Auteur/autrice : Éric

  • [Photo] Séduire

    On dit qu’il faut cacher et suggé­rer mais mon approche n’est pas celle de l’éro­tisme. Quand une image avec une conno­ta­tion de séduc­tion de glisse sans la cher­cher, parfois nous avons tous deux envie de la garder avec la modèle. Celle-ci en fait partie.

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    Et comme à chaque fois que ça arrive, je me pose la ques­tion : Pourquoi est-ce que j’ex­clus l’éro­tisme et la séduc­tion de ma démarche ? Est-ce une barrière que je n’ai pas encore osé fran­chir ?

    Étran­ge­ment je trouve plus facile de deman­der à ma colla­bo­ra­trice une séance où on montre le corps, brut, sans cher­cher à parti­cu­liè­re­ment se cacher, que de lui deman­der de prendre une moue de séduc­tion sur un simple portrait serré.

    Chacun voit la porte de l’in­ti­mité à des endroits diffé­rents. La mienne ne se situe plus dans le corps, mais dans ce qu’on en fait. C’est déjà une étape qui fut bien longue à atteindre.


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  • [Lecture] Disney CEO asks employees to chip in to pay copy­right lobbyists

    The Walt Disney Company has a repu­ta­tion for lobbying hard on copy­right issues. […] This year, the company is turning to its employees to fund some of that battle.

    C’est marrant comme les grandes entre­prises sont pour un pur libé­ra­lis­me… sauf vis à vis de leurs employés. Là, plutôt que de consi­dé­rer qu’il y a vente de temps de travail contre rému­né­ra­tion, on leur demande d’adhé­rer à un projet idéo­lo­gique collec­tif. Libé­ra­lisme à l’ex­té­rieur, commu­nisme (à sens unique) à l’in­té­rieur.

    In 2016, Congress will further discuss various tax reform propo­sals. While compre­hen­sive reform is unli­kely, acti­vity in the coming year will lay the foun­da­tion for what many expect to be a genuine oppor­tu­nity for reform in early 2017. We have been active educa­ting Members of Congress on the impor­tance of lowe­ring the corpo­rate tax rate to be compe­ti­tive with the rest of the world.

    En gros Disney demande à ses employés de béné­vo­le­ment contri­buer au lobbying de la société pour payer moins de taxes à l’État. Taxes qui financent les infra­struc­tures et la collec­ti­vité, donc qui profitent aux employés, les plus pauvres en prio­rité.

    « For your conve­nience, DisneyPAC has imple­men­ted a payroll deduc­tion system, through which your contri­bu­tions to the PAC will be deduc­ted from your weekly paycheck, »

    Donc Disney sait qui accepte de contri­buer et combien. Vous la sentez la pres­sion sociale où les plus précaires vont se sentir obli­gés de contri­buer, contre leur inté­rêt et poten­tiel­le­ment contre leurs croyances, par peur d’être mis à l’écart ?

    « Your contri­bu­tion is impor­tant to all of us, but I want to empha­size that all contri­bu­tions are volun­tary and have no impact on your job status, perfor­mance review, compen­sa­tion, or employ­ment, » writes Iger. « Any amount given or the deci­sion not to give will not advan­tage or disad­van­tage you. »

    Deux façons de le voir. Soit on a tota­le­ment confiance, et cette préci­sion est la bien­ve­nue. Soit on est en situa­tion de dépen­dance, avec une société qui écrase un peu l’or­ga­ni­sa­tion interne, et cette préci­sion aura surtout pour effet de rappe­ler que peut-être…

    Même pas besoin d’ef­fec­ti­ve­ment véri­fier les contri­bu­tions de chacun. Cette simple phrase peut inci­ter certains à se poser des ques­tions, à avoir peur, ou à contri­buer au cas où parce qu’on ne sait jamais. Le pire c’est qu’en­suite Disney pourra dire qu’ils ont respecté leur enga­ge­ment de ne pas avoir influen­cer les carrières sur ce critère. Magni­fique.

    Sur Ars Tech­nica, détes­table consé­quence du finan­ce­ment poli­tique à l’amé­ri­caine.

  • [Réac­tion] J’ai mangé la moitié de son goûter

    Parlante ? elle est sacré­ment trom­peuse.

    Grâce aux impôts, taxes et coti­sa­tions, il a un goûter. Rien que ça.

    C’est à dire que son père a béné­fi­cié de l’école qui lui a permis d’avoir un travail quali­fié et de payer un goûter à son fils. Que la même école a formé aussi son boulan­ger et l’a instruit pour lui permettre de savoir comment poser la ques­tion.

    C’est à dire qu’il y a une police pour éviter que le voisin prenne tout son goûter, vole les matières premières ou la produc­tion du boulan­ger.

    C’est à dire qu’il y a des règles et une justice pour les faire appliquer afin que le père ne soit pas exploité 15h par jour et qu’il puisse répondre à son fils, et pour que le boulan­ger soit astreint à des règles sani­taires qui permettent de manger le goûter sans partir à l’hô­pi­tal.

