Auteur/autrice : Éric

  • Stage de décon­di­tion­ne­ment

    Nous avons des stages de citoyen­neté, des stages de sensi­bi­li­sa­tion à la sécu­rité routière, des obli­ga­tions de soins psycho­lo­giques pour les agres­sions sexuelles, nous avons pensé à des stages de déra­di­ca­li­sa­tion divers, aujourd’­hui des stages sensi­bi­li­sa­tion à la lutte contre l’achat d’actes sexuels.

    Indi­vi­duel­le­ment je n’en critique aucun. Accu­mu­lés, en tant que peine prin­ci­pale ou complé­men­taire, je suis gêné. J’ai l’im­pres­sion qu’on glisse douce­ment vers 1984 (encore une fois), à fina­le­ment faire du condi­tion­ne­ment et du contrôle des pensées.

    Je ne nie pas la perti­nence de préve­nir de la réité­ra­tion. Je suis convaincu que des discus­sions sont infi­ni­ment plus effi­caces que des amendes ou de la prison.

    Pour autant, la diffé­rence entre condi­tion­ne­ment et décon­di­tion­ne­ment est parfois très faible. Elle tient surtout en ce qu’on croit être la bonne pensée. Je préfère que la loi et les peines s’oc­cupent des actes, pas des pensées.

    Entre un « ne le faites pas » et un « on va vous guérir et vous apprendre à penser comme il faut », il y a un pas que je ne veux pas fran­chir.

  • What’s in your daily bag(s)?

    In mine : My wallet, two key rings, the 13″ laptop with its sleeve (I do not trust enough the bag’s protec­tion in case I put it down a bit too strong), a 6″ e-reader, an A5 spiral note­book with its pen, a large blue­tooth head­set, an ombrella, a cap (or gloves and beany in winter), a small pouch, and frequently a 50cl bottle of soda.

    In the small pouch: two travel batte­ries for smart­phone, one small micro-usb cable and one retrac­table, a pair of sun glasses, two packs of paper hand­ker­chief, a thun­der­bolt to ether­net adap­ta­ter, a small in-ear head­set.

    2016-04-10 19.13.48

    Option­naly I may also have a pullo­ver, the laptop char­ger – when I know I will stay more than half a day outside home or office – and/or a small shoul­der bag.

    What about you? Would you get a picture of your daily bag(s)’s content?

  • Je cherche mon sac à dos

    Je cherche mon futur sac à dos, celui que je vais trim­ba­ler tous les jours avec mon macbook 13″. Ça parait simple mais je n’ai pas encore trouvé mon bonheur alors je fais appel à vous.

    Je le veux fin, léger, allure sobre, résis­tant à la pluie et de bonne qualité.

    Idéa­le­ment je cherche un truc noir sans poche ni dessin sur le dessus, épais d’une dizaine de centi­mètres (grosso modo de quoi mettre le macbook pro + une bouteille de 50cl de soda, quitte à ce que ça bombe légè­re­ment au niveau de la bouteille).

    Dans mes rêves il y a quand même des lanières ou accroches ou y accro­cher un pull ou quelque chose à l’ex­té­rieur (mais qui ne déforme pas de façon moche quand on l’uti­lise).


    Après une première étude, j’ajoute quelques infos :

    • Si la poche a laptop n’a pas un vrai amorti (exemple avec ce que fait Bren­tha­ven), elle doit pouvoir accueillir mon macbook 13 avec sa housse, qui elle en a un. Effet secon­daire, ça veut dire que la poche doit s’ou­vrir vers le haut quand le laptop est en verti­cal (pour ne pas avoir à sortir toute la housse quand je veux juste le laptop).
    • Je ne veux pas de simple­ment une grande poche fourre-tout. Il me faut de quoi ranger quelques papiers sans les frois­ser et orga­ni­ser un peu tout mon bordel (exemple avec ce que fait Riut)

    • Je veux pouvoir prendre le laptop faci­le­ment et rapi­de­ment, donc sans avoir à ouvrir un grand rabat avant (le Bren­tha­ven serait par exemple hors course s’il n’avait pas l’ac­cès rapide sur le côté).

