Auteur/autrice : Éric

  • Le prix du livre numé­rique : 2 – Privi­lé­gier le papier

    Dis tonton, pourquoi je trouve mon livre numé­rique au même prix ou légè­re­ment plus cher que le livre papier en librai­rie ? Ça n’a aucun sens !

    Autant dans le cas précé­dent il y a de bonnes raisons écono­miques ou histo­riques, là on passe dans l’idéo­lo­gie.

    Il y a des éditeurs qui ne veulent pas que le numé­rique se diffuse. Il y a autant de raisons à ça que d’in­ter­ve­nants. Il y a les élitistes qui consi­dèrent qu’un livre c’est du papier et c’est tout ou qui ont une détes­ta­tion claire de tout ce qui est écran ou numé­rique. Il y a ceux qui pensent que le numé­rique va détruire le droit d’au­teur, et donc leur acti­vité voire toute la créa­tion litté­raire. Il y a ceux qui parlent de destruc­tion de valeur et qui ont peur d’une baisse des prix, et donc de leur capi­tal. Il y a ceux qui ont peur que le pouvoir passe des mains des éditeurs aux mains des distri­bu­teurs (Amazon, Apple, mais pas que).

    Je ne dirai certai­ne­ment pas que tout est folie – surtout le dernier point – mais plus qu’un vrai choix stra­té­gique, ça semble être la somme des craintes et juge­ments de chaque personne qui fait que la machine freine face au chan­ge­ment et à tout ce qui est numé­rique.

    Le résul­tat c’est que oui. Aujourd’­hui il y a encore des éditeurs qui mettent le numé­rique au même prix que le papier. C’est souvent argu­menté – et contes­table – mais entre les lignes c’est aussi une volonté de garder le marché tel quel, avec du papier.

    Même dans les divi­sions numé­riques dont c’est le rôle, on ne veut pas déclen­cher la révo­lu­tion trop tôt, on appuie plus sur le frein que sur l’ac­cé­lé­ra­teur.

    Bref, même prix. Sauf que les libraires ont le droit de faire 5% de remise sur les livres papier. Même prix facial, mais le papier se retrouve au final moins cher à l’achat que le numé­rique.

    Jouer le jeu

    J’ai peu de solu­tions à ça parce qu’on joue sur la crainte du futur. J’ai essayé de discu­ter mais ça ne bougera pas vite. Le pire c’est qu’en ache­tant le papier quand le prix est iden­tique, on renforce leur logique.

    Le seul conseil que j’ai c’est d’ex­pri­mer notre mécon­ten­te­ment publique­ment, à chaque fois qu’un éditeur ne joue pas le jeu.

    Un éditeur qui joue le jeu, c’est qu’un roman numé­rique ait au moins 30% de décote sur le grand format papier, et au moins 15% par rapport au prix facial du format poche si ce dernier existe.

  • Le prix du livre numé­rique : 1 – Le format poche

    Dis tonton, pourquoi je trouve mon livre numé­rique à plus de 15 € alors que j’ai le même livre papier à 8 € en librai­rie ? Ça n’a aucun sens !

    Une telle diffé­rence c’est la faute du livre de poche.

    En papier il y a le grand format et le poche. Les nouveau­tés sortent en grand format – à prendre au sens litté­ral, le livre est de plus grande taille – avec du bon papier bien blanc et bien épais, et un prix aujourd’­hui supé­rieur à 20 €.

    Quand les ventes en grand format s’épuisent, on donne alors une seconde vie au texte en sortant une édition poche : petite taille avec un papier de moindre qualité mais un prix dans les 8 €.

    Ce qu’il faut rete­nir c’est que ces deux éditions sont au mieux gérées par des collec­tions ou des filiales rela­ti­ve­ment indé­pen­dantes dans la maison d’édi­tion. Pour les éditeurs c’est vrai­ment un second livre, distinct, pas juste une baisse de prix. Souvent il s’agit même d’un éditeur diffé­rent qui rachète spéci­fique­ment le droit d’édi­ter en version poche.

    parlons de numé­rique

    L’édi­teur du grand format vend son livre numé­rique à un prix initia­le­ment élevé, en rapport avec le prix de sa version papier. Quand l’édi­tion poche arri­ve…

    … parfois il n’a pas envie de bais­ser le prix numé­rique alors que l’édi­tion grand format papier est toujours en vente. Le lecteur ne compren­drait pas (si, si, un éditeur m’a dit ça).

