Auteur/autrice : Éric

  • [Lecture] Raconte moi ton corps

    Ce projet est né il y a quelque temps sur un forum où l’on parlait entre autres de l’ac­cep­ta­tion de soi. Sujet sensible pour moi comme pour tant d’autres, j’ai eu envie de parti­ci­per à ce chemi­ne­ment intime, d’en discu­ter avec chacun.e, et de repré­sen­ter la diver­sité des corps, de célé­brer la beauté spéci­fique de chacun et l’amour de soi.

    Pour ça, je demande aux personnes inté­res­sées de m’en­voyer une ou plusieurs photo.s d’elles.ux, ainsi qu’un témoi­gnage sur leur rela­tion à leur propre corps, son évolu­tion, ce qu’iles aiment bien chez elles.eux , pourquoi iles aiment cette /ces photo.s, pourquoi iles veulent parti­ci­per à ce projet…

    Raconte-moi ton corps, et son intro­duc­tion

    Il y a certai­ne­ment une zone commune avec mes moti­va­tions photo­gra­phiques. Je vous encou­rage à lui prêter main forte.

  • [Commen­taire] We don’t have an immi­gra­tion problem. We have a moral issue …

    It is litte­raly impos­sible to steal a job.

    Think all the jobs are being stolen by ille­gal immi­grants? Abso­lu­tely impos­sible. An employer is inten­tio­naly hiring someone they can under­pay for more profit.

    We don’t have an immi­gra­tion problem. We have a moral issue regar­ding busi­ness owners taking advan­tage of people and pushing the blame on those being taken advan­tage of.

    C’est criant de vérité. Nous consi­dé­rons comme acquis qu’il est normal et sain que les entre­prises aient des compor­te­ments immo­raux et exploitent autrui autant que leur permet la loi.

    Nous repor­tons la faute sur tout le contexte qui met l’en­tre­prise en capa­cité de le faire, au lieu mettre en respon­sa­bi­li­tés ceux qui mettent en œuvre ce qu’on juge immo­ral.

    Il est temps d’ar­rê­ter de trou­ver normal que les entre­prises soient amorales. Notre problème est là, sur beau­coup de points.

  • Cove­red with tape

    Parce que les bouts de scotch c’est impor­tant quand on tient à sa vie privée. Peut-être que ça en fera réflé­chir certains qui pensent que tout ça est de la para­noïa.

  • [Photo] Projec­tion

    Projection

    Ceux qui pensent broyer du noir sont des fous, c’est le noir qui les broie.


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  • [Photo] Recherche

    Recherche

    Souvent je recherche quelque chose, je ne sais pas vrai­ment quoi avant de l’avoir trouvé. Parfois je ne sais pas non plus ce que j’ai trouvé mais il y a un quelque chose qui m’ar­rête.

    Ces photos là ont plein de défaut, semblent mal cadrées et mal agen­cées, mais c’est souvent de mon fait au post trai­te­ment. Elles me parlent ainsi.


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  • [Photo] Se voir autre­ment

    Se voir autrement

    Sur un portrait clas­sique on parle simple­ment d’ex­pres­sions, de style, d’ap­pa­rence. Fina­le­ment c’est une cara­pace de plus. Je cherche le corps qui existe en dessous.

    Je crois qu’un des plus beaux compli­ments qu’on puisse me faire en voyant les résul­tats est le « je ne m’étais jamais vue ainsi ».

    Dès qu’on touche au corps, le moi prend un autre sens. C’est un moi qu’on ne peut pas nier ou exclure, qu’on doit se réap­pro­prier quand on le redé­couvre.


    J’en vois trop qui font semblant de ne pas m’avoir lu dans ma seconde partie précé­dente. Accor­dez-moi un peu de temps pour lire, puis pour m’ai­der.


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  • Le prix du livre numé­rique : 3 – Le coût du numé­rique

    Dis tonton, pourquoi on me dit que le livre numé­rique coûte autant que le livre papier ? Ça n’a aucun sens !

    Pour justi­fier que les livres numé­riques coûtent sensi­ble­ment plus cher ou à peu près aussi cher que les livres papier, on raconte que ça coûte autant à l’édi­teur.

    C’est diffi­cile à contes­ter parce qu’on entre sur des terrains maré­ca­geux où les coûts ne sont pas publics, et diffé­rents pour chaque éditeur, chaque distri­bu­teur, chaque type de livre. Je vais unique­ment parler de romans (c’est très diffé­rents pour des epub 3 complexes) pour des éditeurs de moyenne impor­tance ou plus.

    Tentons toute­fois de dégon­fler la légende.