    • Je tiens vrai­ment à la finesse. Visi­ble­ment je vise moins de 10 cm. J’irai jusqu’à 12 cm si j’ai vrai­ment le bon sac, mais pas plus.

    • Le filet ou la poche externe pour y mettre la canette ou la bouteille de 50cl de soda est un vrai bon point, surtout si ça me permet de gagner en finesse sur le reste.

    • Je cherche un style très épuré. Idéa­le­ment on ne voit même pas de ferme­ture éclair. J’ai du mal à décrire, mais je veux quelque chose de sobre et sérieux, qui pour­rait limite passer avec un costard.

    • Je suis prêt à y mettre le prix, mais il faudra que la qualité suive. Si c’est pour avoir une attache plas­tique de bretelle ou une ferme­ture éclair qui casse dans l’an­née, je passe mon tour.


    Quitte à rêver, j’ima­gine même un sac fin par défaut mais qui peut s’étendre quand j’ai besoin d’y mettre plus. Ce peut être un souf­flet inté­gré (si c’est très bien fait), un sur-sac qui s’ac­croche par dessus le premier, un sous-sac qui s’ac­croche sous le premier comme un duvet sous un sac de rando, etc.

    Pendant qu’on y est : points bonus si l’ex­ten­sion de sac permet de ranger un reflex ou si les bretelles du sac à dos peuvent se ranger/déta­cher pour lais­ser place à une bandou­lière.

    Ces deux derniers para­graphes sont du domaine du nice to have, voire du gadget dont je peux me passer. L’im­por­tant c’est déjà d’avoir l’usage prin­ci­pal vrai­ment au top : sac à dos fin, léger, résis­tant, sobre.


    J’ai trouvé quelques sacs qui corres­pondent, vous m’en avez donné d’autres. Tout est sur deux onglets dans une liste.

    Diffi­cile toute­fois de se faire une idée de ce qui tient ou pas, ou de la tenue du sac. Si vous avez un des sacs de la liste « OK », n’hé­si­tez pas à donner du feed­back. Encore mieux si vous pouvez me le montrer sur Lyon ou Paris.

    Si vous avez des sugges­tions non notées, n’hé­si­tez pas non plus.

  • [Lecture] Ghosn, Tavares : les raisons de l’ex­plo­sion des rému­né­ra­tions des grands patrons

    [S]i le niveau absolu de cet écart peut légi­ti­me­ment choquer, c’est bien son évolu­tion au cours des dernières décen­nies qui consti­tue le phéno­mène le plus surpre­nant.

    En effet, cet écart n’était que de 1 à 20 aux États-Unis en 1965. C’était d’ailleurs l’écart maxi­mal de rému­né­ra­tion que recom­man­dait au début du XXe siècle le célèbre banquier J.P. Morgan, peu réputé pour son mili­tan­tisme égali­taire. L’écart est ensuite monté à 1 à 30 en 1978, à 1 à 60 en 1990, à 1 à 300 en 2000 et donc à 1 à 373 en 2015.

    Le bon entre 1990 et 2000 est impres­sion­nant : x5 en 10 ans. On peut se réjouir en se disant que l’écart augmente moins vite depuis mais nous avons eu deux crises gigan­tesques entre temps. Que l’écart augmente encore de 25% pendant cette période reste juste indé­cent.

    C’est l’ex­pli­ca­tion de l’ar­ticle qui est inté­res­sante : la publi­cité des salaires des diri­geants incite les action­naires à parti­ci­per à l’in­fla­tion.

    Payer moins cher son président que la société voisine ? Ce serait dire qu’on est plus petit, ou qu’on prend un président moins bon, ou qu’on a moins confiance dans l’ave­nir. Ce serait faire bais­ser le cours de l’ac­tion.

    Ne pas donner un bonus ou dimi­nuer la rému­né­ra­tion ? Ce serait dire que la société va mal et qu’on a peu confiance dans le président pour avoir de bons retours à court terme mais qu’on le garde quand même. Là aussi, bonjour la baisse à la bourse.

