Preuve que la lecture numérique devient grand public : On voit arriver des modèles « no name » réalisés sous des marques premier prix comme ici Boulanger avec la liseuse Essentiel B à 99 €. Pas de wifi ni de tactile, et aspect un peu soviétique. L’offre est peu intéressante par rapport à la concurrence mais sa seule existence est un signe.
Catégorie : Livre numérique
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Le Nook Tablet n’octroie qu’un seul 1 Go aux fichiers venus d’ailleurs
Je vous parle de modèle fermé pour le Kindle en abordant les questions d’export des annotations, de format de fichier ou de pérennité des achats. Parfois c’est vague alors mieux vaut un bon exemple qu’un mauvais discours.
Ici il s’agit de Barnes & Nobble plutôt que d’Amazon mais l’exemple reste éclairant sur le principe même de travailler contre le lecteur là où ça n’a pourtant aucun sens : Le Nook Tablet n’octroie qu’un seul 1 Go aux fichiers venus d’ailleurs, sur les 16 au total. Si vous pensiez pouvoir y mettre vos mp3 et vidéos, vous voilà fort marri. L’idée étant bien de profiter du client pour l’enfermer et le forcer à consommer dans la chaîne fermée.
L’incitation est compréhensible et même peut être souhaitable, l’obligation par une contrainte artificielle est contre mes valeurs, le faire comme ici sur un critère qui ne sera pas vraiment visible de l’acheteur est d’autant plus problématique.
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Kindle or not Kindle ?
Kindle or not Kindle ? Finalement, est-ce gênant ce modèle fermé du Kindle d’Amazon ?
On peut dire que c’est un problème de technicien mais la pérennité des contenus achetés, le fait qu’on puisse ou pas changer de librairie à l’avenir ou qu’on reste bloqué par ses achats passés, le fait qu’on soit plus tard à la merci d’un acteur monopolistique, je suis convaincu que ce sont des questions qui ne sont pas réservées aux techniciens. Certes il faut les expliquer, mais c’est justement notre rôle en tant que techniciens, pour que faire la lumière sur ce qui n’est pas évident à tous.
Amazon est exceptionnel
Amazon fait des bons produits. Ils innovent, et ont globalement fait beaucoup de bien au marché, du moins de ce que j’en ai vu de mon côté. Je peux même aller plus loin en disant qu’à l’heure actuelle ils ont l’écosystème le plus complet et le plus abouti. Je ne sais pas où en serait le livre numérique sans eux et leur volonté d’avancer mais je doute que j’en parlerai ici ou que vous pensiez à acheter une liseuse en ce moment. Encore mieux : Il semble qu’ils aient beaucoup fait pour les petites maisons d’édition et les auteurs indépendants, là où les libraires classiques s’en désintéressent trop. Bref, l’image métier et technique que j’en ai est au plus haut.
Ça méritait d’être dit parce qu’en montrant trop mon désaccord avec l’écosystème du Kindle je pourrai renvoyer une image manichéenne d’Amazon. Mon sentiment est bien moins binaire qu’il n’y parait. J’aurai même tendance à penser qu’ils sont à la fois excellent, commercialement et techniquement, exceptionnels pour avancer sur de nouveaux usages, et pourtant inacceptables dans leur approche de l’écosystème.
Mais le modèle du Kindle n’est pas acceptable en l’état
Il n’y a cependant pas que l’excellence technique ou commerciale qui compte. C’est cet écosystème fermé qui me fait rejeter toute la solution quelles que soient ses qualités par ailleurs. Ne pas nous mettre des fers et ne pas nous lier irrémédiablement à un acteur est trop important pour le renier sur l’autel du compromis. Ne pas laisser un acteur dominer un marché si critique que le livre (je ne parle pas de criticité économique mais de liberté d’expression, de liberté de rêver, d’accès à l’histoire, etc.) est primordial pour la société elle-même. Même si pour l’instant nous prêtons de bonnes intentions à Amazon, peut être à raison, le risque serait trop grand. Tant pis pour la solution excellente et toutes les avancées qu’ils font sur les usages, je ne peux accepter d’y souscrire.