    … parfois le livre numé­rique conti­nue à se vendre à son prix initial. Comme les ventes numé­riques sont faibles, on veut amor­tir les inves­tis­se­ments le plus long­temps possible, quitte à ce que le papier soit moitié moins cher. Le prix chan­gera quand les ventes chute­ront, pour donner là aussi une seconde vie.

    … parfois l’édi­teur du grand format ne s’en préoc­cupe simple­ment pas. Les ventes numé­riques sont faibles par rapport au papier, personne ne cherche à y mener une poli­tique tari­faire cohé­rente.

    … parfois l’édi­teur grand format ne veut pas concur­ren­cer le livre de poche. La revente des droits poche est un vrai busi­ness très rentable et on ne veut pas mécon­ten­ter l’édi­teur poche (celui qui achète les droits) en marchant sur ses plate-bandes du livre peu cher. On ne me l’a pas dit expli­ci­te­ment mais je crois même avoir compris que parfois il y avait un enga­ge­ment contrac­tuel de l’édi­teur grand format de ne pas vendre au-dessous d’un certain prix… et malheu­reu­se­ment ça vaut alors aussi pour le numé­rique.

    Petite astuce

    Les couver­tures des deux éditions sont géné­ra­le­ment diffé­rentes. Si votre livre numé­rique a la même illus­tra­tion de couver­ture que l’édi­tion initiale grand format, il y a toutes les chances qu’un prix élevé vienne de cet héri­tage lié aux éditions papier.

    Il y a eu une prise de conscience et les grandes maisons d’édi­tion ne se laissent plus toutes avoir. Il reste que les habi­tudes et les contrats ne se changent pas d’un coup.

    Petite astuce quand même : parfois l’édi­teur grand format et l’édi­teur poche ont tous deux une version numé­rique… à des prix diffé­rents. Si le prix vous semble déli­rant, regar­dez si le même titre n’existe pas aussi en paral­lèle à un prix plus abor­dable. Ça arrive.

  • [Photo] Même cachée

    Même cachée

    Parce que la croix est belle même cachée.

    Les premiers trai­te­ments sont souvent en couleur, surtout ici avec un bleu magni­fique qui le mérite vrai­ment, mais au fur et à mesure des sélec­tions je finis encore et toujours par repas­ser en noir et blanc.

    Sur la sélec­tion j’en ai eu une que je voulais quand même garder en couleur, mais elle n’a pas survé­cue une série autre­ment complè­te­ment noir et blanc.


    Je publie enfin cette séance, plusieurs mois après. L’idée même me bloquait un peu pour avan­cer vers d’autres séances.

    Aujourd’­hui je cherche à repro­gram­mer et je n’ai plus rien dans le calen­drier alors on va faire un pacte toi et moi, lecteur (oui, toi aussi, ne te cache pas, je ne m’adresse pas qu’aux autres).

    J’ai­me­rai que tu viennes prendre un verre et discu­ter, que je te dise ce que je fais, pourquoi et comment, et qu’on envi­sage ensemble une séance. Je suis sérieux, même si ça te semble diffi­cile, irréa­li­sable, « pas pour toi ». Je me moque que tu ne ressembles pas aux maga­zines, que tu ne te plaises pas ou que tu aies des cica­trices (en fait non, tu m’in­té­resses d’au­tant plus), même si nous nous connais­sons bien ou qu’au contraire nous ne nous connais­sons pas. Je comprends que tu puisses ne pas oser, ne pas le sentir, ne pas souhai­ter t’ex­po­ser, ou pas entiè­re­ment. Je te propose juste de parler.

    Et si tu ne veux vrai­ment pas en parler avec moi, si tu prévois de faire semblant de ne pas avoir lu le para­graphe précé­dent, au moins va voir les diffé­rentes séries et donne-moi du feed­back – ici, là-bas ou par e-mail ; là où et comment ça te semble le plus simple – même si tu crois n’avoir rien à dire ou aucune légi­ti­mité, même si c’est pour me dire ce qui te plait et ce qui ne te plait pas.

    Puis-je comp­ter sur toi pour cet effort ? Ça m’ai­de­rait bien plus que tu ne le crois.