    Paraitre est plus impor­tant que tout pour la bourse, bluff et fumi­gènes en face d’un trou­peau de moutons. Entre temps on entre­tient un modèle idiot et contre-produc­tif.

  • Arrê­tez avec les git squash

    Je ne suis pas enthou­siasmé par l’an­nonce de Github. Ok, on peut faire désor­mais un squash sur une branche avant de lancer le merge.

    Je n’aime pas géné­ra­le­ment les squash et les rebase, c’est un fait, mais le cas de Github est proba­ble­ment le cas où le squash me semble toujours une mauvaise idée.

    Cas d’usage : Vous avez fait une branche, envoyé plusieurs commit dessus, publié la branche pour que d’autres fassent une revue, peut-être corrigé un ou deux trucs et repu­blié la branche. Il est temps de fusion­ner votre code avec la branche prin­ci­pale.

    Pourquoi diable cher­cher à faire un squash de la branche ? La seule raison qu’on m’a donné est « avoir un joli histo­rique ». Plus basique­ment ne pas avoir plein de commit en vrac quand on fait un git log sur master.

    Si votre outil de visua­li­sa­tion d’his­to­rique est mauvais, chan­gez votre outil de visua­li­sa­tion, ne bidouillez pas l’his­to­rique à la source ! squash, rebase et fast-forward sont simple­ment de mauvaises pratiques de contour­ne­ment, malheu­reu­se­ment trop répan­dues.

    Il est tout à fait possible de voir les choses sous la forme de branches et de ne pas être pollué par les commit unitaires des autres branches. Il y a plein de bons outils. En fait même git log est tout à fait viable, il suffit de ne pas lais­ser les options par défaut. Vouloir réécrire l’his­toire et effa­cer l’his­to­rique me semble une pratique plus que contes­table pour juste contour­ner le problème.

    Vous voulez ma pratique idéale ? Des branches pour tous les déve­lop­pe­ments, même les fix unitaires. Jamais(*) de fast-forward, de squash ou de rebase une fois le code publié (chez vous vous faites bien ce que vous voulez). La branche prin­ci­pale ne contient que des merge, toujours en –no-ff.

    Pour l’his­to­rique, le plus souvent, on ne devrait même pas regar­der les commit réali­sés sur d’autres branches que celle en cours – le commit de merge qui résume ce qui a été fait devrait suffire.

    Le résul­tat c’est une visua­li­sa­tion linéaire, sans détail inutile, simple à lire, et qui ne néces­site jamais de tricher en suppri­mant ou modi­fiant l’his­to­rique réel.

    Si vous avez besoin, l’his­to­rique complet existe toujours et peut être exploré. Il y a des outils ou para­mètres qui permettent d’avoir une très bonne vision de l’ar­bo­res­cence quand vous en avez besoin.

    C’est quand même dommage d’uti­li­ser un outil de version­ne­ment qui est excellent avec les branches et le travail en paral­lèle pour ensuite en faire une bouillie de commit linéaire et virtuels.

  • Que se passe-t-il le jour où je ne suis plus là ?

    Je peux passer sous un bus et me retrou­ver soit sur un lit d’hô­pi­tal soit dans une boite en chêne. Que se passe-t-il le jour où je ne suis plus là ?

    Les données infor­ma­tiques ne sont pas forcé­ment les premières choses auxquelles mes proches pense­ront mais j’ai la désa­gréable habi­tude de chif­frer les disques et avoir de vrais mots de passe. Pire : je suis l’in­for­ma­ti­cien de la maison et donc le seul à déte­nir certaines clefs.

    Photos, docu­ments, tout ceci risque d’être perdu si le NAS arrête de fonc­tion­ner. Les fichiers qui peuvent trai­ner sur un Google Drive ou un Drop­box ont eux un compte à rebours. Il y a des vraies données qu’il faut faire vivre plus long­temps que moi.

    Livres, textes, codes sources, qu’est-ce que ceux qui restent vont faire de ça ? Sauront-ils même les iden­ti­fier et quelles sont les possi­bi­li­tés ?