J’irai même plus loin que le texte en lien : et que ferons nous quand un acteur qui a 80 % du marché décide de boycotter un éditeur qui n’accepte pas ses nouvelles conditions ? nous avec notre bibliothèque faite depuis des années dans le Kindle. Abandonnerons nous tout, par respect pour nos principes ? ou serons nous lâches à nous battre faiblement sans oser faire le pas ? Ce pouvoir, spécifiquement dans le domaine du livre et de l’information, est démeusuré.
À ce moment là l’emprise d’Amazon sur nos lectures sera peut être trop stable et nous n’aurons pas la force de changer. Faire le pas maintenant, faire un choix différent, c’est par contre encore possible et abordable.
Il nous reste à faire mieux, et ce n’est pas simple
Tout a un prix. En refusant le modèle Amazon, il nous revient de faire avancer nous aussi la barque dans le bon sens, et de proposer des solutions aussi confortables, efficaces et innovantes que ce dernier. Si nous ne le faisons pas non seulement Amazon creusera l’écart et il deviendra d’autant plus difficile d’y résister, et d’autant plus risqué d’y céder, mais en plus cela nous donne le rôle de celui qui critique de loin sans proposer mieux. Pas simple comme défi, j’espère que je pourrai participer à le relever.
Entre temps, ne cédons pas trop vite. Et puis il y a encore l’espoir que Kindle finisse par beaucoup plus s’ouvrir, et là je serai le premier à les féliciter. Si nous ne faisons que les exclure, nous finirons en ennemis et ce n’est pas ainsi que nous pourrons avancer le mieux pour le bénéfice de tous.
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Cybook Odyssey et Sony PRS-T1: aspect extérieur et prise en main
J’ai la chance d’avoir un Kindle 4, un Cybook Odyssey de Bookeen et un Sony PRS-T1 sous la main. J’avais prévu de publier rapidement un comparatif orienté « déballage » mais finalement il y en a bien d’autres qui le font, mieux que moi.
Par contre ce que ne pourrons jamais vous dire les testeurs c’est ce que ça donne en usage réel, avec plusieurs livres au compteur. Compter sur les tests c’est un peu comme si l’intérêt d’un livre se jugeait sur la couverture, la lecture de trois pages au hasard et la qualité du papier. Ça compte mais ça ne fait pas tout.
Alors voilà mon ressenti sur un usage quotidien et tout terrain de la Cybook Odyssey, de Bookeen et de la PRS-T1 de Sony. Je fais l’impasse sur le Kindle 4, dont l’écosystème fermé ne me parait pas une bonne solution, donc que de toutes façons je ne conseillerai pas quelle que soit sa valeur technique.
Si vous ne l’avez pas lu, faites d’abord un tour sur mon ressenti global concernant les liseuses et le livre numérique. Ce ressenti global n’a pas été détrompé par l’Odyssey ou la PRS-T1, aussi je me contenterai du spécifique.
Je vous proposerai plusieurs sections, que je référencerai sur ce billet et les suivants, mais vous pouvez aussi suivre le mot clef.
- Aspect extérieur et prise en main (ci-dessous)
Ci-dessous on commence par l’aspect extérieur et la prise en main. (suite…)
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Quand les vrais gens de la vraie vie parlent du livre numérique
Quand les vrais gens de la vraie vie parlent du livre numérique
Ils ont aussi des dentiers qui bougent à droite et à gauche et qui empêchent parfois de bien comprendre la question; « c’est quoi, Monsieur, un ziploub ? »
et
Je mettais en place mon atelier lorsqu’une jeune fille de 12 ans s’est approchée de moi accompagnée de son père. Elle s’est assise, toute fière d’elle, un beau sourire. Elle a déposé son sac, l’a ouvert et m’a montré fièrement sa liseuse (la dernière Sony).
À ceux qui parlent trop de livre papier et de sa (fausse) disparition :
J’en profite pour lancer un appel aux journalistes et à une certaine catégorie de blogueurs; quand vous parlez du livre numérique, pourquoi ne pas remplacer les mots « mort », « menace » ou « apocalypse » par les mots comme « renaissance », « opportunité », « genèse ». Vous verrez, c’est beaucoup moins effrayant, beaucoup plus positif et c’est toute la lecture qui s’en porterait mieux.