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  • Lectures vrac en vrac – mi-juin 2016

    Keycafé : Un système orga­nisé de dépose et remise de clefs. Forcé­ment c’est payant, mais ça peut être une solu­tion pour ceux qui ne se reposent pas sur la bonne volonté des proches.

    EDF veut repor­ter le déman­tè­le­ment de ses centrales (Media­part). Où on voit qu’on ne sait simple­ment pas comment déman­te­ler les centrales aujourd’­hui. On sait que ce qu’EDF déclai­rait il y a encore peu était consciem­ment faux, et qu’elle estime aujourd’­hui avoir besoin de 20 ans pour juste mettre au point la tech­no­lo­gie envi­sa­gée. On parle de décen­nies de retard sur les annonces.

    Je comprends pas pourquoi ils veulent pas jouer avec moi. Formi­dable leçon de vie et d’édu­ca­tion, sur comment prendre de la hauteur dans ses propres préoc­cu­pa­tions.

    Mamih­la­pi­na­ta­pai (wiki­pe­dia) : « un regard partagé entre deux personnes dont chacune espère que l’autre va prendre l’ini­tia­tive de quelque chose que les deux dési­rent mais qu’au­cun ne veut commen­cer. »

     

  • [Photo] La croix

    C’est une séance faite il y a des mois que j’ai traîné à fina­li­ser. Je suis content d’en commen­cer la publi­ca­tion parce que ça me bloquait un peu pour avan­cer.

    La croix
    Main­te­nant on peut s’y remettre. Qui est partant ?

    La plupart des travaux du projet se trouvent toujours archi­vés sur Flickr.


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  • Lectures tech­niques en vrac – début juin 2016

    Using React Native: One year later. Où il semble que la réac­ti­vité ne soit pas vrai­ment là. Je me demande si du pur web pose­rait les mêmes diffi­cul­tés.

    Les services publics anglais bannissent les « apps ». À l’op­posé de la tendance gadget, pour ceux qui ont une vraie réflexion sur le long terme et pas seule­ment une volonté de faire des opéra­tions de commu­ni­ca­tion…

    The Soft­ware Deve­lop­ment Poverty Trap. Le piège à pauvreté, où ne pas avoir d’argent fait dépen­ser plus, et donc empêche de passer le palier qui permet­trait de s’en sortir. Superbe analo­gie sur un article pas trop long.

     

  • [Cita­tions] Du racisme dans le foot? Et puis quoi encore!

    On se moque de celui qui crie au racisme à cause de sa non-sélec­tion au foot mais ce serait mettre un peu des œillères.

    Indé­pen­dam­ment du cas spéci­fique, quelques morceaux choi­sis, cita­tions extraites d’un article plus complet chez Media­part :

    Tout le monde vous dira que les blacks, certains blacks, sont doués tech­nique­ment, très forts physique­ment, parfois un peu décon­trac­tés, un peu indo­lents, et que ça peut être préju­di­ciable en terme de concen­tra­tion.

    Pierre Ferracci, président de club, dans un excellent préjugé raciste.

    L’avan­tage du joueur typique afri­cain, c’est qu’il n’est pas cher quand on le prend, c’est un joueur qui est prêt au combat, qui est quali­fié de puis­sant sur un terrain… Mais le foot ce n’est pas que ça, c’est aussi de la tech­nique, de l’in­tel­li­gence, c’est de la disci­pline, donc il faut de tout

    Willy Sagnol, soutenu ensuite par le secré­taire d’État au sport et par son club. Je vous laisse le plai­sir de goûter l’op­po­si­tion entre l’afri­cain (comprendre : homme à la peau noire) et l’in­tel­li­gence.

    Quand on a une compo­si­tion d’équipe avec seule­ment des joueurs afri­cains, en termes de mobi­li­sa­tion, d’es­prit de révolte, ce n’est pas toujours facile à animer. Ils ont un carac­tère qui engendre un certain laxisme. […Il désire alors réduire le nombre de joueurs noirs de son effec­tif…] À chaque fois qu’on a été mené au score, on n’est jamais revenu, on ne l’a jamais emporté. C’est la race, pas la race, je n’en sais rien.