    Pour le reste – blog, réseaux sociaux, noms de domaine – je ne sais pas bien quel sens ça a mais je n’ai pas envie de lais­ser un parcours du combat­tant pour que mes survi­vants les éteignent ou les archivent s’ils le souhaitent.

    * * *

    J’ai beau­coup de ques­tions, peu de réponses. Je peux faire un docu­ment qui explique des choses. Le plus compliqué va être qu’il survive et puisse être trouvé faci­le­ment. Le papier peut brûler s’il y a vrai­ment un acci­dent grave, plus proba­ble­ment il sera perdu avant 20 ans. L’in­for­ma­tique n’est guère mieux : j’ai des sauve­gardes mais qui saura y avoir accès sans moi ? qui saura les exploi­ter et retrou­ver l’in­for­ma­tion ?

    Même avec ce docu­ment, est-ce suffi­sant pour qu’un non-infor­ma­ti­cien se débrouille ? Je n’ai de toutes façons pas envie que ma famille fasse de l’ar­chéo­lo­gie infor­ma­tique.

    Aujourd’­hui je demande à deux proches en qui j’ai toute confiance s’ils peuvent prendre cette lourde charge : trans­mettre et porter assis­tance sur ces ques­tions le jour où je ne le pour­rai pas. Je ne sais pas comment ça tien­dra 50 ans, quelle forme ça pourra prendre.

    * * *

    Il restera de toutes façons le point central : les clefs, les mots de passe, les iden­ti­fiants. Je ne peux pas lais­ser un docu­ment avec tout ça, ni sous forme de papier ni sous forme infor­ma­tique, ni chez moi ni chez d’autres.

    Il y a la ques­tion de sécu­rité et de confi­den­tia­lité tant que je suis encore là, mais aussi que les mots de passe vivent. Comment mettrai-je à jour systé­ma­tique­ment ce docu­ment tout en gardant sa confi­den­tia­lité et sans peser sur les deux proches qui accep­te­ront d’être mes relais ?

    On me propose des fichiers chif­frés à poser d’un côté et la clef ou le mot de passe à poser de l’autre. Je ne sais pas quelle péren­nité j’ai côté humain. Je crains aussi la tech­nique : Quel est le risque que le chif­fre­ment soit cassé de mon vivant et que les données fuitent ? Quel est le risque que le chif­fre­ment ne soit pas cassé mais que les tech­no­lo­gies changent et deviennent diffi­cile à exploi­ter à ce moment là ?

    * * *

    Plein de ques­tions, et diable­ment l’en­vie de monter yet another side project pour créer ce qui n’existe pas : une plate­forme et des outils pour s’oc­cu­per de tout cela, simpli­fier ce qui est déjà diffi­cile humai­ne­ment et qui ne doit pas être aussi diffi­cile tech­nique­ment.

  • [Commen­taire] Les habi­tants du 16ème mobi­li­sés contre un centre d’hé­ber­ge­ment pour sans-abris

    La grogne monte dans les beaux quar­tiers de Paris. L’ins­tal­la­tion d’un centre d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence pour sans abris dans le 16ème arron­dis­se­ment de la capi­tale soulève en effet une fronde chez les rive­rains. Ce centre, qui doit ouvrir ses portes d’ici à l’été, accueillera pendant trois ans des sans-abris orien­tés par le Samu social.

    Europe 1

    C’est malheu­reux mais peu éton­nant. Aider les dému­nis est une chose, mais qu’on le fasse chez les autres. Je passe sur ceux qui vont sortir leur fameuse théo­rie de « l’ap­pel d’air », comme si aider les sans domi­cile fixe allait inci­ter des gens à se lais­ser glis­ser dans cette situa­tion…

    Pour les habi­tants, un tel centre ferait en effet « tache » dans le paysage. Entre le bois de Boulogne et des immeubles cossus et des ambas­sades, dans une allée très tranquille, des préfa­briqués devraient être mis en place.