    Le travail d’édi­teur

    Commençons par tout ce qui est iden­tique : la sélec­tion, le travail de l’au­teur, l’ac­ti­vité de correc­tion, d’édi­tion, de style de collec­tion, de promo­tion hors librai­rie (quand il y en a), de comp­ta­bi­lité et suivi des ventes. Là dedans rien ne change qu’on parle de papier ou de numé­rique, ou si peu. Ça ne justi­fie ni un prix plus faible ni un prix plus fort.

    Les tiers de la chaîne

    En théo­rie l’au­teur fait le même travail et gagne la même chose. En pratique chez de nombreux éditeurs les droits d’au­teurs sont réduits sur les éditions numé­riques, jusqu’à la moitié.

    La chaîne de vente (diffu­seur, distri­bu­teur, libraire) est très diffé­rente en numé­rique et en papier. Les coûts sont aussi très diffé­rents suivant qu’on parle d’un petit éditeur ou d’un gros, d’un petit libraire ou d’un gros. Sensi­ble­ment la somme des trois repré­sente quelque chose comme 40 à 55% sur un livre papier, 35 à 45% sur un livre numé­rique.

    La fabri­ca­tion

    Là on arrête de rire.

    Côté papier on paye quelqu’un a faire la maquette fine : au moins relire pour régler les veuves, orphe­lines et césures néces­saires, au jugé après un premier travail auto­ma­tique. Il y a un bon à tirer validé avec l’au­teur à ce niveau, donc forcé­ment un vrai travail qui coûte des sous. C’est fait en interne, je suppose de quelques à plusieurs centaines d’eu­ros.

    Ensuite il faut impri­mer. Je n’ai pas les coûts non plus mais il y a un coût fixe rien que pour régler et cali­brer la chaîne d’im­pres­sion. C’est non négli­geable au point que déclen­cher une nouvelle impres­sion à l’iden­tique a un coût signi­fi­ca­tif pour mon éditeur. Bien entendu il y a des exem­plaires de test, des risques d’échec, des vali­da­tions à faire. On parle de travail manuel, donc cher.

    Enfin il faut payer le papier, l’encre, l’im­pres­sion et l’as­sem­blage. C’est un coût par livre, donc pas négli­geable non plus, même si ça dépend forcé­ment des choix de qualité de l’édi­teur.

    Ça ne repré­sente peut-être pas le coût prin­ci­pal dans un livre, mais c’est cher, non négli­geable, et crois­sant avec le nombre de livres vendus.

    À côté la fabri­ca­tion d’un roman simple c’est la course au pres­ta­taire le moins cher. On trouve des éditeurs qui travaillent avec des chaînes auto­ma­tiques pour 50 € par titre, et certains peuvent deman­der des aides du CNL pour cela. Les éditeurs qui y inves­tissent le plus doivent comp­ter en centaines d’eu­ros. C’est un coût fixe, non dépen­dant du nombre d’exem­plaires vendus.

    Les stocks

    Dernier détail : En papier on réalise des tirages. L’im­pres­sion se fait sur quelques centaines, quelques milliers ou quelques dizaines de milliers d’exem­plaires. Comme on l’a vu, ça coûte cher. C’est un pari.

    Ces exem­plaires il faut les envoyer, stocker le surplus, parfois récu­pé­rer les retours inven­dus des libraires, parfois avoir imprimé trop d’exem­plaires et payer pour les détruire alors qu’on a déjà payé pour les construire.

    Il faut prévoir assez – pour ne pas repayer inuti­le­ment les coûts fixes de l’im­pres­sion – mais pas trop – pour ne pas payer des livres qu’on va mettre au pilon où vendre soldés. Ce risque est inclus dans le prix du livre papier.

    Côté numé­rique, rien de tout ça. Zéro, nada. Une fois payés les 50 à 500 €, on est tranquilles quelles que soient les ventes.

    Résu­mons un peu

    Si on publie un livre papier, les coûts fixes supplé­men­taires pour le publier en numé­rique sont de l’ordre de quelques dizaines à quelques centaines d’eu­ros. En paral­lèle, pour l’édi­teur, les coûts variables signi­fi­ca­ti­ve­ment plus faibles que pour un livre papier. Mieux, il n’y a aucun risque de payer des livres qui fini­rons en inven­dus.

    Pour un petit éditeur, 20 à 100 € de coût fixe ça peut être un vrai frein. Les ventes numé­riques sont faibles et, même s’ils sont faibles, il n’a pas de garan­tie de rentrer dans ses frais. Oui, un petit éditeur ce sont des équi­libres très précaires.

    Pour un éditeur de moyenne à grande impor­tance, par contre, la vérité c’est que même en offrant un prix sensi­ble­ment moins cher au public, l’édi­teur y gagne plus sur un livre numé­rique que sur un livre papier.