    C’est à dire juste­ment qu’il y a un hôpi­tal, dans lequel statis­tique­ment il a déjà fait un tour et qui lui permet d’être en bonne condi­tion pour manger son goûter, ou même simple­ment encore vivant grâce aux vaccins.

    C’est à dire qu’il y a une armée pour éviter d’être à la merci du premier voisin hostile venu, parce que les réfu­giés des pays en guerre n’ont pas tous un goûter non plus.

    C’est à dire qu’il a peut-être aussi une famille qui béné­fi­cie de l’aide au loge­ment, de l’al­lo­ca­tion fami­liale, du revenu de soli­da­rité active, de l’aide handi­capé ou d’une aide quel­conque.

    C’est à dire qu’il a des routes et des infra­struc­tures pour qu’un idiot puisse poster cette image débile sur Inter­net.

    Non l’image n’est pas parlante, elle est sacré­ment trom­peuse et malsaine.

    Que ce soit un maga­zine entre­pre­neu­riat qui colporte ces imbé­ci­li­tés n’a rien d’ex­tra­or­di­naire.

    J’en ai ma claque de ces entre­pre­neurs qui râlent contre les impôts, les taxes et les coti­sa­tions comme si la collec­ti­vité n’avait que pour seul but de leur prendre les fruits de leur labeur.

    Ils oublient un peu vite que s’ils étaient en Soma­lie ils n’au­raient certai­ne­ment pas entre­pris. S’ils en ont été capable c’est que eux, leurs employés et leurs clients ont l’édu­ca­tion, l’in­fra­struc­ture, l’en­vi­ron­ne­ment et les aides qui vont bien pour ça, et que tout ça est juste­ment payé avec les impôts. Le pire c’est que la plupart d’entre eux n’en payent juste­ment pas ou peu des impôts. Ne parlons même pas de ceux qui râlent contre les coti­sa­tions sociales et qui s’en font exoné­rer la majo­rité à l’aide des JEI, CIR et autres CII, ou qui se font subven­tion­ner et accom­pa­gner direc­te­ment par la BPI ou d’autres dispo­si­tifs

    Entre­pre­neurs, redes­cen­dez sur terre : si jamais vous réus­sis­sez, ça sera grâce aux impôts ; si vous avez été capables d’en­tre­prendre, c’est aussi grâce aux impôts.

    Alors votre histoire de 50% du pain au choco­lat…

  • [Photo] Tiraille­ment

    Parfois j’ai l’im­pres­sion que je ne retraite pas mes photos, je les rattrape. Le résul­tat n’en est pas moins inté­res­sant – ce sont même parfois celles qui ont le plus d’âme – mais j’ai comme un senti­ment d’im­pos­ture qui me tiraille.

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    Pas de honte à ça. Je ne me retrouve pas du tout dans ce courant de photo­graphes qui s’im­pose que l’image publiée soit forcé­ment celle imagi­née lors de la prise de vue. J’ai deux acti­vi­tés, une qui produit du maté­riel brut, et une qui l’uti­lise.

    Il reste que parfois c’est un peu frus­trant, quand c’est une erreur qui donne quelque chose de parti­cu­lier, quand le défaut devient l’objet de la photo.

    Une limite que je m’im­pose : Si je peux amélio­rer l’image, enle­ver du bruit ou même retou­cher lour­de­ment, mais je n’y ajou­te­rai pas de grain ou de défaut arti­fi­ciel. Là je n’au­rais plus l’im­pres­sion de créer, mais de trom­per.


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  • [Lecture] Régres­sions du monde sala­rié

    Croisé sur le web:

    On peut discu­ter point par point, et c’est fait sur la source de cette image, mais au final j’ai encore et toujours l’im­pres­sion que nos poli­tiques sont dans une novlangue perma­nente.

    S’ils pensent qu’il faut libé­ra­li­ser le contrat de travail, qu’ils l’as­sument, mais parler de droits des sala­riés pour ce conte­nu… ça me fati­gue…

  • La langue des signes et Paris Web racon­tés par une licorne

    Une des choses dont je suis le plus fier vis à vis de Paris-Web, c’est l’ar­ri­vée de la langue des signes et de la vélo­ty­pie.

    Les inter­prètes LSF font un boulot magni­fique au milieu d’un trou­peau de geeks qui parlent en fran­glais plein de jargon et d’acro­nymes, à toute vitesse. En octobre dernier l’équipe a proposé à une de ces inter­prètes de racon­ter comment ça se passe de l’in­té­rieur. C’est une des trois confé­rences à ne pas manquer de cette édition, et elle est pour vous en vidéo :

    Confé­rence LSF from Paris-Web on Vimeo.

    Il s’agit d’un gros budget, pour quelques uns. Ce n’est pas facile tous les ans et à chaque fois que c’est un peu tendu je suis certain que la ques­tion revient sur la table. Pour autant à chaque fois ça tient, même quand il y a un défi­cit.

    Pour moi c’est dans les valeurs de l’évé­ne­ment mais c’est aussi une façon de montrer par l’exemple qu’on peut tenter d’in­clure tout le monde.