    Le problème c’est surtout qu’ici on ne mélange pas les torchons avec les serviettes. Ailleurs c’est normal, mais ici on est au-dessus de ça.

    « ils ne pouvait pas imagi­ner qu’en faisant cela ici il n’y aurait pas de réac­tions, c’est simple­ment un coup poli­tique pour embê­ter », témoigne-t-il. « Cet espèce de mépris vis-à-vis des habi­tants parce qu’on leur impose ce centre. J’ai l’im­pres­sion d’être en Corée du Nord »

    On en est au point où instal­ler un centre d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence c’est forcé­ment pour embê­ter les locaux. Quelle autre raison peut-il y avoir ? (ne souf­flez pas, j’ai bon espoir que chacun s’en rende compte seul)

    Corée du Nord, parce qu’on présente une solu­tion d’ur­gence aux sans-abris quand toutes les autres sont surchar­gés. N’ayons pas peur des mots. Les gens sont telle­ment empê­trés dans leurs privi­lèges qu’ils n’osent même pas imagi­ner être confron­tés avec la réalité des autres. Il faut de la distance entre les riches et les pauvres. Pourquoi pas un mur comme dans la série TV Trepa­lium ?

    Pour ceux qui se posent la ques­tion :

    L’ar­ticle d’Eu­rope 1 est encore assez doux. Libé­ra­tion raconte aussi de belles perles, dont la préfette de Paris qui tente de rassu­rer avec ce racisme exem­plaire :

    Je le dis avec la plus grande fermeté : il n’y aura pas de migrants dans ce centre, de personnes qui viennent d’Afrique et d’ailleurs.

    Au moins ils sont bien de chez nous, mais ça ne semble pas rassu­rer beau­coup plus. L’apar­theid est aussi au niveau écono­mique.

    Le député-maire du XVIe n’est pas en reste :

    Vous voulez dyna­mi­ter la piscine [située à proxi­mité du futur centre d’hé­ber­ge­ment, ndlr] ? Ne vous gênez pas, mais ne vous faites pas repé­rer.

    Ah ces révo­lu­tion­nai­res… Ce n’est pas comme en Corée du Nord fina­le­ment, au XVIe on ne se laisse pas faire.

    Si tout ça n’était pas aussi honteux, ça pour­rait prêter à rire.

  • « Ces conser­va­teurs qui n’ont pas encore 20 ans »

    Sauf que ces jeunes ne sont pas conser­va­teurs, ils sont progres­sistes.

    On voir le recul tempo­rel sur nous-même qui rase les pâque­rettes. Si on regarde sur une échelle de quelques mois, ces jeunes sont effec­ti­ve­ment conser­va­teurs, ils refusent le chan­ge­ment. Si on regarde d’un peu plus haut, c’est juste qu’ils s’op­posent à un retour en arrière et voudraient au contraire conti­nuer sur la voie du progrès. Poli­tique­ment ce sont des progres­sistes, ils mani­festent pour ça.

    Le rapport des forces a changé. Les conser­va­teurs ne se contentent plus de frei­ner le progrès. Ils ont désor­mais assez de force pour diri­ger les réformes et reve­nir sur les progrès acquis. Ça n’in­verse pas les rôles pour autant.

    Quand moder­ni­ser revient à dire qu’on recule de plusieurs dizaines d’an­nées… dommage alors qu’il y a de vrais enjeux de moder­ni­sa­tion à enta­mer, notam­ment sur la ques­tion des auto-entre­pre­neurs qui tendent à rempla­cer les sala­riés sans gagner en indé­pen­dance.

    Quand réfor­mer devient plus impor­tant que le contenu de la réfor­me… agir, quitte à aller dans le mauvais sens, et railler ceux qui refusent de suivre le mouve­ment.

  • [Commen­taire] Un artiste gagne 100€ quand…

    Et si on était sérieux ? Là on compare des choux et des carottes. Ça n’a juste aucun sens.

    Tentons de réduire au plus petit déno­mi­na­teur commun : combien rapporte une personne qui écoute un morceau ? vaut-il mieux diffu­ser sur radio ou sur strea­ming ?