Je le lis encore une fois, et à chaque fois je me dis que ces gens ont raison :
Quand on parle de littérature, de lecture, de salon, si on supprimait tout simplement la lettre « V » du mot « livre ».
Ce n’est pas le livre qui est important, mais la lecture.
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Passons nous des DRM dans le livre numérique
Jiminy Panoz nous fait un très bon résumé des DRM sur le livre numérique et leur interopérabilité. On y parle des différents formats, de leur DRM, et des compatibilités entre écosystèmes.
C’est un indispensable à lire mais Jiminy parle essentiellement de migration entre écosystèmes. J’aimerai tant appuyer sur son second paragraphe. Le passage est mis en gras mais cela ne suffit vraisemblablement pas :
Les DRM ne font pas que restreindre l’interopérabilité. Ils restreignent aussi les usages possibles. Pire : Ils vous forcent à abandonner toute idée de pérennité.
Et cela, même si vous considérez qu’Amazon et les applications Kindle vous permettent d’accéder à vos contenus partout, que l’interopérabilité n’est pas une grande contrainte dans votre cas, vous allez en souffrir.
Tôt ou tard vous voudrez faire quelque chose de non prévu comme faire une annotation sur plusieurs pages, extraire une ou deux pages pour les travailler sous votre traitement de texte, exporter vos annotations pour les retravailler dans votre thèse, lire votre livre sur votre télévision, lier vos lectures à un site de partage social, échanger avec un ami, prêter votre lecture à un parent, etc. Malheureusement la DRM ne vous permettra de faire que ce qui non seulement est permis, mais qui en plus en plus est prévu. Coincé, il n’y a pas d’autre mot.
Mais en plus, tôt ou tard votre liseuse ou le format de vos livres deviendront obsolètes, non supportés. Peut être même que votre distributeur mourra, ou sera racheté. Cela ne posera aucun problème si le format est ouvert : Vous pourrez utiliser un autre appareil ou logiciel, ou simplement convertir vos anciens contenus. Avec le DRM vous serez bloqués. Soit on vous l’a permis et vous l’avez fait à temps, soit votre contenu est définitivement perdu.
Votre distributeur va mourir un jour, vos contenus et notre culture avec.
Dans la musique, il est arrivé plusieurs fois que le distributeur meure, ou change, et vos contenus avec. Parfois on vous proposait de transférer vos données, il fallait le faire dans une fenêtre d’un mois ou moins, sinon tout était perdu.
Ne vous cachez pas derrière l’importance de la société derrière, des produits Yahoo! ou Google son arrêtés tous les mois. C’est déjà arrivé et ça arrivera de nouveau, qu’on s’appelle Adobe, Amazon, Google ou Apple n’y change rien si ce n’est le nombre de personnes touchées.
Le web commercial tel qu’on le connaît aujourd’hui a à peine 15 ans, il serait illusoire de croire que ce qu’on connaît aujourd’hui sera encore là à la fin de notre vie, et encore plus pour celle de nos petits enfants. Que laisserons nous derrière-nous comme culture et comme histoire avec nos fichiers verrouillés et protégés ?
Travailler pour un avenir sans DRM
Quand l’éditeur impose une DRM, le distributeur n’a pas de choix que de l’accepter ou de créer un marché de niche avec uniquement les contenus ouverts et standard. Il n’y a pas de solution unique. En bon psychorigide j’ai une attirance vers la seconde, mais ces contenus sous DRM les gens les veulent tout de même, et il n’est pas illégitime de leur y donner accès. Il nous appartient par contre de travailler avec les lecteurs et les auteurs pour mettre fin au plus vite à cette situation détestable.
Voilà ce que nous pouvons faire pour avancer :
- Refuser d’acheter, recommander, lier ou propager des liens vers des livres sous DRM, sauf avec une mise en garde explicite sur les conséquences de ce système, et écrire aux auteurs correspondants pour les informer.
- Refuser de converser avec ceux, éditeurs, distributeurs ou sites littéraires, qui ne font pas explicitement mention des restrictions d’usage quand ils lient ou parlent d’un livre numérique sous DRM, et leur écrire pour les informer.
