ai commencé à être honnête avec moi-même, et avec les autres.
Dès que je suis entré de nouveau dans un mode où je ne pouvais plus avoir cette honnêteté, ça a fini par mal se passer. Quand l’attente est celle d’un propriétaire par rapport à son robot de production et plus celle d’un humain par rapport à un humain qui collaborent ensemble, le fossé est bien trop grand. C’est peut-être ce qui rendra difficile désormais pour moi de travailler de nouveau dans une SSII.
Quelqu’un dans l’équipe a levé la main
Plus que toutes les questions de présence ou absence de manager, c’est _ça_ qui pour moi est la révolution des nouveaux fonctionnements d’entreprise.
Il s’agit de redonner la responsabilité et l’autonomie aux équipes, de faire confiance. Et si ce n’est plus le rôle du manager que de tout valider et tout dicter, c’est alors le rôle de l’équipe entière que d’intervenir.
La vidéo parle de salaires mais ça se fait même au niveau de l’opérationnel de tous les jours. C’est à l’équipe de vérifier ce qu’elle livre, et donc de valider elle-même le travail collectif, d’aider les collègues qui ne livrent pas ce qu’il faut, de prendre les décisions sur les choses à améliorer.
Ça demande une direction prête à jouer le jeu, au moins sur un périmètre donné : on peut ne pas déléguer les salaires ou la stratégie, mais le strict minimum est de déléguer aux employés leur métier lui-même, ne pas prétendre décider à leur place comment le faire, tant que l’équipe s’en charge effectivement.
Le manager est là comme filet de sécurité, comme facilitateur au service de l’équipe, comme coach, ou éventuellement pour prendre les décisions lourdes que l’équipe ne souhaite pas porter (souvent les problèmes de personnes).Si personne ne lève la main en cas de problème, je n’ai pas une équipe, j’ai un groupe d’individus qui collaborent entre eux. La différence est fondamentale.
Petit point divergeant par rapport à la vidéo : Ce modèle n’est pas adapté à tout le monde. Certains ne souhaitent prendre aucune responsabilité active, juste donner leur temps à exécuter, correctement et avec sérieux, mais juste exécuter. C’est respectable, et vouloir leur imposer une prise de responsabilité serait tout aussi vénéneux que de vouloir retirer la responsabilité à ceux qui veulent se libérer.
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Ayez peur du capitalisme, pas des robots
Nous développons sans cesse des technologies d’automatisation des processus de production, entendez, des robots. Ne va-t-on pas, de ce fait, vers un effondrement de l’économie et une explosion du chômage ? À cette question pertinente, Stephen Hawking répond avec beaucoup de rationalité, mettant le système économique en cause, pas la technologie.
« Si les machines produisent tout ce que nous avons besoin, le résultat dépendra de la façon dont les richesses sont distribuées. »
Un titre et une citation de deux lignes sont parfois bien plus forts que tous les discours.
Le maladie n’est pas dans l’automatisation ou la perte des emplois qui en résulte, mais bien dans le système lui-même, dans l’idée que les bénéfices de cette automatisation doivent profiter à une petite minorité de propriétaires.
C’est le capitalisme qui se meurt.
Chercher à freiner l’automatisation sous prétexte de défendre l’emploi est d’une imbécilité sans nom. Le seul intérêt est de faire perdurer le système encore un peu, d’éviter de changer de système, parfois par peur que ceux qui en profitent ne soient plus les mêmes.
Et si nous inventions plutôt ?