    La radio diffuse un morceau unique à un large public. Reste à savoir combien. On parle d’une moyenne sur les 10 plus grosses radio géné­ra­listes et musi­cales (pas certain que ce soit repré­sen­ta­tif de « la radio » mais tenons-nous en là pour l’ins­tant).

    Je n’ai pas les audiences à un instant T mais on parle d’un demi million à un million et demi pour les mati­nales des grandes radio. Mettre une moyenne à 50 000 sur ces 10 plus grosses radio ne me semble pas forcé­ment déli­rant. Si quelqu’un a mieux qu’une esti­ma­tion au doigt mouillé, je suis preneur.

    Ça nous ramè­ne­rait à 100 € pour 700 000 écoutes en radio.

    Tiens, ça donne des résul­tats fran­che­ment diffé­rents, voilà la radio qui se retrouve entre le strea­ming payant et le strea­ming gratuit, peut-être même plus proche du second. Éton­nant non ?

    Rappel: un graphique qui mélange des choux et des carottes, on lui fait dire ce qu’on veut.

    La radio a d’autres avan­tages – entre autres en terme de décou­vertes – et d’autres défauts – en terme de diver­sité – mais elle n’est plus rému­né­ra­trice ni en valeur abso­lue ni unitai­re­ment par écoute.

    Le problème n’est pas tant que la rému­né­ra­tion compa­rée entre la radio et le strea­ming (d’ailleurs la diffu­sion avec gestion collec­tive sur la radio ne s’est pas faite sans levée de boucliers en son temps).

    C’est surtout que la radio s’ac­com­pa­gnait des ventes de CD physiques très rému­né­ra­trices et que cette manne tend à dispa­raitre. Quand il ne reste plus que l’écoute elle-même, qu’elle soit en radio en en strea­ming, ça rapporte moins, beau­coup moins.

    À tirer à boulets rouges sur le strea­ming payant, on se trompe de cible. S’il dispa­rait il ne restera plus grand chose.

  • [Lecture] Is Cali­for­nia More Socia­list Than France?

    Chez Gilles Raymond :

    It’s a widely held convic­tion that France is a socia­list state, an assump­tion that while not backed up by facts, causes some to hold a preju­dice against the coun­try.

    […] Instead of relying on assump­tions and preju­dice, I set out to compare the two tax systems by mode­ling how five different levels of income would fair in the two systems. Here’s what I found:

    Je suis frus­tré. J’ai­me­rais quelque chose bien plus fouillé et bien plus détaillé. Si quelqu’un a ça sous la main…

    Il reste un résul­tat inté­res­sant. Qu’on parle de céli­ba­taire ou de famille avec deux enfants, de quelqu’un gagnant 10.000, 50.000, 100.000 ou 200.000, le ménage cali­for­nien paye systé­ma­tique­ment plus d’im­pôts que le français.

    De quoi peut-être tuer quelques préju­gés. D’au­tant que…

    The purpose is not to say one coun­try is better than another (I defi­ni­tely enjoy my life in San Fran­cisco), but to chal­lenge some preju­dices with facts. France offers a series of social services that we do not have in Cali­for­nia. Indeed, any French citi­zen has auto­ma­tic health cove­rage, unem­ploy­ment insu­rance for 18 months, free educa­tion system inclu­ding college, state finan­ced pension fund… If in Cali­for­nia the sum fede­ral taxes and states tax is higher, none of this service is inclu­ded on the same scale (except the recent health insu­rance since Obama­care). Fede­ral budget is almost $4 tril­lion, with $12,000 dollars per US citi­zen, inclu­ding kids. So where does the money go?

    Il reste que je ne sais pas si ça prend en compte les coti­sa­tions sociales payées sur les salaires français, si on a bien pris en compte les taxes locales au niveau des diffé­rentes strates locales françaises, etc.

    Bref, à fouiller mais au moins la compa­rai­son devrait arrê­ter avec l’idée que la France est un suppôt du commu­nisme quand on parle d’im­pôts.