Le prix du livre numé­rique : 2 – Privi­lé­gier le papier

Dis tonton, pourquoi je trouve mon livre numé­rique au même prix ou légè­re­ment plus cher que le livre papier en librai­rie ? Ça n’a aucun sens !

Autant dans le cas précé­dent il y a de bonnes raisons écono­miques ou histo­riques, là on passe dans l’idéo­lo­gie.

Il y a des éditeurs qui ne veulent pas que le numé­rique se diffuse. Il y a autant de raisons à ça que d’in­ter­ve­nants. Il y a les élitistes qui consi­dèrent qu’un livre c’est du papier et c’est tout ou qui ont une détes­ta­tion claire de tout ce qui est écran ou numé­rique. Il y a ceux qui pensent que le numé­rique va détruire le droit d’au­teur, et donc leur acti­vité voire toute la créa­tion litté­raire. Il y a ceux qui parlent de destruc­tion de valeur et qui ont peur d’une baisse des prix, et donc de leur capi­tal. Il y a ceux qui ont peur que le pouvoir passe des mains des éditeurs aux mains des distri­bu­teurs (Amazon, Apple, mais pas que).

Je ne dirai certai­ne­ment pas que tout est folie – surtout le dernier point – mais plus qu’un vrai choix stra­té­gique, ça semble être la somme des craintes et juge­ments de chaque personne qui fait que la machine freine face au chan­ge­ment et à tout ce qui est numé­rique.

Le résul­tat c’est que oui. Aujourd’­hui il y a encore des éditeurs qui mettent le numé­rique au même prix que le papier. C’est souvent argu­menté – et contes­table – mais entre les lignes c’est aussi une volonté de garder le marché tel quel, avec du papier.

Même dans les divi­sions numé­riques dont c’est le rôle, on ne veut pas déclen­cher la révo­lu­tion trop tôt, on appuie plus sur le frein que sur l’ac­cé­lé­ra­teur.

Bref, même prix. Sauf que les libraires ont le droit de faire 5% de remise sur les livres papier. Même prix facial, mais le papier se retrouve au final moins cher à l’achat que le numé­rique.

Jouer le jeu

J’ai peu de solu­tions à ça parce qu’on joue sur la crainte du futur. J’ai essayé de discu­ter mais ça ne bougera pas vite. Le pire c’est qu’en ache­tant le papier quand le prix est iden­tique, on renforce leur logique.

Le seul conseil que j’ai c’est d’ex­pri­mer notre mécon­ten­te­ment publique­ment, à chaque fois qu’un éditeur ne joue pas le jeu.

Un éditeur qui joue le jeu, c’est qu’un roman numé­rique ait au moins 30% de décote sur le grand format papier, et au moins 15% par rapport au prix facial du format poche si ce dernier existe.


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Commentaires

4 réponses à “Le prix du livre numé­rique : 2 – Privi­lé­gier le papier”

  1. Avatar de Gilles

    Y’a aussi du jmenfoutisme.
    « On » sait que les directeurs littéraires, les responsables, etc. se fichent du numérique.
    Ainsi, les grands groupes comme Media Participations (la grosse majorité des BD franco-belges, tendance maison paternelle catho familiale) ne voient pas l’intérêt du numérique.
    Et bon nombre de responsables aussi.
    On ajoute à ça l’argument développé dans ton billet précédent et hop c’est mort.

  2. […] justifier que les livres numériques coûtent sensiblement plus cher ou à peu près aussi cher que les livres papier, on raconte que ça coûte autant à […]

  3. Avatar de khc
    khc

    >Le seul conseil que j’ai c’est d’exprimer notre mécontentement publiquement, à chaque fois qu’un éditeur ne joue pas le jeu.

    En téléchargeant le torrent du livre numérique ? :D

    Les éditeurs sont en train de se mettre dans la merde…

    1. Avatar de Éric
      Éric

      Je ne crois pas que la contrefaçon aide en quoi que ce soit. Au contraire, ça les incite à freiner le numérique parce que ça renforce leurs peurs.

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