    Si un éditeur justi­fie un prix élevé du numé­rique à cause de coûts spéci­fiques, si c’est un éditeur qui compte au moins en centaines d’exem­plaires numé­riques vendus, c’est du vent.

    L’au­teur

    Aujourd’­hui le vrai perdant, comme toujours, c’est malheu­reu­se­ment l’au­teur. Vu qu’il est payé au pour­cen­tage, non seule­ment un livre numé­rique moins cher lui rapporte moins, mais parfois son pour­cen­tage est même réduit signi­fi­ca­ti­ve­ment quand il s’agit d’une vente numé­rique (c’est vrai aussi sur les ventes poche cela dit).

    La solu­tion n’est pas de refu­ser le numé­rique et d’ache­ter en papier, c’est d’ai­der les auteurs à avoir une part correcte des ventes en numé­rique.

    Heureu­se­ment ça bouge, de plus en plus les bonnes maisons d’édi­tion acceptent de donner à l’au­teur une commis­sion plus impor­tante sur les ventes numé­riques.

  • Le prix du livre numé­rique : 2 – Privi­lé­gier le papier

    Dis tonton, pourquoi je trouve mon livre numé­rique au même prix ou légè­re­ment plus cher que le livre papier en librai­rie ? Ça n’a aucun sens !

    Autant dans le cas précé­dent il y a de bonnes raisons écono­miques ou histo­riques, là on passe dans l’idéo­lo­gie.

    Il y a des éditeurs qui ne veulent pas que le numé­rique se diffuse. Il y a autant de raisons à ça que d’in­ter­ve­nants. Il y a les élitistes qui consi­dèrent qu’un livre c’est du papier et c’est tout ou qui ont une détes­ta­tion claire de tout ce qui est écran ou numé­rique. Il y a ceux qui pensent que le numé­rique va détruire le droit d’au­teur, et donc leur acti­vité voire toute la créa­tion litté­raire. Il y a ceux qui parlent de destruc­tion de valeur et qui ont peur d’une baisse des prix, et donc de leur capi­tal. Il y a ceux qui ont peur que le pouvoir passe des mains des éditeurs aux mains des distri­bu­teurs (Amazon, Apple, mais pas que).

    Je ne dirai certai­ne­ment pas que tout est folie – surtout le dernier point – mais plus qu’un vrai choix stra­té­gique, ça semble être la somme des craintes et juge­ments de chaque personne qui fait que la machine freine face au chan­ge­ment et à tout ce qui est numé­rique.

    Le résul­tat c’est que oui. Aujourd’­hui il y a encore des éditeurs qui mettent le numé­rique au même prix que le papier. C’est souvent argu­menté – et contes­table – mais entre les lignes c’est aussi une volonté de garder le marché tel quel, avec du papier.

    Même dans les divi­sions numé­riques dont c’est le rôle, on ne veut pas déclen­cher la révo­lu­tion trop tôt, on appuie plus sur le frein que sur l’ac­cé­lé­ra­teur.

    Bref, même prix. Sauf que les libraires ont le droit de faire 5% de remise sur les livres papier. Même prix facial, mais le papier se retrouve au final moins cher à l’achat que le numé­rique.

    Jouer le jeu

    J’ai peu de solu­tions à ça parce qu’on joue sur la crainte du futur. J’ai essayé de discu­ter mais ça ne bougera pas vite. Le pire c’est qu’en ache­tant le papier quand le prix est iden­tique, on renforce leur logique.

    Le seul conseil que j’ai c’est d’ex­pri­mer notre mécon­ten­te­ment publique­ment, à chaque fois qu’un éditeur ne joue pas le jeu.

    Un éditeur qui joue le jeu, c’est qu’un roman numé­rique ait au moins 30% de décote sur le grand format papier, et au moins 15% par rapport au prix facial du format poche si ce dernier existe.

  • Le prix du livre numé­rique : 1 – Le format poche

    Dis tonton, pourquoi je trouve mon livre numé­rique à plus de 15 € alors que j’ai le même livre papier à 8 € en librai­rie ? Ça n’a aucun sens !

    Une telle diffé­rence c’est la faute du livre de poche.

    En papier il y a le grand format et le poche. Les nouveau­tés sortent en grand format – à prendre au sens litté­ral, le livre est de plus grande taille – avec du bon papier bien blanc et bien épais, et un prix aujourd’­hui supé­rieur à 20 €.

    Quand les ventes en grand format s’épuisent, on donne alors une seconde vie au texte en sortant une édition poche : petite taille avec un papier de moindre qualité mais un prix dans les 8 €.