- Informer et inciter les tiers à faire de même.
C’est peu mais c’est déjà beaucoup.
Pour ceux qui ont déjà mis la main dans l’engrenage la seule solution serait de casser les DRM de vos fichiers pendant que c’est encore possible. Il est en effet loin d’être certain que cette capacité persistera avec le temps. Malheureusement, même si la procédure est facile à trouver sur Internet et quand bien même ce serait pour des usages légaux, c’est interdit en France. Là ce sont nos politiques qu’il faut contacter.
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DRM m’a tuer – signé le livre numérique légal
Si nous continuons avec cette politique de lutte contre la contrefaçon, nous risquons de réellement foncer dans le mur. D’aucuns diront que c’est une opportunité de repartir sur d’autres bases mais entre temps la situation est réellement détestable.
DRM m’a tuer – signé le livre numérique légal. La contrefaçon littéraire est encore anecdotique et personne n’y pense vraiment en achetant des livres. Pour l’instant.
Si nous continuons nos bêtises et rejouons le même scénario que pour la musique, la contrefaçon va réellement s’installer, et une fois qu’elle est là c’est à jamais. La musique en sait quelque chose. Elle a fini par se passer des DRM, mais trop tard, le mal était fait.
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Comprendre le livre numérique en 2 minutes
Je vais logiquement parler ici plus souvent de livre numérique. Je propose donc aux néophytes une présentation de 2 minutes montre en main qui présente rapidement les bases : formats, liseuses et tablettes.
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Bragelonne et la DRM Amazon
Bragelonne c’est une maison d’édition de SF et fantasy que j’aime bien, même si je ne crois pas avoir eu l’occasion de lire un de leur livre. Ils ont régulièrement pris position contre les DRM.
L’histoire veut que les lecteurs passant par Amazon aient subit des DRM récemment avec Bragelonne. Un communiqué a été fait à propos de Bragelonne et la DRM Amazon : Le DRM serait indispensable pour profiter de toutes les fonctionnalités annexes fournies par le Kindle : Text to speech, et Facebook Connect.
S’il fallait des exemples sur le modèle fermé d’Amazon et à quel point l’objectif est d’inciter le lecteur à mettre la main dans l’engrenage et le retenir captif, le voilà.
Tout d’abord soyons clairs : Il n’y a aucune raison technique qui justifie que le format principal avec toutes ses fonctionnalités soit dépendant du chiffrement du livre et de l’interdiction d’export via la DRM.
Lier les fonctionnalités et le DRM ne sert qu’un dessein : inciter à accepter ou mettre en place la DRM sur les fichiers, et faire en sorte de garder les lecteurs captifs par la suite. La DRM, plus qu’empêcher la contrefaçon des pirates, est surtout fait pour retirer la possibilité de quitter Amazon et le Kindle sans abandonner tous ses achats précédents, ou d’utiliser des services tiers sur lesquels Amazon ne touche rien.
Maintenant mon problème n’est pas Amazon, qui produit un excellent service avec un très bon matériel. S’ils changent de modèle pour s’ouvrir, je serai le premier à en dire du bien.
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Amazon.fr : quand Larousse vaut bien Flammarion
On va me dire que j’ai une dent contre Amazon (alors que je trouve au contraire qu’ils ont réussit à faire beaucoup et pour le livre et pour la culture numérique, et des vraies réussites tant techniques que commerciales), mais là … Il y a un vrai problème de politique propre à tromper le consommateur dans ce qu’il va comprendre, et à remettre en cause le principe du prix unique.
Proposer une édition moins chère c’est une chose, mais quand on le fait en s’introduisant dans la fiche tarifaire d’un autre produit qu’on vend et en semant la confusion sur le fait que c’est une offre promotionnelle propre au magasin ou simplement une édition concurrente … là ça frise le parasitage.
Je ne sais pas si c’est légal (j’en doute mais à vrai dire je ne m’y connais pas assez pour me risquer à une affirmation), mais ça ne me semble en tout cas pas correct, ni pour l’éditeur, ni pour le consommateur. Il suffirait simplement d’une meilleure présentation. Dis Amazon, tu peux faire ça pour moi ?