    Guy Cotret, président de club, aujourd’­hui à Auxerre

    Si vous avez 60 %, voire 80 %, de joueurs d’ori­gine d’afri­caine dans un club, ce n’est pas un mal en soi, mais cela signi­fie mettre à l’écart des gens qui ne sont pas de leur culture. La vie sociale du club n’est plus la même. (…) Il y a par exemple des joueurs qui viennent de tribus domi­nantes et, du coup, ce sont toujours eux qui décident et pas les autres.

    Jean-Pierre Louvel, à l’époque président du syndi­cat des clubs profes­sion­nels, pas mieux. Sachant que dans le contexte on parle d’ailleurs plutôt d’ori­gine dans le sens couleur de peau que dans le sens cultu­rel.

    [ …] le nombre de joueurs musul­mans est désor­mais limité à Rennes […] à Saint-Étienne, le coach a passé consigne. Il ne veut plus de joueurs afri­cains

    On parle là aussi de couleur de peau, bien entendu.

    Dès 2004, l’an­cien joueur noir Jean Tigana racon­tait que son échec dans la course au poste de sélec­tion­neur de l’équipe de France était lié à sa couleur de peau. Il confiait qu’un très haut diri­geant avait estimé qu’ « il y avait déjà assez de joueurs noirs sur le terrain, on n’al­lait pas en mettre un en plus sur le banc ».

    Que X ou Y soit lui écarté à cause de son origine ou pas me parait presque anec­do­tique à côté du sujet qui vient d’être levée et du contexte qui semble exis­ter.

     

     

     

     

  • [Lecture] Which Euro­pean coun­tries work the longest hours?

    via le World Econo­mic Forum (grou­pe­ments de diri­geants d’en­tre­prises, qui promeut une gouver­nance par le capi­ta­lisme/libé­ra­lisme via les entre­prise, c’est dire si ce ne sont pas des gauchistes radi­caux)

    Ces chiffres sont connus, confir­més, et ce ne sont même pas les plus radi­caux dans leur présen­ta­tion, mais c’est visi­ble­ment impor­tant de les rappe­ler à ceux qui les oublient.

    Non seule­ment le travailleur français travaille plus que la moyenne euro­péenne, mais il travaille surtout plus que tous les pays qu’on nous prend en exemple pour parler de réforme du temps du travail.

    Corré­la­tion n’est pas causa­lité mais il peut quand même être inté­res­sant de noter que les pays qui ont un temps de travail moyen plus fort sont aussi ceux qui s’en sortent le moins bien et qui ont un taux de chômage plus fort.

    Chez nos voisins alle­mands ou anglais, le travail c’est surtout beau­coup de temps partiel subi, avec des travailleurs sala­riés sous le seuil de pauvreté.

    (oui, c’est plus compliqué que ça, vu qu’on a aussi poten­tiel­le­ment plus de congés et jours fériés, mais même annuel­le­ment le travailleur français moyen travaille plus d’heures que son homo­logue alle­mand – abat­tons les idées reçues)

  • Lectures poli­tiques en vrac – début juin 2016

    L’af­freux doute des libé­raux (Le Monde Diplo­ma­tique, 2014) et Les inéga­li­tés de reve­nus nuisent à la crois­sance (Le Monde, 2015). Où on fait semblant de décou­vrir un secret de poli­chi­nelle : La théo­rie du ruis­sel­le­ment a toujours été démen­tie par les faits. L’aug­men­ta­tion des inéga­li­tés est un frein à l’avan­cée globale des écono­mies et des popu­la­tions. « Le néoli­bé­ra­lisme, qui préten­dait sortir le capi­ta­lisme de sa crise, l’y a enfoncé. Et ce n’est pas face à une «  nouvelle norme  » que nous nous trou­vons, mais dans une impas­se… »

    Via Libé­ra­tion : « Il va sans doute y avoir un mouve­ment long. Mais on atten­dra. C’est un mouve­ment qui va s’ef­fi­lo­cher, comme Nuit Debout, qui devait être le nouveau Mai-68 et qui est devenu la Foire de Paris des orga­ni­sa­tions gauchistes ». La cita­tion est de Manuel Valls, qui montre à quel point il est en déca­lage avec la gauche, au point qu’il en a honte et qu’il l’uti­lise comme un terme péjo­ra­tif. Plus clair que ça…
    Pendant ce temps, quand bien même rien n’est advenu, Nuit Debout conti­nue son petit bonhomme de chemin, ce qui est extra­or­di­naire après plus de 100 jours, même si rien aucune révo­lu­tion ne s’en suit (est-ce même le but ?)