    Ce qu’il faut rete­nir c’est que ces deux éditions sont au mieux gérées par des collec­tions ou des filiales rela­ti­ve­ment indé­pen­dantes dans la maison d’édi­tion. Pour les éditeurs c’est vrai­ment un second livre, distinct, pas juste une baisse de prix. Souvent il s’agit même d’un éditeur diffé­rent qui rachète spéci­fique­ment le droit d’édi­ter en version poche.

    parlons de numé­rique

    L’édi­teur du grand format vend son livre numé­rique à un prix initia­le­ment élevé, en rapport avec le prix de sa version papier. Quand l’édi­tion poche arri­ve…

    … parfois il n’a pas envie de bais­ser le prix numé­rique alors que l’édi­tion grand format papier est toujours en vente. Le lecteur ne compren­drait pas (si, si, un éditeur m’a dit ça).

    … parfois le livre numé­rique conti­nue à se vendre à son prix initial. Comme les ventes numé­riques sont faibles, on veut amor­tir les inves­tis­se­ments le plus long­temps possible, quitte à ce que le papier soit moitié moins cher. Le prix chan­gera quand les ventes chute­ront, pour donner là aussi une seconde vie.

    … parfois l’édi­teur du grand format ne s’en préoc­cupe simple­ment pas. Les ventes numé­riques sont faibles par rapport au papier, personne ne cherche à y mener une poli­tique tari­faire cohé­rente.

    … parfois l’édi­teur grand format ne veut pas concur­ren­cer le livre de poche. La revente des droits poche est un vrai busi­ness très rentable et on ne veut pas mécon­ten­ter l’édi­teur poche (celui qui achète les droits) en marchant sur ses plate-bandes du livre peu cher. On ne me l’a pas dit expli­ci­te­ment mais je crois même avoir compris que parfois il y avait un enga­ge­ment contrac­tuel de l’édi­teur grand format de ne pas vendre au-dessous d’un certain prix… et malheu­reu­se­ment ça vaut alors aussi pour le numé­rique.

    Petite astuce

    Les couver­tures des deux éditions sont géné­ra­le­ment diffé­rentes. Si votre livre numé­rique a la même illus­tra­tion de couver­ture que l’édi­tion initiale grand format, il y a toutes les chances qu’un prix élevé vienne de cet héri­tage lié aux éditions papier.

    Il y a eu une prise de conscience et les grandes maisons d’édi­tion ne se laissent plus toutes avoir. Il reste que les habi­tudes et les contrats ne se changent pas d’un coup.

    Petite astuce quand même : parfois l’édi­teur grand format et l’édi­teur poche ont tous deux une version numé­rique… à des prix diffé­rents. Si le prix vous semble déli­rant, regar­dez si le même titre n’existe pas aussi en paral­lèle à un prix plus abor­dable. Ça arrive.

  • [Photo] Même cachée

    Même cachée

    Parce que la croix est belle même cachée.

    Les premiers trai­te­ments sont souvent en couleur, surtout ici avec un bleu magni­fique qui le mérite vrai­ment, mais au fur et à mesure des sélec­tions je finis encore et toujours par repas­ser en noir et blanc.

    Sur la sélec­tion j’en ai eu une que je voulais quand même garder en couleur, mais elle n’a pas survé­cue une série autre­ment complè­te­ment noir et blanc.


    Je publie enfin cette séance, plusieurs mois après. L’idée même me bloquait un peu pour avan­cer vers d’autres séances.

    Aujourd’­hui je cherche à repro­gram­mer et je n’ai plus rien dans le calen­drier alors on va faire un pacte toi et moi, lecteur (oui, toi aussi, ne te cache pas, je ne m’adresse pas qu’aux autres).

    J’ai­me­rai que tu viennes prendre un verre et discu­ter, que je te dise ce que je fais, pourquoi et comment, et qu’on envi­sage ensemble une séance. Je suis sérieux, même si ça te semble diffi­cile, irréa­li­sable, « pas pour toi ». Je me moque que tu ne ressembles pas aux maga­zines, que tu ne te plaises pas ou que tu aies des cica­trices (en fait non, tu m’in­té­resses d’au­tant plus), même si nous nous connais­sons bien ou qu’au contraire nous ne nous connais­sons pas. Je comprends que tu puisses ne pas oser, ne pas le sentir, ne pas souhai­ter t’ex­po­ser, ou pas entiè­re­ment. Je te propose juste de parler.

    Et si tu ne veux vrai­ment pas en parler avec moi, si tu prévois de faire semblant de ne pas avoir lu le para­graphe précé­dent, au moins va voir les diffé­rentes séries et donne-moi du feed­back – ici, là-bas ou par e-mail ; là où et comment ça te semble le plus simple – même si tu crois n’avoir rien à dire ou aucune légi­ti­mité, même si c’est pour me dire ce qui te plait et ce qui ne te plait pas.

    Puis-je comp­ter sur toi pour cet effort ? Ça m’ai­de­rait bien plus que tu ne le crois.


    La série complète