  • Seeing Through Photo­graphs – Cour­sera

    Je ne l’ai pas testé mais ça va être une bonne occa­sion de se lancer sur Cour­sera. Un cours sur la photo­gra­phie y est désor­mais dispo­nible, gratui­te­ment.

    Ça vaut toujours le coup de jeter un œil.

  • [Photo] Persis­ter

    Cette photo est une tenta­tive de ma première vraie séance. Je ne sais pas encore pourquoi mais elle est impor­tante pour moi. Je cherche, à chaque séance. Je ne trouve pas encore tout ce que j’en attends mais je persiste.

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    Mon contraste est encore trop arti­fi­ciel. Chaque pas m’ap­proche un peu. Je commence à avoir une belle série qui méri­te­rait presque d’être publiée en elle-même.


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  • Faire passer un recul de l’éga­lité pour un progrès

    J’avoue parta­ger cette fasci­na­tion.

    Nous avons créé la sécu­rité sociale pour ça. Puis nous dimi­nuons pas à pas l’idée, au point que la mutuelle s’im­pose comme néces­saire.

    Aujourd’­hui nous parlons de charges à allé­ger dans les entre­prises, de prélè­ve­ments obli­ga­toires trop impor­tants, de pacte de respon­sa­bi­lité à 40 milliards. Derrière ce sont nos coti­sa­tions sociales, qui dimi­nuent, tout simple­ment.

    Nous créons les condi­tions pour ne plus pouvoir assu­rer la sécu­rité sociale.

    * * *

    Plus simple­ment, nous migrons d’un système public vers un système privé (et forte­ment lucra­tif).

    Les petits salaires n’ont pas de quoi payer une mutuelle privée ? rendons là obli­ga­toire. L’en­tre­prise en paiera une part. Le sala­rié finira par payer aussi si on lui présente bien que c’est pour obte­nir une meilleure couver­ture, genre payer l’or­tho­don­tie ou les lunettes de vue, qui ne sont pour­tant pas super­flues dans la vie.

    Pour parfaire, histoire que ce ne soit pas trop visible avec le chômage actuel, on prévoit aussi la conti­nuité de la mutuelle pendant un an entre deux boulots.

    Au final on paye autant, voire plus, mais ça n’est plus vu dans le registre charges et les mauvaises pres­ta­tions ne sont plus la respon­sa­bi­lité de l’État.

    Pendant ce temps on peut réduire les pres­ta­tions du système public et faire bascu­ler peu à peu vers un privé de plus en plus indis­pen­sable. On pourra ensuite culpa­bi­li­ser les assis­tés qui restent à charge du public via la CMU.

    La créa­tion de la CMU est peut-être le plus éclai­rant. Il s’agit d’ac­ter très clai­re­ment que la sécu­rité sociale ne couvre même pas le mini­mum indis­pen­sable et qu’il est abso­lu­ment néces­saire d’y adjoindre une complé­men­taire. Au point que nous la four­nis­sons à ceux qui ne peuvent pas la payer.

    * * *

    Entre temps, nos gouver­ne­ments arrivent à faire passer l’aban­don progres­sif de la sécu­rité sociale comme un progrès : désor­mais vous aurez une couver­ture santé complé­men­taire.

    Pourquoi diable n’au­rait-on pas une couver­ture de base suffi­sante via la sécu­rité sociale ? Mystère et boule de gomme.

  • [Commenté] Bouygues propose de nouveau son forfait B&You 20 Go à 9,99 € par mois

    Lu sur le web :

    Bouygues Tele­com propose actuel­le­ment et pour une dizaine de jours, de sous­crire à un forfait B&You 20 Go facturé 9,99 € par mois pendant un an. L’offre s’adresse aux nouveaux clients ainsi qu’aux abon­nés exis­tants souhai­tant ouvrir une nouvelle ligne.

    via Les Numé­riques

    Je pensais que l’ar­rêt des périodes d’en­ga­ge­ment et des subven­tions de mobile allait appor­ter un peu de raison dans les pratiques marke­ting. J’avais tort.

    En une phrase il viennent de justi­fier le départ que j’avais pris il y a quelques jours.

    Soit j’ac­cepte ces pratiques marke­ting débiles et j’ai bien fait de partir… pour pouvoir y dépla­cer ma ligne à nouveau et profi­ter de l’offre. Soit je ne cautionne pas et j’ai bien fait de partir… pour rester chez la concur­rence.

    Je comprends bien le pourquoi des offres aux nouveaux abon­nés, et comment ça s’ar­ti­cule dans une poli­tique marke­ting. Il reste qu’aujourd’­hui chan­ger d’opé­ra­teur c’est quelques clics sur une page web avec une coupure limi­tée à une ou deux heures, sans frais ni perte de numéro. Je pour­rais chan­ger d’opé­ra­teur tous les mois sans même vrai­ment y faire atten­tion.

    Dans ce contexte, ne pas permettre aux lignes exis­tantes de profi­ter des mêmes offres et promo­tions que les nouvelles ouver­tu­res… c’est juste tuer sa rela­tion client sur le long terme.