    Témoi­gnages de jour­na­listes à la suite des violences poli­cières du 2 juin 2016 à Rennes (Club de la presse de Bretagne). Une petite vidéo avait circu­lée. On n’y voyait pas grand chose à part de l’agres­si­vité entre jour­na­listes et poli­ciers. Avec la mise en contexte et un peu plus d’images, on comprend mieux.

    La presse à l’heure des purges et des publi­re­por­tages (Media­part). On y trouve pêle-mêle « Quand on respecte son lecteur, on ne lui impose pas d’idées. Aude Lance­lin donne la parole à Nuit debout ! Cela la regarde, mais ce n’est pas la ligne du jour­nal  » ou « Notre jour­nal est d’ins­pi­ra­tion sociale-démo­crate. Or, elle publie des articles anti-démo­cra­tiques dans ses pages. Je ne reste­rai pas action­naire d’un jour­nal qui défend des idées, une éthique, une morale, qui me cassent le cœur. » (sachant bien entendu que ce n’est pas l’ac­tion­naire qui va rester ou partir, mais la rédac­tion en chef).
    Vous vous deman­diez le pourquoi du silence ou de la critique unique à propos de Nuit Debout à l’heure où même la propo­si­tion la plus honteuse se voit quali­fiée de débat ? main­te­nant vous savez.
    Je trouve normal que l’ac­tion­naire puisse défi­nir l’opi­nion poli­tique de ce qu’il produit mais nous avons alors un vrai problème de préfor­ma­tage de l’opi­nion quand l’ar­ticle cite plusieurs direc­teurs de presse natio­nale qui vont dans le même sens social-démo­crate ou plus à droite, surtout consi­dé­rant les subven­tions impor­tantes qui leur est faite.

    L’abus de pouvoir poli­cier : une socio­lo­gie (France Culture, accom­pa­gné d’un audio de 30 minutes) : « Manuel Valls le 19 mai sur RTL : ‹Il n’y a aucune consigne de rete­nue, aucune consigne de ne pas inter­pel­ler, aucune consigne de ne pas aller jusqu’au bout pour ne pas appré­hen­der les casseurs›. L’ab­sence reven­diquée de rete­nue pour la police ». La cita­tion est inté­res­sante dans le contexte de violences poli­cières actuel mais l’au­dio balaye le sujet avec bien plus de recul.

  • [Lecture] Une démo­li­tion du Conseil consti­tu­tion­nel par son ancien président

    Sa détes­ta­tion des juristes […] est quasi systé­ma­tique, avec notam­ment des pages féroces de dédain pour les « “grands” [les guille­mets sont ici à répé­ti­tion les siens] juristes du Conseil », qu’il veille d’ailleurs à écar­ter soigneu­se­ment de ses entre­tiens avec les respon­sables poli­tiques, même quand il s’agit de parler du présent ou du futur de l’ins­ti­tu­tion. Il souhaite surtout voir le Conseil conti­nuer à être peuplé à l’ave­nir de poli­tiques, ayant « le sens de l’État », et surtout pas en tout cas de magis­trats judi­ciaires « qui se sont construits contre l’État », écrit-il, et ne pensent qu’à défendre les liber­tés qu’il mena­ce­rait.

    sur Jus Poli­ti­cum, à propos de Jean Louis Debré, ancien président du conseil consti­tu­tion­nel

    Le président du Conseil consti­tu­tion­nel, qui veut voir des poli­tiques et surtout pas des juristes pour ce qui est désor­mais notre plus haute juri­dic­tion, en charge de limi­ter et règle­men­ter les pouvoirs de notre État et de ses insti­tu­tions, au nom du peuple.

    État de droit quelqu’un ?

    Le plus navrant c’est que quelqu’un à un tel rôle feigne d’igno­rer que oui, la consti­tu­tion a bien pour rôle de défendre les liber­tés des citoyens en règle­men­tant l’État, pour le contrainte dans le mandat qui lui est donné et éviter qu’il ne sorte du contrôle et devienne une menace. Ni plus, ni moins.

    À rappro­cher du billet précé­dent, malheu­reu­se­ment. C’est tout un envi­ron­ne­ment qui glisse hors de la démo­cra­tie et de l’État de droit, douce­ment mais surement.